DIEU AGIT-IL DE FACON EQUITABLE? (Matthieu 20)

(Prêché à Glain, dimanche le 14 février 2016) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa

 

Je vous invite à tourner dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 20.

J’aimerais parler ce matin  de l’impartialité. Sur le plan humain, l’impartialité est une très belle qualité qui est gravée dans nos cerveaux dès notre plus jeune âge. “Maman, ce n’est pas juste, elle a eu plus de crème glacée que moi.” Ou bien, “ce n’est pas juste, j’ai fait la vaisselle hier soir, c’est à lui maintenant. Ce n’est pas juste, il prend encore la voiture ce soir alors qu’il l’a eue hier soir.” Nous réclamons et nous aspirons tous à être traités avec impartialité ou d’égal à égal. 

 

Au travail, si quelqu’un obtient la promotion à laquelle nous aspirions, nous disons: “Ce n’est pas juste.” Si quelqu’un obtient une augmentation de salaire et nous pas, nous disons: “Ce n’est pas juste.” Si quelqu’un obtient un jour de congé et nous pas, nous disons: “Ce n’est pas juste.”

 

Aujourd’hui, nous avons des lois qui obligent les employeurs à traiter équitablement leurs ouvriers. Eh bien, je me réjouis que Dieu ne puisse pas être poursuivi devant les tribunaux, parce que si c’était le cas, les avocats belges auraient toutes sortes de raisons de poursuivre Dieu, parce que Dieu n’agit pas toujours de façon équitable.

 

Jésus dit dans Matthieu 20:1ss:  “Voici, en effet, à quoi ressemble le Royaume des cieux: Un propriétaire sortit tôt le matin afin d'engager des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec eux de leur payer le salaire habituel, une pièce d'argent par jour, et les envoya travailler dans sa vigne.” Une pièce d’argent représentait alors le salaire d’une journée.

 

"Il sortit de nouveau vers la troisième heure (neuf heures du matin) et il en vit d'autres qui se tenaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: Allez,  vous aussi,  travailler   dans   ma  vigne  et je vous donnerai un salaire raisonnable. Et ils y allèrent. Le propriétaire sortit encore vers la sixième heure (à midi), puis vers la neuvième (quinze heures) et fit de même. Enfin, vers la onzième heure (dix-sept heures), il sortit et trouva d'autres hommes qui se tenaient encore sur la place. Il leur demanda: Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans rien faire?" Il faut dire ici que les ouvriers travaillaient à cette époque douze heures par jour.

 

“Ils lui répondirent: C'est parce que personne ne nous a engagés. Eh bien, allez vous aussi travailler à ma vigne, leur dit-il. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son contremaître: Appelle les ouvriers, et paie à chacun son salaire. Tu commenceras par les derniers engagés et tu termineras par les premiers. Ceux de la onzième heure (dix-sept heures) vinrent, et reçurent chacun une pièce d’argent.” Ce qui représentait le salaire d’une journée de travail.

 

"Les premiers engagés vinrent ensuite, ils pensèrent qu'ils recevraient davantage; mais on leur remit aussi à chacun une pièce d'argent. En la recevant, ils murmurèrent contre le propriétaire de la maison,  et dirent: Ces ouvriers engagés en dernier n'ont travaillé qu'une heure et tu les as payés comme nous qui avons supporté la fatigue d'une journée entière de travail sous un soleil brûlant! Mais le propriétaire répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne te cause aucun tort. N’as-tu pas convenu avec moi de travailler pour une pièce d'argent par jour? Prends donc ton salaire et va-t'en. Je veux donner à ce dernier engagé autant qu'à toi. N'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon argent? Ou bien es-tu jaloux parce que je suis bon?" Dieu n’agit pas de façon équitable mais Dieu est bon.

 

Il est important maintenant de situer ce passage dans son contexte.  Un homme est propriétaire d’une vigne, et il a besoin d’un certain nombre d’ouvriers. Tôt le matin, il sort afin d'engager des ouvriers pour sa vigne. Il sort de nouveau à neuf heures du matin et engage d’autres ouvriers. Il sort  de  nouveau  à midi et engage d’autres ouvriers. Il sort de nouveau à quinze heures et engage d’autres ouvriers. Finalement, il sort une dernière fois à dix-sept heures, c’est-à-dire à la onzième heure juste avant le coucher du soleil et il engage d’autres ouvriers pour travailler dans sa vigne.

