SOUS TON AILE (Ruth 3:4-11)
(Prêché à Glain, dimanche le 13 octobre 2013)
(Retranscrit dans un style parlé)  

Toutes les bénédictions que l'homme reçoit de Dieu, proviennent uniquement de sa grâce et de "sa grande bonté" (Ps.31:20). Et cette faveur que Dieu nous accorde gratuitement, nous ne la méritons pas, parce que l'homme n'a aucun droit à la moindre pitié de Dieu. Et aujourd'hui encore, Dieu continue à déverser cette même grâce, c'est-à-dire à manifester cette même bienveillance dans nos vies, et ce, en toutes choses, car il n'y a rien que nous soyons, il n'y a rien que nous ayons ou que nous fassions qui peut nous mériter la plus petite faveur de la part de Dieu. "C'est lui qui nous rend capables en étant uni à Jésus-Christ de pratiquer toute bonne oeuvre, pour que nous accomplissions sa volonté et que nous fassions ce qui lui est agréable"(Hb.13:21).

Alors que nous poursuivons notre série sur Ruth, nous découvrons qu'elle ne se contentait des bénédictions qu'elle avait reçues dans le champ de Boaz, mais qu'elle voulait recevoir les bénédictions qui se trouvaient aux pieds de Boaz. De plus, elle voulait plus que les bénédictions, elle voulait vivre une relation avec celui qui béni. Elle voulait être plus qu'une servante pour Boaz, elle voulait être l'épouse de Boaz.

Au chapitre 3, nous retrouvons Ruth non pas dans le champ d'orge, mais dans l'aire de battage, qui nous rappelle symboliquement une vérité que nous retrouvons dans notre relation avec Christ.

Dans un premier temps, nous voyons Ruth:
I- SE COUCHER PAR TERRE DANS L'AIRE DE BATTAGE (v.4-6)
Il est écrit que Naomi dit à Ruth, "Et quand il ira se coucher, observe le lieu où il se couche. Ensuite va, découvre ses pieds, et couche-toi. Il te dira lui-même ce que tu as à faire. Elle lui répondit: "Je ferai tout ce que tu as dit." Elle descendit à l'aire, et fit tout ce qu'avait ordonné sa belle-mère." Naomi demanda à Ruth de se rendre à l'aire de battage où Boaz battait l'orge. Habituellement, l'aire de battage se trouvait sur le sommet d'une colline, parce que c'était au sommet d'une colline que le vent était le plus efficace pour chasser la balle du grain. Normalement, l'endroit où on effectuait ce travail était circulaire, la surface était faite d'argile durci qui avait été lissé, et entouré de pierres alignées, posées les unes sur les autres.

Dans un premier temps, le grain était coupé dans les champs et transporté jusqu'à l'aire de battage. Des gerbes de grain étaient répandues sur le sol et étaient ensuite piétinées par des boeufs tirant un traîneau. Les gens prenaient un fléau, une sorte de fouet qui servaient à lancer le grain dans les airs, de telle sorte que le grain tombait sur l'aire de battage et que la balle était emporté par le vent.

C'était souvent l'après-midi que cette opération se faisait, parce que la brise commençait à se lever, et les gens qui battaient le grain pouvaient le faire jusqu'à ce que le vent tombe. C'était un endroit où toutes les familles venaient travailler et camper, car ce n'était pas seulement un endroit pour battre le grain, mais aussi un temps pour festoyer pour l'abondante récolte obtenue. Il y avait toujours plusieurs personnes présentes à cet endroit. On chantait alors des Psaumes et on rendait grâce à Dieu pour la récolte obtenue. Lorsque la fête était terminée, les hommes dormaient autour du grain, la tête vers le grain et les pieds qui pointaient vers l'extérieur de l'aire de battage. 

Ayant maintenant une meilleure compréhension de ce à quoi ressemble l'aire de battage, examinons l'aire de battage et ce qu'il signifie concernant une relation personnelle avec Christ. Nous voyons premièrement que c'était:

1.1) Un endroit qui avait une signification spirituelle
Les aires de battage que nous rencontrons dans la Bible, sont des endroits importants. Nous en avons un bel exemple avec l'aire de battage d'Ornan le Jébusien (1Chro.21:28). Ce fut à l'aire d'Aravna le Jébusien, que Dieu suspendit son jugement sur David suite au recensement qu'il avait ordonné (2 Sam.24:18). C'est à ce même endroit, qu'Abraham offrit son fils Isaac en sacrifice et que plusieurs siècles après, Salomon construira le Temple. Cette aire de battage était un lieu de sacrifice.

