LE COUT DE SUIVRE JESUS (Marc 8:34-38)
(Prêché à Glain, le 19 août 2018 par Boris Pospiszyl) (Retranscrit dans un style parlé)
Si nous voulons être disciples de Jésus-Christ et le suivre, c'est coûteux et difficile, mais cela en vaut vraiment la peine!
Alors mon grand dilemme de ce matin, pour ma première prédication,
était de choisir le passage sur lequel j’allais prêcher, comment savoir
ce que le Seigneur voulait que je partage. J'ai choisi un passage qui
m'a beaucoup parlé ces derniers temps et qui, je l’espère, vous parlera
aussi énormément.
L’enseignement de ce passage est fort. Il nous aide à grandir dans la
compréhension de la vie chrétienne et il nous aide à mieux comprendre
la personne de Jésus-Christ. Il n’est peut-être pas réjouissant à
entendre dans un premier temps, mais tellement grandiose dans son
accomplissement!
Connaissez-vous l’histoire du jeune Théophile?
Théophile était un jeune homme d’une vingtaine d’années. Depuis sa
naissance, les médecins lui avaient détecté une maladie assez grave,
mais il n’y avait encore aucun remède pour le guérir.
A part cela, Théophile vivait assez paisiblement dans une famille
aimante et affectueuse envers lui. Cette famille vivait dans un
quartier bourgeois de Londres et elle ne manquait de rien du point de
vue matériel et financier. Théophile était un garçon avec beaucoup
d’ambition et il avait commencé depuis deux ans des études pour devenir
architecte.
Pendant les vacances d’été, lors d’une visite régulière qu’il avait
avec son médecin à cause de sa maladie, le triste verdict est
tombé :
- "Théophile, je suis désolé… mais tu vas bientôt mourir!"
- "Docteur, n’y a-t-il vraiment aucune solution pour être guéri? Nous
avons les moyens de payer des médicaments et les soins nécessaires."
- "Mon cher Théophile, lui répondit le médecin, il y a bien un moyen
pour ta guérison et pour que tu vives. Ce moyen ne coûte absolument
rien, il est entièrement gratuit. Par contre, le chemin pour atteindre
ce remède est difficile et laborieux. Il est rempli de ronces et
d’épines, mais aussi de magnifiques paysages où tu devras éviter de
perdre du temps pour ne pas oublier ce que tu es parti chercher. Par
endroits, de grands ravins se dresseront devant toi et tu devras être
prêt à risquer ta vie en les franchissant pour atteindre cette solution
à ta maladie. Autre chose encore, c’est maintenant que tu dois partir,
tu ne dois plus attendre, tu dois abandonner tes études et partir tout
de suite."
Pensez-vous que le décision a été difficile à prendre pour Théophile? Qu’auriez-vous fait?
Bien sûr le garçon a renoncé aux études qu’il avait entreprises et il
est parti directement malgré les risques encourus en chemin, afin de
trouver le médicament qui lui permettrait de continuer à vivre.
Ouvrez avec moi la Bible dans l’évangile de Marc : "Jésus s'en alla
avec ses disciples dans les villages voisins de Césarée de Philippe. Il
leur posa en chemin cette question : Qui suis-je, d'après les hommes?
Ils répondirent : Jean-Baptiste; d'après certains, Elie; d'après
d'autres, l'un des prophètes. Et d'après vous, qui suis-je? leur
demanda-t-il. Pierre lui répondit : Tu es le Messie. Jésus leur
recommanda sévèrement de n'en parler à personne.
Alors il commença à leur enseigner qu'il fallait que le Fils de l'homme
souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, par les chefs des
prêtres et par les spécialistes de la loi, qu'il soit mis à mort et
qu'il ressuscite trois jours après. Il leur disait cela ouvertement.
Alors Pierre le prit à part et se mit à le reprendre, mais Jésus se
retourna, regarda ses disciples et réprimanda Pierre en disant :
Arrière, Satan, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais
celles des hommes.
