PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION
Si nous devions demander aux gens de nous définir à quoi correspond une Eglise pour eux, nous risquerions d'avoir des réponses assez inattendues. Une Eglise n'est ni un bâtiment, ni une dénomination et encore moins un groupe de personnes qui prétendent être meilleures que celles qui n'entrent jamais dans une église. Une Eglise, c'est un groupe d'individus qui appartient à Jésus-Christ, c'est-à-dire, des personnes qui ont reçu une nouvelle vie de Lui. Une Eglise, c'est un corps, dont la tête est Christ, et dont tous les membres qui en font partis, sont nécessaires et utiles pour le bon fonctionnement de celle-ci.
Ce que Dieu veut pour chacun de nous, c'est que "nous continuions à progresser dans la grâce et la connaissance de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ" (2 Pi.3:18). Le but de Dieu, c'est de ressembler ceux qui lui appartiennent dans une communion fraternelle, une unité d'esprit ou l'amour et la patience, la joie et la paix abondent, afin de devenir elle-même un puissant outil d'évangélisation dans le monde, parce que cette Eglise transpirera le caractère de Christ. Une Eglise en santé, s'évalue non pas sur le nombre de personnes qui entrent dans l'église pour adorer Dieu, mais sur le nombre de personnes qui sortent à l'extérieur de l'église, pour annoncer la Bonne Nouvelle qui concerne Jésus-Christ.
L'évangélisation est la mission suprême de l'Eglise. Son existence même, dépend de cela. L'Eglise chrétienne a commencé sous la poussé puissante de la prédication de Pierre le jour de la Pentecôte, mais son acroissement fut l'affaire de tous les jours. "Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Eglise ceux qui étaient sauvés" (Ac.2:47). Ce fut le témoignage que les membres entretenaient constamment auprès de la communauté dans laquelle Dieu les avait placés, qui a rendu possible la croissance phénoménale de l'Eglise primitive. Ce n'est pas l'évangélisation occasionnelle, mais l'évangélisation continue qui permettait à l'Eglise d'augmenter en nombre (Ac.16:5).
La liberté que nous avons de dire non au péché parce que Christ habite en nous, doit être une réalité de tous les jours dans nos vies, car les seules personnes qui peuvent parler de la puissance de Jésus pour sauver quiconque s'approche de lui, sont celles qui ont obtenu la victoire sur le péché par Christ qui les sanctifie. C'était là le secret de la réussite des chrétiens de l'Eglise primitive.
Chaque membre qui faisait parti de l'Eglise primitive devenait un témoin de Jésus-Christ (Ac.4:31). Evangéliser, ce n'est rien de moins que de rendre témoignage de Jésus. Le Seigneur a dit, "vous serez mes témoins" (Ac.1:8). "Ceux qui avaient été dispersés parcouraient le pays en annonçant la Bonne Nouvelle" (Ac.8:4). Par la grâce de Dieu, les croyants ont le mandat et le pouvoir d'annoncer aux gens que Dieu s'est réconcilié avec le monde et de les exhorter au nom de Jésus-Christ à se réconcilier avec Dieu (2 Corinthiens 5:20).
Un témoin, c'est quelqu'un qui dit ce qu'il a vu. Il peut témoigner uniquement ce qu'il sait et de ce qu'il a vécu. Le seul témoignage de l'Evangile acceptable, c'est celui qui est donné, par celui qui a expérimenté dans sa vie, la joie du Seigneur et la victoire sur le péché. Dans l'Evangile de Luc au chapitre 8, nous sommes en présence d'un homme qui était possédé de plusieurs esprits et qui fut délivré par Jésus. Au verset 38, il est écrit qu'il demanda la permission à Jésus de rester avec lui, mais Jésus lui répondit: "Retourne chez toi, et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. L'homme s'en alla et raconta et annonça dans la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui."
Un de nos grands besoins dans l'Eglise d'aujourd'hui, ce n'est pas de trouver de nouvelles méthodes pour évangéliser, mais de trouver des hommes et des femmes animés d'une vision renouvelée pour évangéliser. Aucune méthode humaine ni aucune technique d'évangélisation ne possèdent la puissance pour sauver ou conduire les hommes à Dieu. C'est Christ qui sauve et non pas nos méthodes. D'où l'impéraif d'avoir une Eglise préparée et sanctifiée. Commencer un programme d'évangélisation dans une ville où l'Eglise qui n'est pas préparée et sanctifiée, ce n'est pas seulement s'exposer au découragement et au désastre, mais c'est priver les membres des plus grandes bénédictions de leur vie.
On demanda à John Wesley pourquoi il y avait de si grandes foules qui venaient l'entendre. Il répondit: "Dieu a allumé un feu en moi et les gens viennent entendre le crépitement de ce feu." "En ce temps-là, je les rendrai semblables à un foyer d'incendie dans une forêt ou à une torche enflammée, sous des gerbes de blé; de tous côtés ils détruiront les peuples qui les entourent" (Zac.12:6).
