LE SERVITEUR MODELE (Genèse 24:1-33)

(Prêché à Glain, le dimanche 29 mai 2016 par Ernest SUS) (Retranscrit dans un style parlé) ES/sa

 

Il y a quelques années, j'avais déjà parlé sur ce chapitre, mais j'avais mis l'accent sur "l'ange de l'Eternel qui avait conduit le serviteur d'Abraham vers sa destination".

 

Ce texte parle du mariage, mais nous ne parlerons pas du mariage ce matin. Cependant, ce texte nous donne des indications sur ce que doit être le mariage chrétien. Dans le Nouveau Testament, ces mêmes indications sont également reprises par l'apôtre Paul.

 

Aujourd’hui, on va surtout parler de Genèse 24:33 : "Puis, Laban (le frère de Rebecca) lui servit à manger. Mais le serviteur d'Abraham dit: Je ne mangerai point, avant d'avoir dit ce que j'ai à dire."

 

Dans la Bible, les noms ont une signification, et le prénom Rebecca signifie "une corde avec un nœud coulant", c'est-à-dire "une jeune femme à la beauté ensorcelante". C'est un peu dangereux une femme comme ça...

 

Pour mon partage de ce matin, j'ai donné le titre : "Le serviteur modèle", parce que le serviteur d'Abraham était un modèle. Il a reçu une mission qui consistait à trouver une épouse pour le fils de son maître qui était l'héritier de la promesse. Moi, je n'aurais pas voulu être à sa place, parce qu'il ne fallait pas se tromper.

 

Et le serviteur était bien conscient, lui aussi, de la difficulté de la mission et c'est pour cette raison que nous le voyons s'adresser au Seigneur dans une prière bien précise que nous lisons aux versets 13 et 14 : "Voici, je me tiens près de la source d'eau, et les filles des gens de la ville vont sortir pour puiser l'eau.  Que la jeune fille à laquelle je dirai: Penche ta cruche, je te prie, pour que je boive, et qui répondra: Bois, et je donnerai aussi à boire à tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur Isaac! Et par là je connaîtrai que tu uses de bonté envers mon seigneur."

 

Pourquoi était-ce si important que la prière soit précise?

 

1. Il y avait des difficultés du côté de Rebecca :

Elle était une jeune fille à la beauté ensorcelante et qui devait certainement attirer les regards. Nous sommes d'accord pour dire que la beauté, c'est loin d'être un inconvénient et que tout le monde aimerait être beau. Mais la beauté, ça peut aussi être un piège, et dans la Bible, il y a des exemples comme Samson qui était un homme fort et qui s'est laissé enjôler par la beauté d'une dame.

 

Le serviteur, il ne pouvait pas rater son coup, parce que s'il se trompait, au lieu de recevoir les honneurs, il aurait reçu des reproches. Il devait donc ramener une bonne épouse.

 

2. Il y avait aussi des difficultés du côté d'Abraham :

Pourquoi? Parce que lorsqu’on est à la recherche d'une jeune fille pour quelqu'un d'autre et qu'on arrive avec dix chameaux chargés et du personnel autour, ça peut faire tourner la tête de plus d'une jeune fille et aussi de ses parents. Donc il fallait faire bien attention pour ne pas se tromper par de belles paroles et pour ne pas se fier aux apparences.

 

Soyons conscients que celui qui veut nous tromper, il n'allume pas une voyant lumineux pour dire : "Attention, je vais te tromper!"

 

Donc le serviteur avait besoin d'un grand discernement et il avait vraiment de très bonnes raisons d'adresser une prière très précise au Seigneur. Et c'est par le comportement de la belle Rebecca qu'il va comprendre.

 

Quand Rebecca va venir, elle va révéler ses qualités : "Elle répondit: Bois, mon seigneur. Et elle s'empressa d'abaisser sa cruche sur sa main, et de lui donner à boire" (v.18). Nous voyons que Rebecca est polie et qu'elle est serviable.

 

Et en plus de ces deux qualités, Rebecca est courageuse, et sans qu'on lui demande quoi que ce soit, elle s'engage à abreuver les dix chameaux : "Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit: Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient assez bu" (v.19).

