AYEZ LES REGARDS SUR JESUS (Hb.12:1-2)
(Prêché à Glain, dimanche le 16 décembre 2012)
(Retranscrit dans un style parlé)

"Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la même à la perfection; en échange de la joie qui lui était réservée; il a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite de Dieu" (Hb.12:1-2).

Ce texte fait manifestement allusion à la course à pied qui était pratiquée comme exercice pour renforcer l'endurance. Au moment même où cette épître est rédigée, et depuis plusieurs années déjà, le gouvernement avait l'habitude de célébrer des compétitions athlétiques, et la course à pied était une discipline qui était comprise dans ces jeux. A cette époque, les soldats se battaient corps à corps, et c'est pour cette raison que les prouesses et la puissance d'une armée dépendait non seulement de son courage, mais aussi de sa force physique. C'est pourquoi, les gouvernements avaient pour politique de développer au maximum la force physique de leurs sujets. Ils choisissaient certaines périodes pour célébrer en grande pompe des jeux, qui visaient à mettre en évidence la force musculaire des participants. Tout cela bien sûr coûtait extrêmement cher. L'apôtre Paul fait fréquemment allusions à ces jeux dans ces écrits, dans le but d'illustrer de grandes vérités bibliques, et c'est en faisant référence à ces jeux, qu'il compare la vie chrétienne à une course et à un combat.

La préparation du terrain occasionnait beaucoup de frais pour que les courses puissent se dérouler dans les meilleures conditions possibles. On construisait des estrades meublés de milliers de sièges, comme nous en avons aujourd'hui, afin de permettre aux spectateurs d'assister confortablement aux différentes courses. De chaque côté de la piste, vous aviez les partisans des deux camps qui encourageaient les combattants. A la fin de la course, il y avait un juge, dont le travail consistait à proclamer le vainqueur de la compétition, et à lui remettre le prix parce qu'il avait terminé premier dans la course.

Au onzième chapitre, l'auteur va donner de nombreux exemples sur la nature et la puissance de la foi. A partir d'Abel, il cite plusieurs exemples parmi les patriarches, les prophètes et certains croyants parmi le peuple Juif. A partir de ces exemples, il mentionne à ceux à qui il adresse cette épître, que ces gens ont laissé un témoignage de leur course chrétienne. Il présume ici que les croyants qui ont vécu dans l'A.T. sont, à travers leur témoignage, d'une grande aide aux croyants du N.T. dans leur vie chrétienne.

Voilà pourquoi il écrit au premier verset du chapitre 12 à ceux à qui cette lettre s'adresse: "C'est pourquoi", puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière (la course) qui nous est ouverte." En d'autres mots, "débarrassons-nous de tout ce qui gêne notre marche et du péché qui s'accroche si facilement à nous, et courons résolument la course qui nous est proposée."

Ensuite dans le deuxième verset, il dit: "ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection. En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix, il n'a pas tenu compte de la honte attachée à une telle mort, et il s'est assis à la droite du trône de Dieu." La course (la carrière) dont il parle ici, c'est évidemment la vie chrétienne. La nuée de témoins ce sont ceux qui croient en Jésus, et le juge qui décerne la couronne, c'est bien sûr, le Seigneur Jésus-Christ.

A partir de ce texte, j'aimerais regarder:

I- CE QUE L'AUTEUR VEUT DIRE PAR: "AVOIR LES REGARDS SUR JESUS"
Le contexte dans lequel nous retrouvons ces paroles, démontre clairement que l'idée principale de l'auteur, consistait à examiner attentivement la personne de Jésus et d'en faire notre modèle à suivre. Il dit, "ayant les regards fixés" "sur Jésus," qui est l'auteur de notre foi et qui l'a rend parfaite. Il a supporté qu'on le fasse mourir sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort, parce qu'il avait en vue la joie qui lui était réservée et maintenant il est assis à la droite du trône de Dieu."

Ainsi donc, l'idée principale de l'auteur, lorsqu'il écrit "ayant les regards fixés sur Jésus", c'est que nous prenions en considérations et que nous examinions attentivement le caractère et la personne de Jésus-Christ, et l'attitude qu'il a adoptée lorsqu'il est passé à travers toutes les épreuves qu'il a subies.

Combien de personnes ne regardent pas à Jésus dans le sens où elles ne prennent pas le temps d'examiner attentivement sa personne, en ne faisant pas de lui le but ultime de leur étude ou de leur recherche? Elles sont prêtes à passer des heures à étudier, à approfondir leurs connaissances sur toutes sortes d'autres sujets, et à en maîtriser parfaitement le contenu, mais en ce qui concerne la personne de Jésus-Christ, elles se contentent d'en connaître seulement les grandes lignes.

