LA SOIF DE LA PAROLE DE DIEU
(prêché à Glain le 23 septembre 2018 par Daniel FINET) (retranscrit dans un style parlé DF/mfd)
INTRODUCTION
Je souhaiterais parler aujourd'hui de la soif.
Pour introduire ce sujet, je voudrais lire un texte d'un prophète dont le nom signifie "porter un fardeau". C'est, du reste, le rôle de tous les serviteurs de Dieu de porter les fardeaux les uns des autres! Ce texte se trouve dans le livre du prophète Amos, au chapitre 8.
Le contexte de ce passage
Amos vit dans le royaume du nord d'Israël, il vit des choses difficiles avec le peuple, et c'est pour lui un fardeau terrible. Les Israélites, entre autres, deviennent idolâtres; tout en étant fortunés, ils viennent accabler les citoyens qui sont pauvres. C'est ainsi que l'Eternel dira au travers de ce prophète: "Je n'en ai que faire de vos chants, je n'ai que faire de vos louanges. Moi je préfère entendre le son de l'instrument plutôt que le son qui sort de vos bouches." Ensuite, la situation va s'inverser... Ils recherchent une réponse, ils cherchent à étancher leur soif.
Et voici ce que l'Eternel dit par la bouche d'Amos: "Voici les jours viennent, dit le Seigneur l'Eternel, où j'enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain, ni la soif de l'eau, mais la faim et la soif d'entendre les paroles de Dieu, de l'Eternel. Ils seront alors errants, d'une mer à l'autre, du septentrion à l'orient. Ils iront çà et là pour chercher la Parole de Dieu, et ils ne la trouveront pas" (Am.8:11-12).
Cela est également caractéristique de notre monde assoiffé de connaissance, et qui pourtant ne trouve pas la vérité qui se trouve en Jésus-Christ et ne peut donc étancher sa soif.
Nous qui possédons le Saint Livre, prenons la peine, dans ces temps difficiles que nous vivons, de le lire, de le méditer, pour y trouver réponse à ce que nous demandons, à ce que nous souhaitons de la part de Dieu. Ayons la soif de la Parole de Dieu!
LA SOIF PHYSIQUE
"Maman, j’ai soif" dira un enfant. Combien de fois l'ai-je dit à maman, combien de fois mon épouse et moi l'avons-nous entendu de la part de nos enfants et petits-enfants?
C'est terrible lorsqu'un parent ne peut pas satisfaire le besoin fondamental de son enfant. C'est pourtant le cas dans bien des endroits sur la terre.
Et pourtant, de l'eau, il y en a en abondance sur la terre. Vue de l'espace, la terre apparaît comme la "planète bleue"! L'eau potable est abondante sur la terre, même si elle ne représente que 2,5% de l'eau des océans et des mers qui couvrent la surface terrestre.
Ainsi les 2,5 % d'eau potable, non salée, provenant des lacs, rivières, glaciers, eaux souterraines contiennent environ 35,2 milliards de milliards de litres d'eau douce (35,2 suivi de 18 zéros). La terre comportant 7,5 milliards d'habitants, chaque habitant devrait pouvoir disposer de 5 milliards de litres d'eau (5 et 9 zéros derrière)!
Cependant, la terre sur laquelle nous vivons aujourd'hui connaît, dans bien des endroits, une terrible sécheresse. Les nappes phréatiques, même en Belgique, sont au plus bas, et nos experts météorologues n'augurent rien de bon pour l'avenir. Et pourtant, des inondations, il y en a partout. Plutôt que d'apporter la vie, elles amènent la détresse, la tristesse, la mort. Elles ravagent certaines contrées du globe et n'apporteront donc aucune solution à la situation de demain.
En Belgique, toutefois, nous sommes des privilégiés. Nous avons, chez nous, un libre accès à l'eau potable à chaque instant; il suffit d'ouvrir le robinet, et l'eau potable coule! Nous pouvons, dans notre pays, nous désaltérer à profusion. Même si les météorologues nous ont annoncé des temps de sécheresse où il fallait consommer l'eau avec précaution, nous bénissons le Seigneur parce que nous avons quand même accès à cette eau. Nous sommes des privilégiés.
Ce n'est malheureusement pas le cas pour tous les hommes en ce monde. Et j'ai de la peine à imaginer que des êtres vivants puissent souffrir de la soif par manque d'eau douce, d'eau potable.
