ETES-VOUS CONTENTS? (Philippiens 4:10-13)
(Prêché à Glain dimanche le 4 janvier 2015) (Retranscrit dans un style parlé) JH/sa
Un pilote d'avion survolait les montagnes du Tennessee lorsqu’il montra un petit lac à son copilote: "Tu vois ce petit lac là-bas"? lui dit-il. «Quand j’étais enfant, je me retrouvais souvent sur ce lac assis dans une barque en train de pêcher, et chaque fois qu'un avion survolait le ciel, je fixais les yeux sur cet avion en pensant que je me trouvais dans cet appareil en train de voler. Maintenant que je pilote cet avion, je regarde vers ce lac, et j’aimerais me trouver dans cette chaloupe en train de pêcher.”
Pour un grand nombre de personnes, le contentement peut se résumer à quelque chose qui demeure insaisissable. Nous adoptons un style de vie en pensant que cela nous rendra heureux et nous découvrons qu’il n’en est rien et que nous étions mieux avant.
C’est comme ces deux larmes qui se rencontrent un jour le long de la rivière de la vie. La première larme demande à la deuxième: “D’où viens-tu? Oh, dit la deuxième larme, je suis la larme d’une jeune fille qui a aimé un homme qui l’a quittée. Et toi, dit la deuxième larme à la première, d’où viens-tu? Je suis la larme qui a rencontré cet homme et qui l’a épousé.”
Le manque de contentement qui caractérise la société occidentale se voit de différentes manières:
1) Nous le voyons dans le taux d’endettement élevé des consommateurs
Nous ne nous contentons pas de vivre selon nos moyens, alors nous nous endettons espérant que cela améliorera notre train de vie, mais quand arrive la fin du mois, nous paniquons de voir tout ce que nous avons à payer et nous subissons un stress énorme afin de trouver l’argent pour payer ce que nous devons.
Les agences de publicité essayent de nous convaincre que nous ne pouvons pas être heureux à moins d’acheter leur produit, et nous tombons souvent dans le piège pour découvrir finalement que nous possédons une chose de plus dont nous n’avons pas besoin, et qui se rajoute aux nombreuses factures mensuelles que nous devrons rembourser tôt ou tard.
2) Nous le voyons également dans notre taux élevé de mobilité
Les gens demeurent rarement plus de cinq ans à la même adresse. Ils sont toujours en mouvement cherchant une meilleure maison, un meilleur travail, un meilleur endroit pour vivre, pour élever une famille ou pour vivre une retraite paisible.
Certains de ces déplacements sont nécessaires parce que les gens recherchent un emploi plus décent, mais d'autres sont attisés par un mécontentement qui les ronge à l’intérieur parce qu’ils pensent qu’ils seront satisfaits lorsqu’ils trouveront la situation idéale qui leur permettra d’avoir une qualité de vie inespérée. Mais cela n’arrive que dans les contes pour enfants.
3) Nous le voyons également dans notre taux élevé de divorce
Les gens ne peuvent trouver le bonheur dans leurs mariages alors ils échangent leur conjoint pour un modèle différent, comme il le ferait pour une voiture, mais ils constatent après quelques temps que les mêmes problèmes refont surface.
4) Nous le voyons aussi dans la défense de nos droits, parce que nous sommes convaincus que nous sommes des victimes
Si nous pouvions juste être traités de manière équitable, nous penserions que nous serions heureux. Nous exigeons de l’Etat providence toujours plus en oubliant que l’Etat ne nous doit rien.
5) Nous le voyons aussi dans notre façon de demander toujours plus d’argent
Nous
essayons de gagner encore plus d’argent afin de pouvoir nous offrir encore plus
de choses pour pouvoir vivre de façon plus confortable. Les gens achètent des
billets de loterie espérant gagner le gros lot qui leur permettrait d’avoir tout
ce qu’ils ont toujours désiré dans leur vie. Mais même ceux qui gagnent les
gros lots ou de gros montants d’argent lors d'un procès ne sont pas plus heureux
à long terme.
