LA DECEPTION – QUE FERAIT JESUS A MA PLACE? (Jean 11:1-44)
(Prêché à Glain, le dimanche 26 février 2017 par Guy Defeldre) (Retranscrit dans un style parlé)
Si je prends par exemple le milieu familial, il est parfois bien décevant. Nos parents nous ont peut-être déçus. Nos enfants nous ont peut-être déçus. Notre conjoint nous a peut-être déçus.
La vie est bien décevante, ne trouvez-vous pas?
"La déception ne tue pas, mais elle saigne au plus profond de notre cœur."
La déception ne nous épargne pas non plus lorsqu’il s’agit d’amitié. Qui de nous n’a jamais été trahi par un ami que nous croyions sincère? Au travail, les collègues sont décevants. Dans l’église, les frères et sœurs en Christ sont parfois décevants. Que le monde est décevant!
En préparant ce message, j’ai trouvé des dizaines, pour ne pas dire des centaines de citations sur la déception. Au cours de mes recherches, j’ai même découvert un site qui recense 744 sentiments différents, et parmi ceux-ci il y a la déception.
Si vous regardez sur internet, vous découvrirez que le seul moyen de ne pas être déçu, c’est de n’attendre rien de personne.
Je suis allé voir dans le dictionnaire la définition du mot déception, et j’ai trouvé ceci : la déception est le sentiment ressenti par une personne qui a été déçue, qui a été trompée dans son attente. La définition continue : c’est une personne ou une chose qui est la cause de ce sentiment.
Quels sont les synonymes du mot déception? Eh bien, nous avons comme synonymes : amertume, chagrin, contrariété, crève-cœur, déboire, déconvenue, dépit, désappointement, désenchantement, désillusion, douche, et lorsque l’on parle de douche, elle est souvent froide!
Si c’est vrai que j’ai souvent été déçu, j’ai certainement été, moi aussi, une source de déception pour les autres.
Je voudrais partager avec vous, ce sujet qu’est la déception.
Vous l’avez certainement compris, souvent, ce sont les autres qui nous déçoivent. On pourrait ajouter aussi à cette liste, du moins pour certains d'entre nous, une équipe de football "le Standard m’a vraiment déçu ce WE", pour d’autres un coureur cycliste peut-être ou un parti politique. Que sais-je?
Pourtant dans cette longue liste, il y quelqu’un dont on n’a pas encore parlé. Cette personne, je vais la nommer, c'est quelqu’un qui m’a fortement déçu. Il avait toute ma confiance. J’étais loin de penser qu’un jour il me décevrait à ce point, et cette personne, c’est moi.
Ai-je toujours été à la hauteur avec ma femme, mes filles, mes frères et sœurs en Christ, avec mes amis, mes collègues de bureau? Non, je ne le pense pas.
Ai-je toujours répondu aux attentes de ma femme? Non. Aux attentes de mes filles? Non plus. Aux attentes de mes frères et sœurs en Christ? Non.
À bien y réfléchir, la plus grande des déceptions que nous puissions connaître, n’est-elle pas celle causée par nous-mêmes?
Tout comme le Dr. Jekyll et Mr. Hyde, en moi sommeillent deux hommes : l’un, l’homme que je voudrais être, et l’autre, c’est celui qui est devant vous maintenant.
L’homme que je voudrais être est très déçu par l’homme que je suis. L’homme que je voudrais être parle de sanctification, mais l’homme que je suis freine des deux pieds. L’homme que je voudrais être parle d’amour fraternel, l’homme que je suis se retire dans sa solitude, dans sa caverne à la moindre petite déception.
Ne nous arrive-t-il pas, parfois, d’être déçus par nos propres réactions? Ne nous arrive-t-il pas parfois, d’être déçus de nous-mêmes? à tel point que notre estime, "l’estime de soi", se retrouve au niveau zéro, voire même au -1, à la cave.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve que la déception est l'un des sentiments les plus pénibles dans la vie. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai préparé ce message : J’ai été déçu et cela m’a fait mal. Ma déception a engendré un mal-être et le mal-être a engendré un blocage, j’ai été stoppé net et je n'avais plus envie de rien faire.
