IL S’APPELAIT GRÂCE (Luc 7: 36-50)
(Prêché à Glain le 2 juin 2019) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa
Dans l'évangile de Jean, nous lisons que "la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ" (Jn.17:1). Une des choses qui amenait et attirait comme un aimant les gens à Jésus, c’est parce qu’il était plein de grâce et de vérité.
Le passage que j’aimerais examiner avec vous ce matin se trouve dans l’Evangile de Luc chapitre 7. Nous lisons à partir du verset 36: "Un Pharisien invita Jésus à prendre un repas avec lui. Jésus se rendit dans la maison du Pharisien et se mit à table." Le verset 49 laisse penser que Jésus n’avait pas été le seul à avoir été invité par Simon le Pharisien ce jour-là: "Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est cet homme qui ose même pardonner les péchés ?"
Les Pharisiens étaient les fondamentalistes de leur époque, ils avaient fait une coupure totale avec le monde. Ce sont des gens qui ne dormaient pas beaucoup la nuit parce qu’ils craignaient que quelqu’un, quelque part, soit en train de s’amuser. Ils ne pouvaient tout simplement pas supporter cette idée.
Il est possible que Jésus n’ait pas été le seul invité chez Simon ce jour-là. Si tel est le cas, la liste des invités devait être très impressionnante. Il est possible que des hommes importants de la synagogue étaient présents ainsi que plusieurs notables de Jérusalem, parce que ce jour-là, l’invité de marque était Jésus.
Lorsque les gens ont appris que Jésus avait été invité chez Simon, vous pouvez être certains que la nouvelle s’était répandue comme une traînée de poudre dans la ville et que tous les gens qui avaient le même standing que Simon voulaient être là pour voir ce jeune Galiléen qui, du jour au lendemain, était devenu l’homme le plus populaire de la région. Tout le monde voulait rencontrer cet homme nommé Jésus. Partout où il allait, il attirait les foules et les gens restaient assis à ses pieds pendant des heures pour l’écouter parler, parce que "jamais personne n’a parlé comme cet homme" (Jn.7:46).
Alors, quand les gens ont su qu’il allait chez Simon, la nouvelle a rapidement fait le tour de la ville. Je peux vous dire que tout le monde, peu importe son rang dans la société, voulait aller à cette grande fête parce que c'était quelque chose à ne pas manquer.
Sauf que cette rencontre ne se passera pas exactement comme Simon l’avait prévu et qu’elle ne donnera pas les résultats qu’en avait espérés le Pharisien. Frères et sœurs, ce que nous nous apprêtons à découvrir dans cette histoire incroyable, c’est premièrement un Jésus qui a le cœur débordant de grâce, et deuxièmement que la grâce est quelque chose qui nous étonnera toujours.
Avant d’entrer dans le cœur même du message, il serait bon que nous écoutions attentivement cette histoire, car chacun d’entre nous, qui sommes présents dans cette salle ce matin, est impliqué dans cette histoire.
Ce passage nous révèle trois choses à propos de la grâce:
I- LA GRACE NOUS REÇOIT DANS NOTRE PÉCHÉ
Permettez-moi vous dire ce qui se passe ici. Nous retrouvons Jésus dans la maison de Simon. Tout se déroule bien et tout le monde passe un bon moment. Jésus est détendu et il semblerait que tous ceux qui sont présents le sont également.
Jésus qui avait été invité à manger chez Simon était allongé sur le sol en train de manger, parce qu’à cette époque, quand vous étiez invité à manger chez quelqu’un, vous n’étiez pas assis à une table; vous étiez plutôt allongé sur le sol, une main placée contre le côté de votre visage et le coude soutenant votre main. C'est de cette façon que les gens mangeaient à cette époque.
Comme je viens de le dire, l’ambiance était bonne et les autres invités écoutaient religieusement Jésus, lorsque tout à coup un silence de mort va remplir la pièce. Toutes les discussions s’étaient arrêtées? et tous les yeux s’étaient tournés sur quelqu’un qui venait soudainement de faire son apparition et qui avait réussi à mettre tout le monde extrêmement mal à l'aise, à l'exception de Jésus.
