LA PRIERE INEFFICACE DU CHRETIEN
(Prêché à Glain, le12 août 2018 par Guy Defeldre)
Je voudrais commencer par vous lire deux citations.
La première citation est la suivante : "La prière est un acte
d'adoration. Prier Dieu, c'est penser à Lui, c'est se rapprocher de
Lui, c'est se mettre en communication avec Lui."
La seconde citation est de Claude de Saint Martin : "La prière est pour l'Esprit ce que la respiration est pour le corps."
Si effectivement le thème du message de ce matin est la prière, le sujet est : La prière inefficace du chrétien.
Longtemps je me suis posé cette question : "Pourquoi la prière du chrétien, ou plutôt, pourquoi ma prière est-elle inefficace?"
Je suis tombé 'par hasard' sur un texte traitant de ce sujet et je m'en
suis librement inspiré. J'ai longuement travaillé ce texte, vous pouvez
me croire, je l'ai tourné et retourné dans tous les sens, parce que je
ne voulais pas vous transmettre ce texte tel quel. J’espère que, tout
comme moi, ce thème vous intéressera.
Ce message n'est pas facile parce que, en filigrane, il nous parle, une
fois de plus, de sanctification sans laquelle nul ne verra Dieu.
Tout au long de ce message, six points différents seront développés.
Pourquoi ma prière est-elle inefficace?
Je suis à peu près certain que vous vous êtes déjà posé cette question
et que, tout comme moi, vous aimeriez avoir une réponse. À tout le
moins, vous espérez être un peu éclairés sur le sujet.
Prenons ensemble l'épître de Jacques où il nous parle de la prière et,
si j'ose dire, où il n'y va pas avec le dos de la cuillère. En effet,
Jacques ne mâche pas ses mots quand il dit : "Vous convoitez, et vous
ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas
obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez
pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez
pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos
passions" (Jac.4:2-3).
Maintenant, dans un langage plus courant, voyons ce que nous dit ce
même passage dans la version du Semeur : "Vous convoitez beaucoup de
choses, mais vos désirs restent insatisfaits. Vous êtes meurtriers,
vous vous consumez en jalousie, et vous ne pouvez rien obtenir. Vous
bataillez et vous vous disputez. Vous n'avez pas ce que vous désirez
parce que vous ne demandez pas à Dieu. Ou bien, quand vous demandez,
vous ne recevez pas, car vous demandez avec de mauvais motifs : vous
voulez que l'objet de vos demandes serve à votre propre plaisir. Peuple
adultère que vous êtes! Ne savez-vous pas qu'aimer le monde, c'est haïr
Dieu. Si donc quelqu'un veut être l'ami du monde, il se fait l'ennemi
de Dieu. Prenez-vous pour des paroles en l'air ce que déclare
l'Ecriture? - Dieu ne tolère aucun rival de l'Esprit qu'il a fait
habiter en nous, mais bien plus grande est la grâce qu'il nous
accorde.- Voici donc ce que déclare l'Ecriture: Dieu s'oppose aux
orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles. Soumettez-vous donc
à Dieu, résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de
Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et
purifiez votre cœur, vous qui avez le cœur partagé " (Jac.4:2-8).
Il y a des moments où on se demande si certains passages de l'Écriture
sont bien destinés à des enfants de Dieu, tant le contenu met en
évidence des points que l'on ne devrait pas trouver chez le croyant
fidèle.
N'est-ce pas le cas aujourd'hui? Sommes-nous vraiment concernés par un
tel étalage de mauvais comportements? Est-ce que vous vous
reconnaissez? Est-ce que je me reconnais dans ce texte?
Cette épître est bel et bien destinée aux croyants que nous sommes.
