LORSQU’UNE FAILLITE SE TRANSFORME EN BENEDICTION (Matthieu 5: 1-9)
(Prêché à Glain, le 17 septembre 2017) (Retranscrit dans un style parlé)

INTRODUCTION

Je vous invite à tourner avec moi dans Matthieu 5 nous lirons les versets 1 à 9. Ce matin, nous allons nous concentrer sur le premier verset de la partie du Sermon sur la Montagne que nous appelons "Les Béatitudes". Quelqu’un a appelé ces Béatitudes "les attitudes que nous devons manifester" parce qu’elles sont "les clés qui nous permettent d’entrer dans le royaume", et c’est ce qu’elles sont en réalité. Elles constituent un plan de bonheur établi par Dieu et elles sont les éléments de base pour construire notre maison et notre vie.

"Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit: Heureux les pauvres en esprit (ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes), car le royaume des cieux est à eux! Heureux les affligés (ceux qui sont tristes), car ils seront consolés! Heureux les débonnaires (ceux qui sont doux), car ils hériteront la terre! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice (ceux qui désirent avec ardeur vivre comme Dieu le demande), car Dieu leur accordera pleinement! Heureux ceux qui ont pitié des autres, car Dieu aura pitié d’eux! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! Heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car ils seront appelés fils de Dieu!" Voilà les merveilleuses attitudes que nous devrions manifester.

On m’a raconté l'histoire d’un gros chien qui a demandé à un petit chien pourquoi ce dernier courait après sa queue. Le petit chien lui a répondu: "Eh bien, j’ai étudié la philosophie, et je crois que je maîtrise maintenant la philosophie. Je crois que j’ai découvert la réponse aux problèmes du monde. J’ai découvert que le plus grand besoin du chien, c’est d’être heureux, et que ce bonheur se trouve dans sa queue. Voilà pourquoi je cours après la mienne. Si je peux la saisir et si je peux m’accrocher à elle, alors je serai un chien heureux."

Le vieux chien qui était plus sage lui dit: "Moi aussi j’ai étudié la philosophie, et moi aussi j’ai réfléchi sur ces choses. D’une certaine façon, je suis d’accord avec toi. Je pense que c’est une bonne chose pour un chien d’être heureux, et moi aussi je crois, dans une certaine mesure, que le bonheur dépend de sa queue. Mais j’ai fait une découverte: plus je courais après elle et plus elle s’éloignait de moi. Finalement, j’ai réalisé que quand j’oublie de courir après elle et que je m’occupe de mes affaires, elle est toujours avec moi."

Chers amis, ainsi en est-il avec le bonheur. Plus nous le poursuivons et plus il s’éloigne de nous. Mais lorsque nous nous occupons de faire ce que Dieu nous demande de faire, nous réalisons que le bonheur est là. Pour ceux qui connaissent le Seigneur Jésus-Christ, il y a de la joie et de la paix dans leur cœur, et c’est ce que le mot "heureux" signifie. C’est un mot presque difficile à traduire, car on pourrait aussi le traduire par "être débordant de joie". Le mot grec "makarios" signifie "avoir en vous tout ce dont vous avez besoin" et c’est ce que nous appelons "le bonheur".

Ce matin, nous allons donc réfléchir à un plan que Dieu nous a transmis pour être heureux. Nous allons examiner certaines règles à suivre dans notre vie, ainsi que la première attitude que nous devrions manifester pour vivre heureux : "Heureux les pauvres en esprit (ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes), car le royaume des cieux est à eux!" (Mat. 5:3).

Voilà la première clé pour entrer dans le royaume: "Heureux les pauvres en esprit (ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes)." Remarquez que dans toutes les Béatitudes que Jésus mentionne, il parle de ce que nous sommes et non pas de ce que nous avons.

