PSAUME 139- CE QUE NOUS DEVONS HAIR 

 

(Prêché à Glain, le dimanche 30 août 2015 par Ernest SUS) (Retranscrit dans un style parlé) ES/sa

 

Avant de lire le Psaume 139, je vais vous rappeler ce qu'avait dit un pasteur africain : "Si ce matin quelqu'un n'a pas de Bible, qu'il s'asseye à côté d'un chrétien…" Donc, venez à l'église avec votre Bible et suivez les lectures.

 

Nous lisons le Psaume 139.

 

Commençons par les versets 1-6 : "Au chef de chœur. Psaume de David. Eternel, tu m’examines et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu discernes de loin ma pensée. Tu sais quand je marche et quand je me couche, et toutes mes voies te sont familières. La parole n’est pas encore sur ma langue que déjà, Eternel, tu la connais entièrement. Tu m’entoures par-derrière et par-devant, et tu mets ta main sur moi. Une telle connaissance est trop extraordinaire pour moi, elle est trop élevée pour que je puisse l’atteindre."

 

Dans ces versets, nous avons lu que Dieu sait tout.

 

Versets 7-12 : "Où pourrais-je aller loin de ton Esprit, où pourrais-je fuir loin de ta présence? Si je monte au ciel, tu es là ; si je me couche au séjour des morts, te voilà. Si je prends les ailes de l’aurore pour habiter à l’extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, ta main droite m’empoignera. Si je me dis : Au moins les ténèbres me couvriront, la nuit devient lumière autour de moi ! Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi : la nuit brille comme le jour, et les ténèbres comme la lumière."

 

Dans ces versets, nous avons lu que Dieu est présent partout.

 

Versets 13-18 : "C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien. Mon corps n’était pas caché devant toi lorsque j’ai été fait dans le secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient inscrits tous les jours qui m’étaient destinés avant qu’un seul d’entre eux n’existe. Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables ! Que leur nombre est grand ! Comment les compter ? Elles sont plus nombreuses que les grains de sable. Je me réveille, et je suis encore avec toi."

 

Dans ces versets, nous avons lu que Dieu nous a faits.

 

Avant de continuer la lecture, nous allons prier. "Merci, Seigneur, te pouvoir encore ouvrir ta Parole. Et nous te demandons d'ouvrir nos yeux et d'ouvrir nos oreilles, et nous te demandons d'ouvrir nos cœurs et notre intelligence pour accueillir ce que tu veux nous dire. Amen."

 

Vous vous souvenez peut-être qu'il n'y a pas longtemps, à l'occasion de la présentation d'un enfant, nous avons lu ce Psaume 139 jusqu'au verset 18. Cet été aussi, au camp de Jeunes et Familles lors d'une méditation, nous avons encore lu ce Psaume et nous nous sommes également arrêtés à ce verset. Pourquoi? Peut-être parce que les versets qui suivent sont choquants, mais comme ils sont écrits dans la Parole de Dieu, nous allons quand même les lire.

 

Lisons donc les versets 19-22 : "O Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant ! Hommes sanguinaires, éloignez-vous de moi ! Ils parlent de toi pour appuyer leurs projets criminels, ils utilisent ton nom pour mentir, eux, tes ennemis ! Eternel, comment pourrais-je ne pas détester ceux qui te détestent, ne pas éprouver du dégoût pour ceux qui te combattent ? Je les déteste de façon absolue, ils sont pour moi des ennemis." Peut-être avez-vous une version de la Bible un peu plus dure dans laquelle il est écrit : "Je les hais d'une parfaite haine!"

 

Je peux comprendre qu'on ne lise pas souvent ces versets, parce que moi aussi j'ai fait la même chose et je me suis arrêté au verset 18 à plusieurs reprises. Dans ma Bible, j'ai mis des repères à cet endroit pour que je ne commence pas à lire ces versets 19 à 22 et pour ne pas être dans l'embarras. Parfois, je n'ai tout simplement pas lu ce Psaume que j'avais envie de lire, parce que ces versets m'embarrassaient. Cependant, ces versets sont dans la Parole de Dieu, et on a toujours peur de retrancher des passages qui s'y trouvent.