"Mes frères", c'est ainsi que Jacques s'adresse aux personnes qui
liront sa lettre et il utilisera une douzaine de fois ces mots "Mes
frères". Cela ne laisse donc aucun doute : c'est bien à l'Église de
Jésus-Christ qu'il s'adresse. C'est à vous et, malheureusement, c'est
bien à moi qu'il s'adresse.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais des accusations telles que
"Vous convoitez, vous êtes des meurtriers, vous vous consumez en
jalousie, vous vous bataillez et vous vous disputez, vous demandez avec
de mauvais motifs", et j'en passe et des meilleures, eh bien moi, ça ne
me fait pas plaisir d’entendre ces choses. Et pourtant, ne nous
reconnaissons-nous pas dans cette description? Et, j’ose le dire, si
nous ne nous reconnaissons pas, c'est que peut-être nous ne sommes que
des hypocrites!
Si vous n'êtes toujours pas convaincus que cette épître s'adresse bien
aux enfants de Dieu, aux croyants que nous sommes, c'est-à-dire aux
membres du corps de Christ, le verset cinq va mettre les points sur les
"i", afin qu'il n'y ait aucun doute que Jacques s'adresse bien à des
chrétiens. Écoutez ceci : "C'est avec jalousie que Dieu chérit L’Esprit
qu'il a fait habiter en nous" (Jac.4:5).
Sachant que l'Esprit de Dieu ne peut habiter que dans ceux qui ont
donné leur vie à Christ, nous devons faire amende honorable et
reconnaître que Dieu veut nous dire quelque chose de particulier en ce
qui concerne le domaine de la prière.
Nombreuses sont les prières qui n'ont jamais été exaucées. Certes, Dieu
reste souverain, mais cette réponse ne saurait être la seule
acceptable, puisque l'apôtre Pierre nous dit qu'il peut y avoir des
obstacles à nos prières : "Agissez ainsi, afin que rien ne vienne faire
obstacle à vos prières" (1Pi.3:7). C’est donc qu’il peut y avoir des
obstacles à nos prières.
Saint Martin a dit : "La prière est la respiration de l'âme." Puisqu'il
en est ainsi, nous devons nous rendre compte que divers facteurs
peuvent gêner cette "respiration" et provoquer des troubles
suffisamment graves pour que la prière ne produise aucun effet.
"La prière inefficace du chrétien" est sans doute une des causes
principales de la tiédeur du chrétien, de son manque de persévérance
dans ce domaine et, finalement, de l'abandon de la foi.
L'apôtre Jacques, conduit par le Saint-Esprit, va donc mettre en
lumière tout ce qui pourrait faire obstacle à nos prières. Une fois de
plus, ma place est au milieu de vous pour recevoir les instructions de
la Parole de Dieu.
Le premier point que je voudrais aborder, c'est d'abord :
1. La convoitise
"Vous convoitez", nous dit l'apôtre Jacques. C'est une constatation,
c'est un fait : vous convoitez. C'est une attitude qui nous ramène aux
dix commandements: "Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain;
tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni
sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à
ton prochain" (Ex.20:17).
Si certaines de ces convoitises semblent ne plus nous concerner, je
pense principalement à l’âne et au bœuf, nous pourrions quand même
convoiter certains biens de ce monde, des biens qui ne nous
appartiennent pas et que nous voulons absolument posséder.
J’ai bien dû trouver un exemple et j’ai pris pour exemple le dernier
modèle de l’iPhone. Vouloir à tout prix le posséder, c'est de la
convoitise. Je ne vise personne concernant l’iPhone, croyez-moi, si je
devais viser quelqu’un ce serait moi!
Et si nous ne sommes pas branchés sur la nouvelle technologie, il y a
tant de domaines où nous sommes tentés. Qui de nous n'a jamais envié la
voiture luxueuse de son voisin ou sa superbe villa? les biens de ce
monde sont tellement attirants pour les humains que nous sommes.
Pour cette raison (la convoitise), l'apôtre parle sans ménagement à son
auditoire: "Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l'amour du
monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde
se rend ennemi de Dieu. Prenez-vous pour des paroles en l'air ce que
déclare l'Ecriture?- Dieu ne tolère aucun rival de l'Esprit qu'il
a fait habiter en nous..."
