LA GRACE ET LA VERITE : L’UNE NE VA PAS SANS L’AUTRE ET VICE ET VERSA (Jean 1:14-17) (prêché à Glain le 28 juillet 2019)

 

Quand je lis dans les Evangiles la vie de Jésus, je découvre qu’il ne cherchait pas à offenser les gens mais qu’il pouvait lui arriver, à l’occasion, d’offenser quelqu’un. Et la raison pour laquelle il ne cherchait pas à offenser les gens, mais qu’il pouvait lui arriver à l’occasion d’offenser quelqu’un, c’est parce qu’il était parfaitement équilibré dans son enseignement.

 

Il y a deux choses qui faisaient en sorte qu’il était parfaitement équilibré dans ce qu’il enseignait et qui permettent non seulement à une église, mais aussi à tout chrétien, de l’être également, et ces deux choses sont la grâce et la vérité.

 

Je vous invite à lire dans le premier chapitre de l’Evangile de Jean. Pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec la Bible, permettez-moi de vous dire que celui qui a écrit cet Evangile s’appelle Jean. Il est l’un des douze disciples qui a vécu trois années avec Jésus.  

 

Nous savons que Jésus avait choisi douze disciples et qu’il les aimait tous, mais il y avait quand même trois disciples qui avaient un statut particulier au sein de ce groupe. Il n’est pas difficile de constater que la relation que Jésus avait avec Pierre, Jean et Jacques était différente de celle qu’il avait avec les autres membres du groupe. Il leur a permis de voir des choses que les neuf autres disciples n’ont pas vues et il leur a permis d’entendre des choses que les neuf autres disciples n’ont pas entendues.

 

Jean nous dit quelque chose qu'il a vu en Jésus et qui nous révèle pourquoi celui-ci était quelqu’un d’aussi captivant, d’aussi stimulant et d’aussi fascinant. Il écrit en parlant de Jésus : "Celui qui est la Parole est devenu un homme et a vécu parmi nous, plein de grâce et de vérité. Nous avons vu sa gloire, la Gloire que le Fils unique reçoit de son Père" (Jn.1:14).

 

Dans la première partie de ce verset, Jean nous parle de la naissance de Jésus. Il parle de cette doctrine que nous appelons l'incarnation, c'est-à-dire que Dieu a quitté le ciel, qu’il est venu sur la terre, qu’il a revêtu un corps humain et qu’il est devenu l'un de nous.

 

Dans la deuxième partie du verset, Jean écrit qu’il a vu la gloire de Jésus, c’est-à-dire l’impact que Jésus a eu auprès des gens par sa présence, par sa puissance et à travers les paroles qu’il a prononcées jusqu’au moment où il est revenu de la mort à la vie et qu’il est monté au ciel.

 

Jean va ensuite écrire quelque chose qu’il a vu pendant trois ans à propos de Jésus qui le rendait si unique, si différent et si captivant. A un point tel que lorsque vous découvrez ce que c’est, vous vous dites en vous-même : "Voilà ce qui faisait de lui quelqu’un de si unique, de si différent et de si captivant, au point que les gens provenant de tout horizon, les riches et les pauvres, les biens nantis et les moins que rien, les acceptés et les rejetés, qui n’avaient jamais entendu parler de lui, cherchaient à le rencontrer, à le toucher, à l’entendre, à l’écouter et pour certains à renoncer à tout pour lui.

 

Jean nous dit pourquoi il y avait autant de remue-ménage autour de Jésus :  "Il était plein de grâce et de vérité" (v.14). Voilà ce qui faisait de Jésus quelqu’un de parfaitement équilibré.

 

Frères et sœurs, si vous êtes pleins de Jésus dans votre coeur, vous serez pleins de grâce et de vérité. Si l’Eglise est pleine de Jésus, elle sera pleine de grâce et de vérité. Le problème, c’est que pour Jésus, tout cela est venu naturellement en lui. Il était naturellement plein de grâce et de vérité. Il n’a pas eu à se demander de quel côté il devait pencher, c’était naturel pour lui de manifester la grâce et de marcher dans la vérité.

 

Notre problème, c’est que nous ne sommes pas comme lui. Nous avons tendance à pencher d’un côté comme de l’autre : soit nous avons tendance à mettre plus l’accent sur la grâce, soit nous avons tendance à mettre plus l’accent sur la vérité.

