JESUS EST LA PORTE (Jean 10:1-14)
(Prêché à Glain, le dimanche 18 septembre 2016 par Daniel FINET) (Retranscrit dans un style parlé)
Nous passons une grande partie de notre temps à ouvrir et à fermer des portes. Au sens propre, on ferme certaines portes soit pour nous donner un sentiment de sécurité (éviter les courants d'air par exemple ou éviter que tout le monde ait accès à notre maison) soit pour nous garantir une certaine intimité (comme la salle de bain). A l'inverse, une porte ouverte autorise un ami à partager avec nous une tasse de café. Donc ouvrir ou fermer une porte, c'est prendre une certaine autorité en décidant qui peut entrer et qui va rester dehors.
Au sens figuré, il y a beaucoup d'expressions où le mot "porte" est utilisé et je vais vous en citer quelques-unes :
- Condamner une porte : empêcher d'entrer ou de sortir
- La porte est grande ouverte : famille accueillante, hospitalière
- Claquer la porte : être en colère
- Se mettre en travers de la porte : empêcher de passer
- Enfoncer une porte ouverte : réaliser ce qui est déjà accompli
- ...
Mais il y a aussi des portes qui sont invisibles, comme la porte du cœur dont j'aimerais vous parler ce matin. On peut avoir un cœur ouvert ou un cœur fermé, un cœur pour autoriser ou pour refuser, un cœur pour accepter ou pour rejeter, un cœur qui donne ou un cœur qui reprend, un cœur qui accueille ou un cœur indifférent, un cœur qui pardonne ou un cœur qui garde rancune, un cœur qui recherche la paix ou un cœur qui cherche querelle.
Il est parfois nécessaire de garder fermées certaines portes pour nous préserver du mal, comme nous devons parfois, dans certaines situations, garder fermés nos yeux et nos oreilles. Si nous gardons les portes fermées, certaines personnes ou de mauvaises choses vont quand même essayer de forcer ces portes du cœur, parce qu'elles ont des intentions malhonnêtes de division, de querelle et de destruction, par nécessairement pour notre corps, mais surtout pour notre âme.
Au contraire, celui qui entre et qui prend la peine de frapper à la porte de notre cœur, le Seigneur Jésus, il désire respecter notre intimité et il désire respecter les lois du propriétaire que nous sommes.
En parlant de lui-même, le Seigneur Jésus a dit qu'il est "passé par la porte". Mais il a attendu un signe de notre part pour être autorisé à entrer dans notre cœur, parce qu'en face de lui, il y avait un portier qui devait lui ouvrir la porte. Par cela, le Seigneur Jésus a manifesté ses bonnes intentions et son respect d'attendre que nous lui donnions accès à notre cœur. Et par cela aussi, Jésus, en passant par la porte de notre cœur, est devenu lui-même la porte du salut. Il a autorisé ainsi le passage entre deux situations, entre l'intérieur et l'extérieur, entre la mort et la vie, entre la condamnation et la grâce.
Jésus devient donc cette porte qui est le seul intermédiaire et le seul médiateur donnant accès au Père céleste, à la vie abondante, à la qualité de cette vie éternelle dès ici-bas, au pardon, à la réconciliation, au salut et à cette espérance vivante et glorieuse.
Nous allons donc lire le passage de ce matin où nous allons découvrir les portes qui y sont mentionnées ou sous-entendues.
"En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. Lorsqu'il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles ; et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger ; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait. Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés. Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n'est pas le berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent..." (Jean 10:1-14). Et le verset 22 précise : "On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. C'était l'hiver." En hiver, les cœurs devaient donc être bien froids pour entendre la voix du Bon Berger.
Plus je lis ce passage, plus il me paraît riche d'enseignement qui dépasse toute logique humaine et plus je me rends compte de la beauté et de la richesse que celui-ci renferme. Plus je lis ces versets et plus je découvre la profondeur de la pensée de Dieu.
Même si au premier abord ce passage paraît facile, il est pourtant difficile à comprendre. On parle de porte, de portier, qu'il faut entrer, qu'il faut sortir... Que faut-il donc comprendre? Il est donc compliqué tant les images se bousculent et semblent se contredire, à moins que Dieu lui-même, par son Esprit, nous vienne en aide.
Je me demande même si les hommes religieux de l'époque, les pharisiens, étaient capables de comprendre le sens profond et spirituel de cette parabole (ou similitude), eux qui prétendaient tout connaître, tout voir et tout entendre. Pour répondre à cette question et pour nous aider, nous trouvons le contexte de ce passage dans Jean 9. Ce passage relate la guérison d'un aveugle-né.
Après avoir été guéri, cet aveugle est harcelé de questions et on va lui dire qu'il est un homme pécheur et que Jésus, qui l'a guéri, est aussi un homme pécheur. A cela, il va répondre : "S'il est un pécheur, je ne sais; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que maintenant je vois" (v.25). Autrefois ce jeune homme était mort spirituellement dans ses fautes et ses péchés, et maintenant il est vivant en Jésus-Christ. Et pour nous, dans notre vie, avons-vous nous vécu ce moment charnière qui nous permet de dire que maintenant nous sommes guéris de notre double aveuglement physique et spirituel?
"Les pharisiens lui répondirent : Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes! Et ils chassèrent l'aveugle-né. Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé ; et, l'ayant rencontré, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui" (Jn.9:34-37). Dans ce passage, nous voyons que les pharisiens ont fermé la porte au jeune homme, alors que Jésus lui a ouvert la porte vers le salut.
