JE SUIS QUELQU'UN DE BIEN
(Prêché à Glain, le dimanche 31 janvier 2016 par Paolo VASTA) (Retranscrit dans un style parlé) PV/sa
Pour introduire le message de ce matin, j'aimerais qu'on lise ensemble 2 versets de la Parole de Dieu.
1 Pierre 3:15 nous dit : "Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous". Dans Colossiens 4:6 nous lisons : "Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun."
Dans ces deux versets, il y a ce rappel de pouvoir répondre à ceux à qui nous témoignons et qui nous demandent quelles sont les raisons de notre foi, mais il ne faut pas le faire n'importe comment.
Nos paroles doivent toujours être accompagnées de grâce, et je pense qu'il faut comprendre le mot grâce dans le sens de gracieux, de beau; et accompagnées de sel, c'est à dire que nous devons rendre ces paroles intéressantes et captivantes.
Dans le deuxième verset, les mots qui m'ont le plus interpellé sont les suivants : "... comment il faut répondre à chacun." L'apôtre Paul ne nous dit pas comment répondre à tout le monde, mais à chacun en particulier. Je pense donc qu'il nous faut adapter notre réponse à chaque interlocuteur d'une manière personnelle et non utiliser un discours standardisé.
C'est vrai que l'Evangile, c'est l'Evangile et que le plan du salut, c'est le plan du salut, mais je pense qu'il y a plusieurs manières de l'annoncer. On ne s'exprimera pas de la même manière devant un jeune de dix-sept ans ou devant une personne âgée, et on ne les amènera pas à réfléchir d'une manière stéréotypée.
Nous devons être toujours préparés à répondre aux questions que l'on nous pose au sujet de notre foi et à faire face aux objections, mais nous pouvons aussi amener les personnes qui ne connaissent pas encore le Seigneur à se poser à leur tour des questions, nous pouvons éveiller leur curiosité et les pousser à réfléchir et à se remettre en question.
Par exemple, nous pouvons, nous aussi, leur poser des questions du genre : "Pourquoi Jésus est-il venu? Pour QUI est-il venu?" Et souvent, vous pouvez remarquer que les gens répondent : "Jésus est venu pour les péchés du monde ou Jésus est venu pour les hommes pécheurs...", et c'est un peu comme s'ils n'étaient pas concernés, comme s'ils ne faisaient pas partie de ce monde.
Si vous leur dites : "Jésus est venu aussi pour toi", et lorsque vous leur parlez de la nécessité pour eux de se repentir, là, ils ont du mal à l'accepter et il ne comprennent pas. Pourquoi ne comprennent-ils pas? Souvent parce qu'ils se considèrent comme étant une brave personne, comme quelqu'un de bien, et ils peuvent souvent dire : "Mais qu'est-ce que je fais de mal?"
Je pense que leur réponse peut être sincère et que ce n'est pas toujours de l'orgueil. Moi non plus, quand j'étais jeune et quand j'entendais à l'école du dimanche que Jésus était venu pour moi, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Je croyais que Jésus était venu pour les pécheurs, pour les gens méchants; et comme ma maman disait de moi que j'étais sage, je ne me sentais pas concerné par Jésus.
Malheureusement, j'ai grandi avec cette idée que moi, je n'avais pas besoin de Jésus, que moi, je n'avais pas besoin d'un Sauveur parce que j'étais quelqu'un de bien.
Quand on se trouve en présence d'une personne qui mène une vie de débauche, une vie de violence et dans l'illégalité, c'est facile de lui dire ce qu'il fait de mal. Par contre, nous sommes souvent embarrassés lorsque nous sommes face à quelqu'un qui mène une vie correcte, tranquille et qui nous dit :" Qu'est-ce que je fais de mal? Je ne suis pas une mauvaise personne et même plus, j'essaye de faire du bien. Pourquoi Dieu serait-il fâché avec moi?"
A cela, nous pouvons lui demander s'il n'a jamais dit un "petit" mensonge, s'il n'a jamais eu une mauvaise pensée, s'il n'a jamais été un peu jaloux, s'il n'a jamais mis en poche un tout petit objet qui ne lui était pas destiné? En réponse à cette question, certains peuvent comprendre qu'ils ne sont pas parfaits, par contre, d'autres peuvent trouver disproportionné le fait que Dieu veuille nous envoyer en enfer pour un petit mensonge ou pour un petit vol de crayon.