Dans
Philippiens 4:10-13, un homme se trouve en prison à cause de
fonctionnaires corrompus. Il s’attend à être condamné suite aux fausses
accusations qui ont été portées contre lui. Cet homme nous révèle comment
trouver le contentement et trouver le bonheur. La réponse se trouve à travers
quelques mots au milieu d’une note de remerciements qu’il a laissée.
L’Eglise de Philippes avait envoyé un don financier à l’apôtre Paul qui était en prison. Tout en voulant les remercier, il ne voulait pas leur donner l’impression que le Seigneur ne pourvoyait pas à tous ses besoins. Même s’il se trouvait dans une situation difficile “voire dans une situation désespérée” (v.14), il ne veut pas que ses donateurs pensent qu’il n’était pas satisfait avant qu’il ne reçoive leur don. Il veut plutôt qu’ils sachent qu’il a apprécié grandement la générosité qu’ils ont manifestée à son égard. Il combine donc ses remerciements avec ce précieux enseignement sur le secret du contentement.
Avant de continuer, il est bon de définir ce que veut dire le mot contentement.
C’est un état ou un sentiment de joie éprouvé par une personne. Une satisfaction ressentie au plus profond de soi qui provient du fait que nous sommes en règle avec Dieu et que nous avons la certitude que Dieu est en contrôle de tout ce qui nous arrive. Cela signifie que notre attention est centrée sur le royaume de Dieu et sur notre désir de le servir, et non pas sur l’amour de l’argent et sur les choses de ce monde. (Hb.13:5-6).
Si Dieu nous accorde le confort matériel, nous pouvons gracieusement en profiter, sachant que tout cela provient de la main généreuse et gracieuse de Dieu. De plus, nous ne sommes pas égoïstes et nous cherchons à notre tour à manifester notre générosité en faisant en sorte que le plus grand nombre possible de gens puissent bénéficier de ce que nous avons reçu de Dieu.
S’il nous enlève ce que nous avons, notre joie demeure la même parce que nous avons les yeux fixés sur lui (Voir 1Tim.6:6-10; 17-19).
Le contentement se démontre aussi à travers deux choses:
1) Nous ne nous laissons pas abattre par les circonstances difficiles que nous vivons ou par des gens qui prennent plaisir à nous faire du mal ou à dire du mal de nous et
2) Nous ne nous laissons pas séduire faussement par l’idée d’amasser le plus d’argent possible, parce que nous nous appliquons à vivre une relation vivante avec le Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc, peu importe ce qui nous arrive ou ce que les autres peuvent nous faire, nous avons cette ferme assurance que le Seigneur est pour nous et “qu’il ne nous délaissera pas et qu’il ne nous abandonnera pas.” (Hb.13:5).
Comment acquérir le contentement, cette paix de l’âme ou cette joie dans notre coeur, ou se satisfaire de ce que nous avons?
Le monde cherche le contentement ou à être heureux à travers des voies qui sont mauvaises et tortueuses. Nous devons donc éviter soigneusement ces voies. Les paroles de l’apôtre Paul montrent que le secret pour être heureux, que le secret du contentement dans chaque situation consiste à garder nos yeux fixés sur le Seigneur en se rappelant qu’il est notre Souverain Roi, notre Sauveur et celui qui pourvoit à tous nos besoins.
Il est mon Souverain Roi, celui à qui je dois me soumettre. Il est mon Sauveur, celui que je dois servir et il est celui qui est pourvoit à tous mes besoins, je me dois de lui faire confiance. Si je le reconnais comme Souverain Roi, comme Sauveur et comme celui qui pourvoit à tous mes besoins comme Paul l’a fait, je connaîtrai le contentement, je serai heureux et mon coeur sera dans la joie peu importe les circonstances de la vie.
I- LE CONTENTEMENT VIENT DU FAIT QUE JE ME RAPPELLE CONSTAMMENT QUE LE SEIGNEUR EST MON SOUVERAIN ROI, QU’IL EST CELUI A QUI JE DOIS ME SOUMETTRE ET QU’IL NE M’OUBLIE PAS
Paul mentionne au v.11 “qu’il a éprouvé une grande joie dans le Seigneur de ce que les Philippiens aient pu enfin renouveler l'expression de leurs sentiments pour lui. Il savait qu’ils y pensaient mais qu’ils n’avaient pas eu l'occasion de le lui montrer.” Peu importe la raison qui les avait empêchés de l’aider plut tôt, Paul savait que Dieu était en contrôle de toutes choses, que Dieu connaissait ses besoins, et que Dieu pourvoirait comme il le voulait et quand il le voudrait. Il faisait confiance à Dieu et il se soumettait à Dieu pour subvenir à ses besoins.