 

Nous allons poursuivre la lecture par les versets 23-24 : "Examine-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, mets-moi à l’épreuve et connais mes pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité !"

 

Nous sommes d'accord pour dire que ce Psaume 139 est un psaume magnifique. Je me répète, mais les versets 19-22 m'embarrassent et je ne sais pas s'il en est de même pour vous.

 

Il y a une trentaine d'années, nous avons lu ce Psaume à 4 enfants qui avaient, à l'époque, entre huit et dix ans. Avant de leur lire ce passage, nous leur avions demandé d'être attentifs, parce que nous allions leur demander de résumer ce qu'ils avaient retenu et ce qu'ils avaient apprécié dans cette lecture. Et la plus jeune de ces enfants a répondu : "Dieu sait tout!" Je trouve que, pour une enfant de huit ans, elle avait bien compris et qu'elle avait bien résumé les six premiers versets de ce Psaume.

 

Nous n'allons pas trop parler des versets 1-6, parce que nous avons déjà entendu plusieurs prédications à ce sujet.

 

Verset 2 : "Seigneur, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu discernes de loin ma pensée." Et nous aussi, nous voyons quand quelqu'un s'assied ou quand il se lève. Par contre, nous ne savons pas à côté de qui cette personne a envie d'aller s'asseoir ou pourquoi elle se lève. Il y a une chose qui n'appartient qu'à Dieu seul : il discerne nos pensées. Je ne sais pas lire dans vos pensées et vous ne savez pas lire dans les miennes.

 

Verset 3 : "Tu sais quand je marche et quand je me couche, et toutes mes voies te sont familières." Ça aussi, c'est quelque chose que tout le monde peut voir et savoir. Mais Dieu seul sait quand je me lève et où je vais aller; ce que je vais faire; avec qui je vais rester; ce que je ne ferai pas et que j'aurais peut-être dû faire; ou ce que j'ai fait et que je n'aurais pas dû faire. Personne ne le sait, à part le Seigneur, parce que toutes les voies sont devant le Seigneur, alors que nous, nous connaissons à peine la nôtre.

 

Verset 4 : "La parole n’est pas encore sur ma langue que déjà, Eternel, tu la connais entièrement." Quand quelqu'un parle, nous l'entendons, mais seul le Seigneur sait ce que nous allons dire avant même d'ouvrir notre bouche.

 

Et nous pouvons prendre pour nous la conclusion du psalmiste : "Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir (pour que je puisse la comprendre)." (v.6).

 

Donc, devant un tel Dieu qui sait tout, je ne peux que m'incliner et l'adorer. Et c'est aussi ce que nous sommes venus faire ce matin.

 

Dans les versets 7-12, nous avons lu que Dieu est présent partout et il me voit partout. Et le fait que Dieu est partout et qu'il me voit partout, quel sentiment cela peut-il m'inspirer? Est-ce que cela peut me faire peur ou est-ce que cela peut me rassurer? Est-ce que ça pourrait me gêner que le Seigneur me voie partout où je suis? Est-ce qu'au contraire cela peut-il m'apaiser?

 

La réponse peut être différente, et celle que l'on donnera dépendra de la façon dont nous marchons avec le Seigneur. Bien sûr que si nous marchons dans l'obéissance, il n'y a aucune raison d'avoir peur et il n'y a pas à avoir de gêne, parce que sa présence nous rassure et nous apaise.

 

Par contre, si nous vivons dans le péché, nous avons raison d'avoir peur et nous avons raison d'éprouver de la gêne. Et si nous avons peur, si nous éprouvons de la gêne, ça veut dire que notre conscience travaille encore.

 

Cependant, si nous vivons dans le péché et que nous avons l'impression que tout va bien, alors il y a danger et nous avons intérêt à nous réveiller.

 

Dans les versets 13-18, nous voyons que Dieu nous a créés, et c'est vraiment des textes d'une très grande beauté : "C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère." (v.13). On peut s'imaginer que Dieu nous a tissés fil par fil.

 

Le verset 16 nous dit : "Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient inscrits tous les jours qui m’étaient destinés avant qu’un seul d’entre eux n’existe." Le Seigneur me voyait avant ma naissance et il me verra jusqu'à mon dernier jour de ma vie, puisque dans son livre, il a inscrit tous les jours qui me sont destinés.

