MOI NON PLUS, JE NE TE CONDAMNE PAS (Jn.8:1-11)

(Prêché à Glain, le 18 novembre 2018) (Retranscrit dans un style parlé)

 

C'est l'histoire d'une rencontre inattendue entre le Sauveur et une femme prise en flagrant délit d’adultère. Si dans l’Evangile de Luc nous avons la parabole du fils prodigue, ici dans l’Evangile de Jean au chapitre 8, nous avons l'histoire de la fille prodigue.

 

L’histoire de cette femme est connue même de ceux qui ne vont pas à l'église et qui ne lisent pas la Bible. S’ils ne connaissent pas entièrement cette histoire, il y a une phrase prononcée par Jésus qu’ils connaissent par cœur: "Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre."

 

En lisant cette histoire, je me suis dit en moi-même que ce passage illustre parfaitement les paroles de notre Seigneur: "Dieu nous a donné la loi par Moïse, mais la grâce et la vérité nous ont été données par Jésus-Christ" (Jn.1:17)

 

Dans cette histoire, nous découvrons deux choses:

 

1. Les dangers d'un esprit de jugement

2. Le cœur miséricordieux de notre Seigneur Jésus Christ.

 

Je pense que cela reflète certainement le véritable Esprit de notre Seigneur.

 

Le Pasteur Presbytérien Clarence Macartney (1879-1957) parle de cette histoire dans son livre sur "Les grands entretiens de la Bible" et déclare que dans tous les grands musées d'Europe, vous avez toujours au moins une œuvre d'art basée sur cette rencontre dramatique.

 

Une autre chose que je veux dire avant que nous plongions nos regards dans ce texte, c’est que je trouve cette histoire étonnamment pertinente. Ce qui s’est passé il y a plus de deux mille ans s’est  reproduit tout au long de l’histoire de l’humanité et aurait pu arriver hier.

 

 I- UNE FEMME PRISE EN FLAGRANT DELIT D’ADULTERE

 

Il y a au moins cinq questions dans cette histoire auxquelles nous ne pouvons pas répondre complètement.

 

La première question à laquelle nous ne pouvons pas répondre complètement, c'est :

 

1. Comment ont-ils su que cette femme était en train de commettre l’adultère?

 

Nous  lisons: "Après que Jésus s'est rendu au mont des Oliviers, tôt le lendemain matin, il retourna dans le temple. Les gens ayant entendu parler de cet enseignant extraordinaire venant de Nazareth s’approchèrent de lui. Il s’assit et se mit à les enseigner" (vv.1-2)

 

Cet homme fascinait les foules, car "Il n’enseignait pas comme les Pharisiens, il enseignait avec autorité" (Mat.7:29). De plus, ils avaient entendu dire qu’il avait le pouvoir d’accomplir des miracles. Les gens voulaient donc voir qui était cet homme! Voilà pourquoi ils venaient vers lui. Jésus s’assit donc et se mit à les enseigner.

 

Les maîtres de la loi et les Pharisiens lui amenèrent alors une femme qu’on avait surprise en train de commettre un adultère. Ils la placèrent devant tout le monde.

 

Ils avaient l'intention de l'humilier. Était-elle nue? Nous ne le savons pas. Avait-elle eu le temps de mettre rapidement quelque chose sur elle? Nous ne le savons pas. S'ils l’ont prise sur le fait, qui sait dans que état elle se trouvait devant tous ces gens?

 

Soudain, Jésus est interrompu par un groupe d'hommes dont certains occupaient un haut rang dans la société de cette époque. Ils jouaient du coude pour se frayer un chemin au milieu de cette foule. Ils amenaient à Jésus une femme au visage honteux et gênée, parce qu'elle venait d’être prise en flagrant délit d’adultère.

 

Qui étaient ces hommes? Eh bien, le texte dit que c'étaient les maîtres de la loi et des Pharisiens. Qu'est-ce que cela signifie pour nous? Cela signifie qu'ils étaient à la fois très instruits, bien respectés et réputés pour être des hommes possédant une grande sagesse et ayant une conduite morale exemplaire. Être un scribe ou un Pharisien n'était pas un métier à temps partiel ou un passe-temps, c'était un mode de vie.