Puis il appela la foule avec ses disciples et il leur dit : Si
quelqu'un veut être mon disciple, qu'il renonce à lui-même, qu'il se
charge de sa croix et qu'il me suive! En effet, celui qui voudra sauver
sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la
bonne nouvelle la sauvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le
monde entier, s'il perd son âme? Que donnera un homme en échange de son
âme? En effet, celui qui aura honte de moi et de mes paroles au milieu
de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura
aussi honte de lui quand il viendra dans la gloire de son Père avec les
saints anges.
Il leur dit encore : Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui
sont ici ne mourront pas avant d'avoir vu le royaume de Dieu venir avec
puissance.
Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les
conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré
devant eux; ses vêtements devinrent resplendissants et d'une telle
blancheur que personne sur la terre ne peut blanchir ainsi. Elie et
Moïse leur apparurent; ils s'entretenaient avec Jésus. Pierre prit la
parole et dit à Jésus : Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons
trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie. Il ne savait
que dire, car ils étaient effrayés. Une nuée vint les couvrir, et de la
nuée sortit une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le!
Aussitôt les disciples regardèrent tout autour et ils ne virent plus
que Jésus seul avec eux" (Mc.8:27-9:8).
Nous allons aujourd’hui nous attarder davantage sur les versets 34-38
du chapitre 8, mais vous verrez plus tard pourquoi j’ai tenu à lire ce
qui englobait ce passage.
Le début du verset 34 nous dit : "Puis il appela la foule avec ses
disciples et il leur dit : Si quelqu’un veut être mon disciple…"
Nous voyons ici que l’appel que Jésus fait est général, il s’adresse à
tout le monde; pas seulement aux douze apôtres ou aux juifs, ou aux
païens. L'appel est fait à toute personne qui a le profond désir de
suivre Jésus. Dans l’original il est écrit "à quiconque" désire devenir
son disciple. La foule entière a été appelée par Jésus.
Devenir son disciple OK, mais :
C'EST QUOI UN DISCIPLE DE JESUS ?
Nous n’allons pas regarder le terme 'disciple' en détail, mais juste quelques brèves définitions de ce qu’est un disciple.
Tout d’abord la définition du dictionnaire nous dit : le disciple,
étymologiquement, c’est l’élève, celui qui suit l’enseignement d’un
maître dont il devient dès lors le disciple. Cela peut s’appliquer à
notre cas, nous avons toujours à apprendre de Jésus. Il est le
professeur par excellence.
Dans son épître, Marc nous dit : "Jésus s’en alla avec ses disciples" (v.27) et nous voyons aussi qu’il les enseigne (v.31).
Mettons en pratique les enseignements du maître. Je vais citer un exemple :
Je décide de prendre des cours du soir de… couture, oui pourquoi pas
(et je l’avoue, ce type de cours va bien fonctionner pour mon exemple).
Donc je décide de prendre des cours du soir de couture dans l’objectif
de faire à ma chère et tendre épouse une belle robe de soirée pour le
mariage qui s’en vient au mois d’octobre.
Je suis en classe, j’écoute attentivement les instructions du
professeur, et après plusieurs semaines et ma session de cours
terminée, je m’attaque à la confection de la fameuse robe. Mais bien
sûr, comme je suis un peu plus malin que le professeur, et même
beaucoup plus malin que lui, je décide de ne pas suivre ses
instructions et de coudre comme je l’entends! Je vous laisse imaginer
le résultat final : il est catastrophique et la robe est impossible à
porter.
Voilà pourquoi nous devons écouter les conseils du maître si nous voulons arriver à notre objectif : Lui ressembler.
Mais pour nous chrétiens, nous voyons quand même cela d'une manière un
peu moins conventionnelle qu’une simple relation de maître à disciple.
Si nous survolons les quatre évangiles et le livre des Actes, nous
comprendrons rapidement ce que représente le disciple.
NOUS DEVONS SUIVRE JESUS !