 

Dieu ne nous a pas créés pour nous lancer dans le vide en disant : "Débrouille-toi!" Rappelons-nous ce que nous avons lu au verset 5 : "Tu m’entoures par-derrière et par-devant, et tu mets ta main sur moi."

 

Et suite à cela, ici aussi, nous pouvons lui dire : "Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables ! Que leur nombre est grand !" (v.17).

 

Maintenant nous arrivons aux versets 19-22. Ces versets vous choquent-t-ils ou suis-je le seul à être choqué?

 

En parlant des lettres de l'apôtre Paul, Pierre a dit : "… comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée, c'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine." (2Pi.3:16).  Peut-être pouvons-nous dire la même chose concernant ces versets 19-22?

 

Avant les vacances, nous avons lu le Psaume 137 sans lire les versets 7-9 qui disent : "Eternel, souviens-toi des Edomites ! Le jour de la prise de Jérusalem, ils disaient : Rasez-la, rasez-la jusqu’aux fondations ! Toi, fille de Babylone, tu seras dévastée. Heureux celui qui te rendra le mal que tu nous as fait ! Heureux celui qui prendra tes enfants pour les écraser contre un rocher !"

 

Ce passage est difficile, en tout cas pour moi. Donc, il n'y a pas que dans les lettres de Paul qu'il y a des choses difficiles à comprendre, il y en a aussi dans les Psaumes. "L'Eternel est mon berger…", c'est bien agréable et c'est vrai, mais il y a aussi des passages difficiles et je comprends qu'on n'en parle pas, tellement ils sont embarrassants.

 

A propos de Ps.139:19-22 : Pouvons-nous en conclure et pouvons-nous déduire que nous pouvons haïr nos ennemis?

 

Nous avons lu au premier verset que c'est un Psaume de David, et nous qui venons au culte tous les dimanches, nous savons que David a eu un ennemi implacable dans sa vie et un ennemi qui l'a pourchassé sans relâche. Au moins à deux reprises, David a eu l'occasion de tuer celui qui le pourchassait d'une façon aussi injuste et aussi implacable. Dans ces moments-là, dans 1Sam. chap. 24 et 26, David a dit qu'il se sentait comme une perdrix pourchassée, comme un chien mort et comme une puce, tellement il était harcelé par le roi Saül.

 

La première occasion où David aurait pu tuer Saül, c'est quand ce dernier a eu besoin de satisfaire à un besoin naturel et qu'il est entré dans une grotte. Saül ne savait pas que David et ses hommes étaient, eux aussi, au fond de la grotte. Et les soldats de David lui ont dit : "Tu ne vois pas que le Seigneur te livre Saül entre tes mains? Tue-le, c'est l'occasion!" Et David leur a répondu : "Que l'Éternel me garde de commettre contre mon seigneur, l'oint de l'Éternel, une action telle que de porter ma main sur lui ! Car il est l'oint de l'Éternel" (1Sam.24:6 ou 7) et David a coupé le pan du manteau du roi Saül.

 

Quand le groupe d'hommes de David et le groupe de Saül sont sortis, David a appelé Saül en lui montrant le morceau de son manteau qu'il avait coupé. Il lui a dit qu'il aurait pu le tuer mais qu'il l'a épargné. David n'avait pas de haine pour Saül.

 

La seconde occasion où David aurait pu tuer Saül, c'est quand ce dernier dormait avec ses soldats apparemment à la belle étoile. Son général Abner était à côté de lui et ses soldats l'entouraient. David et sa troupe n'étaient pas loin et encore une fois, ses soldats lui ont dit : "Regarde, c'est l'occasion. Le Seigneur te donne Saül pour le tuer." Alors David a mené une opération commando et il a demandé à un volontaire de l'accompagner pour l'aider à s'infiltrer dans le camp de Saül et de ses soldats. Il est écrit que Seigneur les avait fait tomber dans un sommeil profond. Abishaï, l'ami de David lui a dit : "Je sais bien que tu ne veux pas tuer Saül, mais moi, je vais le tuer à ta place!" Mais David dit à Abischaï : "Ne le détruis pas ! Car qui pourrait impunément porter la main sur l'oint de l'Éternel?" (1Sam.26:9). David s'est contenté de prendre la lance qui était plantée près de la tête de Saül et sa cruche d'eau. Et au matin, quand Saül et sa troupe se sont réveillés, David a aussi interpellé Saül en lui disant : "Je pouvais de nouveau te tuer, mais je n'ai pas voulu porter la main sur celui que l'Eternel a choisi."