Faisons une petite expérience:
Qui, dans l'assemblée, a soif? Distribution à qui en veut de bouteilles d'eau.
Nous pouvons boire cette eau qui a traversé des roches; elle est constatée pure, potable par les experts . J'ai aussi pris la peine de ramasser de l'eau dans le caniveau, de l'eau qui a ruisselé dans la poussière, peut-être même a-t-elle ruisselé là où les animaux vont déféquer ou uriner. J'en ai recueilli une petite bouteille. Je voudrais, dans cette eau pure, ajouter quelques gouttes de l'eau du caniveau. Qui a encore soif? Plus personne, évidemment!
Et pourtant, je connais quelqu'un qui a bu l'eau du fumier pour que nous puissions avoir accès à une eau pure, non pas celle qui vient d'en bas, mais une eau qui vient d'en haut.
LA SOIF DE L'AME
Il se peut qu'en ce moment, notre corps n'ait pas soif, mais nous devons reconnaître qu'il existe dans notre cœur une autre sorte de soif qui atteint chacun d'entre nous, qui atteint tous les hommes à divers degrés :
• Quand on est triste, quand on est en peine, on a soif de temps meilleurs, on a soif de bonheur. Et on s'interroge: "Où puis-je le trouver? Qui nous le fera trouver?"
• Quand quelqu'un nous a menti, quand quelqu'un nous a calomniés, a dit du mal de nous et l'a propagé, quand quelqu'un nous a condamnés sans nous laisser la possibilité de nous exprimer, cela fait mal, surtout quand la condamnation est injuste; alors nous avons soif de vérité, nous avons soif de justice.
• Quand on se sent délaissé, mal-aimé, rejeté, séparé, quand on est dans la solitude, on a soif d'une présence, on a parfois soif de réconciliation,
• Quand on est esclave de passions destructrices, on a soif de libération,
• Quand on est atteint dans sa santé ou que l'on voit un de nos proches, un de nos enfants, petits-enfants atteint dans sa santé, on a soif de meilleurs jours pour lui et pour nous, on a soif d'une meilleure santé, on a soif d'aller mieux.
Chacun pourrait ajouter à cette liste ses propres vifs désirs, ses propres soifs. Et parfois on est impatient de recevoir une réponse favorable, et cela dégénère en nervosité; alors, plutôt que de transmettre des attitudes positives, on transmet des attitudes négatives. Nos nervosités se communiquent autour de nous.
Comment étancher notre soif de l'âme dans un monde instable, dans lequel tout passe et où rien ne demeure?
JESUS REPOND A LA SOIF DE L'AME
La Bible parle de quelqu'un qui est la source intarissable, la source de toutes les sources. Pour nous désaltérer, il a une source surabondante, au point que quand nous ouvrons notre cœur pour recevoir l'eau de cette personne, cette eau nous remplit tellement que nous devenons positifs pour les autres.
Ecoutez ce que Jésus disait alors qu'il se trouvait dans une fête, la fête des Tabernacles, mais qui était devenue à l'époque la fête des hommes, la fête des Juifs : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, dit Jésus, et qu'il boive. Celui qui croit en moi (en ma Parole), des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devraient recevoir ceux qui croiraient en Lui" (Jn.7:37-38).
L'Esprit allait remplir le cœur des croyants passés par la repentance et la foi en Jésus-Christ.
Avons-nous soif de ce Jésus, avons-nous soif de le rencontrer, de venir à lui et laisser le Saint-Esprit nous inonder de Christ lui-même? Ainsi ceux que nous allons rencontrer verront Christ, et non plus nous avec nos détresses, avec nos questions; ils verront Christ vivre en nous, lui la source d'eau vive. Cette source que le Saint-Esprit nous communique, elle n'est pas d'ici-bas, elle vient d'en haut, elle n'est pas souillée, non elle est cette source divine, pure, à laquelle nous pouvons boire.
Et quand Jésus invite à venir à lui, comme maintenant, il ne nous demande pas de venir plaider la cause d'une religion, d'un temple quel qu'il soit, d'un lieu de culte quel qu'il soit, il ne nous demande pas de suivre une religion. Il nous demande de venir à une personne, à lui-même. Soif de Jésus, soif de Dieu! Rien, ici-bas, ne peut étancher de manière durable, les aspirations les plus profondes de notre âme. Ce fleuve d'eau vive, il est encore accessible aujourd'hui, si nous ouvrons notre cœur à Jésus-Christ, alors il viendra inonder la sécheresse de nos cœurs.
