LE NOM DE DIEU

(Prêché à Glain, le 10 février 2019 par Paolo Vasta) (Retranscrit dans un style parlé)PV/sa

 

Introduction

 

Vous aurez remarqué que pratiquement dans tous les chants que nous venons de chanter, on cite le nom de Dieu. C'est justement le titre que j'ai donné à ce message : Le nom de Dieu.         

 

Pour introduire ce message, je voudrais qu'on lise ensemble deux versets: "Adam connut encore sa femme; elle enfanta un fils, et l'appela du nom de Seth, car, dit-elle, Dieu m'a donné un autre fils à la place d'Abel, que Caïn a tué. Seth eut aussi un fils, et il l'appela du nom d'Enosch. C'est alors que l'on commença à invoquer le nom de l'Eternel" (Gen.4:25-26).

 

Dans ces temps très reculés, qu'on ne situe pas très bien, quel mot utilisait-on pour invoquer l'Eternel? Nul ne le sait.

 

Mais nous savons que, plus tard, les Hébreux utilisaient:

 

Le tétragramme

 

Le tétragramme, un mot composé de quatre lettres YHWH, était utilisé pour évoquer Dieu. C'est absolument imprononçable, parce qu'il n'y a pas de voyelle. Alors par la suite, on a essayé d'insérer des voyelles, mais cela a donné pas mal de polémiques: certains disaient YAHVE, d'autres JEHOVAH...

 

Mais en tout cas, la signification de ce tétragramme YHWH était "Celui qui est", c'est-à-dire, celui qui est depuis toujours, éternellement. C'était aussi "Celui qui fait être", c'est-à-dire, celui qui fait être les choses à partir de rien.

 

Les Hébreux, par crainte, par respect, ne prononçaient pas le nom de Dieu. Ils préféraient utiliser des mots qui rappellent une qualité de Dieu, un attribut, une circonstance dans laquelle Dieu s'est manifesté. Ils ne prononçaient donc pas le nom de Dieu. Ils préféraient dire: "Celui qui..." C'est comme si j'avais peur de prononcer le nom de Valentin et que je disais: "Celui qui nous charme au violon et qui nous conduit dans la louange."

 

C'est ainsi qu'ils faisaient, ils utilisaient:

 

Des noms propres

 

Comme, par exemple, ADONAÏ (Seigneur, Eternel), ELOHIM (Créateur), EL SHADAÏ (Tout puissant). A ce nom d'Adonaï, on pouvait ajouter:

 

Un qualificatif

 

Ce qualificatif rappelle soit une qualité de Dieu, soit une circonstance dans laquelle Dieu s'est manifesté. J'en ai sélectionné quelques-unes et il y en a, paraît-il, vingt dans la Bible.

 

ADONAÏ JIRÉ:  L'Eternel pourvoira (Gen.22:14).

 

Ce nom a été utilisé par Abraham lorsqu'il devait sacrifier son fils Isaac. Mais Dieu l'a arrêté et a pourvu au sacrifice par un bélier qui a remplacé Isaac. Abraham a alors nommé ce lieu: "Dieu pourvoira, Adonaï Jiré."

 

ADONAÏ RAPHA: L'Eternel qui guérit (Ex.15:26).

 

Dieu dira aux Hébreux: "Je suis l'Eternel qui te guérit."

 

ADONAÏ SHALOM: L'Eternel notre paix (Jg.6:24).

 

Adonaï Shalom, l'Eternel notre paix. Ce nom fut donné par Gédéon à l'autel qu'il construisit lorsque  l'Eternel lui eut assuré qu'il ne mourrait pas après l'avoir vu. En effet, lorsqu'il se rend compte qu'il a vu l'ange de l'Eternel, Gédéon se dit: "Malheur à moi, je vais mourir; j'ai vu l'ange de l'Eternel." Et Dieu lui dit: "Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas" (v.23). Et ainsi, "Gédéon bâtit là un autel à l'Eternel, et lui donna pour nom l'Eternel paix" (v.24).

 

ADONAÏ ROHI : L'Eternel notre berger.

 

Cela nous fait bien sûr penser à David quand il dit: "L'Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien" (Ps.23:1). C'est là qu'il utilise ce nom, Adonaï Rohi.

 

ADONAÏ SABAOTH: L'Eternel des armées (Es.1:24).

 

Ce qualificatif est souvent utilisé dans l'Ancien Testament. On l'utilise pour exprimer la majesté, la puissance et l'autorité de Dieu, et montrer qu'il est capable d'accomplir ce qu'il a promis de faire.

 

A travers ces exemples, nous pouvons constater à quel point le "nom" de Dieu est respecté par les Hébreux, et il n'est pas utilisé dans n'importe quelle circonstance. Dans chaque circonstance bien précise, on utilise le nom de Dieu approprié à la circonstance.

 

Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas chez nous, dans les pays dits "chrétiens".

 

En effet, c'est avec tristesse que nous entendons souvent prononcer le nom de Dieu sans respect, sans le respect qui lui est dû, et aussi pour des futilités, pour un oui, pour un non.