Ne pourrait-on pas comprendre ce passage "l'amour du monde est inimitié contre Dieu", comme ceci :
Si nous désirons faire partie du monde, si nous voulons être acceptés
par le monde, si nous voulons être reconnus par le monde, fatalement
nous ne pouvons pas rester amis de Dieu. Tôt ou tard, nous
abandonnerons le Seigneur, car le monde a ses convoitises que l'amour
de Dieu ne peut accepter.
L'amour du monde, c'est le mensonge, ce sont les faux-semblants, c'est
le tape-à-l'œil. Méfions-nous des miroirs aux alouettes. Derrière la
convoitise se cachent des chasseurs qui nous veulent du mal.
Pour illustrer le mot convoitise, lisons encore un passage de Jacques :
"Mais chacun est tenté (il n’y a pas d’exception), étant attiré et
amorcé par sa propre convoitise; puis la convoitise, ayant conçu,
enfante le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort"
(Jac.1:14-15).
Dieu nous dit : "Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l'amour
du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du
monde se rend ennemi de Dieu."
'Adultères', cela signifie bien que nous trompons Dieu avec quelqu'un
d'autre qui est le monde. Je ne parle pas ici d'aller au cinéma ou au
spectacle. Je ne parle pas ici non plus d'être obligé de se séparer de
nos amis non-chrétiens, non! bien que Jésus dira : "Et si ton œil est
pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car
il vaut mieux pour toi d'entrer dans la vie n'ayant qu'un œil, que
d'avoir deux yeux, et d'être jeté dans la géhenne du feu" (Mat.18:9).
Si ce que tes amis font, si ce que tu vois, si ce que tu entends de
leur part est pour toi une occasion de chute, et que tu es tenté, si
c'est quelque chose que tu convoites, si tu as envie de faire la même
chose qu’eux, alors sépare-toi de ces amis, c'est mieux pour toi, c'est
mieux pour ta relation avec Dieu.
Il est clair qu'en nous rendant "ennemis de Dieu", nos prières sont inefficaces.
Notons encore que Jacques montre que, malgré le fait de convoiter,
l'objet, lui, reste souvent hors de notre portée : "Vous convoitez, et
vous ne possédez pas" (Jac.4:2).
Nombreux sont ceux qui sont devenus malades à cause de l'obsession de
posséder à tout prix l'objet de leur convoitise. Combien de personnes
se sont endettées pour satisfaire leurs désirs immodérés? Cette
attitude de convoitise, nous le comprenons bien, ne favorise pas une
bonne "respiration de l'âme" et fait obstacle à l'exaucement de
nombreuses prières.
Mais ce n'est pas tout! Jacques va continuer sur sa lancée sans mâcher
ses mots. Il va maintenant employer un langage à peine supportable pour
nous qui sommes de braves enfants de Dieu.
Le deuxième point que je voudrais aborder, c'est :
2. Vous êtes meurtriers
Je dois reconnaître qu'en lisant ce texte, j'ai pensé que l'apôtre y
allait un peu fort! Quoi? moi, un meurtrier! Je sais que, comme la
grande majorité du peuple de Dieu, je n'ai pas de sang sur les mains!
Que veut-il dire lorsqu'il nous traite de "meurtriers"?
Pour comprendre la pensée de Dieu, car c'est bien la pensée de Dieu
dont il s'agit et non celle d'un homme, nous sommes invités à consulter
la Bible, car la Bible s'explique par elle-même.
Dans son épître, l'apôtre Jean dira : "Quiconque hait son frère est un
meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle
demeurant en lui" (1Jn.3:15).
Patatras, la sentence est tombée : je suis donc bien un meurtrier!
Ai-je toujours aimé mon frère? non. Je n'ai tué personne physiquement,
mais hélas, ce soulagement ne peut être que de courte durée puisque la
haine, le ressentiment envers mon frère, est synonyme de meurtre aux
yeux du Seigneur! C'est tellement grave que l'apôtre Jean nous dit que
celui qui se trouve dans cette situation "n'a pas la vie éternelle en
lui".
Dès lors, je peux comprendre qu'une grande partie de mes prières soient
restées inefficaces parce que mon cœur n'était pas en paix avec mon
"frère". Avec mon frère, mais aussi avec mon prochain, qu'il soit
enfant de Dieu ou non, car la Parole de Dieu est claire à ce sujet :
"S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec
tous les hommes" (Rom.12:18).
