NE PERDEZ JAMAIS L'ESPOIR (Matthieu 26-27)

(Prêché à Glain, le 8 septembre 2019) (Retranscrit dans un style parlé)

 

J’aimerais examiner avec vous ce matin l’histoire d’un homme dans la Bible dont la vie a tourné au désastre et je veux parler ici de Judas, celui qui a trahi le Seigneur Jésus. J’aimerais vous démontrer un peu plus loin dans le message que ce n’est pas la pire chose qu’il ait faite. Il est facile pour nous de voir Judas comme étant une sorte de méchant aux yeux sombres, mais la vérité, c’est qu’il était quelqu’un qui nous ressemblait beaucoup.

 

Si on vous avait demandé à ce moment-là de nommer celui qui parmi les disciples trahiraient Jésus, vous n'auriez jamais su qui était le candidat potentiel pour commettre une telle chose; et lorsque Jésus qui se trouvait réuni autour de la table avec eux va leur dire que l'un d’eux le trahirait, ils ont tous répondu: "Est-ce moi, Seigneur?" (Mat.26:22). Personne n'a dit: "Seigneur, est-ce que c’est Judas?" Ils n'auraient jamais deviné.

 

Il y avait quelque chose qui sonnait faux chez Judas et il n’y avait que deux personnes qui le savaient: Jésus et Judas. Je vais donc vous raconter l'histoire de Judas en trois points très simples, puis terminer en vous disant pourquoi nous pouvons avoir de l'espoir aujourd'hui.

 

J’aimerais vous faire remarquer jusqu’à quel point Judas fut quelqu’un qui a bénéficié d’incroyables privilèges.

 

I- JUDAS - QUELQU’UN QUI A BENEFICIE DE NOMBREUX PRIVILEGES

 

1. Judas a côtoyé Jésus

 

Rappelez-vous qu’il a vécu physiquement avec Jésus et que Jésus l'a invité à faire partie de ses douze amis les plus intimes. Ces hommes sont ceux que Jésus a choisis pour devenir ses amis.

 

Rappelez-vous que, selon l'évangile de Marc, la première raison pour laquelle Jésus a appelé les douze à le suivre, c’était "d’abord pour être avec lui et ensuite les envoyer prêcher" (Mc.3:14-15).  Il cherchait à avoir des rapports amicaux et privilégiés avec ceux-ci, y compris avec Judas qu’il a lui-même choisi. Non seulement Jésus aimait cet homme mais il a aussi apprécié sa présence, et il a sûrement partagé plusieurs histoires et plusieurs moments particuliers avec lui.

 

2. C’est Judas qui gérait les finances

 

Non seulement Judas a vécu avec Jésus, mais il était celui à qui on avait donné la responsabilité de gérer l’argent pour le groupe. Les gens versaient des dons pour soutenir le ministère de Jésus et c’est Judas qui gérait cet argent. Nous pouvons même supposer que Jésus a confié cette importante tâche à Judas pour la simple raison qu’il était probablement le mieux qualifié pour le faire.

 

3. Judas avait reçu des dons spirituels particuliers

 

Matthieu écrit que Jésus a appelé les douze disciples dont Judas qui faisait partie du groupe, et qu’il "leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toutes les maladies et toutes les infirmités" (Mat.10:1).

 

Voici donc un homme qui a côtoyé Jésus, qui s’était vu confier des responsabilités dans la communauté des croyants, qui avait reçu des dons spirituels particuliers pour le ministère et que Dieu a utilisé pour libérer d'autres personnes du pouvoir de Satan.

 

L’exemple de Judas nous rappelle le danger qui nous guette de devenir trop complaisants par rapport aux privilèges que Dieu nous accorde en tant qu’enfants de Dieu.

 

Si dans un premier temps Judas a bénéficié de nombreux privilèges en côtoyant Jésus, examinons maintenant les nombreux choix qu’il a faits et qui l’ont conduit à la mort.