 

J'ai lu qu'un chameau pouvait boire entre cinquante et cent litres. Donc si on prend le minimum, dix chameaux buvant chacun cinquante litres, ça fait cinq-cents litres. Si on se sert d'une cruche de dix litres, pour abreuver les dix chameaux, il y avait au moins cinquante allers-retours. On a lu que "Rebecca s'empressa de vider sa cruche dans l'abreuvoir, et courut encore au puits pour puiser; et elle puisa pour tous les chameaux" (v.20).

 

Rebecca a fait tout cela sans connaître les intentions du visiteur. Relisons le verset 21: "L'homme la regardait avec étonnement et sans rien dire, pour voir si l'Éternel faisait réussir son voyage, ou non." Rebecca a donc montré par ce service qu'elle était une personne désintéressée et qu'elle servait gratuitement et sans arrière-pensée.

 

Nous voyons aussi dans ce verset 21 que le serviteur observe la scène et qu'il est tout en admiration devant ce qui se passe. Voici ce qu'il va faire : "Alors l'homme s'inclina et se prosterna devant l'Éternel, en disant: Béni soit l'Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n'a pas renoncé à sa miséricorde et à sa fidélité envers mon seigneur! Moi-même, l'Éternel m'a conduit à la maison des frères de mon seigneur" (vv.26-27). Le serviteur s'incline, il se prosterne, il adore et il remercie le Seigneur de l'avoir conduit. Il était certainement soulagé du déroulement de la journée. Le serviteur était un modèle parce qu'il a remercié le Seigneur de l'avoir conduit.

 

On peut aussi retenir que le Seigneur veut nous conduire, nous aussi, d'une aussi belle manière!

 

Dans les chants que nous chantons à l'Eglise, il y en a quelques-uns que le serviteur d'Abraham aurait pu chanter. Par exemple "J'ai confiance en mon Seigneur le long du chemin!", lui qui allait vers l'inconnu. Il aurait pu chanter aussi "Sans ta lumière, Seigneur..." Il pouvait dire : "Sans ta lumière, Seigneur, je vais où? Je vais y trouver qui? Comment ça va se passer?" 

 

Le serviteur s'est appuyé sur le Seigneur et pas sur sa propre sagesse. Le Seigneur a accompagné le serviteur et il vous nous accompagner de la même façon.

 

Mais avec tout ça, la journée n'est pas finie et le serviteur n'a pas encore commencé sa mission. Nous allons voir qu'une des qualités de ce serviteur, c'est que sa mission reste une priorité et qu'il ne s'accorde aucun repos avant d'avoir fini.

 

Au verset 33, nous le retrouvons à table où il est invité à manger et où il dit : "Non, je ne mangerai pas." Il a l'air d'être assez ferme.

 

A vol d'oiseau, de Beer Scheba à Harân, il y a environ huit-cent-cinquante kilomètres. Combien de jours cela a-t-il duré à l'époque, sans compter que ce n'était pas un voyage en business class avec climatisation? Après un si long voyage, après certainement une grande fatigue et après ses émotions de la journée, le serviteur aurait pu être impatient de manger, de se reposer, mais lui, il refuse : "Je ne mangerai pas avant d'avoir dit ce que j'ai  à dire. La faim et la fatigue, ça peut attendre; moi, j'ai une mission à remplir et elle reste ma priorité."

 

Le serviteur révèle une qualité supplémentaire : il est honnête.

 

Il joue carte sur table et il va jouer franc jeu. Il ne veut pas qu'un bon gueuleton où on mange et où on boit à l'excès vienne fausser son entreprise. Il ne veut pas que l'effet du vin que l'on aurait éventuellement servi ramollisse sa détermination. Dès lors, il y avait encore un effort à fournir pour mener à bien la mission. Mais quel bonheur quand c'est fini!

 

Dans le Nouveau Testament, il est aussi fait mention de quelqu'un qui était fatigué, qui avait faim, qui avait soif, et quand on l'a pressé de manger, il n'a pas voulu. Ça s'est passé en Samarie, dans la ville de Sychar près du puits de Jacob. Le Seigneur Jésus devait y rencontrer et transformer la vie d'une femme insatisfaite. Les disciples étaient revenus avec leurs emplettes en disant : "Rabbi, mange!" Et Jésus leur répond : "J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Et ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre" (Jn.4:32).

 

Est-ce que le Seigneur voudrait nous faire mourir à l'ouvrage?