Lisons ensemble dans l'évangile de Luc : "Pendant qu'ils étaient
en chemin, un homme lui dit : [Seigneur,] je te suivrai partout où tu
iras. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières et les oiseaux
du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas un endroit où il
puisse reposer sa tête. Il dit à un autre : Suis-moi. Il répondit
: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. Mais
Jésus lui dit : Laisse les morts enterrer leurs morts et toi, va
annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur,
mais permets-moi d'aller d'abord faire mes adieux à ceux de ma maison.
Jésus lui répondit : Celui qui met la main à la charrue et regarde en
arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu" (Lc.9:57-62).
Dans le passage que nous venons de lire, nous voyons qu’à trois
reprises, le disciple est celui qui suit le maître, Jésus. Vous allez
me dire que le terme 'disciple' n’apparaît nulle part ici et je suis
entièrement d’accord avec vous. Mais le verset suivant nous dit :
"Après cela, le Seigneur désigna encore septante autres disciples et
les envoya devant lui deux par deux dans toutes les villes et dans tous
les endroits où lui-même devait aller" (Lc.10:1). "Encore septante
autres disciples", donc septante en plus de ceux dont nous avons parlé
dans les versets précédents.
Pouvons-nous aussi dire que chaque chrétien est disciple de Jésus?
Regardons ensemble un dernier texte qui nous parle de disciple :
"Pierre leur dit : Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au
nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le
don du Saint-Esprit. En effet, la promesse est pour vous, pour vos
enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que
le Seigneur notre Dieu les appellera. Et par beaucoup d'autres paroles,
il rendait témoignage et les encourageait en disant : Sauvez-vous de
cette génération pervertie! Ceux qui acceptèrent sa parole furent donc
baptisés et, ce jour-là, le nombre des disciples augmenta d'environ
trois mille personnes" (Ac.2:38-41).
Je pense qu’après la lecture de ce texte, nous pouvons affirmer qu’un
chrétien, une personne qui s’est repentie et qui a accepté le Salut en
Jésus-Christ, est son disciple.
Nous venons de dire que nous devons mettre en pratique l’enseignement de Jésus et le suivre.
Relisons ensemble le passage de l'évangile de Marc : "Puis il appela la
foule avec ses disciples et il leur dit : Si quelqu'un veut être mon
disciple, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et
qu'il me suive! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra,
mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la
sauvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s'il
perd son âme? Que donnera un homme en échange de son âme? En effet,
celui qui aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette
génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte
de lui quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints
anges" (Mc.8:34-38).
Nous pouvons voir que ces paroles de Jésus sont directement un
enseignement que nous devons mettre en pratique. Il nous rappelle que
pour être son disciple, nous devons le suivre; mais il y a aussi deux
autres choses :
NOUS DEVONS RENONCER A NOUS-MÊMES !
Qu’est-ce que cela implique le renoncement à soi-même? Il est vraiment
incroyable de remarquer comment Marc a rédigé son évangile sans rien
laisser au hasard.
Jusqu’au chapitre huit, il nous décrit le portrait d’un Jésus
puissant, qui réalise beaucoup de miracles. Il guérit des aveugles, il
guérit un paralysé, il guérit une femme qui avait des hémorragies
depuis douze ans et qui avait dépensé tout ce qu’elle possédait chez de
nombreux médecins. Il a chassé de nombreux démons et même une légion de
démons au complet.
Jésus est décrit comme le Messie qui devait venir après son précurseur, Jean-Baptiste.
Nous le voyons aussi comme Dieu lui-même qui est capable, à deux
reprises, de multiplier quelques pains et quelques poissons. Une fois
pour cinq mille hommes et une autre fois pour quatre mille hommes. Nous
le voyons comme Jésus étant Dieu pour apaiser la tempête.