 

C'étaient des hommes qui étudiaient la loi de Dieu depuis leur plus tendre enfance, dans la langue hébraïque. Ils avaient appris les cinq livres de Moïse et tout le contenu de l'Ancien Testament. Ils devaient donc posséder une excellente mémoire. Ils connaissaient également les traditions rabbiniques qui leur avaient été transmises de génération en génération, mais ils ne connaissaient pas le cœur de Dieu. Les gens voyaient chez les scribes et les Pharisiens des personnes qui savaient comment approcher Dieu. S’ils étaient pieux, c’était en apparence, et ce jour-là, leurs intentions n’étaient pas bonnes.

 

Au fur et à mesure que nous allons progresser dans ce passage, nous allons découvrir jusqu’à quel point ils étaient orgueilleux, arrogants, sans pitié, rusés, intelligents, calculateurs, et surtout, de grands hypocrites.

 

Une deuxième question à laquelle nous ne pouvons pas répondre complètement, c’est:

 

2. Qui était cette femme?

 

Nous ne savons pas d’où elle vient. Nous ne connaissons pas son nom. Nous ne connaissons pas ses antécédents. Nous ne savons pas à quelle classe sociale elle appartient, et nous ne savons pas quel genre de relation elle aurait pu avoir avec un membre de ce groupe dans le passé. Nous ne savons pas si elle était célibataire, fiancée ou mariée, voire même divorcée. Nous ne savons pas non plus si ces hommes la connaissaient déjà. Était-elle jeune, avait-elle déjà atteint un certain âge? Nous ne savons rien d'elle. Tout ce que nous savons d’elle se trouve dans ce texte, tout le reste n'est que pure spéculation.

 

Une troisième question à laquelle nous ne pouvons pas répondre complètement et qui est très importante, c'est:

 

3. Comment ont-ils pu prendre sur le fait une femme en train de commettre l’adultère en plein jour?

 

Encore une fois, nous n’avons pas une réponse claire à ce sujet, et il y quelque chose de louche dans cette histoire. Comment ont-ils su? Comment l'ont-ils prise sur le fait? Rappelez-vous ce qu’ils vont dire par la suite à Jésus: "Moïse nous a ordonné dans la loi de tuer de telles femmes à coups de pierres" (v.5), et ils avaient raison.

 

La loi disait clairement que s’il était démontré par un tribunal que vous aviez commis l’adultère, vous deviez être mis à mort (Lév.20:10). Mais puisque que c’était un acte punissable de mort, vous ne pouviez pas accuser quelqu’un d’adultère à la légère et le regarder tranquillement se faire lapider.

 

Pour éviter qu’un innocent soit tué, il y avait une obligation: "Un accusé ne pouvait être condamné à mort que sur le témoignage de deux ou trois personnes. Le témoignage d'une seule personne ne suffisait pas. Les témoins étaient les premiers à lui jeter les pierres pour le faire mourir, et le reste du peuple prenait la relève" (Deut.17:6-7).

 

Au fil des siècles, les rabbins ont écrit à ce sujet et ils ont été extrêmement explicites sur le type de témoignage qui pouvait être accepté. Vous ne pouviez pas dire: "Je les ai vus entrer dans la chambre à coucher et je les ai vus sortir ensuite quarante-cinq minutes plus tard" et ajouter: "Nous pouvons deviner ce qu’ils ont pu faire ensemble." Entendre un témoignage de ce genre n’aurait pas pu être accepté pour porter une accusation aussi grave.

 

Comment alors ces hommes ont-ils pu réussir à attraper cette femme en flagrant délit d’adultère? Vous ne pouviez pas dire: "J’ai entendu dire, ou quelqu’un m’a dit, ou tout le monde le sait." Ce genre de témoignage aurait été rejeté devant une Cour de justice juive. Les rabbins avaient défini que vous deviez être dans la pièce lorsque que quelqu’un commettait un adultère. Alors de quelle façon ces hommes ont-ils pu surprendre cette femme? Nous ne le savons pas!

 

Cela nous amène à nous poser une quatrième question à laquelle nous aimerions probablement tous répondre, c'est:

 

4. Mais où est donc l'homme qui était avec elle?

 

Nous ne connaissons pas vraiment la réponse à cette question, mais la plupart des commentateurs sont d’accord sur ce point : c’était un coup monté pour piéger Jésus.