Paul dit au v.12 qu’il a appris à vivre dans l’abondance, mais qu’il est arrivé parfois que Dieu limite son soutien, et Paul a aussi appris à vivre dans la pauvreté. Et lorsque cela arrivait, il ne se plaignait pas, il ne paniquait pas, il continuait à faire confiance à la main gracieuse et généreuse de Dieu, sachant que Dieu savait ce qui était le mieux pour lui et qu’il prend toujours soin de ses enfants. (1Pi.5:6-7).
Paul a appris à se contenter de ce qu’il avait, peu importe les conditions dans lesquelles il se trouvait. Remarquez ce qu’il ajoute au v.12: “J’ai appris à être satisfait partout et dans toutes les circonstances, que j’aie assez à manger ou que j’aie faim, que j’aie trop ou que je n’aie pas assez.” (v.12). Se contenter de ce qu’il avait ou pas ne lui est pas venu spontanément et naturellement. Ce fut un processus, quelque chose qu’il a appris et que nous apprenons lorsque nous marchons jour après jour avec le Seigneur. La clé de ce processus réside dans le fait que nous avons compris que dans sa grâce, Dieu pourvoit à tous nos besoins.
Il utilise toutes nos situations et différentes circonstances pour nous former à vivre dans la sainteté, à nous soumettre à lui et à lui faire confiance. Notre attitude dans les épreuves et la confiance que nous lui manifestons à ce moment-là sont déterminantes.
George Müller a démontré que la fidélité de Dieu en matière de finance ne lui a jamais fait défaut. Il a vécu au 19ème siècle à Bristol en Angleterre où il a fondé un orphelinat comprenant plusieurs maisons. Lui et son épouse ont littéralement pris au mot le commandement de Jésus qui dit dans Luc 14:33: “Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.” Ils avaient donc décidé de renoncer à acquérir tout bien personnel.
C’est ainsi que, tout comme l’apôtre Paul, George Müller avait adopté comme principe de ne jamais faire connaître ses besoins financiers à quiconque sauf à Dieu par le moyen de la prière. Il était extrêmement prudent afin d’éviter que quelqu’un puisse savoir qu’il était dans le besoin ou que l’orphelinat était dans le besoin. Les enfants ne savaient rien des difficultés financières que pouvait traverser l’orphelinat, mais ils n’ont jamais manqué de nourriture, de vêtements ni de chauffage l’hiver.
Mais il y a eu des périodes où la foi de George Müller fut mise à rude épreuve, lorsque le Seigneur décidait de répondre à ses besoins à la toute dernière minute. Le 8 février 1842, il y avait suffisamment de nourriture dans les différentes maisons de l’orphelinat pour nourrir les enfants, mais il n’y avait plus d’argent pour acheter le stock habituel de pain et de lait pour le déjeuner du lendemain, et deux maisons avaient besoin de charbon pour garder au chaud les enfants. Müller nota dans son journal que si Dieu ne lui venait pas en aide avant neuf heures le lendemain matin, le nom du Seigneur serait déshonoré.
Tôt le lendemain matin, Müller marchait vers l’orphelinat pour voir comment Dieu avait répondu à leurs besoins, pour découvrir qu’il n’avait pas encore répondu. Un homme d’affaire chrétien se dirigeait à pied vers son travail, lorsqu’il lui vint à l’esprit que les enfants de Müller pourraient être dans le besoin. Il décida qu’il déposerait quelque chose le soir en finissant de travailler, mais il ne put aller plus loin et il se sentit contraint de rebrousser chemin. Il fit un don qui pourvoirait à leurs besoins pour les deux prochains jours. Müller reconnaissait que c’était Dieu qui testait la mesure de sa foi à travers de nombreux exemples comme celui-ci.