 

II- LES CHOIX DE JUDAS QUI L’ONT CONDUIT A LA MORT

 

Il y a des gens qui sont complètement désorientés quand on aborde le cas de Judas. Ils se disent: "Pauvre Judas, dire qu’il ne pouvait même pas s’empêcher de trahir Jésus." Ils ont lu qu’il y avait une prophétie dans l’Ancien Testament qui prédisait que quelqu’un trahirait Jésus et ils en sont venus à la conclusion que, d'une certaine façon, dans toute l’histoire de l’humanité, Judas avait été contraint, c’est-à-dire qu’il n’avait pas eu le choix de trahir Jésus, parce qu’il avait été programmé comme un robot pour commettre ce crime et que ce qu’il a fait échappait à son contrôle.

 

L'histoire de Judas n'est pas l'histoire d'un homme malheureux qui a été préprogrammé pour trahir Jésus. C'est l'histoire d'un homme qui a été grandement utilisé par Dieu, mais qui s'est égaré dans une série de choix désastreux. On a beaucoup écrit sur ce qui a pu pousser Judas à trahir Jésus. Peut-être qu'il était désillusionné. Peut-être était-il un Zélote fanatique. Peut-être désirait-il que Jésus se révolte contre Rome, etc. Tout cela est possible, mais la Bible ne mentionne rien de tout cela. La Bible identifie un seul problème majeur qui aurait poussé Judas à trahir Jésus et c’est l'argent. Il était captivé par le pouvoir que pouvait avoir l'argent. Il avait oublié que "l’amour de l’argent est la racine de tous les maux" (1Tim.6:10).

 

Dans l'évangile de Jean, nous apprenons que "six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie, où vivait Lazare et que là, on offrit un dîner en l’honneur de Jésus. Judas ainsi que les onze autres disciples étaient présents ce jour-là" (Jean 12).

 

Nous lisons qu’une femme du nom de Marie prit un demi-litre d’un parfum très cher, fait de nard pur, et le répandit sur les pieds de Jésus, puis elle les essuya avec ses cheveux. C’était un très beau cadeau qui coûtait incroyablement cher. Dans ce passage, vous verrez que Judas va manifester une certaine frustration suite à ce que Marie venait de faire. Il va tout de suite dire: "Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents pièces d’argent pour les donner aux pauvres? " (Jn.12:5).

 

Jean ajoute: "Judas disait cela non pas parce qu’il se souciait des pauvres, mais parce qu’il était un voleur. Il tenait la bourse et prenait ce qu’on y mettait" (Jn.12:6). Il est bon de se rappeler que Jésus et les disciples recevaient des dons en argent qui étaient gérés par Judas. Cet argent était utilisé pour deux choses: soutenir Jésus et les disciples dans leur ministère, et soutenir ceux qui étaient dans le besoin.

 

1. Judas a été séduit par l’appât du gain

 

Judas était donc intéressé à rentabiliser au maximum le fonds qu’il gérait. Quand vous comprenez cela, vous comprenez pourquoi il était frustré de voir jusqu’à quel point Jésus avait raté une occasion de remplir un peu plus la caisse. Si nous prenons l’exemple du jeune homme riche qui s’approche de Jésus, vous vous souvenez que Jésus lui a dit: "Si tu veux être parfait, va vendre tout ce que tu possèdes et donne l’argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans les cieux; puis, viens et suis-moi" (Mat.19:21).

 

Judas devait sûrement saliver à ce moment-là. Il devait se dire: "Oh mon Dieu, s'il vend tout ce qu’il a et qu’il le donne aux pauvres, il versera sûrement la somme dans notre bourse, puisque c’est ce que nous faisons pour venir en aide aux pauvres."  Il est écrit: "Lorsque le jeune homme entendit ces paroles, il s’en alla tout triste" (Mat.19:22). Quelle occasion manquée, quel don nous aurions pu recevoir", s’est probablement dit Judas en lui-même.

 

Pensez au salaire que vous gagnez en un an. Une année de salaire, c’est un gros don. Le parfum de Marie représentait un an de salaire. Imaginez jusqu’à quel point Judas devait être déçu. Il y avait là un potentiel financier énorme. Cet argent aurait pu faire grossir la caisse, et Jésus n’avait rien fait pour empêcher Marie de verser ce parfum.