La lecture de la Parole de Dieu éclairée par l'Esprit Saint nous désaltère dans le chemin; mais plus encore, si notre cœur reste rempli de l'Esprit Saint, s'il reste soumis à son autorité, la vie divine se voit, déborde autour de nous.
QUELQUES EVENEMENTS BIBLIQUES PARLANT DE LA SECHERESSE
La Parole de Dieu est riche de faits réels, d'événements qui nous parlent de la sécheresse. Nous pourrions penser à une femme de Samarie, elle avait soif et elle a trouvé auprès de Jésus de l'eau. Nous pourrions aussi parler du prophète Elie, du roi David, on pourrait parler des fils de Koré.
Mais je voudrais me pencher sur trois événements bien particuliers, trois étapes de la marche du peuple d'Israël dans le désert.
1- Le peuple d'Israël, alors qu'il venait de parcourir trois jours de marche dans le désert, a eu soif. C'est l'événement des eaux de Mara (Ex.15:22-27).
2- Quelques années plus tard, de l'eau est sortie du rocher frappé par Moïse, sur l'ordre de Dieu (Ex.17:5-6).
3- Plus tard encore, le peuple d'Israël a de nouveau soif. Moïse est invité par Dieu, non pas à frapper le rocher, mais à lui parler (Nb.20:7-12). "Vous parlerez ... au rocher, et il donnera ses eaux" (v.8).
Nous traiterons le premier de ces événements. Je vous invite à lire par vous-mêmes les passages relatant ces deux autres étapes de la marche du peuple d'Israël dans le désert.
Nous lisons dans le livre de l'Exode.
LES EAUX DE MARA
"Moïse fit partir Israël de la mer Rouge, et ils sortirent vers le désert de Schur; et ils marchèrent trois jours dans le désert, et ne trouvèrent point d’eau. Ils arrivèrent à Mara; mais ils ne purent pas boire l'eau de Mara parce qu'elle était amère. C'est pourquoi ce lieu fut appelé Mara. Le peuple murmura contre Moïse, en disant : Que boirons-nous? Moïse cria à l'Éternel; et l'Éternel lui indiqua un bois, qu'il jeta dans l'eau. Et l'eau devint douce. Ce fut là que l'Éternel donna au peuple des lois et des ordonnances, et ce fut là qu'il le mit à l'épreuve. Il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l'Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements, et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d'aucune des maladies dont j'ai frappé les Égyptiens; car je suis l'Éternel, qui te guérit. Ils arrivèrent à Élim, où il y avait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, près de l'eau" (Ex.15:22-27).
• Le peuple vient d'être libéré de l'esclavage du Pharaon en Egypte; des centaines d'années où ils ont peiné, et nous savons de quelle manière ils ont été délivrés de l'oppression du pharaon : par du sang qui avait été placé sur le poteau et le linteau de la porte.
• Pour aller dans le pays que l'Eternel avait promis au peuple, un pays promis décrit par Dieu comme un pays où coulent le lait et le miel, en abondance.
• Le peuple doit, en quittant l'Egypte, traverser la Mer Rouge. Là, il assiste, en restant calme, à l'action puissante de Dieu qui fend les eaux de la Mer Rouge en deux; le peuple passe, puis quand le peuple est passé, la mer se referme empêchant ainsi l'armée du pharaon de reprendre le peuple d'Israël, et de le mettre à nouveau sous son esclavage.
• Le peuple arrive donc sur l'autre rive de la mer rouge, au bord de la péninsule du Sinaï.
• Et là, dans la joie de la délivrance, il entonne un cantique de louange à la gloire de son Dieu, son libérateur.
La soif, la détresse du peuple
Et c'est alors que commence la marche vers le pays promis; et cela débute par trois jours de marche dans le désert. Cette partie du Sinaï s'appelle le désert de Schur. Il est normal que dans ce désert les Israélites aient soif, une soif corporelle, physique; ils n'ont pas trouvé d'eau, et peut-être que l'eau emportée est épuisée. Cela fait trois jours qu'ils ne trouvent pas d'eau.
