EST-CE QUE L'EXPÉRIENCE DES AUTRES EST UTILE DANS MA VIE?

(Prêché à Glain dimanche le 5 octobre 2014 par Daniel FINET) (Retranscrit dans un style parlé) DF/sa

Introduction au livre de Malachie

 

Je vous invite à prier pour que le Parole que nous allons partager vienne toucher nos cœurs.

"Seigneur notre Dieu! Ta Parole, elle est la vérité, ta Parole est esprit, elle vit et elle touche nos cœurs et nos consciences et ta Parole nous sanctifie. Et c'est de ta Parole que nous voulons nous entretenir ce matin; non pas celle qui va sortir de mes lèvres, bien qu'étant un serviteur et un instrument utilisé par toi, mais c'est ta Parole au travers de moi qui sera entendue. Seigneur, que ton Esprit agisse au milieu de nous, mais aussi en nous pour la seule gloire de ton nom. Père, ôte de nos esprits tout ce qui pourrait nous distraire. Je pense en particulier à nos bien-aimés, à ces familles qui vivent des moments difficiles avec leurs proches pour que cette Parole puisse les guérir et les consoler. Seigneur, ta Parole est efficace et nous la réclamons dans chacune de nos vies pour notre bien et pour la seule gloire de ton nom. Nous te le demandons en Jésus. Amen!"

 

Quand j'étais enfant, je recevais de la part de mes parents quelques conseils ou avertissements. A l'époque, il y avait des gros foyers au charbon et l'avertissement de mon père c'était : "Ne mets pas tes mains dessus." Malgré tout ce qu'on pouvait me dire avec le feu, avec les couteaux, avec tout ce qui était dangereux, ça ne m'a pas tellement servi, puisque j'ai quand même mis ma main au feu, puisque j'ai quand même coupé un bout de mon doigt etc.

 

Dieu notre Créateur a placé des lois physiques et des lois chimiques pour tout notre être : corps, âme et esprit. Si je lâche un objet devant vous, et quelle que soit sa valeur, il va tomber parce que le Créateur a instauré la loi de la pesanteur. Et si c'est un objet qui est précieux à mes yeux, il risque de se briser et cela va me coûter en argent et en sentiment. Si j'avale ou si j'injecte dans mon corps, qui n'est qu'un récipient, des produits qui sont contraires à la loi chimique de mon corps, fatalement celui-ci en subira les conséquences.

 

Je pense et j'affirme qu'il en est de même quant aux lois spirituelles de Dieu. Quand on ne les applique pas et quand on n'en est pas conscients dans nos vies, fatalement il y a des relations avec Dieu qui sont ôtées, on devient tristes, ça se voit sur nos visages, il y a même des relations avec les autres qui deviennent difficiles.

 

Je ne me place pas au-dessus du lot de chacun d'entre nous. Un jour à l'église de Pâturages, une sœur bien intentionnée m'a dit : "Daniel, qu'est-ce qui se passe? Tu as l'air triste, ton regard est différent, ton regard n'est plus franc et il n'est plus joyeux!" Je sauvais les apparences, mais au fond de moi, j'avais besoin de confesser et de restaurer la relation avec mon Dieu.

 

C'est ce que nous lisons dans Esaïe 59:2 :"Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu ; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l'empêchent de vous écouter." Et le prophète Jérémie reprend cette même pensée dans Jérémie 5:25 : "C'est à cause de vos iniquités que ces dispensations n'ont pas lieu, Ce sont vos péchés qui vous privent de ces biens."

 

La chute d'un objet nous coûte en argent ou en émotion. La chute à cause du péché coûte puisque "le salaire du péché c'est la mort". Je ne parle pas uniquement de la mort physique, mais je parle également de cette mort dans nos relations. Je parle d'une mort qui est plus importante et qui est celle d'un éloignement définitif d'avec la sainteté de Dieu. Lorsque les lois spirituelles de Dieu sont négligées, cela engendre aussi la mort.

