BIENVENUE A LA MAISON (Luc 15:11-31)

(Prêché à Glain, le 30 juin 2019)

 

Je vous invite à lire avec moi dans l’Evangile de Luc au chapitre 15. Nous allons regarder ensemble la plus longue parabole que Jésus ait jamais racontée et qui contient plus de dialogues qu’aucune autre parabole. C'est une de ces histoires dont on ne se lasse pas de raconter. Ce que j'aime dans cette histoire, c'est que peu importe d’où vous venez, peu importe ce que vous avez fait dans votre vie, peu importe votre culture et vos expériences de vie, vous vous sentez toujours concernés par cette histoire.

 

Les versets 1 à 3 nous rappellent dans quel contexte Jésus va raconter cette histoire. Il est écrit : "Les collecteurs d’impôts et autres gens de mauvaise réputation s’approchaient tous de Jésus pour l'entendre. Les pharisiens et les maîtres de la loi s’indignaient entre eux et disaient : Cet homme fait bon accueil aux gens de mauvaise réputation et mange avec eux. Jésus va alors leur raconter cette parabole."

 

Jésus va essayer d’atteindre le cœur de ces religieux, qui n’avaient rien à se reprocher, et d’atteindre le cœur de ceux qui avaient mauvaise réputation aux yeux de ces religieux. Il va tenter d’amener ceux qui croyaient en Dieu et ceux qui ne croyaient pas en Dieu à se concentrer sur Dieu. En d’autres mots, il veut leur révéler à travers cette parabole quelle sorte de Dieu est vraiment Dieu, ainsi que la relation qu’il désire avoir avec nous en tant que Père.

 

C’est là l’enseignement principal de cette parabole qui se divise en trois parties et qui nous révèlent trois vérités sur ce père merveilleux qui n’est nul autre que Dieu lui-même.

 

Voici donc la première vérité que nous apprenons dans cette parabole :

 

I- LE PERE NOUS AIME MEME LORSQUE NOUS NOUS REBELLONS CONTRE LUI (v.12-16)

 

L'histoire commence en nous parlant d’un fils qui vivait au sein d’une bonne famille et dont le père était quelqu’un d’extraordinaire. Ce fils avait tout ce dont il avait besoin dans la vie. Il pouvait se procurer tout ce qu’il désirait, mais comme cela se produit parfois chez les enfants, la racine de l'ingratitude s'était développée dans son cœur pour faire apparaître le fruit de la rébellion.

 

"Le plus jeune fils dit à son père : Mon père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir. Alors le père partagea ses biens ente les deux fils" (v.12). Avant d’aller plus loin, nous devons expliquer comment s’appliquait la loi juive concernant l’héritage qui revenait aux enfants. La loi juive était très claire. Le frère aîné recevait les deux tiers de l'héritage et le plus jeune, un tiers.  Donc, si vous aviez deux fils, le fils aîné avait les deux tiers et le fils cadet avait un tiers au moment du décès du père.

 

Continuons notre lecture : "Le jeune homme alla voir son père en lui disant : donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir, c’est-à-dire, je veux avoir le tiers qui m’appartient, et je veux ma part maintenant" (v.12). Nous savons qu’en principe, il n’y a qu’une seule chose qui permette à quelqu’un de pouvoir hériter, et c’est lors du décès de quelqu’un.

 

En fait,  que ce jeune homme était en train de dire à son père, c’était ceci : "J’aurais aimé que tu sois déjà mort, parce que j’aimerais bénéficier de ce que tu as plutôt que de bénéficier de ta présence." 

 

Qu'y a-t-il de plus dévastateur pour un père ou une mère que d’entendre sortir de la bouche de son enfant quelque chose de semblable ? Essayez d’imaginer ce que cela vous ferait si vous étiez en train de parler avec un de vos enfants au téléphone et que dans un moment de colère il vous dise : "Je préférerais que tu sois mort." Imaginez ce père qui voit arriver son fils et qui l’entend lui dire : "J’aimerais avoir la part de mon héritage maintenant."

