JE SUIS UN ENFANT DE DIEU (Luc 10:38-42)
(Prêché à Glain, dimanche le 10 mars 2013) (Paolo Vasta)
(Retranscrit dans un style parlé)

Lorsque je regarde la télévision et que je cherche une émission qui me plaît, je tombe de plus en plus sur une de ces émissions ou des candidats s'affrontent dans une lutte sans merci afin d'arriver à obtenir le prix de celui ou de celle qui est le meilleur. En plus des classiques concours de chants ou de danses que nous connaissions déjà, viennent s'ajouter aujourd'hui toute sortes de confrontations. On se dispute le titre de meilleur cuisinier, de meilleur pâtissier, on se bat pour être le meilleur hôte en essayant de préparer "un dîner presque parfait." 

Il y a même une émission ou les candidats sont fiancés dans laquelle ils vont entrer en compétition pour savoir qu'elle sera la candidate qui aura eu le plus beau mariage, la plus belle réception, la plus belle décoration, etc... Il faut quand même avouer que les émissions les plus populaires aujourd'hui, sont celles où des candidats entrent en compétition entre eux, que ce soi individuellement ou en équipe. Aujourd'hui tout est prétexte à une compétition.

Mais quand je considère tous les efforts déployés par ces candidats, tous le stress accumulé lors de ces affrontements pour acquérir une gloire souvent bien éphémère, je me dis, est-ce bien raisonnable tout cela? Ces gens risquent leur santé physique ou mentale, on les voit parfois craquer et fondre en larmes ou quitter la compétition complètement détruits.

Mais ce que nous voyons à la télévision, n'est-ce pas le reflet de notre époque? N'est-ce pas ce qui est «tendance» aujourd'hui à savoir: Etre quelqu'un de spécial, quelqu'un d'exceptionnel, avoir un talent n'importe lequel! Jongleur, clown ou acrobate peu importe le talent, à condition de ne pas être quelqu'un d'ordinaire, de normal, afin que les gens puissent nous estimer et surtout ne pas tomber dans l'oubli. On aimerait tant que les gens se souviennent de nous!

Le succès de ces émissions nous montre jusqu'à quel point nous avons ce besoin inné, cette démangeaison d'être quelqu'un, ou de devenir quelqu'un, mais surtout, que les autres le sachent. Nous avons besoin de l'approbation des autres, nous aspirons à ce qu'ils reconnaissent nos talents et qu'ils nous applaudissent .Nous avons besoin de nous identifier à quelqu'un d'intéressant, ou encore, de devenir quelqu'un d'intéressant et pouvoir dire "je suis ceci, je suis cela". 

Mais d'où vient ce besoin d'être reconnu? Cela vient de notre nature charnelle orgueilleuse et vaniteuse! Cette vanité que le monde sait très bien comment nourrir et dont nous succombons si souvent. Tout cela vient du fait que nous manquons d'assurance ou de confiance, et peut-être aussi, parce que nous sommes en manque d'affection. Dans tous les cas nous sommes prêts à faire tous les efforts possibles, à mettre en danger notre santé, notre vie de couple, notre vie de famille pour atteindre notre objectif: devenir quelqu'un de reconnu! Mais le plus grave c'est que tout cela nous entraîne loin de ce qui devrait être notre priorité.

Je vous invite à lire ensemble le passage Luc 10:38-42. Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée."

Ce passage nous informe que Jésus est invité chez Marthe et Marie. Marthe commence alors à se démener, à courir partout pour préparer le dîner. C'est qu'il y a beaucoup à faire! Il faut éplucher les légumes, allumer le feu, dresser la table, vérifier que les couverts soient bien propres. etc... Alors que Marie, elle, reste assise aux pieds de Jésus et écoute avec attention tout ce qu'il dit. Marthe n'est pas contente, elle se plaint, elle dit à Jésus « ne vois-tu pas que Marie ne fais rien et que je suis débordée?» Alors Jésus lui répond «Marthe, Marthe tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtées."