Nous lisons: "Une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant appris que Jésus était à table dans la maison de Simon le Pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, et se tint derrière Jésus, à ses pieds. Elle pleurait et bientôt elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus, puis elle les essuya avec ses cheveux, les embrassa, et répandit le parfum sur eux" (v.37-38).
Imaginez la scène. Vous êtes devant une pièce probablement remplie de chefs religieux et de théologiens qui étaient venus entendre parler Jésus. Pour le dire autrement, cette pièce était remplie de gens qui se croyaient justes devant Dieu.
Tout à coup, voici quelqu’un qui fait son apparition et dont le nom n’apparaît pas sur la liste des invités. A elle seule, non seulement cette personne venait de casser l’ambiance de la fête, mais en plus, c’était une femme; et pas n’importe quelle femme, parce que ce qu’elle fait, et ce qu’elle est, va faire retrousser le menton de la grande majorité des invités.
De plus, Luc va prendre grand soin de bien la décrire. Il dit que c’était "une femme de mauvaise réputation", c’est-à-dire une femme qui vivait dans le péché et qui se trouvait dans cette ville. En fait, nous savons ce qu'elle était, n’est-ce pas? C’était une prostituée, une fille qui faisait le trottoir. Elle était loin d’appartenir à cette classe de gens qui se trouvaient dans cette pièce.
Frères et sœurs, si à cette époque vous étiez un percepteur d’impôt, un berger ou une prostituée, vous étiez considéré comme étant des moins que rien. Cette femme faisait donc partie de cette catégorie de gens qui socialement, moralement, éthiquement et spirituellement parlant étaient considérés comme n’ayant aucune valeur, et au niveau personnel, elle avait atteint le fond du baril.
Ce jour-là en entrant chez Simon le Pharisien, elle entrait dans la fosse aux lions. Elle se retrouvait au milieu de gens pour qui elle ne représentait qu’un morceau de viande prête à être dévorée vivante.
Mais voilà, elle avait décidé ce jour-là de s’approcher de Jésus et rien ni personne ne pourrait l’en empêcher. "J’ai entendu dire que Jésus serait dans cette maison aujourd’hui, s’était-elle dit, eh bien, peu importe ce que les gens penseront de moi, j’entrerai dans cette maison pour voir Jésus."
Frères et sœurs, personne n’avait à lui dire ce qu’elle était, elle savait qui elle était et elle savait ce qu’elle était, parce qu’elle savait très bien quel genre de vie elle menait. Mais voilà, si elle savait qui elle était, elle savait aussi qui était Jésus. Le fait de se retrouver en présence de cet homme a dû la rendre très inconfortable. "Je suis en présence d’un homme saint. Je suis en présence d’un prophète, je suis en présence de quelqu’un qui enseigne comme jamais personne n’a enseigné", devait-elle se dire.
Au fait, il y a une chose que nous devons réaliser à travers cette histoire. Il semble assez évident, et vous êtes libre d’accepter ou de rejeter ce que je vais dire, que cette femme avait probablement déjà vu ou entendu parler Jésus auparavant; elle l’avait peut-être même déjà suivi dans ses déplacements. Et ce qu'il avait dit, et la façon dont il l'avait dit, l’avait sûrement interpelée au point de remettre en question non seulement sa façon de penser et sa façon de vivre, mais d'accepter d’être lapidée, si c’était là le prix à payer pour s’approcher le plus près possible de lui et l’écouter parler.
Je peux simplement imaginer la première fois qu’elle a entendu Jésus parler. Les paroles qu’elle avait entendues sortir de sa bouche étaient des paroles qu'elle n'avait jamais entendues auparavant. Et malgré le fait qu’elle ne connaissait pas cette parole, elle en avait saisi tout son sens lorsqu’elle l’entendit clairement parler à travers son enseignement de la "GRÂCE" de Dieu.