 

Dans l'évangile de Marc 6:30-31, il est écrit : "Les apôtres, s'étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. Jésus leur dit: Venez à l'écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d'allants et de venants, et ils n'avaient même pas le temps de manger." Ils sont donc allés à l'écart pour se reposer, mais vous savez que leur repos n'a pas duré longtemps. La renommée du Seigneur était grande, on le cherchait et quand les gens l'ont trouvé, ils en ont appelé d'autres. Il y avait une foule qui écoutait et qui buvait les paroles du Seigneur. A la fin, tout le monde était affamé. C'est alors que le Seigneur a tout de suite mis ses disciples à l'ouvrage à l'occasion de la multiplication des pains.

 

Et c'est encore la même chose aujourd’hui, ça n'a pas changé : quand une personne veut travailler, elle rencontrera toujours quelqu'un pour lui demander de faire quelque chose, que ce soit pour travailler, pour chanter et pour tout ce qu'il y a à faire. Quand on est d'accord de travailler, il y aura toujours quelqu'un qui pensera à nous, mais le Seigneur n'a jamais voulu faire mourir qui que ce soit à l'ouvrage.

 

Vous vous souvenez qu'après la résurrection du Seigneur Jésus, au retour d'une pêche qui était d'abord infructueuse et puis qui est devenue miraculeuse, le Seigneur a indiqué un brasier avec du poisson grillé et du pain posés dessus (Jn. 21:9) et au verset 12, il leur dit : "Venez, mangez."

 

En ce qui concerne les repas, je peux vous dire que le Seigneur sait y faire. Dans Esaïe 25:6, nous lisons: "L'Éternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de mets succulents, un festin de vins vieux, de mets succulents, pleins de moelle, de vins vieux, clarifiés."  Je ne sais pas quand cela va se passer, mais c'est une promesse que Dieu fait.

 

Le chapitre 24 du livre de la Genèse (qui est le plus long chapitre de la Genèse) raconte et répète en long et en large la mission qui avait été confiée au serviteur. Cependant, le passage ne dit rien de l'accueil qui a été réservé au retour du serviteur qui a déniché une perle comme Rebecca. Donc je vais "broder" en disant que ça m'étonnerait que le serviteur n'ait pas été honoré à son retour pour avoir accompli cette mission.

 

Par contre ce qui est certain et qui n'est pas brodé, c'est que dans les évangiles,  le Seigneur Jésus a parlé d'un maître qui, quand il retrouve ses serviteurs, met sa ceinture. A l'époque, on était habillés de robes, et quand on mettait sa ceinture, cela voulait dire qu'on allait travailler. Lisons Luc 12:37 : "Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir." Quel honneur pour ces serviteurs qui sont ainsi servis par leur Maître.

 

Il y a quelques années, un animateur radio recevait des gens qui avaient fait des choses spéciales dans leur vie comme des voyages, des expéditions, etc. Un jour, il recevait un chasseur d'autographes qui a raconté avec assez  bien de détails sa rencontre avec une vedette de la chanson française qui avait reçu un surnom qui était en rapport avec l'électricité... Donc à l'entrée des artistes, ce chasseur d'autographes attendait l'arrivée de cette vedette qui se faisait attendre. Finalement la vedette arrive et le jeune homme se précipite vers lui avec son carnet et son stylo. Cependant, il faisait tellement froid et l'attente a été si longue, que le stylo était gelé. La vedette, elle, n'avait pas de stylo sur elle, ce qui voulait dire pas d'autographe. Bref, l'artiste se dirige enfin vers la scène et il constate que le jeune homme ne le suit pas et il lui demande pourquoi. Le jeune lui dit qu'il n'avait pas assez d'argent pour payer un billet d'entrée. L'artiste invita donc le jeune homme dans sa loge et ainsi, il a pu assister au concert dans les coulisses. Ce n'est pas tout, parce que le lendemain, l'artiste a invité ce jeune homme et sa famille à monter sur la scène en disant au public : "Voilà quelqu'un qui m'a patiemment attendu dans le froid et je voudrais que vous l'applaudissiez."

 

Dans Hébreux 2:11, il est dit de Jésus qu'il n'a pas honte de nous appeler "ses frères" et au verset 13 du même chapitre, Jésus dit: "Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés." Quel moment émouvant ce sera quand le Seigneur présentera ses rachetés à son Père.

 

Dans Luc 22:28-30, Jésus dit ceci: "Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves; c'est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d'Israël."