 

Le moment de payer arriva et il commença par ceux qu’il avait engagés les derniers. Il leur donna à chacun le salaire d’une journée de travail. Alors ceux qui avaient travaillé toute la journée se frottaient les mains en imaginant le salaire qu’ils allaient  recevoir. Mais ils reçurent la même somme de la main du propriétaire.

 

Une émeute faillit éclater. Il  est écrit au verset 11 “qu’ils murmurèrent contre le maître de la maison”. Ils étaient mécontents, se sentant victimes de discrimination. Ils se plaignirent et critiquèrent le propriétaire pour les avoir traités de façon si injuste.

 

Ceux qui murmuraient étaient ceux qui avaient travaillé pendant douze heures, c’est-à-dire jusqu’à la onzième heure. Ils se plaignaient en disant: "Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites sur le même pied que nous qui avons supporté la fatigue et la chaleur du jour." Ce n’est pas juste, et c’était le cas, mais Dieu est bon.

 

J’aimerais que nous apprenions cinq grandes vérités auxquelles nous allons être confrontés tout au long de notre vie, et si nous ne les retenons pas, nous allons nous fracasser le nez dans notre progression spirituelle. La première vérité c’est la suivante:

 

I-    IL EST TOUJOURS TROP TÔT POUR QUITTER, MAIS IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR COMMENCER

 

Regardez au verset 6:  “Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire?” Ils sont donc venus à la onzième heure. Jésus ne parle pas ici d’une repentance de dernière minute. Il ne parle pas ici  de  quelqu’un  qui  a  vécu  en brûlant la chandelle par les deux bouts et qui critique Dieu pour sa mauvaise condition.

 

Cependant, il faut avouer qu’il arrive que certains se repentent à la dernière minute juste avant de mourir, et tant et aussi longtemps qu’il reste suffisamment de souffle à quelqu’un pour se repentir, Dieu le sauvera.  Si nous pensons au malfaiteur sur la croix, il a été sauvé à la onzième heure. Au dernier moment, il s’est tourné vers Jésus en lui disant: “Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne” (Lc.23:42); mais ce n’est pas l’enseignement que Jésus veut faire ressortir ici. 

 

Il ne faut pas rejeter délibérément Jésus en disant: “Je pourrai toujours accepter Jésus à la dernière minute”, parce qu’il n’y a rien qui indique que vous allez vous rendre jusqu’à la onzième heure. Qu’est-ce que Jésus est en train de dire ici? Il est en train de dire qu’il n’est jamais trop tard pour commencer, et qu’il est toujours trop tôt pour quitter. Ces ouvriers qui ont été appelés à la onzième heure se sont rendus dans la vigne dès qu’ils ont été appelés.

 

Qu’est-ce que Jésus enseigne ici? Il est préférable de commencer à se mettre au service du maître de la maison toute la journée, mais il n’est jamais trop tard pour commencer. S’il y en a parmi vous qui se disent en eux-mêmes: “J’ai raté ma vie, j’avance en âge, j’ai 60, 70, 80, 90 ans, c’est la onzième heure pour moi”, j’ai une bonne nouvelle pour vous: Dieu vous appelle à travailler dans sa vigne.

 

Une deuxième vérité qu’il est bon de retenir:

II- SI VOUS VOULEZ NEGOCIER AVEC DIEU, VOUS SEREZ TOUJOURS PERDANTS

 

Regardez au verset 2:  “Il convint avec eux de leur payer le salaire habituel, une pièce d'argent par jour, et les envoya travailler dans sa vigne.” Cela signifie que ce groupe d’ouvriers a négocié un prix et a conclu un accord avec le maître de la maison. Ils étaient liés par ce contrat passé avec le maître de la maison.

