LA PUISSANCE TRANSFORMATRICE DE LA FOI (Jos. 2:1-9)
(Prêché à Glain, le 23 avril 2017) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa
PREMIERE PARTIE
Tournez avec moi au chapitre 2 du livre de Josué. Ce matin, j’aimerais parler de la puissance transformatrice de la foi. On a déjà dit que la nature nous forme, que le péché nous déforme, que l’éducation nous informe, que la société nous réforme, mais que seul Jésus-Christ peut nous transformer.
Dans ce deuxième chapitre de Josué, nous y trouvons l’histoire d’une femme qui a vécu une formidable transformation. Dans un premier temps, nous ne pouvons pas dire que c’était “une dame” parce que c’était une prostituée, c’était une femme qui faisait le trottoir. C’était une femme qui était considérée comme étant de la marchandise à bon marché. Elle vivait à Jéricho, une ville située près de la Mer Morte, et elle gagnait sa vie en vendant son corps, et pourtant, cette femme qui était une païenne a été sauvée d'une façon magistrale.
Elle vivait dans l’obscurité spirituelle la plus profonde, ayant sûrement une très mauvaise image d’elle-même à cause du métier qu’elle exerçait. De plus, c’était une Cananéenne, destinée à subir le jugement de Dieu parce que Dieu avait décidé de détruire la ville dans laquelle elle habitait.
Et pourtant, cette femme dont nous allons examiner le vécu ce matin va être si radicalement et dramatiquement changée, qu’il est important pour nous de connaître la raison de ce changement de comportement. Elle a été sauvée, transformée, au point que par la suite, elle était méconnaissable.
Cette cananéenne, cette païenne, cette prostituée deviendra, et cela elle ne le savait pas, la grand-mère du roi David. Son nom est mentionné dans la généalogie de Jésus qui se trouve au début de l’Evangile selon Matthieu (Mt.1:1-17). Elle est une des quatre femmes mentionnées dans la généalogie de Jésus. Une histoire incroyable, n’est-ce pas?
Et quand l’auteur de l’épître aux Hébreux énumère au chapitre 11 les grands héros de la foi, il mentionne son nom au verset 31. Nous sommes en présence ici d’une prostituée, d’une Cananéenne habitant une cité qui est appelée à être détruite, et malgré tout, elle sera sauvée et radicalement transformée, et ce, pour l’éternité. Je pense que cela vaut la peine d’être examiné, parce que nous avons besoin de comprendre comment cela s’est produit et comment cela a eu lieu.
Il y a trois choses fondamentales à examiner ici. Et ce matin, nous allons aborder la première :
I- RAHAB VA VIVRE UNE SITUATION OÙ ELLE VA PRENDRE UNE DECISION QUI CHANGERA RADICALEMENT SA VIE
Il est écrit au verset 1: “Josué, fils de Nun, fit partir secrètement de Sittim deux espions, en leur disant: Allez, examinez le pays, et en particulier Jéricho.”
Josué envoya ces deux hommes pour reconnaître les lieux, pour espionner, pour dresser une cartographie du pays, pour savoir qui est qui, et où se trouvent les bâtiments importants de la ville.
“Les deux hommes partirent, et ils arrivèrent dans la maison d'une prostituée.” Ils ne sont pas allés dans cette maison pour s’amuser, comme c’est la coutume habituellement dans ce genre de maison, mais “Ils y allèrent pour dormir”. En fait, ils passaient leur temps à entrer et sortir de cette maison, et il y a sûrement des gens qui se sont dit: “Eh bien, Rahab a trouvé le filon avec ces deux hommes.”
“On dit au roi de Jéricho: Voici, des hommes d'entre les enfants d'Israël sont arrivés ici, cette nuit, pour explorer le pays” (v.2). Certains avaient senti l’oignon et avaient compris que les deux hommes ne restaient pas dans cette maison pour les beaux yeux de Rahab. Ils avertirent donc le roi qu’il y avait deux espions dans le pays.
“Le roi de Jéricho envoya dire à Rahab: Fais sortir les hommes qui sont venus chez toi, qui sont entrés dans ta maison; car c'est pour explorer tout le pays qu'ils sont venus. La femme prit les deux hommes, et les cacha; et elle dit: Il est vrai que ces hommes sont arrivés chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient; et, comme la porte a dû se fermer de nuit, ces hommes sont sortis; j'ignore où ils sont allés: hâtez-vous de les poursuivre et vous les atteindrez. Elle les avait fait monter sur le toit, et les avait cachés sous des tiges de lin, qu'elle avait arrangées sur le toit. Ces gens les poursuivirent par le chemin qui mène au gué du Jourdain, et l'on ferma la porte après qu'ils furent sortis” (Jos.2:3-7).