 

Le Seigneur ne saurait pas faire moins pour ses serviteurs que ce que cette vedette a fait pour son admirateur. Pourra-t-il seulement nous honorer malgré son désir de vouloir le faire?

 

Dans le livre de Samuel, Dieu s'adresse au souverain sacrificateur Eli en lui disant : "Car j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés" (1Sam.2:30). Dieu a dû adresser des reproches sévères et il a dû déshonorer son souverain sacrificateur parce que ce dernier avait honoré ses fils plus que Dieu lui-même, alors qu'il savait que ses fils avaient une conduite scandaleuse. Ce père avait confondu les priorités, et ce qui pend au nez de chacun de nous, c'est  de mettre les priorités à la mauvaise place.

 

Lors d'une des récentes réunions de prière, un frère a exprimé avec force sa reconnaissance pour le beau bâtiment qui nous abrite et pour ses commodités. Il a aussi prié pour le respect et l'entretien de ces lieux et de ces abords. Il a aussi prié pour qu'il y ait assez de volontaires pour que la charge soit uniformément répartie. Pourtant, ce frère n'est pas celui qui fréquente l'Eglise depuis le plus longtemps, mais c'est quelque chose qu'il a à cœur. Ensuite un autre frère a enchaîné et il a remercié le Seigneur avec beaucoup d'émotion pour ceux et celles, pour les frères et sœurs, qui veillent sur la propreté des lieux, sur la sécurité et sur le confort.

 

Michael a évoqué "Missions Vacances" du 10 au 16 juillet 2016, et à cette occasion, nous pourrions faire nôtre la prière du serviteur d'Abraham quand il a dit : "Seigneur, je te prie, fais-moi rencontrer aujourd’hui celui ou celle que tu cherches pour l'amener dans ta maison. Seigneur, agis avec bienveillance." Après avoir participé à "Missions Vacances", nous pourrons  ensuite faire nôtre la prière de reconnaissance du serviteur d'Abraham et dire: "Le Seigneur a guidé mes pas vers celle et vers celui qu'il voulait sauver."

 

Un de nos frères, qui s'est énormément investi dans la reconstruction de cette église, gît aujourd’hui dans un lit d'hôpital dans une grande détresse morale et sans espoir de retour à la maison. Nous connaissons le célèbre discours de Matthieu 25 : "J'étais malade et vous m'avez visité" (v.36) et aussi "J'étais malade et vous ne m'avez pas visité" (v.43). Quelle déclaration le Seigneur pourrait-il nous faire à propos de ce frère? Il y a aussi nos frères et sœurs âgés et malades que nous ne voyons plus.

 

Le Seigneur a une mission pour chacun.

 

La mission du serviteur d'Abraham, c'était de chercher une bonne épouse pour l'héritier de la promesse, et c'était de loin la mission la moins facile. Pour nous aussi, le Seigneur a une mission, il a une mission pour moi et il a une mission pour chacun d'entre vous. A chacun sa tâche. Et comme je l'ai dit, pour celui et celle qui est d'accord de travailler, il y aura toujours de quoi faire, parce que les besoins sont nombreux et variés.

 

Un jeune homme de 30 ans gravement malade gisait dans son lit. Un mois avant sa mort, il avait accepté Jésus comme son Sauveur. Un jour, à un ami qui l'avait trouvé soucieux et qui lui  avait exprimé sa surprise, le malade répondit : "Non, je n'ai pas peur de mourir, mais, oh ! dois-je vraiment partir les mains vides?" Ce sont ces paroles et ces circonstances qui ont inspiré à C.-A. Daniel les paroles anglaises de ce cantique, dont nous sommes heureux de donner la traduction.

 

 

Dois-je partir les mains vides,

Pour le séjour éternel,

Et quitter ces lieux arides,

Sans une âme pour le ciel?

 

Oui, faut-il que, les mains vides,

Je rencontre mon Sauveur,

Pendant que des cœurs avides,

Cherchent en vain le vrai bonheur?

 

Jésus a sauvé mon âme,

De la mort je n'ai plus peur,

Mais ce que mon cœur réclame,

C'est un don pour mon Sauveur.

 

Pour vous aussi l'heure passe,

Oh! Pendant qu'il en est temps,

Annoncez de Dieu la grâce,

Aux cœurs contrits, repentants.