 

Je peux les entendre dire: “Combien êtes-vous prêt à nous donner pour une journée de travail?” Et le maître de la maison de leur répondre: “Eh bien, je vais vous donner une pièce d’argent.” Imaginons qu’un travailleur était payé 15 euros de l’heure, cela signifie que le maître de la maison lui offrait 180 euros pour une journée de travail. Ils lui disent: “Ne pourriez-vous pas nous offrir un peu plus?” Il leur répond: “Non, je vous paierai ce montant, c’est amplement suffisant.”

 

Finalement, ils acceptèrent l’offre du propriétaire de la vigne. Ils avaient conclu un marché et ils se rendirent travailler dans la vigne. Ils ont commencé à travailler un peu plus tôt dans la vigne, et il n’y a rien de mal à cela. Plus tôt vous êtes appelés à aller dans la vigne, et mieux c’est pour vous. 

 

J’ai été appelé à entrer dans la vigne du Seigneur à l’âge de 33 ans et j’aurais préféré y être entré dès ma plus tendre enfance.  Si c’est votre cas ce matin, louez le Seigneur de vous avoir protégés de commettre de nombreux péchés. Louez-le de ne jamais avoir goûté à l’alcool de manière démesurée. Louez-le de ne jamais avoir été esclave de la drogue ou de la cigarette. Rendez grâce à Dieu de l’avoir rencontré très tôt dans votre jeunesse et d’être entrés dans sa vigne.

 

Et si Dieu vous a appelés à entrer dans sa vigne un peu plus tard, remerciez-le de vous avoir pardonné vos nombreux péchés. Chers amis, rappelez-vous que si vous négociez avec Dieu, vous serez toujours perdants. Ces premiers ouvriers avaient négocié avec Dieu. Ils voulaient commencer tôt, et il n’y a rien de mal à cela, mais ils avaient essayé de faire en sorte que cela devienne une bonne affaire pour eux.

 

Quant aux ouvriers qui commencèrent plus tard, ils ont simplement fait confiance au maître de la maison. Regardez dans Matthieu 20:4-5: “Il leur dit: Allez aussi à ma vigne.” Ecoutez bien ce qu’il dit par la suite: “Et je vous donnerai ce qui sera raisonnable.” Ils n'ont signé aucun contrat, ils ont fait confiance à la parole du maître de la maison qui leur a dit: “Faites-moi confiance et vous ne serez pas déçus.” “Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.”

 

Regardez au verset 7: “Et ceux qui étaient sortis vers la onzième heure lui répondirent: Personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. Et ils y allèrent en ayant l’assurance que s’ils travaillaient bien, le maître de la maison les traiterait correctement. “Nous ne demandons pas de signer un contrat, nous voulons juste entrer dans la vigne et faire ce que le maître de la maison nous a demandé de faire.”

 

Ce que le Seigneur Jésus veut faire ressortir ici, c’est la différence qu’il y a entre quelqu’un qui le sert avec un coeur légaliste et quelqu’un qui le sert avec un coeur rempli d’amour. Selon moi, c’est ce à quoi le chapitre 19 nous préparait. Au verset 27,  Pierre qui était sur le point de glisser dans le légalisme posa la question suivante à Jésus: “Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi; qu'en sera-t-il pour nous?”

 

Il était en train de dire: “Seigneur, je veux faire un marché avec toi. Nous te suivons depuis un certain temps, mais nous voulons savoir ce que cela va nous rapporter.” Frères et soeurs, le légalisme est toujours en train de faire valoir ses droits. “Je veux négocier avec Dieu.” La raison qui pousse Pierre à servir ce n’est pas la grâce, mais un dû. Il veut savoir ce que cela va lui rapporter de faire telle ou telle chose.

 

Le problème avec le légaliste ce n’est pas qu’il ne reçoit pas ce qu’il a négocié, le problème c’est qu’il reçoit exactement ce qu’il a négocié. Ils avaient négocié de travailler pour une pièce d’argent, et ils ont reçu une pièce d’argent.