Nous vivons dans une société qui met l’accent principalement sur ce que nous avons : "Heureux ceux qui ont la santé. Heureux ceux qui ont de la puissance. Heureux ceux qui ont la connaissance. Heureux ceux qui ont du prestige. Heureux ceux qui sont populaires. Heureux ceux qui ont de l’argent, etc."

Vous avez entendu parler de ceux qui font tout pour devenir millionnaires, de ceux qui aspirent à avoir le plus haut diplôme qui soit, de celles qui rêvent d’être consacrées Miss Univers, de ceux et celles qui aspirent à devenir des idoles dans la musique ou des vedettes au cinéma. Voilà des objectifs que certains aspirent à atteindre en pensant que cela leur apportera le bonheur. Et pourtant, beaucoup de personnes ont toutes ces choses, mais elles n’ont pas la paix et elles ne sont pas heureuses.

Jésus va mettre l’accent non pas sur ce qu’un homme a, mais sur ce qu’un homme est : "Heureux ceux qui...". Puis il décrit les traits de caractère que l'homme doit posséder dont le premier est d’être pauvre en esprit (ou se sentir pauvre en soi-même).

J’aimerais que vous pensiez à cette première clé du royaume: "La pauvreté de l’esprit." De quoi Jésus est-il en train de parler lorsqu’il parle de pauvreté de l’esprit? Il est en train de parler d’avoir un esprit de mendiant : "Heureux les mendiants."

Dans la Bible, il y a plusieurs mots qui font référence à la pauvreté. Il y a celui que nous retrouvons dans le récit de la pauvre veuve dans Marc 12:41-44. Vous vous rappelez sûrement l'histoire de cette pauvre femme qui n’avait que deux petites pièces de cuivre à donner. Jésus va utiliser le mot "pauvreté" pour décrire la condition de cette pauvre veuve, mais ce n’est pas le mot qu’il a utilisé lorsqu’il parle d’être "pauvre en esprit", parce que le mot qu’il utilise ne parle pas de cette sorte de pauvreté.

Le mot que Jésus emploie dans Mathieu 5:3 est un mot qui signifie "un mendiant, quelqu’un qui est démuni", c’est un mot qu’il va utiliser dans Luc 16:20-31. Vous vous rappelez l’histoire de ce pauvre couvert d'ulcères qui s’appelait Lazare et qui était couché à la porte du riche. Il désirait se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères. Le mot "pauvre" utilisé ici par Jésus signifie qu’il était totalement "démuni ou sans ressource". C’est ce que veut dire le mot "pauvre". Ce n’était pas seulement un homme pauvre, mais quelqu’un qui était entièrement démuni de tout. Et Jésus va dire d’un tel homme: "Heureux ceux qui sont pauvres en esprit, heureux ceux qui réalisent qu’ils sont des mendiants."

Qu’est-ce que Jésus veut dire ici? Qui sont maintenant ces heureux mendiants? Le monde dirait que ce n’est sûrement pas de cette façon qu’on peut être heureux. J’aimerais que nous regardions ce matin trois choses capitales que nous retrouvons dans ce passage de la Bible.

I- LE MENDIANT SPIRITUEL ET SA FAILLITE

J’aimerais que nous examinions le mendiant spirituel et sa faillite. Lorsque Jésus dit: "Heureux les mendiants, heureux ceux qui sont en faillite", il n’est pas en train de parler de pauvreté financière. Nous ne trouvons nulle part un verset dans la Bible qui enseigne que c’est un signe de bénédiction de vivre pauvrement à cause d’un manque d’argent.

Il est écrit : "Lorsque nous donnons aux pauvres, cela revient à prêter à Dieu et il récompensera cette générosité" (Prov.19:17). Nous lisons aussi : "Celui qui est généreux envers les pauvres ne manquera jamais de rien" (Prov.28:27a) et "Dieu a choisi les pauvres de ce monde pour qu’ils soient riches dans la foi et qu’ils accordent le royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment" (Jc.2:5). Mais nous ne trouvons aucun verset qui enseigne que la pauvreté matérielle est une bénédiction.