Dans le cas de Ruth, l'aire de battage correspond au Calvaire, où nous voyons le Seigneur Jésus sacrifié sur l'aire de battage de Dieu. C'est à l'aire de battage que Ruth a manifesté son désir de vouloir commencer une relation avec Boaz, et c'est au Calvaire que nous pouvons manifester notre désir de vouloir commencer une relation avec notre Boaz céleste. L'oeuvre accomplie au Calvaire, est le fondement même de notre relation personnelle avec Christ et de notre communion intime avec Lui. Cette oeuvre est très bien illustrée par Boaz: Il est écrit que Boaz a mangé et bu: "Boaz mangea et but" (3:7).

Le verset décrit comment s'est déroulé le banquet et la fête en question. Jésus dit: "Ma nourriture c'est d'obéir à la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre" (Jn.4:34). Jésus a dit que ce que Dieu voulait, c'est qu'il fasse le travail pour lequel Dieu l'a envoyé, et cette oeuvre, il l'a accomplie au Calvaire. Jésus a mangé cette nourriture et il a bu dans cette coupe amère. Il s'est rendu au Calvaire, l'aire de battage de Dieu, et il a payé le prix, afin que les hommes puissent avoir une relation personnelle et une communion intime avec le Père.

Le passage ne se contente pas de dire que Boaz était train de manger et de boire, Il est aussi écrit qu'il avait le coeur joyeux. "Boaz mangea et but, et son coeur était joyeux" (3:7). Frères et soeurs, gardons les yeux fixés sur Jésus, dont notre foi dépend du commencement à la fin. Il a supporté qu'on le fasse mourir sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort, parce qu'il avait en vue la joie qui lui était réservée; et maintenant il siège à la droite du trône de Dieu" (Hb. 12:2). En mourant sur cette croix, Il a subi le jugement prononcé contre nous pour nos péchés, mais nous pouvons seulement imaginer, la joie qui était dans le coeur de notre Sauveur, lorsqu'il a vu qu'il venait d'ouvrir la porte de réconciliation aux hommes et aux femmes afin qu'ils puissent commencer une relation avec Dieu et de vivre en communion avec Lui.

Non seulement le passage nous dit que Boaz mangeait, buvait et avait le coeur joyeux, mais "qu'il alla se coucher à l'extrémité d'un tas de gerbes." (3:7c). Le travail prévu pour la journée avait été fait, et Boaz se reposait maintenant de son travail. Il en est de même pour Jésus, il a fait et terminé l'oeuvre que le Père lui avait demandé de faire. "Quand il eut pris le vinaigre, il a dit: Tout est accompli" (Jn.19:30), déclarant ainsi que le plan du Père pour sauver l'homme était accompli.

A cause de l'oeuvre que Jésus a accomplie sur l'aire de battage de Dieu, le Calvaire est lourd de sens pour chaque croyant, car c'est à cet endroit que nous pouvons commencer une relation profonde avec Christ et que nous pouvons être en communion avec Lui.

Nous voyons que c'est aussi un lieu:
1.2) D'observation personnelle (3:4)
Ensuite, Naomi va demander à Ruth "d'observer le lieu où il se couche." Le mot "observer" signifie "découvrir par soi-même," ou "se rappeler."Elle était en train de dire à Ruth, d'observer Boaz, afin de découvrir l'endroit où il allait dormir pour se reposer.

Les chrétiens sont appelés à "observer," à "découvrir par eux-mêmes," l'endroit où notre Seigneur Jésus s'est rendu sur l'aire de battage de Dieu. Nous devrions faire des efforts pour nous rappeler de l'oeuvre que notre Seigneur a accomplie sur la croix. Cet endroit devrait être un endroit important et marquant pour nous. Le Calvaire devrait représenter plus qu'un événement historique, il devrait correspondre à une rencontre personnelle avec le Sauveur Jésus-Christ.

Le Calvaire devrait être un endroit où nous devrions garder constamment nos pensées captives sur Jésus, parce que Celui qui s'est rendu sur cette croix, a marqué notre vie et transformé notre coeur. Le Calvaire devrait être plus qu'un fait parmi tant d'autres dans l'histoire, il devrait être une puissance dans nos coeurs. Il devrait saisir nos coeurs, contrôler notre volonté, consumer nos pensées et diriger notre marche de tous les jours, afin que nous puissions dire comme l'apôtre Paul: "Tout ce que je désire, c'est de connaître le Christ et la puissance de sa résurrection, d'avoir part à ses souffrances et d'être rendu semblable à lui dans sa mort, avec l'espoir que je serai moi aussi ramené de la mort à la vie" (Phi.3:10-11).

