DANS LES MAINS DE DIEU (Lc.23:44-49)

(Prêché à Glain, le 26 mai 2019) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa

 

Si on demandait à quelqu’un de citer les dernières paroles que Jésus a prononcées au moment de mourir, plusieurs répondraient: "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font" (Lc.23:34). D’autres diraient: "J’ai soif" (Jn.19:28) ou encore "Femme, voici ton fils", "Voici ta mère" (Jn.19:26-27), ou "Aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis" (Lc.23:43) et "Tout est accompli" (Jn.19:30).

 

En lisant le récit de la crucifixion de Jésus dans les quatre évangiles, j’ai réalisé que seul Luc avait cru bon de mettre par écrit ces paroles que nous nous apprêtons à lire, et je me suis demandé pour quelle raison il avait été le seul à mettre par écrit ces paroles prononcées par Jésus. En réfléchissant, je me suis dit que je ne devrais pas être surpris puisque Luc était médecin et qu’il était donc normal qu’il se soit intéressé à connaître la dernière parole prononcée par une personne au moment de mourir.  Quelles sont donc ces dernières paroles que Jésus a prononcées?

 

Luc écrit ceci dès le début de son évangile: "Sachant que plusieurs personnes ont essayé d’écrire le récit des événements qui se sont passés parmi les disciples, je vais, à mon tour, me renseigner pour découvrir exactement tout ce qui est arrivé dans la vie de Jésus depuis sa naissance jusqu’au moment où il est mort sur la croix" (Lc.1:1-4).

 

Si quelqu’un lit la Bible, il trouvera le récit complet de la crucifixion. Tous ceux qui ont été crucifiés sont morts. Personne n'est jamais sorti vivant après avoir été suspendu sur une croix. Si on vous condamnait à être crucifié, vous pouviez être certain de mourir. 

 

En ce qui concerne Jésus, ce n’est pas le fait qui soit mort qui devrait nous surprendre, mais plutôt la façon dont il est mort, parce que la mort n’a pas eu le dernier mot avec Jésus, c’est plutôt Jésus qui a eu le dernier mot avec la mort. La mort n’a pu se rendre maître de Jésus, c’est lui qui s’est rendu maître de la mort.

 

Je vous invite à lire le passage de ce matin dans l'évangile de Luc: "Il était déjà environ midi, quand le soleil cessa de briller. Il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à trois heures de l’après-midi.  Le voile du temple se déchira par le milieu. Il y a donc eu trois heures d’obscurité totale sur toute la terre." Voici maintenant les dernières paroles que Jésus prononça avant de rendre son dernier souffle. Il est écrit: "Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains; et, en disant ces paroles, il rendit son dernier souffle.

 

Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste. Et tous ceux qui étaient venus en foule assister à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent en se frappant la poitrine de tristesse. Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance pour regarder ce qui se passait" (Lc.23:44-49).

 

Je sais que personne n’aime penser à cela, mais les derniers mots du verset 46 "Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira", nous portent à réfléchir, car un jour, notre prochain souffle sera notre dernier. Je ne sais pas quand, je ne sais pas où, je ne sais pas comment, mais un jour, ce prochain souffle sera votre dernier souffle. Vers qui alors se tourneront mes dernières pensées et quelles seront les dernières paroles que je prononcerai?

 

Je trouve cela intéressant que les quatre personnes qui ont écrit les évangiles ne se sont pas limitées à écrire simplement que Jésus était mort, mais qu’elles ont cru bon toutes les quatre de rapporter ses dernières paroles.

 

Matthieu écrit: "Jésus s’écria d’une voix forte: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Il poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit" (Mat.27:46, 50).

 

Marc rapporte les mêmes paroles que Matthieu, mais il ajoute: "Jésus, ayant poussé un grand cri, expira" (Mc.15:37).

Luc écrit: "Père, je remets mon esprit entre tes mains, et, en disant ces paroles, il expira" (Lc.23:46).

Jean écrit: "Il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit" (Jn.19:30).

