ETES-VOUS PORTES A DOUTER? (Jacques 1:5-8)
(Prêché à Glain, dimanche le 11 janvier 2015 par Paolo Vasta) (Retranscrit dans un style parlé) PV/sa

Peut-être avez-vous déjà vu l'émission "L'ombre d'un doute" sur une chaîne de télévision française? C'est une émission où on se pose des questions sur des événements historiques. Et j'aurais pu donner ce titre au message de ce matin.

J'aime cette expression "L'ombre d'un doute" parce qu'elle suggère que le doute dépose une ombre sur les événements ou sur les personnes, ce qui fait qu'on n'y voit plus très clair.

Nous allons lire Jacques 1:5-8 : "Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d'autre. Qu'un tel homme ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur : c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies."

Dans ce passage, Jacques nous dépeint une personne qu'il qualifie d'irrésolue, d'inconstante et qui est dans le doute. Au-delà du contexte, ce qui m'a interpelé c'est l'image de cette personne qui est ballottée, qui ne se dirige plus, qui n'est plus maître de sa direction et qui se laisse aller de droite à gauche dépendant d'où vient le vent.

Si cette personne se trouve dans cette situation, c'est parce qu'elle se pose des questions et qu'elle n'obtient pas de réponse. C'est peut-être aussi parce que les réponses qu'on lui donne ne la satisfont pas et qu'elles ne lui donnent pas une conviction.

Je précise que mon propos n'est pas de dire qu'il ne faut pas se poser des questions et qu'il faut tout croire. Au contraire, la Bible nous encourage à être critiques. Lisons 1 Thess 5:21 : "Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon." Un autre exemple se trouve dans le livre des Actes où on nous dit que : "Les Juifs de Bérée reçurent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact." (Actes 17:11). C'est donc bien légitime de se poser des questions lorsqu'on médite la Parole de Dieu et qu'on essaye de la comprendre.

Ce matin, je voudrais vous mettre en garde contre les effets néfastes du doute sur notre santé spirituelle. Sur les paquets de cigarettes, avant on pouvait lire que le tabac "nuit gravement à la santé". Aujourd'hui, on peut lire que le tabac "tue". On pourrait paraphraser cela en disant que : "Le doute nuit gravement à la santé spirituelle".

Il y a quelques temps, lors d'une réunion des hommes de l'église, une méditation avant été apportée. Je me souviens qu'un frère avait partagé que, depuis qu'il était chrétien, il s'était déjà posé des questions mais qu'il n'avait jamais eu de doute. Je voudrais pouvoir en dire autant, mais en ce qui me concerne, surtout au début de ma vie chrétienne, eh bien, j'ai douté. Je peux vous dire que pendant ces moments de doute, on n'est pas heureux!

Ce que nous risquons de perdre avec ce doute, c'est notre joie, notre force et notre consolation, mais ce matin, nous allons aussi passer en revue d'autres effets néfastes du doute sur notre vie spirituelle.

Dans la lecture de Jacques nous pouvons déjà remarquer deux choses :

1. La personne qui doute est ballottée de droite et de gauche selon ce qu'elle entend. Elle n'avance plus correctement, avec pour conséquence de perdre beaucoup de temps et d'énergie.

2. La personne qui doute ne doit pas s'attendre à recevoir les bénédictions que Dieu a en réserve pour ceux qui se confient en Lui. On reviendra sur les bénédictions un peu plus loin.

On vient de voir que le doute nous freine, nous ralentit, et qu'il nous empêche d'avancer correctement dans notre cheminement spirituel. Mais il peut aussi carrément nous bloquer, nous empêcher de progresser dans la connaissance de la Parole et dans la connaissance de notre Seigneur. Lisons un exemple dans Hébreux 5:12-14 : " Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal." Continuons avec Hébreux 6:1-3 : " C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel. C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet."

L'auteur de cette épitre s'adresse à des Juifs qui se sont convertis à l'Evangile, mais qui sont encore dans le doute en ce qui concerne des choses qui devraient pourtant être connues, assimilées et acceptées. Il leur a expliqué à plusieurs reprises qu'ils devaient abandonner les pratiques de l'ancienne alliance qui sont devenues inutiles, maintenant que Jésus-Christ est venu, qu'il est mort et qu'il est ressuscité. Il leur explique que tout a été parfaitement accompli à la croix et donc qu'il n'est plus nécessaire de faire d'autres sacrifices. Il leur explique que le salut s'obtient non plus par l'obéissance à la loi, mais par la foi en Jésus-Christ.

Rien à faire, ces juifs reviennent encore et toujours avec les mêmes questions. Et l'auteur leur explique que s'ils continuent à mettre en doute les bases et les fondements de l'Evangile, ils ne pourront plus avancer. Il les exhorte donc à progresser dans la connaissance et dans la mise en pratique de l'Evangile.

Pour illustrer cela, on peut prendre l'exemple d'un professeur de deuxième année qui, à la rentrée scolaire, doit reprendre tout le programme de la première année. On peut comprendre qu'il ne pourra pas avancer dans son planning.