 

Judas avait voulu s’investir dans le ministère avec Jésus, et il a fini par investir son temps dans l’argent. D'une certaine façon, au plus profond de son coeur, il s’est sûrement dit alors qu’il était encore jeune: "Je consacrerai ma vie à servir le Seigneur Jésus" pour en arriver ensuite à se dire: "Je consacrerai ma vie à servir le Seigneur Jésus, mais je chercherai aussi à gagner le plus d’argent possible."

 

Quand il a découvert que suivre Jésus ne rapportait pas suffisamment d’argent, il a cherché une autre façon de gagner de l'argent sans Jésus. Il est donc tout à fait compréhensible que Matthieu nous révèle cet aspect de la vie de Judas tout de suite après cet incident où Marie a versé le parfum sur les pieds de Jésus.

 

C’est tout de suite après cet incident que Judas est allé trouver les principaux sacrificateurs et les anciens du temple pour leur livrer Jésus (Mat.26:15). Aussitôt que l’argent est devenu de plus en plus important pour lui, Jésus est devenu de moins en moins important pour lui; car comme Jésus l’a si bien dit: "Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent". Il n’a pas dit que nous ne pouvions pas gagner de l’argent. Il a dit: "Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent" (Mat.6:24c). Pourquoi? Parce que ce sont deux choses qui exigent que vous leur portiez beaucoup d’attention.

 

Vous devez décider lequel vous allez servir. Si Jésus n'allait pas gagner de l'argent pour Judas, alors Judas gagnerait de l'argent pour Jésus, et vous savez que la décision de gagner de l'argent pour Jésus a été souvent la principale cause de scandales dans plusieurs ministères chrétiens au cours des siècles. Et il en est encore de même aujourd’hui pour certains serviteurs de Dieu comme ce le fut pour Judas: "Je veux gagner de l'argent pour Jésus."

 

Il est très intéressant de remarquer que c'est immédiatement après avoir fait ce choix que Luc écrit: "Satan entre dans Judas" (Lc.22:3). Frères et sœurs, Satan ne peut pas entrer lorsque les portes sont fermées, mais lorsqu’une porte est ouverte, il ne perd pas de temps pour entrer. Et lorsque quelqu’un est prêt à vendre son âme pour l’amour de l’argent, Satan entre et c'est le premier grand pas que Judas a fait pour commencer sa descente aux enfers. Il a ouvert une porte au diable parce qu’il a été séduit par l’appât du gain.

 

2. Judas a résisté à l'amour de Christ

 

Après avoir pris la décision de trahir Jésus et être allé trouver les principaux sacrificateurs qui acceptèrent de lui donner trente pièces d’argent pour qu’il leur livre Jésus, Judas est retourné auprès de Jésus qui s’apprêtait à prendre un dernier repas avec ses disciples. Dans l'évangile de Jean, nous lisons que tout au long du souper, appelé "la dernière cène", Jésus va lui tendre la main et Judas repoussera chacune des tentatives de Jésus pour le ramener à lui (Jean 13 et 14).

 

Judas avait pris de l'argent dans la caisse, il ne devait sûrement pas se sentir à l’aise en présence de Jésus et des disciples. Imaginez ce qu’il a dû ressentir. Il s’est peut-être dit: "Ça va aller, je dois passer la soirée en présence de Jésus, il suffit de faire semblant que tout va bien et personne ne s’apercevra de rien." Il n’est pas facile d'entrer dans la présence de Dieu quand on a quelque chose à cacher, n’est-ce pas?

 

Jésus va venir s'agenouiller aux pieds de Judas et il va commencer à lui laver les pieds, et à n'en pas douter, avec des yeux remplis d’amour. Que pensait Judas? Qu'a-t-il ressenti? S’est-il dit en lui-même: "J’espère que Jésus ne sait pas ce que j’ai fait sinon il ne m’aimera plus."

 

Ils se sont ensuite rassemblés autour de la table et Jésus a de nouveau tendu la main à Judas, en disant: "... l'un de vous me livrera" (Mat.26:21). Judas savait maintenant que Jésus savait. Jean a dit que les disciples ne savaient pas ce que Jésus voulait dire et il a écrit: "Les disciples se sont regardés l’un et l’autre profondément attristés. Chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur?" (Mat.26:22). Il n’y avait qu’une seule personne dans cette pièce qui savait ce que Jésus voulait dire, et c’était Judas.