Le monde pouvait "observer" l'oeuvre que Christ avait accomplie à la croix dans le coeur de Paul, et il devrait en être de même pour chacun de nous, parce que c'est à cet endroit que le Sauveur venu du ciel, a donné une espérance à tous les hommes que leurs péchés pouvaient être pardonnés et qu'ils pouvaient revivre une nouvelle vie avec Jésus-Christ. Je m'en souviendrai toute ma vie, car c'est au Calvaire que le Sauveur a courbé la tête et c'est là, que j'ai ouvert mon coeur. Je m'en souviendrai toute ma vie, car c'est à cet endroit que Dieu a donné son Fils et que je suis devenu son enfant.

Deuxièmement, nous voyons Ruth:
II- RUTH SE COUCHE A SES PIEDS (3:4-7)
Il est écrit: "Et quand il ira se coucher, observe le lieu où il se couche. Ensuite va, découvre ses pieds, et couche-toi. Il te dira lui-même ce que tu as à faire. Elle lui répondit: Je ferai tout ce que tu as dit. Elle descendit à l'aire, et fit tout ce qu'avait ordonné sa belle-mère. Boas mangea et but, et son coeur était joyeux. Il alla se coucher à l'extrémité d'un tas de gerbes! Ruth vint alors tout doucement, découvrit ses pieds, et se coucha."

Il n'y a rien d'impudique ou d'indécent dans ce qui se passe ici. Selon la coutume juive, Ruth réclamait de Boaz son droit de rachat. A travers cette démarche, elle démontrait qu'elle voulait être la femme de Boaz parce qu'elle voulait que sa relation avec Boaz soit la plus proche possible. Quelqu'un demanda au prédicateur et pasteur anglais G. Campbell Morgan (1863-1945) ce que représentait Christ dans sa vie. Il leva sa main et il dit, "il est aussi réel dans ma vie que la peau qui recouvre ma main." Frères et soeurs, aspirez-vous à ce que votre relation soit la plus proche possibleavec Jésus? Il y a une telle proximité et une telle intimité qu'un croyant peut vivre avec Christ, j'espère que c'est votre cas ce matin.

Examinons ensemble:
2.1) Le privilège que Ruth demanda de recevoir
Nous avons déjà vu à plusieurs reprises des références au droit de rachat (2:1; 2:20;3:2). La loi du parent est une étude fascinante à faire dans la Bible. Elle a été établie par Dieu et elle tournait autour de deux choses:
D'abord, la division du pays
Lorsque Dieu donna le pays à Israël, il divisa et attribua lui-même une portion du pays à chacune des douze tribus. Chaque famille appartenant à une tribu a reçu une parcelle de terre au sein de cette portion du pays donnée par Dieu.

Ces parcelles de terre devaient être conservés dans les familles de cette tribu et transmis à leurs héritiers et elles ne pouvaient pas être vendues aux membres des autres tribus. A titre d'exemple, les héritiers de Lévi ne pouvaient pas vendre leur terre aux héritiers de Benjamin. Chaque parcelle de terre devait demeurer dans chaque tribu.

Cela pouvait épargner à quelqu'un de se retrouver dans la misère
Pensons à quelqu'un qui se trouve dans une situation financière difficile suite à une mauvaise récolte et qui avait besoin d'argent. A ce moment-là, il pouvait hypothéquer sa terre, mais il perdait ses droits sur sa terre. Il y avait alors deux façons pour lui de récupérer sa terre.
1) Il y avait l'année du Jubilée qui avait lieu tous les 50 ans.
Pendant l'année du Jubilé, chaque hypothèque était annulée et la terre retournait à son propriétaire d'origine. A travers cette loi, Dieu permettait à la famille et à la tribu de conserver la terre.

2) Quelqu'un pouvait aussi récupérer sa terre par le moyen du parent rédempteur
Un proche parent pouvait racheter la terre en payant l'hypothèque. Nous retrouvons cette loi dans le livre du Lévitique 25:23-25: "Une terre ne pourra jamais être vendue de manière définitive, car la terre m'appartient à moi, le Seigneur, et vous serez comme des étrangers ou des immigrés installés dans mon pays. C'est pourquoi, dans tout le pays que je vous donnerai, vous fixerez les règles permettant à quelqu'un de racheter une de ses terres. Quand un de vos compatriotes tombé dans la misère sera obligé de vendre une de ses terres, un de ses proches parents possédant le droit de rachat devra la racheter."