Chers amis, Simon en avait assez vu. Il avait sûrement de la difficulté à se contenir. Il devait se dire en lui-même: "Comment cette fille de rue a-t-elle pu oser entrer dans ma maison et se permettre de perturber ce repas ? Comment a-t-elle pu oser me faire ça?"
Luc écrit: "Lorsque le Pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même: Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est: il saurait que cette femme est une pécheresse" (v.39). Ce que Simon ne savait pas, c’est que Jésus savait très bien qui elle était. Il savait exactement quelle sorte de pécheresse elle était.
Frères et sœurs, puis-je me permettre de vous dire ce qui est vraiment tragique dans cette histoire? C'est que Simon n'avait pas compris quel était le vrai problème. Le problème n'était pas qu'elle était une pécheresse et que Jésus ne le savait pas. Le problème n'était pas là. Le problème était que Simon était un pécheur et qu'il ne le savait pas. C'était là où se trouvait le problème. Jésus savait qu'elle était une pécheresse tandis que Simon ne savait pas qu’il était un pécheur.
Frères et sœurs, d’où vient cette idée chez certains chrétiens que le péché nous disqualifie de bénéficier de la grâce de Dieu? Comment certains en sont-ils arrivés à penser ainsi? Et pourquoi en serait-il ainsi avec Dieu? Si au début du culte quelqu'un était entré dans l'église en portant un style de vêtements que nous ne portons jamais, ou si une femme était entrée à peine habillée en affichant des tatouages dans le cou, sur les bras et sur le dessus des mains, ou encore si c'était évident que son orientation sexuelle ne corresponde pas à la nôtre, est-il possible que certains auraient pu se dire en eux-mêmes: "C’est une véritable honte, qu’est-ce que cette femme fait ici ?"
D’où vient donc cette idée chez certains que le péché nous disqualifie de bénéficier de la grâce de Dieu? Permettez-moi de vous révéler un premier secret: le péché est la seule chose qui nous qualifie pour pouvoir bénéficier de la grâce de Dieu. Permettez-moi de vous confier maintenant un autre secret: Je souhaite que notre église soit remplie de personnes qui ne croient pas en ce que nous croyons, qui ne voient pas les choses comme nous les voyons, qui pensent que ce livre n’est qu’un recueil de contes de fées, qui croient qu’ils vont bien et que s’ils vont bien, alors tout va bien dans ce monde; et qui nous disent que non seulement ils ne croient pas ce que nous croyons, mais qu’ils ne croient pas une seule minute que Jésus est ressuscité des morts.
Vous savez la raison pour laquelle j'aimerais que notre église soit remplie de ces personnes? C'est parce que c’est là une des principales raisons pour laquelle le Seigneur Jésus a laissé son Eglise sur la terre. Frères et sœurs, il est important que nous saisissions bien cette vérité : vous n’abandonnez pas votre péché pour recevoir ensuite la grâce de Dieu. Vous devez d’abord recevoir la grâce de Dieu afin de recevoir la puissance dont vous avez besoin pour abandonner votre péché.
Cette prostituée savait ce qu'elle était quand elle est entrée dans la maison de Simon le Pharisien. Jésus savait ce qu'elle était quand elle était entrée dans la maison de Simon le Pharisien et il va lui dire: "Tu es la raison pour laquelle j’ai accepté de prendre ce repas."
Si, premièrement, la grâce nous reçoit dans notre péché, deuxièmement:
II- LA GRACE NOUS SAUVE DE NOTRE PECHE
Avant de revenir à notre texte, permettez-moi de vous dire ce que Jésus s’apprête à faire ici. Il s’apprête à répliquer de façon cinglante à Simon. Parce que Simon l’ignore peut-être, mais il va se faire complètement avoir par l’arrivée de cette prostituée. Il va se dévoiler lui-même en démontrant qu’il n’a jamais, au grand jamais, goûté à la grâce de Dieu.