 

Permettez-moi de vous donner l’exemple de mes parents. Lorsque j’étais jeune, mon père représentait "monsieur la vérité" et ma mère représentait "madame la grâce". Lorsque j’avais un problème, j’allais toujours voir madame la grâce et non pas monsieur la vérité.

 

Et nous agissons tous de cette manière. En venant au monde, nous aurons tendance à être soit un monsieur ou une madame la vérité, soit nous aurons tendance à être un monsieur ou une madame la grâce. C’est toujours comme ça que ça marche. Quand nous sommes pris sur le fait, nous espérons que la personne usera de grâce à notre égard. Lorsque nous prenons les autres en défaut, nous sommes portés à mettre l’emphase sur la vérité.

 

Maintenant, avec Jésus, la grâce et la vérité sont toujours liées comme les cinq doigts de la main. L’une n’allait pas sans l’autre. Il exerçait toujours la grâce et la vérité de façon parfaitement équilibrée. Il n'a jamais utilisé la grâce aux dépens de la vérité et il n'a jamais utilisé la vérité aux dépens de la grâce. Il était toujours plein de grâce et de vérité.

 

Je voudrais maintenant partager avec vous, dans un premier temps, la raison pour laquelle une église doit chercher à trouver cet équilibre entre la grâce et la vérité; dans un deuxième temps, la raison pour laquelle j’aimerais avoir cet équilibre entre la grâce et la vérité dans ma vie et, dans un troisième temps, pourquoi ce monde dans lequel nous vivons a besoin de voir et d’entendre cet équilibre qui existe entre la grâce et la vérité dans l’Eglise aujourd’hui.

 

I- POUR ETRE EN MESURE DE MANIFESTER LA GRACE DANS L’EGLISE ET DANS LE MONDE, NOUS AVONS BESOIN DE COMPASSION

 

Pour être en mesure de manifester la grâce dans l’Eglise et dans le monde, nous avons besoin d’avoir de la compassion pour ceux qui sont dans l’Eglise et pour ceux qui vivent dans ce monde. 

 

Remarquez dans quel ordre Jean va dire les choses : "Jésus était plein de grâce et de vérité" (v.14). Je ne crois pas que ce soit une coïncidence si Jean a d’abord parlé de la grâce. Vous vous dites peut-être : "Pasteur, quelle différence cela fait-il ? Qu'est-ce que ça change qu'il ait parlé de la grâce ou de la vérité en premier et vice et versa ?"

 

Jean savait très bien ce qu’il faisait. Il savait qu’il devait d’abord parler de la grâce parce qu’il s’adressait aux Juifs. Si vous aviez été Juif à l’époque de Jésus, vous n’auriez pas eu besoin qu'on vous parle de la vérité. En tant que Juif, vous viviez en fonction de la vérité, vous possédiez la vérité en vous, parce que tout ce que vous aviez entendu, ce n'était que de la vérité.

 

En fait, si vous étiez un bon petit Juif, vous deviez mémoriser les cinq premiers livres de l'Ancien Testament. Si vous étiez un Pharisien, vous deviez mémoriser les cinq premiers livres de l'Ancien Testament, et lorsque vous aviez mémorisé et lu tous ces livres, vous réalisiez que tout était une question de vérité, parce que globalement l'Ancien Testament met l'accent sur la vérité.

 

Chers amis, lorsque vous pensez à l'Ancien Testament, à quoi pensez-vous ? Vous pensez aux commandements, n'est-ce pas ? Tu feras, tu ne le feras pas. Vous pensez à certaines lois : vous pouvez manger ceci, mais vous ne pouvez pas manger cela. Vous pouvez porter ceci mais vous ne pouvez pas porter cela. Vous pensez aux règles établies : "Vous allez construire un temple et vous devrez le construire de la façon mentionnée dans un cahier des charges. Vous devez offrir un animal en sacrifice et vous devrez le faire de cette façon."  

 

Les Juifs apprenaient à faire la différence entre ce qu’ils pouvaient faire et ne pas faire. Ils connaissaient la vérité depuis leur naissance, et ce, jusqu’à leur mort. Ils entendaient la vérité le matin, l’après-midi et le soir au souper, parce que la religion juive était centrée sur la vérité.

 

Vous vous dites peut-être : "Voilà pourquoi je n'aime pas l'Ancien Testament, c'est parce qu’on n’y trouve pas la grâce. Ce n’est pas tout à fait exact. Vous trouvez aussi la grâce dans l'Ancien Testament. Il suffit de se rappeler cette histoire au chapitre 6 du livre de la Genèse où peu de temps après avoir créé les êtres humains, Dieu vit que les hommes étaient de plus en plus malfaisants... Tout ce que Dieu voyait, c’était que les hommes suivaient les penchants de leur coeur qui les portaient de façon constante à vivre dans le péché.