 

Ils se fichaient éperdument de cette femme. Elle ne les intéressait pas. Ils l'utilisaient seulement pour coincer Jésus. Peut-être ont-ils persuadé l'homme de séduire la femme pour pouvoir l'attraper en flagrant délit. Peut-être lui ont-ils versé une certaine somme d'argent pour ensuite le laisser  partir et arrêter la femme. Ces hommes ne se souciaient pas d’elle d'une manière ou d'une autre.

 

Si, comme nous l’avons déjà dit, c’était un coup monté, nous pouvons dire qu’ils ne reculaient devant rien pour réaliser leur plan diabolique. Ils avaient déjà provoqué un adultère et ils cherchaient probablement un moyen pour faire assassiner Jésus, tellement ils le détestaient.

 

Une cinquième question à laquelle nous nous ne pouvons pas nécessairement répondre, c’est:

 

5. Pourquoi ont-ils exposé cette femme publiquement?

 

Ils n'avaient pas besoin de faire ça. Aucune loi ne disait de faire ça. Il n'y avait aucune raison d’agir ainsi pour humilier cette pauvre femme. Quelle belle bande d’hypocrites, quelle belle mise en scène, le péché de cette femme et la punition qu’elle méritait ne les intéressaient même pas. Ils sont simplement en train de l’utiliser pour arriver à leurs fins, et ensuite s’en débarrasser. Ils détestaient tellement Jésus que ce n’est pas elle qu’ils veulent faire mourir, mais Jésus.

 

II- LE PIEGE SE REFERME (v.4-5)

 

"Ils dirent à Jésus : Maître, cette femme (dont ils ne connaissent même pas le nom), cette femme (c’est tout ce qu’ils connaissent d’elle) a été surprise au moment même où elle commettait un adultère. Dans la loi, Moïse nous a ordonné de lapider une telle femme. Et toi, qu’en dis-tu?"

 

Ils lui posaient cette question afin de le piéger et avoir ainsi un motif pour pouvoir l'accuser. Il faut toutefois se rappeler une chose: les Juifs n'aimaient pas entendre parler d'adultère parce qu’ils savaient que ce péché faisait partie des dix commandements que Dieu avait donnés à Moïse (Ex.20: 14), et que Dieu détestait ce péché, qu’il l'a toujours détesté et qu’il le détestera toujours.

 

Les rabbins disaient que le péché d’adultère était l’un des trois plus grands péchés dans la loi. Ils enseignaient qu’il valait mieux pour un homme de se suicider plutôt que de commettre l’idolâtrie, l’adultère ou un meurtre.

 

De toute évidence, cette femme était vraiment coupable d'adultère. Rien dans le texte ne laisse présager qu’elle était innocente et les Pharisiens n'auraient pas été assez stupides pour amener une femme innocente devant le Seigneur Jésus. Mais ce n'est pas là la fin de l’histoire.

 

Ecoutez bien. Lorsque les Pharisiens vont dire à Jésus: "Moïse nous a ordonné dans la loi de tuer de telles femmes à coups de pierres", ils disaient la vérité, mais en partie seulement. Rappelez-vous ce que nous avons lu au tout début. Il est écrit dans Deutéronome 22:22 et dans Lévitique 20:10: "Si l’on surprend un homme en train de coucher avec une femme mariée, les deux complices doivent être mis à mort, l’homme aussi bien que la femme."

 

Il est vrai que cette femme était coupable selon la loi, mais il n’y avait rien dans la loi qui disait que c’est seulement la femme qui devait être lapidée.

 

Deutéronome 17:5 mentionne que la lapidation des coupables se faisait à la porte de la ville. Les pierres ressemblaient à de petits rochers afin de provoquer une mort rapide. Le premier témoin oculaire devait lancer la première pierre, le deuxième témoin oculaire la deuxième pierre, etc. Cela imposait aux témoins une lourde obligation morale de dire la vérité.

 

Il y avait donc beaucoup de choses qui étaient en jeu ce matin-là à Jérusalem. Nous devons encore une fois remarquer que ces hommes ne se souciaient absolument pas de la femme. Pour eux, elle est simplement "cette femme". Elle n'était pas une personne, elle était juste un appât pour piéger Jésus.