Dans le chapitre deux, nous voyons qu’il est vraiment Dieu ! Les
pharisiens se posent la question : "Qui peut pardonner les péchés, si
ce n'est Dieu seul?" (Mc.2:7), nous sommes ici dans l’épisode où Jésus
dit au paralysé : "Tes péchés sont pardonnés." Oui, Jésus est
vraiment Dieu, parce qu’il a le pouvoir de pardonner les péchés.
Pourquoi je vous parle de tout cela? Parce que, jusqu’au chapitre huit
où Pierre reconnaît enfin que Jésus est bien le Messie (avant cela
personne n’avait reconnu ouvertement Jésus comme le Messie à part les
démons), l’évangéliste Marc ne nous donne pas vraiment d’exemple de
renoncement à soi-même.
Nous pouvons peut-être trouver un petit avant-goût dans le premier
chapitre quand Jésus appelle Jacques et Jean à le suivre. Ceux-ci le
suivirent aussitôt et laissèrent leur père. Ils "abandonnent" leur père
pour suivre Jésus : "Aussitôt, Jésus les appela; et, laissant leur père
Zébédée dans la barque avec les ouvriers, Jacques et Jean le suivirent"
(Mc.1:20).
Nous pouvons trouver un autre avant-goût peut-être aussi au deuxième
chapitre où Lévi, assis au bureau des taxes, se lève directement et
abandonne ce qu’il a pour suivre Jésus : "En passant, Jésus vit Lévi,
fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit : Suis-moi. Lévi
se leva, et le suivit" (Mc.2:14).
Mais par contre, directement après que Pierre l’a identifié comme le
Messie puissant qui était annoncé par les prophètes, au chapitre huit,
Jésus annonce pour la première fois qu’il est venu AUSSI pour souffrir,
mourir et qu’il va ressusciter le troisième jour.
Quelle est la réaction de Pierre face à cette annonce? Il ne l’accepte
pas et il rejette en bloc ce que Jésus lui dit. Pierre est d’accord
d’accepter le fait que Jésus est Dieu, il veut bien reconnaître tout ce
qui le réjouit, toutes les bonnes choses que Jésus annonce et fait.
Mais quand il s’agit d’accepter le fait que Jésus doit souffrir et
mourir, cela est bien plus difficile.
Voilà pourquoi il était important pour moi de vous lire les versets
précédant le texte qui nous intéresse ce matin. Jésus annonce des
choses difficiles à reconnaître sur Lui, et directement après, il nous
incite à faire de même. Marc veut que nous comprenions ce que cela
implique de renoncer à nous-mêmes et il va nous apporter, dans la suite
de son récit, des exemples de renoncement à soi.
Quelqu’un peut-il me dire quelle est l’histoire connue que nous
retrouvons dans l’évangile de Marc au chapitre dix? C’est l’histoire du
jeune homme riche.
Le jeune homme vient auprès de Jésus et il se jette à ses pieds pour
lui demander ce qu’il doit faire pour hériter de la vie éternelle.
Alors Jésus lui dit : "Tu connais les commandements", et il lui
cite quelques commandements (meurtre, vol…). Jésus ne cite cependant
pas le premier commandement : "Tu aimeras ton Dieu de tout ton
cœur, de toute ton âme et de toute ta force."
Et que fait le jeune homme riche? Il s’empresse de répondre :
"Mais je respecte toutes ces choses." Jésus lui dit alors : "Il ne te
manque qu’une chose, va, vends tout ce que tu as et donne-le aux
pauvres." Après ces paroles, le jeune homme riche "s’en alla tout
triste".
Mais pourquoi? Parce qu’il ne voulait pas renoncer à ses ambitions
personnelles, à ses richesses. Son but dans la vie était certainement
de gagner beaucoup d’argent, de pouvoir en profiter un maximum, de le
dépenser à sa guise et bien sûr… de ne pas tout donner aux pauvres!
Voilà un bel exemple d’une personne qui n’a pas voulu renoncer à elle-même.
Le verset 21 de ce récit met un lien direct avec le texte central de
notre message puisque Jésus dit au jeune homme : "Puis viens,
charge-toi de ta croix et suis-moi" (Mc.10:21).