 

Il est écrit que Dieu fut attristé et regretta d’avoir créé les êtres humains sur la terre.  Il se dit : "Il faut que je balaye la terre et tout ce que j’ai créé", et il l’aurait fait si ce verset n'avait pas existé : "Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel" (Gen.6:8).

 

Autrement dit, dans sa grâce, Dieu a choisi de ne pas détruire le monde et tout ce qui existait sur la terre. La vérité, c’est que si nous sommes ici aujourd’hui, c’est à cause de la grâce que Dieu a manifestée dans l'Ancien Testament auprès de Noé. Toutefois, il faut quand même dire que l'Ancien Testament ne cherchait pas du tout à mettre l'accent sur la grâce, mais plutôt sur la loi qui était synonyme de vérité.

 

Voilà pourquoi Jean va souligner que "Dieu nous a donné la loi par Moïse" (v.17). Tous les Juifs connaissaient la loi. Tout ce qu’ils avaient entendu de la loi, c’était que la loi était la vérité, la vérité, la vérité et rien que la vérité. Puis Jésus arrive et la lumière de la grâce va tellement illuminer sa vie que tous pouvaient la voir.

 

Voilà pourquoi les gens qui étaient pourtant tellement différents de Jésus l’aimaient. Voilà pourquoi Jésus fréquentait les pécheurs et que les pécheurs le fréquentaient. Voilà pourquoi Jésus attirait à lui les non-croyants et les pires individus comme un aimant attire le fer. Voilà pourquoi j’aspire à être plein de grâce.

 

Chers amis, la plupart des gens qui vivent dans ce monde ne veulent pas avoir de contact avec la grande majorité de ceux qui se disent chrétiens. Savez-vous pourquoi ? Parce que nous mettons trop souvent l’accent sur la vérité, et pas assez sur la grâce.

 

Mais quand Jésus est apparu sur la terre plein de grâce et de vérité, il a transformé le visage sévère de la loi en un visage éclatant de la grâce. C'est pourquoi, quand les gens rencontraient Jésus, ils disaient : "Jamais personne n’a parlé comme cet homme !" (Jn.7:46)

 

Lorsque vous lisez les quatre Evangiles, on voit qu'il y avait quelque chose qui se passait à chaque fois qu'une personne rencontrait Jésus. Il se passait quelque chose de spécial à chaque fois qu’un pécheur, c’est-à-dire un collecteur d’impôts, un voleur, un fraudeur, une prostituée ou le pire des criminels rencontrait Jésus. Sans que personne ne dise un seul mot, ils se disaient en eux-mêmes quelque chose qui pouvait ressembler à ceci : "Cet homme m’aime. Cet homme se préoccupe de moi. Cet homme veut m’aider. Cet homme désire ce qu’il y a de meilleur pour moi. Je suis certain que je peux réellement avoir une relation avec cet homme."

 

Si, dans un premier temps, pour être en mesure de manifester la grâce dans l’Eglise et dans le monde, nous avons besoin d’avoir de la compassion, dans un deuxième temps :

 

II- NOUS AVONS BESOIN D’ETRE CONVAINCUS QUE CE QUE NOUS LISONS DANS LA PAROLE DE DIEU EST LA VERITE

 

Je vais lire encore une fois le verset 14 en mettant l'accent sur le deuxième mot : "Jésus était plein de grâce et de vérité." Lorsque Jésus s’adressait aux gens, il ne leur faisait pas voir seulement un côté de la médaille, il leur parlait autant de la grâce que de la vérité. Il ne mettait pas tout l’accent sur la grâce en ignorant complètement la vérité et il ne mettait pas tout l’accent sur la vérité en ignorant complètement la grâce. Il trouvait toujours un moyen de trouver un équilibre pour parler de la grâce et de la vérité.

 

Peut-être que plusieurs parmi vous savent à quoi ressemble le symbole des Etats-Unis qui représente la grandeur de l’Amérique. Le symbole national est un pygargue à tête blanche (un rapace) aux ailes déployées tenant un rameau d'olivier dans une serre et treize flèches dans l'autre. Pourquoi ont-ils mis un rameau dans une serre et treize flèches dans l’autre ?