Alors, ai-je encore une petite rogne contre quelqu'un? Si oui, je dois
absolument laisser la colère, abandonner la fureur, ne plus m'irriter.
La Bible nous dit : "Laisse la colère et abandonne le courroux; ne
t'irrite pas, car, en fin de compte, tu ferais le mal. Or ceux qui font
le mal seront retranchés, et ceux qui s'attendent à l'Éternel, ceux-là
posséderont le pays" (Ps.37:8-9).
En poursuivant l'inventaire de ce qui fait obstacle à nos prières, Jacques nous fait passer au point suivant :
3. L'envie
D'emblée, nous constatons que l'envie possède des liens de parenté avec
la convoitise : "Vous êtes envieux et vous ne pouvez pas obtenir."
D'après le dictionnaire des synonymes Larousse, ce n'est donc pas moi
qui le dis, l'envie désigne un sentiment obscur, lâche, haineux, causé
par la seule vue du bonheur d'autrui, alors même qu'il n'y a aucun
espoir d'en jouir soi-même. Le bonheur d’autrui nous fait mal.
La convoitise, quant à elle, désigne un désir immodéré et illicite, un
penchant déréglé qui nous porte toujours à tenter d'obtenir ce qui
appartient à autrui. Ce n'est de nouveau pas moi qui le dis, c'est
encore une définition du dictionnaire Larousse.
L'une et l'autre, la convoitise et l'envie, produisent la
non-satisfaction, puisqu'il est dit: "Vous ne possédez pas, vous
n'obtenez pas."
Pour le chrétien, et retenez bien cette phrase, c'est une bénédiction
cachée de ne pas obtenir l'objet de nos envies et de nos convoitises!
Je ne sais pas si vous connaissez Janis Joplin. C’est une chanteuse qui
était au festival de Woodstock en 1969, elle est morte d’une overdose à
l’âge de 27 ans. Elle dira ceci dans une de ses chansons :
Oh Seigneur,
Tu voudrais pas me payer une Mercedes Benz?
Tous mes amis roulent en Porsche,
Je dois y remédier,
J'ai travaillé dur toute ma vie,
Sans l'aide de mes amis,
Alors Seigneur,
Tu voudrais pas me payer une Mercedes-Benz?
Oh Seigneur,
Tu voudrais pas me payer une télévision couleur?
(nous sommes en 1969)
Le transporteur essaye de me trouver.
J'attends pour la livraison
Chaque jour jusqu'à trois heures,
Alors oh Seigneur,
Tu voudrais pas me payer une télévision couleur?
Oh Seigneur,
Tu voudrais pas me payer une virée nocturne en ville?
Je compte sur toi, Seigneur,
S'il te plaît ne me laisse pas tomber.
Prouve-moi que tu m'aimes et
Paye la prochaine tournée.
Si c'est cela notre prière, alors c'est une bénédiction de Dieu
lorsqu’il crée l'impossibilité de posséder! Dieu agit ainsi, afin que
"ses enfants ne tombent pas dans le péché, puis dans la mort"
(Jac.1:15).
Soyons reconnaissants si le Seigneur a fermé les portes pour que nous
n'obtenions pas ce que nous convoitions ou ce que nous aurions pu
envier. Soyons reconnaissants et ne cherchons pas à passer à tout prix
par-dessus la volonté de Dieu, car, si nous n’abandonnons pas notre
folie, nous aurons à en souffrir par la suite!
Rien de nouveau sous le soleil : "Tu voudrais pas me payer une Mercedes
Benz? Tous mes amis roulent en Porsche." N'avez-vous jamais entendu
cette phrase : "Les autres partent en vacances ou les autres possèdent
ceci ou cela, une piscine, une cuisine équipée, que sais-je, alors
pourquoi pas moi? Pourquoi, moi, je n'aurais pas droit à la même chose?
