LE DEUXIEME MILLE (Matthieu 5:41)

(Prêché à Glain, dimanche le 1er mars 2015) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa

 INTRODUCTION

Je vous invite à tourner dans Matthieu 5. Nous lirons à partir du verset 38: “Vous avez appris qu'il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Même les collecteurs d’impôts en font autant! Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.”

 

Le secret pour vivre avec le sourire, c’est vivre une vie centrée sur le Seigneur Jésus et cela demande de se vider de toute forme de vie centrée sur soi. Même Dieu ne peut pas remplir ce qui est déjà plein. Ainsi donc, une vie remplie de la personne de Christ correspond à quelqu’un qui a renoncé à vivre pour lui-même. 

J’aimerais vous amener à réfléchir sur ce principe de vie que le Seigneur nous appelle à vivre en tant que chrétien, celui de vivre une vie débarrassée du "moi" et qui apporte une joie céleste dans notre coeur, une vie centrée sur Christ, en d’autres mots, le principe du deuxième mille. Rappelez-vous frères et soeurs que c’est le deuxième mille qui fait apparaître un sourire sur notre visage et qui remplit notre coeur de joie.

 

Il y a trois choses que j’aimerais partager avec vous concernant le deuxième mille ce matin:

 

I- LE DEUXIEME MILLE, C’EST LE MILLE QUI VOUS REND MAITRE DE LA SITUATION (5:41)

 

Qu’est-ce que Jésus veut dire lorsqu’il dit au verset 41:  “Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui.” Et bien à l’époque de Jésus, les Romains avaient une coutume qu’ils avaient apprise des Perses six cents ans auparavant.

 

Lorsqu’ils arrivaient à conquérir un pays, ils soumettaient les habitants à leurs règles pour régner sur ce pays. Et une des choses que les Romains faisaient, c’était de maintenir les gens là où ils habitaient, puis ils les aidaient ensuite à comprendre comment ils fonctionnaient et qui étaient maintenant les maîtres du pays. On appelait cela le principe du mille romain.

 

A cette époque, si un soldat romain était fatigué parce qu’il avait marché plusieurs kilomètres en transportant son sac à dos ou peu importe quoi, s’il voyait un jeune Juif costaud ou un jeune homme, il pouvait lui dire: “Eh toi, porte mon sac à dos!”

 

Et par obéissance à la loi établie par les Romains, le jeune Juif devait prendre le sac à dos du soldat, c’est-à-dire son fardeau, et le porter pour lui pendant un mille, c’est-à-dire pendant un peu plus d’un kilomètre et demi. Les Juifs connaissaient cette loi. Vous pouvez être certains qu’ils portaient les bagages du soldat romain un mille et pas un pouce de plus, et ce malgré la haine et le ressentiment qu’ils éprouvaient. Ils se contentaient de faire exactement ce qui était prévu dans la loi.

 

Non seulement les Juifs devaient vivre en se soumettant à l’envahisseur romain qui régnait en roi et maître sur le pays, mais ils étaient également humiliés. Pouvez-vous imaginer la réaction des gens lorsque Jésus va dire: “Si quelqu'un te force maintenant à faire un mille, fais-en deux avec lui.” Mes amis, vous ne vous endormiez jamais lorsque Jésus prêchait.

 

Je peux les entendre dire: “Il doit être en train de plaisanter, il n’est pas sérieux. Il ne pense tout de même pas que nous ferons pour ces païens de Romains le double de distance que nous impose la loi?” Et pourtant, frères et soeurs, c’est exactement ce que Jésus était en train de dire ici. Il était en train de dire: “Vous devez faire plus que ce que les légalistes font.” C’est-à-dire ceux qui se contentent de faire ce qui leur est demandé et rien de plus.

