EST-CE QUE LE VRAI PECHEUR VEUT BIEN SE LEVER S’IL-VOUS-PLAÎT ? (Jonas chapitre 4)
(Prêché à Glain le 22 juillet 2018) (Retranscrit dans un style parlé)

QUATRIEME PARTIE

Les semaines précédentes, nous avons vu que Dieu avait appelé Jonas à aller à Ninive et que Jonas s’était enfui en prenant un navire pour Tarsis. Dieu avait alors provoqué une tempête. Ayant appris de la bouche de Jonas que la cause de leur malheur, c’était lui, les marins jetèrent Jonas à la mer et la tempête s’arrêta immédiatement. Résultat : les marins adorèrent Dieu. Dieu envoya ensuite un grand poisson avaler Jonas qui passe trois jours et trois nuits dans le grand poisson. Tout cela se passe uniquement au chapitre 1.

Finalement, Jonas se rend à Ninive. Il prêche un sermon de sept mots : "Encore quarante jours, et Ninive est détruite!" Résultat : tous les habitants de la ville se repentirent.  C’est le plus grand réveil de l’histoire.  

Nous pourrions penser que Jonas serait heureux de la tournure des événements, mais non.

1. La colère déplacée de Jonas

Lorsque Jonas voit le Seigneur sauver la ville de Ninive, il réagit très mal. Il est écrit "qu’il fut très irrité que Dieu n’ait pas anéanti les gens de Ninive" (Jon.4:1). Pourquoi était-il si furieux?

Il existe au moins trois raisons :

1. Une des caractéristiques qui confirmait qu’une personne était un vrai prophète, c’était que ses prophéties se réalisaient toujours (Deut.18:20-22). Jonas avait dit que "dans quarante jours, Ninive serait détruite" (Jon.3:4). Si ce que Jonas avait dit ne se produisait pas, il serait alors considéré comme un faux prophète.

2. Ses frères juifs seraient fâchés contre lui pour avoir prêché un message qui a apporté le salut à des non-Juifs, qui en plus étaient leurs ennemis. Ils pourraient voir Jonas comme un traître.

3. Jonas détestait le peuple de Ninive! Rien ne lui aurait fait plus plaisir que de voir Dieu détruire toute la ville!

Avant d’être trop dur avec Jonas, peut-être avons-nous besoin de regarder notre propre vie et prendre le temps de réfléchir sur la façon dont nous avons réagi dans le passé lorsque le Seigneur nous a appelés à le servir! Combien de fois avons-nous réagi comme Jonas quand Dieu a fait des choses qui allaient à l’encontre de nos plans?  Peut-être devons-nous nous rappeler qu’il est écrit : "L’homme élabore des plans, mais que c’est le Seigneur qui en dirige la réalisation" (Prov.16:9).

2. Jonas fait part de son mécontentement à Dieu

Au verset 2, Jonas parle à Dieu et lui fait part de son mécontentement. Il dit au Seigneur qu’il savait que ça allait se passer ainsi. Il lui adresse ces mots : "Je savais que tu es un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du jugement que tu voulais appliquer." Voilà pourquoi Jonas s’est enfui. Il aurait voulu que ça se passe autrement, voilà pourquoi il est fâché. Sa douleur et sa colère sont si profondes qu’il tente même de s’en prendre au Seigneur!

Qu’est-ce qui a déplu à Jonas pour le mettre dans cet état? C'est le fait que Dieu se soit ravisé et qu’il soit revenu sur sa décision pour exécuter son jugement. L'attitude de Jonas est très claire dès le début : "Je serai l’homme le plus heureux du monde, Seigneur, pour autant que tu les envoies directement en enfer. Tire le levier, ouvre la trappe, fais ce que tu as à faire, mais envoie ces gens en enfer." Voilà la façon dont Jonas voulait que Dieu agisse.

Le fait que Dieu ait eu pitié d’eux était quelque chose de mal pour Jonas. Voilà ce qui a déplu fortement à Jonas. Lorsque Dieu manifeste de manière inattendue sa grâce à des pécheurs, Jonas considère cela comme étant quelque chose d’inacceptable.