 

En présentant cette femme à Jésus, les dirigeants juifs espéraient que le Seigneur puisse se compromettre. S'il disait qu'elle devait être mise à mort, ils pourraient alors dire qu’il était rebelle à Rome, puisque les Juifs n'avaient pas le droit d’appliquer la peine capitale. S'il disait qu'elle ne devait pas être mise à mort, ils auraient laissé entendre qu’il violait l'Ancien Testament et que cela contredisait ce que Moïse avait dit. Ils se sont donc dit: "Peu importe ce qu’il va répondre, nous aurons toutes les raisons du monde de l’accuser et de le faire condamner."

 

Bien qu'ils professaient respecter la loi de Moïse et qu’ils prétendaient soutenir la moralité publique, c'était un simulacre. Ils voulaient tellement se débarrasser rapidement de Jésus que cela les avait conduits à humilier publiquement cette pauvre femme dans le seul but de ruiner la réputation de Jésus. Quel plan diabolique !

 

Frères et sœurs, cela aurait pu fonctionner avec un enseignant ordinaire, mais ils avaient affaire au Fils de Dieu. Que va faire Jésus? Il s’apprête à renverser la situation. Il est écrit au verset 6 : "Ils disaient cela pour lui tendre un piège afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol."

 

III- LE DEFI RELEVE

 

"Comme ils continuaient à le questionner, Jésus se redressa et leur dit: Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. Puis il se baissa de nouveau et se remit à nouveau sur le sol. Quand ils entendirent ces mots, ils partirent l’un après l’autre, les plus âgés d’abord. Jésus resta seul avec la femme" (vv.7-9).

 

Nous ne savons pas ce que Jésus a écrit, et ce n'est sûrement pas important, sinon Jean nous l’aurait révélé. Ce qui compte, ce sont les mots qu'il a prononcés: "Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre" (v.7).

 

Jésus pensait sans doute à Deutéronome 17:1-7, qui exige qu’il y ait au moins deux témoins oculaires avant que quiconque puisse être mis à mort. Deutéronome 19:15-21 ajoute que si un des témoins a menti en accusant faussement son compatriote, il lui sera alors infligé les peines qu’il espérait voir appliquer à la personne qu’il avait accusée. Cette loi protégeait les droits de l'accusé et rappelait qu’il était dangereux pour ceux qui avaient de mauvaises intentions d'utiliser la loi pour arriver à leurs propres fins.

 

Les dirigeants juifs devaient savoir cela. Les paroles de Jésus avaient pour but de leur rappeler le sérieux de leurs accusations et ce qui les motivait à faire cette démarche. En d’autres mots, il venait de leur dire: "Avant de lancer cette pierre, prenez le temps de bien vous regarder dans le miroir. Assurez-vous que vous êtes moralement qualifiés pour lapider cette femme, sinon, posez cette pierre." S'ils témoignaient de manière malicieuse ou trompeuse, ils signaient leur propre arrêt de mort.

 

Nul doute que ces hommes étaient troublés par ce que Jésus venait de dire. Ils voulaient parler de la femme; Jésus voulait parler d'eux. Il avait vu le péché de la femme, mais il avait aussi vu leur hypocrisie. Par rapport à eux, elle avait l'air presque innocente. Leur péché était beaucoup plus grand que le sien, parce qu'il était formulé sous le couvert de la religion, ce qui semblait tellement convaincant.

 

Quand Jésus a dit: "Que celui d’entre vous qui n’a jamais commis le même péché qu’elle lui jette la première pierre", il savait que ces gens jugeaient selon les apparences, mais c’est la disposition de leur cœur que Jésus voulait mettre en lumière. Il était en train de leur dire: "Si vous n’avez jamais désiré la femme d’un autre dans votre cœur, allez-y, tuez-la. Ramassez cette pierre et lapidez-la, mais avant de la ramasser, assurez-vous que vous êtes moralement et spirituellement qualifiés pour la lapider. Sinon, posez cette pierre."

 

Vu autrement, vous savez ce qu’il vient de leur citer? Rien d’autre que la version longue de Matthieu 7: "Ne jugez pas les autres, afin que Dieu ne vous juge pas. Car Dieu vous jugera de la façon dont vous jugez, et il utilisera pour vous la mesure que vous employez pour les autres" (v.1).  