C’est à la suite de cette déception que je me suis posé la question : "Que ferait Jésus à ma place?"
Aujourd’hui, nous essaierons de voir :
Comment Jésus a réagi face à la déception
Quelles ont été ses armes
Comment les a-t-il utilisées.
Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur un verset de l’Evangile, ce verset est l’un des plus courts de la Bible, il dit ceci : "Jésus pleura."
Ce verset est souvent pris comme exemple pour montrer la douleur de Jésus face à la mort de son ami Lazare, il est souvent pris comme exemple pour montrer que Jésus a de la compassion pour ceux qui pleurent, pour ceux qui sont dans le deuil.
Mais nous pouvons aussi avoir une deuxième approche de ce verset. Cette deuxième approche parle de déception, et c’est ce que nous allons essayer de voir ensemble.
"Jésus pleura."
Par deux fois Jésus pleure dans la Bible : la première fois, et c’est ce qui nous occupe aujourd’hui, c’est devant le tombeau de Lazare. La seconde fois que nous voyons pleurer notre Seigneur, c’est lors de son entrée triomphale à Jérusalem. Lors de ces deux événements, notre Seigneur a pleuré. Tout au long de sa vie, Jésus a dû faire face à l'incompréhension, … il a dû faire face à l’incrédulité et c’est à cause de ces sentiments que "Jésus pleura".
Pour bien comprendre cette déception de Jésus, nous lirons tout le contexte dans lequel se trouve ce verset. Lisons donc dans l'Évangile de Jean chapitre 11:1-44.
La mort de Lazare
"Il y a un homme malade appelé Lazare. Il habite à Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. Les deux sœurs envoient quelqu’un dire à Jésus : Seigneur, ton ami est malade. Quand Jésus entend cela, il dit : La maladie de Lazare ne va pas le faire mourir, mais elle va servir à montrer la gloire de Dieu. Ainsi elle donnera de la gloire au Fils de Dieu. Jésus aime Marthe et sa sœur, et Lazare leur frère. Il apprend que Lazare est malade, et pourtant, pendant deux jours, Jésus reste là où il est. Ensuite il dit à ses disciples : Retournons en Judée. Ses disciples lui disent : Maître, l’autre jour (il n’y a pas si longtemps), des Juifs cherchaient à te tuer en te jetant des pierres, et tu veux retourner là-bas? Notre ami Lazare s’est endormi, … je vais aller le réveiller. Les disciples lui disent : Seigneur, s’il s’est endormi, c’est donc qu’il guérira. Alors Jésus leur dit clairement : Lazare est mort. Je n’étais pas là-bas et je m’en réjouis, à cause de vous. De cette façon, vous pourrez croire en moi. Mais allons auprès de Lazare. Alors Thomas, appelé aussi le Jumeau, dit aux autres disciples : Allons-y nous aussi, pour mourir avec Jésus! " (vv 1-16)
Je suis consterné de voir que malgré les nombreux mois passés en compagnie du maître, les disciples n’ont toujours rien compris. Jusqu’à sa mort sur la croix, les disciples espèrent que Jésus, le Messie, va renverser l’occupant romain. Jésus a beau donner des explications en long et en large, ils ne comprennent pas ce qu’il leur annonce.
À cause de leur incompréhension, à cause de leur incrédulité, Jésus se trouve dans l’obligation, et je dis bien dans l’obligation, de laisser mourir son ami Lazare. "Je n’étais pas là-bas et je m’en réjouis, à cause de vous. Afin que vous croyiez en moi." C’est ce que nous venons de lire.