 

 

Si, avec l'aide de Dieu, nous arrivons à accomplir la tâche et la mission qu'il nous a commandées, il peut y avoir un réel danger pour nous. Si nous avons mis la main à la pâte, veuille le Seigneur nous préserver de l'orgueil. Faisons attention de ne pas avoir "le gros cou" parce que ça peut grandir vite. Méfions-nous de notre autosatisfaction et de notre autocongratulation.

 

Dans l'évangile de Matthieu, vous vous souvenez que maman Zébédée demande à Jésus : "Je voudrais que mes fils soient assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche" (Matt.20:20). Nous savons quel a été le résultat de cette demande parmi les disciples : ça s'est terminé par de l'indignation, par de la jalousie et par des disputes.

 

C'est pour cette raison que, pour nous épargner des relations pénibles qui peuvent vite devenir détestables et invivables, le Seigneur a raconté dans Luc 17:7-10 la parabole des serviteurs inutiles quand il a dit : "Quand vous aurez fait tout ce qui vous a été demandé, vous êtes des serviteurs inutiles."

 

Qu'est-ce que cela veut dire au juste? En tout cas, ça ne veut pas dire que ce que tu as fait ne sert à rien. Ça ne veut pas dire que le travail que tu as fait est un travail sans valeur. Quand le Seigneur a dit cela, il voulait dire : "Tu l'as fait, c'est vrai, mais tu n'as aucun mérite particulier de l'avoir fait, parce que c'était ta mission. Si tu l'as fait, je suis heureux, mais tu n'as pas le droit de réclamer une récompense exceptionnelle, parce que tu as fait ce qui t'était demandé."

 

Nous ne méritons rien. Ce que nous méritons, c'est la croix et la condamnation, parce que nous étions tous des rebelles, nous étions égarés, nous suivions chacun notre voie et nous obéissions chacun aux penchants de notre cœur. Et c'est le Seigneur Jésus lui-même qui a reçu ce qu'il ne méritait pas.

 

Un de nos cantiques dit ceci : "Oh, je méritais la mort et c'est toi qui as payé. Un si grand amour, je ne l'ai pas mérité."

 

Dans le cantique inspiré par la situation du jeune homme gravement malade, nous voyons les regrets de cet homme encore jeune. Il était chargé de regrets parce qu'il n'avait vécu que pour lui au lieu de vivre pour le Seigneur.

 

Je vais maintenant vous lire un texte court du pasteur Frédéric Travier qui parle d'un autre jeune homme qui a vécu différemment :

 

Un grand professeur de chirurgie était sur le point d'opérer un jeune agriculteur atteint d'un cancer de la langue. Quelques étudiants entouraient la table d'opération pendant les derniers préparatifs. Le praticien avertit le malade que, dans le meilleur des cas, il devait s'attendre à perdre la parole après cette opération: "Si vous avez encore un souhait ou quoi que ce soit à exprimer à haute voix, faites-le maintenant, lui suggéra-t-il. Et dites-vous bien que ce sont les derniers mots que vous allez prononcer. Quand vous vous réveillerez, après l'intervention, vous serez muet." Tous attendaient avec curiosité le dernier message du jeune homme. Celui-ci ferma un instant les yeux puis énonça d'une voix claire et ferme: "Gloire à Jésus-Christ!" Les assistants furent saisis et le professeur eut de la peine à contenir son émotion. L'opération se déroula avec succès. La perte de l'usage de la parole n'empêcha pas ensuite le jeune homme de trouver sa joie dans son Sauveur ainsi qu'un sens à son service pour le Maître.

 

Voilà deux jeunes vies fort différentes l'une de l'autre. Une vie qui avait vécu pour soi et l'autre, malgré une épouvantable mutilation, qui avait continué à servir son Seigneur.

 

CONCLUSION

 

En quoi le serviteur d'Abraham était-il un serviteur modèle?

 

- Il est un serviteur modèle parce qu'il s'est appuyé sur le Seigneur, parce qu'il ne trouvait pas en lui-même la sagesse nécessaire.

- Il est un serviteur modèle parce qu'il ne s'est accordé aucun repos avant d'avoir terminé sa mission.

- Il est un serviteur modèle à cause de son honnêteté, il a joué carte sur table.

- Il est un serviteur modèle parce qu'il ne s'est pas attribué la gloire du succès, mais il s'est prosterné, il a remercié et il a adoré celui qui l'avait conduit.

 

Que le Seigneur nous vienne en aide à chacun et à chacune.