Nous comprenons enfin pourquoi, au tout début, Jonas était si réticent à se rendre à Ninive. C'est parce qu'il savait que Dieu est un Dieu de grâce (v.2).

Cependant, ceux qui aiment le Seigneur se souviennent que Dieu sait parfaitement ce qu’il y a de mieux pour ses enfants et qu’il agit en conséquence (Rom.8:28; 2Cor.4:17). C’est ce que Job disait à son époque : "Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, je n’ai qu’à remercier le Seigneur." Dans tous ses malheurs, Job ne commit ainsi aucune faute; il ne dit rien d’inconvenant contre Dieu (Job.1:21-22). 

Ce qui est drôle et triste en même temps ici, c’est que Jonas est heureux lorsque Dieu lui fait grâce, mais qu’il ne peut pas supporter que Dieu ait fait grâce aux habitants de Ninive.

3.  La demande de Jonas

Jonas dit : "Éternel, prends-moi donc la vie, car mourir vaut mieux pour moi que vivre" (v.3). Pour le dire autrement, il n’est pas le seul à avoir fait une telle prière. Vous n’avez qu’à penser à Moïse (Nb.11:15) et à Elie (1Rois 19:4) qui ont fait la même demande à Dieu dans le passé. 

Quelle attitude méprisable et inacceptable manifestée par Jonas, un soi-disant homme de Dieu.  Lorsqu’il était dans le ventre du poisson et qu’il pouvait mourir à tout moment, il voulait vivre. Et maintenant après avoir été témoin du plus grand réveil de l’histoire, il prie en disant: "Mourir vaut mieux pour moi que vivre" (v.3).

En lisant ce livre, nous pourrions être portés à dire : "Seigneur, que vas-tu faire de Ninive?" Mais la vraie question, c’est plutôt celle-ci : "Seigneur, que vas-tu faire de Jonas?"

Dieu sait comment agir avec les pires pécheurs. Il les sauve. Mais que va-t-il faire avec des membres d’église qui sont indifférents, arrogants et irrités parce que certains s’intéressent à ceux qui sont perdus? C’est un problème beaucoup plus grave.

C’est ce que je voulais exprimer, dans un des sermons précédents, lorsque j’ai dit qu’il y a un peu de Jonas en chacun de nous et beaucoup de Jonas chez la plupart d’entre nous.

4. La décision du prophète

Après que Dieu l’eut confronté à sa colère, il est écrit : "Jonas sortit de la ville, et s’assit à l’est de la ville. Là il se fit une cabane, et s’y tint à l’ombre, jusqu’à ce qu’il vît ce qui arriverait dans la ville" (v.4-5).

Jonas espérait toujours que Dieu enverrait le feu et le soufre, et qu'il détruirait la ville; et quand cela surviendrait, il serait assis au premier rang pour assister au spectacle. Mais Dieu avait d’autres plans que celui de détruire la ville.

5. La réponse de Dieu

Non seulement Dieu va répondre en manifestant beaucoup de tendresse envers Jonas, même si Jonas était en colère contre lui, mais dans sa grâce, il va faire pousser un ricin, une sorte d’arbrisseau, au-dessus de la cabane du prophète pour le mettre à l’abri du soleil et lui accorder un peu de réconfort.

"L'Éternel Dieu fit croître un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et pour lui ôter son irritation. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin" (v.6).

N’est-ce pas là une bénédiction de savoir que même lorsque nous n’obéissons pas toujours à la volonté du Seigneur, il continuera quand même à nous protéger? Nous n’avons qu’à penser au prophète Elie (1Rois 19:5-7).