Pensez à tous ces gens qui habitaient la ville de Jéricho. Voici une ville reconnue à son époque comme étant une belle grande ville, mais dont les habitants baignaient dans le péché, et parmi toutes les maisons qui avaient pignon sur rue dans cette ville, ces deux hommes vont s’arrêter dans cette maison. Est-ce que vous pensez que c’est par accident? Est-ce que vous croyez qu’ils sont arrivés à cet endroit par hasard? Non! C’est Dieu qui a dirigé leurs pas à cet endroit.
Nous allons voir ce matin, Dieu voulant, que ces hommes ne sont pas arrivés là par hasard, mais qu’ils furent guidés par le Saint-Esprit de Dieu, et que cette femme était déjà sous une profonde conviction de péché. C’est ce Dieu qui lit dans les cœurs qui, dans sa grâce, a voulu que cette femme rencontre ces deux hommes. Nous verrons un peu plus tard que cette femme craignait profondément Dieu, et vous savez que c’est de cette manière que le Saint-Esprit agit.
Il commence à agir dans le cœur des gens de façons différentes. D’abord, il adoucit leur cœur afin de les préparer à manifester son œuvre en eux, pour ensuite les amener à accepter le salut qu’il leur offre en Jésus-Christ afin qu’ils soient sauvés.
Dieu regarde au cœur, et il placera tôt ou tard quelqu’un sur le chemin de celui ou celle dont le cœur s’est adouci suite à une rencontre avec un enfant de Dieu qui lui a parlé de la grâce de Dieu envers les pécheurs.
1. Philippe et l’Ethiopien
Vous pouvez voir cette façon de faire à travers toute la Bible. Prenez l’exemple de cet Éthiopien dans Actes 8:28, un eunuque, ministre de Candace, reine d'Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors. Il avait faim et soif de connaître Dieu, sinon, il ne serait pas venu à Jérusalem pour adorer Dieu. Imaginez, il était parti de l’Ethiopie et il avait fait tout ce trajet sur son char pour venir à Jérusalem, la ville la plus religieuse qui existait sur toute la surface de la terre, et ce, pour adorer Dieu.
Sur le chemin du retour, cet homme riche et influent est assis sur son char. Il a un parchemin, un rouleau du livre du prophète Esaïe dans ses mains. Nous parlons ici d’un homme qui cherche à connaître Dieu, qui a parcouru 2550 kilomètres pour l’adorer, et pourtant, ce n’est pas à Jérusalem qu’il a été sauvé. Il s’est rendu dans la ville la plus religieuse qui existe sur toute la surface de la terre, mais le cœur des religieux qui se trouvaient à Jérusalem était vide, comme les puits pendant une période de sécheresse, de sorte qu’il n’a pu recevoir quoi que ce soit pour épancher sa soif de Dieu.
Permettez-moi maintenant de vous parler d’un autre homme qui s’appelle Philippe, et qui, lui, se trouve en Samarie. Il est au beau milieu d’un grand réveil spirituel. Ce que je veux dire, c’est que des foules entières se convertissent à Jésus-Christ et se font baptiser (Ac.8:7-12). Et voilà qu’un ange du Seigneur dit à Philippe: “Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, sur une route qui est déserte” (Ac.8:26).
Frères et sœurs, est-ce que cela aurait paru logique pour Billy Graham de quitter un stade rempli à craquer, où des gens sont venus entendre l’Evangile, où il est témoin au même moment d’un puissant réveil, pour se rendre dans un endroit désert? Eh bien, cela ne lui aurait pas paru logique, mais comme il désirait obéir au Seigneur et que c’était le Saint-Esprit qui dirigeait sa vie, Billy Graham aurait obéi et il y serait allé.
Frères et sœurs, le plus grand besoin du monde aujourd’hui est celui d’une formidable manifestation de l’Esprit de Dieu dans la puissance du réveil. "Un réveil" est le moment où Dieu se révèle dans une sainteté terrifiante et une puissance irrésistible. Il s’agit du moment où Dieu visite le monde des hommes en leur communiquant une vision toute fraîche de sa gloire et de sa grâce, et où simultanément il leur révèle leur péché, leur faiblesse, et leur besoin désespéré de sa miséricorde.