 

Jésus a dit: “Ceux qui prient pour être vus des hommes reçoivent leur récompense” (Mat.6:5), et “ceux qui donnent pour être vus des hommes reçoivent leur récompense” (Mat.6:2). Ils ont conclu un accord et ils ont reçu en fonction de cet accord. Voici comment Dieu fonctionne: "Dieu accorde le meilleur à ceux qui lui laissent choix, mais si vous négociez avec lui, vous serez toujours perdants."

 

Ceux qui ont négocié sont sortis les grands perdants dans cette histoire. Regardez au verset 16: “Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.” Les ouvriers ici n’ont pas reçu le même montant pour les heures pour lesquelles ils ont travaillé, parce que ce ne sont pas les heures que vous faites qui intéressent Dieu, c’est votre coeur qu’il veut. Dieu veut que le serviez, que vous lui fassiez confiance, le coeur libre de toute contrainte,  libre de vous donner, libre de donner, et ce, avec joie, en disant: “Oh Seigneur, peu importe ce que tu fais, je sais que tu es bon.” 

 

Les Pharisiens étaient légalistes et ils essayaient de négocier avec Dieu et avec leurs semblables, et ce, dans tous les domaines de leurs vies. Tournez dans Matthieu 23:23 où Jésus s’adresse aux Pharisiens. Il leur dit: “Malheur à vous, maîtres de la loi et Pharisiens, hypocrites! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous négligez les enseignements les plus importants de la loi, tels que la justice, la bonté et la fidélité: c'est pourtant là ce qu'il fallait pratiquer,  sans négliger les autres choses.”

 

Les Pharisiens étaient tellement prudents que lorsqu’ils devaient donner la dîme sur la menthe, ils faisaient ainsi: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9; ça c’est pour moi. La dixième feuille, c’est pour Dieu.” Ils étaient tellement méticuleux qu’ils faisaient tout comme la loi le demandait.

 

On pourrait penser que Dieu les aurait félicités pour le soin qu’ils prenaient de répondre aux exigences de la loi. Mais Jésus va leur dire: “Malheur à vous bande de légalistes,  parce que vous négligez les enseignements les plus importants de la loi, tels que la justice, la miséricorde et la fidélité.”

 

Permettez-moi de vous rappeler quelque chose. C’est bien de mettre de l’argent de côté, mais si vous mettez de l’argent de côté afin que cela vous rapporte, vous manifestez un manque flagrant de confiance en Dieu. Vous n’épargnez pas parce que cela vous rapporte, mais pour donner davantage à Dieu qui fera en sorte de multiplier par 2, par 10, par 100 ce que vous aurez donné pour l’avancement de son royaume.  Vous donnez librement et avec joie, parce que “Dieu aime celui qui donne avec joie” (2 Cor. 9:7).

 

Faites-vous des choses pour recevoir des remerciements ou des éloges de la part des gens, ou parce que vous savez que votre Père céleste vous voit et qu’il se réjouit de ce que vous le faites, parce que c’est ce que Jésus aurait fait s’il avait été à votre place? Les gens disent: “Donnez aux malheureux et aux pauvres.” Jésus dit: “Donnez tant et aussi longtemps qu’il y aura des malheureux et des pauvres.” Lorsque vous donnez, le faites-vous librement et joyeusement?

 

Une troisième vérité qu’il est bon de retenir:

III- IL EST TOUJOURS PLUS SAGE DE LAISSER DIEU TENIR LE LIVRE DES COMPTES

 

Frères et soeurs, Pierre comptabilisait ce qu’il faisait, il tenait le livre des comptes. Il avait les yeux fixés sur l’horloge. Il se disait: “Nous avons fait tellement de choses incroyables pour Dieu, qu’est-ce que nous allons recevoir comme salaire pour tout cela?” Le légaliste a toujours les yeux fixés sur l’horloge. Il sait le nombre d’heures qu’il a travaillées, il connaît exactement les sacrifices qu’il a faits pour en arriver là où il est, mais  il  n’a  ni  la vigne, ni le maître de la maison à coeur. Tout ce qui  lui tient à coeur, c’est son bien-être à lui. Il est centré sur lui-même.  