 

Mais Dieu dans sa grâce a souhaité que le pécheur vive. La restauration possible d'avec Dieu a aussi coûté. Quand je veux restaurer un vase qui s'est brisé, cela me coûte en argent et en temps. De même, Dieu qui ne voulait pas que l'homme meure mais qu'il vive a dû engager un prix immense pour que nous soyons restaurés avec lui, pour que nous puissions nous tenir dans sa présence. Le prix, c'est Jésus-Christ. Alors que nous étions encore pécheurs, Dieu a prouvé son amour parce que Jésus-Christ est mort pour nous.

 

Nous sommes après la croix, et pour ceux qui ont accepté Jésus-Christ dans leur vie, ils sont ressuscités avec Lui et ils ont devant eux une espérance éternelle. La libération de mon esclavage du péché a coûté très cher aux yeux de mon Dieu et mon Sauveur.

 

Mes bien-aimés, ne banalisons ni l'amour de Dieu ni ses avertissements pour nous.

 

Comme introduction au message de ce matin, je voudrais lire avec vous 2 Timothée 3:16-17 : "Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre." 

 

Dans ces versets, l'apôtre Paul fait mention de l'Ancien Testament et des passages du Nouveau Testament auxquels il avait accès. Pour nous qui avons entre les mains ce livre précieux, nous disons que toute la Bible est Parole de Dieu, qu'elle est Ecriture de Dieu qui est inspirée, insufflée et qui est utile. En d'autres mots, la Bible est profitable pour nous, pour nous enseigner, c’est-à-dire pour nous apprendre du Seigneur mais aussi pour nous apprendre de nous-mêmes, pour nous apprendre à connaître le projet de Dieu et comment y arriver, mais pas par les œuvres.

 

La Parole de Dieu est utile pour nous convaincre. Sur le chemin de notre vie, nous devons constamment rectifier le tir lorsque le Saint-Esprit vient toucher nos cœurs et nos consciences. De cette façon, en tant que disciples, nous pouvons suivre le Christ lui-même puisque tel il est, tels nous devons être sur cette terre.

 

La Parole de Dieu est utile pour nous corriger. Elle ne souligne pas nécessairement uniquement nos faux pas, dont le Saint-Esprit nous convainc, mais elle est là pour nous apporter le remède pour nous corriger, pour nous dire "Arrête d'aller par-là, va de l'autre côté".

 

La Parole de Dieu est utile pour nous instruire dans la justice, ce qui est juste aux yeux de Dieu. Et le Seigneur Jésus reprendra : "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces chose vous seront données par-dessus tout." (Matt 6:33) Aujourd'hui, nous vivons l'injustice, qui est contraire à la volonté de Dieu.

 

Et l'apôtre Paul continue au verset 17 en disant : "… afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre." C’est-à-dire pour que l'homme de Dieu atteigne une maturité spirituelle et puisse avoir le saint discernement de toutes choses, pour choisir le chemin qui est bien, qui est bon, qui est le chemin de la vie; et pour s'écarter de tout ce qui est nuisible et qui attire vers le bas. "Afin que l'homme de Dieu soit propre à toute bonne œuvre" signifie que nous sommes aptes à toute bonne œuvre.

 

Dans Ephésiens 2:8-11, l'apôtre Paul dit que : "Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis…" Vous étiez autrefois incirconcis sous-entend : "Maintenant, circoncisez-vous de cœur".

 

Ce matin, nous sommes dans l'introduction d'un sujet qui va nous conduire pendant plusieurs semaines éparpillées durant l'année académique.

 

Je vous invite à lire dans 1 Corinthiens 10:11-15 : "Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je parle comme à des hommes intelligents ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. A nous qui sommes parvenus à la fin des siècles."

 

Mes bien-aimés, cette une parole d'avertissement pour nous. Quand nous regardons autour de nous, nous voyons une concordance flagrante entre ce que l'Esprit de Dieu souligne au travers de l'apôtre Paul quand il a écrit ses 2 épitres à Timothée, alors que nous voyons ces choses se réaliser. Depuis quelques temps, les hommes ont peur des gens qu'ils côtoient. Je fais partie de ces hommes et je me dis : "Qui est cet homme? Va-t-il atteindre à ma vie?" Nous avons tous peur et nous sommes dans ces temps difficiles que le Saint-Esprit souligne pour lesquels le Seigneur Jésus-Christ disait "Relevez vos têtes, la délivrance est proche."