Par contre, nous devons aussi accepter de ne pas tout savoir et de ne pas tout connaître. Nous devons accepter que des questions restent sans réponse, et nous devons surtout accepter que certaines choses appartiennent à Dieu et qu'Il n'est pas obligé de nous les révéler. Le Seigneur nous dit ce que nous avons besoin de savoir.

Lisons un exemple dans Jean 21:18-22 : " En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. Pierre, s'étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi."

Dans ce passage, Jésus fait une révélation à Pierre : il lui indique qu'il va mourir en martyr. Suite à cela, Pierre a le réflexe de demander ce qui va arriver à son ami Jean. Pierre est inquiet pour son ami, c'est un sentiment légitime et pourtant Jésus va lui répondre : "Que t'importe?"

Cette réponse peut paraître surprenante de la part de Jésus qui a enseigné d'aimer son prochain, d'avoir de la compassion et ce, même pour nos ennemis. Comment peut-il, maintenant, nous répondre : "Que t'importe?"

Par cette réponse, Jésus n'encourage nullement l'égoïsme ou le "chacun pour soi", mais il veut que Pierre comprenne que :

1. Il ne lui est pas permis de connaître certaines choses, sauf si Dieu décide, en tout souveraineté, de les lui révéler.

2. Il doit, avant tout, se préoccuper d'accomplir sa tâche de disciple et ne pas se laisser distraire par certaines questions. En effet, Jésus lui dit: "Que t'importe? Toi, suis-moi." C'est vrai que légitimement on peut être troublés par des questions, mais on doit d'abord être des disciples et suivre Jésus et ces questionnements ne doivent pas nous empêcher de le faire.

3. Il lui faut avancer avec ce qu'il sait et ne pas se soucier de ce qu'il ne sait pas.

Prenons l'exemple des "grilles de mots croisés". Si vous attendez d'avoir toutes les réponses de ligne 1 avant de passer à la ligne 2, et si vous attendez d'avoir toutes les réponses de la ligne 2 avant de passer à la ligne 3, eh bien, six mois plus tard vous risquez d'être encore devant votre grille. Ce n'est pas une méthode efficace et ce n'est pas ainsi qu'on procède. Dès qu'on ne peut répondre à une définition, on passe à la suivante. Et au fur et à mesure que la grille se remplit, on s'aperçoit que les mots commencent à se former et on commence à y voir plus clair.

Tout ça pour dire que si on s'arrête sur ce qu'on ne sait pas, on n'avance plus.

Voilà une bonne réaction que nous devrions avoir lorsque le doute cherche à s'installer dans notre esprit, c'est de dire: "Je ne sais pas… mais je sais!". Cette expression m'encourage, car même si je ne sais pas tout, je sais certaines choses avec assurance.

Nous avons lu, au début du message, que celui qui doute ne peut s'attendre à recevoir de Dieu les bénédictions auxquelles il pourrait avoir droit. Une des plus belles bénédictions que Dieu peut nous donner et dont se prive celui qui doute, c'est la joie et la paix que peut nous donner le Seigneur.

A plusieurs reprises, l'apôtre Paul dit aux Philippiens de se réjouir. Lisons Phil 3:1 : "Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous cela est salutaire."

Nous allons mentionner 3 points pour expliquer ce que "se réjouir" dans le Seigneur veut dire.

1. C'est se réjouir d'être enfant de Dieu:

Mais comment en être certain? Eh bien, la Parole de Dieu contient des versets qui me réconfortent et qui m'enlèvent tout doute. Lisons Jean 1:12: "Mais à tous ceux qui l'ont reçue (la Parole, Jésus), à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

Bien sûr, il faut définir ce que veut dire "recevoir Jésus". C'est reconnaître son état de pécheur, se repentir et prendre la décision de marcher désormais avec Jésus comme Seigneur.

Si vous avez encore des doutes, lisons Rom 8:16 : "L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu." Si vous êtes dans le doute, vous risquez de ne pas entendre l'Esprit qui vous dit : "Réjouis-toi, tu es enfant de Dieu."

2. C'est se réjouir d'avoir l'assurance de son salut:

Pourquoi? Comment? La réponse se trouve encore dans la Parole de Dieu dans 1 Jean 5:13 : "Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu."

Jean nous dit : "Vous avez" et non "Vous aurez", ce qui pourrait laisser planer un doute comme : "Vous aurez peut-être" ou "Vous aurez si vous le méritez…".

On peut aussi se demander ce que signifie "croire au Fils de Dieu". "Croire", c'est la même chose que "recevoir". Ce n'est pas croire pour croire, mais c'est la prise de conscience de notre état de pécheur qui amène à la repentance, à la conversion qui est la décision de se tourner vers le Seigneur et de le laisser diriger notre vie. A partir de ce moment-là, il n'y a plus aucune raison de se tracasser.

Paul nous dit de nous réjouir, mais comment pourrais-je me réjouir si je vis dans la crainte d'un danger imminent, d'un châtiment, d'un jugement qui va s'abattre sur moi? Comment puis-je me réjouir avec une épée de Damoclès au-dessus de ma tête?

