DESSINE-MOI L'EGLISE

(Prêché à Glain, le dimanche 21 mai 2017 par Daniel Finet) (Retranscrit dans un style parlé)

 

Avant de débuter ce message, j'aimerais vous adresser une supplication. Quand nous entendons la prédication de la Parole de Dieu, soyons des hommes et des femmes conformes à cette Parole et ne nous laissons pas entraîner par toutes sortes de doctrines. Soyons comme le modèle que nous avons dans le livre des Actes. C'est un passage où Paul arrive dans la ville de Bérée, animé d'un désir profond d'annoncer Jésus-Christ mort et ressuscité.

 

Lisons Actes 17:10-11 : "Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu'ils furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact."

 

Ce matin, ne prenez pas ce qui sort de ma bouche comme étant la vérité sans vous poser de questions, mais soyez audacieux et honnêtes pour vérifier si ce que je vais vous dire est exact. Ne soyons pas des enfants ballottés par toutes sortes de doctrines, et refusons de dire "Il l'a dit, donc c'est vrai". Prenons l'habitude d'examiner ce que nous entendons ou lisons à la lumière de la Parole de Dieu, qui seule doit faire autorité dans notre foi et dans notre vie.

 

De nos jours, beaucoup de mots ont perdu leur sens premier, mais faisons attention à certains mots que Dieu lui-même a inscrits dans sa Parole et qui sont parfois bannis, galvaudés ou falsifiés dans le vocabulaire de certaines églises. Dans notre monde actuel tellement ouvert, est-ce qu'on ose encore parler du péché et dire que nous sommes des pécheurs sauvés par grâce? Et pour le mot repentance, qu'est-ce que ça veut dire de nos jours? Et qu'en est-il de la nouvelle naissance? Bien sûr qu'on veut naître de nouveau, mais sans passer par la croix.

 

Ce matin, je désire revisiter un de ces mots avec vous. Ce mot fait partie d'un projet merveilleux et glorieux de Dieu, j'aimerais vous parler de l'Eglise si précieuse aux yeux de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. D'un commun accord, ils ont décidé de prendre leurs délices parmi les fils des hommes qui étaient parmi les épines, qui étaient des buissons d'épines et comme un troupeau de hérissons. Ils se piquaient les uns les autres et Dieu a pris plaisir à venir dans ce monde d'épines pour faire de nous un peuple doux comme des moutons. Comme c'est doux quand on saisit la pensée de Dieu quant à l'Eglise de se frotter à de la laine plutôt qu'à des épines de hérissons.

 

Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont parfaitement unis, chacun dans leur rôle, dans ce glorieux projet d'amour pour les hommes : Dieu le Père a donné son Fils. Son Fils unique, Jésus, a donné sa vie pour des hommes révoltés contre Dieu. L'Esprit Saint a été donné non seulement pour convaincre les hommes de péché, de justice et de jugement, mais il a aussi dirigé nos pensées vers celui qui pouvait nous délivrer du péché et nous donner un avenir merveilleux. Le Saint-Esprit, quand il fait autorité dans nos vies, nous transforme de gloire en gloire à la ressemblance du Seigneur Jésus.

 

Il a pour mission de rassembler tous ceux qui se tournent vers Jésus-Christ et les amener dans un corps qui est l'Eglise et qui est précieuse aux yeux de Dieu. L'Eglise est représentée par plusieurs métaphores : un corps, une épouse, une fiancée, une maison, un temple...

 

Nous allons lire un verset où Paul parle à l'Eglise de Corinthe qui n'était pas une Eglise modèle. Elle était divisée alors que tous les membres sont utiles et que nous devons prendre soin les uns des autres. A propos de l'Eglise, voilà ce que nous lisons dans la Bible : "Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit" (1Cor.12:13).

 

Bien-aimés, nous n'avons aucune difficulté à penser que lorsque le Seigneur Jésus-Christ est mort sur la croix du calvaire, il portait les péchés de toute l'humanité, ceux du passé, du présent et du futur. Tout a été accompli pour notre délivrance et pour notre pardon. Le Seigneur a expié tous nos péchés, et ceux et celles qui sont réellement pardonnés sont ceux qui confessent qu'ils sont pécheurs devant Dieu. Le Seigneur a tout accompli, mais nous devons faire la démarche de venir vers Jésus et lui dire combien il est merveilleux pour nous dans son œuvre à la croix du calvaire.