 

Lorsque Paul parle de "ces choses" au verset 11, il rappelle au peuple d'Israël des faits historiques lors de son exode dans le désert, et la manière dont Dieu l'a délivré de l'esclavage et de quelle manière sa bonté s'est exercée chaque jour pour pourvoir à leurs besoins dans le désert.

 

Quand l'apôtre Paul parle de "gens intelligents" au verset 15, il parle de gens qui ont été renouvelés dans leur entendement, qui savent raisonner, qui savent faire les bons choix de vie.

 

Dans ce passage, Paul rappelle quelques faits historiques du peule d'Israël, mais il rappelle aussi que, malgré la bonté de Dieu, le peuple est rentré dans les murmures, dans les querelles, dans les doutes, dans la médisance à l'encontre d'un serviteur de Dieu tel que Moïse. Paul rappelle le regret qu'ils ont d'avoir quitté le royaume des ténèbres, l'Egypte. Il fait allusion au passage de Nombres 11:5 " Nous nous rappelons le poisson que nous mangions pour rien en Égypte, les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons, l’ail !" Ils regrettaient tout cela alors qu'ils avaient la manne, ils avaient le rocher qui les suivait pour leur donner de l'eau; ils avaient leurs sandales qui ne s'usaient pas.

 

Paul leur rappelle leur idolâtrie, rappelez-vous le veau d'or, il leur rappelle leur convoitise des plaisirs charnels du pays qu'ils avaient quitté.

 

Cela fait-il écho dans nos pensées, à nous chrétiens du 21ème siècle?

 

Et Paul nous dit que ces faits et que cette histoire ont une autre valeur qu'une valeur historique, ils ont une valeur spirituelle.

 

Cette histoire devrait nous servir d'exemple à nous chrétiens d'aujourd'hui afin de ne pas tomber dans les mêmes travers. Nous devons rester humbles, nous devons réclamer la sagesse d'en haut pour ne pas tomber dans les travers du peuple d'Israël parce que nous sommes de la même trempe qu'eux. Paul a dit : "Prenez garde. Vous vous croyez debout? Faites attention de ne pas tomber. Restez attachés à Jésus-Christ. Faites de ces expériences du passé des choses que vous allez éviter. Ne faites pas comme eux."

 

Dans une autre assemblée où j'ai exercé un ministère, le Pasteur avait pour habitude de nous rappeler ceci : "Que la folie d'autrui t'enseigne la sagesse".

 

Alors la question reste entière : "Est-ce que l'expérience des autres va me servir dans ma vie?"

 

Mon propre vécu me dit "pas toujours!" Il est vrai qu'on aime bien faire nos propres expériences. Et pourtant, Dieu place devant nous l'histoire écrite dans sa Parole pour aller de l'avant dans Son chemin, pour le suivre en tant que fidèles disciples de Jésus-Christ.

 

Ce n'est pas facile de renoncer à tout et à mon "moi" pour suivre Jésus-Christ. La vie sur cette terre n'est pas un long fleuve tranquille, mais c'est un chemin qui est étroit, qui est rocailleux. Nous partageons la souffrance du monde, mais avec une vie intérieure qui est différente.

 

L'histoire que Dieu a voulu rapporter dans le livre de Malachie est vieille de 2500 ans. A-t-elle encore pour nous une valeur spirituelle et morale alors que les faits relatés se sont passés quelques 400 ans avant la naissance de Jésus-Christ?

 

Un de mes professeurs d'histoire pendant mes études secondaires m'avait dit : "Daniel, tu es un pied, tu es un zéro." Et je dois bien vous avouer qu'encore aujourd'hui, eh bien l'histoire c'est quelque chose que je n'intègre pas facilement. Cela pour vous dire que c'est rapidement que je vais essayer de circonscrire l'histoire du livre de Malachie. Je pense très sincèrement qu'il est utile de cerner et de situer la période de Malachie. Mais pour avoir plus de détails sur les faits relatés dans ce livre, je vous renvoie à ceux qui sont plus savants que moi.