 

Non seulement ils ont tous écrit sensiblement la même chose, en disant que l'esprit de Jésus est retourné directement à Dieu, mais les quatre voulaient que nous le sachions.  

 

Jésus a dit: "Mort, tu n’auras pas le dernier mot, j'aurai le dernier mot." Et la dernière chose qui figurait sur sa liste de choses à faire avant de mourir, c’était de mourir entre les mains de Dieu.

 

Frères et sœurs, c'est la seule façon de mourir, c’est-à-dire mourir et savoir que vous êtes entre les mains de Dieu; et dans cette dernière déclaration qu’il fait avant de mourir, Jésus nous rend un grand service. Il dit: "Permettez-moi de vous montrer comment mourir de la bonne façon. Laissez-moi vous montrer comment mourir et savoir avant de mourir que lorsque vous allez mourir, vous allez mourir en confiant votre éternité entre les mains de Dieu."

 

Il y a trois choses dont vous devez être certains avant de rendre votre dernier souffle.

 

La première chose, c’est:

 

I- ETRE CERTAINS QUE VOUS VIVEZ UNE RELATION AVEC LE PERE

 

Chaque partie de cette affirmation faite par Jésus est extrêmement importante, en particulier le premier mot. Quel était ce mot? Il a dit: "Père, je remets mon esprit entre tes mains." Il est possible que certains ne s’en souviennent pas, mais nous retrouvons ces paroles prononcées par Jésus dans un psaume : "Je remets mon esprit entre tes mains; tu me délivreras, Éternel, Dieu de vérité !" (Ps.31:5). Si aviez été un Juif à cette époque, et si vous aviez entendu Jésus prononcer ces paroles, vous auriez dit tout de suite : "Je connais ces paroles." 

 

Si vous aviez été un Juif et que vous aviez entendu Jésus faire cette prière, vous auriez dit : "Attendez une minute, Jésus a prononcé cette prière, mais elle est différente de celle que je connais." Parce que même si à l’origine, c’est le roi David qui a écrit cette prière, Jésus l'a récitée comme aucun Juif ne l'avait jamais fait dans le passé à cause d'un mot, et ce mot, c’est le mot "Père".

 

Nous ne trouvons aucune trace qu’un Juif ait récité cette prière comme Jésus l'a fait. Nous n’avons aucune preuve qu'un parent juif ait jamais enseigné à ses enfants d'appeler Dieu "Père". Jésus voulait que le monde sache qu'il avait une relation de cœur à cœur avec le Père, en d’autres mots, qu’il avait une relation étroite avec le Père. 

 

S’il y avait bien une chose qui irritait le plus les Pharisiens concernant Jésus, c’était sa façon de parler lorsqu’il faisait référence à Dieu comme étant son Père. Chose étonnante, il n’y a qu'une seule chose que nous connaissons concernant ce que Jésus a dit lorsqu'il était adolescent, c’est-à-dire plusieurs années avant même qu’il commence son ministère. 

 

Dans les évangiles, nous trouvons une seule chose que Jésus a dite avant d'avoir trente ans. Il avait environ douze ans quand il a prononcé ces paroles, et c’est la seule fois où il nous est rapporté ce qu’il a dit dans son enfance ou dans sa jeunesse. S’adressant à ses parents, voici ce qu'il a dit: "Pourquoi me cherchez-vous? Ne savez-vous pas qu'il fallait que je m'occupe des affaires de mon Père?" (Lc.2:49). Son père terrestre adoptif, Joseph, est là tout prêt de Jésus et il entend ces paroles; mais ce que Jésus était en train de dire à son père terrestre, et ce, avec tout le respect qu’il lui devait, c'était: "Je t'aime, mais tu n'es pas mon vrai père. Dieu est mon vrai Père."

