"L'ETERNEL RETOUR"

(Prêché à Glain le 25 novembre 2018 par Paolo Vasta) (Retranscrit dans un style parlé PV/mfd)

 

Souvent, nous lisons, dans la Bible, un passage ici ou là. Mais lorsque nous lisons de manière suivie un livre en entier, nous voyons apparaître alors un fil conducteur, une idée maîtresse; nous pouvons voir aussi que certains événements se reproduisent régulièrement.

 

C'est particulièrement le cas dans le livre des Juges où nous voyons les mêmes situations se reproduire régulièrement, les mêmes scénarios. Cette période de l'histoire d'Israël est caractérisée par la répétition de quatre situations successives:

 

1- Israël s'éloigne de Dieu. Israël abandonne Dieu pour les idoles, les Baals, etc. Que se passe-t-il alors?

 

2- Dieu permet la défaite militaire et l'oppression par une autre nation. 

 

3- Israël supplie l'Eternel de le délivrer, il crie à l'Eternel.

 

4- Dieu entend le cri de son peuple. Il suscite des Juges, c'est-à-dire des chefs militaires qui vont mettre fin à cette oppression, qui vont délivrer les Israéliens de leurs oppresseurs. Vous avez comme exemples, Othniel, Gédéon, Samson et d'autres.

 

Dans cette lecture, nous avons chaque fois, d'une part, le peuple qui crie à l'Eternel, il revient, il y a un éternel retour d'Israël vers son Dieu; et d'autre part, l'éternel retour des bénédictions de Dieu. Dieu ne tourne pas le dos à son peuple, et pourtant ce scénario se répète tout au long du livre des Juges.

 

Cela m'a inspiré, pour ce message, le titre suivant: "L'éternel retour"

 

Nous lirons deux passages qui illustrent cette situation récurrente tout au long de ce livre des Juges.

 

Première lecture : Juges 3:7-11

 

Dans cette première lecture, nous trouvons d'abord une phrase que vous relirez constamment dans ce livre: "Les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Eternel, ils oublièrent l'Eternel, et ils servirent les Baals et les idoles" (v.7).

 

Ensuite nous lisons: "La colère de l'Eternel s'enflamma contre Israël, et il les vendit entre les mains de Cuschan-Rischeathaïm, roi de Mésopotamie. Et les enfants d'Israël furent asservis huit ans à Cuschan-Rischeathaïm. Les enfants d'Israël crièrent à l'Eternel, et l'Eternel leur suscita un libérateur qui les délivra, Othniel, fils de Kenaz, frère cadet de Caleb. L'Esprit de l'Eternel fut sur lui. Il devint juge en Israël, et il partit pour la guerre. L'Eternel livra entre ses mains Cuschan-Rischeathaïm, roi de Mésopotamie, et sa main fut puissante contre Cuschan-Rischeathaïm. Le pays fut en repos pendant quarante ans. Et Othniel, fils de Kenaz, mourut" (vv.8-11).

 

Malheureusement, cela ne va pas durer, comme nous allons le voir dans notre deuxième lecture.

 

Deuxième lecture : Juges 6:1-10

 

De nouveau, nous lisons cette même phrase: "Les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Eternel; et l'Eternel les livra entre les mains de Madian, pendant sept ans" (v.1).

 

"La main de Madian fut puissante contre Israël. Pour échapper à Madian, les enfants d'Israël se retiraient dans les ravins des montagnes, dans les cavernes et sur les rochers fortifiés. Quand Israël avait semé, Madian montait avec Amalek et les fils de l'Orient, et ils marchaient contre lui. Ils campaient en face de lui, détruisaient les productions du pays jusque vers Gaza, et ne laissaient en Israël ni vivres, ni brebis, ni bœufs ni ânes. (...) Lorsque les enfants d'Israël crièrent à l'Eternel au sujet de Madian, l'Eternel envoya un prophète aux enfants d'Israël. Il leur dit : Ainsi parle l'Eternel, le Dieu d'Israël : Je vous ai fait monter d'Egypte, et je vous ai fait sortir de la maison de servitude. Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous ceux qui vous opprimaient; je les ai chassés devant vous, et je vous ai donné leur pays. Je vous ai dit : Je suis l'Eternel votre Dieu; vous ne craindrez point les dieux des Amoréens, dans le pays desquels vous habitez. Mais vous n'avez point écouté ma voix" (vv.2-10).