 

Jésus voulait faire savoir à Judas qu’il savait. Il ne cherchait pas à l’accuser, mais plutôt à lui tendre la main. Dans sa grâce il l’invitait à revenir dans le cercle de ses disciples. Matthieu écrit: "Judas prit la parole et dit: Est-ce moi, Maître? Autrement dit: Ce n’est sûrement pas moi, Maître?" (v.25). Pauvre Judas, il fait un pas supplémentaire pour descendre encore un peu plus au fond du baril. Il ment maintenant à Jésus. Il sait très bien que c’est lui, mais il est allé tellement loin dans son péché qu’il commence à mentir pour couvrir son péché et il pense pouvoir entrer dans la présence de Dieu en mentant à Jésus.

 

Jésus dit alors: "Celui qui va mettre la main dans le plat avec lui, c’est celui qui le trahira" (v.24). Voici un moment saisissant où Judas décide de continuer dans sa mauvaise voie: il va prendre le pain dans le plat. C’est à ce moment-là que Jean écrit : "Satan entra dans Judas" (Jn.13:27).

 

Est-ce que vous comprenez ce qui se passe? Judas avait fait le choix de vivre pour l’appât du gain. Il voulait gagner de l’argent en utilisant Jésus et Satan entra en lui. Puis, il expérimente l’amour de Christ qui tente de le ramener à lui, mais il le repousse. Il rejette Christ et il prend là sa décision finale. Il prend le morceau de pain et en faisant ce choix, Satan est entré par la porte que Judas lui a ouverte.

 

Voilà pourquoi l’apôtre Paul nous donne cet avertissement: "Si vous vous mettez en colère, prenez garde de ne pas tomber dans le péché; que votre colère ne dure pas jusqu’au soir. Ne donnez pas l’occasion au diable de vous dominer" (Eph.4:26-27). Autrement dit: "Ne lui ouvrez pas la porte de votre coeur. Ne lui donnez pas des occasions de vous voler votre vie. N’allez pas dans des endroits où vous pouvez le rencontrer. Soyez très prudent."

 

Je sais que chaque fois que nous arrivons à cette question, certains commencent à se demander si cela concerne le salut. Ne sommes-nous pas sauvés, toujours sauvés ? Tout ce que nous pouvons dire, c’est que nous ne trouvons nulle part dans la Bible une seule promesse affirmant que ceux qui vivent selon leur nature pécheresse hériteront la vie éternelle. La doctrine de la sécurité éternelle est pour ceux qui ont déclaré la guerre à leur nature pécheresse. Le Christ garde et apporte la victoire à tous ceux qui ont décidé de vivre comme Dieu le demande.

 

Frères et sœurs, nous entendons souvent dire dans nos milieux chrétiens que nos choix moraux ne nous sauvent pas, et c’est vrai. Le malheur, c’est que nous en concluons que nos choix moraux n’ont pas d’importance, et ce n’est pas vrai. Nos choix moraux comptent. Paul est très clair sur ce point.

 

Il écrit: "Ceux qui vivent selon leur propre nature se préoccupent de ce que cette nature demande; mais ceux qui vivent selon l’Esprit Saint se préoccupent de ce que l’Esprit Saint demande. Se préoccuper de ce que sa propre nature demande mène à la mort; mais se préoccuper de ce que l’Esprit Saint demande mène à la vie et à la paix. Ceux que dominent les préoccupations de leur propre nature sont ennemis de Dieu; ils ne se soumettent pas à la loi de Dieu; ils ne le peuvent même pas. Ceux qui dépendent de leur propre nature ne peuvent pas plaire à Dieu" (Rom.8:5-8). Vivre ce genre de double vie, en pensant que tout va bien, c’est courir au désastre.

 

Judas était séduit par le pouvoir de l'argent. Il a résisté à la main tendue par Jésus. N’est-ce pas triste de voir un homme qui a bénéficié d’autant de privilèges faire des choix qui l’ont conduit à la mort?