 

Aujourd'hui, certains peuvent tirer de la Parole de Dieu des conclusions qui vont dans tous les sens. Mais n'oublions pas que le peuple d'Israël est un peuple terrestre, c'est un peuple qui est béni. Par contre, l'Eglise est un peuple céleste. Dès lors, s'il y a des promesses qui sont données pour Israël, elles ne s'appliquent pas nécessairement à l'Eglise.

 

Toutefois, comme nous l'avons lu :"Toute écriture est divinement inspirée." Donc, même si ces promesses ne sont pas applicables dans ma vie et dans mon quotidien, je peux en retirer de la substance pour mon âme.

 

C'est cette valeur spirituelle du livre de Malachie que je veux souligner tout au long de ces mois. N'oublions pas 1 Corinthiens 10:11 : " Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles."

 

Je vais donc circonscrire la période dans laquelle Malachie a écrit son livre, et je vais le faire son le contrôle de notre Pasteur Jacques Hudon qui est plus spécialiste que moi.

 

Ce sont donc des événements qui se passent bien après le schisme, c’est-à-dire la division du peuple d'Israël entre les tribus du nord et les tribus du sud. Avant, il y a eu des rois communs comme Saül, David et Salomon. Ensuite, il y a eu cette division et les 10 tribus du nord que l'on appelait Israël avaient leur roi et les 2 tribus du sud avaient leur roi également.

 

Ensuite à cause de leur désobéissance, la Parole de Dieu s'est exercée et ils sont partis en exil à Babylone.

 

Le prophète Daniel a été un des premiers à partir avec trois de ses amis. Le roi de Babylone s'appelait alors Nebucadnetsar. A la même période, il y avait le prophète Agée et le prophète Zacharie ainsi que Zorobabel. Zorobabel était aussi captif à Babylone et il devient le chef d'un premier groupe d'exilés qui sont revenus vers Jérusalem. Grâce à eux trois, il y a eu la reconstruction du temple.

 

Quelques décennies plus tard, le scribe Esdras ramène avec lui un autre groupe d'exilés. Avec lui, il emporte des biens matériels et financiers que le roi de Perse Artaxerxés lui donne, pour permettre d'acheter des animaux, des matériaux afin que le culte dans le temple de Jérusalem reprenne vie. C'est par Esdras que le peuple d'Israël va réapprendre la Parole de Dieu avec ses exigences et avec cette joie. Dans Néhémie 8:10, nous lisons que Esdras a dit: "La joie de l'Eternel, c'est ma force." Cette joie, Esdras la puisait dans la Parole de Dieu.

 

Donc Agée, Zacharie, Zorobabel, Esdras ont vécu au 5ème siècle avant Jésus-Christ.

 

Plus tard, un autre personnage apparaît, et c'est Néhémie. Au départ, il était sommelier du roi et pendant qu'il exerçait cette fonction, un de ses amis vient lui rapporter dans quel état se trouvent les murailles de Jérusalem. Dès lors, Néhémie a son cœur qui  est attendri par cela et il demande au roi s'il ne peut pas avoir un congé pour aller vers Jérusalem, ce que le roi va lui accorder.

 

C'est ainsi que Néhémie, gouverneur de Perse d'origine juive, a eu l'autorisation de retourner à Jérusalem pour aider à la reconstruction de la muraille et de ses portes, avec le peuple qui était sur place. Il suffit que vous relisiez Néhémie chapitre 3.

 

Néhémie a également fait des réformes financières en relation avec le pauvre, l'orphelin et la veuve. Il a fait aussi des réformes sur le respect de la Parole de Dieu, sur le rappel de l'Alliance que Dieu avait faite avec son peuple. Le peuple d'Israël s'en était écarté et Néhémie a essayé de restaurer cette relation. Il a également parlé du Sabbat, de la dîme et des prémices.