 

"Hypocrite, pourquoi regardes-tu le brin de paille qui est dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil?" (v.3)

 

Finalement, il y avait plus d'espoir pour cette femme pécheresse que pour ces Pharisiens mal intentionnés. Elle avait été prise en flagrant délit d'adultère, et pourtant, elle était plus proche du Royaume des cieux qu'eux-mêmes pouvaient l’être. Elle n’a jamais nié son péché; tandis qu’eux, ils n’admettaient même pas ouvertement qu’ils avaient péché.

 

Il est écrit : "Lorsqu’ils entendirent ces mots, ils partirent l’un après l’autre, les plus âgés d’abord." Peut-être que les plus âgés ont quitté les premiers parce qu’ils avaient plus de péchés à comptabiliser. Ils étaient tellement convaincus, qu’ils commencèrent à partir un par un. Ils savaient qu’ils étaient tous coupables du même péché que la femme.

 

Il est important de rappeler que la Bible ne nous défend pas de juger. Il est écrit: "L’homme qui a l’Esprit de Dieu peut juger de tout mais personne ne peut le juger" (1Cor.2:15). Parfois nous sommes appelés à le faire, mais avant de juger, nous devons d’abord nous regarder dans un miroir.

 

Voici une autre partie de cette histoire qui est ironique, je suppose. Ils ont pensé que cette femme était une terrible pécheresse, parce que ce qu'elle avait fait était tellement visible. Ils n'aimaient pas son péché, mais ils ne voulaient pas faire face à leur propre péché qui habitait dans leur cœur.

 

J'ai trouvé cette citation, mais je ne me souviens pas où : "Si les pensées intérieures de chaque homme étaient écrites en grosses lettres sur son front, nous ne verrions aucun homme enlever une seule fois son chapeau."

 

Vous savez, à l'intérieur de l'église, nous nous sentons tellement bien dans notre peau qu’il nous est facile de juger et de mépriser les autres. Nous devons nous rappeler ce que dit Philip Yancey: "Les chrétiens se fâchent contre les gens qui pèchent différemment des autres."

 

Les dirigeants juifs voulaient piéger Jésus, ils se sont retrouvés piégés par lui. Ils ont été tellement dépassés par les paroles de Jésus, et par sa pureté morale, qu’ils ne pouvaient pas rester en sa présence, de telle sorte que:

 

Jésus resta seul avec la femme, qui se tenait encore à côté de lui (v.9).

 

IV- UNE FEMME PARDONNEE

 

Les versets 10 et 11 terminent cette histoire: "Jésus se redressa et dit à la femme: Eh bien, où sont-ils? Personne ne t’a condamnée? Personne, Maître, répondit-elle. Je ne te condamne pas non plus, dit Jésus. Tu peux t’en aller, mais ne pèche plus, c’est-à-dire abandonne ton ancienne vie de péché."

 

Voici comment notre Seigneur a traité cette femme pécheresse:

 

Il se redressa et il la regarda.

Il l'interrogea: "Femme, où sont-ils?"

Il lui pardonna: "Je ne te condamne pas non plus."

Il l'a mise au défi: "Va maintenant et abandonne ta vie de péché."

Il l'a traitée avec dignité, compassion et honneur.

Il a traité son péché de façon honnête.

Il n'a jamais nié ce qu'elle avait fait.

Il lui a parlé de la grâce et son cœur fut rempli d’espoir. Finalement, il lui a pardonné son péché et l'a renvoyée pour qu’elle commence une nouvelle vie.

 

Voici ce que Jésus lui a dit: "Tu as commis l'adultère, mais il y a plus pour ta vie que ton péché. Tu peux être beaucoup mieux que tu ne l'as été. Tu peux te détourner de ton péché une fois pour toutes. Si tu le veux, tu peux commencer une nouvelle vie."

 

La direction que vous prenez dans votre vie spirituelle fait toute la différence dans votre vie. Ce qui compte pour Dieu, ce n'est pas où vous en êtes rendu dans votre vie, mais dans quelle direction vous allez maintenant.

