JONAS, UN HOMME
VIVANT UNE SITUATION DESESPERE
(Jonas chapitre 2)
(Prêché à Glain, le 8 juillet 2018) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa
TROISIEME PARTIE
INTRODUCTION
L'histoire de Jonas est simple. Jonas, un prophète de Dieu, a fui son Père céleste. Dieu a poursuivi son enfant en provoquant une tempête. La tempête, bien sûr, va obliger Jonas à reconsidérer le chemin qu’il avait choisi. Les quatre chapitres racontent les jours difficiles qu’il a vécus. En repensant à ces événements, il confessa qu'il s’est senti abandonné par Dieu. J’ai dit : "Je suis chassé loin de ton regard!" (Tu m’avais chassé loin de toi) (Jon.2:4).
Nous avons tendance à penser que pendant les périodes de crise, Dieu s’est éloigné ou s’est retiré de nous. Parfois, nous interprétons même son silence comme étant de l’indifférence à notre égard. Jonas nous rappelle que la présence de Dieu nous permet de supporter les épreuves auxquelles nous sommes confrontés, même celles que nous créons parce que nous avons désobéi.
Leonard Sweet raconte une coutume tribale inhabituelle qui décrit la présence de Dieu durant nos heures les plus sombres. "Une tribu d'Amérindiens avait une pratique unique pour former de jeunes guerriers : lors du treizième anniversaire d'un garçon, on plaçait celui-ci dans la forêt pour passer toute la nuit seul, alors que jusque-là il avait toujours bénéficié de la sécurité de sa famille et de sa tribu. Mais la nuit de ses treize ans, on lui bandait les yeux et on l’amenait à des kilomètres de distance de sa tribu. Quand il enlevait son bandeau, il se retrouvait au milieu d’une forêt, laissé seul avec lui-même toute la nuit.
Chaque fois qu’une brindille cassait, le jeune garçon s’imaginait qu’il y avait un animal sauvage prêt à bondir sur lui. Chaque fois qu’un animal hurlait, il imaginait un loup qui sortait de sa tanière pour aller chasser. C'était une nuit terrible pour la majorité des jeunes qui passaient ce genre d’épreuve.
Après avoir passé la nuit dehors, ce qui lui avait semblé être une éternité, il vit les premiers rayons de soleil pénétrer à l’intérieur de la forêt. Regardant autour de lui, le garçon vit des fleurs, des arbres et les contours du chemin par lequel il était arrivé, puis, à son grand étonnement, il distingua la silhouette d'un homme debout à quelques mètres de lui, tenant un arc dans une main et quelques flèches dans l’autre. C’était le père du garçon qui avait veillé sur lui toute la nuit. Le père n’avait jamais quitté des yeux le garçon" (Leonard Sweet, "Soul Salsa", pages 23-24).
Il en est de même avec Dieu. Nous ne le voyons pas, mais il est toujours à nos côtés. Il était aussi avec Jonas dans le poisson.
Une fois que nous prenons conscience de notre besoin de renouveler notre premier amour et de revenir à Dieu, nous devons alors passer à l’étape suivante. A travers l’expérience de Jonas, nous voyons les moyens et les étapes que Dieu prend pour nous ramener à lui.
I. L'EMPRISONNEMENT DE JONAS (2:1)
Il est écrit: "Le Seigneur envoya un grand poisson qui avala Jonas. Durant trois jours et trois nuits, Jonas demeura dans le ventre du poisson."
Il y a eu beaucoup de discussions sur la nature de ce poisson. Était-ce une baleine, un gros requin ou un gros poisson? Comme de nombreux faits bibliques, nous obtiendrons la réponse précise à cette question au paradis. En fait, ce qui compte pour nous, ce n’est pas la sorte de poisson, mais plutôt le rôle qu’il a joué dans la vie de Jonas. Certains voient ce poisson simplement comme le jugement de Dieu sur Jonas, cependant nous devrions plutôt voir Dieu qui, dans sa grâce, va utiliser un poisson pour corriger Jonas.