 

A la fin de son mandat de douze ans, le roi Artaxerxés a demandé à Néhémie de rentrer au pays. Et pendant son absence de courte durée, le peuple s'est à nouveau vautré dans le péché. Il a oublié tout ce qu'il avait entendu, il a oublié son alliance avec Dieu et le péché s'est réinstallé parmi le peuple. Quand Néhémie revient pour la seconde fois vers Jérusalem, il constate la dégradation spirituelle du peuple et il y retrouve un peuple dans une situation abominable de ruine et de péché (Néhémie chapitre 13).

 

Quand je lis son livre, j'y vois que Malachie dénonce les mêmes faits. Certains historiens disent que peut-être Malachie et Néhémie auraient travaillé ensemble? Quoi qu'il en soit, Malachie parle d'un événement qui se situe aux environs du second retour de Néhémie : avant, après, pendant? On ne sait pas exactement mais c'est la même situation qui est dépeinte.

 

Israël, tant les tribus du nord que celle du sud, n'a plus de roi, mais il a un gouverneur sous tutelle étrangère.

 

Malachie rappelle l'histoire du peuple en affirmant que :

- Malgré les années d'exil, qui est la conséquence de sa désobéissance, Dieu n'a pas oublié son peuple et Il n'a pas abandonné son peuple.

- Son peuple a toujours un avenir et une espérance

- Dieu aime son peuple, il désire lui pardonner. Israël est toujours son peuple choisi et bien aimé. Si Israël revient à son Dieu, Dieu veut renouer son alliance avec son peuple.

 

Au temps de Malachie, Israël a donc retrouvé son pays, sa vie politique, sa vie religieuse, les sacrifices ont repris et la vie pour Dieu se manifeste à nouveau. Mais je serais tenté de dire qu'Israël honore Dieu de ses lèvres mais que son cœur en est bien loin. Au travers de Malachie, Dieu sonde le cœur de son peuple.

 

A plusieurs reprises quand on lit les prophètes, il y a toujours le même message de "Revenir à l'Eternel, de se repentir, de confesser les péchés". Tant qu'il n'y a pas cette confession, fatalement il y a ce péché qui ronge au-dedans de nous (Psaumes 32 et 51). Les prophètes ont toujours dénoncé le péché et ils ont appelé à la repentance sur le plan individuel.

 

Mais Malachie met l'accent sur les relations communautaires verticales et horizontales. Malachie ne s'adresse pas à "l'individu" mais il va mettre la loupe sur le peuple d'Israël tout entier. Je vous invite à lire à la maison les 4 petits chapitres du livre de Malachie.

 

Donc si nous sommes percutés par la Parole de Dieu en tant qu'enfants de Dieu, c'est en tant qu'église, pas seulement l'église locale mais celle du monde entier, que Dieu s'adresse à nous, au travers le livre de Malachie.

 

Dès lors, cela va-t-il nous servir d'exemple? Vous allez peut-être me dire : "Oh, ce que Malachie a vécu il y a 2.500 ans, de nos jours les choses ne sont plus pareilles et elles ont bien changé…" En sommes-nous certains?

 

Nous allons souligner les convergences entre l'époque de Malachie et la nôtre :

 

- Une situation économique très difficile, très préoccupante, c'est difficile de nouer les deux bouts

- Des enfants de Dieu qui le tiennent pour responsable de leurs difficultés

- Un relâchement spirituel et de l'idolâtrie. Dieu n'a plus sa place et il a été remplacé par plusieurs petits dieux

- Des prêtres, ceux qui se revendiquent comme étant des responsables du peuple de Dieu, ceux qui ont des ministères, ceux qui annoncent le nom de Dieu publiquement… Eh bien, ils sont bien loin de Dieu et ils n'hésitent pas à faire des choses abominables aux yeux de l'Eternel

- L'adoration pour Dieu est devenue l'expression de l'apparence

- Les fêtes en l'honneur à l'Eternel étaient des occasions de joie et d'adoration de l'Eternel. Que sont-elles devenues aujourd'hui? Où en est la vie qui doit animer ces fêtes?