 

Mais malgré ce reproche, Dieu va quand même leur susciter un juge, ce sera Gédéon. Nous connaissons le passage où l'ange de l'Eternel dit à Gédéon: "L'Eternel est avec toi, vaillant héros!" (v.12); et Gédéon, très surpris, se dit: "A qui parle-t-il? C'est à moi qu'il parle?"

 

Nous voyons ici, dans ces deux passages, et dans bien d'autres passages du livre des Juges, un même scénario: chaque fois, le peuple d'Israël désobéit puis viennent ensuite les conséquences de la désobéissance. Mais chaque fois, le peuple revient à l'Eternel et, chaque fois, il crie, il le supplie de l'aider. Dieu ne lui tourne pas le dos, ne l'abandonne pas, il lui pardonne et il le secourt.

 

Que nous rappelle cette lecture à propos de notre Dieu?

 

En considérant les attributs de Dieu, je pense ici, tout d'abord, à la patience de Dieu. Quelle patience, quelle bonté, quelle grâce, quelle miséricorde!

 

La Bible nous parle de Dieu, bien sûr, mais elle nous révèle aussi qui nous sommes. Est-ce que nous sommes capables de pardonner à quelqu'un qui revient régulièrement nous demander pardon? Est-ce-que nous avons cette patience? Quand quelqu'un vient pour la première fois nous demander pardon, nous disons: "Bien sûr, mon frère, il n'y a pas de problème. Ce sont des choses qui arrivent, allez, on n'en parle plus, on oublie." Et puis, s'il vient une deuxième fois : "Mon frère, on a déjà eu ce problème, hein?" Alors s'il vient une troisième fois : "Oh, tu te moques de moi, là!"

 

Mais heureusement, notre Dieu n'est pas comme nous. Quelle patience envers ce peuple, mais aussi quelle patience envers nous!

 

La patience de Dieu envers certains personnages bibliques

 

Pierre qui renie Jésus

 

Nous sommes souvent très rapides à juger très sévèrement les autres. Parfois, je me demande si nous ne sommes pas plus sévères que Dieu!

 

Prenons l'exemple où Pierre renie Jésus. Cela me rappelle un souvenir : alors que j'étais en sixième primaire, j'avais un professeur de religion pour moi tout seul, parce que j'étais le seul élève protestant, et nous venions de lire ce passage où Pierre renie Jésus. Et je me souviens du regard outré de la dame qui me dit: "Est-ce que tu te rends compte? Pierre, il a renié Jésus, pas une fois, mais trois fois." Moi j'avais onze ans et candidement, je lui dis d'une petite voix: "Mais Madame, il a eu peur!"  Elle m'a fusillé du regard : "Comment?"

 

Les enfants sont peut-être plus compréhensifs que nous. Les enfants comprennent qu'on puisse avoir peur; nous, les adultes, nous appelons cela de la lâcheté. Mais qu'aurais-je fait à la place de Pierre? C'est facile de juger comme cela, deux mille ans après! Mais Jésus, lui, il ne le juge pas, il va lui pardonner. Pierre a renié Jésus trois fois, et Jésus lui pardonne trois fois: "Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre lui répondi: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis" (Jn.21:15-17).

 

Trois reniements, trois pardons. Jésus aurait pu dire: "Une fois, je peux encore comprendre, tu as paniqué, mais trois fois!"

 

Voyons un deuxième personnage :

 

Le frère aîné dans la parabole du fils prodigue

 

Le fils prodigue revient, et le père est tellement content qu'il lui fait une fête; et le grand frère râle évidemment. Que n'ai-je pu entendre sur ce grand frère, il a vraiment le mauvais rôle: "C'est un religieux, c'est un pharisien, etc..." Mais il a réagi selon l'éducation qu'il avait reçue à cette époque-là. Qu'aurions-nous fait à sa place? Personnellement, si dans ma famille j'avais eu un frère qui était parti faire la nouba et avait dépensé tout l'argent, et si j'avais vu mon père continuer à dépenser de l'argent en plus pour ce frère, je crois que moi aussi j'aurais râlé!

 

Mais le père, qui représente Dieu dans la parabole, lui, il aurait pu dire: "Oh, tu baisses d'un ton, c'est moi qui commande ici, je fais ce que je veux, et si tu n'es pas content, eh bien, tant pis!" Non, le père, il le prend par l'épaule et lui dit: "Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi; mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé" (Lu.15:31-32).