Le poisson représente beaucoup plus qu’un instrument que Dieu a utilisé pour corriger son enfant. Le poisson représente le moyen que Dieu a utilisé pour protéger Jonas, parce que Dieu avait l’intention d’utiliser Jonas pour un appel particulier. Nous pouvons imaginer que les trois jours et les trois nuits dans le ventre du poisson devaient être extrêmement difficiles et douloureux pour Jonas, mais Dieu n’avait aucunement l’intention de le tuer. Si Dieu avait voulu faire mourir Jonas, il l’aurait laissé continuer à nager en plein milieu de l’océan et aurait envoyé un requin pour en finir avec lui! Bien que Dieu voulût briser l’esprit de désobéissance de Jonas, il n’en avait pas encore fini avec lui.
II- JONAS COMMENCE A PRIER
Il est écrit que "Jonas, dans le ventre du poisson, pria l’Éternel, son Dieu" (2:1). Alors qu’il est à l’intérieur du poisson, il compose une belle prière ayant la forme d’un psaume.
D'abord, Jonas s’adresse à Dieu pour obtenir de l’aide
Il dit: "Dans ma détresse, ou du fond de ma tombe, j’ai invoqué l’Éternel, et il m’a exaucé. Du sein du séjour des morts j’ai crié, et tu as entendu ma voix" (v.2). Il n’est pas en train de se vanter ici. Il sait que si Dieu ne le sauve pas, il ne sortira jamais vivant du grand poisson.
Deuxièmement, Jonas confesse que c’est Dieu l'a mis là où il est
Il dit: "Tu m’as jeté dans l’abîme, dans le cœur de la mer (au plus profond de l’eau)" (v.3). Remarquez ici que Jonas ne blâme personne. Il ne blâme pas les marins de l’avoir jeté dans l’abîme, il ne blâme pas la tempête ou le grand poisson. Il est clair pour lui que derrière tout cela, c’est-à-dire le navire, la tempête, le tirage au sort, la mer déchaînée et le grand poisson, il y a le Seigneur de l'univers. Jonas s’incline devant Dieu et dit: "Je suis ici parce que tu m’as mis ici."
C’est déjà une grande progression spirituelle que celle d’arrêter de blâmer les autres pour nos problèmes. Jonas sait qu’il est le seul responsable et qu’il doit, lui seul, répondre au Seigneur.
Troisièmement, Jonas a l’impression qu’il va mourir dans le grand poisson
Il dit: "Les eaux m’ont couvert jusqu’à m’ôter la vie (l’eau m’arrive à la gorge). L’abîme m’a enveloppé (la mer me submergeait), les algues s’enroulaient autour de ma tête" (v.5). Il n’y avait pas d’autre moyen pour lui de s’en sortir à moins que le Seigneur n’intervienne. Si Dieu n’intervenait pas, il finirait par servir de repas au gros poisson.
Quatrièmement, Jonas se souvient que le Seigneur est son seul espoir
Il dit: "Quand mon âme était abattue au dedans de moi, je me suis souvenu de l'Éternel" (v.7a). Finalement, Jonas agit comme un vrai chrétien. Après avoir fui, après avoir désobéi, après avoir vécu pour lui-même et après avoir montré son indifférence envers les perdus, Jonas porte toute son attention vers Dieu.
Frères et sœurs, Dieu fera tout ce qu'il faut pour nous amener là où il occupera la première place dans notre vie. Si nous lui appartenons, vous pouvez être certains que rien ne pourra l’arrêter pour y arriver. Il peut vous faire traverser une dure épreuve. Il peut employer la maladie, la perte d’un être cher, la perte d’un emploi ou encore un grand chagrin. Jonas dit: "Quand mon âme était abattue au-dedans de moi, je me suis souvenu de l'Éternel" (v.7a). En d’autres mots: "A travers ce que tu m’as fait vivre, j’ai compris, tu as toute mon attention."