 

Peu de temps après, Saül et son fis Jonathan ont été tués lors d'une guerre contre les Philistins sur le mont Guilboa. Et à cette occasion, vous pouvez lire dans 2Sam.1:17-27 l'oraison funèbre que David a composée sur Saül et Jonathan. Vous n'y trouverez aucune haine, aucune rancune et aucun désir de vengeance.

 

La question était : "Est-ce que ces versets nous permettent de haïr quelqu'un?"

 

Eh bien, non! Ces versets ne nous disent pas qu'on peut haïr nos ennemis. Dans Prov.25:21, le roi Salomon a écrit : " Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger ; s'il a soif, donne-lui de l'eau à boire", et dans Rom.12:20, l'apôtre Paul cite ces mêmes paroles.

 

Cependant, il faut quand même être prudent avec les ennemis. On peut les aimer, il faut les aimer, mais il y a une différence entre les "aimer" et faire "copain copain", parce que les ennemis peuvent déteindre sur nous et sur notre comportement.

 

Ni dans l'Ancien Testament ni dans le Nouveau Testament, il n'y a aucun commandement qui nous permettrait de haïr nos ennemis. C'est un commandement que les docteurs de la loi ont ajouté et que le Seigneur Jésus a dénoncé en Mat.5:43-44 : " Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis…"

 

La Parole de Dieu est très claire. Dans le livre du Lévitique, il est écrit : "Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur…" (Lév.19:17a) et le v.18 ajoute : "Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune... Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l'Éternel." La fin du verset 18 a été proclamée dans l'Ancien Testament, mais elle a également été reprise plusieurs fois dans le Nouveau Testament par le Seigneur Jésus, et à plusieurs endroits dans leurs épitres par les apôtres.

 

Peut-être que certains pourraient dire que, dans l'Ancien Testament, certains passages nous disent qu'on peut haïr nos ennemis. Et c'est vrai qu'il y a certaines paroles qui sont dures comme ça.

 

Mais il faut se souvenir que dans le Nouveau Testament, il y a aussi des paroles dures qui viennent de la bouche de celui qui a écrit 1Cor. 13 sur l'amour. A deux reprises, l'apôtre Paul a prononcé un "anathème", qui veut dire "malédiction". Lisons Gal.1:8-9 : " Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit maudit ! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit maudit!"

 

Maintenant, il ne faut pas prendre cela comme prétexte et il ne faut pas commencer à lancer des anathèmes contre quelqu'un. L'apôtre Paul l'a fait, parce qu'il y avait des gens qui détournaient les croyants du vrai Evangile et qui les conduisaient à la perte. Et c'est contre ces personnes-là, qui égaraient les chrétiens, que l'apôtre Paul a prononcé ces anathèmes.

 

Dans le livre de l'Apocalypse, nous lisons aussi, de la part de croyants dont on ne peut pas douter de la foi et de la fidélité, les paroles suivantes : "Les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu'ils avaient rendu crièrent d'une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?" (Ap.6:9-10).

 

Donc, l'apôtre Paul a eu des paroles dures et il a lancé des anathèmes, mais il explique la sévérité de ses propos par le danger que certaines personnes faisaient courir aux croyants.

 

Ce matin, en faisant ma lecture, j'ai lu le Ps.97:10 : "Vous qui aimez l'Éternel, haïssez le mal (ou ayez le mal en horreur)!", et c'est aussi un passage que l'apôtre Paul reprend dans Rom.12:9.

 

Mais ayant dit tout cela, nous n'avons pas encore clarifié le Ps. 139:19-22, passage dans lequel il est écrit : "Je les hais d'une parfaite haine." Alors finalement, c'est quoi au juste ces ennemis que David hait d'une parfaite haine? (v.22) et qu'est-ce qui inspire à David un dégoût aussi profond? (v.21) Et qu'est-ce que le chrétien est appelé à haïr, et qu'est-ce qui peut et qui doit inspirer au chrétien un si profond dégoût?