 

Simplement pour rappeler à toutes les nations du monde ce principe : "Nous venons vers vous en portant deux choses dans chacune de nos mains. Nous portons un rameau qui symbolise la paix. Si vous voulez la paix, nous sommes pour la paix, mais si vous voulez la guerre, les treize flèches que nous tenons dans l’autre main signifient que nous sommes aussi prêts pour la guerre."

 

Frères et sœurs, chaque fois que Jésus rencontrait quelqu'un, il laissait toujours sous-entendre qu’il tenait deux choses dans ses mains. Dans une main, c’était la grâce, et dans l’autre, il tenait la vérité. Pourquoi est-il important de comprendre cela ? 

 

Il y a une caricature de Jésus dans notre culture aujourd'hui qui ne correspond pas au Jésus du Nouveau Testament. Je l'appelle le "Jésus massepain". Vous lui donnez la forme que vous voulez, ainsi tout va bien. C'est le Jésus qui aime tout le monde et qui tolère tout ce que les gens font. C’est le Jésus qui dit : "Je me fiche de la façon dont vous vivez. Je me fiche de la façon dont vous vous conduisez. Je me fiche de qui vous épousez. Je me fiche de quel endroit vous fréquentez. Je me fiche de ce que vous regardez. Je me fiche de la manière dont vous vivez. Tout est okay pour moi si tout est okay pour vous."

 

Ce n’est pas seulement le modèle de Jésus qui est véhiculé dans notre culture aujourd’hui, mais c'est le modèle de Jésus qui est prêché dans beaucoup de nos églises. Jésus est gentil, tout va bien. Nous sommes tous beaux. Tout est okay pour lui si tout est okay pour nous. C'est le Jésus qui correspond parfaitement à la vérité théologique numéro un de notre culture. Vous savez quelle est la vérité théologique numéro un de notre culture ? C'est qu'il n’est pas bien de dire à quelqu’un qu’il se trompe. Si vous dites à quelqu'un qu'il a tort, vous avez tort.

 

Helmut Richard Niebuhr (1894-1962), professeur à la faculté de théologie de Yale, a dit ceci : "Nous avons créé ce fantasme spirituel en laissant croire aux chrétiens et aux gens de ce monde que Dieu tolère tout, que les gens peuvent entrer dans son royaume sans rendre des comptes pour ce qu’ils ont fait dans leur vie, en mettant de côté l’importance de l’œuvre que Jésus a accomplie sur la croix."

 

C'est un peu beaucoup ce à quoi certaines églises croient aujourd'hui, parce que dans beaucoup d’églises, l’accent est mis uniquement sur la grâce, et la vérité est mise de côté. C’est là le message qu’on entend lorsque l’Eglise cherche à avoir des amis plutôt que des convertis.

 

Frères et sœurs, Jésus était plein de grâce et de vérité. Nous voulons annoncer la grâce et nous voulons partager en même temps la vérité. Il est important que quiconque entre dans ce lieu puisse savoir que la grâce de Dieu est disponible pour ceux qui veulent bien la recevoir, et notre objectif numéro un est de vous inviter à la recevoir. 

 

Cependant, nous n’offrirons pas la grâce en omettant de parler de la vérité. Nous voulons partager ceci : "La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, qui enseigne à renoncer à une vie mauvaise et aux désirs terrestres, pour mener dans ce monde une vie raisonnable, juste et fidèle à Dieu" (Tit.2:11-12). Nous voulons vous dire aussi la vérité : "Dieu rend les hommes justes à ses yeux par leur foi en Jésus-Christ... Dieu l’a offert en sacrifice afin que, par sa mort, le Christ obtienne le pardon des péchés en faveur de ceux qui croient en lui" (Rom.3:22 et 25-26).

 

La grâce dit : "Il y a une seule voie qui mène à Dieu pour tous." La vérité dit : "Il n'y a qu'un seul moyen de parvenir à Dieu."

La grâce dit : "Le pardon des péchés est possible pour tous." La vérité dit : "La repentance et l'abandon du péché sont nécessaires pour recevoir le pardon."

La grâce dit : "Je t'aime comme tu es." La vérité dit : "Je t'aime trop pour te laisser comme tu es."

La grâce dit : "J'aime les pécheurs." La vérité dit : "Je déteste le péché."

La grâce dit : "N'importe qui peut venir à Dieu." La vérité dit : "Tout le monde doit venir à Dieu par Jésus."

