QUE CELUI QUI N'A JAMAIS PECHE (Jean 8:1-11)
(Prêché à Glain, dimanche le 9 septembre 2012)
(Retranscrit dans un style parlé)

Un des enseignements de ce passage, c'est de nous amener à reconnaître que nous sommes tous coupables de péché et que sans le pardon de Dieu nous sommes tous condamnés. Nous devrions donc user de prudence avant de porter un jugement sur qui que ce soit. Cela ne veut pas dire que nous devons être tolérant ou excuser le péché lorsque les gens vivent de façon contraire à la Parole de Dieu, mais que notre attitude face à quelqu'un qui a succombé au péché, devrait être différente et correspondre à celle que Paul mentionne dans Galates 6:1: "Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous tous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prenez garde à vous-même, de peur que vous ne soyez aussi tenté." "Que chacun examine ses propres oeuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui" (Gal.6:4).

Les Ecritures enseignent clairement que nous n'avons pas à nous juger les uns les autres (Mat.7:1-2; Jac. 4:11; Rom.14:4,10). Rappelez-vous que Jésus dans Mat.7:24 demande à la foule de "ne pas juger selon les apparences mais de juger selon la justice." En d'autres mots, la seule façon de juger légitiment les gens c'est à aprtir de la Parole de Dieu, car Dieu dit toujours la vérité et il est le seul capable de définir ce qui est bien ou mal. C'est ce que Paul dit lorsqu'il écrit que l'homme spirituel juge de tout (I Cor.2:14-15). En gardant en tête l'esprit de la croix, je pense que ce passage n'enseigne pas "à juger" ou "à ne pas juger" mais qu'il vise plutôt à nous informer sur la façon dont nous pouvons reconnaître ceux qui sont mal intentionnés et ceux qui visent sincèrement la réconciliation et la restauration dans la vie des gens.

I- LES GENS MAL INTENTIONNES ONT UN COEUR INSENSIBLE (v.3-4)
Regardez les versets 3 et 4. Les scribes et les Pharisiens exposent publiquement cette femme devant la foule dans le temple. Ce n'est pas la réputation de la femme qu'ils veulent protéger, mais la leur. Ils veulent démontrer la position d'autorité qu'ils occupent et proclamer haut et fort son péché à tous ceux qui étaient présents. Considérez l'apparence extérieure des scribes et des Pharisiens dans ce texte. Ils étaient habillés de façon impeccable, leurs vêtements étaient pressés avec précision et les bords de leurs manches et leurs robes mesuraient exactement la bonne longueur. Ils portaient de larges phylactères et des franges très longues en bordure de leur robe, sur lesquelles étaient attachées des grains de prière afin de pouvoir être reconnus comme étant des hommes de prière. En surplus de toute cette décoration qui ornait leurs vêtements, ils avaient aussi une chose, ils avaient des pierres dans leurs mains, où du moins ils avaient des pierres à porter de leurs mains, prêts à condamner quiconque ne rencontraient pas leurs idéaux religieux.

II- REECRIRE LA SCENE
Comparons cela maintenant avec Jésus, qui selon les Ecritures, s'identifiait avec le commun des mortels. "Il s'est dépouillé en devenant semblable à nous" (Phi.2:7) et "il va montrer de la compréhension à l'égard des ignorants et des égarés spirituels puisqu'il a été lui-même exposé à bien des faiblesses" (Hb.5:2). Il n'avait rien sur Lui qui le distinguait des autres, aucun symbole qui démontrait qu'il était un homme de prière et qu'il obéissait à Dieu. Non rien de tout cela, mais il manifestait qu'il aimait Dieu par l'obéissance qu'il portait à sa Parole, et Dieu le confirmait par les miracles, les prodiges, les signes et les guérisons qu'il déployait à travers Jésus.

Même si nous ne savons pas exactement ce que Jésus a écrit avec son doigt, nous savons cependant que son attitude a piqué au vif la conscience des religieux et que cela a apporté de l'espoir à la femme qui avait été prise en flagrant délit d'adultère. En d'autres mots, Jésus a remplacé une scène de jugement et de mort qui devait avoir lieu, par une scène de pardon et d'espoir. Il a réécrit l'avenir de cette femme, en lui donnant la certitude que son passé aussi bien que son présent, étaient toujours couverts par la miséricorde de Dieu, car elle savait qu'elle avait péché et qu'elle avait besoin d'un Sauveur. D'un autre côté, ceux qui se tenaient là devant elle, tenant des pierres dans leurs mains, ils avaient perdu de vue depuis longtemps qu'ils n'appartenaient pas au royaume de Dieu, étant incapables de manifester la miséricorde de Dieu à l'égard du pécheur, parce que en fin de compte, dans le royaume de Dieu le pardon occupe la première place.