 

Lorsque j’étais jeune, j’ai travaillé dans un snack-bar où on vendait des hot-dogs, des hamburgers, des frites, etc.  Le restaurant fermait à vingt et une heures et je devais balayer le sol avant de fermer. Je surveillais l’horloge du restaurant: vingt heures cinquante-huit, vingt heures cinquante-neuf, c’était l’heure.

 

Au moment de fermer, j’ai vu une voiture s’arrêter juste devant le restaurant.  J’ai accéléré le pas pour verrouiller la porte, des personnes ont frappé à la porte, je leur ai dit: “Désolé, nous sommes fermés.”  En me retournant, je me suis aperçu que le patron se tenait juste derrière moi.

 

Il m’a dit: “Jeune homme, je suis propriétaire de ce restaurant depuis plus de trente ans et c’est la première fois que nous refusons un client, même s’il arrive à la dernière minute. Je n’en menais pas large. Qu’est-ce qui faisait que je pensais autrement que le propriétaire de ce restaurant? J’étais un légaliste, j’avais les yeux fixés sur l’horloge, je ne me souciais absolument pas de la vigne du propriétaire. 

 

Frères et soeurs, si voulez obtenir beaucoup plus, laissez Dieu tenir le livre des comptes. Permettez-moi de vous dire ce qui risque d’arriver si c’est vous qui tenez le livre des comptes. Vous risquez à l’occasion de vous payer un salaire un peu plus élevé que celui auquel vous avez droit. Il arrive parfois que nous pensions avoir fait de grandes choses et  ce n’est pas nécessairement le cas.

 

Un jour, un prédicateur qui s’adressait à des pasteurs leur dit ceci: “Vous qui prêchez, vous parlez de toutes ces âmes que Dieu a sauvées le dimanche matin dans vos églises. Vous pourriez rapidement en venir à la conclusion que c’est grâce à votre prédication que ces personnes se sont données à Jésus. Ce que vous ne savez pas, c’est que ces personnes ont pu être en contact dans le passé avec d’autres chrétiens qui leur ont parlé de Jésus, et vous vous dites: “Il ou elle a été touché grâce à ma prédication.” 

 

Il peut arriver parfois que vous preniez sur vous le crédit pour quelque chose que vous ne méritez pas, et à d’autres moments, il peut arriver que vous ne réalisiez même pas jusqu’à quel point Dieu vous a utilisé pour se glorifier à travers vous.

 

Tournez maintenant dans Matthieu 25:35ss. Jésus parle de ceux qui vont être récompensés lorsqu’il reviendra. Il dit: “Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. J’ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi.

 

Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.”

 

Voici des hommes et des femmes qui ont servi le Seigneur. Ils ont fait du bien autour d’eux pendant de nombreuses années sans pour autant noter ce qu’ils ont fait. Puis, ils disent au Seigneur: “Mais Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?”

 

Frères et soeurs, si nous devions nous payer nous-mêmes, et si nous écrivions dans le livre des comptes tout ce que nous faisons,  nous pourrions être tentés parfois de nous surpayer ou de nous sous-payer. Il peut arriver que nous ayons accompli quelque chose d’insignifiant, mais si cela a été fait avec amour et sans que nous attendions quoi que ce soit en retour, Dieu l’a noté dans son livre des comptes.

 

Parfois, nous n’écrivons pas dans notre livre des comptes les choses que nous faisons, et Dieu n’écrit pas toujours dans le livre les choses que nous pensons avoir faites pour lui, mais il est toujours plus sage de laisser Dieu tenir les livres des comptes.

 

Une quatrième vérité qu’il est bon de retenir:

IV- NE CHERCHEZ PAS A ETRE TOUJOURS TRAITES DE FACON EQUITABLE,  ASPIREZ A GOUTER A LA BONTE DE DIEU

 

Regardez ce qui est écrit aux versets 14 et 15. Le maître de la maison dit: “Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon?”

 

Le principe de l’équité s’appuie sur le fait que je m’attends à recevoir plus si j’ai fait davantage que l’autre, et que je veux la part qui me revient si j’ai fait plus que les autres, mais Dieu ne traite pas de façon équitable. Ecoutez, Dieu ne fonctionne pas sur le critère de l’équité, sinon ce que je mérite de recevoir, c’est le juste châtiment que je mérite pour mes péchés, que j’en aie commis moins ou plus qu’un autre.