Les médias nous poussent à convoiter, à envier. J'ai, un jour, reçu un
mail disant ceci (c’était la semaine précédant la Noël) : "Réveillon
magique: 100 recettes de Noël, pour épater dès l'entrée." Pas pour
nourrir mes invités, non, … pour les épater. Devons-nous toujours
épater l'autre? Devons-nous toujours donner envie d'être convoités,
d'être enviés?
Et quand je dis "Soyons reconnaissants de ne pas être exaucés", je
devrais dire : "Humilions-nous devant la face de Dieu pour avoir eu le
même genre de pensées que l'apôtre dénonce."
Croyez-moi, ce sera un obstacle de moins à l'exaucement de nos prières. Passons maintenant au point suivant :
4. Vous avez des querelles et des luttes
C'est, en quelque sorte, une suite logique de ce qui vient d'être dit.
C'est non seulement une suite logique, mais les conséquences de la
convoitise, de l'envie et du ressentiment envers son frère sont bien
des querelles et des luttes. N'oublions pas que Jésus considère la
haine de son frère comme un meurtre.
La convoitise, l'envie et le ressentiment sont les fruits des œuvres du
monde. Ce sont les fruits qui empoisonnent la vie de tous les membres
du corps de Christ.
Nous sommes bien obligés d'avouer que les ressentiments que nous
pouvons avoir les uns envers les autres, les querelles et les luttes,
les luttes de pouvoir, même au sein de l’église de Jésus-Christ, nous
sommes bien obligés d'avouer que tous ces sentiments négatifs rendent
nos prières inefficaces.
Quoi que nous en pensions, une simple antipathie, de l'aigreur envers
un frère ou une sœur, nous empêchent de bénéficier de la présence du
Seigneur, même si Jésus a dit: "Là où deux ou trois sont assemblés en
mon nom, je suis au milieu d'eux" (Mat.18:20).
En effet, pour être "assemblés en son nom", faut-il encore que nous
soyons en paix les uns avec les autres! Le simple fait d'être ensemble
dans le même local ne veut pas dire que nous sommes "ensemble", dans
l'unité de la foi et de la paix!
La paix, et non l'animosité cachée au fond de nos cœurs, nous permettra
d'être en accord dans nos prières! Un accord qui nous ouvrira les
écluses des cieux et permettra à notre Père céleste de nous bénir.
"... Si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une
chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les
cieux" (Mat.18:19). Sans accord avec notre frère, sans accord avec
notre sœur, nos prières manquent d'harmonie et nos "amen" sonnent faux!
Ce dont il faut se souvenir avant tout, ce sur quoi nous devons
insister, c’est que nous devons pardonner librement, franchement,
généreusement, exactement comme Dieu le fait avec nous. Et vous voulez
savoir pourquoi? Parce que "le pardon mène à Dieu, tandis que la haine
mène à Satan".
En passant au point suivant, nous allons nous trouver devant une
affirmation qui tombe sous le sens, mais cette phrase est intéressante
et elle mérite d'être examinée de plus près :
5. Vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas
Cette logique va nous conduire à réfléchir au contenu de nos prières.
En effet, si parfois nous ne recevons rien, c'est parce que,
effectivement, nous n'avons rien demandé!
Mais cette phrase ne nous dit pas : "Vous n'avez pas prié, donc vous
n'avez rien reçu." Non, ce n'est pas ça. Nous avons effectivement
exposé en long et en large notre problème au Seigneur, mais sans rien
lui demander ouvertement, sans lui avoir demandé quelque chose de
concret.
Notre pasteur (Jacques Hudon) nous a déjà donné cette anecdote, mais je vais tout de même vous la raconter.
C’est l’histoire de Hudson Taylor, missionnaire en Chine, qui priait
tous les jours pour obtenir une bicyclette, dans le but de pouvoir
gagner du temps; gagner du temps pour faire encore plus de visites sur
le champ de mission. Jour après jour, il priait avec foi, mais il
n’obtenait pas sa bicyclette. Un jour, alors qu’il priait, le Seigneur
lui dit : "Oui, je veux bien te donner un vélo, mais tu ne m’as pas
précisé la marque, la grandeur du cadre et la couleur."