Elles ne prennent pas le temps d'examiner attentivement son amour, sa nature, sa bienveillance. Lorsque nous parlons de bienveillance, nous voulons dire que c'est quelqu'un qui a choisi comme but suprême de sa vie, de vouloir le bien des autres, et de tout faire pour "qu'ils soient rayonnant de joie." Le Psalmiste avait compris ce principe, il dit "quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie" (Ps.34:6). L'erreur que certains font, c'est qu'ils ne prennent pas le temps d'étudier l'étendue de sa personne, ses capacités et ses pouvoirs qui sont infinis, et lorsqu'ils passent par des moments difficiles, elles ne peuvent compter que sur leur propre force. .

S'ils ne prennent pas le temps d'examiner attentivement sa personne, ils ne peuvent pas saisir qu'il ne change pas, qu'il est digne de confiance, et qu'il ne réagit pas en fonction de la couleur du temps et qu'il n'agit pas en fonction d'une émotion qu'il ressent et qui disparaît par la suite. Lorsqu'il dit "je suis le même hier, aujourd'hui, et éternellement" (Hb.13:8), cela signifie qu'il est toujours disposé à nous accorder toutes les bénédictions que nous sommes en mesure de recevoir de Lui.

Beaucoup de gens semblent vouloir limiter le pouvoir de Jésus. Ils se disent en eux-mêmes, "comment peut-il faire ceci et comment peut-il faire cela? Pour finalement en arriver à la conclusion qu'il ne peut rien faire pour eux, à moins que ce soit eux qui fassent tout par eux-mêmes." Il est très fréquent d'entendre des gens parler sur la capacité de Dieu à ne pas faire ceci ou à ne pas faire cela, au lieu de supposer plutôt que rien n'est trop difficile pour lui.

Nous entendons beaucoup parler des lois naturelles, que si une personne pèche elle doit en subir les conséquences, et que les désastres naturelles qui surviennent, on ne peut éviter, et qu'elles ont des conséquences terribles sur la vie des gens. Par conséquent, certains en arrivent à la conclusion que Dieu ne peut pas guérir nos maladies que ce soit dans notre corps ou dans notre esprit, qu'il ne peut pas nous sanctifier à moins que nous consentions, comme si notre consentement était la chose même qu'il ait demandé pour garantir qu'il interviendrait dans nos vies. "Ne fait-il pas lever son soleil sur les méchants et sur les bons? Et ne fait-il pas pleuvoir sur les justes et les injustes", sans qu'ils lui aient demandé? (Mat.5:45).

Beaucoup de gens semblent décidés à mesurer la grandeur de leur foi en fonction des doutes qu'ils ont concernant ce que Jésus est capable de faire. Mais plusieurs qui reconnaissent son pouvoir, ne reconnaissent pas "qu'il peut faire par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons" (Eph.2:30).

Illustration: Pensons à la femme qui avait des pertes de sang (Mc.5:21). Elle a non seulement été guérie physiquement, mais aussi spirituellement, alors qua sa démarche visait la guérison physique. Jésus va aller au-delà de sa demande.

Nous avons besoin d'étudier attentivement l'histoire de Jésus, les promesses de Jésus, le caractère même de Jésus, afin d'être pleinement rassurés qu'il veut manifester jour après jour dans nos vies, la même bonté.

Nous ne pouvons pas sous-estimer l'importance de faire de Jésus l'objet d'une étude approfondie de sa personne. Nous avons besoin de prendre la Bible, la méditer, pour découvrir ce que nous pouvons nous attendre de lui. Nous devons examiner ses promesses, leur nature, et leur étendue. Nous devons examiner sa sincérité et ses attributs (c'est-à-dire ce qu'il est et ce qu'il est capable de faire), et ainsi nous armer contre les mensonges du tentateur. C'est commettre une grave erreur que de prendre du temps à étudier quoi que ce soit d'autre plus en profondeur que la personne de Jésus-Christ.

La grande chose que nous avons besoin de saisir de lui, c'est que nous devons le connaître personnellement pour pouvoir le comprendre, et connaître tout ce que nous pouvons sur lui. Nous avons la paix de l'esprit seulement lorsque nous nous familiarisons avec lui, et nous sommes fortifiés seulement lorsque nous connaissons Jésus d'une manière personnelle. Je voudrais que vous puissiez être en mesure d'imprimer cette pensée dans votre coeur, la nécessité indispensable d'étudier la personne de Jésus.

Même quand il dort, il est toujours en contrôle de la situation et nous n'avons pas à avoir peur. Tournez dans Marc 4:37-39: "Et voilà qu'un vent violent se mit à souffler, les vagues se jetaient dans la barque, de sorte que, elle se remplissait déjà d'eau. Et lui, (en parlant de Jésus), était à l'arrière du bateau et dormait, la tête appuyée sur un coussin. Ses disciples le réveillèrent alors et lui dirent: Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons? En d'autres mots, Maître, nous allons mourir: cela ne te fait-il rien? S'étant réveillé, Jésus menaça le vent (parla sévèrement au vent), et il dit à la mer (à l'eau de la mer): Silence! Tais-toi! Alors le vent cessa, et il y eut un grand calme.