 

Regardez le verset 20. Jésus dit: “Car je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.” En d’autres mots, "si vous n’obéissez pas à ce que Dieu demande mieux que les scribes et les pharisiens" qui faisaient exactement ce qui était exigé par la loi et pas un iota de plus, "vous  ne pourrez pas entrer dans le Royaume des cieux." Jésus va dire que même lorsqu’ils payaient leur dîme, “ils payaient la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin.” (Mat.23:23). C’est-à-dire qu’ils comptaient la petite feuille de menthe: un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf. “Voilà, ça c’est à moi; et dix, voilà ce qui est à toi Seigneur. J’ai fait mon devoir, c’est bon.”

 

Quel est le principe du deuxième mille? En quoi consiste le mille qui apporte la joie dans notre coeur et un sourire sur notre visage? C’est celui de faire un peu plus que ce qui nous est demandé.  Qu’est-ce que Jésus est en train de dire ici à ses auditeurs? Ceci: “Si un païen peut faire un mille, et il doit le faire parce que la loi l’oblige à le faire, pouvez-vous faire au-delà de ce que la loi exige de vous?”

 

Lisons dans le même chapitre les versets 46 et 47:  “Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Même les collecteurs d’impôts en font autant.” Vous voyez maintenant en quoi consiste le premier mille: “Aimez ceux qui nous aiment.” “Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens n’agissent-ils pas de même?” En d’autres mots: “Si vous aimez les gens avec qui vous avez des affinités et qui vous aiment que faites-vous d'extraordinaire?” Vous avez parcouru seulement un mille.  Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?”

 

Ce que Jésus est en train de dire ici c’est ceci: "Nous qui sommes des enfants de Dieu, nous sommes différents, nous ne sommes pas des légalistes, nous ne sommes pas sans espérance. Nous sommes remplis d’un autre principe qui est le principe de parcourir un mille avec le sourire sur notre visage et avec la joie dans notre coeur, ce que Jésus appelle le deuxième mille."  

 

Mes amis, les gens réagissent de trois façons:

1) Il y a ceux qui sont dirigés par leur nature humaine

C’est la façon de faire de plusieurs dans le monde dans lequel nous vivons. C’est celle de rendre le mal à quelqu’un pour le bien qu’on nous a fait. Malheureusement, à notre époque nous sommes souvent témoins de cette façon de faire. Ça, c’est la façon charnelle de réagir et ceux qui agissent ainsi sont souvent décrits dans la Bible comme faisant partie des méchants.

 

2) Il y a ceux qui ont de bonnes valeurs morales

C’est la meilleure façon d’agir que vous pouvez espérer trouver chez ceux qui ne sont pas nés de nouveau, soit de rendre le bien pour le bien et le mal pour le mal. Ça, c’est ceux qui ont de bonnes valeurs morales, entre autres ceux qui sont religieux.

 

3) Mais il y a la façon de faire qui vient d’en haut

C’est de rendre le bien pour le mal qu’on vous a fait. Ça, ce sont ceux qui sont nés de nouveau qui appartiennent à cette catégorie de gens.

 

Quand vous rendez le bien pour le bien qu’on vous a fait et le mal pour le mal qu’on vous a fait, cela correspond au premier mille, mais lorsque vous rendez le bien pour le mal qu’on vous a fait, cela correspond au deuxième mille.

 

Quand un jeune Juif portait le sac à dos d’un soldat romain pendant un mille, il agissait comme un esclave parce qu’il était obligé de le faire. Mais lorsqu’il transportait ce sac à dos en faisant un mille de plus, il n’agissait plus en tant qu’esclave, mais comme étant celui qui avait pris le contrôle de la situation. Pensez à cela. Il est celui qui dit: "Je suis maintenant celui qui commande. Je ne suis plus en train de faire ce que tu m’as obligé à faire, je suis en train de faire ce que je veux faire. Je ne suis plus ton esclave, je suis le maître parce que je ne suis plus sous ton contrôle. J’ai fait au-delà de ce que tu exigeais de moi."

 

Le diable veut nous maintenir sous la loi. Il veut nous garder sous son contrôle,  mais quand nous disons: “Je ne suis plus l’esclave du diable, je contrôle maintenant entièrement ma vie, je ne fais pas ce qu’on me demande de faire mais je fais au-delà de ce qu’on exige de moi”, alors vous pouvez vous préparer à voir apparaître un grand sourire sur votre visage et à voir la joie du Seigneur inonder votre coeur.

