JOUIR DE LA VIE
(Prêché à Glain, le 12 novembre 2017 par Eric Gérard) EG/sa

Est-ce que vous profitez de la vie?  Mais plus exactement, c’est quoi pour vous profiter de la vie? La Parole de Dieu nous en parle dans l’ancien testament par la voix de l’Ecclésiaste? mais aussi dans le nouveau testament où une autre dimension nous est révélée concernant la jouissance de la vie, la joie de vivre, ce qui réjouit notre cœur.

Le Psaume 34.13 nous dit : "Quel est l’homme qui aime la vie, qui désire la prolonger pour jouir du bonheur?"

Lectures :

Ecclésiaste 2:17 : "Et j'ai haï la vie, car ce qui se fait sous le soleil m'a déplu, car tout est vanité et poursuite du vent."

Jean 10:10 : "Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance."

Ecclésiaste 2:24 : "Il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, et à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu."

Héb.12:14 : "Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur."

Rom.12:18 : "S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes."

1Timothée 6:17 : "Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions."

Rom.8.32 : "Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?"

Tant les livres historiques que les prophètes gardent l’empreinte israélite et paraissent être concernés avant tout par ce peuple. Tout va changer au jour de la résurrection.

Sur le chemin d’Emmaüs, Jésus lui-même ouvrira les yeux des disciples pour que dorénavant, considérant Moïse, les psaumes et les prophètes, ils n’y cherchent plus seulement l’histoire de leur peuple, mais avant tout "les choses qui Le concernent".

Tout l’ancien testament s’éclaire d’une manière nouvelle : le sacrifice d’Abel préfigure la croix, Abraham et Isaac font penser au Père et au Fils accomplissant l’œuvre de la rédemption, Joseph devient le tableau émouvant de l’Envoyé du Père qui, rejeté de ses frères, descendra jusque dans la mort, pour recevoir, à travers la résurrection et l’ascension à la droite de Dieu, un Nom au-dessus de tout nom.

L’Ancien testament converge vers la venue de Celui qui sera au milieu des hommes la Parole faite chair, Emmanuel, Dieu avec nous.

Ainsi, pour nous chrétiens, Dieu n’est plus seulement le Dieu suprême, le Créateur, le Tout-puissant ou l’Eternel, mais avant tout et au-dessus de tout, le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Jésus nous dit : "Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu" (Jn.20:17).

Mais qui est l’Ecclésiaste et quelle place va-t-il alors occuper? Dans l’Ancien testament, il occupe une place à part. C’est l’expérience d’un homme marqué de trois manières :

Tout d'abord, il a une certaine connaissance du bien et du mal, et il possède une sagesse qui lui fait promener un regard inquisiteur et intelligent sur tout ce qui se voit sous le soleil. Mais cette sagesse ne peut que l’amener à constater les conséquences du péché en lui-même et autour de lui, sans qu’il y trouve de remède.

Ensuite il connaît Dieu, mais sans avoir avec lui de relation positive, de relation d’alliance. Il ne possède pas d’autre révélation que celle d’un jugement à venir.

Et enfin, il est comblé de toutes les facilités matérielles pour pouvoir jouir de la vie.  

Dans de telles conditions, va-t-il trouver le bonheur? Quel sera le résultat de son expérience?

Du début à la fin de son livre, il va le répéter : "Aucune satisfaction, aucun bonheur durable et aucune connaissance de l’avenir."

Trois termes ressortent dans ce livre :

- "Sous le soleil", expression fréquente : il considère les choses telles que ses sens peuvent les discerner, mais aucune révélation des choses éternelles.

- La "vanité", la "poursuite du vent" : tout ce pourquoi l’homme se dépense n’est que du vent, du vide, qui laisse son cœur insatisfait.

- Le troisième terme marque par son absence : l’Eternel n’y est pas vraiment connu. Il est à peine cité.