Les disciples naviguaient sur une mer agitée et ils étaient saisis d'une grande frayeur. Ils se demandaient d'où provenait la paix que Jésus avait, parce qu'ils portaient leurs regards sur ce qu'ils voyaient: sur un Sauveur endormi et non pas sur ce qu'il pouvait faire pour eux. Ils n'avaient pas réalisé que même s'il dormait, il était toujours en plein contrôle de la situation. Ils avaient pensé qu'il ne pouvait pas les aider lorsqu'il dormait à l'arrière de la barque, la tête appuyée sur un coussin. Ils ne sont jamais venus vers Jésus en le suppliant de leur venir en aide, alors que la situation était critique. Pourquoi? Parce qu'ils pensaient qu'il périrait avec eux. "Tout ce qu'ils ont pu dire: Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer?" (Mc.4:41). Il est celui qui a créé le vent, la mer, la terre, les cieux et tout ce qui s'y trouve (Ac.4:24).

Lorsque nous cessons de porter nos regards sur Jésus, nous commençons à nous débattre par nos propres forces et à prendre peur, comme cela est arrivé à Pierre dans Mat.14:30-33 lorsqu'il détourna son regard de Jésus et qu'il remarqua le vent. Il prit peur et, comme il commençait à s'enfoncer dans l'eau, il s'écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit: Comme ta foi est petite! Pourquoi as-tu douté? Ils montèrent tous les deux dans la barque et le vent tomba. Alors les disciples qui étaient dans la barque se mirent à genoux devant Jésus et dirent: Tu es vraiment le Fils de Dieu!

Encore une fois, certains ne prennent pas le temps d'examiner attentivement le pouvoir qu'il possède, un pouvoir infinie, et que tout ce qu'il a promis de faire, il le fera, parce qu'il savait lui-même "que rien n'est impossible à Dieu"(Luc 1:37) que rien n'est impossible à celui qui croit"(Mat.17:20) "et que ce qu'il promet il peut aussi l'accomplir" (Rom.4:21). Et une "des promesses qu'il nous a faite, c'est de donner la vie éternelle" (1Jn.2:25), "à tous ceux qui croient en lui" (Jn.3:36).

Chaque chrétien doit se rappeler, qu'il a dit que tout pouvoir lui a été donné dans le ciel et sur la terre.
1) Qui peut pardonner les péchés? Dieu seul le peut. Il a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés (Mc.2:7-10), parce qu'il est Dieu fait homme (Jn.1:1).

2) Il a le pouvoir de juger parce qu'il est Fils de l'homme. Et il viendra un moment où tous les morts qui sont enterrés, entendront sa voix et sortiront de leurs tombeaux. Ceux qui ont fait le bien ressusciteront pour recevoir la vie, mais ceux qui ont fait le mal, ressusciteront pour être condamné (Jn.5:26-29).

3) Personne ne lui prend sa vie, mais il la donne de sa propre volonté. Il a le pouvoir de la donner et il a le pouvoir de la recevoir à nouveau (Jn.10:18), parce qu'il est la résurrection et la vie. Et celui qui croit en lui, vivra même s'il meurt, et celui qui vit et croit en lui, ne mourra jamais (Jn.11:26). "Nous savons en effet que le Christ, depuis qu'il a été ramené de la mort à la vie, ne doit plus mourir: la mort n'a plus de pouvoir sur lui. En mourant, il est mort au péché une fois pour toutes, mais dans la vie qui est maintenant la sienne, il vit pour Dieu" (Rom.6:9-10).

Chaque chrétien peut témoigner que c'est en ayant porté ses regards sur Jésus qu'il a renouvelé ses forces dans les moments difficiles de sa vie, parce que lorsqu'il a porté ses regards sur Jésus, il a vu son caractère, ses souffrances, son oeuvre, sa parfaite maîtrise dans les situations difficiles et la paix qui transpirait de sa personne. Lorsque nous portons nos regards sur Jésus, nous sommes nous-mêmes fortifiés dans notre vie chrétienne par la patience qu'il avait, par la capacité qu'il a démontrée à endurer les attaques de l'adversaire et à résister aux moqueries dont il a été l'objet, et à l'amour qu'il a manifesté envers les perdus.

Frères et soeurs, porter ses regards sur Jésus, c'est aussi imiter Moïse, "qui avait les yeux fixés sur la récompense future" (Hb.11:26) et "qui demeura ferme comme s'il voyait le Dieu invisible" (Hb.11:27). "Voilà pourquoi nous ne perdons jamais courage. Même si notre être matériel se détruit peu à peu, notre être spirituel se renouvelle de jour en jour. La souffrance légère et momentanée que nous éprouvons nous prépare une gloire abondante et éternelle, beaucoup plus importante que cette souffrance. Car nous portons notre attention non pas sur ce qui est visible, mais sur ce qui est invisible. Ce qui est visible ne dure que peu de temps, mais ce qui est invisible dure éternellement" (2Cor.4:16-18).

"N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande récompense. Car vous avez besoin de patience, afin d'accomplir ce que Dieu veut et d'obtenir ce qu'il promet. En effet, comme le déclare l'Ecriture: Encore un peu de temps, très peu même, et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas!" (Hb.10:35-37).