 

Dieu est juste et miséricordieux, mais la miséricorde de Dieu ne supplantera jamais sa justice. Voilà pourquoi, si nous voulons goûter à la miséricorde de Dieu, nous devons nous repentir et nous convertir afin de voir nos péchés être effacés (Ac.3:19). Il dit à l’ouvrier: “Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux?”

 

La justice, c’est Dieu qui nous donne ce que nous méritons. Le pardon, c’est Dieu qui nous accorde ce que nous ne méritons pas.  C’est ce que nous appelons la grâce, et je suis si reconnaissant d’avoir pu bénéficier de la grâce de Dieu.  Et Dieu a fait grâce à ces ouvriers qui sont allés travailler dans la vigne à la onzième heure.

 

Si vous servez Dieu pour être traité d’égal à égal, vous allez être bouleversé si quelqu’un reçoit plus que vous, vous serez contrarié. Ne demandez jamais que Dieu vous fasse justice, parce que vous risquez de vous retrouver  dans le pétrin. Vous allez recevoir ce que vous méritez. Demandez plutôt à Dieu qu’il vous accorde sa grâce dans laquelle nous retrouvons sa bonté et son  pardon. 

 

Une cinquième et dernière vérité qu’il est bon de retenir:

V- CE N’EST PAS PARCE QUE LES AUTRES RECOIVENT PLUS QUE VOUS, QUE CELA SIGNIFIE QUE DIEU VOUS AIME MOINS

 

Ce n’est pas parce que Dieu a béni ceux qui sont arrivés à la onzième heure, que ceux qui sont arrivés à la première heure ont été traités injustement ou que Dieu les aimait moins.

 

Lisons les versets 14 et 15: “Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon?”

 

Lorsque des personnes servent dans le but d’être récompensées, cela ne prend pas tellement de temps avant qu’on les entende se plaindre qu’on ne les récompense pas à leur juste valeur. Vous vous rappelez l’histoire du fils prodigue dans Luc 15:12ss. Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: "Mon père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir." Alors le père partagea ses biens entre ses deux fils. Peu de jours après, le plus jeune fils vendit sa part de la propriété et partit avec son argent pour un pays éloigné. Là, il vécut dans le désordre et dissipa ainsi tout ce qu'il possédait. Se retrouvant dans une situation misérable, il reconnut le mal qu’il avait fait et il retourna auprès de son père.

 

Tandis qu'il était encore assez loin de la maison, son père le vit et en eut profondément pitié: il courut à sa rencontre, le serra contre lui et l'embrassa. Le fils lui dit alors: "Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils..." Mais le père dit à ses serviteurs: "Dépêchez-vous d'apporter la plus belle robe et mettez-la-lui; passez-lui une bague au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau que nous avons engraissé et tuez-le; nous allons faire un festin et nous réjouir, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et je l'ai retrouvé." Et ils commencèrent la fête.

 

Alors qu’il revenait à la maison, le fils aîné entendit un bruit de musique et de danses. Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. Apprenant la nouvelle, le fils aîné se mit alors en colère et refusa d'entrer dans la maison. Son père sortit pour le prier d'entrer. Mais le fils répondit à son père: “Ce n’est pas juste. Ecoute, il y a tant d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à l'un de tes ordres. Pourtant, tu ne m'as jamais donné même un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis.  Voilà que ce vaurien revient à la maison et tu le traites comme ton fils, lui qui a dépensé entièrement ta fortune avec des prostituées, pour lui tu fais tuer le veau que nous avons engraissé!" Le frère aîné ne l’appelle même pas son frère.

 

Chers amis, le frère aîné pensait que la bénédiction que son jeune frère avait reçue de son père, ainsi que la fête qu’il lui avait organisée lui revenaient de droit. Il l’avait tellement mérité. Le père lui dit: "Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que je possède est aussi à toi. Mais nous devions faire une fête et nous réjouir, car ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et le voilà retrouvé!"