 

Chers amis, si le deuxième mille est celui qui vous rend maître de la situation et en inondant votre coeur de joie et un magnifique sourire sur votre visage, le deuxième mille c’est aussi celui de l’amour.

II- LE DEUXIEME MILLE C’EST CELUI DE L’AMOUR (5:38-44)

 

Vous avez parcouru le premier mille en faisant ce que la loi exigeait de vous, vous parcourez le deuxième mille en manifestant un amour différent de celui que les gens de ce monde connaissent, c’est l’amour qui vient d’en haut et qui apporte la joie dans le coeur des gens. Les Pharisiens, les Sadducéens et les Scribes s’appliquaient à faire le premier mille (je parle ici au sens légaliste du  terme) en transportant le sac à dos d’un soldat romain.  Ils agissaient ainsi parce qu’ils étaient des donneurs de leçon. Chez ces Pharisiens, le lait de la tendresse humaine avait été caillé. Ils accomplissaient leurs devoirs religieux, mais en réalité, ils n’avaient pas la vie de Dieu en eux. 

 

Jésus ne se contentera pas de dire de faire le deuxième mille, mais il va apporter une illustration pour démontrer que le deuxième mille va bien au-delà du fait de transporter simplement le sac à dos d’un soldat romain.

 

Par exemple, il dit que vous faites le deuxième mille lorsque vous êtes humiliés, insultés et maltraités.  Regardez ce qu’il dit  au verset 38: “Vous avez appris qu'il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre.” Ça, c’est faire le deuxième mille. Le premier mille correspond à la vengeance, le deuxième mille, c’est qu’il n’y a pas de place pour rendre le mal. 

 

Permettez-moi de dire ici que Jésus ne parle pas de pacifisme. Jésus n’était pas un pacifique. Jésus n’a pas dit que nous ne devrions jamais nous défendre. Ce n’est pas ce qu’il est en train de dire ici. Si vous pensez que c’est ce qu’il dit ici, vous allez rencontrer d’énormes problèmes dans ce monde méchant dans lequel nous vivons.   

 

Je vais demander à quelqu'un de venir en avant pour vous démontrer ce que Jésus veut dire. Daniel, tu veux venir ici à côté de moi? Je ne vais pas te frapper trop fort. Remarquez ce qu’il dit: “Si quelqu’un te frappe sur la joue droite.” "Daniel, présente-moi ta joue droite? Tu sais laquelle est ta joue droite? C’est bien." La majorité des gens sont droitiers. Si je devais le frapper, de quel côté je devrais en principe le frapper? Je le frapperais normalement sur la joue gauche. Ce serait la façon normale de faire avec ma main droite. Le frapper sur la joue droite, c’est lui faire quoi? "Tu peux retourner à ta place Daniel, ne crains pas, je ne vais pas te frapper." Le frapper sur sa joue droite, c’est lui présenter le revers ou le dos de ma main (je fais le geste) et c’est une insulte.

 

C’est comme à l’époque lorsque quelqu’un voulait provoquer  un duel. La personne prenait ses gants dans la main droite et giflait celui qu’elle voulait provoquer en duel sur la joue droite. Ça voulait dire: “Tu n’es qu’un bon à rien”, et c’était une façon d’humilier une personne. Et c'est ce que notre Seigneur est en train d’enseigner ici. Cependant, il dit que lorsque quelqu’un nous insulte ou nous humilie, nous devons faire le deuxième mille. Nous devons aller plus loin.

 

C’est exactement ce que Paul enseigne dans Romains 12 à partir du verset 17. Il dit: “Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S'il est possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: A moi la vengeance, c’est moi qui paierai de retour, dit le Seigneur. Et elle déclare aussi: Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car en agissant ainsi, ce sera comme si tu amassais des charbons brûlants sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois au contraire vainqueur du mal par le bien.”