Voici résumée la légende grecque de Damoclès : " Denys l'Ancien, tyran de Syracuse, vivait dans un château cerné d’une fosse et sans cesse sous la surveillance de nombreux gardes. Denys, qui était toujours inquiet, se trouva des courtisans qui devaient le flatter et le rassurer. Parmi eux, Damoclès, roi des orfèvres, ne cessait de flatter son maître sur la chance qu’il avait d’être le tyran de Syracuse. Agacé, celui-ci lui proposa de prendre sa place le temps d’une journée. Au milieu du festin, Damoclès leva la tête et s’aperçut qu’une épée était suspendue au-dessus de lui, et n’était retenue que par un crin du cheval de Denys. Et, ainsi, il montra à Damoclès que son rôle de tyran possédait deux faces, c'était à la fois un sentiment de puissance et le risque d'une "mort" pouvant frapper à tout moment."

Cette illustration peut s'appliquer à nos contemporains. Celui qui n'a pas l'assurance de son salut, qui n'est pas certain d'être un enfant de Dieu, celui qui n'a pas l'assurance que Dieu l'aime et qu'il veut le sauver, eh bien, cette personne éprouve la sensation d'avoir une épée au-dessus de sa tête qui est prête à tomber. Il vit une situation particulièrement dangereuse et pénible. Celui qui n'a pas fait la démarche de recevoir Jésus et de croire en son nom vit constamment dans cette crainte et sous cette menace.

Est-ce que Paul nous dirait : "Réjouissez-vous" sachant que nous sommes en danger? Si nous sommes en danger, est-ce que Jean dirait : "La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour." (1Jean 4:18) ? L'amour parfait de Dieu manifesté en Jésus nous enlève toute crainte, c'est le Seigneur qui nous le dit, et il n'est pas menteur.

3. C'est se réjouir qu'une place nous attend dans la maison de Dieu:

Lisons Jean 14:1-3 : "Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi.  Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi."

Comment est la place que le Père me prépare? Est-ce que ce sera un palais ou une cabane en bois? Je ne sais pas… mais je sais que je serai avec Lui, dans sa présence. Comment sera la nouvelle Jérusalem? Les rues seront-elles pavées d'or? Je ne sais pas… mais je sais que je verrai la gloire de Dieu!

Je me répète, mais quand on ne sait pas, ayons le réflexe de compenser avec ce qu'on sait.

En tant que disciple, nous devons louer et faire l'éloge de notre maître en public, afin de donner envie aux autres de le connaître aussi. Encore une fois, le doute peut nous empêcher de louer notre Seigneur de tout notre cœur. Il peut freiner l'ardeur et l'enthousiasme qui devraient nous animer lorsque nous louons notre Seigneur.

Lorsque Jésus dit à Pierre "Suis-moi", c'est pour lui donner des instructions à propos de la mission qu'Il allait lui confier.

Cette mission c'est aussi la nôtre aujourd'hui : témoigner et faire des disciples. Comment pouvons-nous être convaincants si nous ne sommes pas convaincus nous-mêmes? Comment un délégué commercial peut-il vendre son produit s'il n'est pas lui-même convaincu de la qualité de son produit? Attention parce que si nous ne sommes pas convaincus, au lieu de transmettre notre joie, notre paix, notre assurance et notre enthousiasme, c'est le doute que nous risquons de communiquer aux autres.

CONCLUSION

Ne laissons pas l'ombre d'un doute assombrir la lumière qui vient de notre Seigneur et qui nous donne la joie et la paix que tout chrétien devrait ressentir.

Pour ne pas tomber dans le doute, nous devons trier nos questions:

- Ne retenons que les questions dont la réponse peut nous aider à fortifier notre foi et à la nourrir.

- Ne retenons que les questions dont la réponse va nous faire découvrir une bénédiction, une promesse, un enseignement, un encouragement de la part de notre Seigneur. Quand je lis la Parole de Dieu, je dois me poser la question : "Qu'est-ce que je peux y trouver comme encouragement, comme réflexion, comme enseignement; qu'est-ce qui peut renforcer ma conviction et ma foi?"

- Ne retenons que les questions dont la réponse va nous donner envie de nous réjouir.

Et puis aussi sachons nous contenter de ce que Dieu veut bien nous révéler, et avançons avec ce que nous savons et ne nous arrêtons pas sur ce que nous ignorons. Dans 1Cor 13:12 l'apôtre Paul nous dit : "Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu."

Quand nous serons face à face avec le Seigneur, peut-être que certaines questions que nous nous posons aujourd'hui n'auront plus besoin de réponse?

En ce début de nouvelle année, nous pourrions prendre la résolution de nous poser moins de questions, de moins chercher des réponses qui finalement ne nous apportent rien et qui ne nous font pas avancer.

Pendant cette année, encore plus qu'en 2014, cherchons à progresser davantage dans la connaissance mais aussi dans la pratique de l'enseignement du Seigneur.

Puissions-nous aussi prendre plus de temps à nous réjouir, à louer le Seigneur et à témoigner autour de nous de la joie et de l'assurance que nous avons que "Un jour nos yeux verront Jésus".