 

Aujourd'hui, c'est devenu une expression banale pour exprimer la surprise, l'étonnement, la peur: "Oh mon Dieu", prononcé à tout bout de champ. Cela peut paraître anodin, mais moi, cela m'agace un peu, parce que le nom de Dieu est un nom saint, précieux, et qui ne doit pas s'utiliser n'importe comment, dans n'importe quelle circonstance.

 

Vous en avez un exemple dans une pub que l'on voit régulièrement. Un bébé est là et son papa est en train de charger un fichier sur son ordinateur. Et parce que le fichier s'est chargé très vite, le bébé dit: "Oh my God! (oh mon Dieu!), je ne peux pas le croire." Et le père lui dit: "Tu parles?"... "Non non, pas du tout", répond le bébé.

 

Voilà, c'est une expression courante. Aujourd'hui, pour être branché, il faut parler un peu anglais, c'est cool... Alors "Oh my God" est une expression qui est entrée dans les habitudes des jeunes, malheureusement. C'est donc une expression galvaudée qui n'a plus de signification et nous, chrétiens, cela nous attriste. Et pourtant, c'est un commandement de Dieu, c'est un des dix commandements.

 

Nous le retrouverons dans la Parole Dieu qui, par la bouche de Moïse, dit: "Tu ne prendras point le nom de l'Eternel, ton Dieu en vain; car l'Eternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain" (Ex.20:7). En vain, c'est-à-dire inutilement, pour des futilités. Quand on utilise le nom de Dieu, c'est avec respect et dans des circonstances bien précises, justifiées et appropriées.

 

Alors, nous qui sommes ses témoins, sachons utiliser le nom de Dieu avec sagesse et respect afin que Dieu soit honoré, glorifié devant les hommes.

 

Ce n'est pas seulement le nom de Dieu que nous devons respecter, c'est aussi sa personne. Et comment le nom de Dieu est-il respecté? C'est aussi par notre comportement!

 

Quand on parle du nom, cela signifie aussi sa réputation. Quand on dit de quelqu'un: "Celui-là, il a un nom", cela signifie une réputation. Le mot "renommée" veut dire "réputation". Quelqu'un qui a une renommée, c'est quelqu'un qui a une réputation, bonne ou mauvaise. Il est renommé peut-être pour de bonnes choses, mais aussi pour de mauvaises choses.

 

Alors que notre comportement puisse servir la "renommée" de Dieu, son nom, sa réputation.

 

Dans quelles circonstances peut-on utiliser le nom de Dieu?

 

Dans quelles circonstances l'utiliser afin de l'honorer et de le respecter, afin de ne pas l'utiliser, comme le dit le verset, "en vain"?

 

J'ai relevé cinq situations, il y en a certainement plus, dans lesquelles nous pouvons utiliser le nom de Dieu, dans lesquelles nous pouvons dire "Mon Dieu" de manière digne. Pour chaque situation, j'ai choisi deux versets qui m'ont interpellé.

 

1- Pour le louer         

 

Moïse dit: "L'Eternel est ma force et le sujet de mes louanges; c'est lui qui m'a sauvé. Il est mon Dieu: je le célébrerai; il est le Dieu de mon père : je l'exalterai" (Ex.15:2).

 

"O Eternel! Tu es mon Dieu; je t'exalterai, je célébrerai ton nom, car tu as fait des choses merveilleuses; tes desseins conçus à l'avance se sont fidèlement accomplis" (Es.25:1).

 

2- Pour le prier

 

Voici deux prières de David que je trouve très belles:

 

"Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Eternel, j'ai invoqué mon Dieu; de son palais, il a entendu ma voix, et mon cri est parvenu à ses oreilles" (2Sam.22:7)

 

"Toutefois, Eternel, mon Dieu, sois attentif à la prière de ton serviteur et à sa supplication; écoute le cri et la prière que t'adresse aujourd'hui ton serviteur" (1Rois.8:28).

 

3- Pour le remercier

 

Pour le remercier de ce qu'il fait pour nous, nous pouvons utiliser le nom de Dieu et dire "Mon Dieu", sans modération.

 

"Je rends d'abord grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier" (Rom.1:8).

 

"Je suis descendu jusqu'aux racines des montagnes, les barres de la terre m'enfermaient pour toujours; mais tu m'as fait remonter vivant de la fosse, Eternel, mon Dieu!" (Jon.2:7).

 

4- Pour témoigner                       

 

Je peux dire : "Mon Dieu, il a fait cela pour moi, et il veut faire cela pour toi."

 

"Michée répondit: L'Eternel est vivant! J'annoncerai ce que dira mon Dieu" (2Chr.18:13).

 

Nous pouvons témoigner comme dans ce chant: "Mon Dieu est si bon, il prend bien soin de moi. Ce Dieu si fidèle, sais-tu qu'il pense à toi?"

 

5- Pour lui demander pardon

 

"Mon Dieu, je suis dans la confusion, et j'ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos fautes ont atteint jusqu'aux cieux" (Esd.9:6).

