UNE VOIX, UN MIROIR ET UN PAS DE FOI (Jn.1:23)
(Prêché à Glain, dimanche le 6 janvier 2008)
(Retranscrit dans un style parlé)

PREMIERE PARTIE

INTRODUCTION
J'aimerais examiner la vie de trois serviteurs de Dieu, qui par leurs style de vie, définissent ce que devrait être la vie de tout véritable chrétien. Ce sont Jean Baptiste, Etienne et l'apôtre Pierre. Jean fut la voix qui criait dans le désert, Etienne reflétait la gloire de Jésus et Pierre eut l'audace de faire un pas de foi pour le Seigneur. A travers la vie et le ministère de ces trois serviteurs de Dieu nous pouvons apprendre trois choses:

1) Ce que Dieu désire pour nous qui voulons le servir de tout notre coeur,

2) comment nous pouvons refléter sa gloire,

3) la sorte de marche quotidienne qui lui plaît le plus.

Commençons d'abord avec Jean Baptiste.

I- JEAN NOUS MONTRE LA SORTE DE SERVICE QUE DIEU S'ATTEND DE NOUS
Si nous devions définir le ministère de Jean Baptiste, nous pourrions dire qu'il fut bref et simple et qu'il était "la voix qui crie dans le désert" (Jn.1:23). "Il n'a fait aucun miracle, mais tout ce qu'il a dit de Jésus était vrai" (Jn.10:41). Nous sommes ici en présence d'un serviteur de Dieu qui selon les Ecritures fut le plus grand, "parmi ceux qui sont nés de femmes, puisqu'il n'en a point paru de plus grand que Jean Baptiste" (Mat.11:11). Il fut le plus grand de tous les prophètes parce "qu'il a préparé le chemin devant Jésus" (Mat.11:10). Conscient de son appel, il ne fit aucun compromis avec le message que Dieu lui avait confié.
Les foules accourraient pour entendre ses messages percutants. Plusieurs se sont repentis en réponse à son message et se firent baptiser. D'autres acceptèrent de devenir ses disciples. La royauté de l'époque subissait son influence et tremblait parce qu'elle entendait la vérité, plusieurs pensaient qu'il était le Christ et d'autres croyaient qu'il était le prophète Elie revenu à la vie, mais il n'était que "la voix qui criait dans le désert."

Jean Baptiste refusait d'être adulé ou admiré par les foules. Il n'avait aucune ambition personnelle et il rejetait continuellement que les gens s'intéresse à lui. Il recherchait plutôt à préparer les coeurs à recevoir le Sauveur. Son message était simple, Il disait aux gens "repentez-vous car le Royaume des cieux proche" (Mat.3:2) et aux religieux de son époque, "vous qui dites être des enfants d'Abraham, produisez donc du fruit digne de la repentance, parce que quiconque ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu" (Mat.3:8 et 10).

Il n'était qu'une voix qui vivait modestement dans le désert, retiré des hommes, se contentant "d'être habillé d'un vêtement de poils de chameau et d'une ceinture autour des reins, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage" (Mat.3:4). Il ne cherchait aucunement à recevoir un honneur quelconque de la part des hommes mais il se considérait plutôt comme étant un serviteur inutile. Il disait lui-même "qu'il n'était pas digne de porter les souliers de Jésus" (Mat.3:11). Il consacra sa vie à préparer les gens à recevoir celui qui est "l'Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde."

Quelle sévère avertissement pour nous tous qui vivons à une époque ou un grand nombre aspirent à être adulés, à être récompensés ou encore à être reconnus par les hommes. Jean aurait pu recevoir tout ces honneurs, mais il va dire, "il faut qu'il croisse et que je diminue" (Jean 3:30). Et pour atteindre ce but, il gardait constamment en mémoire ce qu'il avait déjà dit à plusieurs qui étaient venus l'entendre, "je suis seulement une voix."