Si Jésus voulait dire que vivre sans avoir de l’argent est une bénédiction, nous devrions faire tous nos efforts pour que tout le monde sur cette terre devienne pauvre, y compris nous-mêmes. Ce serait notre responsabilité de dépenser toute notre richesse, et aider les autres à faire la même chose, pour pouvoir se retrouver dans un monde où il n’y aurait que des pauvres, afin que chacun puisse être heureux. Est-ce que cela vous semble logique? Est-ce que vous pensez que c’est ce que Jésus était en train d’enseigner ici? Pas du tout!

Il ne fait pas non plus référence à quelqu’un qui manquerait de jugement. Il dit: "Heureux ceux qui sont pauvres en esprit" et non pas "Heureux ceux qui manquent de jugement, qui sont incapables de prendre une décision sensée dans leur vie ou qui marchent le dos courbé avec un visage triste pour montrer jusqu’à quel point ils sont humbles" (Mat. 6:16-18). Ce n’est donc pas de cela qu’il parle et encore moins de quelqu’un qui manque de jugement parce qu’il manque de caractère.

De quoi parle-t-il alors lorsqu’il dit: "Heureux les pauvres en esprit"? Chers amis, notre nature humaine est composée d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Avec votre corps, vous avez une vie physique. Avec votre âme, vous avez une vie psychique, c'est-à-dire l'ensemble des phénomènes mentaux (pensée, émotion, conscience…) et avec votre esprit, vous avez une vie spirituelle. Avec votre corps, vous connaissez le monde qui se trouve sous vous. Avec votre âme, vous connaissez le monde qui se trouve autour de vous et avec votre esprit, vous connaissez le monde qui se trouve au-dessus de vous, le monde spirituel. "Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité" (Jn.4:24).

Mais avant que quelqu’un puisse entrer dans le royaume des cieux, il doit admettre premièrement que dans son esprit, dans le domaine spirituel, peu importe ce qu’il peut avoir dans le domaine matériel, peu importe ce qu’il peut avoir dans le domaine psychique ou dans le domaine spirituel, il est totalement démuni de tout et sans ressource, et qu’il doit se présenter comme un mendiant spirituel devant Dieu, c’est-à-dire comme quelqu’un qui n’a rien de bon à offrir à Dieu pour entrer au ciel. S’il ne réalise pas cela, il n’entrera jamais dans le royaume des cieux.

Le mot, qui définit le mot "mendiant" et le mot "pauvre" utilisés par Jésus, vient d’un mot grec dont la racine signifie "celui qui vient dans une attitude d’humilité, tout recroquevillé et tout tremblant". Il n’y a pas de paons dans le ciel.

Jésus est en train de parler ici de quelqu’un qui est complètement dévasté, dépourvu de tout argument au point d’en être réduit à être un mendiant. Et lorsqu'il se présente devant Dieu, il ne peut que dire: "Seigneur, je n’ai rien à t’offrir, je m’accroche simplement à ta croix." Voilà où tout commence. Voilà pourquoi c’est ce trait de caractère que Jésus souligne en premier: "Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes."

Il peut vous arriver d’entendre des gens qui fréquentent l’église dire: "Je ne suis pas parfait, mais je ne suis pas aussi mauvais que d’autres personnes." J’espère que vous ne faites pas partie de cette catégorie, parce que si c’est le cas, vous n’avez pas encore réalisé votre faillite spirituelle et vous n’avez pas encore vu votre misère spirituelle.

Lorsque quelqu’un dit: "C’est vrai que je ne suis pas parfait, que j’ai certains défauts, mais il y a aussi de bonnes choses en moi", c’est que cette personne ne s’est jamais vue telle qu’elle est, et qu’elle n’a jamais lu ce qu’Esaïe a écrit: "Nous sommes tous des gens impurs, qui sommes impropres à ton service, et toute notre justice (nos bonnes actions) sont comme un vêtement souillé. Nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos crimes nous emportent comme le vent" (Es.64:5).