 

Non seulement Judas a bénéficié de nombreux privilèges, non seulement il a fait des mauvais choix, mais il va sombrer dans un tel désespoir que sa seule porte de sortie pour lui sera la mort. 

 

III- LE DESESPOIR DE JUDAS

 

Frères et sœurs, ce qui a provoqué chez Judas une telle descente aux enfers, ce n’est pas le fait qu’il ait trahi Jésus. Vous vous dites peut-être à l’instant même: "Est-ce que quelqu’un peut commettre quelque chose de pire?" Permettez-moi de vous dire ce que Judas a fait et qui est pire encore que d’avoir trahi Jésus. C’est qu’après avoir commis cet horrible péché, il a perdu tout espoir d’être pardonné.

 

Nous allons suivre le déroulement de l’histoire. "Dès que le matin fut venu, c’est-à-dire le matin de la crucifixion de Jésus, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur. Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens" (Mat.27:1-3).

 

Nous ne pouvons pas dire que Judas n’a pas bien agi ici. Il fait de lui-même une surprenante et remarquable confession: "Il va trouver les chefs des prêtres et les anciens et il leur dit: J’ai péché!" (v.4). C’est clair ce qu’il dit ici. Il ne cherche pas d’excuses ni d’échappatoires. Il dit: "J’ai péché." Il ne manque rien à sa confession. Vous ne pourriez pas en demander davantage. Il avoue lui-même qu’il est coupable.

 

De plus, remarquez qu'il dit que Jésus est innocent: "J’ai péché en livrant un innocent."  Il veut sauver Jésus. Son idée à ce moment-là, c’est que s'il rend l'argent, peut-être que la décision prise contre Jésus pourra être inversée. Il est peut-être même possible que s'il témoigne et avoue que c’est lui qui a trahi Jésus, que celui-ci est réellement innocent et que ce que ceux qui sont venus témoigner à son procès ont menti, peut-être qu’on reportera l’exécution de Jésus ce jour-là.

 

"C’est vrai que j’ai péché, mais il est peut-être possible de faire quelque chose pour rétablir la vérité", s’est-il dit. Malheureusement, lorsqu’il est allé voir les principaux sacrificateurs, ceux-ci lui ont répondu: "Que nous importe? C’est ton affaire!" (v.4). Autrement dit: "Cela te regarde, c’est ton problème, c'est ta responsabilité, c’est ton choix, c’est trop tard, Judas, tu as conclu un accord, et un accord reste un accord, tu ne peux pas revenir en arrière. Ce qui a été décidé sera fait. Tu ne peux rien y faire maintenant, il est trop tard." Vous pouvez presque entendre les paroles du diable lui-même à travers ces paroles prononcées par les principaux sacrificateurs.

 

Alors le désespoir vient s’installer dans le coeur de Judas. Il est désespéré, il sait qu’il vient de commettre un crime horrible. Il ne peut plus rien faire pour Jésus, la sentence ne peut pas être annulée et il sait qu’il ne pourra plus jamais se regarder dans un miroir. Il est écrit: "Il jeta l’argent dans le temple et qu’il quitta les lieux pour aller se pendre" (v.5).

 

Frères et soeurs, la pire tragédie de sa vie, ce n'est pas qu'il ait trahi Jésus, ce n'est même pas qu'il se soit enlevé la vie, c'est qu'il avait perdu tout espoir. Il n'y a pas de plus grande tragédie pour un homme ou une femme que de perdre tout espoir dans la vie. C’est la plongée ultime vers la mort pour quiconque a perdu tout espoir. Ne vous rendez jamais jusqu’à ce point de non-retour.

 

Permettez-moi maintenant de vous parler de quelqu’un d’autre, parce que Judas n’était pas le seul à être désespéré ce jour-là. La nuit précédente, Pierre se tenait juste à côté de la maison du Grand-Prêtre où Jésus avait été emmené. Nous savons, en lisant Matthieu 26, qu’on se moquait de Jésus, qu’on lui crachait au visage, qu’on le frappait à coups de poing et qu’on lui donnait des gifles.