Aujourd'hui encore, Jésus peut et veut réécrire la vie des gens. Peu importe le péché que vous avez commis, peu importe le nombre de péchés que vous avez commis, Jésus peut réécrire votre histoire, car Lui seul peut effacer vos péchés et vous sauver. Il suffit de venir à Lui, et déposer vos péchés à ses pieds.Reconnaître votre péché, vouloir vous en détournez et par son sang précieux, il effacera vos péchés. Vous serez ainsi pardonné et vous recommencerez une nouvelle vie avec Lui, parce que vous aurez reçu la capacité de marcher dans ses pas par le St-Esprit qui est en vous. "Quiconque veut venir avec moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive" dit-il! (Mat.10:38). Et celui qui accepte de le suivre, "il fera de lui un pêcheur d'hommes" (Mat.4:19).

Imaginez pendant un instant la scène. Jésus est assis dans le temple en train d'enseigner les gens, lorsque soudainement, arrivent en trompent les scribes et les Pharisiens. Gardez à l'esprit que les scribes et les Pharisiens étaient les gardiens de la loi, ceux qui étaient supposés représenter le témoignage de Dieu sur la terre. Ils viennent voir Jésus en citant ce que la loi dit dans Deutéronome 22:22, (un passage qui faisait référence à la condamnation à mort que devait subir quelqu'un pris en adultère) et ils demandent à Jésus s'ils devaient obéir à la loi. Même s'ils cherchaient à coïncer Jésus, à première vue, leur requête semble justifiée. "Jésus, devons-nous obéir à la loi?"

En soumettant ce problème publiquement à Jésus, ils voulaient démontrer jusqu'à quel point ils obéissaient à la loi, jusqu'à quel point ils détestaient le péché et qu'ils voulaient que justice soit rendue. S'ils avaient été vraiment soucieux de justice, ils auraient exhorté cette femme à se repentir et à offrir un sacrifice pour expier (rachat, réparer) son péché.

III- LES GENS MAL INTENTIONNES AGISSENT N'IMPORTE COMMENT
Non seulement les gens mal intentionnés sont insensibles, mais ils ne se préoccupent nullement du sort des autres. "Les Pharisiens disent à Jésus: La loi nous ordonne de lapider de telles femmes." Ils n'avaient manifestement pas lu la loi correctement. Si vous prenez le temps de lire dans le livre du Lévitique 20:10 et dans le livre du Deutéronome 22:20, il est clairement écit que si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s'il commet un adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront punis de mort. La peine de mort s'appliquait donc à l'homme et à la femme.

Frères et soeurs, où est l'homme dans cette histoire? S'ils avaient été surpris en pleine activité sexuelle, comment l'homme aurait pu s'enfuir? Alors, où est cet homme? Les Pharisiens ont agi négligemment parce que leur but ne consistait pas à faire appliquer la loi, mais de mettre Jésus à l'épreuve dans le but de l'accuser. Dans leur désir de surprendre Jésus, ils avaient négligés ce point si important; celui de lui amener aussi l'homme qui se trouvait avec elle, démontrant ainsi leur esprit tordu.

Et nous voyons cette négligence chez tous ceux et celles qui ont des choses à cacher parce qu'ils ont un esprit tordu. Il y a quelques années en Caroline du Sud, Susan Smith, une jeune femme de race blanche appela les autorités pour leur dire qu'un homme de race noir avait volé sa voiture avec ses deux jeunes enfants à bord. Cette nouvelle déclencha une tempête médiatique dans toute la région, et les recherches entreprises par les autorités policières les jour suivants, captèrent l'attention de tout le pays; mais certains observateurs avertis avaient des doutes. L'histoire de la jeune femme semblait irréaliste et trop bien calculée. Certains craignaient que toute cette démarche ne vise qu'à alimenter les tensions raciales dans la région. Sa façon de parler et les émotions qu'elle dégageait lorsqu'elle fut interrogée par les journalistes, semblaient superficielles. Finalement on retrouva la voiture au fond d'un lac avec les cadavres des deux enfants à l'intérieur. Rapidement, les autorités déterminèrent que Susan Smith avait tué ses propres enfants et elle fut confrontée et condamnée. Elle voulait tellement faire accuser les noirs qu'elle détestait, qu'elle a tué ses propres enfants pour arriver à ses fins. Mais elle avait négligé certains points importants dans son histoire, et tout comme Jésus le fit avec les Pharisiens, les policiers purent mettre en évidence les dispositions de son coeur dans cette affaire.