J'imagine ce qui se passe. L'un d'eux, en avant, voit de l'eau. Imaginez des milliers de personnes qui crient "de l'eau". Ils courent, ils arrivent, ils se pressent, et il y a sans doute un croisement qui se fait entre ceux qui vont puiser de l'eau et ceux qui en reviennent dans la déception: "L'eau est imbuvable, ça ne sert à rien de courir, l'eau est imbuvable." C'est ainsi que ce lieu reçut le nom de Mara qui signifie "amère, amertume". Nous pouvons comprendre les cris de douleurs, les lamentations, les gémissements, le découragement du peuple.
Ils murmurent, ils se querellent, plutôt que de crier à l'Eternel.
Il n'est pas question explicitement de murmurer, de se quereller contre l'Eternel, puisqu'ils le font contre Moïse, contre le serviteur de Dieu, comme si, lui, était responsable de ce que l'eau était amère à Mara. Toutefois, si nous lisons entre les lignes, indirectement, nous pouvons comprendre que le peuple démontre qu'il a oublié son Sauveur, qu'il a oublié qu'Il était, lui, la source d'eau vive, il a oublié de s'adresser à l'Eternel. Ce n’est pas encore ouvertement contre l’Eternel qu'il murmure, bien que son incrédulité soit sous-jacente.
Les Israélites se montrent alors revendicateurs. Et c'est alors que d'un commun accord, ils s'en prennent à Moïse et disent: "Dis-nous, Moïse, qu'est-ce qu'on va boire maintenant? Tu nous as promis de la part de l'Eternel un beau pays et maintenant, regarde où nous en sommes." Et un peu plus tard, ils diront à Moïse: "Fais-nous retourner dans le pays d'Egypte."
Le peuple a oublié les merveilles de Dieu, sa puissance libératrice, il a oublié ses promesses.
Essayons un peu d'imaginer l'infinie tristesse du cœur de Dieu. Nous ne la découvrons pas dans ce texte, et pourtant, dans d'autres circonstances, et en particulier dans le livre du prophète Jérémie, voilà ce que dit Dieu, dans une profonde tristesse, à propos de ce peuple: "Ils m'ont abandonné, moi la source d'eau vive, pour se creuser des citernes crevassées" (Jé.2:13).
"Moïse crie à l'Eternel" (v.25)
Moïse a la bonne attitude devant cette agression du peuple, il se tourne vers l'Eternel, il prie. C'est ce que le peuple aurait dû faire. A d'autres occasions, le peuple a prié.
A quatre reprises, en effet, dans le Psaume 107, nous trouvons cette phrase:
"Dans leur détresse, ils crièrent à l'Éternel, et il les délivra de leurs angoisses" (Ps.107:6,13,19,28). Si nous lisons le contexte de ces versets, nous y découvrons la faim, la soif, la souffrance, la rébellion, la mort. Chaque fois que le peuple a crié, chaque fois, l'Eternel a répondu à leur détresse. Et le psalmiste ajoute: "L'Eternel envoya sa Parole et il les guérit" (Ps.107:20).
Aujourd'hui, nous ne vivons pas ce que le peuple d'Israël a connu du temps d'Amos. Nous avons en notre possession le Livre de vie, la Parole de Dieu qui peut venir étancher nos soifs.
En méditant sa Parole, je me disais ceci: "Lorsque je suis dans le désarroi, lorsque je vis la souffrance, lorsque je vis Mara dans ma vie, quel est mon premier réflexe?" Vite téléphoner au 112, vite appeler le voisin, vite appeler mes enfants, vite... vite... alors que mon premier réflexe devrait être de crier à l'Eternel. Et bien souvent, nous imputons notre Mara à ceux qui ont la charge de l'église, comme si eux en pouvaient, comme si eux étaient la cause de l'épreuve permise par Dieu.
Dans nos détresses, avons-nous soif de Dieu, continuons-nous à lui faire confiance? Ou murmurons-nous, le cœur aigri, dans l'amertume, parfois révoltés contre un conducteur, contre Dieu, au lieu d'en parler à notre Dieu?
L'Eternel répond
"... et l'Éternel lui indiqua un bois, qu'il jeta dans l'eau. Et l'eau devint douce. Ce fut là que l'Éternel donna au peuple des lois et des ordonnances, et ce fut là qu'il le mit à l'épreuve. Il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l'Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements, et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d'aucune des maladies dont j'ai frappé les Égyptiens; car je suis l'Éternel, qui te guérit" (v.25).