 

Pierre était mort de peur à l’idée qu’on découvre qu’il était un des disciples de Jésus et qu’on lui fasse subir le même traitement que Jésus. Voilà pourquoi, lorsqu’on lui demanda à trois reprises s’il ne faisait pas partie du groupe qui accompagnait Jésus, il a répondu "non" à chaque fois, allant même jusqu’à dire non seulement qu’il ne le connaissait pas (v.72), mais à appeler le jugement de Dieu sur lui, lorsqu’il va dire: "Que Dieu me punisse si je mens! Je jure que je ne connais pas cet homme" (v.74)

 

Luc écrit: "Au moment même où Pierre renia Jésus pour la troisième fois, Jésus se retourna et regarda fixement Pierre. Alors Pierre se souvint de ce que Jésus lui avait dit... Il sortit et pleura amèrement" (Lc.22:61-62). Est-ce que le péché de Pierre était moins grave que celui de Judas ? Imaginez dans quel état se trouvait Pierre ! Il avait entendu Jésus dire un jour: "Quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est aux cieux" (Mat.10:33). Pierre ne l’avait pas renié une fois, mais trois fois.

 

Ainsi donc, le jour où Jésus est mort, le lendemain matin, il y avait deux hommes entourés de ténèbres: Judas qui l'avait trahi et Pierre qui l'avait renié. Deux hommes qui se sont retrouvés dans le fond du baril, et pourtant il y avait une grande différence entre eux. Judas était rempli de remords, tandis que Pierre s’était repenti.

 

Regretter, c’est regarder à l’intérieur de soi et se dire: "J’ai gâché ma vie." Se repentir, c’est regarder à Jésus en disant: "Je remets ma vie entre tes mains." Judas était désolé d’avoir fait ce qu’il avait fait, mais il ne s’était pas vraiment repenti. La repentance, c’est plus qu'être désolé, c'est plus que dire: "Je suis coupable, c’est moi qui l’ai fait."

 

La repentance, c’est plus que désirer pouvoir revenir en arrière et refaire ce que vous avez défait, comme dans le cas de Judas. La repentance consiste à entrer dans une profonde tristesse puis à se tourner vers Jésus-Christ, et c'est à ce moment-là qu’on retrouve l'espoir de continuer. La tragédie dans la vie de Judas, c’est-à-dire la plus grande tragédie dans sa vie, c’est qu'il n'a pas compris que son seul espoir, c’était de venir à Jésus.

 

Paul explique la différence qui existe entre la vraie repentance et la fausse repentance. Il écrit: "La tristesse selon Dieu produit une repentance qui sauve dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse selon le monde, c’est-à-dire 'le remord' produit la mort" (2Cor.7:10).

 

Frères et sœurs, lorsque vous avez fait quelque chose que vous savez être mal, ne vous laissez pas envahir par le désespoir. Ne vous laissez pas vaincre par un esprit de condamnation, parce que c’est le meilleur moyen d’entreprendre une descente aux enfers et renoncer à l’espoir qui se trouve en Jésus. La repentance signifie prendre possession de ce que j'ai fait, pour ensuite me tourner vers Jésus-Christ en qui je trouve un espoir pour recevoir le pardon. C'est là ce qui a fait toute la différence entre Pierre et Judas. Pierre s'est repenti, Judas s’est laissé envahir par le désespoir et il s’est pendu.

 

Ce qui est incroyable, c’est que deux jours plus tard, Jésus est ressuscité et que Pierre, s’étant repenti, a pu le voir, l’entendre et être réintégré dans un tout nouveau style de vie. Il y avait un ministère qui l’attendait, et ce, bien au-delà de tout ce qu'il avait imaginé, alors que Judas aurait pu vivre la même chose que Pierre, mais il n’était plus là pour le voir. C’est Pierre qui prêchera le premier message évangélique.

 

Frères et sœurs, si nous voulons éviter une descente aux enfers, ne perdons jamais espoir. C'est peut-être la bataille à laquelle certains parmi nous sont confrontés, au point que seul le Seigneur et vous-mêmes savez peut-être quelles sont les ténèbres dans lesquelles vous êtes maintenus prisonniers.