Incroyable. Incroyable, comme le Seigneur doit être déçu par tant d’incompréhension, par tant d’incrédulité. Deux années parsemées de miracles, de miracles tellement nombreux que Jean dira : "Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre" (Jn.20:30).
Deux années de vie commune pour en arriver là : "Afin que vous croyiez en moi." Le Seigneur est bien patient avec ses disciples. De la même manière, il faut bien le reconnaître, le Seigneur est bien patient avec nous.
Depuis combien de temps sommes-nous chrétiens?
Depuis combien de temps lisons-nous notre Bible?
Depuis combien de temps marchons-nous avec le Seigneur?
Et pourtant, nous devons bien le reconnaître, nos vies ne reflètent toujours pas la gloire de Dieu. De combien de temps aurons-nous encore besoin pour nous laisser transformer par notre Seigneur?
Nous venons de le chanter : "Te ressembler Jésus, te ressembler, tel est mon désir." Si nous voulons ressembler un jour à Jésus, alors il faudra bien que nous nous laissions transformer.
Reprenons le texte :
"A son arrivée, Jésus trouva que Lazare était depuis quatre jours déjà dans le tombeau. Béthanie est près de Jérusalem, à trois kilomètres environ. C’est pourquoi beaucoup de Juifs sont venus chez Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. Lorsque Marthe apprend que Jésus arrive, elle part à sa rencontre. Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.
Quelle magnifique déclaration de Marthe à son Seigneur. Cette simple phrase est l’illustration grandiose de la toute-puissance de Dieu : "Seigneur, si tu avais été là..." Avec Dieu rien n’est impossible, avec Dieu tout est possible.
Mais, même maintenant, Dieu te donnera tout ce que tu lui demanderas, j’en suis sûre. Jésus lui dit : Ton frère se relèvera de la mort. Marthe lui répond : Oui, je le sais, il se relèvera de la mort quand tous les morts se relèveront, le dernier jour. Jésus lui dit : Celui qui relève de la mort, c’est moi. La vie, c’est moi. Celui qui croit en moi aura la vie, même s’il meurt. Et tous ceux qui vivent et qui croient en moi ne mourront jamais. Est-ce que tu crois cela? Marthe répond à Jésus : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, celui qui devait venir dans le monde" (vv 17-27).
Deuxième magnifique déclaration de Marthe à Jésus : "Tu es le Messie, tu es le fils de Dieu." En faisant cette déclaration, avez-vous remarqué que Marthe ne répond pas à la question de Jésus lorsqu'il lui pose la question : Est-ce que tu crois cela? Est-ce que tu crois que "La vie, c’est moi"? Elle ne répond pas à la question. Vous savez pourquoi? Tout simplement parce qu’elle est déçue. Jésus n’a pas répondu à ses attentes, il n’est pas arrivé à temps pour guérir son frère. Les sentiments de Marthe ont pris le pas sur la foi. Nous reviendrons tout à l’heure sur les sentiments parce qu'ils sont importants et que nous ne pouvons pas passer à côté d'eux. Marthe croit en la résurrection, oui, intellectuellement elle y croit, mais pas dans l’immédiat.
Reprenons la lecture de notre texte :
"Après que Marthe a dit cela, elle part chercher sa sœur Marie. Elle lui dit tout bas : Le Maître est là et il te demande de venir. Quand Marie entend cela, elle se lève immédiatement et elle va trouver Jésus. Les Juifs qui sont dans la maison avec Marie, pour la consoler, la voient se lever et sortir. Ils pensent : elle part vers la tombe, pour pleurer là-bas. Alors ils la suivent. ... Lorsqu’elle arrive à l’endroit où Jésus se trouve, elle se jette à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Jésus voit qu’elle pleure … Les Juifs qui sont venus avec elle pleurent aussi. Alors Jésus est bouleversé et troublé, il frémit. Où est-ce que vous l’avez mis? Seigneur, viens et vois. Jésus pleura. Les Juifs disent entre eux : Regardez! comme Il aimait Lazare! Mais d’autres dirent : Il a ouvert les yeux de l’aveugle et il n’a pas pu empêcher Lazare de mourir. De nouveau, Jésus est bouleversé, il frémit et il part vers la tombe. C’est une grotte avec une grosse pierre placée devant l’entrée. Jésus dit : Ôtez la pierre! Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il doit déjà sentir mauvais. Il est dans la tombe depuis quatre jours. Mais Jésus lui répond : Je t’ai dit : Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu" (vv 28-40).