Tout ce que Dieu fait pour nous amener à nous soumettre à sa volonté est bon pour notre croissance spirituelle. Jonas dit: "Seigneur, je te fuis depuis longtemps et maintenant tu as toute mon attention."
Cinquièmement, il promet de servir le Seigneur
"Pour moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri d’actions de grâces, j’accomplirai les vœux que j’ai faits" (v.9). Vous pouvez voir sa progression spirituelle qui est frappante dans ce psaume qu’il a composé. Premièrement, il reconnaît que Dieu l’a placé là où il est, ensuite il accepte la discipline de Dieu, même si c’est la mort. Troisièmement, il réalise que le Seigneur est son seul espoir. Quatrièmement, il se souvient finalement du Seigneur, alors et seulement alors, il fait la promesse de servir le Seigneur.
Au verset 10, il arrive à la conclusion suivante: "Le salut vient du Seigneur!" C'est souvent la leçon la plus difficile à apprendre pour chacun de nous : le salut commence avec Dieu et il finit avec Dieu. Certains luttent toute leur vie pour apprendre cette leçon. La plupart d’entre nous l’ont appris tout au long de leur vie, et certains ne l’apprendront jamais. Il n’y pas de salut, pas de délivrance et pas d’amélioration possible dans nos vies tant et aussi longtemps que nous ne réalisons pas que si Dieu ne nous sauve pas, nous ne serons jamais sauvés.
III- UN SANCTUAIRE PRIVE AVEC LE SEIGNEUR (v.2)
"Alors qu’il se trouve à l’intérieur du poisson", nous lisons "qu’il adressa une prière au Seigneur". L’intérieur du poisson était devenu un sanctuaire pour Jonas.
Frères et sœurs, qu’est-ce qu’un sanctuaire? Qu’est-ce qui fait qu’une salle d’Eglise ou même le ventre d’un poisson soit un sanctuaire? C’est parce que vous y rencontrez Dieu. Un sanctuaire, c’est un endroit qui devient sacré parce qu’on y ressent la présence de Dieu.
Et nous pouvons savoir que nous avons rencontré Dieu quand il a toute notre attention. Quand c’est le cas, tout diminue à nos yeux, et la connaissance du Seigneur grandit davantage dans notre vie. Tout le reste ne devient que pure distraction. Et lorsque nous entrons dans sa présence, nous en ressortons tout à fait différents.
Remarquez ce qui est arrivé à l'intérieur de ce poisson :
À l'intérieur du poisson, Jonas a reconnu sa totale dépendance envers Dieu. Écoutez le désespoir qu’il exprime au verset 2: "J'ai crié vers toi Seigneur." Au verset 4, il dit: "Déjà, je me disais : me voilà chassé loin de toi." Finalement au verset 8, Dieu a dépouillé le prophète rebelle de son orgueil et de ses préjugés. Il dit : "Au moment où la vie me quittait, j’ai pensé à toi Seigneur." Quand il avait perdu tout espoir, le Seigneur est intervenu et l’a sauvé. Dieu a enlevé toutes les distractions spirituelles qui devaient être ôtées chez Jonas.
C'est l’avantage que nous retirons d’être dans le ventre d’un grand poisson. Nous n’avons pas le choix de réfléchir à ce qui compte le plus. La plupart d’entre nous grandiraient davantage si nous passions quelques jours dans le ventre d’un poisson, ou du moins dans un endroit sans télévision, sans radio ou sans Internet. Dans l’obscurité du ventre d’un poisson, Jonas a réalisé la folie de lutter contre Dieu. Comme l’a dit un sage : "Vos bras sont trop courts pour boxer avec Dieu. Il va gagner à chaque fois."
A l’intérieur du poisson, Jonas s'est soumis sans réserve à Dieu. Il se retrouve seul avec Dieu, loin de toute tentation et de tout ce qui n’est pas de Dieu. C’est la voix de Dieu qui est devenue puissante et claire pour lui. Il dit au verset 9: "Mais moi, je chanterai ma reconnaissance, je t’offrirai un sacrifice, je tiendrai les promesses que je t’ai faites. Oui, c’est toi, Seigneur, qui me sauves!"