 

Ne pouvons-nous pas appliquer ces versets à nos mauvaises pensées, à nos pensées charnelles? Le chrétien n'est-il pas appelé à haïr le mal qui est en lui? Le chrétien n'est-il pas appelé à haïr les convoitises qui peuvent naître dans son cœur? Le chrétien n'est-il pas appelé à haïr les pulsions et les désirs de la vieille nature qui vit encore en lui?

 

A ce sujet, j'ouvre une parenthèse pour vous faire une confession.

 

J'ai un problème avec cela, et pourtant nous sommes fidèlement enseignés sur le sujet par notre pasteur. Il nous enseigne fidèlement sur ce qui est écrit dans la Parole de Dieu dans Rom.6:2 : "Nous qui sommes morts au péché…" et dans Col.2:20 : " Si vous êtes morts avec Christ…" Col.3:3 nous dit : "Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu."

 

Ce sont des constats que l'apôtre Paul répète plusieurs fois et que j'entends dire de la bouche de Jacques, notre pasteur. Mais personnellement, je continue à avoir un problème avec cela, parce que je ne vois pas que "je suis mort" et je ne vois pas que "le vieil homme est mort" en moi. Bien au contraire je vois qu'il est toujours vivant.

 

Je ne sais pas si c'était aussi un problème pour l'apôtre Paul parce qu'il dit dans 1Cor.9:27 : "Mais je traite durement mon corps…" S'il était mort, est-ce qu'il devrait encore le traiter?

 

Tout cela reste donc un grand problème pour moi, mais tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir!

 

Il peut y avoir en nous, et il y a peut-être en nous, des parties qui refusent de se soumettre au Seigneur, et ce sont ces parties insoumises que nous sommes appelés à haïr.

 

Il y a certainement en nous des choses qui donnent la nausée au Seigneur. Prenons l'exemple d'un cœur partagé, avec une moitié qui est au Seigneur et une moitié qui est encore dans le monde. Nous pouvons aussi avoir une bouche qui honore le Seigneur mais avec un cœur qui est infidèle. Voilà des exemples de ce qui peut et de ce qui doit nous inspirer du dégoût.

 

Alors, quelle est la solution? Que faire?

 

Vous vous souvenez de la réponse de la petite fille après avoir lu le Psaume 139? Elle avait dit : "Dieu sait tout !" Donc, c'est à ce "Dieu qui sait tout" que nous devons nous adresser pour régler ce problème.

 

Qu'est-ce que David a fait? Il a dit : "Examine-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, mets-moi à l’épreuve et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité !" (Ps.139:23-24).

 

En lisant ces versets, j'ai eu comme l'impression que David a pris un rendez-vous chez le divin médecin pour faire un bilan de santé complet.

 

Tout le monde a déjà entendu parler du scanner. Pour ne pas dire de bêtises, j'ai regardé la définition dans le dictionnaire, et ce mot est un mot anglais qui signifie "explorer par balayage pour obtenir une image", il veut aussi dire "scruter". J'ai donc regardé dans le dictionnaire ce que ça veut dire "scruter". Le dictionnaire dit que ça veut dire "examiner avec une grande attention pour découvrir ce qui est caché", ça veut dire "fouiller" et aussi "sonder".

 

Et le mot "sonder" est le mot que David utilise : Sonde-moi, ô Dieu, fouille dans ma vie, regarde si je suis sur une mauvaise voie, regarde dans mes pensées, parce qu'il y a peut-être du bazar dans mes pensées.

 

Quand on fait "le bilan", que ce soit un bilan comptable ou un bilan de santé, on regarde absolument tout. On regarde à l'extérieur et on regarde à l'intérieur, on regarde en haut et on regarde en bas. Et Dieu qui sait tout peut voir des choses que le scanner ne voit pas. Et dans ces versets, on voit que David demande à Dieu pour passer un scanner et pour faire une inspection totale.

 

Nous allons donc passer le scanner de haut en bas sans toutefois parler de tout.