 

Vous avez l’impression que votre vie est un véritable échec. Vous vous sentez horriblement coupable et vous ne trouvez pas le moyen de vous sortir de cette situation dans laquelle vous vous trouvez à cause de certains choix que vous avez faits. Permettez-moi de vous poser une question: "Allez-vous réagir comme Pierre ou comme Judas?"

 

Il y a deux choix qui s’offrent à vous : soit vous vous repliez sur vous-même en vous disant: "J’ai gâché ma vie, je suis enfermé dans les ténèbres du désespoir", soit vous portez votre regard sur Jésus-Christ, votre seul espoir, et vous dites: "Malgré mes nombreux péchés et mes manquements, je me repens et je remets ma vie entre tes mains, Seigneur Jésus. Prends ma vie et comme le Potier le fait avec l’argile, façonne-moi maintenant en quelque chose qui te sera utile dans l’avenir."

 

Peu importe l’épaisseur des ténèbres dans lesquelles vous vous trouvez, il y a toujours de l'espoir en Jésus-Christ. Permettez-moi de préciser deux choses ici. Premièrement, vous n'êtes jamais trop mauvais. Peut-être que certains pensent que je laisse entendre ici que Judas aurait pu être pardonné s’il était revenu vers Jésus? Bien sûr, puisque Christ est mort pour tous les pécheurs. Deuxièmement, ne faites jamais l’erreur de classer certains péchés dans une catégorie que vous croyez être "impardonnables".

 

Nous entendons régulièrement parler de pardon du haut de la chaire et nous trouvons cela merveilleux. Mais certains, au plus profond d’eux-mêmes, se disent que Dieu ne pourra jamais leur pardonner ce qu’ils ont fait dans le passé. Si c’est ce que vous pensez, rappelez-vous que Jésus a dit qu’il ne rejette personne qui vient à lui avec un cœur repentant. 

 

Si seulement Judas, au lieu d’aller se pendre dans ce champ, avait pris le temps de venir au pied de la croix avec un coeur repentant, il aurait vu Jésus cloué sur celle-ci. Je ne sais pas comment il aurait pu rester là les yeux fixés sur cette croix, mais il aurait entendu Jésus dire: "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc.23:34). Il l’aurait entendu accorder son pardon à un de ces malfaiteurs qui était cloué sur une croix juste à côté de lui.

 

Jésus aurait été prêt à pardonner à Judas de l'avoir trahi et il est prêt à vous pardonner pour tout ce que vous avez fait, si vous venez à lui. Ne faites pas comme Judas qui a sombré dans le désespoir en se disant: "Même si je connais Jésus, il n’y a aucun espoir qu’il me pardonne." Rappelez-vous, si c’est votre cas ce matin: vous ne serez jamais trop mauvais pour que Jésus vous rejette et si vous l’avez déjà renié, lui, il ne reniera jamais sa parole. Il a dit: "Je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi" (Jn.6:37). Christ est prêt à pardonner à tous ceux qui viennent à lui dans un esprit de repentance et mettent leur espoir en lui.

 

Si vous voulez éviter une descente aux enfers, ne perdez jamais espoir. La croix est assez grande pour couvrir votre péché, le sang de Jésus est assez riche pour purifier votre culpabilité. L'amour de Jésus est assez fort pour vous atteindre, peu importe jusqu’à quel point vous vous êtes éloigné de lui. Croyez en lui, venez à lui et mettez votre espoir en lui. Il n'y a aucune raison pour quiconque ce matin de quitter cette église animé d’un esprit de désespoir.

 

Non seulement Judas a bénéficié de nombreux privilèges, non seulement il a fait des mauvais choix, non seulement il va sombrer dans un tel désespoir que sa seule porte de sortie pour lui sera la mort, mais il est important de se rappeler qu’avec Dieu, il n’est jamais trop tard.

 

 

IV- AVEC DIEU IL N’EST JAMAIS TROP TARD

 

Chers amis, l'ennemi de nos âmes cherche peut-être ce matin à faire pénétrer en vous les mêmes mensonges qu’il a fait pénétrer dans l’esprit de Judas. Le premier mensonge, c’est que vous avez fait trop de mauvaises choses pour être pardonnés. Le deuxième mensonge, c’est que vous êtes rendus maintenant tellement loin, qu’il est trop tard pour vous tourner vers le Seigneur Jésus. Judas a cru ce mensonge du diable, qu’il était trop tard et qu’il était allé trop loin pour que Jésus lui pardonne, maintenant qu’il l’avait envoyé à la potence. Il a pensé qu’il n’y avait plus rien à faire pour lui et il a mis fin à ses jours. Il n’est jamais trop tard pour Dieu pour accorder son pardon à qui veut bien le recevoir.