Si vous vous êtes éloigné de Dieu, et que vous sentez le besoin de renouveler votre foi, prenez alors un temps tout seul avec lui. Trouvez un endroit pour vous trouver seul à seul avec Dieu. Vous n’avez pas besoin de vivre une situation dramatique comme ce fut le cas pour Jonas, vous avez juste besoin d’être seul avec Dieu.
IV- QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE DEROULEMENT DU VOYAGE DE JONAS JUSQU’A MAINTENANT
Récapitulons ce que nous venons d’entendre avec quelques observations sur le déroulement du voyage de Jonas jusqu’à maintenant.
1. Bien qu'il fût un prophète, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pris un temps pour parler honnêtement avec Dieu
C'est incroyable et en même temps effrayant de constater à quel point il est facile, pour des gens qui fréquentent l’église régulièrement, de vivre toute leur vie sans parler à Dieu. Pourquoi pensez-vous que Jonas a prié dans le grand poisson? Parce qu’il n’avait rien d’autre à faire.
Sans les distractions régulières de la vie, Jonas a pu se concentrer sur le Seigneur. Il est déjà arrivé que des gens me disent: "Pourquoi Dieu ne me parle-t-il pas?" Sur ce, je leur ai répondu: "Il vous parle tout le temps, mais vous ne vous arrêtez pas assez longtemps pour l’écouter."
Trop souvent, tout ce que nous devons accomplir au cours d’une journée, la pression que nous subissons pour que les choses soient faites avant leur temps et les exigences demandées pour atteindre nos objectifs, tout cela nous empêche d’entendre la petite voix du Seigneur. Mais Dieu sait comment nous parler. Et il sait certainement comment attirer notre attention.
C'est une bonne chose d’être désespéré si le désespoir vous amène à tourner votre cœur vers le Seigneur. Je peux imaginer des choses qui sont pires encore que d’être dans le ventre d'un grand poisson pendant trois jours et trois nuits. Mais il vaut mieux être dans le ventre du poisson et pouvoir parler à Dieu que d’être sur la terre ferme en train de se vanter de nos grands projets.
Vous ne pouvez faire autre chose que de prier à l’intérieur du grand poisson, parce que si Dieu ne fait pas quelque chose, vous allez mourir.
Frères et sœurs, vous pouvez avoir des ennuis n’importe où, que vous soyez dans le ventre d’un grand poisson ou dans une suite de luxe dans un hôtel de grande renommée : un tremblement de terre peut frapper à l’improviste, une tornade peut se former rapidement, une voiture peut dévier de la route, une catastrophe peut survenir à tout moment et tout cela peut vous être fatal.
Vous pouvez être en train de chanter une chanson et faire un AVC quelques instants après. Cela arrive tous les jours. Personne n’est à l’abri de connaître des problèmes, et il n’y a aucun endroit sur la terre où vous pouvez dire que vous êtes vraiment à l’abri de vivre des chagrins et des déceptions, de tomber malade, d’être en danger de mort ou même de mourir.
2. Nous avons vu que Dieu a dû arrêter Jonas sur le chemin sur lequel il marchait pour attirer son attention
Au chapitre 1, Jonas agit et continue d’agir à sa guise. Au chapitre 2, Jonas prie et les choses commencent à aller mieux. Notre plus grand problème est souvent de prendre le temps de ralentir pour entendre la voix de Dieu.
3. Nous avons vu que Dieu est toujours prêt à délivrer son enfant de situations impossibles
Être pris au piège dans un grand poisson pendant trois jours et trois nuits est une situation impossible. Même après que Jonas a compris ce que Dieu attendait de lui, il est toujours dans le poisson. Il ne s’en sortira jamais tout seul. Alors Dieu va agir de façon spectaculaire pour le délivrer. Regardez ce qui est écrit au verset 10 du chapitre 2 : "L’Éternel parla au poisson, et le poisson vomit Jonas sur la terre."