Je ne veux pas dire qu'un petit péché ce n'est pas grave, car aux yeux de Dieu, tous les péchés sont graves. Nous comprenons cela parce que nous connaissons le Seigneur, mais quand on ne le connaît pas, on a de la difficulté à le comprendre.
Dans l'Ancien Testament, il y a quelqu'un qui se pose la même question et qui fait la même objection, c'est Job. Il lui arrive des t as de malheurs et il se demande pourquoi. Il ne comprend pas. Ses amis lui disent même : "S'il t'arrive tant de malheurs, c'est que tu as dû faire quelque chose de mal, c'est pas possible autrement", et Job se pose sincèrement la question de savoir ce qu'il a fait de mal.
Dans Job 13:23-28 nous lisons ce que Job dit à Dieu: "Quel est le nombre de mes iniquités et de mes péchés? Fais-moi connaître mes transgressions et mes péchés. Pourquoi caches-tu ton visage, Et me prends-tu pour ton ennemi? Veux-tu frapper une feuille agitée? Veux-tu poursuivre une paille desséchée? Pourquoi m'infliger d'amères souffrances, me punir pour des fautes de jeunesse? Pourquoi mettre mes pieds dans les ceps, surveiller tous mes mouvements, tracer une limite à mes pas, Quand mon corps tombe en pourriture, comme un vêtement que dévore la teigne?"
Job reconnaît qu'il n'est pas parfait, mais il ne comprend pas que Dieu puisse lui infliger un pareil châtiment, il trouve cela disproportionné par rapport aux péchés qu'il aurait pu commettre.
Et nous, que pouvons-nous répondre si certains nous font ce même genre de réflexion, tout en y mettant de la grâce, du sel et avec un réponse qui sera propre à chacun?
Je vous propose trois pistes de réflexion :
1. Tu dis que tu es quelqu'un de bien, mais tu te compares avec qui pour affirmer cela?
Très souvent quand on se compare avec quelqu'un, on se compare avec quelqu'un qui est pire que nous, qui est moins fort que nous ou qui est moins bon que nous. Ce n'est pas compliqué de se comparer avec une personne qui passe ses journées à boire, qui est violent, égoïste et qui commet des délits, et face à cela, c'est facile de dire : "Finalement, je suis quelqu'un de bien, me semble-t-il!"
Par contre, on se compare très rarement avec quelqu'un de meilleur, parce que si je me compare avec quelqu'un qui a un niveau supérieur au mien, je perds de mon assurance.
Quand j'étais jeune, j'aimais beaucoup jouer au football et j'étais même une petite vedette dans mon quartier. Puis un jour, j'ai dû jouer contre un gars qui jouait en première division... Ce jour-là, j'ai été humilié en m'apercevant que mon niveau de jeu n'était pas bon du tout.
Il faut vraiment se comparer avec quelqu'un qui est supérieur à soi pour avoir une idée de qui on est.
Et si maintenant je me compare à Dieu qui est infiniment saint, là, je suis complètement disqualifié. Personne ne peut se présenter avec assurance devant Dieu, et c'est ce que dit Job dans Job 9:1-4 : "Je sais bien qu'il en est ainsi; comment l'homme serait-il juste devant Dieu? S'il voulait contester avec lui, sur mille choses il ne pourrait répondre à une seule. A lui la sagesse et la toute-puissance : Qui lui résisterait impunément?"
Devant les hommes, on peut être considéré comme étant juste, comme étant une brave personne, mais personne ne l'est en face de Dieu.
Je pense aussi au prophète Daniel quand il s'est adressé à Belschatsar en lui disant : "Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger." (Dan.5:27) Ce verset nous fait bien comprendre que face à Dieu, on ne fait pas le poids.
Il faut insister sur la Sainteté de Dieu plutôt que sur le péché des gens, car lorsque nous prenons conscience de la sainteté de Dieu, le moindre petit péché nous apparaît alors comme étant énorme et insupportable.
En plus de demander aux gens à qui ils se comparent pour dire qu'ils sont de bonnes personnes, nous devrions aussi leur dire :
2. N'oublie pas que tu fais aussi partie du monde
Comme nous l'avons déjà dit, certains parlent du monde comme s'ils n'en faisaient pas partie. Ils parlent de la méchanceté des hommes, de l'égoïsme de l'être humain comme s'ils appartenaient à une autre espèce et comme s'ils n'appartenaient pas à la race humaine. Seraient-ils des extraterrestres?
Nous devons leur faire prendre conscience que nous appartenons tous à ce monde, à cette humanité qu'ils critiquent, et que nous avons tous en nous une nature qui nous pousse à désobéir à Dieu.