Ce matin, par son Esprit, Jésus est ici devant nous et il veut que nous soyons, nous aussi, guéris de notre cécité spirituelle. Allons-nous croire en lui? Tout comme les pharisiens, aussi longtemps que nous nous croyons capables de connaître les choses de Dieu par nous-mêmes, nous restons aveugles, car seul le Saint-Esprit peut nous éclairer, nous conduire dans la vérité et dans la vie de Dieu.
L'aveugle-né avait témoigné de sa guérison dans l'opposition farouche des religieux, c'est pourquoi le Seigneur Jésus les compare à des aveugles conduisant des aveugles.
Quelle folie de penser que nous sommes capables de comprendre par nous-mêmes les choses d'en-haut! Si c'est notre cas ce matin, c'est la preuve que nous sommes aveugles spirituellement et que nous sommes toujours dans le péché, vers la séparation éternelle d'avec Dieu et vers l'enfer. C'était le cas des pharisiens de l'époque et c'est encore le cas pour beaucoup de religieux qui pensent vivre dans la lumière de Dieu, alors qu'ils sont dans leur propre aveuglement de rites et des apparences plutôt qu'avec le cœur.
Revenons à la parabole de Jean 10. Dans ce passage, les brebis d'Israël étaient placées dans un enclos. Peut-être que vous et moi, nous sommes encore emprisonnés dans un certain légalisme et formalisme, et peut-être qu'on essaye de découvrir par nous-mêmes le chemin du salut, la vie abondante, sans le trouver.
Les brebis d'Israël étaient tellement emprisonnées, que les pharisiens, en plus de la loi divine, leurs imposaient d'autres lois qui les écrasaient comme la loi du cumin, la loi du jeûne... Pensant bien faire, ces pharisiens avaient mis sur le peuple un joug terrible. Mais voilà que "quelqu'un" frappe à la porte, et c'est Jésus qui est entré par la porte de la Bergerie du peuple d'Israël. Il est venu pour accomplir la loi et non l'abolir en vue de notre rédemption.
Les brebis connaissaient et ont reconnu la voix du Bon Berger, parce qu'elles ont appris à le connaître au travers des Saintes Ecritures. Et quand les brebis entendent sa voix, certaines n'ont qu'un seul désir, celui de le suivre. C'était le cas pour les douze disciples qui ont été appelés par Jésus et qui l'ont suivi, et c'était le cas pour la samaritaine, pour Zachée et bien d'autres encore.
Jésus frappe à la porte, mais il faut quelqu'un pour ouvrir la porte. Cette porte, c'est la porte de l'obéissance à la Parole de Dieu.
C'est Dieu lui-même qui s'est abaissé pour faire l’œuvre d'un portier, pour ouvrir la porte et pour permettre aux brebis de sortir de la religiosité et d'aller dans de verts pâturages. Ainsi, Jésus n'a pas forcé la porte de l'enclos, mais c'est Dieu lui-même qui lui en a donné l'accès.
Jésus est devenu le Berger non seulement du peuple d'Israël, mais de toutes les nations. Et aujourd'hui encore, le Seigneur frappe à ton cœur et il te dit :"Viens, suis-moi."
Jésus est aussi pour nous la porte du salut et il nous dit : "Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages" (Jn. 10:9).
En suivant Jésus, les brebis sortent du carcan d'un certain légalisme et formalisme où elles se sentent étouffées et prisonnières, et elles vont dans la liberté glorieuse de Jésus-Christ. Nous obtenons la liberté, mais attention, ça ne veut pas dire la liberté de tout faire. Nous sommes libres par rapport à tous les sacrifices qu'on devait accomplir dans l'Ancien Testament pour avoir accès au Père. Puisque Jésus a versé son sang une fois pour toutes, nous ne devons donc plus refaire son sacrifice, ce qui serait une injure sur ses propres paroles "Tout est accompli!"
Dans le carcan de l'enclos d'un certain légalisme et formalisme où nous étions, non seulement nous étions prisonniers, mais c'était le désert, il n'y avait pas de vie et nous avions soif. Alors que maintenant, quand Jésus se présente à la porte et qu'il devient la porte du salut, il ne nous conduit pas dans le désert, mais il nous conduit dans de verts pâturages.
Lisons le Psaume 23 : "L'Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, A cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires ; Tu oins d'huile ma tête, Et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront Tous les jours de ma vie, Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel Jusqu'à la fin de mes jours."
Bientôt, la porte de la grâce sera fermée. Alors mes chers amis, de quel côté de la porte vous trouvez-vous? Dehors ou dedans?
Comme pour l'enclos de la bergerie, Jésus ne veut pas non plus forcer la porte de votre cœur, mais il vous dit : "Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi" (Ap.3:20). Mais qu'avons-nous à offrir au Seigneur quand il viendra souper chez nous? Si nous avons de mauvaises choses à lui présenter, il nous dira : "Je t'ai pardonné, viens à moi, tu es mon enfant."
Voulez-vous laisser entrer Jésus dans votre vie? Jésus ne force personne, mais par son Esprit, il est présent aujourd'hui et il vous interpelle. Si dans votre cœur, vous voulez le laisser entrer, c'est à vous de lui ouvrir la porte pour qu'il vous donne accès au Père céleste par son sacrifice à la croix