 

Selon la culture juive, à cet instant même, il venait non seulement de déshonorer son père, mais de l’insulter et le renier. Normalement, le fils n’aurait jamais eu le temps de terminer sa phrase, le père l’aurait immédiatement giflé et chassé de la maison. Il aurait ensuite convoqué toute la communauté pour leur annoncer que ce garçon n’était plus son fils, qu’on ne devait plus jamais lui parler de ce fils ni l’accueillir chez eux. Ce garçon était devenu quelqu’un d’infréquentable dans la maison du père et dans la communauté. 

 

Mais dans cette histoire, ce n’est pas de cette façon que le père a agi. Il va faire quelque chose à laquelle vous n’auriez jamais pensé, quelque chose qu’un père habitant au Moyen-Orient n'aurait jamais pu faire. Il va ignorer l'insulte qui venait de lui être faite, et il va faire l'impensable en accédant à la demande de son fils, tout en sachant très bien ce qui allait se passer.

 

Même s’il sait que le chemin que ce garçon est sur le point d’emprunter est parsemé de mines de chagrin, de douleur, de déception et d’impuissance, et malgré le fait que son fils venait de lui dire qu’il aimait plus les biens que possédait son père que son père lui-même, le père, en agissant ainsi, était en train de dire à son fils : "Je t’aime plus que tous les biens que je possède." 

 

J’imagine maintenant la scène : les larmes qui coulent sur le visage du père et son coeur qui est brisé en mille morceaux, mais il laisse aller le fils dans la décision qu’il a prise d’emprunter ce chemin rempli de pièges de toutes sortes. 

 

Lisons les suivants nous racontent la suite de l’histoire : "Peu de jours après" (v.13). En d’autres mots, ce jeune homme n’a pas attendu que le gazon pousse sous ses pieds, il est déjà un homme et il est déjà prêt à quitter la maison en emportant avec lui la part de son héritage.

 

Continuons notre lecture : "Peu de jours après, le plus jeune fils ramassa tout et partit pour un pays éloigné, où il gaspilla sa fortune en vivant dans la débauche. Alors qu’il avait tout dépensé, une importante famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se nourrir des fruits du caroubier que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait" (v.13-16).

 

Si j’avais à avertir un jeune de moins de vingt et un ans, je lui dirais ceci : "Le monde prendra de toi tout ce que tu as et ne donnera rien de ce que tu as besoin."

 

Ce garçon avait tout perdu sauf une chose : l'amour de son père.

 

C'est l'une des grandes choses qui ne quitte jamais le cœur d’un papa et d’une maman, n'est-ce pas ? Peu importe ce que vous pouvez faire subir à vos parents, ils ne cesseront jamais de vous aimer. Lorsque tout le monde autour de vous vous abandonne, vous trouverez toujours un papa et une maman pour vous accueillir. Personne d’autres ne sera là pour vous, mais les bras d’une maman et d’un papa affectueux seront toujours là pour vous soutenir et vous venir en aide.

 

Il y a certains d’entre vous que je ne connais pas cet après-midi, je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas d’où vous venez, je ne sais pas quelle situation vous vivez, mais j’aimerais vous dire ceci : "Il y a un Père au ciel qui vous aime, et non seulement il n’y a rien que vous  puissiez  faire qui  pourrait l’amener à ne plus vous aimer, mais vous ne pouvez rien faire de mal qui pourrait l’amener à moins vous aimer, ni rien faire de bien qui pourrait l’amener à vous aimer plus qu’il vous aime maintenant."

 

Vous avez un Père qui vous aime et peu importe ce que vous avez fait, le genre de vie que vous vivez, et le nombre d’années où vous vous êtes plu à vivre ce genre de vie, il laissera toujours la lumière allumée sur la façade de la maison et la porte ouverte pour vous.

 

C’est là la deuxième vérité que nous dévoile cette parabole :

 

II- LE PERE NOUS ACCEPTE TOUJOURS QUAND NOUS REVENONS VERS LUI (v.17-24)

 

Ce garçon a quitté un penthouse pour habiter dans une porcherie. La première partie de cette histoire se termine par ces mots : "Il aurait bien voulu se nourrir des fruits du caroubier que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait" (v.16).

 

Il avait faim, "mais personne ne lui en donnait".  Nous avons là un exemple de faillite personnelle. Ce garçon a fait faillite dans tous les domaines de sa vie. Non seulement il est financièrement en faillite (il a perdu tout son argent), il est socialement en faillite (il a perdu tous ses amis), mais pire encore, il est spirituellement en faillite (il a perdu tout contact avec son père). La seule bonne nouvelle pour ce jeune homme, c’est qu’il avait touché le fond du baril, et qu’il ne pouvait pas descendre plus bas que le fond, parce que c’est le plus bas où il pouvait se retrouver.