 

Il est ironique de constater que la seule personne réellement qualifiée pour la lapider, c’était Jésus, et il ne n’a pas fait. La loi exigeait le témoignage de deux témoins pour pouvoir lapider quelqu’un, et Jésus ne faisait même pas partie d’un des deux témoins qui l’avait accusée au départ. Les soi-disant "témoins" ayant disparu, les accusations avaient été abandonnées. La femme était maintenant libre de partir.

 

Il dit à la femme: "Personne ne t’a condamnée?" "Personne, Maître", répondit-elle. Le mot "Maître" qu’elle utilise ici, est "kyrios". Ce mot signifie en grec "Seigneur". En d'autres mots la femme dit: "Personne, mon Seigneur, ne me condamne." Elle fait ici une déclaration de foi. Une toute petite graine de moutarde de foi. Elle ne cherche aucune excuse, elle attend seulement son verdict.

 

J’aimerais vous poser une question: "Quand les Pharisiens sont partis, pourquoi n'est-elle pas partie?" Elle était pourtant libre de quitter les lieux. Pourquoi est-elle restée là alors que tout le monde était parti? C'est parce qu'elle savait qu'elle était pécheresse et elle n'a pas essayé de le cacher. Son péché avait déjà été exposé à la face du monde.

 

Elle faisait confiance à Jésus pour faire ce qui était juste dans les circonstances. Elle a vu en Jésus un homme différent de tous les autres hommes, un homme qui l'a traitée avec grâce au lieu de la condamner.

 

Au fait, nous pouvons être tentés de penser que l'homme qui était avec elle s’en était bien tiré d’avoir pu échapper à son péché. Nous pouvons penser qu'il avait eu de la chance et que cette femme était malchanceuse. Mais Dieu avait tout vu et cet homme ne s'est pas enfui avec rien: sa culpabilité le suivrait pour toujours. Finalement, cette femme n’avait pas été aussi malchanceuse après tout: elle avait rencontré Jésus et il avait transformé sa vie. Pendant ce temps, l'homme (quel qu'il soit et où qu'il soit) était toujours enlisé dans son péché. Il aurait mieux valu qu’il soit exposé comme cette femme. Il a quitté les lieux avec sa culpabilité, tandis que la femme est partie en ayant reçu le pardon de son péché.

 

V- LA DETTE A ETE PAYEE

 

Terminons cette histoire par quelques brèves réflexions. Nous ressemblons tous à cette femme. Nous avons tous péché et nous sommes vraiment coupables aux yeux d'un Dieu saint. Nous avons tous désobéi à la loi de Dieu et nous méritons tous la mort. Nous sommes impuissants et incapables de changer notre condition. Nous sommes condamnés et damnés à moins que quelqu'un n'intervienne pour nous aider. Nous ne pouvons pas nous en sortir et nous ne pouvons pas nier notre état. Nous sommes condamnés par notre conscience et nous sommes souvent condamnés par les autres. Si les gens nous connaissaient mieux, ils nous condamneraient encore plus qu'eux. Ils n'en connaissent pas la moitié.

 

C’est là où le message évangélique exerce sa puissance. Au moment où nous allions être condamnés, Jésus est intervenu pour nous sauver. Certaines personnes ont peut-être murmuré ce jour-là: "Son péché devrait être payé." Et c’est ce qui est arrivé! Jésus va payer plus tard pour son péché sur une croix romaine à l'extérieur des murs de Jérusalem.

 

Remarquez que l'ordre des paroles prononcées par Jésus est très important: "Tu peux t'en aller, mais ne pèche plus." Il n'a pas dit: "Ne pèche plus et alors je ne te condamnerai pas." C'est ce que les religieux aiment dire, n’est-ce pas? Jésus dit: "Venez à moi vous qui êtes honteux et qui avez le cœur brisé et blessé. Je vous pardonnerai et je vous donnerai le pouvoir de vous libérer d'une vie de péché." La religion dit: "Change ou je te condamnerai." La grâce dit: "Je t'ai pardonné, laisse-moi aussi changer ton cœur." Rien n’est plus stimulant pour un pécheur que la grâce de Dieu qu’il reçoit dans son cœur. La grâce de Dieu accomplit ce que les règles religieuses ne peuvent jamais faire.