- Un relâchement moral

- Une perpétuelle injustice

- Un abandon de la foi. Jésus disait : "Quand le fils de l'homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre?" (Luc 18:8)

- Un amour qui se refroidit comme il est écrit : "L'amour du plus grand nombre se refroidira" (Matth 24:12)

- Un zèle pour la maison de Dieu qui diminue. On est plus des consommateurs que des acteurs

- Un sentiment d'abandon de Dieu à notre égard, du découragement et du recul

- Une vision de la délivrance pleine et parfaite n'est plus présente

- On envie le sort des personnes extérieures à l'église

 

C'est dans ce contexte similaire au nôtre que Malachie intervient, en tant que messager de Dieu.

 

Il a une vision claire concernant l'avenir du peuple d'Israël et il a une vision claire de "qui est Dieu". Dieu est le Dieu de majesté, le Dieu de gloire, le Dieu de sainteté, le Dieu d'amour, le Dieu de grâce, Il est l'Eternel des armées, Il est juste dans toutes ses voies, Il est parfait, son amour est saint et immuable, Il est prêt à pardonner si on revient à Lui.

 

Comme j'ai envie d'être animé par l'esprit de Malachie malgré toutes les circonstances qui peuvent nous animer.

 

Mais qui est Malachie? On ne sait pas grand-chose de lui. Il fait partie des douze "petits" prophètes de la Bible, petits par rapport aux prophètes Esaïe, Jérémie, Daniel, Ezéchiel qui ont écrit de gros livres. Malachie n'a écrit "que" quatre chapitres, mais quel contenu utile pour nous interpeler et pour nous avertir.

 

Il est le dernier livre de l'Ancien Testament. Je pense qu'il est bien à sa place en tant que "dernier". Chronologiquement, il est le livre qui fait la charnière entre les deux Alliances ou comme on le dit : entre l'Ancien et le Nouveau Testament. J'aime la notion de "Nouvelle Alliance" parce qu'elle est éternelle, elle est basée sur le sacrifice de Jésus-Christ par son sang qui a été versé une fois pour toutes.

 

Malachie est donc la charnière entre l'Ancien et le Nouveau Testament et après lui, Dieu va faire silence durant 400 ans.

 

Ce silence de Dieu sera interrompu à la venue de Jean-Baptiste qui a été annoncée par  Malachie : " Voici, j'enverrai mon messager ; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l'Éternel des armées." (Malachie 3:1).

 

Jean-Baptiste va lui-même annoncer le Sauveur en disant : "Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde." (Jean 1:29).

 

Jésus dit de Jean-Baptiste qu'il sera le dernier grand prophète et il prononça devant la foule un éloge magnifique de lui : "Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui." (Matthieu 11:11). Jean-Baptiste sera considéré comme grand prophète non parce qu'il est plus grand que Malachie ou les autres, mais parce qu'il aura le privilège d'annoncer le Sauveur dont il est parlé dans Esaïe 9:6 : "Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix."

 

Découvrons donc le livre de Malachie et lisons Malachie 1:1 : " Oracle, parole de l'Éternel à Israël par Malachie." L'oracle est une proclamation qui est une parole de Dieu qui doit être prise au sérieux. Le mot hébreu "massa" peut être traduit par "oracle, proclamation ou sentence" mais je pense qu'il veut dire exactement "charge ou fardeau".

 

Bien-aimés, Malachie reçoit de la part de Dieu un fardeau à porter la Parole de Dieu pour le peuple. Et pour le peuple de l'époque, ce doit également être un fardeau pour sa conscience qui doit être pesée sur la balance de Dieu. Malachie précise que ce qu'il dit, c'est de la part de Dieu : Ce n'est pas ma bouche qui parle. Je veux ce que Dieu veut pour vous et c'est une charge pour moi d'aller vers toi, Peuple d'Israël. C'est une charge d'annoncer une parole sévère, mais une parole qui est consolatrice, pleine d'espoir, pleine d'espérance, pleine de vie et de consolation.