 

Regardons maintenant la deuxième partie de cette histoire. Il est écrit : "Étant rentré en lui-même" (v.17). C’est la phrase clef de cette deuxième partie : "Étant rentré en lui-même." Autrement dit : "Il s’est mis à réfléchir sur sa situation, il se dit : Combien d’ouvriers chez mon père ont plus de nourriture qu’ils n’en peuvent manger, tandis que moi ici, je meurs de faim !"

 

Comme nous le voyons à travers le fils, lorsque vous commencez à réfléchir, vous commencez à retrouver votre bon sens. Il dit : "Je vais retourner vers mon père et je lui dirai : Père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Traite-moi donc comme l’un de tes ouvriers. Et il partit pour retourner chez son père. Tandis qu’il était encore assez loin de la maison, son père le vit et il fut ému de compassion, en d’autres mots, il en eut profondément pitié. Le père courut à sa rencontre, le serra contre lui et l’embrassa" (v.18-19).

 

Pouvez-vous imaginer dans quel état le père a retrouvé son jeune fils ?  Le fils avait probablement les épaules voûtées, il avait sûrement la tête penchée vers l’avant, il devait être sale, il devait sentir mauvais avec tout ce temps à cohabiter avec les cochons, et il avait sûrement perdu plusieurs kilos. Peut-être qu’il espérait que personne ne le verrait, mais le père l’a vu. Et pourquoi le père l’a-t-il vu ? C'est parce qu’il a toujours espéré le retour de son fils.

 

Quand le jeune homme est revenu, il était non seulement méconnaissable, mais il était brisé, cassé. Et quand nous lisons que le père l’embrassa, le verbe grec utilisé dans le texte fait ressortir l’idée que le père l’embrassa au point de l’étouffer. Il l’a embrassé, encore, et encore et encore.

 

Frères et sœurs, le garçon était sale, mais le père pouvait goûter la saleté. Le garçon sentait extrêmement mauvais, mais le père pouvait sentir la puanteur. Il lui a manifesté tellement d’affection que le fils ne pouvait même pas parler. Permettez-moi de vous dire ce à quoi nous assistons ici : nous voyons non seulement la manifestation de l'amour du père envers son enfant, mais le pouvoir de la grâce exercée par le père envers un fils rebelle, et sa joie de voir son fils qui est de retour à la maison.

 

Vous êtes ici cet après-midi et vous vous dites peut-être en vous-mêmes : "Vous êtes en train de dire que Dieu serait prêt à m'accueillir ! Vous ne savez même pas quel genre de vie j’ai eue !" Non, je ne le sais pas. "Vous ne savez même pas d’où je viens !" Non, je ne le sais pas. "Vous ne savez même pas dans quel état d’esprit je me trouve en ce moment !" Non, je ne le sais pas.

 

Par contre, je vais vous dire ce que je sais : "Quand vous décidez de rentrer à la maison, le Père vous voit avec des yeux qui pardonnent. Il vous parle avec un cœur qui pardonne. Il court vers vous avec des pieds qui pardonnent. Il vous serre dans ses bras avec des bras qui pardonnent et il vous embrasse avec des lèvres qui pardonnent."

 

Rappelez-vous que ce fils avait préparé un petit discours, il l'avait en quelque sorte écrit, mémorisé et retourné dans tous les sens dans sa tête pour le réciter à son père. Le fils lui dit : "Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils" (v.21).

 

Vous vous souvenez de la deuxième partie de son discours : "Je suis prêt à être traité comme un esclave (v.19), je suis prêt à faire les pires besognes, je serais heureux de faire toutes ces choses, veux-tu bien m’accepter ?" Il n’a jamais eu le temps de terminer sa phrase parce que le père l’a interrompu : "Le père dit à ses serviteurs : Dépêchez-vous d’apporter la plus belle robe, et mettez-la-lui. Passez-lui une bague au doigt, et des souliers aux pieds" (v.22).