 

Vous voyez, le père ne condamne pas, il essaie d'expliquer, de faire comprendre à son fils pourquoi il agit comme cela, et pourquoi il devrait, lui aussi, se réjouir. Et c'est pour cela que Jésus raconte cette parabole. Ce n'est pas pour condamner, mais c'est pour expliquer que ce qui compte avant tout, c'est la repentance. C'est ce qu'il y a de plus important. 

 

La patience de Dieu envers ce peuple d'Israël

 

Lorsqu'on lit le livre des Juges, on a tendance à dire: "Ce peuple d'Israël, on a vraiment raison de dire que c'est un peuple au cou raide, rebelle! Quelle patience Dieu a eue envers lui!"

 

Au lieu de cela, je devrais dire: "Quelle patience Dieu a envers moi!" Quelle patience il a envers nous, frères et sœurs! Ne soyons pas trop rapides à juger les autres, car nous ne sommes pas mieux qu'eux. Et heureusement, nous avons un Dieu qui est patient, "miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté" (Ps.103:8), et qui est prompt à nous pardonner. Et chaque fois que nous revenons à lui, il ne nous tourne pas le dos. En effet, chaque fois que le peuple d'Israël crie à lui et revient à lui, Dieu ne le rejette pas, ne le condamne pas, mais il lui pardonne et il le délivre. Et il fait de même avec nous.

 

La patience de Dieu envers nous

 

Quand nous nous sommes éloignés de lui, ou quand nous avons eu un mauvais comportement, parfois nous sommes un peu gênés, nous avons un peu honte de nous présenter à nouveau devant notre Dieu, parce que ce n'est pas la première fois que cela nous arrive. Ce n'est pas la première fois que j'ai dit que j'allais essayer de ne pas être impatient, de ne pas me mettre en colère, et voilà j'ai encore une fois rechuté! N'ayons pas peur, n'ayons pas honte de nous présenter à nouveau, de revenir vers ce Dieu, ne restons pas dans notre tristesse.

 

Dans le livre d'Esdras, nous lisons: "Mon Dieu, je suis dans la confusion et j'ai honte de lever ma face vers toi" (Esd.9:6). C'est vrai que parfois nous avons honte, mais cela ne doit pas nous bloquer, cela ne doit pas nous empêcher de revenir à l'Eternel, de revenir au pied de la croix: "Seigneur, j'ai honte de ce que j'ai fait, mais je reviens vers toi."

 

Rappelons-nous que notre Dieu est patient et miséricordieux. Il n'est pas comme nous qui tenons une comptabilité des fautes, des offenses qui nous sont faites. Non! Jamais il ne nous tourne le dos, mais toujours il nous accueille. De même qu'il a été patient envers Israël, il le sera envers nous.

 

Alors maintenant que nous nous sommes rappelés la bonté de notre Dieu, sa patience, sa grâce, sa miséricorde,

 

Qu'allons-nous faire? Allons-nous profiter, abuser de cette grâce, de cette bonté?

 

C'est vrai que parfois nous avons cette fâcheuse tendance à profiter de la gentillesse, de la patience des autres.

 

Je me rappelle encore un souvenir d'école. Je n'habitais pas loin de l'école mais j'arrivais toujours en retard. Quand je me réveillais, la première chose à laquelle je pensais, c'était: "Qu'est-ce que j'ai comme prof ce matin? Oh celui-là... et je me rendormais. Par contre quand je me disais: "Oh j'ai cours d'histoire avec untel", professeur très sévère, là je me levais et je n'étais pas en retard!

 

C'est comme ça! Nous avons tendance à parfois profiter de la gentillesse des autres. Mais de même que nous n'allons pas le faire avec nos frères et nos sœurs, et avec notre prochain, nous n'allons pas le faire avec Dieu, non, certainement pas.         

 

"Loin de là!", nous dit l'apôtre Paul. J'aime bien cette expression qu'il utilise: "Loin de là!" Nous lisons: "Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là!" (Ro.6:1-2).

 

Cela veut dire : est-ce que je vais provoquer cette bonté, cette patience de Dieu? Non, loin de là! Et, plus loin, Paul dira: "Quoi donc, pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là!" (Ro.6:15).

 

Encore une fois, loin de là! C'est vrai que je suis pardonné, que Jésus a payé le prix, mais ce n'est pas pour cela que je peux continuer à pécher, certainement pas. Mais nous allons, au contraire, chercher à obéir à Dieu, à nous conformer à son enseignement, à sa volonté. Nous allons chercher la volonté de Dieu. Nous allons faire en sorte que notre comportement honore notre Dieu. Et pourquoi allons-nous faire cela, parce que nous avons peur de Dieu? Non!