Nous voyons que l'Eternel entend la prière, le cri de son serviteur Moïse; et sa double réponse est étonnante.
Premièrement, l'Eternel lui montre : "Tu vois là-bas un bout de bois, tu le prends et tu le jettes." Autrement dit, il fallait entendre la Parole de l'Eternel et ensuite obéir; et l'eau allait devenir douce. Mais cela réclamait qu'on ne soit pas sourd, qu'on entende, qu'on comprenne la Parole de Dieu et qu'on y obéisse. Ainsi, l’Eternel indiqua à son serviteur Moïse le moyen d'adoucir les eaux de Mara.
Deuxièmement, l'Eternel va sonder le cœur de son peuple en lui donnant une parole à laquelle obéir durant la traversée du désert. L'Eternel va donner à son peuple un statut, une ordonnance, sa Parole. Ainsi, étant pèlerin et voyageur dans ce désert, il pourra recevoir la bénédiction de Dieu. "Si tu écoutes ma Parole, dit l'Eternel, de manière attentive, si tu la comprends, si tu fais ce qui est droit à mes yeux, ce que dit cette Parole, si tu obéis, si tu prêtes l'oreille à mes commandements, si tu gardes mes statuts, je ne mettrai aucun fléau que tu as vu tomber sur le peuple d'Egypte, car je suis l'Eternel qui te guéris, qui te désaltère." Et le peuple doit prendre conscience, dans la repentance, bien sûr, de toute sa faiblesse, et que sa bénédiction est liée à l'obéissance à la Parole de Dieu.
De même nous, en écoutant sa Parole et en la mettant en pratique, nous éviterons d'être soumis au prince de ce monde, le diable, dont l'eau semble bonne et désaltérante dans un premier temps, mais qui devient vite amère. Si nous crions à Dieu, attendons-nous à voir sa grâce, sa miséricorde.
Parfois, nous mettons entre Dieu, entre sa Parole et nous, des raisonnements qui ne sont pas de Dieu. Et pour recevoir cette Parole et la mettre en pratique, nous sommes invités "à renverser tous les raisonnements et tout obstacle qui s'élèvent avec orgueil contre la connaissance de Dieu, et à amener toute pensée captive à l'obéissance de Jésus-Christ" (2Co.10:5).
"Jésus-Christ, lui-même, a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes" (Hé.5:8). Et, pour nous aussi, "Mara" est une épreuve permise par Dieu, pour apprendre l'obéissance.
LE "BOIS" DE LA CROIX DE JESUS
Revenons à la première réponse, étonnante à nos yeux, que l'Eternel donne à Moïse: "Prends le bois et jette-le dans l'eau amère, et tu verras, elle s'adoucira"; et l'eau devint douce instantanément.
Ce bois nous fait penser au bois de la croix de Jésus-Christ. Pierre le dira dans l'un de ses sermons: "Vous, en parlant au peuple, vous l'avez crucifié au bois" (Ac.2:23). C'est le bois infâme de la croix, sur lequel le Seigneur Jésus est mort pour nous, a été suspendu et crucifié.
Méditons sur les bienfaits de la croix
En méditant sur les bienfaits de cette croix, c'est comme si nous jetions le bois dans le "Mara" de nos cœurs, dans nos cœurs ébranlés.
Je découvre, en méditant la croix de Christ, ce que Jésus-Christ a supporté pour moi. Je découvre que mes souffrances, c'est lui qui les a portées, qu'il a été maltraité à cause de moi, qu'il a été affligé à cause de moi, qu'il a porté la colère de Dieu qui était sur moi. Il a supporté tout cela.
Quand je médite la croix, je réalise que Jésus a été frappé par Dieu à cause de moi, de mon péché, que ces blessures qu'il a subies, ces coups de fouet, mais plus que cela, les blessures accablantes des hommes, leur cruauté, ces blessures qu'il a portées, c'était les miennes, et c'était celles des autres.