Marthe craignait peut-être que Jésus allait porter un jugement sur ses qualités domestiques, alors qu'elle voulait Lui montrer qu'elle était une bonne maîtresse de maison, qu'elle savait recevoir quelqu'un. En somme, qu'elle était capable de préparer "Un dîner presque parfait". Mais Jésus ne se préoccupait pas de tout cela, Il n'était pas pressé, Il était là d'abord pour parler de ce qui est nécessaire, de ce qui est important et Marie l'avait bien compris.

Regardons une autre illustration dans le psaume 131. Le Psalmiste nous dit que ce n'est pas en recherchant les honneurs et la gloire qu'il trouve son contentement et la paix, mais bien dans sa relation avec le Seigneur . Il ne se préoccupe pas de savoir qui il est au yeux des hommes, mais plutôt d'être trouvé agréable aux yeux de Dieu. Se sachant aimé de Dieu, il est comme un enfant auprès de sa mère: calme, tranquille et apaisé. Trop souvent, nous sommes préoccupés par l'image que le monde a de nous, voilà pourquoi nous avons constamment besoin de montrer et de dire qui nous sommes.

Dans l'évangile de Jean , Jésus nous dit à plusieurs reprises qui Il est, ce sont les fameux "Je suis" de Jésus. Relisons les ensemble:
1) "Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie" (Jean 8:12).
2) "Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages" (Jean 10:9).
3) "Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis (Jn.10:11).
4) "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt; et quiconque vit en croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?" (Jn.11:25-26).
5) Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14:6).

Ceux qui ne connaissent pas le Seigneur, pourraient répliquer lorsqu'ils voient le nombre de fois que Jésus utilise l'expression "Je suis", est-ce que Jésus ne serait pas un peu comme nous? N'aurait-il pas besoin de l'admiration des autres? Bien sûr que non! Nous qui le connaissons, nous savons qu'il n'y aucune vanité en Lui ni d'ailleurs aucun autre péché, et surtout qu'il ne souffrait aucunement d'une mauvaise image de Lui-même.

D'ailleurs, les motivations de Jésus sont bien différentes des nôtres. S'il se présente à nous avec tant d'insistance ce n'est pas pour être admiré, ni pour être applaudi, mais pour que nous sachions comment et par qui nous pouvons être sauvés. Jésus ne recherche pas notre admiration mais bien notre salut. Nous pouvons effectivement remarquer que Jésus se présente plutôt comme un point de repère, comme un poteau indicateur qui nous donne la bonne direction. Je suis la porte, je suis la lumière, je suis le chemin, etc... La vocation d'un repère, c'est d'être utile, de nous mettre sur la bonne voie et non d'être admiré ou adulé.

Mais il y a aussi une autre différence entre Jésus et nous. Lorsque nous disons «je suis» nous avons tendance à croire que cela va durer, que c'est un statut permanent, mais en réalité ce n'est que du provisoire ou si vous préférez, ce n'est qu'une situation temporaire. Aujourd'hui je jouis d'une bonne santé, je peux exercer mon métier, je peux mettre mon talent au service des autres, mais qu'en sera-t-il demain? Le temps s'écoule inexorablement pour nous et nous sommes appelés à disparaître.

Que l'on soit une personne ordinaire ou une grande star c'est pareil. Regardez ce que sont devenues toutes ces stars qui avaient les honneurs, la gloire, elles sont disparues comme le plus anonyme d'entre nous. En fait, le présent n'existe que dans la conjugaison mais n'est pas une réalité pour nous. En hébreux on n'utilise pas le présent, on ne dit pas "je suis docteur" ou "je suis musicien" mais on dit «je docteur» "je musicien". Dans la pensée juive seul Dieu peut dire "Je suis". 

C'est pour cette raison que les Juifs veulent lapider Jésus, lorsqu'il dit dans Jean 8.58 "avant qu'Abraham fut, Je suis".  Mais contrairement à nous, Jésus, parce qu'Il est aussi Dieu, peut dire «Je suis» parce qu'Il est le même hier aujourd'hui et éternellement! (Hb.13:8). Nous sommes tellement préoccupés, accaparés et parfois même obsédés par ce désir d'être quelqu'un aux yeux des gens, que nous oublions ce qui est le plus important, cette chose nécessaire dont parle Jésus à Marthe et que Marie avait comprise: qui suis je pour Dieu?

