COMMENT AIMER VOS ENNEMIS? (Matthieu 5:43-45)

(Prêché à Glain le 7 octobre 2018) (Retranscrit dans un style parlé)

 

Vous ne savez jamais ce qui va secouer le cœur d’une personne. Mosab Hassan Youssef a grandi en tant que musulman. Dès sa tendre enfance, il a étudié le Coran, mémorisé ses enseignements, récité les prières quotidiennes et suivi le chemin de l’islam le plus fidèlement possible. À cet égard, il ressemblait à beaucoup d’autres jeunes hommes qui grandissaient dans des villes palestiniennes de Cisjordanie, à une exception près: son père était l’un des fondateurs du Hamas, une organisation terroriste militante.

 

Vous n’auriez jamais pensé qu’il pourrait un jour se convertir, mais les voies de Dieu sont bien au-dessus de ce que l’homme peut comprendre. Dans son livre "Fils du Hamas", Youssef raconte sa rencontre avec un homme qui lui a donné un Nouveau Testament. En raison de son intérêt pour les questions religieuses, il a décidé de le lire pour voir ce qu’il y avait d’écrit. Naturellement, il commença par l’Evangile de Matthieu. Puis, arrivé aux chapitres 5 à 7, il lit pour la première fois le Sermon sur la Montagne. Il fut bouleversé.

 

Une chose est demeurée gravée dans son esprit lorsqu’il a lu ce que Jésus a dit: "Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux" (Mat.5:43-45a).

 

"J’ai été foudroyé!’ dit-il. C’était le message qu’il cherchait depuis toujours. Il est devenu rapidement chrétien à cause de trois mots qui avaient saisi son cœur; à un point tel qu’il ne pouvait tout simplement pas les chasser de son esprit: "Aimez vos ennemis, ne les détestez pas! Aimez vos ennemis, ne les méprisez pas. Aimez vos ennemis, ne les tuez pas." Ces paroles résonnaient dans sa tête.

 

Interrogé, il dit ceci: "Toutes les religions disent: Aimez vos amis ou aimez votre prochain, mais seul Jésus dit: "Aimez vos ennemis." C’est probablement le commandement le plus difficile que Jésus ait jamais donné. Même lorsque nous lisons ce verset dans la Bible, il est extrêmement difficile de croire que ce que Jésus a dit voulait vraiment dire ce qu’il a dit.

 

Si vous connaissez quelqu’un qui vous déteste, si vous connaissez quelqu’un qui ne vous aime pas, si vous avez des soi-disant amis qui vous ont fait du mal ou encore si vous connaissez des gens qui ont blessé ceux que vous aimez le plus, Jésus dit: "Aimez vos ennemis, afin de ne pas vous retrouver au sommet de votre liste d’ennemis. En d’autres mots, si je fais comme les gens du monde, que je n’aime pas mon ennemi, je ne suis pas mieux qu’eux, et je peux placer mon nom sur la même liste que ces gens-là, voire même le premier sur la liste.

 

Il y a beaucoup d'autres choses que nous aimerions faire à nos ennemis, comme par exemple nous venger ou les faire souffrir comme ils nous ont fait souffrir, et c’est encore plus difficile lorsque nos ennemis ont attaqué nos enfants, nos petits-enfants ou notre conjoint.

 

Cela nous amène à une question très pratique: qui sont mes ennemis?

 

Au sens large du terme, un ennemi, c’est quiconque se retourne contre moi. Jésus ne parle pas d’ennemis qui habitent au bout du monde ici, il parle d’ennemis qui ont tendance à être beaucoup plus proches de nous. En fait, la maison est le premier endroit où chercher nos ennemis. Jésus a dit: "L’homme aura pour ennemis les gens de sa maison" (Mat.10:36).

 

D’ailleurs, il mentionne trois relations étroites qui peuvent dégénérer : un père avec son fils, une mère avec sa fille, et une belle-mère avec sa belle-fille (Mat.10:35).

 

A partir de cette liste, nous pouvons facilement imaginer d’autres relations étroites, notamment les relations époux-épouses, les relations avec les grands-parents, les oncles, les tantes et d’autres parents plus éloignés. Ce sont les personnes avec lesquelles nous avons des contacts réguliers.

 

Chaque semaine, nous travaillons ou nous allons à l’école et nous côtoyons des gens qui peuvent ne pas nous aimer. Nous pouvons même venir à l’église et voir des gens que nous préférerions ne pas voir. Beaucoup de nos ennemis se trouvent dans notre sphère d’influence immédiate. Si cet enseignement de Jésus sur l’amour de nos ennemis doit fonctionner, il doit d’abord fonctionner avec ceux qui sont les plus proches de nous, avant de pouvoir penser avoir un impact sur le monde qui nous entoure.