 

Non pas parce que nous avons peur de Dieu, mais parce que nous aimons Dieu. C'est notre amour pour Dieu qui va nous motiver. Notre relation avec Lui n'est pas basée sur la peur, la crainte, mais sur l'amour, l'affection : l'amour de Dieu pour nous, l'affection que nous ressentons pour Lui.

 

L'apôtre Jean nous dit: "La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Pour nous, nous l'aimons parce qu'il nous a aimés le premier" (1Jn.4:18-19).

 

Il s'agit ici de la relation qui nous unit à notre Dieu, une relation qui est bâtie sur l'amour et non sur la peur du châtiment.

 

En tant qu'enfants de Dieu, bien que toujours respectueux de Dieu, nous n'avons plus la crainte dans le sens de peur, nous avons la crainte de Dieu en ce sens que nous avons du respect pour Lui, nous avons le respect de Dieu; mais nous n'avons pas à craindre, car nous avons été pardonnés grâce au sacrifice de Christ, et justifiés par le sacrifice de Christ. Et Paul, encore, nous dit: "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ" (Ro.8:1).

 

Alors, si nous obéissons, si nous voulons nous comporter de manière correcte, ce n'est pas par crainte d'un châtiment. Si nous obéissons, ce n'est pas par crainte, c'est par amour, à cause de l'affection que nous portons à notre Dieu qui nous a sauvés, en donnant la vie de son Fils Jésus-Christ pour nos péchés.

 

Cela fait partie, je pense, de la nouvelle naissance, cette prise de conscience; d'abord de ce que nous sommes, nous. Et cela ne nous ravit pas, cela nous plonge même dans une tristesse, mais c'est une tristesse qui est salutaire. Paul nous dit: "En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais" (2Cor.7:10).

 

Et nous prenons conscience de l'amour de Dieu. Comment Dieu a-t-il pu être aussi patient envers moi? Quel amour il a pu avoir pour moi, pour donner son Fils pour moi, pour que je sois justifié, sauvé! On prend aussi conscience qu'on ne peut rien faire, qu'on est impuissant, sans force, pour être sauvé. On prend aussi conscience que Dieu n'était pas obligé de faire ce qu'il a fait pour nous. Dieu n'a personne au-dessus de lui, il n'a de compte à rendre à personne. Il prend une décision, personne ne va la contester. Quand on prend conscience de tout cela, alors, on se met à aimer ce Dieu extraordinaire, on se met à l'aimer, et quand on aime quelqu'un, on fait tout pour lui plaire. Je ne parle pas ici de séduction, on n'essaie pas de séduire Dieu, on essaie de lui plaire, on veut qu'il soit content, content de nous. Et comment peut-il être content de nous? C'est à travers notre comportement que Dieu se réjouit.

 

Nous voyons donc apparaître deux façons d'obéir:

 

L'obéissance par contrainte

 

Dans la vie courante, c'est pratiquement, le plus souvent, par contrainte qu'on obéit. Lorsque je tourne pendant vingt minutes pour trouver une place où me parquer, qu'est-ce qui m'empêche de me parquer? C'est parce que c'est "stationnement interdit", et si je me parque là, je risque d'avoir un procès! Ce n'est pas par civisme, non! Quand je suis en retard, qu'est-ce qui m'empêche d'appuyer sur le champignon et de dépasser les limites de vitesse, qu'est-ce qui m'en empêche? Encore une fois, ce n'est pas mon civisme, c'est le radar!

 

Ça, c'est l'obéissance par contrainte et, bien souvent, on obéit par contrainte, par peur de la punition, par peur du châtiment, par peur des conséquences: "Si je fais ça, je vais avoir autant de problèmes, alors, non!"

 

L'obéissance par amour

 

Quand on obéit par amour, on obéit de manière consentie et volontaire. Cela m'a rappelé une histoire...