Vous êtes peut-être en train de vous dire: "Mais attendez une minute, je pensais que Jésus était plein de grâce"? Il l'est, mais il veut donner une leçon à Simon. Il sait que Simon est tellement sûr de lui, il est certain qu’il est juste aux yeux de la loi. Jésus étant lui-même la vérité, il va juste se contenter de lui révéler une simple vérité: la religion ne sauve personne.
Avant de poursuivre la lecture, portez votre attention sur ce que fait Jésus ici. C'est très intelligent de sa part. Il va se tourner vers la femme, mais il va s’adresser à Simon. N’est-ce pas habile de sa part? "Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon." Il regarde la femme, mais il parle à Simon: "Vois-tu cette femme ?" Vous connaissez la réponse de Simon: "Oui, je la vois !" Puis Jésus continue: "Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas reçu en m’embrassant; mais elle, elle n’a pas cessé de m’embrasser les pieds depuis que je suis entré. Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête; mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds" (v.44-46).
Vous savez ce que Jésus vient de faire? Comme un bon boxeur, il vient juste d’envoyer Simon au tapis. Il nous est difficile de comprendre ce qui se passe ici, mais si vous vous reportez à la tradition culturelle qui existait à l’époque de Jésus, et qui est d’ailleurs toujours la même aujourd’hui au Moyen-Orient, l’hospitalité était quelque chose de sacré.
Au Moyen-Orient, vous aviez non seulement la responsabilité culturelle d'accepter un étranger dans votre maison, mais vous aviez la responsabilité culturelle de nourrir cet étranger et de le loger chez vous si celui-ci n'avait aucun autre endroit où aller. Tous ceux qui étaient présents dans cette pièce connaissaient cette règle sacrée et ils avaient très bien compris le point soulevé par Jésus.
Imaginez ce qui se passe ici. Il devait y avoir une énorme tension dans la pièce non seulement à cause de ce qui venait de se passer, mais aussi à cause de ce qui ne s'était pas passé. Permettez-moi de revenir quelque peu en arrière. Jésus avait franchi le seuil de la maison. Il avait frappé à la porte, Simon l'avait invité à entrer chez lui et quand Jésus est entré dans cette maison, toutes les courtoisies traditionnelles qu'un invité s’attendait à recevoir avaient été bafouées.
Par exemple, lorsque vous invitiez quelqu’un chez vous, le message d'accueil habituel, c’était de lui donner un baiser sur une joue voire même sur les deux joues. Si vous ne l'embrassiez pas sur l'une ou sur les deux joues et que vous ne lui laviez pas les pieds, ce que vous étiez en train de lui dire en réalité, c’est qu’il n’était pas nécessairement le bienvenu chez vous et que vous vous étiez senti obligé de le recevoir.
La personne invitée allait ensuite s’asseoir sur un tabouret autour d’un canapé en forme de U et, avant de l’inviter à prendre le repas, on lavait ses mains en utilisant un mélange d’eau et d’huile d’olive.
Maintenant, si vous vouliez vraiment honorer votre invité, vous lui laviez vous-même les pieds et les mains. Et si vous sentiez que vous étiez une personne trop importante pour faire cela, comme Simon par exemple, vous faisiez venir un de vos serviteurs pour lui demander d’effectuer cette tâche à votre place. Cette tâche devait être accomplie avant de manger, parce que si vous ne le faisiez pas, votre invité mangeait en ayant les mains impures et il était alors considéré comme étant lui-même impur.
En ce qui concerne Jésus, non seulement personne ne s’était proposé pour lui laver les mains et les pieds, mais personne ne lui avait donné un baiser.
Nous savons que pour remettre quelqu’un à sa place, Jésus savait comme si prendre. C’est alors qu’il va prononcer ces paroles cinglantes à Simon. Ecoutez ce que Jésus dit: "C'est pourquoi, je te le déclare, le grand amour qu’elle a manifesté prouve que ses nombreux péchés ont été pardonnés. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu et ne manifeste que peu d’amour, comme toi, Simon" (v.47).