Après avoir renoncé à lui-même, à ses ambitions personnelles pour
devenir disciple de Jésus, le jeune homme riche aurait dû le suivre,
comme Jésus lui-même le lui demande. Comme Jésus lui-même NOUS le
demande!
Lisons un autre passage de l'évangile de Marc : "Ils arrivèrent à
Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi
discutiez-vous en chemin? Mais ils gardèrent le silence, car en chemin
ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
Alors il s'assit, appela les douze et leur dit : Si quelqu'un veut être
le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous"
(Mc.9:33-35).
Marcher avec Christ, c’est suivre son exemple, c’est renoncer à toute idée de grandeur en servant les autres humblement.
Avons-nous des ambitions personnelles pour nos vies? Il y a
certainement des ambitions personnelles que nous pouvons déceler
facilement, mais il y en a d’autres plus difficiles à reconnaître.
Donc premièrement, nous devons suivre Jésus, deuxièmement, nous devons renoncer à nous-mêmes, et troisièmement :
NOUS DEVONS PORTER NOTRE CROIX !
J’ai trouvé un moyen très rapide et facile de porter sa croix : enfiler
un collier avec une grosse croix en bois et dire : "Voilà, je porte ma
croix. Ce que Jésus nous demande ici n’est pas très difficile en fait!"
Pensez-vous réellement que Jésus nous demande cela dans ces versets? A
quoi pouvait bien penser Jésus quand il nous demande ici de porter
notre croix si nous voulons être son disciple?
A l’époque où Jésus parle à la foule et à ses disciples, le fait de porter sa croix était quelque chose de facile à comprendre.
Aujourd’hui nous entendons souvent : "Mon papa est âgé et fort
malade. Je m’occupe de lui tous les jours. Et c’est là que je porte ma
croix", ou : "Mon travail est difficile, mes collègues ne sont pas
sympas et mon patron n’est vraiment pas correct. Le fait d’aller
travailler tous les jours là-bas, c’est cela porter ma croix pour
moi."
Je ne dis surtout pas qu’il ne faut pas faire cela, bien au contraire,
c’est une manière de montrer que nous aimons notre prochain, mais
n’employons pas cette "expression" pour décrire ces choses.
A cette époque, personne ne portait une croix pour le plaisir. Les
personnes qui portaient une croix étaient les pires criminels qui
étaient condamnés à mort pour leurs mauvais agissements.
En se référant à la croix et à ce qu’elle représente, Jésus nous
enseigne que nous devons être prêts à mourir, même de cette mort-là, si
nous voulons le suivre : "En effet, celui qui voudra sauver sa vie la
perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle
la sauvera" (Mc.8:35).
Ne passons pas trop vite à une application imagée de ce verset. "En
effet, celui qui voudra sauver sa vie (donc en n’étant pas prêt à aller
à la croix à cause de Jésus) la perdra, mais celui qui la perdra (en
étant prêt à aller à la croix) à cause de moi et de la bonne nouvelle
la sauvera."
Notons aussi que dans ce verset, Jésus parle toujours, dans un premier
temps, de la vie physique et, dans un deuxième temps, de la vie
éternelle. Si tu veux sauver ta vie physique, tu perdras la vie
éternelle, mais si tu es prêt à perdre ta vie physique alors tu auras
la vie éternelle!
Attention, il ne faut pas être prêt à perdre sa vie pour n’importe quoi
ou n’importe qui. Le verset souligne que la seule bonne raison, c'est
pour Jésus lui-même et pour l’Evangile dont il est l’objet. Suivre
Jésus, c’est avoir foi en lui, en l’Evangile et en ses paroles.
Il est flagrant de voir à quel point ce verset 35 souligne le verset
précédent, en nous invitant à considérer Jésus et la Bonne nouvelle
comme bien plus importants que notre propre existence.
