CHANGER LA CONFIANCE EN MEFIANCE (Gen.3:1-19)
(Retranscritdans un style parlé)
(Prêché à Glain, dimanche le premier avril 2012)

Chers frères et soeurs,

Vous connaissez tous le récit de la chute d'Adam et Eve. Est-ce que vous avez déjà pensé, si seulement Adam et Eve n'avaient pas chuté, jusqu'à quel point le monde serait beau et meilleur? Imaginez un monde sans le mal, le péché, la souffrance et tout le reste. Adam et Eve, qu'est-ce que vous avez fait? Vous avez déjà essayé d'imaginer un monde sans la chute? Ce texte se trouve au début de la Genèse, et ce passage est non seulement important, mais très important, car il contient des vérités centrales du plan de Dieu pour sa créature.

J'aimerais tout d'abord vous dire, ou plutôt nous dire, parce que je m'inclus dans ce que je vais dire; si nous accusons Adam et Eve d'avoir désobéi, n'avons-nous pas nous aussi désobéi à Dieu? Vous êtes d'accord pour dire qu'Adam et Eve avaient reçu un commandement de Dieu, celui de ne pas manger de l'arbre qui donne la connaissance du bien et du mal. Et pourtant, ils ont désobéi. Nous avons, nous aussi, reçu des commandements de Dieu, les dix commandements, et nous avons désobéi, je ne sais pas en ce qui vous concerne, mais moi, j'ai désobéi, et rien ne dit dans la Bible que cela était plus facile que nous pour Adam et Eve d'obéir.

Vous me direz, ils n'avaient reçu qu'un commandement, c'était quand même plus facile. A première vue, c'est vrai, mais je crois que nous sommes ni plus ou moins coupables qu'Adam et Eve, et qu'à leur place, nous aurions fait exactement la même chose, en tout cas moi. C'est tellement tentant, de manger le fruit défendu, et en plus, un fruit qui donne la connaissance. La connaissance du bien et du mal, les êtres humains veulent tellement savoir encore aujourd'hui. Certains chrétiens qui sont mal dans leur peau, estiment presque utile de connaître un peu mieux le monde.

Adam et Eve, ont voulu eux aussi connaître et ils sont tombés. Nous aussi, nous sommes tombés et l'humanité toute entière est tombée dans le péché. Mais regardons un peu comment cela s'est passé. Je crois qu'il y a un élément essentiel dans la relation entre Adam et Eve avec Dieu. Il y a ce serpent, qui se trouve là, on ne sait pas vraiment d'où il vient, mais il est là. Le mal, aussi on ne sait pas vraiment d'où il vient, mais il est là. Il apparaît soudainement sans bruit comme un serpent dans la nature.

Le serpent se met donc en piste pour séduire Adam et Eve. Le texte biblique nous apprend que le serpent était le plus rusé des animaux des champs. Alors, il ne vient pas vers Adam et Eve en leur disant que Dieu n'existe pas, ou en leur demandant de l'adorer. Non, il est très subtil, il parle de Dieu, il s'aventure sur le terrain de la religion, et il parle: "Dieu a-t-il réellement dit: vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?"

Il se base sur un événement passé, il ne fabule pas sur des contes fantastiques, il se sert d'un événement qui s'est réellement passé entre Dieu et Adam et Eve. Le péché, ce n'est pas le meurtre, le vol, l'adultère, même si ce sont des péchés qui viennent à la suite d'un autre péché. Et ce péché, est quelque chose qui vient se mettre entre Dieu et l'homme, au niveau de la religion, de la relation avec Dieu. C'est là que le péché à son point d'ancrage.

Le serpent se sert donc d'un événement passé, où Dieu est intervenu, ou il a parlé avec Adam et Eve, et il parle aussi de Dieu. C'est étonnant, n'est-ce pas! Mais avez-vous remarqué une chose, il transforme la Parole de Dieu. Dieu avait parlé d'un arbre qui donne la connaissance du bien et du mal, et le serpent transforme quelque peu ce qui a été dit par Dieu. Et cela, on ne le remarque presque pas, mais ça change tout. "Dieu a-t-il réellement dit: vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?"

Avez-vous saisi? Avez-vous remarqué la différence? Le serpent parle de tous les arbres, alors que Dieu n'avait parlé qu'un d'un seul arbre. Singulier, pluriel, quelle différence! Et bien, cela fait toute une différence et elle est de taille. Adam et Eve avaient des tas d'arbres fruitiers à manger à leur disposition. Dieu ne leur interdisait pas de manger des fraises, des poires ou des mangues, etc. Adam et Eve avaient de quoi manger en abondance des variétés de fruits que Dieu avait créées.

Mais le serpent essaye d'insinuer que Dieu aurait pu leur interdire de manger des arbres du jardin. Vous voyez jusqu'à quel point il est subtil! Il change "l'arbre" en "des arbres", et il dit, "non, Dieu n'est quand même pas si méchant que cela, interdire tous les arbres", comme s'il reconnaissait un élément de la bonté de Dieu. Il tente de troubler la façon de raisonner d'Adam et Eve en mélangeant les demi-vérités et les demis-mensonges, en disant un peu de bien de Dieu, mais en disant aussitôt un peu de mal de lui.