Retenons bien cette phrase : "Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu." Nous reviendrons sur cette phrase tout à l’heure.
"On enlève donc la pierre. Jésus lève les yeux vers le ciel et il dit : Père, je te dis merci, parce que tu m’as écouté. Tu m'exauces toujours, je le sais, mais je dis cela à cause des gens qui sont autour de moi. Ainsi, ils pourront croire que tu m’as envoyé. Ensuite Jésus crie d’une voix forte : Lazare, sors de là! Et Lazare sort, lui qui était mort" (vv 41-44).
Eh bien, voilà un miracle qui va coûter cher à Jésus, puisque c’est à la suite de ce miracle que les chefs religieux décident de le faire mourir. En allant en Judée, à trois kilomètres à l’est de Jérusalem, pour sauver son ami Lazare, Jésus va au-devant de sa propre mort. La résurrection de Lazare est le dernier miracle accompli par Jésus avant le début de sa Passion.
Que pouvons-nous dire d’autre concernant les larmes du Seigneur? Eh bien, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Jésus ne verse pas des larmes de deuil. D'ailleurs, il n'y a pas de raison qu'il verse des larmes de deuil, puisqu'il va ressusciter Lazare. Ce ne sont pas des larmes de deuil que Jésus verse ici. Jésus est déçu, il est déçu par l’incrédulité qui l’entoure.
Pour décrire les pleurs de Jésus face au tombeau, l'apôtre Jean utilise un verbe que l’on ne trouve qu’une fois dans le Nouveau Testament. En grec, c'est le verbe "dakruó" qui signifie "verser des larmes en silence".
Je ne sais pas si vous le savez, mais je ne connais ni le grec, ni l’hébreu. J’ai donc fait des recherches pour essayer de mieux comprendre ce passage. J’ai trouvé ceci : non seulement Jésus verse des larmes en silence, mais l'apôtre Jean utilise une forme verbale décrivant un état qui dure (l’aoriste = non limité). Tout cela est bien théorique, mais ce que je voudrais que nous comprenions, c’est qu’au lieu de traduire tout simplement "Jésus pleura", il aurait fallu traduire "Jésus laissa couler longtemps ses larmes, sans retenue (à la manière d’un barrage qui déverse son trop plein), en silence".
Lorsque Jésus fera son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus versera des larmes de deuil sur Jérusalem parce que quelques années plus tard, Jérusalem sera détruite par les Romains. Pour décrire les larmes de deuil, Jean utilise un autre terme grec (klaio) qui évoque un cri de douleur, à haute voix, à la manière des pleureuses qui accompagnaient les cortèges funèbres.
Dans le passage qui nous occupe aujourd’hui, Jésus laissa couler longtemps ses larmes, sans retenue, en silence. Ce sont là des larmes de déception.
Jésus est bouleversé, troublé. Il frémit, il pleure!
Si, comme nous venons de le voir, les larmes de Jésus ne sont pas dues au décès de son ami Lazare, nous somme alors en droit de nous poser la question : Pourquoi Jésus frémit-il?
Notre Seigneur "frémit" devant l’injustice de la mort. Jésus ne s'y résigne pas, bien au contraire, Jésus est venu dans le but de combattre la mort. "Celui qui relève de la mort, c’est moi, nous dit Jésus. La vie, c’est moi. Celui qui croit en moi aura la vie, même s’il meurt. Et tous ceux qui vivent et qui croient en moi ne mourront jamais" (vv 25-26).