Frères et sœurs, combien de fois Dieu a-t-il continué à vous bénir et à vous utiliser même lorsque vous ne faisiez pas nécessairement pleinement sa volonté? Remerciez Dieu pour Sa grâce, "car là où le péché a abondé, la grâce de Dieu a été bien plus abondante encore!" (Rom. 5:20)

6. Dieu répond en enseignant à Jonas quelles sont ses priorités

Alors que Jonas commençait à apprécier l’ombrage que lui donnait le ricin, Dieu envoya un ver pour détruire la plante (v.7-11). La colère de Jonas va monter d’un cran! Et cette fois, Dieu va remettre les pendules à l’heure! Il rappelle à Jonas qu’il se souciait plus du bien-être que lui apportait le ricin que des âmes des gens de Ninive, qui sont comme lui, des gens créés à l’image de Dieu et qui auraient péri s’il n’était pas intervenu!

Chaque fois que je relis ces versets, je vois pratiquement la même attitude dans ma vie. Nous avons tendance à nous fâcher contre des choses qui n’ont pas ou peu d’importance, et à garder les yeux fixés sur la dernière chose qui nous a tracassés, au point d’en perdre le sommeil. Pourtant, dans cent ans, quelle importance auront les choses pour lesquelles nous nous serons tracassés?

Frères et sœurs, à mesure que nous avançons dans cette vie, la seule chose qui compte vraiment, c’est de faire la volonté de Dieu et de marcher avec lui, car : "Le monde est en train de passer, ainsi que tout ce que les hommes trouvent à y désirer; mais celui qui fait ce que Dieu veut, vivra éternellement" (1Jn.2:17).

Le ricin était bon parce qu’il donnait de l’ombre à Jonas. Le ver était mauvais (aux yeux de Jonas) parce qu’il avait piqué le ricin. Le vent de l’est était très mauvais (aux yeux de Jonas) parce qu’il le dérangeait dans son confort.

Pourtant, toutes ces choses venaient de Dieu. C’était le même Dieu qui avait fait pousser le ricin, et qui avait également envoyé le ver et le vent brûlant. La vraie question, c’est celle-ci : "Est-ce que Jonas ne serait heureux qu'à la condition que Dieu fasse en sorte que tout aille bien pour lui et comme il le voulait? Comment va-t-il réagir quand Dieu va répondre autrement à ses attentes? Et qu’en est-il de nous, frères et sœurs?

Cela m’amène à une terrible conclusion : il est parfaitement possible d’obéir à Dieu en ayant une très mauvaise attitude, c’est-à-dire en faisant ce qu’il nous demande, mais à contrecœur. En fait, cela semble décrire Jonas du début jusqu’à à la fin. Non seulement il n’a jamais laissé paraître une grande joie de vouloir obéir à Dieu, mais il n’a jamais manifesté aucun sentiment de compassion pour les perdus, et ce, même lorsqu’il priait dans le ventre du poisson au chapitre 2.

Il donne l’impression qu’il a prié parce que Dieu l’avait mis au pied du mur et qu’il n’avait pas d’autre choix. Même si j’admets que c’est très humain d’agir ainsi, il n’y a rien qui montre clairement que Jonas aimait le Seigneur.

Frères et sœurs, Dieu ne se satisfait jamais d’une simple obéissance extérieure. Il veut que notre obéissance vienne du cœur, et que nous fassions avec joie, et non à contrecœur, ce qu’il nous demande. Nous pouvons cacher aux gens les véritables intentions qui nous poussent à le servir, mais nous ne pouvons pas les cacher au Seigneur. Il fera alors pousser un ricin et il fera venir un ver qui piquera le ricin qui séchera. Il agira ainsi afin que nos cœurs soient transformés.

Puisque le livre se termine par une question et non par une affirmation, cela signifie que la réponse finale ne doit pas venir du prophète mais de vous et de moi.

7. Dieu révèle à Jonas la compassion qu’il a pour les perdus

Dieu a dit : "Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent-vingt-mille personnes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre!" (v.11).

Comme je viens de le dire, l’histoire de Jonas ne se termine pas par une affirmation, mais par une question : "Ne devrais-je pas me préoccuper de cette grande ville?", dit le Seigneur. La réponse est bien évidemment "oui". Si Dieu a pitié de "cette grande ville", alors Jonas devrait lui aussi en avoir pitié. xxx

En terminant par une question et non par une affirmation, le livre de Jonas nous laisse avec un problème où la réponse doit venir de nous. Aurons-nous à cœur les Ninivites de notre monde comme c’est le cas pour Dieu, ou allons-nous les détester comme Jonas détestait la ville de Ninive?