Comme certains aujourd'hui qui pensent que Dieu fait du bien, mais aussi du mal et que Dieu n'est pas vraiment bon en toutes choses. Alors après avoir troublé leurs pensées, le serpent continu, "Vous ne mourrez point "; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal". Le serpent laisse sous-entendre ici que Dieu veut se protéger des humains, qu'il est jaloux, qu'il ne veut pas qu'ils deviennent comme lui. Qu'il veut préserver sa divinité, sa différence avec les humains. Il laisse sous-entendre que tout ce que Dieu fait et dit, n'est pas pour le bien d'Adam et Eve. En d'autre mot, le serpent ne dit pas que Dieu n'est pas bon, il vise à semer la méfiance entre l'homme et Dieu, et s'il réussi, il a gagné.

Voilà la racine du péché, de la désobéissance à Dieu, c'est de douter de la bonté de Dieu en toutes choses. Le diable a réussi à changer la confiance en Dieu en méfiance avec Adam et Eve. A-t-il réussi à changer la confiance en Dieu en méfiance avec vous! Changer la confiance en méfiance. Adam et Eve, au lieu de faire confiance à la parole de Dieu, qui dit «vous ne mangerez pas, » vont, après que le serpent ait embourbé leurs pensées, faire confiance, même pas uniquement aux paroles du serpent, non, ils n'avalent pas tout crû dans la parole du serpent, ils ont un esprit critique envers le serpent, qu'est-ce qu'ils font?

Ils regardent l'arbre, et font confiance en leurs pensées et en ce qu'ils voient. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence. Ils ont à ce moment précis, un esprit critique envers Dieu, puisqu'ils mettent en doutent non seulement Sa parole, mais aussi celle du serpent, puisque sa parole ne suffit pas. Ils veulent regarder avec leurs yeux si l'arbre est bon à manger, tout en étant critiques envers Dieu et le serpent. Remarquez ici, qu'il y une chose envers laquelle ils ne sont pas critiques, leurs propres pensées et leurs propres sens.

Voilà la chute, le dérapage, faire plus confiance en ses propres pensées, ses propres vues, que dans la parole de Dieu. Ne faisons-nous pas encore souvent la même chose? Lorsqu'il nous arrive quelque chose, surtout quelque chose de désagréable, on juge de la situation uniquement à partir de notre propre point de vue ou à partir de nos raisonnements et de nos sentiments. On donne plus de valeur à nos raisonnements et à nos sentiments qu'à la Parole de Dieu. Ce n'est pas faux de raisonner, d'avoir des sentiments, des émotions, mais il faut seulement savoir où nous voulons placer notre confiance, lorsque nos raisonnements, nos sentiments ou nos appréciations diffèrent de la Parole de Dieu.

Lorsqu'ils vont dans le même sens que la parole de Dieu, pas de problème, vous gagnez une voiture, trouvez un conjoint, recevez une réduction d'impôt, c'est facile de croire que Dieu est bon, que "toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu", mais quand c'est l'inverse, dans l'épreuve, la difficulté familiale ou au travail, est-ce que nous sommes encore persuadés que Dieu est bon?

Aujourd'hui, au nom «d'accepter la différence», on met tout en doute, on relativise tout, même la parole de Dieu, sauf le raisonnement humain. On se met à décider, en se basant sur son propre raisonnement, de ce qui est bien ou mal dans la Bible, ce que l'on peut reprendre, et ce que l'on abandonne parce que cela ne plaît pas ou ne nous convient pas. Mais cela ne vous fait pas penser à quelque chose, mais oui, au péché d'Adam et d'Eve. Vouloir se mettre soi-même au niveau de Dieu. Décider ce qui est bien et mal.

Il y a aussi des choses que je ne comprends pas dans la Bible, en particulier dans l'Ancien Testament, mais je crois néanmoins et toujours plus, grâce à Dieu, que la parole de Dieu est vraie, vivante, efficace et puissante, alléluia. Le serpent, le diable veut mettre un mur entre Dieu et nous, il veut nous faire croire que Dieu est peut-être parfois bon, peut-être bon pour les autres, mais pas pour moi, ou pas toujours, ou qu'il nous aime moins que notre voisin ou voisine, ou que nous avons moins de valeur que les autres.

Le serpent veut engendrer la méfiance, remplacer notre confiance en Dieu par la méfiance, méfiance qui engendre le doute et la peur. Adam et Eve se sentaient nus après la désobéissance, ils avaient peur d'être vus par Dieu et ils se cachaient. Nous trouvons cela un peu naïfs, mais ne faisons-nous pas la même chose lorsque nous désobéissons à Dieu, lorsque que nous péchons.