 

Au même titre que le Seigneur Jésus lorsqu'il est mort pour nous a supporté tous les péchés du monde entier, lors de la première pentecôte quand le Saint-Esprit est venu, sachons ceci : à cette pentecôte, Dieu voyait tous les rachetés du Seigneur Jésus, tous ceux qui allaient venir à lui. Dieu les rassemblait déjà dans ses pensées et dans son cœur en un seul corps qui est l'Eglise.

 

Vous allez me dire que vous êtes étonnés qu'on ne parle que d'un seul corps, alors qu'il y a tant et tant d'églises dispersées sur la terre. Il faut donc souligner qu'il y a l'église locale et l'Eglise universelle que Jésus construit.

 

L'église locale devrait refléter le caractère de Jésus-Christ, c'est-à-dire le caractère de l'Eglise universelle, de ceux qui sont réellement sauvés par grâce et que le Seigneur a ajoutés à son corps. L'Eglise universelle comprend tous ceux qui sont vraiment les enfants de Dieu, depuis la Pentecôte jusqu'au retour du Seigneur Jésus; alors que les églises locales, notre église de Glain, rassemblent uniquement les chrétiens qui sont en vie. L'église locale ne sauve pas, mais elle témoigne de son Sauveur et Seigneur Jésus-Christ.

 

J'aimerais préciser que l'Eglise ne se substitue pas du tout à Israël. Lisons Romains 11:1 où l'apôtre Paul qui était juif dit : "Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là!" Par contre, le cœur de Dieu pour Israël n'a pas changé et il est le même pour l'Eglise.

 

Lisons aussi Zacharie 2:8b où Dieu dit à Israël: "Car celui qui vous touche touche la prunelle de mon œil." On a tous expérimenté un grain de sable dans les yeux et on sait combien ça fait mal; et quand quelqu'un touche à Israël, il fait mal au cœur de Dieu, malgré que nous soyons en désaccord.

 

Israël était un peuple ingrat, rebelle, médisant et querelleur. Ils ont méprisé ce que Dieu leur a accordé avec abondance dans le désert après la délivrance. Ils ont oublié la manne, les cailles, l'eau qui n'a jamais manqué et leurs chaussures que ne se sont pas usées pendant 40 ans; et malgré cela, ce peuple veut retourner dans l'esclavage en Egypte. Ils ont oublié tous les bienfaits de Dieu, sa patience, son amour et sa miséricorde.

 

Dieu n'approuve pas tout ce que le peuple fait et il lui parle, mais si son cœur s'endurcit, Dieu permet l'épreuve. Et à un moment, par amour, Dieu les a punis en leur envoyant des serpents qui les brûlaient, mais il leur a aussi donné le moyen de s'en sortir. Il suffisait pour eux de regarder à une perche sur laquelle Moïse avait installé un serpent d'airain, qui était la figure du Seigneur Jésus qui allait devenir péché pour nous. Jésus lui-même a dit : "Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé" (Jn.3:14).

 

Le peuple est proche du pays promis et il ne lui reste que la vallée de Moab à traverser. Le roi Balak qui régnait sur Moab a fait appel à un devin, Balaam, pour maudire le peuple, mais Dieu dit à Balaam: "Tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni" (Nomb.22:12). Et aujourd'hui encore le Seigneur nous dit : "Ce que Dieu a béni dans l'Eglise, je ne peux pas le maudire." Et suite à cela les chrétiens doivent se dire : "Je ne peux pas critiquer mon église qui est chère au cœur de Dieu."

 

De plus, pendant 40 ans, le peuple a monté et démonté ses tentes, n'auraient-elles pas été abîmées par ce voyage? De manière morale, ce peuple est-il resté fidèle à Dieu? Mais le cœur de Dieu dira :   "Qu'elles sont belles, tes tentes, ô Jacob! Tes demeures, ô Israël" (Nomb.24:5).

 

Salomon, dans le livre du Cantique des cantiques, écrit de belles paroles prononcées par deux fiancés. La fiancée dira aux filles de Jérusalem : "Je suis noire, mais je suis belle... comme les tentes de Kédar" (Cant.1:5). Ici, le noir parle de l'état du cœur qui est imparfait, il parle de l'Eglise qui n'est pas le paradis, et c'est vrai que dans l'Eglise, il y a des luttes et des combats. Et le fiancé répondra : "Que tu es belle, que tu es agréable, O mon amour, au milieu des délices!" (Cant.7:6).