Jésus dit : "Si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux" (Mat.5:20). Et en apparence, ces religieux paraissaient mieux que quiconque se trouve dans cette salle ce matin.

II- LE MENDIANT SPIRITUEL ET SON BRISEMENT

Ce dont nous venons de parler, c’est du mendiant spirituel et de sa faillite spirituelle. J’aimerais maintenant que nous regardions le mendiant spirituel et son brisement, parce que voyez-vous, le brisement vient après avoir reconnu notre faillite spirituelle.

A. La découverte de notre situation

Premièrement, un homme doit découvrir et admettre simplement ce qu’il est. Beaucoup de gens n’ont jamais vraiment réalisé cela. Pour la plupart des gens, leur plus grand besoin, c’est de voir leur besoin. Beaucoup de gens que nous retrouvons assis dans les églises le dimanche matin ont une haute opinion d’eux-mêmes et n’ont rien à se reprocher, au point de penser qu’ils font une grande faveur à Dieu d’être à l’église. Ce sont ceux ou celles qui pensent qu’ils sont trop bons pour que Dieu les envoie en enfer. Nous devons en arriver à faire une grande découverte qui est celle de réaliser qui est Dieu, pour ensuite comprendre qui nous sommes.

Prenons le cas de Simon Pierre qui exerçait le métier de pêcheur, qui avait un caractère agressif, qui n’avait pas la langue dans sa poche et qui disait toujours tout ce qu’il pensait. Bien sûr qu’il n’avait pas toujours raison, mais il était porté à croire le contraire. Mais voilà, un jour, Simon Pierre a eu un aperçu de la majesté et de la gloire de Jésus. Savez-vous ce qu’il a dit à ce moment-là? "Il tomba aux pieds de Jésus, et dit: Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur" (Lc.5:8). Il venait finalement de réaliser sa faillite spirituelle.

Le prophète Esaïe était un grand homme de Dieu, et pourtant regardez ce qu’il a écrit: "Malheur à ceux qui tirent l'iniquité avec les cordes du vice, Et le péché comme avec les traits d'un char, et qui disent: Qu'il hâte, qu'il accélère son œuvre, afin que nous la voyions! Que le décret du Saint d'Israël arrive et s'exécute, afin que nous le connaissions! Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents! Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin, et de la vaillance pour mêler des liqueurs fortes. Qui justifient le coupable en échange d’un cadeau, et ne veulent rien savoir du bon droit d’un innocent" (Es.5:18-23).

Esaïe dit aussi : "Dans une vision, j’aperçus le Seigneur assis sur un trône très élevé" (Es.6:1). Puis il ajoute: "Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées" (Es.6:5). Esaïe reconnaît qu’il était pauvre en esprit.

Pensez à cette femme dans Matthieu 15:22-26. C’était une Cananéenne, c’est-à-dire une païenne qui venait de Phénicie. Voilà que Jésus passe par là et cette femme vient le voir. Elle a une fille qui est possédée d’un démon et elle désirait que Jésus guérisse sa fille.

Afin de l’amener à être brisée spirituellement, quand elle va lui dire: "Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David!" Jésus va lui répondre: "Je ne suis pas venu pour toi, je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi! Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens." Jésus lui a dit quelque chose qui lui a sûrement paru terriblement cruel.

De notre côté, cela peut nous surprendre d’entendre ces paroles sortir de la bouche de Jésus qui comparait cette femme à un chien. Le mot "chien" qu’il avait utilisé signifiait "un animal de compagnie".