 

Nous allons tous un jour ou l’autre être insultés, humiliés, méprisés ou maltraités à cause de notre foi. Si vous voulez réellement savoir ce dont votre coeur est rempli, faites simplement écouter ce qui sort de votre bouche lorsque vous êtes rabaissés ou insultés, parce que “c’est de l’abondance du coeur que la bouche parle.” (Luc 6:45).

 

Le pasteur Adrian Rogers raconte un événement qu’il a vécu au tout début de son pastorat. “Cela ne faisait pas tellement longtemps que j’étais pasteur”, dit-il, “lorsque quelqu’un m’a écrit une lettre parce qu’il avait décidé qu’il n’aimait pas le nouveau pasteur. C’était une lettre très peu édifiante et honnêtement ce qu’il avait écrit me concernant”, poursuit-il,  “était injuste, blessant et accusateur. S’il avait voulu avoir des bons arguments pour me critiquer, il aurait pu venir me voir et je lui en aurais fournis, mais ce ne fut pas le cas. J’ai décidé de voir en cet homme un projet de Dieu pour ma vie chrétienne. J’ai répondu à sa lettre, non pas de façon hypocrite mais en écrivant de belles choses que je croyais sincèrement.”

 

“Lorsque je l’ai vu la fois suivante, je me suis dirigé directement vers lui en lui demandant comment il allait et en lui disant que j’étais content de le voir. Je pensais vraiment ce que je lui disais. La fois suivante, j’ai fait la même chose et j’ai continué à agir de la même façon à chaque fois que je le voyais. J’allais vers lui, je le saluais tout en prenant de ses nouvelles. Finalement, l’homme a commencé à changer d’attitude et à parler avec moi et j’ai pu  faire certaines choses pour lui.”

 

“C’était quelqu’un qui était immobilisé dans un fauteuil roulant et à chaque fois que je le voyais entrer dans l’église, je quittais l’estrade et j’allais le saluer en mettant mes bras autour de lui, en l’embrassant et en lui disant que je l’aimais. Avant que le Seigneur le rappelle à lui, il a dit à quelqu’un de l'église: Je ne sais pas si vous connaissez bien le pasteur Rogers,  mais c’est l’homme le plus formidable que j’ai rencontré dans ma vie.”

 

“Vous savez”, dit le pasteur Rogers, “j’ai essayé de m’imaginer quelle aurait été ma relation avec cet homme si j’avais décidé de lui rendre le mal pour le mal qu’il m’avait fait. Il y a une chose en tous les cas qu’il n’aurait jamais dite de moi: Que j’étais la personne la plus formidable qu’il avait rencontrée dans sa vie.”

 

Frères et soeurs, Dieu honore ceux et celles qui décident de faire le deuxième mille. Vous voulez que je vous dise comment vous débarrasser d’un ennemi? Débrouillez-vous pour qu’il devienne votre ami. Jésus dit: "Faites le deuxième mille lorsque vous êtes rabaissé ou humilié", mais il ajoute: “Faites aussi le deuxième mille lorsque votre adversaire est victorieux.

 

Regardez ce qu’il dit au verset 40:  “Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.” La tunique ici c’est comme le pardessus. Il dit: “Si c’est ce qu’il a obtenu lors d’un procès qu’il a intenté contre toi, alors ne lui donne pas seulement ce que la loi t’oblige à lui donner, donne-lui au-delà de que ce qu’il te demande.”

 

Le Seigneur n’est pas en train de parler de quelqu’un qui est en train de vous voler, il n’est pas en train de parler d’un voleur qui entre dans votre maison en vous disant: “Montrez-moi où se trouve votre coffre-fort.” Ce n’est pas de cela qu’il est en train de parler ici. Il parle d’une décision de justice. Dans cette poursuite judiciaire, il y a un frère qui a été jugé coupable et qui a été condamné à donner sa tunique.

 

Jésus dit: "Si vous avez commis une faute et que vous savez que vous êtes en tort, n’essayez pas seulement de corriger cette faute, peu importe ce que la loi vous dit de faire, faites plus que ce qui est prévu dans la loi, faites le deuxième mille." C’est ce que Zachée a fait, n’est-ce pas? “Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: Si j'ai pris de l’argent à quelqu’un en le trompant, je vais lui rendre quatre fois autant.” (Luc 19:8).