 

Frères et sœurs, vous n'êtes pas prêts à vivre tant que vous n'êtes pas prêts à mourir, et vous n'êtes pas prêts à mourir tant et aussi longtemps que vous n’êtes pas prêts à rencontrer Dieu. De plus, vous n'êtes pas prêts à rencontrer Dieu tant et aussi longtemps que vous ne connaissez pas Dieu comme étant votre Père. Vous ne pouvez pas dire que Dieu est votre Père tant et aussi longtemps que vous n’êtes pas devenus son enfant. Vous ne devenez pas son enfant tant et aussi longtemps que vous n'êtes pas nés de nouveau dans sa famille, et vous n'êtes pas nés de nouveau dans sa famille tant et aussi longtemps que vous ne recevez pas son fils. En d’autres mots, Dieu ne devient votre Père que lorsque vous devenez son enfant, et vous ne devenez son enfant que lorsque vous recevez son fils Jésus.

 

Au moment de mourir, vous voulez vous assurer que votre vie est en règle avec Dieu, et si votre vie est en règle avec Dieu, vous êtes en relation étroite avec le Père, et vous êtes en relation étroite avec le Père quand vous avez reçu dans votre cœur Jésus comme votre Sauveur et comme votre Seigneur, et que vous vivez comme Dieu vous demande de vivre.

 

Voici donc la première chose dont vous devez vous assurer:  si vous voulez appeler Dieu "Père" lorsque vous mourrez, vous devez d'abord vous assurer que vous vivez une relation avec Dieu. Pour ce faire, vous devez avoir confessé que vous êtes un pécheur, reconnaître que Jésus a pris sur lui la punition que vous méritiez pour vos péchés, c’est-à-dire avoir reçu Jésus en tant que votre Sauveur et Seigneur à un moment donné dans votre vie. Voici alors la question: "Si vous mouriez aujourd’hui, seriez-vous en mesure de prononcer le mot "Père" en parlant de Dieu ?"

 

La deuxième chose dont vous devez être certains avant de rendre votre dernier souffle, c’est que:

 

II- VOUS AVEZ REMIS VOTRE DESTINEE ENTRE LES MAINS DU PERE

 

Lorsque je mourrai, je veux non seulement savoir que Dieu est mon Père, mais je veux aussi avoir la certitude que ma destinée éternelle est entre ses mains.

 

Ecoutez à nouveau ce que Jésus a dit en changeant quelque peu l’ordre des mots du verset: "Père, entre tes mains je remets mon esprit." Rappelez-vous maintenant que ce sont là les dernières paroles prononcées par Jésus dans son corps terrestre, et c'est vraiment encourageant pour nous. 

 

Chers amis, Jésus est la seule personne qui ait choisi de mourir. La plupart des personnes qui sont décédées suite à la crucifixion sont mortes asphyxiées ou déshydratées. Ce n’est pas de cette façon que Jésus est mort parce qu’il a choisi comment il allait mourir. Comment savons-nous cela ? Écoutez ce qu'il a dit en parlant de sa vie physique.

 

Jésus dit: "Personne ne m'ôte la vie, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père" (Jn.10:18). Jésus a volontairement donné sa vie et nous voyons cela dans le verbe "donner" ou en grec "remettre" que Jésus utilise dans ce verset. Le verbe "donner" ou "remettre" est un mot qu’on utilisait dans le milieu des finances pour mentionner qu’on avait "déposé" soit un objet de valeur dans un endroit sûr ou de l’argent dans une banque.

 

Peut-être qu’il y en a parmi vous qui ont loué un coffre-fort à la banque dans lequel vous avez mis quelques objets de famille dont vous avez hérité ou que vous avez collectionnés au fil des ans; des choses qui ont une valeur particulière pour vous et que vous voulez transmettre plus tard aux membres de votre famille. Ces objets sont là dans un coffre-fort et personne ne peut les atteindre, sauf vous.

 

C'est la même idée que Jésus fait ressortir ici. En d’autres mots, ce qu'il a dit, c’est ceci: "Père, dans ton coffre-fort, je dépose mon esprit, ou je te remets mon esprit, et je sais que là où je le dépose et à qui je le remets, aucun voleur ne pourra s’en emparer."