 

Permettez-moi de profiter de l’occasion pour m’adresser à ceux ou celles qui écouteront ce message sur internet. Vous avez peut-être atteint un certain âge ou vous êtes peut-être atteint d’une maladie dont le diagnostic ne fait plus de doute. Vous êtes en train de vivre le dernier chapitre de votre vie et vous avez l’impression que les dés sont jetés. 

 

Vous vous dites en vous-même que c’est trop tard. Vous sentez même venir la fin. Vous vous dites: "Il arrivera ce qui arrivera." Accompagnez-moi jusqu’à la croix. Essayez de voir la scène. Jésus est en train de mourir et sur une autre croix, qui se trouve juste à côté de lui, se trouve un malfaiteur qui lui aussi est sur le point de mourir. Il est moins une pour lui, et tout à coup, il voit son besoin, il croit alors que le pardon de ses péchés se trouve uniquement en Jésus. Il lui demande de le sauver. Il dit: "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi." Jésus lui répondit: "Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis" (Lc.23:42-43)

 

Le Seigneur Jésus-Christ est mort pour vous sauver. Il est prêt à vous accueillir à tout instant de votre vie. Il vous appelle à croire en lui et il vous invite dès maintenant à placer votre confiance dans sa mort pour vous. Il vous offre la vie éternelle. Croyez en lui, faites-lui confiance. Tournez-vous vers lui. Demandez-lui de vous sauver, il y a de l'espoir en Jésus-Christ.

 

Il n'est jamais trop tard dans cette vie. Ne vous dites pas: "J'ai vécu 60, 70 ou 80 ans sans Christ, il est trop tard pour moi maintenant." Venez à lui maintenant. Mettez votre espoir en lui.

 

En terminant, permettez-moi de vous raconter cette belle histoire qui est survenue lors du naufrage du Titanic. Cette histoire nous rappelle que nous vivons la plupart du temps dans ce monde sans nous soucier de Dieu, et pourtant, cette histoire nous rappelle aussi que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir de trouver Dieu.

 

Le jour où le Titanic a coulé, il y avait à bord un pasteur écossais de Glasgow qui s'appelait John Harper. Il se trouvait sur le Titanic ce jour-là parce qu’il devait apporter une série de sermons à différentes églises de Chicago. 

 

Lorsque le Titanic a coulé, John Harper a passé ses derniers moments dans les eaux glacées de l’océan Atlantique, exhortant les gens à faire confiance à Jésus-Christ. À un moment donné, il a aperçu un homme accroché à une planche. Il s’est approché de lui en se tenant à cette même planche pendant quelques minutes. Il lui a dit: "Es-tu sauvé?" Et l'homme lui a répondu: "Non!" John Harper lui dit alors: "Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé."

 

Il quitta ensuite l’homme et se mit à nager vers d'autres personnes pour leur parler de la même manière qu’il venait de le faire avec cet homme. Après un certain temps, il retourna voir cet homme qui s'accrochait toujours à cette planche en lui disant: "Es-tu sauvé?" L'homme lui répondit: "Non!" Le pasteur ajouta: "Pourquoi ne faites-vous pas confiance au Christ ? Croyez au Seigneur Jésus-Christ et vous serez sauvé."

 

Quelques instants plus tard, épuisé, Harper a disparu dans ces eaux glacées.

 

Vous vous demandez peut-être comment nous connaissons cette histoire. C'est parce que quelques mois plus tard, un homme s'est levé dans une église au Canada pour raconter cette histoire. Il a dit: "Je suis le dernier converti de John Harper." Mes amis, ne perdez jamais espoir, il n'est jamais trop tard pour que vous trouviez une espérance éternelle en Jésus, peu importe ce que vous avez vécu ou ce que vous vivez.