Frères et sœurs, c’est tellement important ce qui se passe ici. Cette prostituée ne lui avait ni lavé les pieds ni oint de parfum, ni embrassé ses pieds dans l'espoir de recevoir le pardon. C'était l'inverse. La raison qui l’avait poussée à laver les pieds de Jésus, à les embrasser et à répandre du parfum sur ses pieds, c’est parce qu'elle avait été pardonnée.
Pourtant, cette prostituée ne savait pas ce que le mot "GRACE" voulait dire. Si vous aviez été la trouver en lui disant: "Eh! Tu dois aimer la grâce, toi !" Elle vous aurait dit: "Qu'est-ce que ça veut dire la grâce?" Mais si vous aviez pointé votre doigt en direction de Jésus pour lui montrer quelqu’un qui pratiquait la grâce, elle aurait dit: "Oh, c'est ça la grâce!"
Elle ne lui avait pourtant pas lavé les pieds ni oint de parfum et donner un baiser dans l’espoir d’être pardonnée. C'était l'inverse. Parce qu'elle avait été pardonnée, elle lui avait lavé et embrassé ses pieds et elle avait répandu du parfum sur ses pieds.
Jésus dit alors à la femme: "Tes péchés sont pardonnés" (v.48). Une simple déclaration comprenant quatre mots qui, dans la pratique, nous montre une vie transformée maintenant et pour l’éternité. Permettez-moi de vous poser une autre question: "Est-ce que vous croyez que cette fille qui faisait le trottoir a un jour rêvé d'entendre quelqu’un lui dire: Tes péchés sont pardonnés?" Pourtant, pour la première fois de sa vie, non seulement elle a entendu ces paroles, mais elle les a entendues de la seule personne dans tout l’univers qui avait l’autorité de lui citer ces paroles et faire en sorte que cela devienne une réalité dans sa vie.
Lorsque ces paroles sont sorties de la bouche de Jésus, il était en train de lui dire: "Mon enfant, quand je te dis que tes péchés sont pardonnés, tes péchés sont pardonnés, parce que cela fait partie du miracle que produit la grâce dans la vie de quiconque veut recevoir cette grâce qui vient de Dieu seul." Frères et soeurs, c'est là le miracle que vit quiconque reçoit la grâce de Dieu. Non seulement elle nous reçoit dans notre péché, c’est-à-dire tels que nous sommes, mais elle nous sauve de nos péchés, faisant en sorte que nous devenions une autre personne. Nous passons de la mort à la vie.
A chaque fois que vous entendez ces mots "Vos péchés sont pardonnés", ils sont pardonnés, parce que c’est la grâce qui parle.
Que fait la grâce dans la vie d'une personne ? Premièrement, la grâce nous reçoit dans notre péché, nous venons tels que nous sommes. Deuxièmement, la grâce nous sauve de notre péché et nos péchés sont pardonnés, nous sommes une nouvelle personne. Troisièmement:
III- LA GRACE NOUS DELIVRE DE NOTRE PECHE
Et c’est là que ce passage que nous examinons devient vraiment intéressant, car voyez-vous, parce que Jésus savait que Simon le Pharisien ne comprenait pas bien ce qui se passait, il va lui raconter une parabole. Il faut dire que généralement Jésus agissait ainsi à chaque fois qu’il voulait faire valoir un point important. Il aimait raconter des histoires, alors il va raconter l’histoire suivante à Simon.
Frères et sœurs, Simon le Pharisien ne le sait pas encore, mais l’histoire que Jésus s’apprête à raconter sera un marteau piqueur qui va le frapper en pleine figure. Savez-vous pourquoi Jésus va lui raconter cette histoire ? Il voulait simplement lui faire comprendre ceci: "Simon, tu as essayé de te mettre à ma place, c’est plutôt moi qui vais te remettre à ta place."