 

Ne soyez pas inquiet si quelqu’un reçoit plus que vous. Ne vous inquiétez pas si, en apparence, Dieu bénit quelqu’un plus  que vous. Ne soyez pas légaliste, parce que le légalisme est la racine de la jalousie, et suscite de l’ingratitude qui amène à s’apitoyer sur soi, à faire naître de l’amertume et ensuite la vengeance.

 

Rendez grâces à Dieu pour ce qu’il fait pour vous. Ne négociez rien avec Dieu. Vous serez beaucoup plus heureux si vous détournez vos yeux sur vos frères et soeurs et que vous les fixiez sur le Seigneur Jésus-Christ, tout en étant reconnaissant pour ce qu’il fait dans vos vies. 

 

Frères et soeurs, il y a beaucoup de personnes dans l’Eglise qui ont le syndrome du frère aîné, c’est-à-dire le syndrome légaliste. Combien de fois est-il arrivé dans l’église que des membres soient fâchés en entrant dans la salle de culte le dimanche matin parce que qu'ils venaient de constater que quelqu’un, en visite pour la première fois, était assis sur leur chaise? Quel dommage lorsque des personnes réagissent ainsi dans l’église.

 

Qu’il est triste d’entendre quelqu’un dire: “Il y a assez de monde dans notre église, il n’en faut pas plus.” En fait, il est en train de dire ceci: “J’ai tout ce qu’il faut pour être bien dans cette église, les autres,  ils peuvent bien aller en enfer, ils n’avaient qu’à venir au monde dans une famille chrétienne.”

 

Frères et soeurs, ce n’est pas parce que Dieu bénit quelqu’un d’autre plus que vous, qu’il vous aime moins.  Lorsque nous arriverons au ciel, nous ne recevrons pas tous la même récompense. Certains même risquent de recevoir comme demeure une remise de jardin, et je suis sérieux quand je dis cela.

 

Jésus a dit: “Amassez-vous plutôt des richesses dans le ciel, où il n'y a ni vers ni rouille pour détruire, ni cambrioleurs pour forcer les serrures et voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.”  (Mat.6:20-21) Votre coeur sera toujours là où sont vos richesses. Certains auront plus que d’autres.

 

Avant de terminer ce message, il est bon de se poser la question au sujet de ceux qui sont sauvés et qui vivent aujourd’hui même la onzième heure, c’est-à-dire qui sont rendus à un âge plus ou moins avancé et qui ont servi le Seigneur pendant une grande partie de leur vie. Continuez à servir le Seigneur Jésus-Christ de tout votre coeur, afin que Dieu continue à vous utiliser pour se glorifier à travers vous.

 

Peut-être que vous n’êtes pas sauvé, que c’est la onzième heure pour vous et que vous vous dites: "Vous savez, j’ai vécu d’une manière qui n’est pas vraiment édifiante, je suppose que je vais mourir et que je n’entrerai pas au ciel." Si c’est votre cas, il est écrit dans Ecclésiaste 9:4: “Pour tous ceux qui vivent il y a de l’espérance.”

 

Il est possible que Dieu vous appelle à recevoir Jésus ce matin.  Peut-être que ce matin, pour la première fois, vous avez clairement compris que Dieu  veut sauver  quiconque veut bien recevoir Jésus-Christ. Il est toujours trop tôt pour quitter, il n’est jamais trop tard pour commencer.

 

N’êtes-vous pas heureux de savoir que Dieu ne nous traite pas de façon équitable, mais qu’il est bon? N’êtes-vous pas heureux de savoir qu’il veut faire miséricorde à quiconque le veut bien, et ce, peu importe à quelle période de sa vie? Nous ne voulons pas que Dieu nous traite comme nous le méritons, nous voulons qu’il nous accorde son pardon, et quiconque le désire peut recevoir son pardon.

 

Seigneur, je te prie de tous nous aider à ne pas négocier avec toi et à ne pas tenir les livres des comptes. Aide-nous à t’aimer de tout notre coeur et à te servir avec joie et avec confiance. Amen!