 

Ce jour-là, Zachée a fait le deuxième mille. Que disait la loi? “La personne qui avait volé ou soustrait par fraude une chose quelconque devait la restituer en son entier, en y ajoutant un cinquième, et la remettre à son propriétaire...” (Lév.5:20-26). Zachée va donner le quadruple. “Faites le deuxième mille. Allez encore plus loin que ce que la loi exige”, dit Jésus.

 

Faites le deuxième mille lorsque votre frère ou votre soeur est dans le besoin. Regardez ce que Jésus dit au verset 42: “Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.” Nous devons réaliser que, lorsque nous agissons comme les païens ou lorsque nous agissons comme les Scribes et les Pharisiens, nous faisons simplement tout ce qui est prévu dans la loi. Mais le Seigneur Jésus dit: “Faites davantage, faites le deuxième mille.” De toute façon, ce que nous possédons ne nous appartient pas, il appartient à Dieu.

 

L’exemple que Jésus prend ici fait référence à quelqu’un qui est vraiment dans le besoin. Nous avons besoin d’apprendre comment donner judicieusement. Il est écrit: “Heureux l'homme qui exerce la miséricorde et qui prête. Qui règle ses actions d'après la justice.” (Ps.112:5). En d’autres mots: “Prêter avec bienveillance voilà qui est bien, et gérer ses affaires en respectant le droit.”

 

Si un ivrogne vous demande de l’argent pour acheter de la boisson, vous ne lui en donnez pas à moins qu'il en ait besoin pour manger. Si c'est le cas, vous lui payez un repas. Si un toxicomane vous demande de l’argent pour pouvoir acheter de la drogue, vous ne lui en donnez pas à moins qu'il en ait besoin pour manger. Si un mendiant professionnel vous demande de l’argent, vous n’aidez pas ce mendiant professionnel en lui donnant quelque chose qui va l’encourager à continuer à mendier. Vous ne donnez pas nécessairement à quelqu’un parce qu’il demande de l’argent. Nous sommes appelés à donner “d’après la justice”.

 

Ce que le Seigneur est en train de dire, c’est de donner à ceux qui sont dans le besoin. En d’autres mots, Jésus dit: “Ne vous contentez pas seulement de payer vos factures mais faites le deuxième mille.” Regardez ce qu’il dit au verset 43 et 44. Je peux imaginer les gens buvant chaque parole qui sortait de la bouche de Jésus:  “Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.”

 

Vous savez ce que vous faites lorsque vous rendez la pareille à l’autre? Vous faites exactement ce qu’il vous a fait. Vous êtes ici (je lève ma main droite au-dessus de ma tête) et l’autre est juste ici (je baisse ma main gauche en bas de la ceinture). Il vous a fait du mal et vous lui rendez le mal qu’il vous a fait. En fait vous vous êtes abaissé à son niveau (je baisse ma main droite au niveau de ma main gauche).  Pourquoi lui permettre de vous amener à son niveau? Le Seigneur Jésus dit qu’il ne doit pas en être ainsi, il nous invite à faire le deuxième mille.

 

Est-ce que quelqu’un vous a fait du mal? Si ce n’est pas le cas, attendez encore un peu, cela finira bien par arriver, et si vous choisissez de vous vengez, vous ne vous sentirez pas mieux et vous ne serez pas plus heureux dans votre coeur, même si vous avez satisfait votre nature humaine. Mais lorsque vous faites le deuxième mille, c’est le mille qui vous permet de sourire parce que lors du deuxième mille, vous avez pris le temps de faire taire votre nature humaine et d’obéir à la Parole de Dieu.