Si vous marchez avec Dieu et que vous vous trouvez dans une situation désespérée, vous pouvez avoir la certitude que vous ne vivez pas cette situation par hasard. Dieu qui est votre souverain Roi vous fait vivre cette situation pour vous faire grandir dans votre foi afin que vous puissiez partager sa sainteté. (Hb.12:10).
Pensez à tous ces héros de la foi dans Hébreux 11. Ils n’ont pas été épargnés par les épreuves, mais ils avaient les yeux fixés non pas sur le monde présent mais sur le monde à venir, c’est-à-dire sur la récompense à venir. Qu’en ce début d’année 2015, nous prenions l’engagement de faire confiance à celui qui pourvoit à tous nos besoins afin de connaître le contentement ou le bonheur qui vient de lui.
II- LE CONTENTEMENT VIENT DU FAIT QUE NOUS NOUS CONCENTRONS SUR LE SEIGNEUR COMME ETANT LE SAUVEUR QUE NOUS DEVONS SERVIR
La raison pour laquelle Paul savait que Dieu répondrait à ses besoins essentiels, c’était le fait que Jésus l’avait promis: “Préoccupez d’abord du royaume de Dieu et de la vie juste qu’il demande et Dieu vous accordera aussi tout le reste.” (Mat.6:33). Tout le reste ou toutes ces choses font référence à ce que nous mangeons, à ce que nous buvons et à ce que nous portons comme vêtement. “C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus importante que la nourriture, et le corps plus important que le vêtement?” (Mat.6:25).
Jésus rappelle ici que si nous nous concentrons à le servir et à mener la vie juste que Dieu demande, Dieu prendra soin de nos besoins matériels essentiels. Dans le contexte ici, il dit comment nous pouvons être libérés de l’anxiété ou comment nous pouvons trouver la satisfaction ou le contentement dans notre coeur.
Paul enseigne la même chose dans 1Tim. 6:6-11a: “C'est, en effet, une grande richesse pour un homme d’avoir la foi en Dieu s’il se contente de ce qu’il a (contentement) car nous n'avons rien apporté dans ce monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter. Par conséquent, si nous avons la nourriture et le vêtement, cela doit nous suffire. Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, ils sont pris au piège par de nombreux désirs insensés et mauvais qui précipitent les hommes dans la ruine et provoque leur perte. Car l'amour de l'argent est une racine ou la cause de toutes sortes de maux. Et certains ont eu une telle envie d’en posséder qu’ils se sont égarés loin de la foi et ont accablé leur coeur de bien des douleurs. Mais toi homme de Dieu, évite tout cela.”
Si nous gardons nos yeux fixés sur notre Sauveur et si nous faisons ce qu’il nous a appelés à faire, c’est-à-dire nous préoccuper de son royaume, ce qui comprend progresser dans la sanctification, alors nous pourrons nous contenter de ce qu’il nous accordera dans sa grâce comme bénédiction.
Remarquez enfin qu’il promet de pourvoir à nos besoins et non pas à notre cupidité. La plupart de ceux qui vivent dans notre société possèdent souvent beaucoup plus que ce dont ils ont besoin. Nous vivons relativement à l’aise même si nous vivons dans une maison qui nous semble trop petite ou si nous avons une seule voiture. Parfois, nous avons besoin de nous rappeler que des gens, dans d’autres pays, vivent à dix familles entassées dans une même pièce dans la saleté des bidonvilles.
J’ai lu une histoire concernant un Juif qui vivait en Hongrie et qui était allé voir son rabbin pour se plaindre. “La vie est insupportable, nous sommes neuf à vivre dans la même pièce. Qu’est-ce que je peux faire?”, dit-il. Le rabbin lui répondit ceci: “Prenez votre chèvre et mettez-la dans la même pièce que vous.” L’homme était incrédule mais le rabbin insista. “Faites ce que je vous dis et revenez me voir la semaine prochaine.”