 

Jacques, le demi-frère de Jésus, pensait peut-être à cette histoire quand il a dit: "La pitié triomphe du jugement." (Jc.2:13)

 

Ne laissez personne dire que l’adultère n’est pas important. Jésus n’a jamais minimisé le péché de la femme. Il ne lui a jamais dit: "Ce n’est pas grave, ce n’est pas ta faute." Il lui pardonne son péché et la renvoie ensuite pour qu’elle commence une nouvelle vie. Même si elle est coupable (prise en flagrant délit), par la grâce de Dieu, elle part avec une feuille vierge, une nouvelle vie et un nouveau pouvoir à l’intérieur de son cœur.

 

VI- UN VERDICT EXPLIQUE

 

Jésus n'a jamais dit qu’elle était innocente. Il a seulement remis en question le moyen que les Pharisiens ont utilisé pour la traduire en justice. Il n'a jamais excusé son péché, il a plutôt exposé l'hypocrisie de ses accusateurs.

 

Lorsqu’il a dit: "Je ne te condamne pas non plus", il voulait dire ceci: "Je ne te condamne pas, car bientôt je serai condamné à ta place." Nous savons que "Le Christ, en devenant objet de malédiction à notre place, nous a délivrés de la malédiction de la loi" (Gal.3:13). Il a pris notre douleur, notre honte et notre culpabilité, lorsque la lourde charge de notre péché a été mise sur lui. Chaque enfant de Dieu a un passé, chaque pécheur a un avenir.

 

Frères et sœurs, à la fin de cette merveilleuse histoire, il y a deux versets qui me viennent en tête.  Le premier est: "Dieu n'a pas envoyé son fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde reçoive le salut par lui" (Jn.3:16). Et le deuxième verset est: "Maintenant donc, il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ" (Rom.8:1).

 

Jésus est le Seigneur de la deuxième, de la troisième, de la quatrième, de la cinquième chance et d’autant de chances dont nous avons besoin pour être pardonnés. Je comprends pourquoi certaines personnes, en réfléchissant à cette histoire, pensent que Jésus a été trop bon.

 

À l'intérieur de l'église, nous avons parfois de la difficulté avec cette sorte de grâce que Jésus a manifestée, jusqu'à ce que nous vivions nous-mêmes des problèmes et que nous ayons besoin de ce genre de grâce. Nous nous mettons alors à relire cette histoire et nous nous écrions: "Aie pitié de moi, Jésus! Aie pitié de moi."

 

Frères et sœurs, souvenez-vous de la miséricorde de notre Seigneur. Allez et soyez aussi miséricordieux. Si c’est votre cas ce matin, sortez de la tristesse dans laquelle vous vous trouvez.  Si votre cœur est brisé, venez à Jésus afin qu’il commence une œuvre de guérison en vous. Venez, vous trouverez auprès de lui la grâce dont vous avez besoin pour être guéris. Et rappelez-vous que sur la terre, il n'y a pas de chagrin dont Jésus ne puisse nous guérir.

 

Chers amis, le Sauveur vous adresse les mêmes paroles qu’il a prononcées il y a maintenant plus de deux mille ans à cette femme: "Je ne te condamne pas non plus, tu peux t’en aller, mais ne pèche plus." Peu importe quel est votre péché, ce que Jésus a fait pour cette femme, il peut le faire pour vous. Vous pouvez être pardonnés, purifiés et libérés, car il est déjà mort pour votre péché.

 

Il ne faut pas s’étonner qu’il a été appelé l’ami des pécheurs. Il est l’ami et nous sommes les pécheurs. Si vous ressentez le poids énorme du péché sur vous, venez au pied de la croix, là où Jésus est mort pour vous. Venez à Jésus, il ne détournera pas la tête.

 

Nous allons maintenant prier: Père céleste, nous sommes stupéfaits, les mots nous manquent, nous ne savons quoi dire, parce que nous avons tellement péché dans notre vie, et ta grâce a surabondé au-delà de nos manquements. Merci pour Jésus, merci pour ta miséricorde et pour ta grâce. Merci parce que sur la terre, il n’y a pas de chagrin dont Jésus ne puisse nous guérir. Donne-nous maintenant la capacité en Jésus de manifester la même grâce que tu nous as manifestée. Amen!