On aurait pu croire que cette femme syro-phénicienne était vexée de recevoir une telle réponse. Elle aurait pu se dire: "Dans toute ma vie, on ne m’a jamais traitée de cette façon. On ne m’a dit que du bien de Jésus, je croyais que c’était un homme dont le cœur était rempli de compassion." Mais ce n’est pas ce qu’elle s’est dit. Est-ce que vous vous rappelez ce qu’elle a dit?

Elle va lui dire: "C’est vrai, tu as tout à fait raison Seigneur; mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres." Et lorsque qu’elle utilise le mot "chien", elle n’utilise pas le même mot que Jésus a employé. Elle va utiliser le mot pour "chien" qui signifiait "débraillé, sale cabot de rue, chien galeux". Voilà de quelle manière elle va elle-même se décrire. Le cœur de Jésus fut profondément touché. Il lui dit: "Femme, ta foi est grande, ta récompense aussi, qu'il te soit fait comme tu veux, et, à l'heure même, sa fille fut guérie" (Mat.15:27-28).

Qu’était-il arrivé à cette femme? La même chose qui est arrivée à Simon Pierre lorsqu’il vit le Seigneur. La même chose qui est arrivée au prophète Esaïe lorsqu’il a vu le Seigneur. La même chose qui est arrivée à cette femme lorsqu’elle a vu le Seigneur. Ils sont devenus pauvres en esprit. Ils sont devenus des mendiants aux yeux d’un Dieu Juste et Saint. Ils se sont vus dépourvus de tout moyen pour pouvoir bénéficier de la pitié de Dieu, et ces mendiants ont reçu exactement ce qu’ils voulaient de la part d’un Dieu Juste et Saint.

S’il y a bien eu un homme pour qui il était difficile de se voir en faillite spirituelle, c’était l’apôtre Paul. Premièrement, il était Juif de naissance. Deuxièmement, il faisait partie de la haute société, c’était un pharisien. Troisièmement, il était aussi citoyen romain de naissance. Quatrièmement, il avait reçu la meilleure éducation que l’argent pouvait lui permettre de recevoir. Il a été éduqué aux pieds de Gamaliel et il possédait l’équivalent aujourd’hui d’un triple doctorat. Il parlait plusieurs langues. C’était un grand voyageur et il avait obéi aux lois juives avec une exactitude qui était renversante.

Mais un jour, il a eu un entretien avec Jésus-Christ, et il va dire: "Ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ, et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de pouvoir connaître davantage Christ." (Phi.3:7-8). Il a vu un jour sa véritable faillite spirituelle, il a vu qu’il n’avait aucun moyen pour gagner son ciel, et il est alors venu comme un mendiant devant Dieu pour recevoir son pardon.

B. La dépendance de votre situation

Lorsque Paul a découvert cela, il a abandonné les choses dont il avait l'habitude d'être dépendant. Il en est de même pour nous. Nous arrêtons de dépendre de nos origines, de notre famille ou de ce que nos parents ont pu être. Chers amis, vous pouvez provenir de la meilleure famille qu’il y ait dans ce pays, mais cela ne comptera pas au jour du jugement. Dieu a des enfants, mais il n’a pas de petits-enfants. Vous devez naître de nouveau.

Lorsque vous mourrez, il est possible qu’on vous fasse de grandes funérailles où il y aura beaucoup de limousines qui seront stationnées devant le salon funéraire. Plusieurs feront peut-être vos éloges en disant que vous étiez un des meilleurs citoyens de cette ville : "Il a fait ceci, il a fait cela, c’était quelqu’un de prestigieux, quelqu’un de très influent."

Et pourtant, si c’est sur votre argent et sur vos biens que vous dépendiez, votre âme se retrouvera en enfer avant même qu’on annonce au directeur des pompes funèbres que vous êtes mort. L’Evangéliste Billy Sunday (1862-1935) a dit ceci: "Vous ne pouvez rien emporter avec vous. Et si vous le pouviez, tous vos biens vous suivraient et ils fondraient là où certains vont passer l’éternité."