 

La plupart d’entre nous ont déjà rencontré des ennemis dans leur vie. Les amis vont et viennent, mais les ennemis s’accumulent avec les années. Rien ne semble plus naturel que de haïr ceux qui nous ont profondément blessés. Pourtant, Jésus a dit: "Aimez vos ennemis."

 

Comment faire pour y arriver? Nous pouvons trouver de l’aide à travers une histoire qui se trouve dans Jérémie 29. Voici le contexte. En 597 av. J.-C., Nebucadnetsar, roi de Babylone, s’était retrouvé pour la deuxième fois avec sa puissante armée aux portes de Jérusalem. Ils étaient déjà venus une première fois en 605 av. J.-C. A ce moment-là, ils avaient emmené Daniel et ses trois amis en exil à Babylone. Huit ans plus tard, ils sont revenus à Jérusalem pour emmener un autre groupe de Juifs en exil. Ce fut une expérience humiliante pour le peuple de Dieu, mais ce fut aussi une punition du Seigneur à cause de leur rébellion. En réalité, ils ont eu ce qu’ils méritaient et ils vont vivre en captivité pendant septante ans dans un pays étranger, gouvernés par des païens qui n’adoraient pas Dieu.

 

Il faut dire que tous les Juifs ne furent pas emmenés à Babylone, et Jérémie fut l’un de ceux qui a été laissé sur place. Dans ce chapitre 29, nous avons une lettre d’encouragement qu’il envoya de Jérusalem au reste des anciens en captivité, aux sacrificateurs, aux prophètes, et à tout le peuple que Nebucadnetsar avait emmenés captifs de Jérusalem à Babylone.

 

Le message de Dieu est inattendu : "Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien" (Jér.29:7). La parole de Dieu est très simple: "Je vous ai envoyés à Babylone dans un but précis. Bien que je sache que vous avez été humiliés, que vous êtes découragés et que vous êtes en colère, ne désespérez pas. Priez pour la prospérité de Babylone."

 

Relisez attentivement cette dernière phrase du verset 7: "Si cette ville prospère, vous prospérerez aussi." Frères et sœurs, voici un message de Dieu pour nous tous ce matin. Il y en a peut-être qui lisent ces mots et qui se retrouvent pris dans une mauvaise situation au travail, à l’école ou à la maison. Quelqu’un vous a fait très mal et tout ce que vous pouvez faire en tant que chrétien, c’est ne pas riposter. Vous avez énormément de difficultés à ne pas développer un esprit d’amertume et de vengeance, même si cet état d’esprit cherche à refaire surface de temps en temps. Vous ne pourriez pas prier pour vos ennemis si votre vie en dépendait, mais Dieu vous dit de le faire quand même. C’est là le point que Jérémie souligne ici.

 

Le mot Shalom, qui signifie "la paix" en hébreu, est utilisé trois fois dans ce verset. En plus de la paix, ce mot signifie "bénédiction, intégrité, plénitude, absence de conflit et prospérité". Voilà un mot qui aura choqué les Juifs en exil. Dieu relie leur bénédiction à la bénédiction des Babyloniens.

 

Cela semblait être une chose impossible à réaliser, parce que les exilés étaient le peuple de Dieu et les Babyloniens étaient des païens. Dieu était en train de leur dire qu’ils étaient mieux à Babylone et que Babylone se portait mieux depuis qu’ils étaient là. En d’autres mots, nous pouvons résumer ce verset de la manière suivante: "Vous avez besoin de Babylone et Babylone a besoin de vous!"

 

Nous pouvons tout de suite imaginer toutes les objections que les Juifs ont pu soulever : "Ces gens sont des païens, ils ont envahi notre pays. Ils ont détruit notre ville, ils ont brûlé le temple que nous avions construit pour adorer Dieu. Ce sont des gens méprisants, des tueurs et des violeurs. Pour quel raison devrions-nous prier pour eux? Ils ne le méritent sûrement pas."

 

Ils avaient tout à fait raison. Les Babyloniens n’étaient pas des gens sympathiques. Vous ne pouvez tout de même pas trouver quelque chose de bon chez un tueur barbare, ça n’existe pas. Pour étendre davantage leur royaume, les Babyloniens agissaient impitoyablement contre tous ceux qui osaient s’opposer à eux. La vie d’un homme pour eux ne valait pas cher, la mort avait encore moins de valeur, et la torture était un moyen d’envoyer un message aux futurs ennemis.