 

C’est extraordinaire ce que le père va dire : "Dépêchez-vous d'apporter la plus belle robe, c'est-à-dire la mienne !" Et vous vous rappelez à quel moment le père va prononcer ces paroles ? Lorsque le fils lui a dit : "Mon Père, j’ai péché", le père réplique : "Dépêchez-vous d’apporter la plus belle robe et mettez-la-lui." En le revêtant de sa robe, cela voulait dire : "Fils, tes péchés sont pardonnés."

 

Puis le père va mettre une bague au doigt de son fils. A cette époque, une bague était le moyen qu’on utilisait pour traiter une affaire. Sur le dessus de cette bague, il y avait un sceau représentant la famille, et lorsque vous deviez signer un contrat, ou faire une transaction, peu importe ce que vous vouliez faire, tout ce que vous aviez à faire était d’apposer le sceau de cet anneau sur le document ou sur la pièce achetée. 

 

Autrement dit, en lui mettant cette bague au doigt, ce que le père venait de faire, c’était de donner accès au garçon à tous ses comptes bancaires, à sa carte de crédit, ainsi qu’à tout ce qui lui appartenait. Et lorsque le fils va dire : "Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils", cette bague au doigt lui disait : "Tu fais toujours partie de la famille, tu es digne d’être appelé mon fils."

 

Puis le père va lui donner des chaussures. Il est bon de remarquer qu’à cette époque, les esclaves étaient pieds nus. Seuls les membres de la famille pouvaient porter des chaussures et lorsque le fils s’apprêtait à lui dire : "Laisse-moi juste devenir ton esclave", le fait de lui faire porter des chaussures lui disait : "Je ne traiterai pas comme un esclave, mais comme un fils."

 

Pourquoi le père agit-il ainsi ? Qu’est-ce qui a poussé le père à agir ainsi ? Il est écrit que c’est parce que le fils était perdu et qu’il a été retrouvé : "Car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et je l’ai retrouvé. Ils commencèrent à se réjouir et une joyeuse fête commença" (v.24).

 

Chers amis, la première partie de cette histoire est une bonne nouvelle pour les méchants, les pécheurs et pour ceux qui ne fréquentent pas l’église. La deuxième partie de cette histoire est une mauvaise nouvelle pour les bonnes personnes, car ce que Jésus s’apprête à leur dire, c’est ceci : "Vous devez vous aussi rentrer à la maison; car vous êtes perdus et vous ne le savez même pas !"

 

Voici la troisième vérité que nous dévoile cette parabole :

 

III- LE PERE EST A NOTRE POURSUITE LORSQUE NOUS LE REJETONS (v.25-31)

 

Il y avait une seule personne qui était fâchée pour cette fête que le père préparait. "Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit un bruit de musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était. Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et ton père a fait tuer le veau que nous avons engraissé, parce qu'il a retrouvé son fils en bonne santé.  Le fils aîné se mit alors en colère, et refusa d’entrer dans la maison. Son père sortit, et le pria d'entrer" (v.25-28).

 

La plupart des sermons que nous entendons ne traitent presque jamais de ce frère aîné, et pourtant, c’est la partie de l’histoire qui compte le plus pour nous qui fréquentons assidûment l’église et sur laquelle nous devrions nous concentrer.

 

Ce fils est tellement en colère qu’il va utiliser un moyen radical pour rompre définitivement sa relation avec son père. Chers amis, à cette époque, un fils qui refusait d’aller à une fête, ou à un banquet donné par son père, venait de signer son arrêt de mort. C’était là l’insulte publique à ne jamais faire. Vous ne pouviez pas vous permettre de faire cela.

 

La question est de savoir pourquoi ce frère était si en colère. Qu'est-ce qui l'avait amené à être si en rogne ? C'est tout simplement parce qu'il pensait que son père agissait de façon injuste à son égard. Il suffit de lire ce qu’il va lui dire : "… Ecoute, cela fait tellement d'années que je te sers et je n’ai jamais désobéi à l’un de tes ordres. Pourtant, tu ne m’as jamais donné même un chevreau pour que je fasse un repas et que je me réjouisse avec mes amis" (v.29).