 

Commençons par le haut, par notre tête, par nos pensées. Je ne connais pas vos pensées et vous ne connaissez pas les miennes, mais nous avons lu que le Seigneur pénètre nos pensées. L'apôtre Paul dit : "Au reste, frères, que tout ce qui est vertueux, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées." (Phi.4:8).

 

Un peu plus bas, il y a les oreilles et qu'est-ce qu'on y laisse entrer? La Bible parle de certaines personnes qui ferment leurs oreilles pour ne pas entendre ce que Dieu dit. Dans le livre des Actes, on lit que l'apôtre Paul s'est efforcé de persuader certains Juifs qui l'écoutaient du message du salut, mais qu'ils restaient endurcis et incrédules à l'écoute de l'Evangile.

 

Et puis, il y a les yeux, qu'est-ce qu'on laisse entrer par les yeux? L'apôtre Paul priait ainsi : "Que Dieu ouvre les yeux de votre cœur." Et l'apôtre Pierre parle des yeux qui sont pleins d'adultère.

 

Et puis la bouche, qu'est-ce qui en sort? Est-ce qu'elle prononce des bénédictions? Est-ce qu'elle encourage?

 

Et la langue? L'apôtre Jacques dit : "La langue, aucun homme ne peut la dompter ; c'est un mal qu'on ne peut réprimer ; elle est pleine d'un venin mortel." (Jac.3.8).

 

Et les cordes vocales, à quoi les utilisons-nous? Nous les utilisons pour louer qui et pour louer quoi?

 

Ensuite, il y a la cage thoracique avec un pilier devant et un pilier derrière avec des barreaux qui protègent nos organes vitaux. Qu'y a-t-il dans notre cœur, qu'est-ce qu'on laisse entrer dans nos poumons? Pour notre cœur et nos affections Prov.4:23 nous dit : "Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie."

 

Et puis, on arrive en dessous de la ceinture pour parler de la sexualité. Pensons aux ravages de l'infidélité conjugale, de l'immoralité et de l'addiction à la pornographie regardée sur des petits ou sur des grands écrans. Sans oublier les dégâts dans la conscience et le sentiment de culpabilité provoqués par cela dans la vie spirituelle de certains chrétiens, qui n'arrivent plus à lire leur Bible ou à prier tellement ils se sentent sales d'avoir fait ce que le Seigneur interdit.

 

Si on descend encore plus bas, il y a les genoux. Devant qui plions-nous les genoux? Dans la Parole de Dieu, il est dit de Daniel que "trois fois par jour il pliait les genoux dans la direction de Jérusalem". Dans le jardin de Gethsémané, Jésus, à genoux, a demandé à son Père que, si c'est possible, la coupe s'éloigne de lui. L'apôtre Paul pliait aussi les genoux et il priait pour toutes les églises. Dans l'épître aux Hébreux Paul dit : "Fortifiez vos genoux affaiblis."

 

Et pour les pieds, où nous emmènent-ils? Paul exhorte à "suivre avec nos pieds des voies droites".

 

Le scanner dont nous avons parlé utilise des rayons X, mais contrairement à une radiographie, il utilise de fortes doses de rayons X. C'est la raison pour laquelle il n'est pas bon, et c'est même dangereux, de passer des scanners trop souvent.

 

Par contre, pour la Parole de Dieu, qui est le miroir que le Seigneur nous a donné, et il est dit que c'est "la santé pour tes os et c'est la guérison pour ton cœur".

 

Alors concernant la Parole de Dieu : Consommons-la sans modération.

 

Prions.

 

"Seigneur notre Dieu, tu sais ce qui habite en nous et tu sais ce qui habite en moi. Seigneur, tu sais et tu connais nos combats, tu sais de quoi nous ne savons pas nous débarrasser. Tu connais nos luttes, tu connais nos chutes et nos rechutes. Seigneur, viens-nous en aide pour avoir la victoire sur le mal qui s'attache si facilement à nous et qui te déshonore. Seigneur, aide-nous à haïr ce que tu hais, aide-nous à avoir du dégoût pour ce qui te dégoûte. Seigneur, que nous soyons dans le monde comme des flambeaux qui portent ta lumière pour ta gloire. Seigneur, nous te le demandons à cause de l'amour que tu as pour nous. Amen!"