 

Dieu est en train de dire à son peuple, à des gens découragés: "Je sais que vous n’aimez pas être à Babylone, mais cela n’a pas d’importance pour moi. Vous allez rester ici pendant un bon moment, alors installez-vous et profitez du mieux que vous le pouvez. Ne traitez pas les Babyloniens comme ils vous ont traités. Cherchez à les bénir et à être une bénédiction pour eux. Priez pour les Babyloniens, ils ont certainement besoin de prières. Et vous, mon peuple, vous avez besoin de prier pour eux, et si vous priez, je les bénirai. Et en les bénissant, vous serez vous aussi bénis."

 

Rien ne semble plus naturel que de détester ceux qui nous ont maltraités, n’est-ce pas? Mais ici nous apprenons une meilleure façon de réagir envers eux, car ce que le monde enseigne au sujet des relations humaines est faux! Le monde dit : "Rendez-leur la monnaie de leur pièce!" Dieu dit: "Faites du bien à ceux qui vous ont fait du mal." Le monde dit: "Défoulez-vous sur eux!" Dieu dit: "Priez pour eux." Le monde dit: "Ne perdez pas de temps à aimer ceux qui sont méchants." Dieu dit: "Aimez-les quand même."

 

Nous devons prier pour nos ennemis et ils ont besoin de nos prières. Si nous ne prions pas pour nos ennemis, qui le fera? Si nous ne prions pas pour nos ennemis, comment vont-ils changer? Si nous ne prions pas pour nos ennemis, comment pourront-ils être libérés de l’amertume qui les ronge?

 

Chaque fois que nous sommes confrontés à des personnes qui nous maltraitent, nous avons trois options :

 

1. Nous pouvons les haïr avec une haine totale et cela ne mènera nulle part.

 

2. Nous pouvons lutter pour retenir notre colère et cela nous épuisera émotionnellement.

 

3. Nous pouvons prier pour que Dieu les bénisse et cela ouvrira la porte pour que Dieu nous bénisse également.

 

"Aimez vos ennemis", dit Jésus. Facile à dire, difficile à faire, n’est-ce pas? Qu’est-ce que cela signifie aimer les personnes qui ont détruit tout ce qui vous est cher? Comment pouvez-vous prier pour quelqu’un qui vous méprise?  Comment pouvez-vous chercher à faire le bien envers ceux dont vous souhaitez la mort? Pourquoi voudriez-vous prier pour qu’ils prospèrent après ce qu’ils vous ont fait?

 

L’ancien président américain Abraham Lincoln (1809-1865) a dit deux choses intéressantes: "C’est détruire mes ennemis que d’en faire mes amis" et "La perte d’un ennemi ne remplace pas celle d’un ami."

 

Comment devons-nous aimer nos ennemis?

 

Voici sept suggestions qui nous feront avancer dans la bonne direction.

 

1. Saluons nos ennemis

 

Nous négligeons souvent cette étape si simple. Une façon d’aimer nos ennemis consiste à les saluer lorsque nous les rencontrons. Parfois, au lieu de présenter l’autre joue, nous nous détournons pour ne pas avoir à dire bonjour à quelqu’un qui nous a fait mal. Certains d’entre nous sont assez habiles pour regarder dans une autre direction, se cacher dans une pièce ou traverser la rue pour ne pas saluer des personnes qu'ils n’aiment pas. Si nous ne saluons que nos amis, en quoi pouvons-nous dire que nous sommes mieux qu’eux? "Les pécheurs ne se saluent-ils pas?" dit Jésus (Mat.5:46). Une façon d’aimer vos ennemis consiste à les saluer au lieu de les éviter. Souriez-leur, serrez-leur la main et dites bonjour à vos ennemis. C’est un bon premier pas.

 

2. Désarmons nos ennemis

 

C’est ce que vous faites lorsque vous tournez votre tête pour présenter l’autre joue (Mat.5:39) ou lorsque vous faites le deuxième kilomètre avec eux (Mat.5:41).  Vous les désarmez en faisant exactement ce à quoi ils s’attendaient le moins. Vous les désarmez en disant du bien d’eux quand personne ne s’y attend.

 

On a déjà demandé au général Robert E. Lee (1807-1870) ce qu’il pensait d’un collègue officier qui était largement reconnu comme étant l’un de ses plus grands détracteurs. Le général a répondu qu’il pensait que cet homme était un très bon officier. "Mais Général, répondit son interlocuteur assez perplexe, je suppose que vous ne savez pas ce qu’il a dit à propos de vous?" "Oh si je le sais, répondit Lee, mais vous m’avez demandé ce que je pensais de cet homme, et non pas ce que cet homme pensait de moi."