Jésus "frémit", il est indigné, il est indigné parce que les conséquences de l’incrédulité, c’est la mort, une mort définitive. Ça, Jésus ne le veut pas. Non seulement il ne le veut pas, mais il ne peut pas accepter la mort définitive, celle qui nous sépare à tout jamais de la félicité céleste.
Jésus est venu sur la terre, dans le but de vaincre la mort. En tout cas, dans le but de vaincre la mort définitive. Jésus est venu livrer un combat sans merci contre l’adversaire. Jésus ne retient pas sa révolte intérieure, c'est pour relever ce défi qu’il a été envoyé.
Satan a été vaincu sur la croix. Ne l’oublions pas, la victoire a déjà été remportée. La mort de Jésus sur la croix est la plus belle victoire que l’humanité ait connue. Jésus meurt sur la croix à cause de mon péché, il meurt sur la croix à cause de ton péché. En mourant sur la croix, Jésus nous donne la vie : "Celui qui relève de la mort, c’est moi. La vie, c’est moi" (vv 25-26).
Mais il y a une condition à cela : pour avoir la vie, il faut accepter le sacrifice de Jésus. "Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi" (Jn.14:6).
Jésus frémit car il connaît le prix à payer pour remporter cette victoire. La mort, une mort infâme sur la croix. Lorsque nous lisons Esaïe 53, nous comprenons mieux les raisons pour lesquelles notre Seigneur Jésus est mort : "Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris" (Es.53:4-5).
Voilà pourquoi le Christ frémit devant le tombeau où se trouve le corps inanimé de son ami Lazare.
Comme nous avons pu le lire dans le passage relatant la résurrection de Lazare, tout le monde, dans ce passage, tout le monde est déçu. Marthe est déçue, Jésus n’est pas arrivé à temps pour guérir son frère. Pour la même raison, sa sœur Marie est, elle aussi, déçue. Les Juifs qui sont venus soutenir Marthe et Marie sont eux aussi déçus : "Il a ouvert les yeux de l’aveugle, et il n’a pas pu empêcher Lazare de mourir", ils sont déçus. Les disciples, … les disciples ne font pas mieux : "Alors Thomas, appelé aussi le Jumeau, dit aux autres disciples : Allons nous aussi, pour mourir avec Jésus!"
Finalement, tout ce climat de déception et d’incrédulité font que Jésus est, lui aussi, déçu. Jésus devait certainement attendre un peu mieux de ses disciples. Au bout de deux longues années de route commune, que pense notre Seigneur Jésus, quels sont ses sentiments lorsqu’ il dit :"Afin que vous croyiez en moi"?
Comme je comprends mieux les larmes du Seigneur. Les larmes que Jésus a versées ont été versées aussi sur mon incrédulité, elles ont été aussi versées sur ma déception.
La déception, … notre déception a souvent pour effet de couvrir, de cacher les promesses de Dieu.
Y a-t-il plus belle promesse que celle-ci? : "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais."
Marthe déçue est passée à côté de cette promesse. Rappelez-vous, lorsque Jésus lui dit : "Crois-tu cela? Crois-tu en cette magnifique promesse?" elle répond à côté de la plaque, elle ne répond pas à la question.
Je le répète : La déception, … notre déception a souvent pour effet de couvrir, … de cacher les promesses de Dieu.
Déçu, Jésus pleure, il pleure sur mon incrédulité, il pleure sur ton incrédulité. Il laisse couler longtemps ses larmes, sans retenue, en silence.
Les disciples ne le comprennent pas, les religieux de l’époque ne le comprennent pas et ses amis, ses amis les plus chers, ne le comprennent pas.
Jésus est déçu à tel point qu’il pleure. Néanmoins, il ordonne : "Ôtez la pierre!" (v.39).