 

Frères et sœurs, nous savons qu’un dépôt est quelque chose que nous faisons de notre plein gré. Aucune banque ne vous oblige à déposer votre argent chez elle. Lorsque vous déposez de l’argent, c’est volontairement que vous le faites. Vous n'êtes jamais obligés de le faire.

 

Jésus a volontairement abandonné son esprit à Dieu. Il a volontairement déposé son esprit et sa vie entre les mains de son Père. Si vous retournez dans l'Ancien Testament et que vous prenez le temps de regarder les sacrifices qui étaient accomplis, aucun d'entre eux n'étaient fait sur une base volontaire. Ils étaient tous imposés par la loi.

 

Vous n'avez jamais lu qu’un agneau a sauté sur l'autel en disant: "Prenez-moi, je suis à vous." On devait prendre cet agneau et le déposer ensuite sur l'autel. On devait ensuite lui tenir le cou pendant qu'on glissait le couteau sur son cou. Ce n'était jamais volontaire, c'était toujours forcé, mais quand Jésus est mort, il l’a fait volontairement.

 

Il a dit: "Je vais mourir en plaçant, en toute confiance, mon esprit entre les mains de Dieu." Rappelez-vous: vous n'êtes pas prêt à mourir avant de savoir que lorsque vous mourrez, vous vous apprêtez à déposer votre esprit entre les mains de Dieu; et vous ne pouvez pas être prêt à le faire tant et aussi longtemps que vous n'avez pas déposé votre vie entre les mains de Dieu.

 

Chers amis, permettez-moi de vous révéler un secret: si Dieu est votre Père, votre vie est déjà entre ses mains. Lisons les paroles que David a écrites: "Mais c’est en toi que je me confie, ô Éternel! Je dis: Tu es mon Dieu! Mes destinées sont dans ta main; délivre-moi de mes ennemis et de mes persécuteurs ! Fais luire ta face sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce!" (Ps.31:14-15).

 

"Ma destinée est dans sa main." Elle n’est pas entre les mains du gouvernement. Elle n’est pas entre les mains de certains groupes terroristes. Elle n’est pas entre les mains de certains criminels. Ma destinée n’est entre aucune autre main, que celle de Dieu.

 

Et je vous le rappelle, frères et sœurs, qu'il n'y a rien de plus sûr dans le monde entier que de remettre notre destinée entre les mains de Dieu. Vous savez pourquoi? Parce que ses mains ne sont jamais trop pleines. Ses mains ne tremblent jamais, elles sont sûres, elles ne vous laisseront jamais tomber. Pourquoi devrions-nous craindre la mort quand nous savons que nous avons placé notre destinée entre les mains les plus sûres et les plus douces de tout l'univers?

 

Des mains qui ne se trompent jamais. Des mains qui ne font jamais rien de mal. Des mains qui agissent toujours pour notre bien. Des mains qui apaisent nos cœurs parce que nous savons que nous pouvons déposer notre esprit entre les mains d'un Dieu qui nous aime plus que quiconque dans tout l'univers et qui veut passer l'éternité avec nous. Quelle façon de mourir, que celle de connaître personnellement Dieu en tant que Père. Quelle façon de mourir que de s’en remettre entièrement entre les mains de Dieu.

 

N’est-il pas écrit: "Tous ses saints sont dans sa main"? (Deut.33:3); et les saints dont il parle, ce sont ceux qui se sont tenus à ses pieds et qui ont reçu ses paroles.

 

"Nos noms ne sont-ils pas déjà gravés sur ses mains?" (Es.49:16)

 

Si la première chose que nous devons savoir avant de rendre notre dernier souffle, c’est être certains de vivre une relation avec Dieu, si la deuxième chose que nous devons savoir avant de rendre notre dernier souffle, c’est d’avoir remis votre destinée entre les mains du Père, la dernière chose qu’il est important de savoir, c’est la suivante:

 

III- NOUS POUVONS FAIRE PLEINEMENT CONFIANCE EN DIEU EN TOUT TEMPS, Y COMPRIS AU MOMENT DE NOTRE MORT

 

Il y a un dernier mot que je voudrais que vous remarquiez dans cette affirmation que Jésus a faite.  "Jésus s'écria d'une voix forte: Père, entre tes mains, je remets mon esprit." Il ne dit pas mon argent, ma maison, ma voiture ou le beau corps que j'ai construit tout au long de ces années. Il a dit : "Père, entre tes mains, je remets mon esprit."