Hudson Taylor fit donc connaître à Dieu, de façon précise, de quel vélo
il avait besoin. Quelques jours plus tard, une personne inconnue lui a
apporté un vélo avec toutes les caractéristiques demandées à Dieu.
Certainement nous avons remercié le Seigneur pour toutes les roues de
secours qu'il nous a gracieusement envoyées pour nous dépanner, mais
lui avons-nous déjà demandé une roue neuve?
Bien souvent, nous allons de l'avant sans penser un seul instant que
Dieu avait mieux à nous donner que ce que nous avons demandé jusqu'à
présent.
"Demandez, et l'on vous donnera, quiconque demande reçoit..."
(Mat.7:7-8). Mes amis, chers frères et sœurs, ne craignons pas
"d’importuner" Dieu. Rappelons-nous la parabole des trois amis,
racontée par notre Seigneur Jésus (Lc.11:5-10).
Simplement, ce qu'il faut retenir de ce cinquième point, c'est qu'en ne
demandant rien, nous n'obtiendrons rien! "Vous ne possédez pas, parce
que vous ne demandez pas." Bien sûr, ne me faites pas dire ce que je
n'ai pas dit, il faut remettre cette phrase dans le contexte. Il ne
suffit pas de retirer ce verset de l'ensemble de la Bible afin
d’obtenir tout ce que nous désirons et tout ce que nous convoitons.
Ne faisons pas la même prière que Janis Joplin, ce serait offenser
Dieu. Soyons sérieux dans nos demandes. Mais il va de soi que si nous
voulons obtenir quoi que ce soit, la moindre des choses est d'en faire
au moins la demande!
Mais attention, car Dieu n'est pas un distributeur automatique dans
lequel il suffit de glisser une carte de banque, ou mieux, une prière,
afin obtenir l'objet de la demande! Abordons maintenant notre dernier
point :
6. Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions
C'est peut-être là qu'est le nœud du problème.
Quel était le contenu de mes prières non exaucées? Ai-je demandé le
superflu ou bien ai-je demandé le nécessaire? Et le nécessaire,
c'est-à-dire ce dont j'estime avoir besoin, n'est-il pas du superflu
quand d'autres manquent cruellement du minimum vital?
Ne devrait-on pas se souvenir des paroles de l'apôtre Paul qui, inspiré
par le Saint-Esprit, nous communique la pensée de Dieu : "Si donc nous
avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira" (1Tim.6:8).
J'ose à peine reprendre ces paroles, quoique je sois conscient qu'il y
a plusieurs millions de personnes sur cette terre qui ne mangent pas à
leur faim et qui sont vêtus de haillons!
Sachant cela, nous devons, les uns et les autres, dire humblement :
"Seigneur, apprends-nous à prier! Apprends-moi à prier correctement!"
Le superflu n'est-il pas justement ce que nous demandons dans nos
prières? Tout ce qui n'est pas indispensable pour vivre est du superflu.
Alors oui, je suis bien d'accord avec vous, les besoins de notre époque
ne sont pas les mêmes que ceux du passé. Mais les temps changent, et
peut-être allons nous vivre des temps difficiles. Alors nous serons
bien obligés de retourner à l'essentiel, au vital. Peut-être que dans
ces temps difficiles, nous retrouverons la vraie richesse. La vraie
richesse, c'est-à-dire la foi.
Écoutons ce que dit à ce sujet l'apôtre Paul dans l'épître à Timothée :
"La véritable foi en Dieu est, en effet, une source de richesse quand
on sait être content avec ce qu'on a. Nous n'avons rien apporté dans ce
monde, et nous ne pouvons rien en emporter (mes amis, les cercueils
n’ont pas d’attache-remorque!). Tant que nous avons nourriture et
vêtement, nous nous en contenterons. Ceux qui veulent à tout prix
s'enrichir s'exposent eux-mêmes à la tentation et tombent dans le piège
de nombreux désirs insensés et pernicieux qui précipitent les hommes
dans la ruine et la perdition. Car "l'amour de l'argent est racine de
toutes sortes de maux". Pour s'y être abandonnés, certains se sont
égarés très loin de la foi, et ils se sont infligé beaucoup de
tourments" (1Tim.6:6-10).
