LE DISCIPLE THOMAS
(Prêché à Glain, le dimanche 12
avril 2015 par Daniel FINET) (Retranscrit dans un style parlé) DF/sa
Vous n'êtes pas sans savoir que nous possédons quatre listes des apôtres que Jésus a envoyés, d'ailleurs le mot "apôtre" veut dire "envoyé". Jésus les a formés lorsqu'ils étaient côté à côte. Il y a trois listes qui se trouvent avant la résurrection et une liste qui se trouve après la résurrection. Entre les listes de Matthieu, Marc, Luc et la liste des Actes des apôtres, il y a une nuance et une différence, puisque nous savons que Judas, même avant la mort du Seigneur, n'était plus de ce monde. Il s'est pendu après avoir vendu le Seigneur et il a été remplacé par Matthias.
Lorsqu'on lit ces quatre listes de disciples, il y a quelques nuances parce que les disciples portaient à la fois des noms araméens, des noms grecs et des noms hébreux. Matthieu était aussi appelé Lévi, Simon était appelé Sim'ôn en hébreu et Céphas en araméen, qui était la langue véhiculaire au temps de Jésus. Dès lors lorsque nous lisons les quatre listes, ne nous étonnons donc pas de lire des noms différents pour un même apôtre.
Dans Actes 1:21-22, nous lisons : "Il faut donc que, parmi ceux qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu avec nous, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, il y en ait un qui nous soit associé comme témoin de sa résurrection." Ainsi donc après la résurrection du Seigneur Jésus, les apôtres ont été des témoins de cette résurrection. C'est pourquoi leurs enseignements ont servi à l'édification de l'Eglise de Jésus-Christ. Nous disons cela, sachant que Jésus-Christ est le seul fondement, à savoir la seule pierre sur laquelle les apôtres se sont appuyés eux-mêmes pour être les instigateurs et pour construire l'Eglise par l'action du Saint-Esprit.
Si nous avions le temps, pour chacun des noms des disciples, on pourrait se demander quel qualificatif on lui donnerait. Pour Judas, on pourrait le qualifier de traitre, de comptable, de quelqu'un qui aime l'argent. On pourrait dire que Pierre était un impulsif, un entêté, qu'il agissait avant de réfléchir. L'apôtre Jean était connu sous le nom de "celui que Jésus aime". D'ailleurs, dans son évangile et dans ses lettres, il nous parlera constamment de l'amour du Seigneur et de l'amour qui doit tous nous animer. Cependant, quand on a refusé l'entrée d'un village à Jésus et à ses apôtres, Jean a quand même demandé à Jésus : "Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?"
On pourrait ainsi parler de tous ces disciples, et en nous décrivant chacun des disciples, les évangiles nous les dépeignent tels qu'ils sont et non comme des surhommes. Ils nous les dépeignent avec leur faiblesse, leur force, leur caractère, et de quelle manière Dieu les a utilisés pour son ministère et pour la mission qu'il allait leur confier.
Ce matin, j'aimerais attirer notre attention sur le disciple Thomas qu'on pourrait qualifier d'incrédule. Ce n'est pas moi qui le dis, mais le Seigneur Jésus. A Thomas qui est tactile, qui est visuel et qui aime comprendre, après sa résurrection, Jésus dira : "Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois." (Jean 20:27)
Le mot "incrédule" est généralement utilisé par ceux du monde qui se déclarent "ne pas croire en Dieu". Ils déclarent ne pas croire en Jésus, mais ce qui est bizarre, c'est qu'ils savent prendre ce qui leur convient de la Parole de Dieu en disant : "Moi, je suis comme Saint Thomas et je ne crois que ce que je vois!"
Et pourtant, c'est grâce aux apôtres, et en particulier grâce à Thomas que nous allons découvrir ce matin, que nous allons être éclairés sur le fondement même de la foi des chrétiens et de la foi de l'Eglise. C'est grâce à Thomas que nous allons comprendre ce qu'est le véritable engagement qui devient une loyauté envers Dieu et qui sera comme un parfum aux narines de notre Dieu. Ce n'est pas du bluff, c'est quelque chose d'enraciné, de profond, c'est un engagement comme une adoration. Par Thomas, nous allons apprendre aussi qu'il n'y a qu'un seul chemin qui conduit à la maison du Père.
Partons à la découverte du disciple Thomas.