Le passage dans Rom.3:21-23 nous parle de tous les hommes : "Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu."
A cela, certains peuvent réagir et dire : "Dieu ne fait aucune distinction... Cela veut-il dire qu'il met tout le monde dans le même sac? Cela veut-il dire qu'il me voit pareil à Marc Dutroux ou à Hitler?"
Non, bien sûr. Je pense plutôt que Dieu a mis tout le monde sur le même pied d'égalité, au même niveau. Je pense que "personne, quelles que soient sa vie et ses oeuvres, absolument personne n'est dispensé d'accepter Jésus comme Sauveur".
Avec le Seigneur, personne n'a de dispense, et tous, nous devons passer par le même chemin, c'est-à-dire Jésus.
S'il est vrai que la condamnation est sur tous les hommes sans exception, il est vrai aussi que Dieu donne à tous la possibilité d'être sauvés en Jésus-Christ : "... et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ." (Rom.3:24)
Dieu exige aussi de tous, sans exception, qu'ils se repentent et nous lisons cela dans Ac.17:30 : "Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir."
Après avoir demandé à nos interlocuteurs à qui ils se comparent, après leur avoir dit qu'eux aussi faisaient partie de ce monde, voilà la dernière question que nous pouvons leur poser :
3. Tu dis que tu es quelqu'un de bien, mais tu le dois à qui?
A qui attribues-tu le fait que tu es une bonne personne, à qui en attribues-tu le mérite? A cette question, certains peuvent répondre : "C'est dans ma nature, je suis comme ça, j'ai reçu une bonne éducation, je fais des efforts..."
Eh bien, non! Car si tu es une bonne personne, cela ne vient pas de toi, c'est uniquement par la grâce de Dieu. C'est Dieu qui a permis que tu naisses dans ce pays plutôt que dans un autre, et qui a permis que tu naisses à cette époque et non à une autre. C'est Dieu qui a permis que tu aies des parents qui t'ont enseigné de bonnes valeurs.
Nous n'avons aucun mérite car Rom.11:36 nous dit : "C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!" Dès lors, si tu ne rends pas gloire à Dieu pour ce que tu es devenu, tu l'offenses, et donc, tu commets ainsi un péché sans t'en rendre compte.
Dans Luc 17, nous lisons le passage où Jésus a guéri dix lépreux; et sur les dix, un seul est venu pour rendre gloire à Dieu : "L'un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix." (v.15)
C'est bien vrai que ce que nous sommes, nous le devons à Dieu seul. C'est à lui que reviennent le mérité et la gloire.
On peut aussi dire à notre interlocuteur qu'il aurait pu naître ailleurs, à une autre époque, qu'il aurait pu recevoir un autre enseignement, peut-être un endoctrinement. Serait-il devenu quelqu'un de bien ou quelqu'un de pire? Le chanteur Jean-Jacques Goldman a chanté ces paroles : "Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt sur les ruines d'un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j'avais été allemand?"
Et moi, si j'avais été dans la foule devant Pilate qui demandait si on devait libérer Jésus ou Barabbas... qu'est-ce que j'aurais crié? Aurais-je crié "Libère Jésus"? Quand Pilate a demandé ce qu'il devait faire de Jésus, est-ce que je suis certain que je n'aurais pas crié comme tous les autres "Crucifie-le"? Si je n'ai pas dit à Pilate qu'il crucifie Jésus, c'est parce que Dieu m'a fait la grâce ne ne pas avoir été là à cette époque.
Je suis peut-être quelqu'un de bien... mais j'aurais pu être quelqu'un d'autre aussi.
Avant de conclure, rappelons-nous les deux premiers versets que nous avons lus ce matin. Il est important que nous sachions répondre à nos contemporains avec douceur et avec amour, mais aussi avec une parole assaisonnée de sel et pleine de grâce. Souvenons-nous que nous devons parler à chacun, c'est-à-dire d'une manière personnalisée, adaptée et non standardisée.
En conclusion, on pourrait dire ceci :
Lorsque tu te présenteras devant Dieu, il ne te demandera pas un certificat de bonne vie et mœurs, il ne te demandera pas si tu as été quelqu'un de bien, il ne te demandera pas quel est le nombre de bonnes actions que tu as faites. Non!
Dieu te demandera une seule chose :"Qu'as-tu fait de mon fils que j'ai livré pour que tu sois sauvé? L'as-tu accepté comme Sauveur?"
Que Dieu vous bénisse!