Certains d’entre vous ont entendu parler de "vomi qui sort comme un projectile", c’est ce que le mot hébreu signifie ici. C’est l’image du bébé qui régurgite. Un moment, Jonas est coincé dans le ventre du poisson, la seconde suivante, il vole dans les airs pour finalement atterrir sur le rivage recouvert d’un cocktail de crevettes.
Tout cela visait à lui enseigner et à nous enseigner que le salut vient de Dieu.
La famine finit toujours par arriver
Dans Luc 15:11-31, Jésus a raconté une parabole qui correspond à l’histoire de Jonas. Il dit: "Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant une vie tumultueuse." Tout a bien marché pour lui jusqu’à ce que le temps de famine arrive.
Au fait, vous pouvez le noter: la famine arrive toujours tôt ou tard. Vous pouvez vous amuser, dépenser votre argent et vivre comme vous le souhaitez. Vous pouvez mettre de côté toute forme de retenue, mais la famine finit toujours par arriver. Lorsque l’argent est épuisé, vous découvrez que vos soi-disant amis ne répondront pas à vos appels téléphoniques. Ils étaient heureux de faire la fête avec vous quand vous aviez de l’argent dans vos poches et une carte de crédit pour couvrir tout le reste, mais lorsque le robinet est fermé, vous constatez que vos copains qui faisaient la fête avec vous ont disparu soudainement.
Maintenant, il nourrit les cochons, espérant récupérer ce qui tombe du seau qui déborde. Jésus dit que lorsque le jeune homme se mit à réfléchir sur sa situation, c’est-à-dire qu’il est revenu à la raison, il s’est dit: "Tous les ouvriers de mon père ont plus de nourriture qu’ils n’en peuvent manger... Je vais partir pour retourner chez mon père et je lui dirai: Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme tu le veux. Il partit alors pour retourner chez son père."
Il a commencé à entreprendre le long et difficile voyage vers la maison, honteux et embarrassé de ce qu’il avait fait, se demandant comment son père réagirait.
Est-ce que vous savez qu’il est possible que les gens du village se soient moqués du père, en lui disant: "Réveille-toi mon vieux. Ton fils est parti pour toujours. Arrête de perdre ton temps à l’attendre. Laisse tomber."
Mais le père n’a jamais perdu espoir que son fils revienne à la maison. Jour après jour, il attendait, observait et espérait un signe que son fils rentrerait à la maison.
Le fils n’avait pas besoin de s’inquiéter. Jésus dit: "Tandis qu’il était encore assez loin de la maison, son père le vit et en eut profondément pitié." Il ne s’est pas dit: "Je vais attendre qu’il arrive et je vais lui parler dans le blanc des yeux." Jésus dit: "Le père courut à sa rencontre, le serra contre lui et l’embrassa. Il n’en pouvait plus d’attendre, il voulait tellement revoir son fils."
Après que le père l’eut serré dans ses bras et qu’il l’eut embrassé, le fils lui dit: "Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils." C’était là le discours qu’il avait déjà répété dans sa tête. Il allait continuer de parler pour dire: "Traite-moi comme l’un de tes ouvriers", mais le père ne le laissa pas continuer.
Pourquoi? Parce qu’un fils demeure toujours un fils, à moins qu’il renie son père. Qu’un fils soit à la maison, au loin, dans une porcherie ou sur le chemin du retour, celui-ci demeure toujours un fils.
Voilà pourquoi le père a dit à ses serviteurs: "Dépêchez-vous d’apporter la plus belle robe et mettez-la-lui. Passez-lui une bague au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau engraissé et tuez-le. Faisons un joyeux repas, car mon fils qui s’était éloigné de la maison est revenu. Il était mort et il est revenu à la vie."
Chers amis, j’ai de bonnes nouvelles pour vous. Les lumières sont toujours allumées dans la maison du Père, et la porte est toujours ouverte. Le Père attend que ses fils et ses filles prodigues reviennent à la maison. Il ne dit pas: "Nettoie-toi d’abord." Il dit seulement: "Viens à la maison. Nous avons hâte de te revoir."