Ma soif de pardon, de grâce, de réconciliation avec Dieu et avec les autres, elle peut être étanchée par la foi, parce qu'elle est liée à la croix de Jésus-Christ qui a porté la condamnation à ma place. La condamnation qui m'empêchait de connaître la paix, qui empêchait ma réconciliation avec Dieu, c'est Jésus qui l'a portée à la croix du Calvaire. Il a rencontré les exigences de la sainteté de Dieu pour me faire grâce, pour m'accorder sa grâce; son sang a été versé pour enlever toute ma condamnation et me pardonner de toutes mes iniquités.
Par sa mort, en retour, il me donne la vie, la vie en abondance, la vie qui vient d'en haut, la vie divine. Mais pour cela, il faut m'approcher de lui, et le rendez-vous que Dieu donne avec tous les hommes, c'est la croix. Vous ne pouvez pas accéder à Dieu sans passer par la croix.
Quand je trébuche sur le chemin, c'est à la croix que Dieu me donne constamment rendez-vous. En plus, dans ce rendez-vous à la croix du Calvaire, je ne suis pas seul, parce que la Parole de Dieu dit : "Nous trébuchons tous de diverses manières" (Ja.3:2). Nous nous retrouvons ensemble, peut-être pas physiquement, mais ensemble, nous comprenons que nous avons tous besoin, jour après jour, de revenir à la croix du Calvaire.
Mon Mara, mon amertume, mes révoltes, mon orgueil, en un mot mes péchés, Christ les a portés à la croix du Calvaire. Il a été placé dans une fosse terrible de boue, de la boue de mon péché, et plus que cela, il a été placé dans mon fumier puant et nauséabond aux yeux de Dieu.
Et je n'exagère pas, car à quoi "l'homme de douleur, habitué à la souffrance" se compare-t-il? (Es.53:3) Il est dit de lui : "Moi, je suis un ver et non un homme" (Ps.22:6). Où trouve-t-on des vers? Dans le fumier où les poules viennent gratter, manger et picorer. "Je suis un ver dans le fumier, dans ton fumier, et non pas un homme." Il a été placé dans mes déchets indignes de mon Créateur, et pourtant, il le fallait pour me sauver, pour que mon "Mara" devienne adouci.
Sur la croix, Jésus dit : "J'ai soif"
Sur la croix du Calvaire Jésus a prononcé sept paroles, trois paroles avant les heures sombres, une parole pendant les heures sombres, et trois paroles après les heures sombres.
- Avant les heures de ténèbres:
1° parole : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font" (Lu.23:34).
2° parole : "En vérité, je te le dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis" (Lu.23:43).
3° parole : "Femme, voilà ton fils" et "Voilà ta mère" (Jn.19:26-27).
- Parole prononcée pendant les trois heures de ténèbres:
4° parole : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?" (Mt.27:46).
- Paroles prononcées après les trois heures de ténèbres:
5° parole : "J’ai soif" (Jn.19:28).
6° parole : "Tout est accompli" (Jn.19:30).
7° parole : "Père, je remets mon esprit entre tes mains" (Lu.23:46).
Après les heures sombres, Jésus dit notamment: "J'ai soif."
Quelle est ta réponse vis à vis de la soif de Jésus qui te veut, qui te dit : "J'ai soif de toi, j'ai soif de te combler"? Et toi, as-tu soif de Lui?
Rappelons-le, trois personnes étaient crucifiées là: Jésus au centre et des brigands de part et d'autre. Pour éviter que les corps des trois crucifiés ne restent en agonie sur la croix le jour du Sabbat, les Juifs demandent à Pilate qu'on leur rompe les jambes (cela permettait d'accélérer la mort par étouffement) et qu'on les dépende de la croix, sans doute pour ne pas souiller le Sabbat!
Ecoutez ce qui est dit à ce sujet dans l'Evangile de Jean:
"Les soldats romains étant venus à Jésus, comme ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais l'un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau" (Jn.19:33-34).
"Il en sortit du sang et de l'eau" (v.34)
C'est sans doute pour s'assurer qu'il était bien mort que les soldats ont pris une lance et ont transpercé le corps du Seigneur Jésus, "et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau".
Le coup de lance transperce le côté du Seigneur qui vient d'expirer: "Père, entre tes mains je remets mon esprit", et de ce côté sort du sang.
Sans ce sang, pas de pardon, pas de rémission des péchés, pas de réconciliation avec Dieu, pas de purification, pas de possibilité de m'approcher de ce Dieu trois fois saint.
Et il en sort de l'eau, parce que le rocher qui est Jésus-Christ a été frappé pour moi.