Nous avons dans ce livre les réflexions de l’homme naturel, les raisonnements de l’homme incrédule car il ne possède pas de révélation, ou, comme on dirait aujourd’hui, il refuse d’en prendre connaissance. De tels hommes existent aujourd’hui par milliers, spécialement dans ce qu’on appelle la chrétienté. Ils ont une certaine connaissance du bien et du mal, avec une certaine mesure d’intelligence et de discernement; ils saisissent qu’il y a un Dieu suprême, mais ils se privent de la révélation que Dieu a donnée.

S’il est vrai que, techniquement, beaucoup de choses ont changé depuis deux à trois mille ans, au point de vue moral, "il n’y a rien de nouveau sous le soleil", les conséquences du péché subsistent. Ecclésiaste 1:15 nous dit : "Ce qui est courbé ne peut se redresser, et ce qui manque ne peut être compté." C’est le constat des conséquences du péché et de l’impossibilité pour l’homme d’y remédier. On ne s’étonnera pas de trouver dans notre littérature actuelle les échos de la parole de l’Ecclésiaste : "Alors je me suis mis à faire désespérer mon cœur" (Eccl.2:20).

Beaucoup s’interrogent sur la vie, sur l’énigme de la souffrance, sur la vanité des efforts humains pour empêcher les guerres, les calamités et les maladies, sur l’impuissance de l’homme devant la mort et ne trouvent pas d’autre conclusion que ce désespoir et ce vide si tragiquement décrits par l’Ecclésiaste.

A la lumière de la révélation du nouveau testament, nous pouvons dégager les réponses à ces interrogations qui touchent différents thèmes dont le travail, les richesses, la sagesse et la crainte de Dieu, la mort et la jouissance de la vie.

Par quatre textes, nous allons confronter l’Ecclésiaste au Nouveau Testament.

L’Ecclésiaste dit : "Et j'ai haï la vie, car ce qui se fait sous le soleil m'a déplu, car tout est vanité et poursuite du vent" (Eccl.2:17).

Le Nouveau Testament dit : "Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance" (Jn.10:10).

L’Ecclésiaste dit : "J'ai haï tout le travail que j'ai fait sous le soleil, et dont je dois laisser la jouissance à l'homme qui me succédera" (Eccl.2:18).

Le Nouveau Testament dit : "Mais s'il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair..." (Phil.1:22) et "Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi" (1Cor.15:10).

L’Ecclésiaste dit : "Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur" (Eccl.1:18).

Le Nouveau Testament dit : "Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, car la vie a été manifestée, et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite" (1Jn.1:1-4). L'apôtre Pierre ajoute : "Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ" (2Pi.3:18).

Mais pour les révélations qui nous sont faites par le Nouveau Testament, voyons celles qui concernent la jouissance de la vie.

L’Ecclésiaste pose la question : "Celui qui agit, quel profit a-t-il de ce à quoi il travaille?" (Eccl.1:3).

Promenant les regards sur ce qui se fait sous le soleil, il arrive à la conclusion : "Il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, et à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu" (Eccl.2:24). Il sait que Dieu a fait toutes choses belles "en son temps" : elles sont passagères. Mais sa conclusion reste la suivante : "J'ai reconnu qu'il n'y a de bonheur pour eux qu'à se réjouir et à se donner du bien-être pendant leur vie; mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c'est là un don de Dieu" (Eccl.3:12-13).

Après avoir considéré les souffrances et les oppressions, il continue et dit : "Voici ce que j'ai vu : c'est pour l'homme une chose bonne et belle de manger et de boire, et de jouir du bien-être au milieu de tout le travail qu'il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c'est là sa part" (Eccl.5:18).

Au chapitre sept, l'Ecclésiaste donne ensuite des conseils, indiquant les choses qui valent mieux que d’autres. Il rappelle même que Dieu jugera chacun, mais il persiste toujours en disant : "J'ai donc loué la joie, parce qu'il n'y a de bonheur pour l'homme sous le soleil qu'à manger et à boire et à se réjouir; c'est là ce qui doit l'accompagner au milieu de son travail, pendant les jours de vie que Dieu lui donne sous le soleil" (Eccl.8:15).