Une semaine plus tard, l’homme revint voir le rabbin encore plus désespéré qu’avant. “Nous ne pouvons pas supporter la chèvre, elle pue.” Le rabbin lui dit: “Retournez à la maison et laissez la chèvre à l’extérieur, puis revenez me voir.” Une semaine plus tard, l’homme revint tout radieux disant: “La vie est belle. Nous apprécions maintenant chaque minute depuis que la chèvre n’est plus avec nous et qu’il n’y a plus que nous neuf dans la pièce.” Souvent, voir les choses d'une autre façon nous permet d’apprécier ce que nous avons. Mais le point ici, c’est que si nous vivons pour nous-mêmes et pour satisfaire notre propre plaisir, nous ne connaîtrons pas le contentement de Dieu. Par contre, si nous suivons Paul en vivant pour servir le Sauveur, nous serons contents, que nous ayons peu ou beaucoup.
"Cherchez d’abord le royaume de Dieu" signifie le servir avec notre argent et nos biens, qui sont des choses qui ne nous appartiennent pas vraiment, mais qui appartiennent à Dieu, et qui nous sont confiées en tant que gestionnaires. Nous pensons à tort que nous serons contents ou satisfaits ou heureux lorsque nous aurons accumulé suffisamment d’argent en banque et que nous aurons suffisamment de biens pour vivre en sécurité.
La vérité, c’est que nous connaissons le contentement lorsque nous donnons généreusement pour l’oeuvre du Seigneur, que ce soit aux missions, à l’église locale ou lorsque nous venons en aide aux pauvres par le biais de différentes organisations chrétiennes. “Car là où est notre trésor, là aussi sera notre coeur.” (Mat.6:21). Rappelez-vous que vos oeuvres vont vous suivre jusque dans l’éternité. Jean dit: “J’entendis du ciel une voix qui disait: Écris: Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent.” (Apo.14:13).
Si votre trésor est dans ce monde, votre coeur sera aussi dans ce monde et votre trésor finira par être détruit un jour. Si votre trésor se trouve dans le royaume de Dieu, votre coeur y sera, il y sera en sécurité, car c’est un royaume inébranlable.
III- LE CONTENTEMENT VIENT EN SE RAPPELANT QUE JE PUISE MES FORCES DANS LE SEIGNEUR PARCE QU’IL NE ME FAIT JAMAIS DEFAUT
Paul dit “qu’il a appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette.” (Phi.4:12). Son secret se trouve au verset 13: “Je puis tout par celui qui me fortifie.” Le Seigneur Jésus qui habite en Paul était la source de sa force et de son contentement. Puisque Christ habite dans le coeur de chaque croyant né de nouveau, nous pouvons compter sur lui dans chaque situation, peu importe l’épreuve que nous vivons ou les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons.
Remarquez que nous avons besoin d’apprendre non seulement comment nous débrouiller en cas de besoin, mais comment vivre dans l’abondance. Dans les périodes difficiles, nous sommes tentés de détourner notre regard du Seigneur et de commencer à nous inquiéter. C’est alors que nous avons besoin de lui faire confiance.
Dans les périodes d’abondance, nous sommes tentés d’oublier que nous avons besoin de lui, et nous sommes plutôt portés à avoir confiance dans ce que nous avons plutôt qu'en lui. Nous avons besoin de nous rappeler au quotidien que nous dépendons de sa grâce, afin que d’un coeur reconnaissant nous puissions jour après jour le louer et le remercier pour tout ce qu’il fait pour nous.
Lorsque Paul mentionne au v.12 “en toutes choses”, il veut dire qu’il peut faire tout ce que Dieu l’a appelé à faire pour le servir dans son royaume. Il peut obéir à Dieu, il peut vivre dans la sainteté en pensée, en parole et en action. Il peut demander à Dieu de pourvoir à ses besoins, de bénir l’oeuvre à laquelle il l’a appelé et de s’attendre à ce qu’il répondre à ses prières.
Si Dieu vous a appelé à parler publiquement, il vous donnera la force de le faire. S’il vous a appelé à le servir dans l’ombre, il vous équipera en vous accordant la persévérance dont vous avez besoin. (1Pi.4:11). S’il vous a appelé à soutenir financièrement son oeuvre, il pourvoira pour que vous trouviez les fonds nécessaires.
Comme Paul le dit dans 2Cor.9:8: “Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre.”