Tournez dans Jean 1. Nous lirons ensemble les versets 6 à 13. "Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu."

La question qui devrait nous préoccuper, c'est celle-ci: "Suis je un enfant de Dieu?" Voila ce qui devrait tous nous préoccuper! Voilà ce qui est nécessaire, voilà la question la plus importante à se poser. Certains dirons: "ne sommes-nous pas tous des créatures de Dieu?" C'est vrai , mais être une créature comme le sont la coccinelle ou le papillon c'est une chose, mais être enfant de Dieu, c'est une chose autrement plus extraordinaire et merveilleuse!

Parce que si vous avez, comme nous venons de le lire dans la parole, reçu Jésus dans votre coeur et que vous êtes devenus, par la grâce de Dieu son enfant, ce n'est pas pour une durée déterminée, pour un temps, pour la durée de votre vie, mais c'est pour toujours! Car celui qui est "enfant de Dieu", non seulement il  a la vie éternelle, mais il est aussi "aussi héritier de Dieu, et cohéritier de Christ, si toutefois il souffre avec lui, afin d'être glorifiés avec lui" (Rom.8:17).

Rien de ce que le monde peut nous offrir ne peut rivaliser avec ce que Dieu donne à ses enfants. De plus Dieu aime tous ses enfants d'un même amour sans tenir compte de leur intelligence ou de leur talent. Quel réconfort de savoir que Dieu nous aime d'un amour si grand et aussi inconditionnel. Nous sommes comme l'enfant du Psaume 131 qui est heureux près de sa mère.

S'il vous arrive parfois d'être attristés parce que les gens ont peu de considération pour vous, qu'ils vous ignorent ou qu'ils vous traitent même avec mépris parce qu'ils vous trouvent bien ordinaire ou sans talent particulier, rappelez vous que vous êtes «un enfant de Dieu», que vous avez la vie éternelle, et que Dieu vous aime tel que vous êtes, sans vous demander de faire des choses extraordinaires. Etre ou ne pas être "enfant de Dieu"  voilà donc la vraie question à se poser.

Peut être que certains vous dirons comment pouvez-vous être aussi sur de vous? N'est-ce pas prétentieux de clamer avec assurance que je suis  enfant de Dieu? Non! Parce que ce n'est pas nous mais bien l'esprit qui nous convainc que nous sommes «enfant de Dieu. "L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu" (Rom.8:16).

Nous ne devons pas non plus nous glorifier, parce que nous n'avons aucun mérite. C'est par la seule grâce de Dieu et non par nos efforts personnels que nous sommes devenus «enfant de Dieu». Jean nous rappelle que ceux qui sont nés de Dieu, ne l'ont pas été, "non du sang, ni de la volonté de la chair; ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu" (Jn.1:13). Nous n'avons pas eu à faire quoi que ce soit d'extraordinaire, nous n'avons pas eu à réussir des concours, à comparaître devant un jury ou encore à gagner une compétition. Dieu n'exige rien de cela.

Il nous demande de reconnaître que nous sommes des pécheurs, de nous repentir et de nous tourner vers Lui. Il nous demande de reconnaître que ce n'est pas par nos mérites que nous pouvons maintenant nous présenter devant Lui et être déclaré juste, mais c'est uniquement grâce au sacrifice de son fils Jésus sur la croix de Golgotha.

Aujourd'hui si vous ne pouvez pas affirmer avec assurance que vous êtes «enfant de Dieu», songez que c'est la question la plus importante et la plus urgente qui soit. La gloire, les honneurs, les succès que le monde peut vous donner ne sont qu'éphémère. "Tout cela n'est que vanité et poursuite du vent" (Ecc.1:14), tandis que la gloire que Dieu nous promet en tant «qu'enfant de Dieu», elle est éternelle!

C'est ce que nous dit l'apôtre Jean dans 1 Jn. 3:1-2: «Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu. Bien aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté nous serons semblables à Lui, parce que nous le verrons tel qu'Il est ».