 

Ce que Jésus a déposé auprès de son Père céleste, ce n'est pas son corps puisqu’il allait rester encore suspendu sur la croix pendant un certain moment. De plus, ce corps allait non seulement être percé par la lance d'un soldat, mais il allait être enveloppé d'épices et de linges, et être placé dans un tombeau glacé. Ce que Jésus a remis, ce qu’il a déposé entre les mains de son Père, c’était la partie la plus précieuse de tout son être, celle qui nous distingue des animaux et des plantes. D’ailleurs, c'est la seule partie de nous qui soit appelée à durer pour l’éternité, et cette partie, c'est notre esprit.

 

Chers frères et sœurs, c’est la partie la plus précieuse qui se trouve en vous. Quant à votre corps, il ne tiendra pas le coup très longtemps. Vous pouvez courir le marathon, le triathlon, prendre des stéroïdes et contrôler votre poids, vous finirez bien tous par mourir un jour, parce que la partie la plus précieuse de vous, ce n’est pas votre corps, mais c'est votre esprit qui se trouve à l’intérieur de vous.

 

Votre corps va disparaître au moment prévu par Dieu, mais votre esprit va vivre pour l’éternité: soit avec Dieu soit sans Dieu. Voilà pourquoi vous ne devriez pas avoir peur de la mort si vous connaissez le Seigneur Jésus, parce que vous allez déposer ou remettre entre les mains du Père, qui vit pour toujours, la seule chose qui va durer pour l’éternité.

 

Pourquoi les quatre évangélistes ont-ils cru bon de raconter les derniers moments de Jésus sur la croix? et je remercie Dieu qu’ils l’aient fait, c'est parce que la mort de Jésus est en réalité un modèle qui nous a été laissé pour nous montrer comment nous devrions mourir. La mort ne nous fait plus peur, parce que nous savons en qui nous avons placé notre confiance et en quelles mains nous avons remis notre destinée éternelle. Notre destinée est entre les mains d’un Dieu qui nous aime. Quand je lis cette histoire, je sais que je peux mourir en paix.

 

Peut-être que certains se disent: "Mais pourquoi avons-nous quand même peur de la mort?" C'est tout simplement parce que nous nous aventurons dans l’inconnu. Ce que je veux dire, c’est que lorsque vous quitterez cette terre, vous ne passerez pas quelques années là-haut pour revenir ensuite raconter aux gens ce que vous avez vu en disant : "Eh, ce n’était pas si mal finalement."

 

Nous ne savons pas ce qui se passe au ciel, mais ce dont nous pouvons être certains, parce que la Bible nous le révèle, c’est que nous serons un jour avec le Seigneur et nous régnerons avec lui pour l’éternité sur une nouvelle terre qu’il créera le moment venu. Frères et sœurs, le fait de savoir que nous serons avec un Dieu qui nous aime, qui est digne de confiance, en qui il n’y a point de mal, qui veut le meilleur pour nous, et qui se prépare à nous accorder un héritage au-delà de tout ce que le monde peut nous offrir devrait nous réjouir et nous encourager à persévérer.

 

Un jour, nous quitterons ce monde, le seul monde dans lequel nous aurons vécu pour entrer dans un autre monde que nous n’avons jamais vu. Mais voici ce que nous savons suite à cette affirmation de Jésus : si nous le connaissons de manière personnelle, sa mort devrait tous nous libérer de la peur de la mort.