De quoi dépendez-vous, de l’éducation et la connaissance? Vous vous dites peut-être: "Je ne suis pas ici pour écouter un prédicateur étroit d’esprit qui cherche à me faire peur. Je suis quelqu’un qui est bien éduqué et qui est bien informé." Il est possible que ce soit le cas, et je remercie Dieu pour l’éducation que vous avez reçue. Mais je peux vous dire une chose, je préfère être dans le ciel et être limité à réciter les lettres de l’alphabet, que me retrouver en enfer en train de réciter ma philosophie de vie. Chers amis, je peux vous dire, non pas moi, mais Jésus-Christ: "Heureux, ceux qui sont des mendiants spirituels et qui sont dans cette salle ce matin."

Peut-être avez-vous une personnalité et une capacité qui vous permettent de toujours vous en sortir avec un grand sourire. Mais chers amis, au jour du jugement, ne pensez pas vous en sortir en faisant un grand sourire à Dieu, en lui donnant une tape dans le dos ou en lui tendant la main, parce que ça ne fonctionnera pas.

Le grand boxeur américain Mohamed Ali était au sommet de sa gloire. Il attendait confortablement assis le départ de l’avion dans lequel il se trouvait. Avant le départ, l’hôtesse de l’air lui demanda d’attacher sa ceinture et il lui répondit: "Superman n’a pas besoin de ceinture de sécurité." L’hôtesse lui répondit du tac au tac: "Superman n’a pas besoin de prendre l’avion."

Chers amis, lorsque quelqu’un se voit tel qu’il est, en faillite aux yeux de Dieu, alors il cesse de compter sur toutes ces choses qui ne peuvent ni l’aider ni lui faire du bien. Regardez ce que Jésus dit ici dans Matthieu 5:20: "Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux." Il est possible que vous vous posiez la question de combien doit surpasser votre justice. Nous avons la réponse au verset 48: "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait." Voilà l’objectif fixé: "Soyez donc parfaits."

Y a-t-il quelqu’un qui se lèverait en disant: "Je suis parfait comme Dieu!" Personne, n’est-ce pas? Cette norme que Dieu nous demande d’atteindre ne peut être obtenue qu’à travers la mort sur la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a pris sur lui mon péché et qui en retour me donne sa justice. Est-ce que vous saisissez bien cela? Vous ne pouvez effacer aucun de vos péché, vous ne serez jamais trouvés justes devant Dieu pour les bonnes œuvres que vous aurez faites dans votre vie. Vous ne deviendrez jamais parfaits, parce que cette perfection, elle nous vient aussi du Seigneur Jésus-Christ. Et vous ne l’aurez pas tant et aussi que vous ne saisissez pas ce que vous êtes aux yeux d’un Dieu Saint et Juste.

Chers amis, ce que nous devons faire, c’est arrêter de nous évaluer à partir de normes qui ne valent rien. Ce qui compte, c’est de nous évaluer à partir des normes établies par le Dieu Tout-Puissant: "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait."

Certains disent: "Eh bien, je suis aussi bon que ces gens qui fréquentent l’Eglise." Vous feriez mieux de dire: "Je suis aussi mauvais que ces gens qui fréquentent cette Eglise." Tous sans exception, nous devons jeter notre orgueil à la poubelle et venir nous présenter comme des mendiants devant un Dieu Juste et Saint.

C. La déclaration de notre situation

Chers amis, il y a la découverte de notre situation. Et une fois que nous l’avons découverte, nous arrêtons de compter sur les choses dans lesquelles nous avions tellement confiance, et nous jetons notre orgueil à la poubelle.

Je me trouvais un jour au centre-ville de Montréal, et j’ai vu un homme qui fouillait dans une en face d’un fast-food en train de manger un restant de repas que quelqu’un avait jeté. Je vois à Liège, à la porte des supermarchés, des hommes et des femmes qui mendient. Chers amis, je peux vous dire une chose concernant ces gens: ce sont pour la plupart des gens qui ont perdu tout sentiment de honte.