Cette histoire de Jonas parle à tous ceux qui préfèrent ne pas s’impliquer dans le monde. Bien souvent, nous préférons demeurer dans notre petit nid douillet, confortablement installés dans notre routine quotidienne, en nous contentant que nos relations se limitent aux gens que nous rencontrons entre les quatre murs de l’Eglise.

Frères et sœurs, cette histoire nous révèle deux problèmes qui résidaient dans le cœur de Jonas :

Le premier problème, qui est très apparent, c’est qu’il n’avait aucune compassion pour les habitants de Ninive.

Le deuxième problème, et qui est beaucoup plus profond, c’est qu’il n’aimait pas voir Dieu le déranger dans son train-train quotidien.

En fait, le vrai problème de Jonas, c’était Dieu. Il avait une vision de Dieu qui était limitée, voilà pourquoi il se limitait à en faire le moins possible pour lui.   

Il est intéressant de remarquer que le plus grand problème auquel Dieu a eu à faire face dans cette histoire, ce n’est pas avec les gens méchants de Ninive; parce qu’au  moment où ils ont entendu le message, ils ont cru, et ce, malgré leur méchanceté, malgré leur cruauté sanguinaire.

C'est une vérité qui fait réfléchir, parce que dans cette histoire, les païens ont été plus prompts à croire que l’homme de Dieu. Ce fut le cas pour les marins au chapitre 1 et ce le fut également pour les gens de Ninive au chapitre 3.

Le problème, ce n’est pas que les gens de cette génération ne savent plus distinguer leur droite de leur gauche, en d’autres mots, qui ne savent plus faire la différence entre ce qui est bien ou mal. Le problème, c’est que comme Jonas, nous courons dans l’autre sens parce que nous n’aimons le monde que Dieu aime. Le problème ce n’est pas tout le mal que nous voyons autour de nous et que nous condamnons si rapidement. Le problème, c’est que nous ne prions pas pour les gens qui prennent plaisir à vivre dans la méchanceté et que nous disons détester. Leur vie de péché est en train de les détruire et les amener directement en enfer, et nous ne prenons même pas la peine de prier pour eux.

Nous disons parfois, dans une totale indifférence, que le monde entier s’en va à la perdition, et c’est vrai. Mais le problème n’est pas là. Le problème, ce n’est pas le monde, le problème, c’est l’Eglise.

Le gros problème de Dieu, ce n’est pas avec les pécheurs. Son gros problème, c’est avec ceux qui se disent chrétiens. Que nous voulions l’admettre ou non, nous ressemblons un peu beaucoup à Jonas, voilà pourquoi nous sommes si indifférents au sort du monde. Et il y a beaucoup de Jonas dans le cœur de la plupart d’entre nous, n’est-ce pas?

J’aimerais terminer avec trois points importants qui nous interpellent à travers ce livre :

1. Dieu aime Ninive!

Où se trouve Ninive aujourd’hui? Ninive, c’est Bruxelles. Ninive, c’est Liège. Ninive, c’est votre voisin d’à côté, celui que vous n’aimez pas parce qu’il n’entretient pas son terrain, qui laisse tout traîner, qui fait trop de bruit et dont les enfants vous embêtent continuellement avec leurs cris. Ninive, c’est votre patron qui agit comme un abruti. Ninive, c’est l’homme ou la femme assis à côté de vous dans un restaurant ou dans un bus. Ninive, c’est une personne que vous croisez dans un centre commercial, qui porte des vêtements qui ne sont plus de son âge, mais qui les porte parce qu’elle veut tellement qu’on la remarque. Elle a pris de l’âge et elle est tellement malheureuse de voir qu’en vieillissant, il y a si peu de monde qui la regarde et qui s’intéresse à elle.