 

C'est une chose de dire à son père et à sa mère qu'on a été un bon fils ou une bonne fille, mais c’en est une autre de dire : "J'ai été un fils parfait ou j'ai été une fille parfaite." Il dit : "Je n'ai jamais désobéi à l'un de tes ordres." Et voilà ce que ce père aurait pu lui dire aussitôt qu’il venait de terminer sa phrase : "Je viens de te demander d’assister à cette fête que je donne, tu me dis que tu ne m’as jamais désobéi, eh bien, tu viens juste de le faire en refusant."

 

Supposons simplement que ce que le garçon venait dire était vrai, ce qui bien sûr était faux puisqu’il il n'y a ni fils ni de fille quoi soit parfait, supposons qu'il n'avait jamais désobéi de sa vie à un ordre donné par son père, voici quelque chose que ce garçon n’avait pas compris.

 

Ce qui faisait en sorte que ce garçon était le fils de son père, ce n’est pas tout ce qu’il avait fait pour son père, parce que cela ne faisait pas partie des critères établis par le père. Le fils aîné n’avait pas compris ce principe, ni d’ailleurs les Pharisiens qui entendaient cette parabole.

 

Le plus jeune fils était contrarié parce qu'il ne pensait pas qu'il méritait d'être là. Le fils aîné était contrarié parce qu'il ne pensait pas que son frère serait là lui non plus. Il ne pensait pas qu'il aurait dû y avoir une fête.

 

Mais ce n'était pas là le vrai problème avec le grand frère. Si nous voulons savoir quel était le véritable problème du fils aîné, il suffit de lire ce verset : "Mais quand ton fils que voilà est arrivé, lui qui a dépensé entièrement ta fortune avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau que nous avons engraissé !" (v.30). Le frère aîné réagit exactement comme réagissent ceux qui croient que leurs bonnes œuvres vont les faire entrer au ciel. Ils aiment se comparer à des gens qu’ils considèrent comme étant moins vertueux qu’eux.

 

Ces gens très vertueux ne comprennent pas que Dieu puisse accepter non seulement les pécheurs, mais ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient se remettre en question devant Dieu, puisqu’ils ne font jamais rien de mal. Leur grande force réside dans le fait que "ces gens très vertueux" se comparent toujours avec ceux qui sont pires qu’eux.

 

Soyons honnêtes, cela nous est déjà arrivé dans le passé d’avoir la même attitude. Nous disons que nous aimons les homosexuels, ceux qui vivent dans la débauche et dans l’immoralité, mais nous ne les voulons pas dans nos églises parce que nous ne voulons pas nous en occuper. Nous ne voulons pas nous occuper de leur problème. 

 

Frères et sœurs, s’il y a un endroit où quiconque sur cette planète vivant en dehors de Dieu et en dehors de la famille de Dieu devrait se sentir le bienvenu, c’est bien dans nos églises. Nous devrions être ceux qui disent : "Écoutez, nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec votre style de vie. Nous ne sommes pas nécessairement d’accord sur beaucoup de choses, mais ici, c’est la maison de mon Père et sa porte est toujours ouverte pour recevoir quiconque veut bien y entrer. Vous serez toujours traités ici avec amour, décence et respect."

 

Qu’est-ce qui caractérise "les personnes vertueuses ?

 

Ce sont des gens qui pensent que non seulement les pécheurs ne peuvent jamais être pardonnés, mais qu’ils ne devraient jamais être pardonnés. Ils font partie de cette catégorie de gens qui se disent en eux-mêmes : "Je me fiche qu’on me dise qu’il s’est repenti à la toute fin de sa vie, il n'y a aucun moyen qu'un Dieu saint puisse l'accepter au paradis." Le frère aîné était animé de cet esprit de jugement qui disait que son frère méritait d’être puni. Le père était animé d’un autre esprit : parce que son fils s’était repenti, il méritait d’être pardonné.

 

Le frère aîné était animé d’un esprit de jugement, le père était animé d’un esprit de grâce. Le fils aîné était animé d’un esprit de vengeance, le père était animé d’un esprit de réconciliation.