Rappelons-nous les paroles du Seigneur Jésus : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devraient recevoir ceux qui croiraient en Lui" (Jn.7:37-38).
Le Seigneur parle de cette eau comme étant le Saint-Esprit qui allait nous communiquer Christ, le glorifier en nous et par nous; nous communiquer la vie éternelle en réponse à la repentance, les bénédictions spirituelles en réponse à notre sanctification, lorsque nous portons notre croix chaque jour.
ELIM, LIEU DES BENEDICTIONS
"Ils arrivèrent à Élim, où il y avait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, près de l'eau" (Ex.15:27).
Jeter le "bois" de la croix dans les eaux amères de nos cœurs, c'est cela qui change le caractère de nos amertumes, c'est cela qui change la douleur et qui l'apaise, c'est cela qui adoucit les "Mara" de nos vies.
Toutefois, les "Mara" permis dans nos vies ne sont pas des finalités voulues par Dieu, mais sont des étapes pour nous faire grandir dans la foi. Et Dieu a prévu, comme nous l'avons lu, des lieux de bénédiction, des "Élim", avec "douze sources d'eau et soixante-dix palmiers". Et il nous est dit : "Et le peuple campa là."
Elim, lieu des bénédictions, est le résultat d’un chemin d’obéissance. C'est là que Dieu veut nous amener.
Peut-être que chaque jour, nous rencontrons des "Mara", mais si nous regardons à Jésus-Christ, si nous regardons au-delà des montagnes qui peuvent nous écraser, et si nous nous disons: "Le secours me vient de l'Eternel qui a fait les cieux et la terre" (Ps.121:2), si nous considérons la croix de Christ et que nous la jetons dans ces "Mara" de notre cœur, alors là, nous recevrons la joie et la bénédiction, c'est là que se trouvera le rafraîchissement pour nos cœurs. C'est là, dans la présence de Jésus, que se trouvent la joie et le repos.
Ce que nous offre le monde, c'est pour notre corps, c'est pour nourrir notre ego, notre être charnel. Mais nous, en tant qu'enfants de Dieu, nous souhaitons beaucoup plus, nous avons besoin de beaucoup plus, nous avons soif de Dieu, nous avons soif de Jésus, car lui seul peut étancher la soif de nos âmes.
Mais, me direz-vous, quand je quitte Dieu, j'ai encore soif! Alors je vous répondrai: "Vous êtes en bonne santé", parce que quand nous sommes liés à ce Jésus qui a tout fait pour nous, nous ne pouvons pas le laisser de côté et partir ailleurs
"Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui" (Ca.2:16). Comme dans un couple où les époux sont fort liés l'un à l'autre, et ne peuvent se séparer l'un de l'autre, ainsi doit-il en être du Seigneur Jésus et de nous.
Si tu as soif, tu viens à Jésus-Christ, gloire à Dieu, tu seras étanché; et si tu as encore soif quand tu le quittes, gloire à Dieu, tu es en bonne santé! Alors, bien-aimés, que nous puissions avoir soif de lui, soif d'être comblés par lui.
"Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, ...sans argent, sans rien payer!" (Es.55:1-2). Venez, c'est gratuit, sans argent, sans or; venez, vous allez être désaltérés, venez!
C'est cette source abondante qui vient d'en haut et que le Saint-Esprit nous communique, c'est la vie de Christ. Et quand je jette la croix de Christ dans l'amertume de mon cœur assoiffé, alors je peux avoir un "Mara" qui s'adoucit.
Que Dieu adoucisse nos "Mara", et que sa paix remplisse nos cœurs!
Je vous propose de chanter en clôturant: "J'ai soif de ta présence", que nous puissions le chanter avec un cœur sincère devant Dieu.
Faisons également nôtres les paroles du chant: Torrent d'amour et de grâce
Torrent d'amour et de grâce, Amour du Sauveur en croix!
À ce grand fleuve qui passe, Je m'abandonne et je crois.
Je crois à ton sacrifice, Ô Jésus, Agneau de Dieu,
Et couvert par ta justice, J'entrerai dans le saint lieu.
Ah! Que partout se répande, Ce fleuve à la grande voix,
Que tout l'univers entende L'appel qui vient de la croix!
Que toute âme condamnée Pour qui tu versas ton sang,
Soit au Père ramenée Par ton amour tout puissant.