Ninive, c’est aussi cette femme qui a eu cinq maris et qui vit maintenant avec un homme qui n’est pas son mari. Tout le monde l’évite, et pourtant elle a tellement soif d’être aimée. Jésus s’est intéressé à elle, peu importe ce qu’elle a fait dans sa vie, parce "qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus" (Lc.19:10).

Frères et sœurs, Ninive, ce n’est pas seulement le nom d’une ville. Ninive symbolise l’ensemble de tous les peuples du monde. Où que vous alliez, vous trouverez Ninive dans toute sa splendeur, dans toute sa puissance de séduction, dans tout son amour pour acquérir toujours plus de richesse, dans tous les drames que les gens vivent au quotidien, et dans tout le mal et les abus que vous pouvez imaginer. Ces choses sont omniprésentes dans notre monde. Le bon et le mauvais se mélangent ainsi que la lumière et les ténèbres.  

Frères et sœurs, regardez autour de vous. Vous vivez à Ninive, vous travaillez à Ninive, toute votre vie se déroule dans et autour de "cette grande ville". Personne ne peut y échapper. Le message est clair : Dieu aime toujours Ninive! Il aime toujours les gens qui vivent dans la grande ville, peu importe à quelle classe ils appartiennent et peu importe le métier ou la profession qu’ils pratiquent.

Parfois, nous ne voyons que le mal et nous nous disons en nous-mêmes : "Dieu doit haïr cette ville." Mais non, Dieu aime toujours cette ville et les gens qui y habitent. Il n’y a rien qu’ils puissent faire qui pourrait amener Dieu à cesser de les aimer. Il voit tout ce qu’ils font de mal et il n’y a rien qui échappe à son regard, mais il ne peut empêcher son cœur de les aimer. Dieu aime toujours Ninive.

2. Dieu est toujours prêt à faire tout ce qu'il faut pour que vous alliez à Ninive!

Pour Jonas, cela signifiait passer trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson. Qu’est-ce que Dieu doit faire pour vous obliger à y aller? Nos églises sont remplies de Jonas des temps modernes qui ont décidé d’être en vacances toute l’année et de partir en croisière à Tarsis. Peut-être que vous faites partie de ce nombre. Peut-être que Dieu vous a parlé dans le passé et que vous avez dit : "Je ne pense pas que je suis appelé à faire ça." Si c’est votre cas, j'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle pour vous. La bonne nouvelle, c’est celle-ci :  ne vous inquiétez pas, tôt ou tard Dieu fera lever une tempête dans votre vie. La mauvaise nouvelle, c’est celle-ci : vous feriez mieux de commencer à vous inquiéter de ce grand poisson!

Il y a un vieux cantique chrétien qui dit : "Dieu ne vous envoie jamais contre votre volonté, il vous aide juste à vous donner envie de partir." Oh combien cela est vrai! Dieu ne vous forcera jamais à aller à Ninive, mais il rendra votre vie misérable jusqu’à ce que vous décidiez d’y aller par vous-mêmes. Il agira de telle manière que vous aurez juste envie de partir.

3. Ninive vous attend

Penses-y. Malgré toute la cruauté et la brutalité qui régnaient à Ninive, les habitants de cette ville était prêts à se tourner vers Dieu. Les gens ne le savaient pas, ils n’étaient pas conscients de leur besoin et ils ne cherchaient même pas Dieu. Mais Dieu, qui voit tout, savait que les gens de cette ville qui vivaient dans le péché étaient prêts et disposés à se tourner vers lui. Il a alors cherché un homme qui transmettrait le bon message, une personne qui oserait aller et livrer son message de repentance. Jonas était l’homme de Dieu pour Ninive! Il y a tellement de villes qui ressemblent à Ninive aujourd’hui et Dieu cherche toujours quelqu’un pour y aller.

Vous avez une personne de Ninive près de vous en ce moment. C’est peut-être un ami, un voisin, quelqu’un qui fait partie de votre équipe de foot ou de volley-ball. Qui sait? Ça pourrait être votre mari, votre femme ou même vos enfants. La personne de Ninive pourrait être quelqu’un que vous aimez et dont le comportement n’a provoqué que de la colère et de l’amertume dans votre cœur. Finalement, Ninive représente tout ce qui fait partie de la volonté de Dieu, vers qui il vous appelle à aller.