Son nom est mentionné dans l'évangile de Matthieu, de Marc, de Luc et dans les Actes des apôtres. L'apôtre Jean, dans son évangile, n'y fait pas mention dans une liste, bien que, au chapitre 1, il mentionne "deux disciples".
L'évangile de Jean est le seul évangile qui parle de faits que Thomas a vécus. Nous allons le découvrir alors que Jésus apprend que son ami Lazare est malade. Nous allons découvrir Thomas alors qu'il est dans la dernière Pâque juive avec le Seigneur Jésus. Ensuite, nous le découvrirons après la résurrection, une première fois, une semaine après Pâques et puis, lors de la pêche miraculeuse.
Je voudrais souligner un surnom qui est donné à Thomas, et je vous invite à lire Jean 1:16 : "Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons aussi, afin de mourir avec Jésus." Dans ce passage, Thomas vient d'entendre l'annonce du désir du Seigneur d'aller à Béthanie pour revoir Marthe, Marie et Lazare.
Thomas (te'oma) est un nom araméen et Didyme (Didumos) est un nom grec; et il veulent tous les deux dire la même chose, à savoir "jumeau". Thomas avait-il un frère jumeau? La Bible n'en parle pas.
Toutefois en réfléchissant à ce que des jumeaux vivent, on peut dire qu'ils peuvent être identiques en apparence, mais qu'ils ont quand même chacun leur propre caractère, leurs propres goûts. Ils ont des signes particuliers, ils sont très complices, ils pensent à la même chose au même moment et ils ont des attitudes identiques. Ils sont différents, mais cependant on les confond et ils sont souvent pris l'un pour l'autre, ce qui peut probablement les énerver un peu.
Tout cela pour dire que, même si tu es caché derrière quelqu'un, si tu es pris pour quelqu'un d'autre, si tu es dans l'ombre de quelqu'un ou si on parle de toi en référence à un autre, il est une chose certaine : "Quand Jésus appelle, il n'y a pas de confusion." Jésus te connaît, il connaît ton nom, il ne va pas te prendre pour quelqu'un d'autre et Jésus a un plan et un projet particuliers pour toi. Tu es précieux aux yeux du Seigneur et tu as de la valeur; pas parce que tu ressembles à l'autre, mais pour ce que tu es, toi.
Dans la Bible, Jacob, qui sera appelé Israël, et Esaü étaient des jumeaux. Dans notre étude sur Malachie, nous avons vu pourquoi Dieu a choisi Jacob et non Esaü, et ce matin, on pourrait se demander pourquoi Jésus a appelé Thomas et non son frère pour réaliser un projet particulier? Si le frère a entendu l'Evangile et s'est donné à Jésus-Christ, Jésus a un projet pour cet autre frère. Mais pour Thomas, il a eu le projet que nous allons découvrir.
C'est donc Jésus qui a choisi Thomas pour être apôtre à part entière et il en est de même pour nous. Jésus veut que nous soyons tous des disciples à part entière. Avec lui, il n'y a pas de disciples de première et de seconde zone. Jésus te veut toi, et ne te soucie pas de ce qu'il fait avec les autres.
C'est difficile pour des jumeaux de vivre séparément, et ça a dû être difficile pour Thomas d'entendre les paroles de Jésus, de faire un choix et de quitter son frère. Lisons Luc 14:26-27 : "Celui qui vient à moi doit me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre personne. Sinon, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix et ne marche pas à ma suite ne peut pas être mon disciple." Et pour nous aussi, ça peut être difficile de choisir entre suivre Jésus ou rester retenus par nos différentes attaches.
Voilà, partons à la découverte de Thomas.
Dans l'évangile de Jean, nous
découvrons Thomas quand
I. JESUS
APPREND QUE LAZARE EST MALADE
Nous allons voir plus en détail Jean 11, mais nous allons brièvement situer le contexte de ce chapitre.
Lorsqu'il prêchait, on disait de Jésus-Christ : "Jamais personne n’a parlé comme lui!" et on disait qu'il prononçait des paroles de vérité de la part de son Père. Ses paroles interpelaient ceux qui vivaient dans l'ombre, car être mis en lumière par Jésus, ça devait les secouer et les déranger. Jésus rendait la vue aux aveugles, il remettait debout des paralytiques, l'homme qui avait une main sèche a reçu une main puissante et les sourds pouvaient entendre. Jésus délivrait aussi ceux qui étaient prisonniers du péché.