 

Un homme était en train de lire le journal. Il aimait les voitures luxueuses mais il ne pouvait pas se permettre financièrement d’en avoir une; mais il aimait prendre du temps à lire les petites annonces et à rêver qu'un  jour il pourrait   en posséder une. Tout à coup dans une des colonnes, il voit une femme qui annonce une Jaguar XJ à vendre. L’annonce le surprend d’autant plus lorsqu’il la lit de plus près: "Dame vend automobile Jaguar, bas kilométrage en parfaite condition pour deux cents euros."

 

“Oh”, se dit-il, “cela est impossible, il doit y avoir une belle arnaque là-dessous”, mais par curiosité il décide quand même d’appeler. La femme répond et il lui dit: “J’appelle pour une annonce parue dans le journal concernant une automobile  de marque Jaguar presque neuve pour deux cents euros? Quelle est l’arnaque?, lui demande-t-il! La dame lui répond: “Mais il n’y a pas d’arnaque, je vais la vendre à la première personne qui se présentera chez moi.” Il lui dit: “Très bien, je veux être le premier.” Il se disait en lui-même qu’en arrivant sur place il se retrouverait devant un amas de ferraille.

 

Il saute dans sa voiture pour se diriger immédiatement à l’adresse que la dame lui avait donnée et sur les lieux, il aperçoit une magnifique Jaguar pratiquement neuve. Il fait le tour de la voiture et il ne voit rien qui cloche. Il se tourne vers la dame et il lui dit: “Madame, allez-vous vraiment vendre cette voiture pour deux cents euros?” “Non”, dit-elle, “j’ai changé d’avis, j’ai décidé de réduire de moitié et je la laisse aller pour 99,95 euros.”

 

“Mais”, dit-il, “qu’est-ce qui ne va pas avec cette voiture que je n’ai pas vu?” La dame lui répond: “Mais il n’y a rien qui cloche avec cette voiture, c’est la voiture de mon mari. Il y a une semaine il m’a laissé tomber et il s’est enfui avec sa secrétaire à Hawaï. Il m’a demandé de la vendre et de lui faire parvenir l’argent que j’en obtiendrais, et c’est ce que je vais faire.” Je suppose qu’elle s’est sentie soulagée pour un peu de temps.

 

Mes amis, c’est pardonner, c’est réparer le tort que j’ai fait, c’est l’amour qui est le deuxième mille. Il  y  a quelques années, j’ai lu l’histoire d’un jeune soldat qui, lorsqu’il habitait chez ses parents, se mettait à genoux pour prier chaque soir avant de se mettre au lit. Il se disait en lui-même: “Est-ce que j’aurai le courage de faire la même chose lorsque je serai dans une caserne?”

 

Vous pouvez imaginer ce que doit subir un soldat qui se met à genoux à côté de son lit pour prier en présence de ses camarades de chambre. Ce jeune homme luttait avec sa conscience. Il se disait: “Il faut que je le fasse.” Malgré le fait qu’il y avait d’autres gars dans la même chambre qui utilisaient un langage obscène et qui regardaient des photos peu édifiantes, il s’est mis à genoux à côté de son lit et il a prié en rendant grâce à Dieu pour la journée qu’il venait de passer.

 

Certains sont demeurés calmes et admiraient sa foi, mais il y avait dans la chambre un vieux soldat qui était toujours en train de marmonner et de rouspéter. Lorsqu’il vit le jeune homme à genoux en train de prier, il ramassa ses bottes de l’armée et il les lança sur ce jeune garçon et elles atterrirent dans son dos. Le garçon finit sa prière et grimpa dans son lit. Le lendemain matin lorsque cet homme qui lui avait lancé les bottes se réveilla, il trouva ses bottes déposées au pied de son lit magnifiquement polies. Ce jeune garçon avait poli ses bottes.

 

Je ne connais pas de meilleur exemple de ce que signifie faire le deuxième mille. Car voyez-vous, je suis convaincu que lorsqu’il polissait ces bottes et qu’il les a déposées au pied du lit de ce vieux soldat, ce jeune soldat a ressenti quelque chose de formidable dans son coeur. Il a ressenti la joie du Seigneur Jésus-Christ, cette joie que vous ne pouvez pas obtenir autrement, parce que vous avez fait le bien suite au mal qu’on vous avait fait. Et ça, c’est l’amour qui vient d’en haut, c’est le deuxième mille.