En temps de réveil, le peuple de Dieu est restauré de son état rétrograde, de son indifférence et de son inactivité. Le peuple de Dieu redevient préoccupé par les choses de Dieu. Il devient intensément fervent dans la prière, se rend à la Maison de Dieu plus fréquemment en recherche de communion et pour adorer. Il grandit dans une faim pour la Parole prêchée qui illumine et pénètre puissamment le cœur de ceux qui l’écoutent, apportant la conviction de péché et demandant une réponse de leur part. Les croyants croissent dans la passion des âmes et deviennent profondément soucieux du combat spirituel à mener pour les perdus.
Voilà ce qu’était en train de vivre Philippe. Il quitte le réveil qui a lieu en Samarie pour se rendre sur cette route déserte où il y a un homme qui est en train de lire dans le livre du prophète Esaïe. Et l’ange du Seigneur lui dit: “Avance, et approche-toi de ce char” (Ac.8:29). Il est écrit: “Philippe s’en approcha en courant” (Ac.8:30). Pas étonnant qu’il devait courir, puisque le char de l’eunuque avançait pour retourner vers l’Ethiopie.
Le Dieu qui lit dans les coeurs appelle Philippe qui va voir dans cet appel cette opportunité sur roues. Il est monté dans le char. Il est écrit “qu’il accourut, et entendit l'Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit: Comprends-tu ce que tu lis?” (Ac.8:30). Il lui répondit: “Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide?” (Ac.8:31)
“Il invita Philippe à monter et à s'asseoir avec lui.” Ils lirent ensemble le chapitre 53 du livre d’Esaïe que l’eunuque méditait et “Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage lui annonça la bonne nouvelle de Jésus-Christ” (Ac.8:35).
Cet Ethiopien fut sauvé, et l’histoire nous apprend que c’est à travers cet homme important que l’Evangile qui parle de Jésus-Christ sera annoncé partout en Afrique du Nord. C’est non seulement une belle histoire, mais c’est une histoire vraie, et il est bon de remarquer comment Dieu a agi dans le cœur de l’Ethiopien et dans celui de Philippe.
2. Pierre et Corneille
Je peux vous donner un autre exemple où Dieu a placé un homme sur le chemin d'une personne qui le cherchait, c'est à travers le vécu de Pierre et de Corneille dans Actes 10. Corneille était un capitaine dans un bataillon romain; c’était un païen mais qui croyait en Dieu. Il savait qu’il y avait un Dieu qui existait.
Je ne sais pas comment il savait qu’il y avait un Dieu. Peut-être qu’une nuit, alors qu’il était encore un jeune soldat et qu’il montait la garde, il a porté son regard vers le ciel étoilé et qu’il s’est dit: “Cela n’est quand même pas apparu dans le ciel par hasard.” Dans son cœur, il y avait un profond désir d’approfondir sa connaissance sur ce sujet.
Frères et sœurs, nous savons que “Depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient dans les œuvres qu’il a faites. C’est là que les hommes peuvent les connaître, de sorte qu’ils sont sans excuse” (Rom.1:20-22). Nous avons ici cet homme qui s’appelait Corneille et qui avait un vide dans son cœur.
Rappelez-vous, nous parlons d’un Dieu qui s’est manifesté aux hommes et en eux. Ils ont peut-être fait une prière qui ressemblait à celle-ci: “Oh Dieu, qui que tu sois, où que tu sois, j’ai besoin de te connaître et je veux te connaître, manifeste-toi à moi.”
Puis, au même moment, “Un homme de Dieu, qui s’appelle Pierre, logeait chez un certain Simon, un ouvrier sur cuir, dont la maison était près de la mer” (Ac.10:6). Et Dieu envoya un ange lui dire: “Pierre, voici trois hommes qui te demandent; lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés” (Ac.10:20).
En fait, ce que Dieu voulait, c’est que Pierre se rende chez Corneille pour qu’il lui explique comment faire pour être sauvé. Dieu a donné une vision à Pierre, puis l’ange alla visiter Corneille en lui disant que quelqu’un allait lui expliquer comment lui et sa maison pouvaient être sauvés (Ac.10:22).