Remarquez l’équilibre qu’il y a entre la part de Dieu et la nôtre. Certains chrétiens mettent trop l’accent sur la responsabilité de l’homme, sur “Je peux toutes choses”. Vous finissez par vous brûler parce que vous ne pouvez pas faire toutes choses par vos propres forces. D’autres mettent trop l’accent sur les mots “par celui qui me fortifie.” Ce sont ceux qui demeurent assis passivement en ne faisant rien parce qu’ils ne veulent pas être accusés d’agir dans la chair. L’équilibre biblique demeure le suivant: "Je peux le faire, mais je le fais constamment en comptant entièrement sur la puissance de Christ qui habite en moi."
Comme Paul l’exprime dans 1Cor.15:10: “Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.” Dans Philippiens 4:13, le verbe est au présent, signifiant que Dieu me donne jour après jour sa force pour que je puisse le servir.
La préposition “par” souligne la relation personnelle que nous avons avec Christ, que nous voyons se répéter continuellement à travers toute l’épître aux Philippiens. Paul dit qu’en raison de sa relation vivante qu’il a avec Christ ressuscité, il peut tout ce que le Seigneur l’appelle à accomplir pour son royaume.
Ce verset fait partie des nombreux versets qui affirment que Christ seul suffit pour répondre à chacun de mes besoins. Pourtant cette doctrine est remise en question par le mouvement de la psychologie chrétienne qui affirme que Christ suffit pour répondre à vos besoins spirituels (peu importe ce que cela signifie), mais qu’il ne peut pas répondre à vos besoins émotionnels. Regardez alors la liste des fruits de l’Esprit dans Galates 5:22-23. Examinez les qualités d’un homme de Dieu qui sont mentionnées à travers tout le Nouveau Testament et vous découvrirez une personne émotionnellement stable.
Vous ne pouvez pas être "parfaitement préparé et équipé pour accomplir toute oeuvre bonne" si vous êtes une épave émotionnelle. (2Tim.3:17). Le Christ ressuscité et sa Parole sont suffisamment puissants pour vous fortifier et vous équiper à le servir. Mais pour un plat de lentilles, l’Eglise aujourd’hui renie ce qui en fait devrait être sa force, à savoir que Christ suffit pour toutes choses. Peu importe ce dont nous avons besoin, apprenons à faire confiance jour après jour à celui qui nous suffit en toutes choses, le Seigneur Jésus-Christ, et nous connaîtrons la satisfaction dans notre coeur et en toutes choses.
CONCLUSION
Il y a une légende qui dit qu’un riche marchand avait entendu parler de l’apôtre Paul, et qu’il était devenu tellement fasciné par ce qu’il avait entendu de lui qu’il décida de le rencontrer. Lorsqu’il arriva Rome, il prit contact avec Timothée pour qu’il lui arrange un rendez-vous avec l’apôtre qui se trouvait alors en prison.
En pénétrant dans la cellule, le marchant eut la surprise de trouver l’apôtre Paul plutôt âgé et physiquement diminué, mais qui en même temps se sentait fort, serein et qui avait cette assurance de celui qui mettait tous ses espoirs sur Christ qui lui suffisait en toutes choses. Ils parlèrent ensemble pendant un certain temps puis le marchand quitta l’apôtre Paul.
Une fois rendu à l’extérieur de la prison, il demanda à Timothée quel était le secret de la force qui transpirait de cet homme. “Je n’ai jamais vu quelque chose de semblable avant.” “Vous n’avez pas deviné?”, répliqua Timothée. “ Paul déborde d'amour.” Le marchand l’air perplexe dit: “ Il déborde d'amour?” “Oui” répondit Timothée. “Paul déborde d'amour pour Jésus-Christ.” C'est-à-dire qu'il ne pense qu'à lui.
Le marchand avait l’air encore plus confus. “Est-ce tout ce qu’il a?”, demanda-t-il à Timothée. Timothée sourit et lui dit: “C’est tout ce dont il a besoin.”
C’est là que réside le secret du contentement: être captivé par Christ parce qu’il est mon Souverain Roi à qui je suis soumis, parce qu’il est le Sauveur que je sers, et parce qu’il est celui en qui j'ai confiance dans toute situation et en toutes circonstances.