 

Frères et soeurs, le premier mille, c’est le mille de celui qui est esclave, le  deuxième  mille,  c’est celui qui  vous  délivre  de l’esclavage et qui vous rend maître de la situation. Le premier mille, c’est celui du légalisme, le deuxième mille, c’est celui qui confirme que l’amour de Christ habite en vous et qui permet d’être dans la joie du Seigneur. 

 

Je voudrais dire une troisième chose concernant cela:

 

III- LE DEUXIEME MILLE, C’EST AUSSI CELUI DE LA VICTOIRE

Lorsque le jeune garçon transportait le sac à dos sur une distance d’un mille, il était soumis à la loi, esclave de celle-ci, il n’avait pas le choix sinon c’était la mort assurée. Mais lorsqu’il a fait un deuxième mille, il a remporté une grande victoire puisqu’il est allé au-delà de ce que la loi exigeait de lui.

 

A travers mon ministère, j’ai observé les gens qui ont du succès auprès des autres. Ils ont tous un point en commun et c’est ce que font tous ceux qui réussissent: ils font partie de ceux qui font le deuxième mille. Ceux qui sont appréciés à leur travail, ce sont ceux qui parcourent le deuxième mille. Faites partie de ceux qui ne se limitent à faire un mille mais qui font aussi le deuxième mille. Si vous faites à votre travail seulement ce pourquoi vous êtes payé, vous faites partie de ceux qui surveillent l’heure plutôt que de faire partie de ceux qui font le deuxième mille. Vous pouvez être certain que vous n’irez pas très loin à votre travail.   

 

Imaginez un jeune homme qui travaille dans les champs et qu’un soldat romain vienne le trouver en lui disant: “Eh toi, transporte mon sac à dos.” Le jeune garçon est tellement en colère qu’il jette violemment par terre l’outil à biner qu’il tient dans ses mains en disant: "C’est bon, donnez-moi votre sac à dos." Il le porte sur une distance d’un mille en grinçant des dents et en murmurant en pensant au soldat romain.

 

 

Après avoir fait le mille que la loi exige de lui, il jette le sac à dos par terre en disant: “C’est bon, j’ai fait ce que j’avais à faire, vous devez être content maintenant, vous êtes les maîtres de ce pays. J’espère qu’un jour nous serons à nouveau les maîtres de notre pays (en pointant du doigt le soldat) et lorsque que nous en serons redevenus les maîtres, vous allez voir ce que c’est que d’être un esclave.”

 

Le jeune homme est en colère et le soldat est en colère. Il retourne chez lui, il donne un coup de poing sur la porte de la grange pour se défouler, il entre dans la maison en claquant la porte, il s’assoit à la table, incapable de manger parce qu’il est bouillonnant de colère.

 

Remarquez maintenant comment réagit cet autre jeune homme. Le soldat lui dit: "Eh toi, viens ici. Transporte mon sac à dos comme la loi le prescrit." "Oui Monsieur, il n’y a pas de problème, je dépose mes outils et je prends votre sac à dos.” Il installe le sac à dos sur ses épaules en disant au soldat romain: “Vous êtes prêt, allons-y.” Il commence sa marche et tout en marchant il parle avec le soldat: "Etes-vous natif de la région de Rome? Je ne suis jamais allé à Rome, ça doit être une très belle ville tout le monde en parle.” Puis il continue: “Vos parents sont-ils toujours vivants? Etes-vous marié? Avez-vous des enfants?” Et ils échangent tous les deux quelques réflexions jusqu’à ce qu’ils achèvent le premier mille. 

 

Le jeune homme se débarrasse du sac à dos et le remet au soldat romain qui lui dit: “J’ai vraiment apprécié la conversation que nous avons eue.” Il reprend son sac à dos, le remet sur ses épaules et il dit au jeune homme: “Ecoute, si tu as le temps, à environ un mille d’ici, il y a un puits, je sais que nous pouvons y boire et nous rafraîchir.” Le jeune homme lui répond: “Laissez-moi porter notre sac à dos un mille de plus.” Et ils font le trajet ensemble jusqu’au puits en question où le jeune homme dépose le sac à dos du soldat.