 

Quand j'ai appris en 2011 qu'Oussama Ben Laden avait été tué, je dois vous avouer que ma toute première réaction a été de ressentir une grande joie dans mon coeur. Je vous le dis, j’étais content. En regardant les nouvelles sur les chaînes américaines et en voyant ces gens rassemblés devant la Maison Blanche sautant et dansant, qui applaudissaient et criaient de joie parce que cet homme-là avait enfin eu ce qu’il méritait, j’étais content.  Puis, il m’a fallu quelques minutes pour comprendre que Dieu ne s’était pas réjoui de la mort de Ben Laden. En fait, j’avais oublié que Dieu disait dans sa Parole : "Pensez-vous que j’aime voir mourir les méchants ? Jamais ! Tout ce que je désire c’est qu’ils se repentent et qu’ils vivent" (Ez.18:23).  

 

Frères et sœurs, rappelons-nous que Dieu n’organise jamais une fête lorsque des personnes perdues sont tuées. Dieu organise une fête lorsque des personnes perdues sont retrouvées. "Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui commence une nouvelle vie que pour nonante-neuf personnes respectables qui n’en ont pas besoin" (Lc.15:7).

 

C’est à ce moment-là que Dieu organise une fête et c’est pour cette raison que cette histoire se termine par ces mots : "Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que je possède est aussi à toi. Mais nous devions nous réjouir, faire une joyeuse fête parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et je l’ai retrouvé" (v.31).

 

Pour autant que nous le sachions, le frère aîné n’est jamais allé à cette fête. Pour autant que nous sachions, le frère aîné n'est jamais revenu se réconcilier avec son père. Cela démontre quelque chose que non seulement Jésus a enseigné, mais que j'ai expérimenté au fil des années dans mon propre ministère : trop souvent, il est beaucoup plus facile d'atteindre les pécheurs que les personnes vertueuses. Les pécheurs sont beaucoup plus ouverts à l'Evangile que les personnes qui se croient justes. Dites-moi qui a une meilleure chance d'aller consulter un médecin : un malade qui réalise qu'il est malade ou un malade qui pense que tout va bien ?

 

Je ne vous connais pas tous personnellement, je ne sais pas qui vous êtes, d’où vous venez, ni ce que vous vivez et encore moins votre état d’âme, mais il y a un troisième fils dans cette histoire. Il n’est pas facile à trouver mais il est bien présent.

 

Vous savez qui c'est ? C'est le Fils qui a raconté cette histoire et c'est à cause de ce Fils, qui est mort sur la croix et qui est revenu de la mort à la vie, que la porte du pardon et la porte du ciel sont ouvertes en permanence pour tous ceux qui veulent l’emprunter, et que la vie de tous et chacun peut connaître une fin heureuse.

 

Voici donc la bonne nouvelle concernant cette histoire : si vous êtes loin de Dieu ou si vous êtes en train de fuir Dieu, Jésus nous dit qu’il y a un Père dans le ciel qui est en train de porter un regard sur vous, qui vous attend et qui désire au plus profond de lui-même vous accueillir.  Il suffit d’imiter ce jeune fils et de reconnaître que vous avez péché, et vous repentir devant Dieu.

 

Peu importe la distance que vous avez parcourue, vous pouvez revenir vers Dieu. Peu importe la distance que vous avez parcourue, vous pouvez entrer dans la maison du Père, et peu importe la distance que vous avez parcourue, vous pouvez venir vers lui. Et si vous le faites, vous trouverez un Père debout devant une porte ouverte avec un cœur aimant, les mains ouvertes et les seuls mots que vous l'entendrez dire, c’est : "Bienvenue chez vous."

 

Comment recevoir ce pardon ?

 

Ouvrir son coeur à Dieu est un acte de foi qui s’exprime par la prière. Prier, c’est simplement parler à Dieu. Il vous connaît, ce qui importe pour lui, c’est l’attitude de votre coeur. Voici une prière que nous vous suggérons :

 

"Seigneur Jésus, je te remercie de m’aimer. Merci aussi d’être venu dans ce monde pour mourir à ma place sur la croix. Je reconnais que jusqu’à présent, j’ai dirigé ma vie comme je le désirais et qu’ainsi j’ai péché contre toi. Je veux maintenant mettre ma confiance en toi, t’ouvrir mon coeur et te recevoir dans ma vie. Merci de me pardonner mes péchés. Transforme-moi, fais de moi la personne que tu désires que je sois. Je veux commencer une nouvelle vie avec toi. Je te remercie d’avoir répondu à ma prière, d’être maintenant dans mon coeur et de me donner la vie éternelle. Amen !"