Cette jouissance matérielle, passagère, égoïste, est-elle vraiment "la vie"? Telle est l’interrogation de l’Ecclésiaste. Telle est celle de l’homme ici-bas avec ses facultés naturelles, sans révélation, et qui raisonne sur la vie.

Cette conclusion n’est-elle pas celle de quantité d’hommes autour de nous? Souhaitent-ils autre chose que de bien manger, bien boire, se réjouir, se distraire? Faut-il aussi s’étonner de tant de tristesse profonde, de vide, d’insatisfaction?

Lisons ce que dit ce feuillet de calendrier :

"J’ouvre ma boîte aux lettres. Encore une publicité! Elle vient d’une maison qui vend par correspondance de la nourriture fine en prévision des réveillons de Noël et du Nouvel An. Le slogan publicitaire me sert le cœur : "Bien manger, s’amuser, il n’y a que cela de vrai! Pas vrai?" Le bonheur tiendrait donc dans une assiette bien garnie et dans quelques divertissements éphémères qui ne seront plus qu’un souvenir au lendemain du premier janvier. A la question du slogan, je réponds : "Non! Le bonheur n’est pas dans la jouissance de biens matériels, même si nous en sommes abondamment pourvus. Aujourd’hui, la course aux bons repas et aux divertissements rappelle ce que réclamait le peuple de l’empire romain décadent : du pain et des jeux. Mais l’empire romain s’est écroulé. Et avant lui d’autres civilisations matérialistes ont disparu, comme celle d’avant le déluge ou celle de Sodome et Gomorrhe."

Une exposition se tient pour le moment en Suisse. On a demandé à des adolescents de s’écrire une lettre qu’ils seraient susceptibles de relire dans dix ans, sur ce qu’ils pensaient de leur vie, de la vie. Ces lettres font donc l’objet d’une exposition.  

Voici ce qu’écrit une adolescente de seize ans qui s’appelle Estelle :

"Chère Estelle,

J’aurais tant aimé remonter le temps. Me lire enfant… Voilà pourquoi aujourd’hui, je décide de t’écrire, afin que dans dix ans tu aies un souvenir à découvrir… Le jour où tu ouvriras cette lettre, le 14 février 2027, tu auras vingt-six ans. Ces premières semaines de gymnase ont été difficiles pour toi, car tu n’arrivais pas à trouver ta place parmi tous ces gens… La vie de gymnasienne ne te plaisait guère. Rentrer tard le soir, manger vite fait un petit quelque chose, travailler puis, prise de fatigue, t’endormir à des heures tardives. Le lendemain, tu n’entends pas ton réveil et tu te lèves en trombe. Tu cours à peine habillée, afin de ne pas louper ton bus. Et tu revis la même journée encore et encore. Tu te sens en dehors de la réalité et tu n’arrives pas à contrôler le temps, c’est lui qui te contrôle. Ta vie est monotone, toujours sur le même ton, uniforme. Elle a le même rythme, sans aucun imprévu. Une sorte d’ennui perpétuel qui contraste avec des vies si chargées. Une routine remplie d’actions qui deviennent des habitudes, sans réflexion, mécanique, comme l’absence. J’accuse l’humain d’être inhumain, de vouloir plus en moins de temps. La nervosité s’installe, puis la dépression. Quand une partie de la terre dort profondément, l’autre se démène. Un cercle infernal, qui s’accélère.

Le soir, quand tu rentres, tu te sens seule, comme dépourvue d’âme. Tes pensées se mélangent, tu penses à une infinité de choses. Tu mets tes écouteurs et tu essaies de combler le vide avec ta chanson préférée, mais ça ne t’aide pas. Tu as l’impression que quelque chose te manque, comme si on te l’avait arraché. Ta joie a disparu. Tu dissimules ce manque, mais la nuit, quand les gens dorment, tu réfléchis. Alors tu écoutes la chanson une fois encore."

Quel triste constat. Cela pourrait être celui de l’Ecclésiaste des temps actuels.