Alors Jésus va lui raconter cette histoire: "Simon, j'ai quelque chose à dire." Soulignons qu'à chaque fois que Jésus dit à quelqu’un: "J'ai quelque chose à te dire", c'est mieux pour lui d’attacher sa ceinture. "Simon répondit: Parle, Maître." Et Jésus dit: "Deux hommes devaient de l’argent à un prêteur. L’un devait cinq-cents pièces d’argent et l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvaient le rembourser, il leur supprima leur dette à tous deux." Jésus va lui poser maintenant une question toute simple: "Lequel des deux l’aimera le plus?" (v.40-42).
Frères et sœurs, y a-t-il quelqu’un dans cette salle qui ne puisse pas répondre à cette question ? Tout le monde peut répondre à cette question, n’est-ce pas? Ce que je veux dire, ce n’est pas difficile, c’est une question dont la réponse est facile. Mais mine de rien, cette question est en train d’achever Simon.
Remarquez ce que Simon va répondre, parce que c’est une autre partie amusante de l’histoire: "Simon répondit: Celui, je pense, auquel il a le plus remis." "Je pense." Les Pharisiens avaient la réputation d’être très radins, Jésus aurait pu lui dire: "Arrête, Simon, tu ne penses rien, tu ne supposes rien, tu connais très bien la réponse parce que tu connais très bien la valeur de l’argent." Il va seulement se contenter de lui dire: "Tu as bien jugé."
L'histoire est très simple. Nous sommes mis en présence de deux hommes qui doivent tous les deux de l’argent à un prêteur. Le premier doit dix fois ce que l’autre doit, et ce qu’ils ont en commun, c’est que ni l’un ni l’autre ne peut rembourser sa dette.
Ce que Jésus était en train de dire à Simon, il est en train de le dire à nous tous aujourd'hui. Il se peut que nous pensions que certaines personnes qui ne fréquentent pas l’église, c’est-à-dire qui vivent dans le monde, soient dix fois pires que nous. Et il est aussi possible que nous pensions au plus profond de nous-mêmes que le fait que nous fréquentions une église, nous sommes dix fois mieux que ces personnes qui vivent dans le monde. L'histoire de Simon devrait nous amener à réfléchir: le fait est que nous sommes tous des pécheurs, que nous sommes tous spirituellement en faillite et que nous avons tous une dette de péché que nous ne pourrons jamais rembourser.
Donc, peu importe que nous soyons un pape, un pasteur, une prostituée ou un criminel, en ce qui concerne le péché, nous sommes tous spirituellement morts. Nous sommes tous en faillite. Tous nos certificats de baptême, nos enveloppes de dîme, notre présence à l’église, nos bonnes actions et nos dons versés à des œuvres de charité ne permettent ni de payer ni d’effacer la moindre dette du péché que nous avons contractée. Nous sommes tous fauchés. Nous sommes tous dans le même bateau.
Le problème, c’est que la prostituée pouvait voir son péché, mais le Pharisien ne pouvait pas voir le sien. Car voyez-vous, quand elle s’est regardée dans le miroir, elle a vu jusqu’à quel point elle était une pécheresse, mais quand Simon s’est regardé dans le miroir, il a vu jusqu’à quel point il était une bonne personne. Ce n’est que quand vous voyez que votre bonté ne vaut rien, que vous commencez à voir jusqu’à quel point la grâce de Dieu n’a pas de prix. Vous ne verrez jamais jusqu’à quel point le Seigneur Jésus est grand, tant et aussi longtemps que vous ne verrez pas jusqu’à à quel point vous êtes un pécheur perdu sans la grâce de Dieu.
Vous êtes peut-être en train de vous dire: "C’est bien, pasteur, quelle est maintenant la prochaine étape? A la lumière de ce que vous venez de dire, comment puis-je appliquer cela dans ma vie? Comment cela peut-il faire une différence dans ma vie à partir d’aujourd’hui? Comment cela peut-il faire une différence dans ma vie au niveau pratique?"
J’espère que ce que je vais vous dire ce matin va vous encourager. J’aimerais vous encourager à prendre un temps pour commencer à voir le monde comme si vos yeux étaient remplis de grâce.