En fait, il pardonnait comme seul Dieu peut le faire. Et tout cela provoquait la colère des chefs religieux de l'époque qui essayaient de mettre la main sur Jésus pour l'arrêter, pour le lapider et pour le mettre à mort.
Ce que les disciples ne savent pas dans Jean chapitre 11, c'est que Jésus ne se laissera jamais arrêter tant que son heure de passer par la croix et par la résurrection ne sera pas encore arrivée. C'est ainsi que Jésus, voyant qu'on essayait de l'arrêter, s'enfuit de Jérusalem et qu'il part vers l'Est du Jourdain, sans doute en Pérée qui est une contrée à la limite de la Judée et de la Samarie.
C'est dans cette contrée que Jésus prêche à nouveau dans plusieurs villages et c'est là qu'il reçoit un messager venant de la part de son amie Marthe, sœur de Marie, avec cette annonce urgente : "Notre frère, ton ami Lazare, est gravement malade" ; et nous, nous savons que cette maladie engendrera la mort.
Plutôt que de se presser, Jésus reste encore deux jours en Pérée comme s'il n'y avait pas d'urgence. Mais Jésus savait que la gloire de Dieu allait se manifester.
On peut imaginer la conversation au sein des apôtres sur les dangers de retourner à Béthanie, qui est située à un peu moins de 3km de Jérusalem. Pourquoi y retourner? Puisque Lazare dort, cela veut dire qu'il va bien et qu'il va guérir, alors pourquoi s'y rendre pour s'exposer davantage aux dangers?
Lisons donc Jean 11 : 8-16 : "Les disciples dirent à Jésus : Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée ! Jésus répondit : N'y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui. Après ces paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. Les disciples lui dirent : Seigneur, s'il dort, il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui. Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons aussi, afin de mourir avec lui."
Si moi j'avais été disciple au temps du Seigneur Jésus, avec toute cette foule de questions dans ma tête concernant le désir des Juifs de tuer Jésus, je ne sais pas si j'aurais été satisfait de la réponse que Jésus a dite à ses disciples quand il répond que "Il y a douze heures au jour… Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne trébuche pas… S'il marche la nuit, il va trébucher". Mais les disciples, eux, semblent satisfaits de la réponse de Jésus.
Comme cette réponse me paraissait obscure, je m'y suis un peu attardé et j'ai alors pu discerner quel était le message que Jésus a proclamé à ses disciples. Ce message était le suivant : "Si le disciple marche dans la communion avec son Sauveur, dans l'obéissance, dans la lumière et en faisant la volonté du Seigneur, alors le disciple ne court aucun danger." Nous avons affaire à un Seigneur qui est tout-puissant, nous avons affaire au Seigneur de l'Histoire.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun risque, car le diable saura exercer sa cruauté et sa violence contre les enfants de Dieu. Jésus lui-même en parle dans Jean 16:33 : "Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde." Le diable est un meurtrier, il est si cruel et il désire à tout prix nous enlever notre héritage céleste et notre vie éternelle. Mais sachons, bien-aimés, qu'il n'y arrivera jamais. Nous sommes dans les mains du bon Berger et personne ne peut nous ravir des mains du Père.
Quand Thomas répond "Allons aussi, afin de mourir avec le Seigneur", on pourrait lire ses paroles avec différentes émotions que le texte ne souligne pas; peut-être les a-t-il dites avec dépit, par obligation, avec énervement, peur, méfiance, timidité, découragement…
On ne connaît pas les émotions de Thomas, mais c'est ma conviction que Thomas n'est pas le reflet de cela. Pour moi, Thomas était un disciple déterminé et un fataliste courageux. Cela veut-il dire qu'il a compris la réponse de Jésus? Je ne pense pas.
En réfléchissant à cela, je me suis dit que c'est facile pour moi, qui connais la fin du récit, de crier à Thomas : "Vas-y, suis le Maître, tu n'as rien à craindre. Tu penses être sur un chemin de mort, mais tu es sur un chemin de vie, sur un chemin de résurrection et tu vas voir la gloire de Dieu. Suis le Seigneur de la vie, reste attaché au Seigneur!" C'est facile de dire ça quand on connaît la fin du récit.