 

Permettez-moi de vous le dire d’une autre façon: ce qui est arrivé à Jésus quand il est mort, c’est ce qui nous arrivera quand nous mourrons si nous connaissons Jésus. Jésus est mort en faisant cette prière afin qu'aucun enfant de Dieu ne meure sans faire sienne sa prière à lui. 

 

Le jour où je serai sur mon lit de mort, si quelqu’un entre dans ma chambre en pensant que je suis dans le coma et que je l’entends dire à une autre personne présente: "Pauvre Jacques, il n'a pas eu le temps de faire une prière", j'espère que Dieu me donnera la force de m'asseoir droit dans mon lit et lui dire: "Si, si! j’ai dit la même prière que Jésus: Père, entre tes mains je remets mon esprit!" Parce que ce que Jésus a dit au moment de mourir, nous pouvons le dire nous aussi au moment de mourir.

 

Un pasteur a raconté qu’en 1992, il était allé en Roumanie et en Hongrie pour partager la Parole de Dieu aux Roumains et aux Hongrois. Même si ces deux pays avaient abandonné le communisme en 1989, la plupart des pays de l’Europe de l’Est vivaient toujours sous le régime communiste. Ce pasteur raconte que lorsqu’il a dû franchir la frontière Roumaine pour entrer en Hongrie, il n’a pas trouvé cela très amusant.

 

Il a dit: "Nous sommes arrivés à un poste de contrôle. Un garde se trouvait en plein milieu de la chaussée, la main levée pour nous signaler d’arrêter. Je peux vous dire que ça se passe exactement comme dans les films. Vous voyez arriver deux gardes portant des vêtements gris sombre, le visage dur, les yeux plissés, les lèvres légèrement repliées, portant une mitraillette en bandoulière.

 

On nous a fait signe de baisser la vitre, on nous a demandé de présenter nos passeports et pendant qu’un garde vérifiait nos identités, le deuxième avait un genre de détecteur à métaux muni d’un miroir qu’il passait sous le dessous de la voiture pour s’assurer qu’il n’y avait rien de suspect dissimulé sous celle-ci.

 

Pendant ce temps, celui qui avait pris nos papiers nous soumettait à un interrogatoire intensif: De quel pays venez-vous ? Où allez-vous ? Qu’est-ce qui vous amène ici? Où allez-vous habiter durant votre séjour ? etc. Ce n’est pas que j’ai eu très peur, ajouta le pasteur, mais je me demandais vraiment si on nous laisserait passer. Je me disais qu’ils pouvaient nous demander de rebrousser chemin sans nous fournir aucune autre explication.

 

Après avoir franchi ce poste de contrôle, nous avons partagé entre nous ce que nous venions de vivre et j'ai dit: N’est-ce pas formidable de savoir que lorsqu’un enfant de Dieu rend son dernier souffle, et qu’il arrive à la frontière du ciel, il ne se retrouve pas devant un poste de contrôle. Il a l’assurance qu’il n'y aura pas de complications, ni de détecteurs de métaux, ni de vérification de passeports, ni de gardes qui poseront des tas de questions pour essayer de voir si vous avez commis une seule faute dans votre vie. Il n’y aura rien de tout cela, parce que votre passeport porte la marque de l’Agneau. Il a été signé et scellé sur la croix par le sang de Jésus, et vous serez personnellement porté dans l'éternité par les mains d'un Dieu aimant."

 

Frères et sœurs, n’oubliez pas les derniers mots prononcés par Jésus ni le ton qu’il a utilisé. Il est écrit: "Jésus s'écria d'une voix forte." Permettez-moi maintenant de vous dire pourquoi la manière dont il a prononcé ces paroles paraît si incroyable. C'est parce qu'aucun homme se trouvant suspendu sur une croix ne pouvait mourir en s’exprimant à haute voix. Pourquoi ? Parce que lorsque vous vous retrouviez sur une croix, au moment de mourir, non seulement vous ne pouviez plus parler, mais vous ne pouviez même plus respirer.