John Wesley naquit et grandit dans un foyer ou il n'y avait pas abondance de pain. Par la vente de ses livres, il gagna une fortune qu'il utilisa pour la cause de Christ et à sa mort, il laissa au monde "deux cuillères, une théière d'argent, un vieux manteau et des dizaines de milliers d'âmes sauvés" en une époque de décadence spirituelle dramatique.
Dans une des dernières lettres de John Wesley, il écrivait: «Donnez- moi cent prédicateurs qui ne craignent que le péché et ne désirent que Dieu, et je ne me soucie pas de savoir s'ils sont pasteurs ou simple membres; ils ébranleront les portes de l'enfer et établiront le royaume des cieux sur la terre».
Wesley est mort à l'âge avancé de 88 ans. Jusqu'au bout, il a été actif au service de son Maître. A 80 ans, il se levait à 4 heures du matin pour prier; à 83 ans, il travaillait près de 15 heures par jour; à 87 ans, presque aveugle, il continua de prêcher! Enfin, le Seigneur reprit son serviteur. Ses dernières paroles furent: «Ce qu'il y a de meilleur, c'est que Dieu soit avec nous.»
Jésus a donné sa vie sur la croix afin de nous réconcilier avec le Père Céleste. Par conséquent, à travers tout ce qu'il a fait, non seulement il voulait sauver mais il voulait également équiper ceux qui lui appartiennent, en leur donnant à chacun des dons, afin qu'il puisse agir à travers eux avec puissance dans ce monde, "parce que sans lui nous ne pouvons rien faire" (Jn.15:5). Depuis qu'il est mort, qu'il est ressuscité et qu'il est monté au ciel, nous tous en tant que croyants, nous sommes le seul corps visible qu'il utilise sur la terre pour faire sa volonté. "Faisons donc un bon usage de toute occasion qui se présent à nous, parce que les jours que nous vivons sont mauvais" (Eph.5:16).
Il y a un certain nombre de versets dans la Bible qui nous rappellent que nous ne sommes pas appelés à rester des bébés ou des enfants dans le Seigneur, mais à progresser dans notre foi et dans notre connaissance de la personne de Jésus-Christ. Lorsque Paul s'adresse aux Corinthiens, il leur dit "qu'ils sont co-ouvriers avec Dieu" (I Cor.3:9). Un co-ouvrier ressemble à un fils qui a acquis un certain degré de maturité. Si un père possède une entreprise, un fils qui a progressé et qui a acquis un certain degré de maturité va partager le même fardeau qui habite le coeur de son père pour son entreprise.
Frères et soeurs, Dieu a une entreprise dans ce monde, et si vous êtes un enfant de Dieu qui avez atteint un certain degré de maturité, vous allez partager le fardeau qu'il a sur le coeur et son fardeau est le suivant: "Dieu veut qu'aucun ne périsse, mais que tous arrive à la repentance" (2Pi.3:9). Voilà une façon de savoir si vous progressez ou pas. Avez-vous ce fardeau que Dieu a pour les pécheurs?
Il y a un verset dans Romains 2 qui revient continuellement dans ma tête. Dans un premier temps en rapport avec la Belgique et dans d'autres endroits où j'ai pu circuler, cela concerne une des plaintes que Dieu formulait à l'égard du peuple Juif. Plus j'observe certains chrétiens, et plus je constate malheureusement qu'ils sont enclins à répéter les mêmes erreurs qu'Israël a commises à l'époque de l'Ancien Testament, et nous savons que quelqu'un qui est animé d'un esprit de sagesse, apprend des erreurs commises par les autres et il dit, "Seigneur comment puis-je me préserver pour ne pas faire la même chose?"
Une des plaintes que Dieu a formulée à l'égard du peuple Juif se trouve dans Romains 2:24: "Car le nom de Dieu est blasphémé parmi les païens à cause de vous." C'est ainsi qu'après avoir reçu la Loi, Israël a vécu pendant plus de 700 ans en faisant en sorte que le nom du Seigneur fut blasphémé. Ils avaient oublié "de prendre soin de mettre en pratique ses commandements. De ne pas déshonorer son saint nom et de reconnaître sa sainteté. Il est le Seigneur qui les a choisis pour être un peuple saint" (Lév.22:31-32).
Si Dieu se plaignait de la conduite des Israélites à l'époque de l'Ancien Testament, je suis profondément convaincu qu'il formule aujourd'hui la même plainte, lorsqu'il voit la façon dont certains chrétiens se conduisent. Le nom du Seigneur Jésus est blasphémé à cause de la façon dont certains vivent, ou se comportent sur leur lieu de travail. Le nom du Seigneur Jésus est blasphémé à cause de la façon dont se conduisent certains parents chrétiens devant leurs enfants ou les membres de leur propre famille. Le nom du Seigneur Jésus est blasphémé à cause de la façon dont certains parents chrétiens élèvent leurs enfants. Le nom du Seigneur Jésus est blasphémé à cause de la façon dont certains chrétiens vivent dans leur Eglise, se disputant sur des choses tellement insignifiantes, et ce, en présence du diable qui rit à gorge déployée, parce qu'il voit le nom du Seigneur Jésus être déshonoré.