Vous êtes peut-être en train de vous dire: "D'accord, et que va-t-il se passer si je fais ça?" Si vous dites "d’accord", vous allez commencer à voir le monde entier avec des yeux remplis de grâce. Qu'est-ce qui sera différent? Voici ce qui va arriver, et je peux vous garantir que c’est ce qui va survenir dans votre vie: quand vous allez commencer à regarder le monde avec des yeux pleins de grâce, il y a trois choses que vous allez commencer à voir comme vous ne les avez peut-être jamais vues auparavant:
1. Vous vous verrez tel que vous êtes réellement
C’est-à-dire, comme tout le monde : un être humain ayant besoin de la grâce.
2. Vous verrez les autres tels qu’ils sont vraiment
Vous savez quoi ? Vous verrez qu’ils ne sont pas pires que vous et qu’ils ne sont pas mieux que vous. Ils sont comme vous: des gens qui ont besoin de grâce.
3. Vous verrez Jésus tel qu'il est vraiment
Il est toujours plein de grâce dont nous avons tellement besoin et qui ne refuse jamais son pardon à quiconque s’approche de lui.
Regardons maintenant comment cette histoire se termine: "Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est cet homme, qui ose même pardonner les péchés?" Jésus savait ce qu’ils pensaient, mais il n’a même pas pris la peine de leur répondre et il n’a même pas rigolé avec eux. Il va dire à la femme: "Ta foi t'a sauvée, va en paix" (v.49-50).
J’ai presque terminé et j’espère n'offenser personne dans ce que je vais dire maintenant. Ce que Jésus nous enseigne aujourd'hui, c’est ceci: que nous soyons quelqu’un qui respecte la loi, ou quelqu’un qui désobéit à la loi, nous avons tous les deux besoin de la grâce de Dieu.
Peu importe que vous soyez de tendance libérale ou de tendance conservatrice, peu importe que vous soyez gay ou hétéro, peu importe le parti politique pour lequel vous votez, peu importe que vous fassiez partie de la majorité ou de la minorité, peu importe que vous ayez été marié une fois ou divorcé deux fois, peu importe que vous soyez un alcoolique ou accro au café, peu importe que vous soyez juste ou injuste, peu importe que vous croyiez dans ce le livre ou non, peu importe que vous soyez religieux ou irréligieux, peu importe que vous soyez bon ou mauvais: cela n'a pas d'importance. Nous avons tous sans exception besoin de la grâce de Dieu.
J’aimerais terminer en vous faisant remarquer que le texte ne mentionne jamais le nom de cette femme. Je ne sais pas qui elle était et vous ne le savez pas non plus. Permettez-moi de vous révéler ma petite théorie sans pour autant affirmer que j’ai cent pour cent raison.
Je ne sais donc pas comment s'appelait cette femme avant de rencontrer Jésus, mais j'ai un profond sentiment de comment les gens l’ont appelée après sa rencontre avec Jésus. Quelqu'un veut-il prendre une chance de dire comment on l’appelait? Il est possible qu’on l’appelait maintenant "Grâce" et non plus "la prostituée".
Dieu avait révélé sa grâce, source de salut pour tous les hommes dans la personne de Jésus-Christ à cette femme, et cette grâce, elle ne s’est pas limitée à la venue du Fils de Dieu sur cette terre pour apporter l’amour et le pardon à ceux qui méritaient le jugement. Pour que la grâce puisse apporter le "salut" et nous "enrichir", le Seigneur devait encore, par la grâce de Dieu, passer par la mort sur la croix: "Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous" (Héb.2:9). Aussi a-t-il suivi le chemin difficile conduisant à Jérusalem et ensuite à Golgotha. Là, sur la croix, la grâce de Dieu, que nous adorerons éternellement, s’est manifestée d’une manière parfaite envers nous qui étions sans force, qui étions des pécheurs et des ennemis de Dieu.
Remercions Dieu d’avoir envoyé sur la terre celui qui personnifie sa grâce, le Seigneur Jésus mort pour nos péchés, ressuscité pour nous accorder la vie éternelle et qui revient bientôt chercher ceux qui ont goûté à sa grâce.