Jésus ne permet pas aux sentiments, quels qu’ils soient, d'affecter son ministère. Ça, c’est important, Jésus toujours va de l'avant : "Ôtez la pierre!"
Qu’en est-il de notre façon d’agir lorsque nous sommes déçus?
Personnellement, je l’ai dit tout à l’heure, j’ai envie de baisser les bras, de me lamenter sur mon triste sort. Je fais mon Calimero : "Personne ne m’aime, personne ne me comprend." Mon élan, le peu d’élan que j’avais est stoppé net.
Jésus agit, il dit : "Ôtez la pierre!". Et "Ils ôtèrent donc la pierre".
Lorsque nous sommes déçus, nous faisons souvent comme Marthe et Marie, nous nous enfermons dans une prison d'incrédulité, tandis que Jésus transforme sa déception en foi, en action, en victoire, à la gloire de Dieu!
Comment réagissons-nous face aux déceptions que nous apporte la vie? Comment réagissons-nous quand nous nous trouvons devant les tombeaux dans lesquels nos espoirs et nos aspirations sont enfouis, les tombeaux qui abritent nos espoirs de bonheur, nos espoirs de prospérité, nos espoirs de bénédiction pour nous-mêmes, pour nos enfants, pour nos amis, pour notre assemblée? Comment réagissons-nous? Réagissons-nous comme Marthe et Marie qui permettent à la déception de compromettre leur conduite, qui permettent à la déception de compromettre leur vie spirituelle, qui permettent à la déception d’occulter les promesses de Jésus? Ou bien, réagissons-nous comme Jésus, Jésus qui refuse de permettre à la déception d'affecter son ministère? "Ôtez la pierre!"
Jésus enlève la pierre de la déception pour changer les larmes, pour changer le deuil, pour changer la défaite, en bonheur, joie et victoire. Ô mort, où est ta victoire?
Au tout début de ce partage, je vous avais promis de voir avec vous quelles sont les armes utilisées par Jésus.
La première arme que Jésus utilise est la suivante :
Toujours le Seigneur va de l’avant. Même déçu Jésus va de l’avant : "Otez la pierre!" Est-ce que nous sommes bien d'accord avec cela? Jésus ne reste pas devant le tombeau, comme ça, les bras ballants, en se lamentant sur son triste sort, sans rien faire. Il ne s’enferme pas non plus dans sa solitude, il ne s’enferme pas dans sa caverne. Jamais Jésus ne laisse ses émotions, ses sentiments prendre le dessus. Tout au long de son ministère Jésus va de l’avant, et vous savez pourquoi? Parce qu’Il connaît le but qu’il veut atteindre. Et ça aussi, c’est important.
Sénèque a dit cette phrase, une phrase qui me semble importante pour notre vie de chrétiens : "Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va." Mes amis, mes chers frères et sœurs en Christ, aucun vent ne nous sera jamais favorable, si nous ne connaissons l'endroit où nous désirons nous rendre. Jésus sait, il connaît sa destination : la croix. Jésus est venu mourir pour mon péché, il est venu mourir pour ton péché. Jésus est venu rétablir la communion que nous avions perdue avec le Père. Par le sang de Christ, nous avons accès, un accès direct, au trône de la grâce de Dieu.
Nous aussi nous devrions connaître le port dans lequel nous voulons nous rendre. Cet endroit que nous voulons atteindre n’est-il pas le suivant : Te ressembler Jésus, Te ressembler? N’est-ce pas ce que nous voulons, n’est-ce pas ce que nous désirons, ce que tout chrétien doit désirer?
La deuxième arme utilisée par Jésus est la prière.
Quelle que soit la situation dans laquelle Jésus se trouve, il prie. La prière est l’arme que Jésus utilise tout au long de son ministère. C’est une constante. Toujours Jésus prie, toujours il parle à son Père qui est dans les cieux. Au verset 41 nous pouvons lire ceci : "Jésus lève les yeux vers le ciel et il dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je sais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé."