IV- LES PERSONNES MAL INTENTIONNEES SE COUVRENT FACILEMENT DE HONTE (verset 7)
Non seulement les personnes mal intentionnées sont insensibles et agissent n'importe comment, mais elles se couvrent facilement de honte. Remarquez que suite à la demande insistante des Pharisiens pour que cette femme soit jugée, Jésus va répondre en disant: "Que celui d'entre vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle." En leur disant de jeter la première pierre, Il est simplement en train de répéter la directive qui est donnée dans Deutéronome 13 et 17, à savoir, que les témoins de l'acte doivent être les premiers à lancer la pierre.

C'est maintenant Jésus qui par ses paroles, va mettre en lumière leurs mauvaises intentions. Connaissant la motivation qui les poussent à agir ainsi, ils les met au défi d'obéir eux-mêmes à ce que dit la loi. Il leur dit en fait ceci: "c'est votre responsabilité de le faire, puisque que vous avez été témoins de son péché." Ensuite, leurs consciences va faire le reste. Lorsque Jésus va mettre en lumière la nature de leur démarche, ils se retireront un par un, couverts de honte.

"Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: "Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée? Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas lui non plus: Va, et ne pèche plus." Il reconnaît que ce qu'elle a fait était mal et il lui fait réaliser que son pardon ne l'autorise pas à continuer à pratiquer le péché. Il la libère et il la laisse aller dans la joie et la certitude qu'elle est pardonnée. Il l'a restaurée en lui faisant grâce "car il est venu non pour condamner, mais pour que les gens soient sauvés par Lui."

Nous avons un exemple de cette restauration dans 2 Samuel 12. Tout commence avec le prophète Nathan qui confronte David avec ce même péché, celui de d'adultère. Nathan n'amène pas David à comparaître devant un tribunal, non, il confronte David directement, et lorsque David confesse son péché et se repent, Nathan prononce le pardon de Dieu. Le but de toute confrontation et de toute discipline n'est pas de punir, mais de rétablir une situation, de restaurer une relation, et ce dans une attitude de miséricorde et dans un esprit de douceur. Par conséquent, Nathan est un exemple vivant de ce que l'apôtre Paul a écrit dans Galates 6:1. Faisons aux autres ce que nous aimerions qu'ils nous fassent.

Frères et soeurs, avec qui nous identifions nous dans cette histoire? La femme? Les gens mal intentionnés? où Jésus? Le point que Jésus veut mettre en lumière ici, c'est que chacun d'entre nous, respectable ou non, surpris en flagrant délit ou non, animé d'un sentiment de supériorité ou pas; nous avons tous besoin de la miséricorde de Dieu. N'y a-t-il pas un Pharisien qui se trouve en chacun de nous? Combien de fois avons-nous dit intérieurement, "oh moi, je n'ai jamais traité mes enfants de cette façon. Oh moi, je n'ai jamais dit de telles choses à mon épouse!" Ou "je ne peux pas croire qu'elle dépense autant d'argent." "Me croirais-tu, si je te disait ce qu'elle portait l'autre jour?" Ou encore, "si tu savais jusqu'à quel point il a une très haute opinion de lui-même."

Combien de fois nous est-il arrivé en privé ou publiquement d'avoir abaissé quelqu'un pour nous élever nous-même? Nous ne cherchions peut-être pas nécessairement à nous élever lorsque nous avions de telles pensées, mais c'est certainement ce qui passait inconsciemment, et c'est en fait le péché qui correspond aux gens qui sont mal intentionnés.

De même, combien y en a-t-il parmi nous qui ont craint que leur péché qu'ils gardent secret au plus profond de leur coeur soit un jour dévoilé publiquement? Quelqu'un a dit que la chose la plus dévastatrice dans le monde, et ce pour la plupart des gens, et particulièrement pour ceux qui occupent un ministère quelconque dans l'Eglise, ce serait de recevoir une lettre anonyme qui dit simplement, "tu es un hypocrite, moi je le sais, je connais ton péché." Voilà pourquoi la plupart des péchés sont difficiles à vaincre à cause de la honte qui l'accompagne lorsqu'il est dévoilé. Mais Jésus dit, "je ne te condamne pas non plus; va, et ne pèche plus."