Mais venons-en aux réponses de la Bible à toutes ces interrogations. Que nous en dit le Nouveau Testament?

I. JOUIR DE LA VIE SUR LE PLAN TERRESTRE

Si on veut aimer la vie et voir d’heureux jours, l'apôtre Pierre nous met en garde contre trois dangers. Il faut donc :

"Garder sa langue du mal et ses lèvres de proférer la fraude" (1Pi.3:10). Que de chagrins la médisance et la calomnie n’ont-elles pas produits! Que de conséquences douloureuses le mensonge et la fraude n’ont-ils pas amenées.

"Se détourner du mal et faire le bien" (1Pi.3:11a). Le chrétien possède le discernement du bien et du mal, mieux que l’homme naturel. A chaque instant, il a à faire des choix. Veillons donc à nous détourner du mal et à faire le bien. Nous en serons plus heureux.

"Rechercher la paix et la poursuivre" (1Pi.3:11b). Jésus a dit lui aussi : "Bienheureux ceux qui procurent la paix" (Mat.5:9).

L'auteur de l'épître aux Hébreux a écrit : "Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur" (Héb.12:14) et l'apôtre Paul a dit : "S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes" (Rom.12:18). Cela est une priorité dans le cercle familial, avec les amis, au sein de l’assemblée, parmi les collègues de travail… C’est le moyen de vivre heureux.

Paul souligne de son côté l'exhortation suivante : "Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions" (1Tim.6:17).

Il est question ici des choses terrestres. N’avons-nous pas à recevoir avec reconnaissance tous les bienfaits que Dieu sème sur notre chemin? Joies au sein de la famille, du foyer, de la famille de Dieu; les joies que l’on trouve dans la nature, dans l’observation de ses beautés; joies de connaître et d’apprendre; joie de la santé, des forces que Dieu nous donne. Compte les bienfaits de Dieu! Tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand.

Mais pour jouir vraiment de ces bienfaits, il faut mettre 1 Timothée 6:17 en relation avec l'épître aux Romains : "Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?" (Rom.8:32).

Les "toutes choses" de Romains 8 vont plus loin que celles de 1 Timothée 6, mais le principe reste le même : Dieu nous fait don librement de toutes choses. Comment? "Avec lui", voilà le grand secret du chrétien! Il peut jouir avec reconnaissance de tout ce qu’il reçoit de la main de Dieu, parce qu’il en jouit avec le Seigneur Jésus.

Paul précise aux Philippiens quelques critères de ces "toutes choses" : "Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées" (Phil.4:8). Cela exclut du même coup toutes les joies impures du monde, corrompues par le péché, c’est-à-dire toutes celles auxquelles nous ne pourrions avoir part "Avec Lui".

Donc, sur le plan terrestre, le Nouveau Testament ne nous demande pas de repousser et de mépriser de telles joies. Mais il nous invite à en jouir comme venant de la main de Dieu, avec Jésus-Christ, et à nous souvenir que nous prenons cette joie terrestre "en passant", puisque la vraie part de notre cœur est ailleurs. Cela ne nous empêche pas, le long du chemin, de cueillir les épis et les fleurs que, dans sa bonté, Dieu y aura placés.

II- LA JOIE SPIRITUELLE

Le croyant possède une source de joie plus profonde que la joie terrestre.

L'apôtre Paul a écrit : "Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous" (Phil.4:4:). Il précise que cette joie a sa source dans le Saint-Esprit : "Le fruit de l'Esprit, c'est... la joie..." (Galates 5:22) et Paul ajoute que la joie découle de la foi : "Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint-Esprit!" (Rom.15:13).

Impossible de se réjouir, si on veut porter tous ses soucis et ses peines, au lieu de les déposer dans la paix sur le cœur d’un Père qui nous aime. On pourra alors jouir de tout ce que l’on peut trouver en Christ. Prenons pour exemple un soldat qui est surchargé avec des choses inutiles qui finissent par peser tellement lourd, qu’il abandonne le combat et laisse à l’ennemi le champ libre pour le terrasser et le rendre inutile au combat.