La grâce dit : "Dieu est amour." La vérité dit : "Dieu est saint."

La grâce dit : "Le paradis existe et vous pouvez y aller." La vérité dit : "L’enfer existe et vous pouvez y aller."

La grâce dit : "Il y a un salut pour tous ceux qui le désirent." La vérité dit : "Il y a un jugement pour ceux qui rejettent ce salut."

La grâce dit : "Vous êtes sauvés par la grâce au moyen de la foi." La vérité dit : "La foi sans les œuvres est morte."

 

Si dans un premier temps, pour être en mesure de manifester la grâce dans l’Eglise et dans le monde, nous avons besoin d’avoir de la compassion; si dans un deuxième temps, nous avons aussi besoin d’être convaincus que ce que nous annonçons est la vérité, troisièmement :

 

III- NOUS AVONS BESOIN DE TROUVER LA BONNE COMBINAISON POUR PARLER DE LA GRACE ET DE LA VERITE

 

Ecoutez ce que Jean dit : "Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ" (v.17). Jean dit : "La grâce et la vérité sont indissociables, à un point tel que parler de la grâce en omettant de parler de la vérité, c’est mensonger, et parler de la vérité en omettant de parler de la grâce, c’est insuffisant.

 

Permettez-moi de vous expliquer ce que je veux dire en utilisant les mathématiques. 

 

Premièrement, la grâce moins la vérité égal le libéralisme. Dans cette catégorie, nous retrouvons ceux qui veulent accepter la grâce mais qui ne veulent pas entendre la vérité. Ils trouvent rapidement des excuses pour ne pas obéir à la vérité. Ils ne veulent pas confronter leur conduite avec la Parole de vérité.  

 

Deuxièmement, la vérité moins la grâce égal le légalisme. Dans cette catégorie, nous retrouvons ceux qui jugent très vite le comportement des autres et qui sont lents à pardonner.

 

Troisièmement, la grâce plus la vérité égal la liberté. Dans cette catégorie, la grâce vise à vous libérer, mais seule la vérité vous libérera. C’est ce que Jésus voulait dire lorsqu’il a dit : "Si vous obéissez fidèlement à mon enseignement... Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres" (Jn.8:31-32). Je ne veux donc pas être plein de grâce et vide de vérité. Je ne veux pas non plus être plein de vérité et vide de grâce. Je veux être plein de grâce et de vérité.

 

Chaque fois que je me retrouve derrière la chaire, je veux annoncer la vérité, mais je veux le faire dans un esprit de grâce. D'un autre côté, chaque fois que je veux parler de la grâce, je veux le faire dans un esprit de vérité. Jésus parlait à 100% de la grâce et à 100% de la vérité, et ce, 24 heures sur 24.

 

Lorsque vous lisez dans les quatre évangiles ce qui est écrit à propos de Jésus, vous le voyez chaque fois parler et de la grâce et de la vérité. Il a montré qu’il était plein de grâce. Il a accueilli les pécheurs. Il a accueilli les collecteurs d'impôts. Il a accueilli les Pharisiens. Il a accueilli les prostituées. Il a invité les petits enfants à venir s'asseoir sur ses genoux. Il a touché le coeur les plus endurcis. Il a guéri les lépreux, les boiteux et les aveugles. Il s'est même assuré, avant de mourir, qu'un criminel qui se trouvait à côté de lui sur la croix reçoive la grâce d’être pardonné de tous ses péchés et d’entrer au paradis juste avant de rendre son dernier souffle.

 

Il a montré qu’il était plein de grâce, mais il aussi montré qu’il était plein de vérité. Il a condamné les chefs religieux de son temps et il les a traités de menteurs et d’hypocrites. Il a parlé plus de l'enfer que du ciel. Il a dit : "Si quelqu’un veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à lui-même, qu’il porte sa croix et qu’il me suive" (Mat.16:24).

 

Il a dit à une ville qu'il aimait de tout son cœur, une ville nommée Jérusalem, qu’elle subirait le jugement de Dieu parce que ses habitants n’ont pas cru en lui (Mat.24:2).

 

S’il vous arrive d’être imbu de vous-même, il se passera une des deux choses suivantes : soit vous serez plein de grâce et vide de vérité, soit vous serez plein de vérité et vide de grâce. Frères et sœurs, voici ce que j’ai appris au fil des années : plus je suis plein de Jésus, et plus je suis plein de grâce et de vérité. Plus notre Eglise sera pleine de Jésus, et plus elle sera pleine de grâce et de vérité. La grâce et la vérité sont les deux choses qui maintiennent nos vies et l'Eglise parfaitement centrées sur Jésus-Christ et nous permettent de lui ressembler. 