La prière est la deuxième arme utilisée par Jésus. La prière de la foi, pas n’importe quelle prière, non, la prière de la foi qui affirme déjà la victoire : "Je sais que tu m'exauces toujours." Jésus affirme la victoire avant même que de l’avoir remportée. Ca, c’est la prière de la foi.
La troisième arme que Jésus utilise est la suivante :
À DIEU SEUL SOIT LA GLOIRE
Cette arme est, elle aussi, une constante dans le ministère de Jésus. Jésus veille toujours à ce que la gloire de toutes ses paroles, de tous ses actes, revienne au Père. Et nous l’avons lu tout à l’heure, Jésus dit : "La maladie de Lazare ne va pas le faire mourir, mais elle va servir à montrer la gloire de Dieu."
Un peu plus loin, au verset 40 Jésus dit à Marie : "Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu." Toujours Jésus veille à la gloire du Père. À Dieu seul soit la gloire.
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Voilà les trois armes que Jésus utilise contre la déception. Ces trois armes peuvent aussi être utilisées pour combattre d’autres sentiments négatifs tels que l’amertume. Tout à l’heure, nous avons aussi cité : le chagrin, la contrariété, la déconvenue, le dépit, etc. Ces trois armes peuvent aussi être utilisées pour combattre la solitude.
Vous vous sentez seul, alors faites comme Jésus : toujours il va de l’avant (ôtez la pierre!), toujours il est en communion avec le Père par la prière (je sais que tu m'écoutes, je sais que tu m’exauces toujours) et toujours il veille à la gloire du Père que ce soit par ses paroles, que ce soit par ses actes. A Dieu seul soit la gloire.
Je m’en voudrais de terminer ce partage sans vous avoir parlé des meilleurs amis de la déception, car la déception est toujours accompagnée par ses meilleurs amis, et ces amis, ce sont nos émotions.
Si nous nous laissons gouverner par nos émotions, alors la conséquence, c’est que nous serons déçus. La déception arrive à grands pas et pour la chasser, il faudra un long combat, et ce combat peut durer de nombreuses années.
Dieu, qui crée toute chose parfaite, nous a donné des émotions. Si Dieu avait voulu que nous soyons sans émotions, sans sentiments, au lieu de créer l’homme, il aurait créé des robots.
Malheureusement ces émotions, nos émotions, nous servent souvent de guide. Nous suivons nos émotions sans réfléchir. Un peu à la manière dont nous suivons les indications d'un GPS, sans réfléchir. Ne nous étonnons pas alors de nous retrouver dans des ornières.
Je vais vous raconter une histoire vécue. Tous les 15 jours, je fais une balade dans les bois avec mon ami Robert. Cela fait presque 40 ans que nous marchons ensemble. Un jour, nous avons été surpris par une voiture qui nous suivait dans les bois, et ce n’était pas un 4x4, non, c’était une grosse berline luxueuse. Lorsque le conducteur est passé à notre hauteur, il nous a demandé si la voie allait enfin devenir un peu plus carrossable, il s’inquiétait pour sa voiture. Ensuite, il nous a raconté que c’est son GPS qui l’avait conduit jusque là.
Ne faisons pas comme ce conducteur, ne suivons pas notre GPS, ne suivons pas nos émotions à l’aveuglette, sans réfléchir, sans avoir pris un conseil, un conseil divin. Jésus, notre exemple, toujours prie avant d’agir.
Nos émotions ne doivent pas être le guide de notre vie. Dieu nous a donné les émotions, certes, comme indicateurs et non pas comme guide. Le guide de notre vie, c'est Jésus-Christ : Te ressembler Jésus, te ressembler, tel est mon désir.
En naissant dans le cœur de l'homme, la déception a engendré bien des manifestations émotionnelles négatives. La déception engendre des sentiments négatifs tels que le tourment, et lorsque nous sommes tourmentés, il nous arrive de passer de longues nuits de veille, nous ne trouvons plus le sommeil. La déception engendre la dépression, l’anxiété et la mauvaise humeur.