 

Dieu a ouvert le ciel à trois reprises pour dire de son Fils bien-aimé : "Tu es mon Fils bien-aimé en qui j'ai tout mon plaisir" (Mc.1:11). Mais quand par grâce nous sommes unis à Jésus-Christ pour former son corps spirituel qui est l'Eglise, Dieu, quand il regarde l'Eglise, peut-il dire : "Tu es belle, tu m'es précieuse, je trouve constamment en toi mon plaisir et mes délices"?

 

Dieu serait-il aveugle et ne voit-il pas tout ce qui s'y passe, serait-il sourd? Et ce que Dieu a dit d'Israël, pensez-vous que son cœur ait changé pour l'Eglise, son peuple de la Nouvelle Alliance par le sang de Jésus? Non, le cœur de Dieu n'a pas changé et Dieu dit la même chose de l'Eglise. Bien sûr, lorsqu'elle fait des faux-pas, Dieu, plein de compassion, a les mains tendues pour dire sans cesse : "Reviens à moi, détourne-toi de tes fausses voies. Prends rendez-vous à la croix du Calvaire et confesse ton péché."

 

Rappelons que le péché ne doit pas être une norme, une exception dans nos vies. Lisons 1 Jean 1:9 : "Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité." Le Seigneur nous pardonne et nous ramène dans la communion avec lui et avec nos frères et sœurs. Dieu n'a pas changé.

 

Tout n'est pas selon son cœur dans l'église locale et elle n'est pas parfaite. Quand il regarde l'Eglise des derniers temps, dépeinte dans Apocalypse chapitres 2 et 3, il voit une certaine détresse et il dit à une des Eglises : "Ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Reviens, ressaisis l'amour que j'ai pour toi en Jésus-Christ, repenses-y, reviens de tes mauvaises voies" (Ap.2:4). A une autre Eglise il dit : "Tu laisses faire le mal. Reviens" (Ap.2:20-21) et à une autre, voici ses paroles : "Tu te crois riche, tu n'a besoin de rien... Reviens, repens-toi et achète chez moi de l'or purifié par le feu afin que tu deviennes vraiment riche" (Ap.3:17-18). Repens-toi et possède les mêmes yeux que moi j'ai sur toi. Ne vois-tu pas que tu es pauvre, aveugle et nu?

 

Lisons Ephésiens 5:25-27 : "Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable."

 

Ce passage met en évidence l'amour de Jésus-Christ pour l'Eglise. Si vous avez accepté le Seigneur Jésus pour votre Sauveur, vous êtes nets et vos péchés sont purifiés. Mais nous avons à mettre en pratique la sainteté que Dieu a déposée sur notre tête. Nous sommes saints en Jésus-Christ, mais nous sommes sur un chemin de progression et de sanctification par "la purification, le baptême de la Parole de Dieu". La Parole de Dieu doit nous inonder. Puissions-nous être des hommes et des femmes imprégnés de cette Parole du Saint Livre, afin de nous faire paraître saints et irréprochables.

 

Bien-aimés, y a-t-il plus beau projet que celui que Dieu a en réserve pour nous?

 

Je dois vous avouer que je n'ai pas toujours aimé l'Eglise. Et parfois, quand je vois aujourd'hui ce qui s'y passe, mon cœur est loin de l'aimer. Et pourtant, Dieu aime cette Eglise. Puisse-t-il mettre une garde à notre langue pour ne pas blesser la prunelle de l’œil de Dieu.

 

Si quelqu'un nous demandait où nous allons à l'église, que répondrions-nous? Quand vous dites que vous allez à l'église, vous allez vers quoi, vers un bâtiment de brique et de pierre? Et vous allez vers qui, pour vous réunir avec qui?  Et vous y allez comment, avec des pieds de plomb ou avec joie? Vivre l'Eglise, pour vous, c'est vivre quoi et pour qui?