D’un côté, nous avons ici un homme avec un cœur affamé pour les choses de Dieu, et de l’autre, un serviteur de Dieu. Et Dieu va amener à se rencontrer le serviteur et l’homme qui avait soif de le connaître. Pierre va alors lui annoncer l’Evangile qui parle de Jésus-Christ, et Corneille et tous ceux qui étaient réunis dans sa maison furent sauvés. Ce fut là le début de la Pentecôte des Gentils, alors que l’Evangile leur était maintenant annoncé.
3. Jésus et la Samaritaine
Rappelez-vous cette autre histoire au chapitre 4 de l’Evangile de Jean. Le Seigneur Jésus venait de quitter la Judée et retournait en Galilée, mais il devait passer par la Samarie (Jn.4:4). Ce n’était pas le chemin le plus facile à prendre. Si vous voyagez en Terre Sainte, vous savez que le moyen le plus facile pour retourner en Galilée, c’est de prendre la route du Jourdain.
Mais il est écrit : “Il fallait qu'il traverse la Samarie” (Jn.4:4). Chers amis, ce n’était pas une question de géographie, mais c'est la main de Dieu qui agissait, parce que lorsque Jésus a traversé la Samarie, rappelez-vous que “Fatigué du voyage, il s’est assis au bord du puits de Jacob” (Jn.4:6).
Et voilà qu’une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Elle avait aussi une mauvaise réputation. Elle avait eu cinq maris et celui avait qui elle vivait n’était pas son mari. Les disciples étaient allés à la ville pour acheter de la nourriture. Jésus est là, elle vient puiser de l’eau, et Jésus va lui parler de l’eau vive. Elle avait tellement besoin d’amour, elle l’avait cherché auprès des hommes et les hommes l’avaient tellement déçue. Elle entendra Jésus, et elle sera sauvée. Elle retournera dans la ville et tous les habitants entendront le message de l’Evangile, et il y aura un grand réveil spirituel dans cette ville.
Pensez-vous que cela soit arrivé par pur hasard? Non! Le Saint-Esprit de Dieu a préparé tout cela. Pensez-vous que ce soit le fruit du hasard si ces deux espions se sont directement rendus dans la maison de cette prostituée qui se trouvait être construite parmi des centaines d’autres dans la ville? Non chers amis!
Ce passage illustre bien la grâce de Dieu qui ne fait pas de distinction entre les personnes. Il nous accepte et il nous pardonne, non pas à cause de ce nous sommes ou de ce que nous pourrions être, mais à cause de son Fils, à cause de ce qu’il fera à travers nous, et de ce que nous deviendrons à travers lui.
Est-ce que nous attendons de voir Dieu faire des miracles, des choses qui sortent de l’ordinaire, avant de faire un pas et lui faire confiance? Ou bien sommes-nous prêts à faire confiance au Seigneur qui veut nous utiliser dans les situations normales de la vie pour toucher à travers nous des gens dont les cœurs sont disposés à le recevoir?
Rahab, malgré sa vie désordonnée, est une démonstration de la puissance de Dieu qui transforme les vies. Ce qu’il y a de merveilleux dans ce chapitre, c’est de voir comment Dieu prend des gens qui ont mis leur confiance en lui, et qui pourtant ont peu d’importance aux yeux de la plupart des gens, pour les transformer complètement par sa toute puissance.
Est-ce que vous pensez ce matin que vous êtes déjà disqualifié pour bénéficier de la grâce de Dieu qui se trouve en Jésus-Christ? Etes-vous toujours animé par un sentiment de culpabilité parce que vous avez fait des choses dans le passé que vous regrettez amèrement aujourd’hui? Pensez au malfaiteur sur la croix et à bien d’autres.
J’aimerais vous rappeler que personne n’est disqualifié aux yeux de Dieu pour recevoir le pardon qui se trouve en Jésus-Christ. J’aimerais vous rappeler que personne n’est disqualifié pour annoncer le miracle que Dieu a fait dans sa vie. Dieu ne disqualifie personne, ce sont les gens qui se disqualifient eux-mêmes en ignorant le message de la croix, pour continuer à vivre une vie qui déplaît à Dieu.
Jésus a dit aux Pharisiens venus l’écouter que les voleurs et les prostituées les précéderaient dans le Royaume de Dieu. Je suis persuadé qu’il pensait à Rahab qui se trouvait déjà dans le séjour des morts et qui attendait que son Sauveur bien-aimé vienne la délivrer. Il est bon de se rappeler que Dieu regarde au cœur et que c’est lui qui nous qualifie en Jésus-Christ pour partager la Bonne Nouvelle, et ce, peu importe notre vie passée.