Que est le point que nous voulons faire ressortir en prêchant sur les personnes mal intentionnées? Nous amener à reconnaître le péché qui se trouve en nous, ensuite le confesser, se repentir et s'approprier le pardon qui nous est offert en Jésus-Christ. Vous rappelez-vous le chef-d'oeuvre littéraire de Nathaniel Hawthorne "La lettre écarlate"? L'histoire se déroule en Nouvelle Angelterre et le personnage principal était Mme Pryne qui tombe enceinte et accouche d'un enfant hors mariage. Elle reçut comme condamnation de porter la lettre "A" (pour adultère) de couleur écarlate sur son vêtement afin que sa honte soit visible pour tous les gens du village.

Pourtant, elle ne révéla jamais le nom de celui qui avait couché avec elle. Vers la fin du livre, ronger par le remord, son amoureux va se dévoiler lui-même, il s'agissait du curé Dimmsdale. Tout le temps qu'elle avait porté le "A" écarlate sur ses vêtements, lui, il avait porté le "A" en secret dans son coeur. Cete femme avait été contrainte d'exiber publiquement sa honte tandis que lui, il avait dû la porter secrètement dans son coeur avec la crainte que les gens découvrent son péché. Nous portons tous nos lettres publiquement ou secrètement dans nos coeurs. Seul Christ peut nous pardonner, disant "je ne te condamne pas non plus, va et ne pèche plus." Voilà pourquoi nous devons être très prudents avant de juger qui que ce soit.

Jésus n'aurait pas pu réécrire ce moment de l'histoire si Lui aussi avait tenu dans sa main une pierre. Et la même chose est vrai pour vous et moi. Si nous tenons des pierres dans nos mains, nous n'aurons aucune puissance pour faire une différence ou pour réécrire le futur des gens, et nous serons incapables de représenter Jésus dans le monde. Après tout, comment pouvons-nous représenter le royaume de Dieu si ce royaume est établi sur une fondation de pierres et s'il y a du non-pardon dans nos coeurs? Cela est tout simplement impossible. Voilà pourquoi nous devons arriver à "pouvoir pardonner comme Dieu nous a pardonnés en Christ" (Eph.4:32). Il est évident que ce n'est jamais facile, et cela signifie que nous devons apprendre à surmonter les conflits que nous avons vécus, ou des choses personnelles qui se sont incrustrées profondément en nous au cours de notre vie.

Illustration: La femme de 36 ans qui n'a plus que quelques mois à vivre

Sans le pardon au plus profond de notre coeur, il nous est impossible de parler de Jésus, et nous ne pouvons pas non plus dire à personne que nous lui appartenons. Les gens qui se contentent de parler seulement de Jésus mais qui ne vivent rien avec lui "font toutes leurs actions pour être vus des hommes... Ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges... Ils aiment à être salués dans les places publiques et à être appelés par les hommes "maître, Maître" (Mat.23:6-7). Voilà ce qui les préoccupe le plus dans leur vie. Cependant, les gens qui représentent vraiment Jésus, sont ceux qui se baissent et qui écrivent dans le sable. Ils réécrivent la vie des gens, il parle des bontés du Seigneur, peu importe ce que les gens ont fait ou le péché qu'ils ont commis.

Laissons le soin aux autres de juger, parce que nous sommes appelés à vivre une loi qui est supérieure, la loi de l'amour, la miséricorde de Dieu et le pardon de Dieu en Jésus-Christ. Cela correspond à être capable d'accepter ce que nous ne pourrions pas accepter naturellement, à être capable d'appeler "pur" ce que d'autres perçoivent comme étant "impur", et à être capable de recevoir avec espoir ce que d'autres considèrent comme étant impossible à récupérer.

Il n'y a pas d'autre Evangile qui peut changer le coeur de l'homme. Ce ne sont pas nos vêtements, ce n'est pas la mémorisation des Ecritures, ce ne sont pas nos grosse Bibles, c'est l'amour et la miséricorde de Dieu dans nos coeurs qui feront la différence. Si vous avez des pierres dans vos mains ce matin, c'est le temps de permettre à Jésus de les enlever de vos mains, afin que vous puissiez vraiment le représenter dans cette génération et Lui permettre de réécrire la destinée de vies rongées et dévastées dans ce monde.

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