C'est facile d'aller évangéliser dans les quartiers paisibles de notre Eglise locale et de Liège. Mais à Schaarbeek? Ou si le Seigneur nous envoyait en Syrie, au Yémen, en Afghanistan, en Irak, en RDC et partout où il y a la persécution… Aurions-nous le même zèle pour prendre notre guitare et pour aller chanter l'Evangile aux coins des rues?
Dans l'ancien testament, connaissez-vous un homme que Dieu a appelé à aller prêcher la repentance à Ninive, en Irak? Il s'agit de Jonas qui a peur, qui doute de la Parole de Dieu et qui fuit. Tout tremblant de peur, il préfère embarquer sur une croisière en Méditerranée vers Tharsis en Espagne. Mais Dieu le retrouvera et c'est là, sur ce bateau, que Dieu l'a rappelé et qu'il lui a parlé pour la seconde fois.
Ceci pour dire, mes bien-aimés, que suivre le Seigneur aura comme conséquence dans notre vie de rencontrer des tribulations, des risques et de la violence. Nous connaitrons la peur parce que celle-ci est inscrite dans notre chair d'homme, mais Jésus nous invite à déposer cette peur à ses pieds.
Si Jésus exerçait avec puissance son appel sur moi à partir en Irak, je me souviendrais des paroles que Jésus a dites à ses disciples: "La moisson est grande et il y a peu d'ouvriers." Et là, je prierais en ces termes : "Seigneur, envoie des ouvriers. Regarde cette sœur-là, elle, elle pourra y aller; et celui-là, Seigneur, il convient, envoie-le. Mais pas moi, Seigneur!"
Frères et sœurs, que pensons-nous de ceux qui ont fait le "pas de la foi" et qui, tout comme Thomas, ont répondu à l'appel du Seigneur en disant: "Allons, même s'il faut y mourir"? Peut-être que nous nous dirions en nous-mêmes qu'ils sont fous, que ce sont des kamikazes ou des extrémistes et des fanatiques? Si nous disons cela, c'est oublier la différence qu'il y a entre un fanatique et un enfant de Dieu animé par la foi en Jésus-Christ.
Jésus ne demandera jamais à quiconque de devenir une bombe humaine. Jésus ne nous empêchera jamais d'exercer notre liberté de choix, car il appelle, et nous sommes libres de répondre "oui" ou "non". Jésus ne nous conduira jamais sur un chemin de mort, bien que, le diable interviendra! Jésus nous assure de sa présence. Jésus n'est pas un mercenaire, il est le bon berger et il est le chef de file. C'est là qu'est la différence entre un kamikaze et quelqu'un qui est animé par la foi en Jésus-Christ.
C'est ce que Paul nous dit dans Ephésiens 6:12 : "Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes." Paul nous invite à être forts.
Thomas était un jumeau courageux, un exemple déterminé à suivre Jésus au risque de mourir pour lui. Dans notre entourage, connaissons-nous de tels hommes et de telles femmes qui ont répondu à l'appel de Dieu et qui, dès lors, font partie de cette nuée de témoins qui nous montrent l'exemple de Jésus-Christ, afin de courir dans la voie, sur le chemin que Jésus a tracé pour nous, avec persévérance et en ayant les yeux fixés sur Jésus qui est le chef et le consommateur de la foi?
Dans l'évangile de Jean, nous
découvrons Thomas lors de:
II. LA
DERNIERE PAQUE JUIVE
Nous allons lire un deuxième passage où l'apôtre Jean parle de Thomas, mais je vais tout d'abord situer le contexte.
Jésus a demandé à ses disciples de manger la Pâque juive, parce que c'était son vif désir pour la dernière fois. Nous savons que préparer la Pâque juive demande beaucoup d'investissement. Pour avoir vécu le Séder, je sais que c'est un repas qui peut durer entre deux et trois heures parce qu'il y a des paroles de bénédictions qui sont prononcées, il y a le souvenir de la délivrance de l'Egypte et il y a l'espérance qui est proclamée.