III- LE MENDIANT SPIRITUEL ET SA BENEDICTION

Chers amis, passons rapidement au dernier point et parlons du mendiant spirituel et de la bénédiction qu’il reçoit. Nous avons parlé du mendiant spirituel et de sa faillite. Nous avons parlé du mendiant spirituel et de son brisement. Regardons maintenant la bénédiction qu’il reçoit.

Vous vous dites peut-être: "Je n’ai jamais entendu un message aussi négatif que celui de ce matin." Moi personnellement, je trouve que c’est plutôt un message encourageant, parce que Jésus dit que la voie de la bénédiction est pour ceux qui reconnaissent qu'ils sont "pauvres en esprit", car le royaume des cieux est à eux."

La voie de la bénédiction, c’est le seul chemin que vous puissiez prendre pour entrer au ciel. Esaïe dit : "Car ainsi parle le Très Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté. Mais je suis avec l'homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les coeurs contrits" (Es.57:15).

Il n’y a pas de paons au ciel. Tout péché trouve sa racine dans l’orgueil, et tant et aussi longtemps que les gens sont freinés par l’orgueil, ils ne sont pas prêts et disposés à recevoir Jésus-Christ comme leur Sauveur et Seigneur personnel.

Frères et sœurs, la raison pour laquelle cette Béatitude occupe la première place, c’est parce qu’elle est le fondement de toutes les autres bénédictions dont Jésus va parler par la suite. Si vous n’avez pas cette première clé, les autres clés ne vous seront d’aucune utilité. Ecoutez ce que Jésus dit dans Matthieu 18:3-4: "Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux."

Tant et aussi longtemps que quelqu’un ne jette pas son orgueil à la poubelle, il ne peut pas être sauvé. Même Dieu ne peut rien y faire. Nous ne vivrons jamais une vie spirituelle tant et aussi longtemps que nous n’admettrons pas que nous sommes morts spirituellement. Jésus a dit aux Pharisiens: "Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste" (Jn.9:41).

CONCLUSION

Elle était belle, elle était charmante et très douée. Cette fille gracieuse et talentueuse était le sujet de conversation dans toute la ville.. Elle était assise au piano et elle jouait. Les foules venaient l’écouter et lui disaient combien elle était douce et belle.

Mais ce soir-là, il y avait un prédicateur dans la salle, il s’appelait César Malan (1787-1864). Après le spectacle, il s’approcha de la jeune femme et il lui dit: "Vous avez beaucoup de charme, beaucoup de grâce et vous êtes très belle, mais vous n’êtes pas sauvée. Et si vous ne voyez pas votre besoin de donner votre cœur à Jésus-Christ, vous êtes aussi perdue que la pire des prostituées à Londres."

La jeune femme s’était sentie quelque peu insultée, voire même choquée par l’approche grossière de ce prédicateur. Je pense que Dieu le Saint-Esprit savait de quoi elle avait besoin, parce que ce soir-là, lorsqu’elle monta dans sa chambre et qu’elle essaya de s’endormir, elle n’y arriva pas. Elle essayait de rire pour se changer les idées, mais elle n’y arrivait pas. Finalement, à trois heures du matin, Charlotte Elliott (1789-1871) donna son cœur à Jésus-Christ et expérimenta la nouvelle naissance.

C’est elle qui a écrit un cantique qu’il nous arrive de chanter: " Tel que je suis, sans rien à moi, sinon ton sang versé pour moi. Et ta voix qui m’appelle à toi, Agneau de Dieu, je viens, je viens!" Voilà de quelle façon elle est venue à Jésus.

Chers amis, c’est de cette façon que vous venez à Jésus et que n’importe qui vient à Jésus, parce que c’est Jésus lui-même qui a dit: "Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!" Voilà chers amis, c’est la clé pour entrer dans le royaume.