"Jésus pleure."
Il laisse couler longtemps ses larmes, sans retenue, en silence.
Lorsque nous sommes déçus par quelqu’un, parce que tôt ou tard, un jour ou l’autre, nous serons déçus, alors prions pour cette personne, prions chaque jour, prions sans répit et nous verrons notre déception se changer en allégresse, nous verrons notre déception s’en aller comme elle est venue.
Lorsque nous sommes déçus et que nous voulons reprendre courage, pour aller de l’avant, pour faire comme Jésus, nous devons nous souvenir qu’il est notre soutien, Jésus est notre soutien : il compatit à nos faiblesses.
Avant de terminer, je voudrais partager avec vous quelques versets. Le premier de ces versets se trouve dans l'épître aux Hébreux chapitre 4:15. Ce verset nous parle de Jésus, il nous parle de notre souverain sacrificateur, et ce verset nous dit ceci : "Nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché."
Jésus compatit à mes faiblesses, c’est ce que dit ce verset. Il compatit aussi à mes déceptions, il compatit à mes détresses, ce sont là des sentiments qu’il a lui-même éprouvés tout au long de son ministère sur la terre, sans commettre de péché.
Lorsque je suis déçu, lorsqu’un frère ou une sœur en Christ m’a déçu, lorsqu'un être cher m’a déçu, je pense aussi à cet autre passage qui nous parle de Jésus. Ce passage se trouve dans le livre d'Ésaïe au chapitre 63:9. Ce passage nous dit ceci : "Dans toutes leurs détresses, ils n’ont pas été sans secours, Et l’ange qui est devant sa face les a sauvés ; il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, et constamment, il les a soutenus, il les a portés aux anciens jours."
De toutes nos souffrances, de toutes nos déceptions, ce n’est pas un messager ou un ange qui nous a sauvés, mais c’est le Seigneur Jésus lui-même. L’ange de la face de Dieu, c’est Jésus. Dans son amour, dans sa miséricorde, il nous a rachetés, nous dit le texte, il nous a rachetés au prix fort, au prix du sang versé sur la croix. C’est lui qui nous a portés et c’est lui qui nous a soutenus tout au long de nos jours.
Magnifique promesse que nous pouvons épingler, que nous pouvons appréhender, que nous pouvons faire nôtre, pour notre vie de tous les jours. Et constamment, il nous a soutenus dans le deuil, dans la maladie, dans la déception, et constamment il nous a portés, c’est lui, et nul autre que lui, qui était au devant de nous, dans la mêlée, dans la bataille, pour nous protéger, pour nous porter, pour nous supporter lorsque nous sommes dans la tourmente, lorsque nous sommes dans le doute, lorsque nous sommes déçus.
Lorsque nous sommes déçus, lorsqu’il est trop tard, parce que nous n'avons pas utilisé les trois armes qui ont été citées, Dieu qui est le plus grand médecin de nos cœurs, Dieu a un remède pour nous guérir de la déception. Ce remède est le suivant : nous devons nous souvenir de ses nombreux bienfaits. "Compte les bienfaits de Dieu et tu verras en adorant combien le nombre en est grand."
Avant de nous quitter, je voudrais encore faire une courte lecture dans le livre des Lamentations au chapitre 3 versets 20-24. Nous devrions connaître ces versets par cœur. Ces versets disent ceci : "Quand je pense à ma détresse, à ma misère, à l'absinthe et au poison; quand mon âme s'en souvient, elle est abattue au dedans de moi. Voici ce que je veux repasser en mon cœur, voici ce qui me donnera de l'espérance : les bontés de l'Eternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne prennent pas fin ; elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande! Je le déclare, L'Eternel est mon partage, l'Eternel est mon bien ; c'est pourquoi je veux mettre toute mon espérances en lui."
Amen!