 

La plupart des gens qui étaient condamnés à être crucifiés mouraient suite à un à un affaiblissement progressif de tous les muscles, à un arrêt progressif du fonctionnement de tous ses organes vitaux, et on les entendait finalement lâcher un dernier soupir.

 

Mais pas Jésus. J'aime ce qui est écrit: "Père, je remets mon esprit entre tes mains" (v.46). Frères et sœurs, il n'est pas mort vaincu, il est mort victorieux. Il a dit : "Père" et tout le monde a pu l’entendre. Lorsque Luc mentionne que les gens passaient devant Jésus en secouant la tête (v.48), j'aime penser qu'ils se disaient peut-être en eux-mêmes: "Nous n’avons jamais entendu parler qu’un crucifié suspendu pendant six heures sur une croix ait dit une telle parole : Père, je remets mon esprit entre tes mains."

 

Frères et sœurs, nous pouvons tous mourir de la même façon que Jésus. Nous pouvons tous mourir en nous en remettant entre les mains de Dieu. Pour tous les êtres humains, la mort implique d’abandonner tout ce à quoi ils sont attachés dans ce bas monde : leurs parents, leurs enfants, leurs amis, leurs biens, leur identité, bref, tout ce qui définit leur vie ici-bas. Et au moment de quitter ce monde, nous laissons tout cela à la mort. 

 

J'ai deux petits-enfants, Ethan et Théophile. Théophile n'a pas encore un an et Ethan a quatre ans et demi. Je suis maintenant entré dans une étape de ma vie où je me demande si le Seigneur me laissera vivre suffisamment longtemps pour les voir terminer leur études primaires ou secondaires. Je me dis que mes chances de les voir se marier un jour diminuent avec l’âge. Je sais aussi qu’à la fin, je devrai laisser tous ceux que j’aime ici-bas en leur disant : "J’espère vous revoir tous là-haut." Nous savons qu’un jour viendra où nous devrons tous, en tant qu’êtres humains, lâcher prise et partir.

 

Mais nous savons aussi que pour le chrétien, la mort implique également d'anticiper de nouveaux commencements. Nous abandonnerons des corps qui nous ont aidés à servir dans cette vie de manière imparfaite, mais qui n’ont rien à voir avec ces nouveaux corps dont nous serons revêtus pour l’éternité. Nous quitterons cette vie que nous connaissions bien, agrémentée de grâce et de bons moments, mais aussi de déceptions et de douleur. Nous laisserons à tout jamais les débats doctrinaux et les doutes qui ont parfois envahi nos cœurs au sujet de notre foi, pour nous retrouver définitivement dans la présence de Jésus à tout jamais.

 

Je vous ai dit au tout début de ce message qu’il y a deux façons de mourir : préparé ou non préparé.  Je me prépare chaque jour qui passe à cet échange qui surviendra lorsque je mourrai: ce qui est mortel cédera la place à ce qui est immortel. Permettez-moi de vous dire comment je me prépare : je fais pleinement confiance à Dieu et je m’en remets entre les mains de Dieu que je peux moi aussi appeler "Père". 

 

Je fais totalement confiance à Dieu, car je suis convaincu qu'un jour, je déposerai mon esprit entre ses mains, ces mêmes mains qui prendront ensuite mon esprit et qui l'uniront le moment voulu à un corps ressuscité. Quand je partirai, je vais déposer mon esprit entre les mains d'un Dieu qui m'aime et qui va vivre avec moi, et moi avec lui pour toujours.

 

Rappelez-vous: vous ne pouvez pas être prêts à vivre tant et aussi longtemps que vous n’êtes pas prêts à mourir, et vous n’êtes pas prêts à mourir tant et aussi longtemps que vous n’êtes pas prêts à remettre votre vie entre les mains de Dieu.

 

C'est comme ça que Jésus est mort, c'est comme ça qu'Etienne est mort (Ac.7:55-60) et merci Seigneur, parce que c'est aussi la façon dont nous tous, nous pouvons choisir de mourir en disant: "Père, je remets mon esprit entre tes mains."