Vous avez peur d’y aller, pourtant Dieu veut que vous vous rendiez là-bas, même si vous avez peur de parler, parce qu’il y a des gens qui ont besoin d’entendre ce que vous avez à leur dire. Vous avez peur de faire ce pas, mais Dieu dit : "Fais-moi confiance, je serai avec Toi!"

Dieu vous appelle à aller à Ninive aujourd’hui, qu'allez-vous faire? Si vous ne voulez pas y aller et que vous préférez aller à Tarsis, c’est votre décision, mais faites attention à ce grand poisson.

Le monde est fait de gens mauvais et méchants. Allez-vous quand même leur parler? Les gens sont cruels, voulez-vous leur parler de l’amour de Dieu? Vous dites : "Je ne veux pas y aller." Dieu dit : "Je vais quand même te préparer à partir."

Je me souviens de cette publicité pour une voiture qui tombe en panne, où une voix dit au propriétaire de la voiture : "Vous pouvez le faire facilement ou vous pouvez le faire en trimant." L’idée véhiculée dans cette publicité, c’est d'amener les gens à réaliser que la prévention coûte moins cher que le prix demandé pour la réparation. Dans un certain sens, c’est ce que Dieu dit dans le livre de Jonas. Nous pouvons le faire facilement ou nous pouvons le faire à la dure, mais nous allons quand même le faire, parce que Dieu a un grand cœur. Il ne restera pas assis en silence pendant que ses enfants lui désobéissent.

Vous pouvez dire : "Où est l'Évangile dans cette histoire?" Je vous réponds que l’Évangile est partout dans cette histoire. Jésus a dit : "C'est pourquoi aucun signe ne sera donné si ce n'est celui du prophète Jonas" (Mat.12:39-40), et "Un plus grand que Jonas est ici" (Luc 11:32). Et il ajouta : "Car Dieu a tellement aimé Ninive qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui dans la ville de Ninive ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jn.3:16).

Quelle est votre intention ce matin? Jonas ne se souciait pas de la destinée éternelle des gens de Ninive! Tout ce dont il se souciait, c’était de sa réputation de prophète et des préjugés insensés qu’il transportait avec lui dans son cœur depuis tant d’années. Il a appris, ou du moins nous l’espérons, que la volonté de Dieu dans ce monde est tout ce qui compte vraiment. N’est-il pas temps de mettre de côté toutes les choses qui obscurcissent notre vision concernant ce que Dieu veut pour nous? N’est-il pas temps de mettre de côté nos blessures, nos désirs et ce que nous voulons faire, afin que nous puissions faire Sa volonté concernant le monde? Jonas souffrait parce qu’il ne se souciait pas de faire la volonté de Dieu. De quoi vous souciez-vous le plus aujourd’hui? Si quelque chose est   plus important pour vous que de faire la volonté de Dieu, alors je vous invite à remettre en question vos priorités, parce que tôt ou tard, Dieu fera lever une tempête dans votre vie et il enverra un gros poisson.

Prions.
"Seigneur, élargis notre vision pour nous puissions voir le monde tel que tu le vois. S'il te plaît, fais en sorte que nous ressemblions moins à Jonas et plus à Jésus. Accorde-nous une vision rafraîchie pour ceux que nous rencontrons. Renouvelle en nous une compassion pour ceux qui, par nature, nous répugnent. Seigneur, opère une chirurgie dans notre cœur et remplace, par ton amour, notre colère, notre peur et notre hésitation. Que le Saint-Esprit nous remplisse d’une vraie compassion dans chaque partie de notre être. Donne-nous tes larmes pour les gens de Ninive qui habitent tout autour de nous, et donne-nous des cœurs pour aller joyeusement annoncer la Bonne Nouvelle qui parle de Jésus. C’est en son nom que je te demande ces choses." Amen.