 

3. Faisons du bien à nos ennemis

 

Il est intéressant de voir que lorsque Jésus dit: "Aimez vos ennemis", il ajoute immédiatement à chaque fois: "Faites-leur du bien afin que vous ne manquiez de rien" (Lc.6:27,35). Faire du bien à vos ennemis signifie voir au-delà de votre douleur et au-delà de la méchanceté de l’être humain.

 

Cela signifie les voir en tant que personnes créées à l’image de Dieu, et comprendre qu’il y a quelque chose de tordu à l’intérieur d'eux qui les pousse à faire ce qu’ils font. "Faire le bien" signifie faire ce qui favorisera leur guérison, et ce, malgré la façon dont ils vous ont traité. Vous faites le premier pas. Vous envoyez un e-mail. Vous décrochez le téléphone. Vous établissez le contact. Vous comblez le fossé et vous définissez le rendez-vous.

 

Et s’ils ne répondent pas favorablement? Cela n’a pas d’importance. Nous ne sommes pas responsables de la façon dont les gens nous répondent. Faites le premier pas et laissez le Seigneur s’occuper des résultats.

 

4. Refusons de dire du mal de nos ennemis

 

C'est ce que Jésus voulait dire lorsqu’il a dit: "Bénissez ceux qui vous maudissent" (Lc.6:28). Cela signifie que vous choisissez de ne pas avoir de mauvaises pensées et que vous refusez de dire des paroles mauvaises contre ceux qui vous ont fait du tort. Le livre des Proverbes a beaucoup à dire sur la puissance des mots. Nous y lisons: "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. Quiconque l’aime en mangera les fruits" (Prov.18:21).

 

Chaque fois que nous ouvrons la bouche, il en sort la vie ou la mort.

 

Je suis de plus en plus impressionné par l’idée suivante : dans beaucoup de cas, le pardon n’est pas possible parce que nous n’arrêtons pas de raconter le mal que les autres nous ont fait. Tant que nous parlerons encore et encore de la façon dont les autres nous ont blessés, nous ne trouverons jamais la force de pardonner. À un moment donné, nous devons arrêter de parler et commencer à pardonner. Voici une vérité toute simple: vous pouvez critiquer les Babyloniens ou vous pouvez prier pour eux, mais vous ne pouvez pas faire les deux en même temps.

 

J’ai déjà connu un homme dont la femme avait été critiquée publiquement à plusieurs reprises pour quelque chose qu’elle avait écrit dans une chronique d’un journal. Quand j’ai demandé comment elle s’en sortait, il a répondu: "Elle a fait vœu de silence." Elle ne voulait pas répondre à ces critiques, parce qu’elle savait que rien de ce qu’elle dirait ne pourrait les satisfaire et elle ne commenterait pas leurs critiques pour son bien à elle.

 

Certains d’entre nous ont peut-être besoin de faire vœu de silence pour pouvoir laisser partir l’amertume et poursuivre leur vie.

 

5. Remercions Dieu pour nos ennemis

 

Si vous croyez que Dieu a contrôle de toutes choses, vous devez croire que vos ennemis vous sont envoyés pour servir le plan de Dieu avec son approbation. Si Satan ne pouvait pas tenter Job sans la permission de Dieu (Job 1:12), et si Satan ne pouvait pas passer les apôtres au crible sans la permission de Jésus (Lc.22:31), vos ennemis ne peuvent pas vous tourmenter sans l’autorisation de Dieu.

 

Je crois que Dieu place sur notre chemin chaque personne dont nous avons besoin pour nous aider à progresser dans notre vie spirituelle. Il enverra un Saül, un David, un Esaü, un Daniel, un Absalom, une Esther, un Judas, un Barnabas et un Timothée. Dieu utilise chacun pour nous apprendre quelque chose et pour nous amener à ressembler davantage à Jésus.

 

Derrière votre ennemi se trouve la main de Dieu. Dieu ne le permettrait jamais s’il n’avait pas l’intention qu’il en sorte quelque chose de bon pour vous. Nous devrions prendre une photo de notre ennemi, la coller sur la porte de notre réfrigérateur et remercier Dieu pour cet ennemi chaque fois que nous regardons sa photo.

 

6. Prions pour nos ennemis

 

Lorsque le pasteur allemand Martin Niemoller (1862-1984) a été arrêté par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale, il priait tous les jours depuis sa cellule de prison pour ses ravisseurs. Les autres prisonniers lui ont demandé pourquoi il priait pour ceux qui étaient ses ennemis. Il leur répondit: "Connaissez-vous quelqu’un qui a plus besoin de vos prières que vos ennemis?"