Quelles sont les occasions pratiques de la joie spirituelle?

1. La plus grande joie du jeune chrétien est celle d’être sauvé 

"Mais l'ange leur dit : Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie : c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur" (Lc.2:10-11).

Lorsque Philippe va dans une ville de Samarie et que des âmes se tournent vers le Seigneur, il y a une grande joie dans cette ville-là : "Après avoir été accompagnés par l'Eglise, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères" (Ac.15:3). Quand un peu plus tard Philippe rencontre l’eunuque, lui parle de Jésus et le quitte après l’avoir baptisé : "L’eunuque continue son chemin tout joyeux" (Actes 8.29). Le jour de notre conversion n’est-il pas LE jour d’une grande joie?

Quelle joie aussi d’amener des âmes au Seigneur! Quelle grâce d’assister à l’éclosion d’une vie divine dans une âme! L'évangile de Luc nous parle de cette joie au travers de ses paraboles : "Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis perdue… Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue…" (Lc.15).

Paul, en parlant de ceux qui ont été amenés au Seigneur par son moyen, les appellera "ma joie et ma couronne" (Phil.4:1).

2. Il y a aussi la joie de servir le Seigneur et les siens

Lisons l'évangile de Luc : "Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom" (Lc.10:17) ... et le Seigneur ajouta : "Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux" (Lc.10:20).

3. La joie de la prière exaucée

L'apôtre Jean nous dit : "Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite" (Jn.16:24).

Exposer nos requêtes à Dieu qui garde nos cœurs et nos pensées dans la paix, et voir l’exaucement de la prière, remplit de joie.

4. La joie de la communion avec Christ dans l’obéissance et la dépendance

Le Seigneur exprime sa joie lorsqu’il enseignait à ses disciples, afin que "ma joie soit en vous". Joie de la communion fraternelle individuelle ou collective.

5. La joie aussi de se retrouver ensemble autour du Seigneur

C’est notre part chaque dimanche autour de sa personne. Quelle joie pour les disciples, au soir du premier jour de la semaine, lorsque Jésus leur eut montré ses mains et son côté, "ils se réjouirent quand ils virent le Seigneur" (Jn.20.20).

6. La joie dans la contemplation du Seigneur lui-même

Jean rappelle avec émotion qu’il l’avait vu de ses yeux, contemplé, touché de ses mains. Il dit : "Nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie". Cette joie n’était pas la part exclusive de ceux qui avaient vécu avec le Seigneur. Pierre dira : "Lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse" (1Pi.1:8). Par la foi, voir Jésus dans sa vie sur la terre, comme le présentent les évangiles, remplit le cœur de joie.

Quelle consolation pour les disciples qui voient avec tristesse le Seigneur s’en aller à la croix, lorsque, parlant de sa résurrection, il leur dit : "Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira : et personne ne vous ôtera votre joie" (Jn.16:22).

7. La joie dans l’espérance de la venue du Seigneur

Lisons trois versets :

"Réjouissez-vous en espérance" (Rom.12:12). Notre joie sera suprême au retour du Seigneur.

"Vous serez dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra" (1Pi.4:13).

"Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée" (Ap.19:7).

Et enfin, il y a une joie qui va à l’encontre de toute considération humaine, c'est :

8. La joie dans la souffrance

La souffrance à travers les circonstances variées de la vie; souffrances pour le Seigneur. Le chrétien peut se réjouir parce qu’il se réjouit "dans le Seigneur".

Quelle différence entre l’état d’esprit de l’Ecclésiaste qui, malgré la jouissance des biens de la terre, se lamente et se désespère; et celui du chrétien sauvé par grâce qui, jouissant avec reconnaissance des biens terrestres, peut jouir d’une joie bien plus profonde par l’assurance qu’il possède des biens spirituels.

CONCLUSION

"Je la connais, cette joie excellente

Que ton Esprit, Jésus, met dans un cœur.

Je suis heureux; oui, mon âme est contente,

Puisque je sais qu’en toi j’ai mon Sauveur."