Pendant cette dernière Pâque juive, Jésus va laver les pieds de ses disciples. Il va montrer qu'il est serviteur. Il est grand, mais c'est dans sa faiblesse que nous découvrons toute sa grandeur. Il se fait petit pour nous. C'est aussi à ce moment-là qu'il va désigner Judas, le traitre. C'est là qu'il va lui dire : "Ce que tu as à faire, fais-le. Tu peux partir, tu es libre." C'est lorsque Judas part que Jésus instaure son repas pour les chrétiens et qu'il va déclarer une nouvelle fois que le pain est l'expression de son corps dans lequel le péché de l'humanité va être porté, et que le vin est l'expression de son sang qui va être versé pour que tout péché soit effacé.
C'est au cours de ce repas que Jésus instaure les signes que nous pratiquons aujourd'hui encore et qui nous rappellent la mort du Seigneur, sa vie donnée, son sang qui a coulé, et qui nous projettent dans l'avenir. 1 Cor 11:26 nous dit : "Faites cela jusqu'à ce qu'il vienne!"
Sachant que son heure est proche, Jésus est à Jérusalem. Ses disciples sont inquiets pour sa vie et c'est là que nous lisons Jean 14: 1-6 : "Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi."
Dans ce passage, Jésus proclame qu'il va mourir, qu'il va ressusciter et qu'il va retourner vers le Père, qu'il va nous préparer une place, et puis qu'il viendra nous chercher. Les paroles de compassion, de consolation et de réconfort suffisent-elles pour les disciples?
Lorsque mon épouse est allée conduire un de nos fils à l'école pour la première fois, malgré ses paroles de consolation qu'elle disait en tant que maman: "Je viendrai te rechercher, n'aie pas peur", il y avait sur le visage de notre fils l'expression de l'abandon et il était en larmes. Les paroles de sa maman ne lui suffisaient pas.
Et pour Thomas, il me semble que c'est pareil. Le Seigneur essaie de le réconforter et de l'encourager, mais ses paroles ne lui suffisent pas. Thomas va alors interpeler Jésus, et je vais paraphraser ce que Thomas lui a dit : "Mais, Seigneur, pourquoi veux-tu nous quitter? On est si bien avec toi. Reste. Ne t'en va pas. Mais où vas-tu? Comment pouvons-nous te suivre?"
Relisons le verset 5 : "Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ?" En fait, Thomas ne veut pas de chemin, il veut Jésus tout près de lui et il veut le voir. Thomas le tactile veut serrer Jésus et il veut le suivre. Et Jésus de répondre au verset 6 :"Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi." C'est grâce à moi que toi, Thomas, et tous les disciples, et tous ceux qui croiront en moi, vous aurez accès au Père, à la vie éternelle et au Royaume.
Et, alors qu'il est en chemin vers Gethsémané, Jésus va les encourager en disant : "Voilà, il y a un autre qui va arriver. Il est avantageux que je m'en aille pour que l'Esprit Saint qui viendra puisse vous consoler, vous conduire et me glorifier en vous et au travers de vous, et révéler les gloires du ciel."
Dans l'évangile de Jean, nous
découvrons Thomas:
III. APRES
LA RESURRECTION DE JESUS
Nous allons lire un troisième texte dans Jean 20 dont voici le contexte.
Les disciples ont peur de ce qui s'est passé. Après la résurrection du Seigneur, ayant été témoins de la crucifixion et ayant fui, les disciples se sont rassemblés dans une maison avec les portes fermées. Thomas n'est pas présent. La Bible ne dit pas où il est, mais on le critique pour son absence.
Thomas, qui avait dit au Seigneur de lui montrer le chemin et qui lui avait dit qu'il voulait le suivre, pourquoi ne serait-il pas en train de chercher après le corps de Jésus? C'est une question que je me pose. Peut-être est-il aussi en train de pleurer? Les évangiles ne le disent pas.
Et voilà que les disciples disent à Thomas qu'ils ont vu le Seigneur. Thomas a sans doute été déçu de ne pas avoir été présent lorsque Jésus est apparu aux disciples dans cette chambre haute.
Lisons donc notre troisième texte dans Jean 20: 26-29 : "Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !" Dans ce passage, j'ai l'impression que Jésus est revenu tout spécialement pour Thomas.
On ne peut pas nier l'incrédulité de Thomas, c'est Jésus qui lui dit. On montre Thomas du doigt, mais est-il le seul à ne pas croire les paroles de Jésus? Peut-être y a-t-il des Thomas parmi nous?