 

Que se passe-t-il si vous détestez la personne pour laquelle vous priez? Dites-le au Seigneur. Il ne sera pas surpris. Ensuite, dites quelque chose qui ressemble à ceci: "Seigneur, je déteste cette personne, mais tu le sais déjà. Je te demande d’aimer cette personne à travers moi parce que je ne peux pas le faire par moi-même. Je te demande de me donner cet amour que je n’ai pas et que je ne peux pas produire par moi-même." Dieu ne se détournera pas de vous lorsque vous viendrez devant lui avec un cœur honnête, en reconnaissant que vous avez besoin que son amour coule en vous.

 

7. Demandons à Dieu de bénir nos ennemis

 

Voici un moyen simple de le faire. Face à quelqu’un qui vous a maltraité, demandez à Dieu de faire pour lui ce que vous voulez qu’il fasse pour vous (Mat.7:12). Cherchez pour eux la bénédiction que vous voulez que Dieu vous accorde. Dites-vous: "Plus la douleur est grande, plus le potentiel de bénédiction sera grand si je pardonne avec un cœur sincère."

 

Permettez-moi de dire un dernier mot: votre ennemi est un cadeau de Dieu pour vous. En disant cela, je ne cherche pas à excuser le mal ou à vous encourager à tolérer les mauvais traitements. Cela n’annule pas le besoin de punition lorsqu’un crime a été commis, mais c’est comprendre exactement ce que Joseph voulait dire lorsqu’il a dit à ses frères: "Vous aviez médité de me faire du mal, mais Dieu l’a changé en bien" (Gen.50:20a).

 

Nos ennemis nous humilient, ils nous gardent à genoux, ils révèlent notre faiblesse et ils mettent en lumière notre besoin désespéré de Dieu. Tout comme David avait besoin du roi Saül pour le poursuivre, le persécuter et tenter à plusieurs reprises de le tuer, nous avons besoin d’accepter les ennemis que Dieu nous envoie. Si nous n’avions pas besoin d’ennemis, Dieu ne les enverrait pas.

 

Par conséquent, nous remercions Dieu qui connaît ce dont nous avons besoin mieux que nous-mêmes, et nous aimons nos ennemis du mieux que nous pouvons. Souvent, Dieu suscite un ennemi pour voir si nous voulons vraiment être comme Jésus, et il maintiendra nos ennemis en vie aussi longtemps que nous en aurons besoin.

 

Jésus avait des ennemis. Ils l’ont tué, et pourtant, il les a aimés quand même. Voulez-vous ressembler à Jésus?

 

En 1957, le Docteur Martin Luther King, Jr. a prêché un sermon dont le titre était: "Aimez vos ennemis." A la fin de son sermon, il a dit qu’il y a eu une croix qui avait été plantée autrefois sur une petite colline et que sur cette croix fut sacrifiée la personne la plus influente qui soit jamais venue au monde.

 

L’apôtre Paul a écrit: "Nous étions les ennemis de Dieu, mais il nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils" (Rom.5:10).

 

A travers la croix du Christ, l’amour de Dieu a pénétré le cœur des hommes. Nous savons maintenant à quoi ressemble l’amour dans un monde rempli de haine, de méfiance, d’amertume, de douleur, de maltraitance et d’abus de toutes sortes.

 

C’est ce qu’a dit l’auteur de ce cantique: "Regardez sa tête, ses mains et ses pieds. Nous y retrouvons la tristesse et l’amour, et pourtant les épines sur sa tête forment une couronne plus belle encore que toutes celles que les rois de la terre ont pu jamais porter. Elle est tellement riche et glorieuse."

 

C’est un message de Dieu: l’amour est la seule façon de se rendre au paradis et la seule façon de vivre sur terre. Si nous croyons en Jésus, si nous sommes nés de nouveau, nous sommes capables de dire à nos ennemis: "Je vous aime et je préférerais mourir que de vous haïr."

 

Mosab Hassan Youssef a raison. Seul Jésus a dit: "Aimez vos ennemis" et seul celui qui a l’Esprit de Christ peut être en mesure d’aimer ses ennemis. Frères et sœurs, c’est maintenant à notre tour d’agir en tant qu’enfants de Dieu comme Jésus nous le demande.

 

Prions.

 

Père céleste, certains d’entre nous ont désespérément besoin de ce message ce matin, et nous allons tous en avoir besoin bientôt, parce que nous vivons dans un monde brisé et désemparé. Accorde-nous la grâce d’aimer nos ennemis, parce que nous sommes incapables d’y arriver sans toi." Que nous puissions prier en disant que là où il y a de la haine, nous allons semer de l’amour. Au nom de Jésus. Amen.