 

Ici, Esdras demande pardon pour sa personne, mais aussi pour tout le peuple d'Israël.

 

De nouveau, dans le passage suivant, Daniel demande pardon pour lui-même et aussi pour son peuple:

 

"Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je présentais mes supplications à l'Eternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu" (Dan.9:20).

        

Vous voyez que dans tous ces exemples que nous avons choisis, le nom de Dieu est utilisé avec respect et dans des circonstances bien précises, appropriées à chaque situation. Voilà comment on devrait utiliser le nom saint et précieux de Dieu.

 

Relisons le commandement de Dieu: "Tu ne prendras pas le nom de Dieu..." (Ex.20.7).

 

Nous ne lisons pas: "Tu n'utiliseras pas ou tu ne te serviras pas." Il est dit: "Tu ne prendras pas." Et je pense que ce n'est pas anodin le fait d'utiliser ce verbe prendre. Le verbe prendre suggère l'idée de s'approprier, prendre possession, s'accaparer.

 

Malheureusement, parfois, il nous arrive de prendre possession de quelque chose qui ne nous appartient pas, ou bien de nous approprier quelque chose sans en avoir demandé la permission.

 

C'est pourquoi lorsque j'entends des personnes qui utilisent le nom de Dieu à tort et à travers, et qui disent: "O mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ...", j'ai envie de leur demander: "Es-tu sûr que Dieu soit ton Dieu?"

 

En effet, ces personnes s'approprient non seulement le nom de Dieu, mais elles s'approprient Dieu: "Dieu, tu es mon Dieu." Non, ça ne va pas comme cela, on ne s'approprie pas Dieu!

 

C'est Dieu qui décide de faire de toi son enfant, cela vient de Dieu et pas de nous. Même si, nous allons le voir, il y a une démarche à faire, tout vient de Dieu et par la grâce de Dieu. En effet, pour pouvoir avoir l'autorisation de se servir du nom de Dieu, de pouvoir dire "Mon Dieu", il faut d'abord que Dieu fasse de toi son enfant. Cela vient donc de lui, pas de moi, pas de toi.

 

Alors, en vertu de quels critères fera-t-il de vous son enfant?

 

Est-ce qu'il va vous faire remplir un document en douze pages comme cela arrive parfois, où il faut remplir, cocher, biffer la mention inutile, ce qui est travail très fastidieux? Non! Il ne demande pas non plus de faire des choses extraordinaires.

 

Mais lorsque Dieu vous interpelle et vous fait connaître votre vraie nature, c'est-à-dire votre nature de pécheurs, c'est en fonction de votre réponse. Lorsque Dieu nous interpelle et qu'il nous fait connaître notre état de pécheur, la noirceur de notre cœur, au plus profond de nous, c'est de notre réponse que dépend la réponse de Dieu.

 

Et que pouvons-nous lui répondre, que voulez-vous répondre? Si on répond: "C'est vrai, je n'ai pas d'argument, je n'ai pas d'excuse, c'est vrai que je suis comme cela", c'est la première étape: reconnaître que nous sommes pécheurs.

 

C'est une chose que de reconnaître, mais encore faut-il que cela produise quelque chose en nous. Je reprends souvent l'exemple du juge qui dit: "Monsieur, reconnaissez-vous les faits, reconnaissez-vous avoir volé cette voiture?" Eh bien, le gars, il a douze témoins qui sont contre lui, que voulez-vous qu'il fasse? Alors, oui, il dit : "Oui, je le reconnais, je l'ai volée la voiture", mais il n'en a aucun repentir. Le seul repentir qu'il a, c'est de s'être fait attraper.

 

Après avoir reconnu et avoir donné raison à Dieu, il faut que, au plus profond de soi-même, on soit touché et qu'on soit attristé profondément. Et alors on se tourne vers Dieu, parce que, nous, on n'a pas de solution. A ce moment-là, Dieu nous dit: "Tes péchés sont pardonnés, parce qu'à la croix,  mon Fils a pris tout sur lui. A partir de maintenant, tu es mon enfant." C'est à partir de ce moment-là que nous pouvons l'appeler "Mon Dieu", et pas seulement "Mon Dieu", mais aussi "Mon Père", "Abba, Père"!

 

Bénissons le Dieu tout-puissant, le Dieu qui a créé tout l'univers, qui nous a adoptés, qui nous a donné le droit d'être appelés "enfants de Dieu" et qui nous a donné aussi la permission d'utiliser son saint nom pour le louer, le bénir, le prier, le remercier, lui demander pardon et aussi pour témoigner de sa grâce autour de nous.

 

Je voudrais terminer par un dernier verset: "Voici ce que dit le Saint, le Véritable: Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus. J'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau" (Ap.3:12).

 

C'est l'Ange de l'Eternel, c'est Jésus qui parle, et vous voyez qu'il a utilisé plusieurs fois les mots  "Mon Dieu", et qui d'autre que lui peut le faire?

 

Mais nous aussi, nous pouvons utiliser ce nom précieux, ce saint nom, à volonté, du moment que ce soit avec respect et en des circonstances appropriées.

 

Amen.