Pour mieux comprendre le sens de ce verset, lisons un autre
passage de l'évangile de Marc : "Jésus était assis vis-à-vis du tronc
et regardait comment la foule y mettait de l'argent. De nombreux riches
mettaient beaucoup. Une pauvre veuve vint aussi; elle y mit deux
petites pièces, une toute petite somme. Alors Jésus appela ses
disciples et leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a
donné plus que tous ceux qui ont mis dans le tronc, car tous ont pris
de leur superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu'elle, elle a mis
de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait
pour vivre" (Mc.12:41-44).
Cette femme avait compris qu’elle devait tout donner au Seigneur, cette
veuve avait bien compris le sens de porter sa croix. Elle a donné "tout
ce qu’elle avait pour vivre". Prenons exemple sur cette veuve qui était
prête à mourir pour son Sauveur.
La suite de notre passage dit : "Et que servira-t-il à un homme de
gagner le monde entier, s'il perd son âme? Que donnera un homme en
échange de son âme?" (Mc.8:36-37).
Comment sauver son âme? L’homme riche pensait sauver son âme en
respectant la loi. On pouvait aussi dire qu’il avait gagné le monde
parce qu’il vivait certainement une vie sans souci d’argent.
Mais l’homme riche avait-il sauvé son âme? Non, sinon il ne serait pas
parti tout triste. Il n’avait pas renoncé à lui-même, à ses biens
personnels. Il était donc impossible pour lui de sauver son âme.
Par contre, s’il avait vendu tous ses biens (renoncement à lui-même) et
donc s’il avait été prêt à mourir en ne possédant plus rien, pour
suivre Jésus, il aurait eu la vie éternelle promise à ceux qui se
confient en lui, en son sacrifice et en sa résurrection. Christ
lui-même aurait racheté son âme au prix de sa propre vie.
De même dans ces versets, les questions de Jésus ne sont pas anodines.
Elles nous montrent bien que par nous-mêmes, nous sommes incapables
d’obtenir la vie éternelle, mais que la capacité nous est donnée
uniquement en Jésus-Christ. Par des questions, Jésus montre aussi
l’immense fossé entre le monde éphémère, amené à disparaître, et ce qui
est amené à durer pour l’éternité.
Perdre la vie éternelle est pire que tout!
J’aurais aussi voulu vous parler de Jean-Baptiste et de sa mort. Il a
aussi porté sa croix en déclarant à Hérode la vérité : "Il ne
t’est pas permis d’avoir pour femme l’épouse de ton frère" (Mc.6:18).
Ces paroles ont poussé la femme d’Hérode à le faire décapiter.
Nous avons parlé du fait de renoncer à soi-même, du fait de renoncer à nos ambitions personnelles.
Nous avons vu ensuite ce que cela signifiait 'porter sa croix', c’est le fait d’être prêt à mourir pour Christ et son Évangile.
CONCLUSION
Ce sont peut-être des choses difficiles à entendre, mais Jésus ne nous
laisse pas sur cette note difficile. Relisons ensemble ce verset : "En
effet, celui qui aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette
génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte
de lui quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints
anges" (Mc.8:35).
La fin du verset nous dit : "Quand il viendra dans la gloire de son père avec les saints anges."
Donc, Jésus va revenir chercher et prendre ses disciples auprès de Lui.
Si nous le suivons, si nous suivons sa Parole, il n’aura pas honte de
nous et il nous prendra dans sa gloire.
Voilà maintenant l’explication de la lecture des versets sur la
transfiguration que nous avons lus au début. Pierre a refusé d’accepter
que Jésus devait souffrir et mourir. Jésus lui a même dit :
"Arrière de moi, Satan." Mais dans son amour et dans sa grande
compassion, Dieu a voulu que Pierre accepte cela, que Pierre accepte de
renoncer à lui-même et qu’il porte sa croix. C’est pourquoi, Dieu, dans
l’épisode de la transfiguration, lui a fait goûter à la gloire à venir.