Qui parmi nous aujourd'hui est prêt à reconnaître et à dire quand il a fait tout ce qui lui a été ordonné, "je suis un serviteur inutile, j'ai fait ce que je devais faire" (Luc 17:10)? Qui est prêt à se contenter à n'être "juste qu'une voix" criant dans le désert? Combien parmi ceux qui servent le Seigneur, sont prêts à perdre leurs disciples, à être mis de côté et à ne plus être vue, afin de laisser toute la place à Jésus? Combien sont prêts à être placés sur une voie qui va faire en sorte que leur popularité diminuera au point ou ils seront complètement oubliés? Combien de fois n'ai-je pas entendu des chrétiens dirent, "je veux que Dieu m'utilise. Je veux que ma vie compte pour le Seigneur. Je veux servir à plein temps de préférence dans certains ministères plutôt que d'autres." Même si toutes ces aspirations sont très louables, êtes vous prêt à n'être "juste qu'une voix" pour le Seigneur? Etes-vous prêt à trouver votre joie et votre accomplissement non pas à servir le Seigneur, mais en visant uniquement à vivre une communion intime avec Lui? Les plus grandes récompenses iront probablement à ceux qui ont oeuvré dans le secret et qui, par leur simple témoignage, glorifiaient le Seigneur quand à leur fidélité dans leurs luttes et dans leurs combats de tous les jours.

Daniel Nash exerça pendant six ans le ministère de pasteur dans une petite église d'une ville perdue de New York. Il voyagea par la suite, pendant sept ans jusqu'à sa mort, avec un évangéliste itinérant qui était sa cible de prière. D'après ce que nous savons de lui, il n'exerça jamais son ministère en dehors de la région du Nord de New York et son église n'existe plus aujourd'hui. Sa tombe se trouve dans un cimetière peu connu sur un chemin boueux derrière une grange. Aucun livre ni aucun journal intime ne racontent l'histoire de sa vie et on n'a retrouvé aucune photographie de lui. S'il a laissé des descendants, ils sont introuvables, et ses messages ont été complètement perdus. Il n'a écrit aucun livre, il n'a démarré aucune école, il n'a dirigé aucun mouvement, et lorsque vous prononcez son nom, généralement personne ne peut vous dire qui il était et ce qu'il a accompli pour Dieu. Pourtant, cet homme a connu deux réveils en tant que pasteur, et il fut l'une des figures clés de l'un des plus grands réveils dans l'histoire des Etats-Unis. Il est connu presque exclusivement pour son puissant ministère de prière.

Son ministère de prière était tellement puissant, que trois ou quatre mois après sa mort, le grand évangéliste, Charles Finney, quitta son ministère itinérant pour exercer un ministère pastoral. Finney ne comptait jamais sur sa théologie, sur ses messages, sur son style de prédication, sur sa logique, ou sur ses méthodes pour sauver les âmes. Il se confiait plutôt dans la puissance de la prière et dans l'œuvre puissante du Saint-Esprit qui en résultait. Le Saint-Esprit soufflant dans l'audience amenait de fortes convictions de péché dans le coeur des gens afin que les conversions soient profondes. Ceci pourrait très bien expliquer pourquoi 80 % de ceux qui s'étaient convertis dans ses réunions persévéraient dans leur foi. Aujourd'hui, un évangéliste célèbre, bien payé et extrêmement bien organisé a récemment affirmé qu'il serait enchanté de savoir si 20 % de ceux qui s'étaient avancés lors de ses appels pour se convertir, étaient réellement nés de nouveau.

Dans ces jours d'apostasie où nous voyons beaucoup de décisions mais peu de véritables conversions, beaucoup de programmes mais peu de prière, beaucoup d'organisation mais peu de chrétiens en agonie, il serait sage que nous puissions tirer des leçons du passé. Daniel Nash est un de nos frères dans la foi qui peut nous enseigner beaucoup de choses sur ce sujet. Son équipe d'évangélisation fonctionnait sur la base de la prière comme préparation essentielle à l'évangélisation d'une région. Cette nécessité que tout devait être baigné dans la prière était si ancrée dans leurs coeurs, que Finney envoyait souvent le frère Nash dans une région afin de préparer le lieu et les gens à sa venue. Souvent, il devait prier pendant 3 ou 4 semaines avant que la région ne soit prête. Quand Dieu montrait l'endroit où une réunion devait être tenue, le Père Nash se faufilait doucement dans la ville cherchant deux ou trois personnes qui entreraient dans une alliance de prière avec lui. Quelquefois, Abel Clary un homme ayant un ministère de prière semblable au sien l'accompagnait. Ensemble, ils commençaient à prier avec ferveur pour que Dieu agisse dans la communauté.