Si vous êtes un enfant de Dieu, qui avez progressé spirituellement, le fait de voir ces choses, va vous déranger au point ou vous allez dire, "Seigneur ton nom est déshonoré et cela me dérange." Pensez à quelqu'un qui serait en train de salir le nom de votre femme ou de votre fille dans la ville, en racontant toutes sortes de choses qui ne sont pas vraies sur elles. Est-ce que cela vous dérangerait? Est-ce que cela vous inquiéterait? Je suis persuadé que cela dérangerait la majorité d'entre nous, et lorsque nous voyons les gens du monde se faire une fausse image de Christ à cause du Christ qu'ils voient à travers les chrétiens, le nom du Seigneur est déshonoré, et cela va déranger tous ceux qui sont spirituellement matures.
Jésus a dit, "si quelqu'un veut venir avec moi, qu'il cesse de penser à lui-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. Car l'homme qui voudra sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie pour moi la retrouvera. A quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perd son âme?" (Mat.16:24-26). "Si quelqu'un me sert," dit Jésus, "le Père l'honorera" (Jn.11:26). Quand vous honorez Dieu, Dieu vous honore. Aussi, la chose la plus importante, c'est d'essayer de comprendre la volonté de Dieu et d'avoir un fardeau pour les choses pour lesquelles il a un fardeau.
Il y a plusieurs années de cela, dans un église où j'étais pasteur, il y avait une organiste qui jouait de l'orgue et cela me dérangeait au plus haut point, parce que c'était une véritable épreuve pour mes oreilles, et alors que je me tenais là, à l'écouter jouer, le Saint-Esprit me dit, "moi ça ne me dérange pas, ce qui me dérange, c'est qu'il y a des maris et des femmes qui sont ici et qui ne sont pas en règle l'un vis-à-vis de l'autre. Ce qui me dérange, c'est qu'il y a des frères et certaines soeurs qui ne sont pas en communion les uns et les unes envers les autres, et je dois te dire que cela me dérange beaucoup plus que l'organiste qui joue difficilement cette partition musicale."
C'est à partir de ce jour-là, que j'ai fait pour la première fois cette prière et que je l'ai répétée régulièrement par la suite: "Seigneur, à partir de maintenant, fais en sorte que ce qui te dérange, me dérange, et que ce qui ne te dérange pas, ne me dérange pas, parce que c'est une façon pour moi de savoir si mon coeur est en communion avec ton coeur Seigneur." Tout ce qui dérange le coeur de Dieu, doit me déranger, et tout ce qui ne dérange pas le coeur de Dieu, ne devrait pas me déranger.
Trop souvent, nous sommes dérangés par beaucoup de choses qui ne dérangent pas du tout le coeur de Dieu. Vous savez par exemple, jusqu'à quel point un mari ou une épouse perfectionnistes peuvent rendre la vie de leur conjoint insupportable, en exigeant de lui ou de sa femme, tellement de choses qui ne dérangent absolument pas Dieu, alors qu'ils oublient de se préoccuper de choses beaucoup plus importantes qui dérangent Dieu, et que s'ils mettaient en pratique ce que Dieu leur demande, leure relation de couple en serait fortement fortifiée.
En lisant la première épître de Pierre au chapitre 3, vous allez découvrir certaines choses que Dieu désire pardessus tout. A travers la main de Pierre, il parle ici des maris et des épouses, mais je crois que nous pouvons faire une application de ce que Pierre a écrit concernant nos relations entre frères et soeurs en Christ: "Vous de même, maris vivez avec vos femmes en tenant compte de leur nature plus délicate, traitez-les avec respect, car elles doivent recevoir avec vous le don de la vie de la part de Dieu. Agissez ainsi afin que rien ne fasse obstacle à vos prières" (v.7).
Je suis persuadé que la grande majorité des croyants prient et que s'ils n'obtiennent pas de réponses à la plupart de leurs prières, c'est parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans leur coeur, concernant leur relation avec leur mari, leur épouse ou leurs frères et soeurs en Christ.
Illustration:Le non-pardon.
J'ai déjà vécu cela dans ma vie, et je fais en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. Je m'assure maintenant que plus rien dans mon coeur, puisse m'empêcher d'avoir cette communion que je devrais avoir avec mon frère ou ma soeur, parce que cela briserait ma relation avec Dieu, et aussi parce que je sais que Dieu ne répondra pas à ma prière. Je ne veux pas que la voix de ma prière soit étouffée par un sentiment d'amertume ou de rancune qui résiderait dans mon coeur et qui empêcherait Dieu de m'entendre et de me bénir. Je lis maintenant le verset 8: "Enfin, ayez tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments; aimez-vous comme des frères, soyez bienveillants (le coeur remplit de compassion) et humbles les uns à l'égard des autres."
CONCLUSION
Que nous puissions nous réjouir de pouvoir être membres de la famille de Dieu, et que nous désirions le manifester ouvertement en débordant de cette joie que nous avons reçue du Seigneur, premièrement dans nos propres maisons, et deuxièmement dans cette maison que nous appelons "Eglise", parce que ce que Dieu veut, puisqu'il nous demande de "toujours se réjouir en lui" (Phi.4:4).