"La véritable foi en Dieu est, en effet, une source de richesse quand on sait être content avec ce qu'on a."
Voilà, je viens de développer les six points importants de ces deux
versets de l'épître de Jacques, qui nous montrent les obstacles à
l'efficacité de nos prières.
Pour terminer, je voudrais dire ceci :
On peut, en toute conscience, prier pour plusieurs motifs tout à fait
personnels. Il y a des chrétiens qui ne prient jamais pour eux-mêmes,
et je faisais partie de ces chrétiens-là. Mes amis, si vous êtes comme
ces chrétiens qui ne prient jamais pour eux-mêmes, si vous êtes comme
ces chrétiens qui ont peur d’importuner Dieu, Dieu leur Père,
permettez-moi de vous dire que vous avez tort.
Nous pouvons prier pour nous maintenir en bonne santé, nous pouvons
prier pour être guéris, pour ne plus souffrir; nous pouvons prier pour
ceux que nous aimons; nous pouvons prier quand nous avons besoin
d’argent. En vérité, nous pouvons oser prier pour mille choses qui nous
tiennent vraiment à cœur, car notre Dieu est un Dieu d’amour.
Dieu désire que ses créatures, ses enfants, jouissent pleinement de la
vie. Souvenons-nous de ce verset : "Dieu nous donne avec abondance
toutes choses pour que nous en jouissions" (1Tim.6:17b). Ce sont là
toutes des raisons pour lesquelles nous pouvons prier, et Dieu
déterminera le bien-fondé de nos requêtes.
Quand le but de la vie d’un homme est le plan de Dieu, toutes choses
peuvent être demandées librement, selon l’inspiration du Saint-Esprit.
Et il n'est pas nécessaire de se creuser la tête, et il n'est pas
nécessaire de réfléchir profondément pour savoir si nous sommes en
droit de demander telle ou telle chose. Si son plan pour nous est tout
autre, si Dieu ne nous répond pas exactement comme nous l'avions
espéré, n'oublions pas que son plan reste un plan d'amour.
Bien avant que nous adressions notre prière à Dieu, Dieu connaît le but de nos cœurs!
Et IL sait si nos désirs correspondent à nos besoins. Et IL sait si nos
désirs correspondent à son plan d’amour pour nous. Et IL sait si nos
désirs ne nous mèneront pas sur le chemin très large de la perdition,
au lieu de nous maintenir sur le chemin étroit qui nous mène à la vie.
Avant toute chose, Dieu désire que nous nous approchions de Lui. Avant
toute chose, Dieu désire une relation intime, profonde et authentique
avec sa créature, avec son enfant.
Et c’est cette relation avec Dieu qui est, et de loin, la chose la plus
importante que tout chrétien devrait demander dans ses prières. Et
croyez-moi, si nous demandons de telles choses (la foi, la paix, la
sagesse, la bienveillance…), à la place d’une Mercedes Benz et d’une
télévision couleur, croyez-moi, toutes ces choses nous seront
accordées. Et notre Père Céleste nous accordera avec abondance toutes
choses pour que nous en jouissions.
Prions :
Seigneur, tu ne m'as pas toujours exaucé, c'est vrai! et je t’en
remercie. Ai-je toujours demandé ce qui est nécessaire? Non, je ne le
crois pas.
Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Éprouve-moi, et connais mes
pensées! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur
la voie de l'éternité!
Tu m'as racheté, Seigneur. Je t'appartiens et je veux faire ta volonté!
Oh Père, dans le nom de Jésus, merci pour les réponses que tu nous
donneras! Tu es notre secours, tu es notre bouclier, tu es le Dieu de
notre espérance, tu es pour TOUJOURS "Jehova-Jiré", l'Éternel qui
pourvoit.
"Et notre Dieu pourvoira à tous nos besoins selon sa richesse, avec
gloire, en Jésus-Christ. A notre Dieu et Père soit la gloire aux
siècles des siècles!" (Phi.4:19-20).
Amen.