 

Récemment à la télévision, on a dit qu'on avait réparé le toit d'une église et j'ai été étonné d'entendre que "maintenant, la vie de l'église va reprendre". Il est sans doute vrai que la vie sociale du quartier sera de nouveau rythmée par le tintement de l'horloge. Faut-il en déduire que la vie de Christ va reprendre dans ce lieu? Je ne dis pas que le lieu est sans importance, mais la vie de Jésus-Christ est-elle liée à une réparation d’église aussi importante soit-elle?

 

Aujourd'hui, il est presque normal d'associer l'Eglise à un bâtiment, de l'évaluer en fonction de son programme d'activités originales, adaptées aux diverses tranches d'âge. En soi, c'est une bonne chose, mais est-ce l'Eglise selon le cœur de Dieu? Est-ce biblique? Est-ce cela l'Eglise de Jésus-Christ, du Dieu vivant dont parle le Nouveau Testament?

 

Quand le Seigneur parle de l'Eglise, pensez-vous qu'il parle d'une assemblage de brique et de pierre? Dans sa grâce, Dieu nous donne un lieu pour nous rassembler en toute liberté et il nous appartient de le conserver à sa gloire. Mesurons donc la grâce que d'autres enfants de Dieu n'ont pas quand ils se réunissent sous un arbre, dans une étable ou dans une grotte, cachés des autorités civiles. Quand ces chrétiens se réunissent ainsi autour du Seigneur Jésus, est-ce une église locale? Oui. Mais ce bâtiment est voué à disparaître car le Seigneur dit que "les choses et la terre passeront". Alors  heureusement que l'Eglise ne se rattache pas à un bâtiment en pierre, sinon son avenir n'est pas glorieux et on peut se demander à quoi elle sert.

 

Jésus parlait de quelque chose qui allait demeurer éternellement, c'est-à-dire cette Eglise, ce corps que lui-même construisait.

 

Le mot Eglise vient du mot ekklesia en grec qui désigne une assemblée, une communauté. Ce mot est composé de "ek" (en français "hors de, ex") et de "klesia" (en français "appeler, inviter"). Donc le mot ekklesia, Eglise,  c'est l'appel que Dieu donne aux hommes pour être retirés de tout système humain, religieux, de toute institution, de tout ce que le monde peut proposer et de l'esprit du monde. Dieu nous appelle pour nous rassembler en un seul corps dont l'expression est ici dans ce bâtiment.

 

Donc si je devais dessiner l'Eglise,  qu'est-ce que je verrais dans ce dessin? La plupart dessineraient une clocher et une croix, mais rares sont ceux qui dessineraient l'assemblée de personnes de toute race, de toute tribu, de toute langue, de toute couleur de peau, des personnes qui ont connu et répondu à l'appel de Seigneur et qui sont maintenant regroupées autour de lui.

 

En parlant de cette manière, je ne veux pas vous demander si vous allez à un office religieux, si vous chantez, si vous lisez la Bible, si vous avez été baptisés, si vous participez au repas du Seigneur ou si vous pratiquez une religion. Mais je vous demande dans quelle relation vous êtes avec Jésus-Christ. Si sa vie abonde en vous et si elle est communicative, alors tous ceux qui vivent de Jésus-Christ se rassemblent pour louer celui qui est l'auteur de notre salut et de notre vie éternelle.

 

Je ne vous demande pas non plus si votre nom est inscrit dans le registre d'une église, mais je vous demande si votre nom est écrit dans le livre de vie de l'Agneau qui est au ciel. Si oui, alors vous faites partie de l'Eglise de Jésus-Christ et vous êtes connus de lui.

 

Que le Seigneur bénisse sa Parole, qu'il nous fasse penser que l'Eglise, c'est le bien le plus précieux, la perle de grand prix pour laquelle le marchand, Jésus-Christ, a tout vendu pour venir chercher dans ce monde des hommes et des femmes, des buissons d'épines, pour faire de ces hommes pécheurs des enfants sauvés par grâce, entre lesquels il n'y a plus de cloison, car le mur de séparation est ôté et nous sommes un devant lui.

 

Que Dieu répande sa bénédiction sur l'Eglise de Glain qui se réunit dans ce lieu, et qu'elle puisse être devant lui dans cette progression constante de sainteté, ressemblant de plus en plus à l'image du Seigneur Jésus. Puissions-nous tous être unis dans l'amour et interdépendants les uns des autres. L’œil n'a pas besoin de dire au pied "je n'ai pas besoin de toi", car on a tous besoin les uns des autres.