Il ne dit pas: "Prouve-moi que tu es digne que je t’accepte", parce que personne n’est digne de recevoir l’amour du Père. Il dit juste: "Si tu es fatigué de vivre dans le monde, si tu es fatigué de fuir, si tu es prêt à revenir à la maison, les portes sont toujours ouvertes pour toi."
Frères et sœurs, qu’est-ce qui est le plus difficile à faire pour revenir à la maison? C'est le premier pas. Oh, comme il est difficile de faire ce premier pas pour revenir vers Dieu, n’est-ce pas? Les enfants prodigues craignent de faire ce premier pas parce qu’ils ont peur de ce qui les attend lorsqu’ils arriveront à la maison. Et s’il n'y avait personne pour me recevoir, et si personne n’était content de me revoir, et si on m’accueillait en me jugeant?, se disent-ils.
Si vous pensez ainsi, c’est parce que vous n’avez pas encore saisi que Jésus a ouvert la voie à tous les hommes en mourant sur la croix. Sa mort est si grandiose et sa résurrection si complète que rien ne peut être ajouté à la valeur de ce que le Christ a fait pour nous il y a plus de 2000 ans. C'est pourquoi lorsque Jésus lui-même a fait référence à sa résurrection, il l’a appelée "le signe du prophète Jonas" (Mat.12:40): "Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre." Comme Dieu a fait sortir Jonas du grand poisson, de même il a fait sortir Jésus du royaume des morts.
Jonas et Jésus
L’histoire de Jonas nous montre Jésus, et l’histoire de Jésus nous montre jusqu’où Dieu a agi en faveur des pécheurs coupables. Il a envoyé son Fils à l’endroit le plus bas de la terre, c’est-à-dire à la croix du Calvaire, l’emblème de la souffrance et de la honte. Et de cette honte, il en a fait ressortir notre salut.
Frères et sœurs, la porte du ciel est maintenant ouverte. Tous les Jonas du monde peuvent maintenant se repentir et rétablir leur relation avec Dieu. Parfois, nous chantons "Oh quelle grâce il a fallu, pour que moi, pauvre humain, je sois héritier du salut de la gloire sans fin". Je me demande si nous ne devrions pas changer quelques mots pour obtenir le plein impact de ce cantique :
"Oh quelle grâce il a fallu, pour qu’un pauvre misérable comme moi soit sauvé. Autrefois j’étais perdu, mais maintenant Dieu m’a trouvé. Autrefois j’étais aveugle, maintenant je vois."
La grâce de Dieu n’est pas seulement une source de salut pour tous ceux qui se repentent, mais elle est un véritable scandale pour ceux qui ont une trop haute opinion d’eux-mêmes! Et pourtant dans sa grâce, Dieu accueille dans le paradis non seulement les pires pécheurs, mais il ouvre même une porte aux personnes super-religieuses qui veulent bien se repentir.
Et pour le rebelle qui aujourd’hui se sent seul et oublié parce qu’il subit les conséquences de son péché, la grâce de Dieu lui tend la main et dit: "Jésus a payé le prix. Quand tu es prêt, tu peux rentrer à la maison."
Prions
Père, nous te remercions de ne pas exiger que nous soyons parfaits pour nous écouter ou pour nous sauver, car si c’était le cas, qui d’entre nous serait qualifié? Nous te remercions de ne pas exiger que nous réparions toutes nos erreurs idiotes du passé, parce que nous n’y arriverions pas si tu nous le demandais. Tout ce que nous avons à faire, c’est de retourner à la maison.
Seigneur Jésus, tu es l’ami des pécheurs. Nous sommes si heureux parce que tu es l’ami et nous sommes les pécheurs. Merci, Seigneur, pour cette histoire, parce que si tu as accordé une seconde chance à Jonas, il y a de l'espoir pour nous tous.
Seigneur, accorde-nous la grâce de venir à toi et le courage de faire le premier pas. C’est au nom de Jésus que je t’ai prié. Amen.