Marie de Magdala est allée la première au tombeau avec des aromates. Ayant oublié que Jésus allait ressusciter, elle voulait embaumer le corps du Seigneur. Elle revient vers les disciples en disant que le tombeau était vide et les disciples ne la crurent pas. En entendant le témoignage de Marie de Magdala, Pierre et Jean ont-ils cru cette femme? Par curiosité, ils courent au sépulcre et ils constatent que le corps du Seigneur Jésus a été "volé". Ont-ils oublié que le Seigneur les avait avertis qu'il allait mourir et que trois jours après, il ressusciterait? Oui, ils l'ont oublié ou peut-être qu'ils ne l'ont pas cru?
Pierre, le fougueux, est entré le premier dans le tombeau et il a constaté que le tombeau était vide. Il nous est dit qu'en constatant le tombeau vide, eh bien, il a cru Marie. Jean l'a suivi dans le tombeau, il a vu les bandelettes et le linge. Lui aussi, il a vu et il a cru. Il y a aussi les disciples ne crurent pas le témoignage de ceux qui étaient sur le chemin d'Emmaüs.
Donc, Jésus apparaît aux onze, puisque Judas n'était plus là, et Jésus va leur reprocher leur incrédulité que nous pouvons lire dans Marc 16:12-14 : "Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table ; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité." Combien de fois Jésus n'a-t-il pas dit : "Vous êtes lents à croire, jusques à quand devrais-je vous supporter?"
Dès lors, est-il juste de coller une étiquette d'incrédulité uniquement sur le dos de Thomas? Pour moi, Thomas est quelqu'un d'entier, il n'est pas tiède et il a besoin de certitudes pour s'engager. Et peut-être que, comme moi quand Jésus m'appelle à prendre un chemin, nous sommes aussi des "Gédéon"? Peut-être que nous aimons aussi voir des signes pour savoir si c'est bien là le chemin que Jésus veut pour nous?
Pour Thomas, le fait de toucher et le fait de voir les marques de Jésus le rassurent et l'amènent à un engagement de foi intense, car bientôt ses yeux ne verront plus Jésus. Thomas est alors réchauffé dans les paroles de Jésus et il va s'écrier dans un engagement profond et sincère : "Mon Seigneur et mon Dieu!" "Jésus, tu es mon Seigneur, tu es celui qui est le chef de ma vie, tu es celui qui a toute autorité, tu es celui qui est au-dessus de tout sur ma vie, tu es au centre de ma vie et toutes mes pensées sont pour toi. Et tu es mon Dieu!"
CONCLUSION
Tu n'es peut-être pas un jumeau comme Thomas, mais tu vis peut-être à l'écart et à l'ombre de quelqu'un? Alors, ne regarde pas à cette personne, mais regarde à Jésus-Christ qui a un projet pour toi.
Tu souhaiterais que Jésus te dépeigne le plan de route qu'il a prévu pour toi? Tu voudrais qu'il t'indique le chemin que tu dois suivre? A cela Jésus répond : "Sois en paix et suis-moi. Quitte tes doutes et crois en moi."
Oh oui, nous avons besoin de réentendre l'amour de Jésus lorsqu'il nous dit :"Moi, je suis le chemin." Et ce chemin, c'est la route nouvelle et vivante qu'il a ouverte au travers de sa chair meurtrie à la croix du calvaire. C'est là que le voile du temple a été retiré pour que nous puissions avoir accès à la présence glorieuse de Dieu. Cela, parce que Jésus, au travers de sa mort, nous a créé ce chemin nouveau.
Oui, j'ai besoin de connaître et de réapprendre que Jésus est le chemin, la vérité et la vie.
Je dois apprendre que Jésus souhaite que je marche par la foi et non par la vue, parce que nous sommes invités, dans un monde qui désire voir pour croire, à démontrer que nous, nous croyons pour voir. Je répète cette phrase qui doit être notre leitmotiv : "Nous ne sommes pas des chrétiens qui croyons parce que nous avons vu, mais nous sommes des chrétiens qui voyons parce que nous croyons."
Le monde a besoin de voir l'invisible au travers de mes engagements et par ma foi vivante. Rendons Jésus visible au travers de nos vies!
Que l'Esprit de Dieu agisse en nous et par nous. Ce sera le meilleur des engagements qui sera comme une adoration et comme un parfum agréable aux narines du Père.
Apprenons à marcher à nouveau par la foi et non par la vue, et le Seigneur trouvera son plaisir en nous.