 

Le jeune homme s’apprête à partir lorsque le soldat lui dit: “Je veux te dire quelque chose, tu es différent de tous les Juifs que j’ai connus dans ma vie. Je déteste les Juifs et ils nous détestent, mais toi tu es différent de tous ceux que j’ai connus.” “Eh bien”, réplique le jeune homme, “j’espère que je suis différent des autres Juifs. J’ai entendu un jour Jésus prêcher sur le deuxième mille. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui.” “Qui est ce Jésus dont tu parles?”, lui demande le soldat romain. “Oh”, dit le jeune homme, “c’est le Messie d’Israël que nous attendons depuis si longtemps. C’est celui qui vient nous racheter et nous donner une nouvelle vie.”

 

Permettez-moi de vous poser une question: "Croyez-vous que, contrairement au premier jeune homme Juif qui avait transporté le sac à dos du soldat romain auparavant, le deuxième avait plus de chance de partager sa foi en Jésus?" Certainement qu’il avait cette chance, parce que non seulement, chers amis, nous sommes appelés à témoigner, mais nous en sommes également la preuve vivante.

 

C’est le deuxième mille qui vous rend maître de la situation. C’est le deuxième mille qui est le mille de l’amour. C’est le deuxième mille qui est celui de la victoire, et qui donne la victoire, et nous n’aurons jamais la victoire que nous devrions avoir en tant que chrétiens si nous n’apprenons pas à mettre en pratique le deuxième mille que Jésus a enseigné. Ce deuxième mille qui fait apparaître un sourire sur notre visage et une joie indescriptible dans notre coeur.

 

CONCLUSION

En terminant, il est bon de se rappeler que Dieu est le premier qui nous a donné l’exemple. Dans le jardin d’Eden, après avoir vu l’homme et la femme le mépriser en désobéissant à son commandement, il a fait le deuxième mille. Il n’a pas rendu le mal pour le mal, mais il a rendu le bien pour le mal qu’on lui avait fait en faisant grâce à l’homme et à la femme. Il leur a annoncé qu’il enverrait un Sauveur pour réparer la brèche que l’homme avait faite en désobéissant à son Créateur. Dieu aurait été parfaitement en droit de tous nous envoyer en enfer, mais Paul dit que “Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.” (Rom.5:8).

 

Il est bon de se rappeler que Jésus n’a pas rendu le mal pour le mal qu’on lui avait fait. Il a rendu le bien pour le mal, il a fait le deuxième mille en acceptant de mourir sur cet infâme croix, en prenant sur lui nos péchés, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle.

 

Je vous invite à courber la tête et à fermer les yeux. Pendant que les têtes sont penchées et que les yeux sont fermés, j’aimerais vous inviter à faire cette prière dans laquelle vous pouvez recevoir Jésus-Christ comme étant votre Seigneur et votre Sauveur personnel. Oubliez les gens qui sont autour de vous, juste vous, Jésus et moi.

 

Répétez après moi cette prière si c’est votre désir. “Seigneur Jésus, je sais que tu m’aimes et que tu veux me sauver. Je reconnais que j’ai péché contre Dieu et que j’ai besoin d’être pardonné pour être sauvé et je veux recevoir ce pardon. Je reconnais que tu es mort pour moi et que tu as promis de me sauver si j’accepte de te faire confiance. Seigneur Jésus, je m’en remets à toi en ce moment-même pour recevoir le pardon de mes péchés et pour te recevoir comme mon Sauveur et le Seigneur de ma vie. Pardonne-moi mes péchés, purifie-moi et fais de moi la personne que tu veux que je sois.

 

Et Seigneur Jésus, parce que tu m’as sauvé, je vivrai pour toi et je n’aurai jamais honte de toi. Donne-moi toujours le courage de me tenir debout pour toi, et c’est en ton nom que je te prie. Amen!"