Une vieille dame a raconté une histoire sur Charles Finney qui devrait être pour nous une source d'inspiration. Finney devait se rendre à Bolton pour son ministère, mais avant qu'il s'y rende, deux hommes frappèrent à la porte d'une modeste petite maison de campagne pour demander à la dame qui y habitait si elle pouvait les loger. La pauvre femme ne savait quoi faire, car elle n'avait pas vraiment de place supplémentaire pour les loger. Finalement, pour environ 25 cents par semaine, les deux hommes, qui n'étaient personne d'autre que les Pères Nash et Abel Clary, louèrent une cave sombre et humide pendant les deux semaines que durèrent les réunions de Finney, et là, dans cette cellule qu'ils avaient eux-mêmes choisie, ces partenaires de prière combattirent les forces des ténèbres.

Il est dit de Finney que son équipe d'évangélisation était constituée de partenaires de prière, qui allaient avant lui de lieu en lieu pour connaître la volonté du Seigneur et lorsque Finney prêchait, le Père Nash et Monsieur Clary étaient cachés quelque part en train de prier pour lui. On ne doit donc pas s'étonner que des villes aient été remuées et qu'une grande moisson des âmes fut récoltée. Malheureusement, ce concept d'équipe d'évangélisation constitué d'hommes de prière a été pratiquement perdu de nos jours où abondent les organisateurs, les promoteurs, les grands noms, etc.. De tels hommes de prière non seulement soutenaient le ministère de Finney, mais expliquent aussi la puissance de sa prédication et les résultats durables qui s'ensuivirent.

Les ennemis du réveil considéraient Nash comme un véritable partenaire à plein temps de Finney dans l'œuvre. Ils redoutaient et haïssaient sa prière autant qu'ils pouvaient détester la prédication de Finney. Vous dirai-je comment il est mort? Il priait de plus en plus; il prenait la carte du monde devant lui, et priait, et survolait les différents pays et priait pour eux, jusqu'à ce qu'il expire dans sa chambre, en priant. Homme béni! Il fut la risée des méchants, et des enseignants charnels et non-croyants; mais il faisait parti du groupe restreint de ce ceux qui faisait agir Dieu, et un prince qui a remporté ses victoires à travers la prière" (Charles Finney).

Jean Baptiste ne trouvait pas sa joie dans son ministère ou dans son travail, ou parce qu'il était utile à l'avancement du royaume de Dieu sur la terre, ou encore parce qu'il avait un impact considérable sur les foules. Non, rien de tout cela, Jean Baptiste trouvait sa joie en se tenant continuellement dans la présence du Seigneur et en prenant le temps d'écouter ce que Dieu avait à lui dire. Il se réjouissait, de voir des gens, incluant ses propres disciples, venir à Jésus et le suivre. Il se réjouissait non pas de travailler pour Dieu mais avec Dieu.

Jésus a dit, "sans moi vous ne pouvez rien faire" (Jn.15:5). Ce qui devrait satisfaire entièrement notre coeur, c'est d'être complètement absorbé dans nos pensées par Christ. Jean pouvait demeurer dans le Jourdain en se contentant de garder les yeux fixés sur Jésus et être béni par sa présence. Il se nourrissait de la personne de Christ et il maintenait son coeur dans un esprit d'adoration mêlé de crainte.