Dans le cas des veuves, comme Naomi et Ruth, la loi prévoyait même quelque chose de plus intéressant. Il est écrit: "Lorsque deux frères vivent ensemble sur la même terre et que l'un deux meure sans avoir de fils, sa veuve ne doit pas épouser quelqu'un d'extérieur à la famille. C'est son beau-frère qui exercera son devoir envers elle, en la prenant pour épouse. Le premier-né qu'elle mettra au monde; sera alors considéré comme le fils de celui qui est mort, afin que son nom ne soit pas effacé d'Israël" (Deut.25:5-6).

Dans le cas d'un frère célibataire ou dans le cas où il n'y avait aucun frère, le parent célibataire le plus proche était obligé de marier la veuve et de prendre soin d'elle. En agissant ainsi, la famille gardait la terre. A cause de cette loi, la veuve avait tous les droits de réclamer d'être racheter par le parent le plus près d'elle.

C'est exactement ce que Ruth était en train de faire. Boaz est un proche parent de son mari décédé. En tant que veuve, lorsqu'elle se coucha à ses pieds, elle était en train de dire, "tu es un proche parent. Je réclame mon privilège en tant que veuve." Pour faire court, elle était en train de dire, "Boaz, je veux que tu m'épouse." Ruth exprime ici non seulement le désir d'avoir une relation intime avec Boaz, mais elle réclame son privilège d'avoir cette relation.

Frères et soeurs, c'est le privilège de chaque croyant d'avoir une relation intime avec Christ. Deuxièmement, remarquez:
2.1) La promesse qu'elle a reçue (Ruth 3:8-9)
Il est écrit, "Au milieu de la nuit, cet homme eut une frayeur; il se pencha, et voici, une femme était couchée à ses pieds." Boaz était en train de dormir, en ayant la tête vers l'aire de battage. Ruth vient vers lui en douceur afin de ne pas le réveiller, découvrit ses pieds, et se coucha à ses pieds à côté de lui. "Au milieu de la nuit, Boaz se réveilla, et il fut effrayé de trouver une femme couchée à ses pieds. Il dit: "Qui es-tu?"

Remarquez ce que Ruth lui répondit: "... Je suis Ruth, ta servante: étends ton aile sur ta servante, car tu as droit de rachat puisque tu es un proche parent." Elle a dit à Boaz, "je te réclame comme rédempteur. Etends ton manteau sur moi, pour montrer que tu acceptes. Montres-moi que par ce signe, tu me permets d'être ta femme." Le mot "aile" signifie littéralement "prends-moi sous ta protection." Elle était en train de dire: "Prends-moi sous ton aile" (3:9).

Lorsque Jésus dit dans Mat.23:37: "combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule ressemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu." Il était en train de dire, combien de fois j'ai voulu vous rassembler pour vous protéger." On utilise souvent ce passage pour dire que Jésus compare Dieu à une mère, mais ce n'est pas le cas, Dieu n'est pas une mère, il demeure un père qui prend soin de ses enfants. C'est Paul qui en écrivant aux Thessaloniciens, se compare à une mère, mais cela ne veut pas dire qu'il est une mère (IThes.2:7).

Il est écrit que Boaz lui répondit: "Sois bénie de l'Eternel, ma fille! Ce dernier trait témoigne encore plus en ta faveur que le premier, car tu n'as pas recherché des jeunes gens, pauvres ou riches. Maintenant, ma fille, ne crains point; je ferai pour toi tout ce que tu diras, car toute la porte de mon peuple sait que tu es une femme vertueuse" (Ruth 3:10-11).

En d'autres mots, ce que Boaz lui a dit c'est ceci: "Oui, c'est vrai, je t'ai aimé à partir du moment où je t'ai vu dans le champ. Il n'y a rien que je désire le plus que tu deviennes ma femme. Oui, je serai ton parent rédempteur, car je veux faire de toi, mon épouse."

Ruth a revendiqué le privilège qui lui revenait, et elle a reçu la promesse que Boaz ferait tout ce qui est nécessaire. Nous avons non seulement le privilège d'avoir une relation bénie avec Christ, mais il nous garantit qu'il nous permettra de profiter de cette relation privilégiée à travers les promesses qu'il nous faits dans sa Parole.

Voulez-vous connaître Christ intimement? Il attend les bras ouverts pour avoir une telle relation avec vous. Quel privilège et quelle promesse. Il est écrit: "Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi" (Apo.3:20).

Jésus dit dans Jean 14:23, "si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui." Il attend pour étendre son aile sur vous. Voulez-vous réclamer ce privilège?