 

Son message est simple, il se présente sous forme d'un dialogue, de questions-réponses, d'un va et vient, entre Dieu et son peuple. Il se présente aussi sous forme d'accusations et d'objections accusatrices du peuple contre Dieu.

 

Le livre de Malachie doit faire écho dans ma vie, dans notre vie et dans la vie de chaque église.

 

Lisons les dix objections à l'encontre de Dieu qui révèlent le cœur du peuple et de ses responsables.

 

Dieu voulant, nous les étudierons durant les prochains mois, mais ce matin nous allons les lire sans aucun autre commentaire.

 

Malachie chapitre 1 :

Verset 2 : "Je vous ai aimés, dit l'Éternel. Et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ?"

Verset 6 : "Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu'on a de moi ? Dit l'Éternel des armées à vous, sacrificateurs, Qui méprisez mon nom, Et qui dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ?"

Dans l'épitre de Pierre, nous lisons que "nous sommes tous des pierres vivantes lorsque nous avons été rachetés et régénérés; et par grâce, nous sommes devenus des sacrificateurs." Donc, on ne doit pas tout mettre sur le dos du pasteur, des anciens, des diacres et des différents responsables! Devant Dieu, on est tous responsables.

Verset 7 : "Vous offrez sur mon autel des aliments impurs, Et vous dites : En quoi t'avons-nous profané ? C'est en disant : La table de l'Éternel est méprisable !"

Verset 13 : "Vous dites : "Quelle fatigue ! et vous le dédaignez, Dit l'Éternel des armées ; Et cependant vous amenez ce qui est dérobé, boiteux ou infirme, Et ce sont les offrandes que vous faites ! Puis-je les agréer de vos mains ? dit l'Éternel"

Malachie chapitre 2 :

Versets 13-14 : "Voici encore ce que vous faites : Vous couvrez de larmes l'autel de l'Éternel, De pleurs et de gémissements, En sorte qu'il n'a plus égard aux offrandes Et qu'il ne peut rien agréer de vos mains. Et vous dites : Pourquoi …?"

Verset 17 : "Vous fatiguez l'Éternel par vos paroles, Et vous dites : En quoi l'avons-nous fatigué… ?"

Malachie chapitre 3 :

Verset 7 : "Depuis le temps de vos pères, vous vous êtes écartés de mes ordonnances, Vous ne les avez point observées. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l'Éternel des armées. Et vous dites : En quoi devons-nous revenir?" 

Verset 8 : "Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez, Et vous dites : En quoi t'avons-nous trompé… ?"

Verset 13 : "Vos paroles sont rudes contre moi, dit l'Éternel. Et vous dites : Qu'avons-nous dit contre toi ?"

Verset 14 : "Vous avez dit : C'est en vain que l'on sert Dieu ; Qu'avons-nous gagné à observer ses préceptes, Et à marcher avec tristesse A cause de l'Éternel des armées ?"

 

Parmi ce peuple qui est loin de Dieu, il y a un résidu qui est fidèle et nous lisons cela dans Malachie 3:16 : "Alors ceux qui craignent l'Éternel se parlèrent l'un à l'autre ; L'Éternel fut attentif, et il écouta ; Et un livre de souvenir fut écrit devant lui Pour ceux qui craignent l'Éternel Et qui honorent son nom."

 

Que dans ces temps actuels de ruine à tous égards, nous soyons de ces hommes et de ces femmes qui restent debout, fidèles à la Parole de Dieu, qui lui obéissent et qui la mettent en pratique. C'est cela le succès de notre vie.

 

Tout au long de cette année académique, nous aborderons ces différentes objections et nous pourrons nous interroger et nous poser la question : "Est-ce que moi aujourd'hui je ne serais pas comme le peuple à l'époque de Malachie? Est-ce que cela ne me servirait pas pour ma vie spirituelle? Est-ce que l'expérience de ce peuple ne pourrait pas m'instruire?"

 

Dans le Psaume 139:23-24 David a dit : "Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, Et conduis-moi sur la voie de l'éternité."