Jésus veut nous faire comprendre que le suivre est quelque chose de
radical, que cela va à l’encontre de ce qu'on pense être bien pour
notre vie, MAIS que cela en vaut vraiment la peine.
Pourquoi? Parce que nous prendrons part à la Gloire du Père lors de son retour!
Si le chemin du disciple de Jésus-Christ est difficile, Dieu lui-même
nous donne le moyen de le surmonter. Gardons les yeux fixés sur la
gloire à venir et persévérons.
Et Maintenant?
Pour terminer, j’aimerais que nous nous posions cette question :
Voulons-nous être un disciple de Jésus?
1. Si notre réponse est OUI :
- Alors sommes-nous prêts à abandonner le fait d’obtenir une promotion
au travail qui nous ferait gagner plus d’argent, mais nous laisserait
moins de temps pour servir dans l’Eglise?
- Alors sommes-nous prêts à rater notre série TV préférée, ou la finale
de foot de la coupe du monde un vendredi soir, pour aller à la réunion
de prière exceptionnelle, organisée pour un frère gravement malade?
- Alors sommes-nous prêts à renoncer à monter en division supérieure
dans notre sport, ce qui nous occasionnerait des entraînements
supplémentaires dans la semaine et nous laisserait moins de temps pour
Dieu?
- Alors sommes-nous prêts à consacrer une ou deux semaines sur nos
quatre petites semaines de congé pour participer à une semaine
d’évangélisation ou pour servir dans un camp chrétien?
- Alors sommes-nous prêts à ne pas nous reposer un après-midi ou une soirée pour aller entendre l’enseignement de la Parole?
Toutes ces choses ne sont pas mauvaises en soi, et je ne dis pas qu’il
faut les bannir, mais serions-nous prêts à les abandonner si c’était la
volonté de Dieu pour nos vies?
- Alors sommes-nous prêts à aller proclamer la Bonne nouvelle de Jésus
mort et ressuscité dans les pays où le christianisme est punissable de
mort?
- Alors sommes-nous prêts à renoncer à nous marier parce que notre
future épouse ou futur époux ne veut rien savoir de Jésus et du cadeau
qu’il nous offre?
- Alors sommes-nous prêts, comme cette veuve, à donner tout ce que nous avons pour vivre?
Nous sommes prêts parfois à cacher notre foi pour éviter les moqueries,
alors sommes-nous vraiment prêts à porter notre croix ce matin?
Et ne pensons pas que cela soit une option! Si nous voulons être son
disciple, nous devons renoncer à nous-mêmes et porter notre croix.
2. Si quelqu’un a répondu NON :
Alors j’invite cette personne à relire à la maison ces quelques versets.
Jésus montre ici à quel point la vie dans ce monde a si peu de valeur
par rapport au don gratuit de la vie éternelle, dont l’accès nous a été
donné par sa mort sur la croix et sa résurrection.
Si vous reconnaissez que vous êtes pécheurs, séparés de Dieu, et que
par vos propres actes de justice vous ne pouvez pas sauver votre vie,
si vous acceptez que Christ a vécu une vie parfaite et a pris sur la
croix la punition que vous méritiez, alors vous deviendrez disciples de
Jésus. Le Saint-Esprit vous viendra en aide lorsqu’une épreuve
surviendra dans votre vie.
Comme le jeune Théophile, vous êtes condamnés à mort, alors n’hésitez plus!
N’ayons pas peur de renoncer à nos ambitions terrestres, parce que la Gloire du Père nous est promise.
Gardons les paroles de l'apôtre Paul comme encouragement pour notre
salut : "J'ai combattu le bon combat, j'ai terminé la course, j'ai
gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m'est réservée. Le
Seigneur, le juste juge, me la remettra ce jour-là, et non seulement à
moi, mais aussi à tous ceux qui auront attendu avec amour sa venue"
(2Tim.4:7-8).
Si nous voulons être disciples de Jésus-Christ et le suivre, c'est coûteux et difficile, mais cela en vaut vraiment la peine!
Que le Seigneur vous bénisse abondamment.