 

Ce que Dieu veut pour son Eglise, c’est que, premièrement, les gens qui appartiennent à son Eglise puissent, dans un esprit plein de grâce, aimer suffisamment les gens qui vivent dans le monde pour leur parler de la vérité. Deuxièmement, c’est que les gens qui entrent dans l’église découvrent la grâce et la vérité. Les deux sont nécessaires.

 

Si jamais vous n’êtes pas encore convaincus par ce que Jean a écrit, permettez-moi de vous dire ce que vous devriez entendre dans une église qui annonce la grâce et la vérité. Si vous écoutez attentivement, voici ce que vous entendrez concernant la grâce : "Vous avez péché mais tous vos péchés peuvent être pardonnés." Vous entendrez ensuite la vérité vous dire : "Il y a une seule raison pour laquelle vos péchés peuvent être pardonnés, c’est parce que Jésus est mort sur la croix pour votre péché et que vous devez le recevoir comme votre Seigneur et votre Sauveur. La grâce dit : "Le pardon est gratuit pour vous." La vérité dit : "Si le pardon est gratuit pour vous, c’est parce que Jésus a accepté de payer le prix exigé par la loi pour vous. Il l’a payé au prix de son propre sang. Si vous voulez être pardonnés de vos péchés, vous n’avez plus qu'à accepter qu’il a versé ce sang pour vous."

 

Imaginez que la nuit dernière, vous ayez rendu votre dernier souffle pendant que vous dormiez. Imaginez maintenant que vous vous réveillez, et que vous vous retrouvez au ciel, et que vous êtes face à face avec Jésus.

 

À ce moment-là, vous allez être automatiquement en présence de la grâce et de la vérité, parce que vous êtes maintenant en présence de Dieu. La grâce va dire : "Tu ne mérites pas d'être ici" et la vérité va dire : "Quand tu as regardé les mains de Jésus, la seule raison pour laquelle tu es ici, c'est parce que tu as cru qu’il a été crucifié pour toi et qu’il est mort pour toi." 

 

Chers amis, la gloire du Fils de Dieu est pleine de grâce envers nous qui étions des pécheurs et elle ne fait pas de compromis avec la vérité de Dieu, et ça, c’est vraiment une bonne nouvelle.

 

Dieu aurait pu choisir de devenir un homme en tant que juge et exécuteur, et nous aurions tous été trouvés coupables devant lui et condamnés au châtiment éternel. Mais il n’est pas devenu un homme pour nous condamner. La Parole, le Fils, qui est Dieu, est devenu un homme afin de révéler la gloire divine qui est pleine de grâce et de vérité. La Parole de Dieu est devenue un homme afin de manifester la grâce de Dieu envers nous. Celui qui est la Parole est devenu un homme afin que cette grâce qui nous est destinée soit en accord avec la vérité de Dieu. Ce ne sera pas une grâce sur laquelle nous ne pouvons pas compter, ni une grâce qui peut nous être retirée à tout moment ou qui est basée sur les sentiments.

 

Ce sera une grâce qui aura un prix élevé pour Dieu. Elle élèvera Dieu et montrera jusqu’à quel point il est juste. Elle conduira directement Jésus à être crucifié sur une croix. En fait, c’est pour cette raison qu’il est devenu un homme. Il devait devenir un être humain pour pouvoir mourir. Il devait devenir un être humain afin de pouvoir mourir en tant que Dieu-homme à notre place (Héb. 2:14-15).

 

Dieu est à la fois gracieux envers nous et fidèle à lui-même. Lorsque son Fils est venu, il était plein de grâce et de vérité. Lorsque Christ est mort, Dieu est resté fidèle à lui-même, car le péché a été puni. Et lorsque Christ est mort, Dieu a exercé sa grâce envers nous, car Christ a pris sur lui le châtiment à notre place.

 

"La Parole est devenue un homme" signifie pour nous que la gloire de Dieu a été révélée dans l’histoire, comme jamais auparavant, c'est-à-dire dans la plénitude de la grâce et dans la plénitude de la vérité qui resplendissent à travers la mort de Jésus pour les pécheurs.

 

Aspirons, à notre tour, à être pleins de grâce et de vérité envers ceux que rencontrons, de cette façon nous ressemblerons au Seigneur Jésus.