 

L'histoire de Croc-Blanc

 

Croc-Blanc est un chien-loup. Il est né de l'accouplement d'un loup et d'une chienne retournée à l'état sauvage. Et donc, il a les deux natures en lui. Très vite, Croc-Blanc est séparé de sa mère et il n'a pas eu le temps d'apprendre à se débrouiller dans la nature tout seul, parce que c'est la mère qui apprend aux petits à chasser, à se débrouiller pour survivre. Il est ainsi contraint de rejoindre un village d'Indiens, et il va devoir se soumettre; s'il veut manger, il doit se soumettre. Mais comme il a le caractère du loup, il est rebelle, il est indépendant, il est farouche; mais face aux coups de bâtons, il se soumet. Et finalement, il se dit: "Cela ne sert à rien que je me rebelle, parce que je vais recevoir des coups de bâton, et finalement je vais devoir quand même obéir." Il va donc se mettre à obéir, mais parfois il se rebelle parce que c'est sa nature farouche qui ressort et, de maître en maître, il va constamment être confronté à cette situation-là, à des hommes qui vont se faire obéir uniquement par des coups de bâton ou de fouet.

 

Et puis un jour, il se rebelle contre son maître et le maître commence à le frapper, frapper, frapper, au point qu'il est près de le tuer. Un homme se présente alors, il arrête le bâton et rachète le chien dans un état pitoyable. Il ramène Croc-Blanc chez lui, il va le soigner et, tout doucement, il va essayer d'établir une relation avec le chien. Au début, Croc-Blanc est méfiant, bien sûr. Il grogne, parce qu'il a été déçu par les hommes et lui, il ne connaît que la violence, il n'a connu que la violence dans toute sa vie.

 

Mais, petit à petit, il commence à apprécier la présence de cet homme. Il se rend compte que quand cet homme s'en va, il ressent une tristesse, et que quand l'homme revient, il ressent de la joie; des sentiments qu'il n'avait plus ressentis depuis qu'il avait été séparé de sa mère. Et donc, petit à petit, va s'installer une relation entre le chien-loup et cet homme. Et Croc-Blanc va se mettre à obéir à cet homme, à ce nouveau maître, non plus par contrainte ou parce qu'il a peur du bâton, mais parce qu'il aime son nouveau maître, il s'est attaché à lui, et il veut lui faire plaisir.

 

Cela nous rappelle la nouvelle naissance

 

Cela nous rappelle aussi notre état lorsque nous ne connaissions pas le Seigneur. Nous étions rebelles, indépendants comme le loup, nous ne voulions pas nous soumettre, ou alors, lorsque nous nous soumettions, c'était par obligation. Et puis un jour, nous avons été touchés par l'amour de Dieu et nous nous sommes affectionnés à ce nouveau maître, et nous nous sommes mis à le suivre et à lui obéir. Notre ancienne nature de loup a dû faire place à une nouvelle nature caractérisée par l'amour : l'amour que Dieu a manifesté pour nous, l'amour et la reconnaissance que nous éprouvons pour ce Dieu extraordinaire, et aussi l'amour pour notre prochain.

 

Malheureusement, notre ancienne nature cherche à refaire surface, elle n'est pas vraiment morte, elle est assoupie, et parfois il arrive qu'elle parvienne à refaire surface, mais le Saint-Esprit qui est en nous veille, et il nous avertit. C'est pour cela que lorsque nous prenons conscience que nous avons eu un mauvais comportement, nous sommes plongés dans la tristesse, parce que nous avons attristé celui que nous aimons le plus, nous avons attristé notre Père; alors nous sommes, comme dit Esdras, dans la honte et dans la confusion.

 

Mais que cela ne nous empêche pas de revenir, de revenir vers notre Dieu. Si notre cœur est plein de repentance, d'une sincère repentance, Dieu ne nous rejettera pas, mais au contraire, il nous accueillera.

 

Le psalmiste dit: "Rends-moi la joie de ton salut" (Ps.51:12).

 

On revient vers le Seigneur et on dit : "Seigneur, je suis triste, je suis triste de t'avoir déçu; dis-moi que tu me pardonnes afin que je puisse retrouver cette joie, cette joie que j'ai en toi."

 

Voilà ce que j'avais à cœur de partager avec vous ce matin.

 

Il existe aussi un beau verset, une parole de Paul qui dit: " Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu" (2Co.7:1).

 

"Ayant donc de telles promesses..." (promesses de la vie éternelle, promesses d'être justifiés devant Dieu, d'être purifiés par le sang de Christ, parce que nous n'avons pas été rachetés par de l'or ou par des pierres que nous disons "précieuses", mais nous avons été rachetés par le précieux sang de Jésus), "...purifions-nous de toutes souillures... dans la crainte de Dieu", c'est-à-dire dans le respect de Dieu. 

 

J'aimerais terminer par un chant dont nous retrouvons les paroles dans la Bible. Ce chant nous rappelle l'histoire du peuple d'Israël et de sa relation avec son Dieu: "Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays" (2Ch.7:14).