Paul dira, "ce n'est plus moi qui vit, mais Christ qui vit sa vie en moi" (Gal.2:20). Lorsque le "moi" n'existe plus, le chrétien est quelqu'un qui se consacre uniquement à agir pour que Jésus soit glorifié. Il n'aspire plus à ce qu'on retienne son nom ou ce qu'il a fait, mais il vise plutôt à ce que les gens retiennent ce que Christ a fait à travers lui. "Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples" (Jn.15:8). Le fruit peut se manifester par des conversions (Ro.1:13), en dégageant le fruit de l'Esprit (Gal;5:22-23), par une vie sanctifiée (Rom.6:21-22) et d'obéissance au Seigneur (Phi.1:11).

Dieu cherche des voix, des personnes qui se tiendront debout au milieu de toutes les épreuves et des tentations et qui diront avec un air triomphant, "Dieu est fidèle! "Dans le chagrin, il est ma consolation. Dans les difficultés il est celui qui me soutien." Il cherche des voix qui peuvent regarder la maladie et la mort en face et qui peuvent proclamer, "c'est entre ses mains que j'ai remis ma destinée, parce qu'il est tout pour moi. Il m'a prouvé son amour dans les moments les plus sombres de ma vie. Il a été ma force dans mes moments de faiblesse. Il a été un ami, quelqu'un en qui j'ai pu me confier. Voilà pourquoi je me rends disponible pour faire sa volonté."

Nous avons suffisamment de bon prédicateurs qui enseignent la saine doctrine et qui accomplissent de grandes choses avec Dieu. Remercions le Seigneur pour ces serviteurs, mais je crois que Jean Baptiste a encore quelque chose à dire à notre génération: "Abandonnez tout désir de faire de grandes oeuvres pour Dieu, devenez plutôt une voix annonçant l'amour que Dieu a manifester à travers son Fils Jésus-Christ. Soyez seulement un témoin au quotidien auprès de ceux qui se trouve autour de vous. Soyez prêts à accepter de travailler dans l'ombre, en partageant la fidélité de Dieu à vos voisins et à vos amis. Ce que Dieu recherche, c'est un esprit d'humilité, un esprit de sacrifice pour les autres, et une aversion pour tout ce qui touche "le moi". Si tel est le cas, cela vous amènera à rechercher et à diriger plus de gens vers l'Agneau de Dieu qui efface le péché du monde."

CONCLUSION
Jacques écrit "qu'Elie était un homme de la même nature que nous" (Jac.5:17). Nous pouvons dire que Jean Baptiste était un homme de la même nature que vous et moi. Il a eu lui aussi, ses moments de doute et Dieu ne l'a pas rejeté pour autant. . Au baptême de Jésus, "il a vu l'Esprit de Dieu descendre comme un colombre venir sur lui" et il entendu "une voix des cieux dire, Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection" (Mat.3:16-17). "Le lendemain alors qu'il se trouvait toujours là avec deux de ses disciples et ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l'Agneau de Dieu" (Jn.1:36). Quelques temps après, alors qu'il se trouve en prison, "Jean entend parler des oeuvres de Jésus, il lui fit demander par ses disciples: es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? Jésus leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: les aveugles voient, les boîteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres" (Mat.11:2-4).

Que le Seigneur puisse donner à son Eglise des gens qui visent à moins organiser des choses pour satisfaire des buts égoïstes ou à répondre à de grandes ambitions, mais qui se contentent à être seulement des voix comme Jean Baptiste. Que Dieu nous donne plus de gens qui le cherchent lui seulement, et non pas juste à recevoir toujours plus de dons et de bénédictions. Rappelez-vous, les plus grandes récompenses iront probablement à ceux qui ont oeuvré dans le secret et dont personne n'était au courant, mais qui, par leur simple témoignage, glorifiait le Seigneur quand à sa fidélité dans leurs luttes et dans leurs combats de tous les jours.

Jean aurait pu recevoir tous les grands honneurs dû à l'efficacité de son ministère mais il va dire, "il faut qu'il croisse et que je diminue" (Jean 3:30). Et pour atteindre ce but, il gardait constamment en mémoire ce qu'il avait déjà dit à ceux qui étaient venus l'entendre, "je suis seulement une voix."