Nous voulons cacher parfois notre nudité, notre honte, derrière des excuses, des faux-fuyants, des circonstances atténuantes. Au lieu d'aller tout de suite vers Dieu, nous aussi nous nous couvrons de feuilles, comme Adam et Eve, au lieu d'aller tout de suite demander pardon à Dieu. Nous avons aussi peur de Dieu lorsque nous péchons, peur d'être moins aimés, peur de ne pas recevoir le pardon complet. Et cette peur nous paralyse parfois et nous éloigne de lui. Mais vous savez, Dieu Lui, il nous aime autant, même lorsque nous avons des doutes, des craintes et il vient nous chercher. "Où es-tu", dit-il à Adam, il pourrait aussi dire: "ou êtes-vous?"

Dieu vient nous chercher dans notre nudité pour nous recouvrir. Il est dit au verset 21 que Dieu a fait des habits de peaux pour Adam et Eve. Pour faire des peaux, il faut tuer un animal, verser du sang, signe du sang du Christ qui est versé pour couvrir notre nudité due au péché, à la méfiance et à la crainte. Le serpent sème la méfiance, le doute, la crainte, Dieu Lui, nous offre son pardon, son sang, versé pour nos péchés, et la méfiance est aussi un péché. Car lorsque nous avons de la méfiance envers Dieu, ou un manque de confiance envers la toute bonté de Dieu pour nous, cela devient un péché.

Le serpent a voulu faire croire à Adam et Eve que Dieu était jaloux de sa divinité, qu'il ne voulait pas qu'Adam ou Eve devienne son égal. Or, qu'a fait Dieu en Jésus-Christ? N'a-t-il pas abandonné sa divinité, par amour pour nous, afin de montrer effectivement combien il nous aimait, qu'il ne veut pas du tout se séparer de nous, nimettre une barrière entre Lui et nous, mais plutôt venir vers nous. Puisque l'homme ne peut pas devenir l'égal de Dieu, en Jésus-Christ, Dieu est devenu l'égal de l'homme, Jésus est devenu solidaire des humains, tellement solidaire qu'il a dit que Dieu seul était bon. Il est tellement solidaire, qu'il a bu la coupe jusqu'à la lie, partageant jusqu'au sentiment d'abandon, en disant sur la croix: "mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?"

Dieu est venu vers nous pour que nous puissions retourner vers lui. Nous avons souvent peur, peur de mal faire, peur de déplaire à Dieu, peur de ne pas être à la hauteur, d'être un mauvais témoin. C'est bien de vouloir plaire à Dieu, faire sa volonté, mais c'est mal, lorsque c'est la peur qui nous pousse plutôt que la confiance. Il est dit d'Abraham qu'il eut confiance en l'Eternel, et que cela lui fut imputé en justice, Abraham est père dans la foi à cause de la confiance qu'il a eue en Dieu.

Chers frères et sœurs, si nous passons par des épreuves ou par des moments difficiles, rappelons-nous que Dieu nous aide, nous soutient, nous délivre, et que nous pouvons lui faire confiance. Mais il arrive parfois que Dieu attend, comme avec les Israélites, d'un côté: la mer, de l'autre l'armée des Egyptiens, mais il est intervenu. Leur confiance fut mise à l'épreuve, c'est vrai, mais Dieu est fidèle, nous pouvons avoir confiance en lui.

"Nous n'avons pas besoin d'avoir peur", c'est ce que l'ange a dit, lorsque Jésus est né:«Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie: c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur". Si Jésus est notre Seigneur et notre Sauveur, que peut-il nous arriver? On peut nous prendre nos biens, notre vie, mais pas la vie éternelle.

Encore une chose, et je termine. Je vous ai posé la question suivante au début: Avez-vous jamais pensé comment serait le monde si Adam et Eve n'avaient pas chuté? Je vous pose une dernière question. Est-ce que Dieu savait qu'Adam et Eve mangeraient le fruit défendu? Oui, il sait tout. Alors pourquoi n'a-t-il pas mis une clôture autour de l'arbre de la connaissance du bien et du mal? Je crois que c'était non pas parce que Dieu désire le mal, ou la désobéissance, mais s'il a permis cela, ce n'est pas sans raison.

Dieu ne veut pas le mal sur la terre, la souffrance ni la mort, mais d'une façon que nous ne comprenons pas ou pas bien, c'est mieux ainsi. Ne me demandez pas pourquoi, je fais confiance à Dieu, c'est tout. Lors de la création, Dieu a toujours dit: "que c'était bon." Il n'a pas dit que c'était parfait. Ce sera parfait dans le ciel, mais entre temps il y a l'épreuve du monde déchu, et nous sommes dans le monde, même si nous ne sommes pas du monde, nous ne pouvons échapper au monde, ou refaire le paradis, mais nous pouvons faire confiance à Dieu que tout sera parfait un jour. Et nous avons l'assurance que Dieu ne se trompe pas. Alors faisons Lui confiance en toutes choses. Il est bon. Sa parole le dit, et Jésus l'a montré en mourant pour nous. Nous n'avons plus de raison de douter si nous regardons à lui. Abram eut confiance en l'Eternel. Et vous? Amen.