DEUXIEME PARTIE
La semaine dernière, nous avons vu que l'apôtre Paul parle de deux sortes de tristesse concernant le péché. La première, "produit une repentance à salut" et la deuxième "produit la mort ". Nous avons dit qu'il faisait allusion ici à ce qu'on appelle ordinairement "la vraie et la fausse repentance. "Nous avons examiné la première parti du verset 10 qui dit que «la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais." Cette semaine, nous allons examiner la deuxième partie de ce verset où Paul écrit "que la tristesse du monde produit la mort.» (2 Cor.7:10).
III- EN QUOI CONSISTE LA FAUSSE REPENTANCE
La fausse repentance est appelée mondaine, elle correspond à la tristesse selon le monde, c'est-à-dire que c'est une tristesse qu'éprouve le pécheur à l'égard du péché, qui est liée avec son bonheur personnel, et qui ne tient nullement compte de la véritable nature du péché.
3.1) La fausse repentance n'est pas fondée sur un changement d'opinion, comme celui que j'ai mentionné, lorsque j'ai traité de la vraie repentance
Le changement que nous retrouvons dans la fausse repentance ne porte pas sur des points fondamentaux. Quelqu'un peut réaliser les conséquences déplorables que provoque le péché, et ce, à parti d'un point de vue du monde, et pouvoir même être rempli de consternation, et malgré tout, ne pas changer d'opinion en ce qui concerne le péché.
Il peut considérer que le péché porte grandement atteinte à sa réputation, ou met en danger sa vie, et que si certaines choses cachées de sa vie devaient être découvertes, cela lui causerait le plus grand tort, voilà pourquoi son coeur est rempli de crainte et d'angoisse. Il est très fréquent pour ceux qui ne se sont pas vraiment repentis d'avoir cette sorte de tristesse du monde, parce que leurs préoccupations se trouvent dans le monde1.
1. Pour compléter ce point, il faudrait ajouter que la fausse repentance peut laisser paraître un changement d'opinion qui ressemble à celui qu'on remarque dans la vraie repentance, mais ce changement d'opinion n'est pas suivi du changement de sentiment qui lui correspond toujours et qui produit un changement dans la conduite du pécheur.
3.2) La fausse repentance est basée sur l'égoïsme
Parce qu'il voit les conséquences désastreuses du péché pour sa propre vie, sa repentance peut se limiter à n'être qu'un fort sentiment de regret dans son coeur au sujet de sa mauvaise conduite. Il voit que sa conduite le rend malheureux, qu'elle l'expose à subir la colère de Dieu, ou qu'elle porte atteinte à la réputation de sa famille ou encore de ses amis.
Il peut être rongé par un profond sentiment de remords, et cependant ne pas s'être vraiment repenti. Ce remords peut se transformer en une crainte profonde, une terrible peur de subir la colère de Dieu et pourtant n'être que pur égoïsme. De plus, il peut pendant tout ce temps n'avoir jamais eu dans son coeur du dégoût pour le péché, ni avoir eu en aucun temps le coeur brisé à la vue de son péché, et ce parce qu'il n'a jamais pris connaissance de toute l'horreur et de toute la gravité de son péché.
IV- COMMENT ON RECONNAIT LA FAUSSE REPENTANCE
4.1) Elle laisse intacte et indomptée la disposition du coeur à pécher.
Les sentiments qu'il éprouve quant à la nature du péché ne sont pas vraiment changés, au point où celui-ci éprouve encore un désir à pécher. S'il s'abstient de pécher, ce n'est pas à cause de l'horreur que lui inspire le péché, mais c'est parce qu'il en redoute les conséquences.
4.2) Elle conduit à une dissimulation hypocrite et elle produit la mort
Celui qui est passé par une vraie repentance veut bien que l'on sache qu'il s'est repenti et qu'il était un pécheur. Celui qui ne s'est pas vraiment repenti, trouve toutes sortes d'excuses et recourt au mensonge pour couvrir ses péchés. De plus, il a honte de sa repentance. Quand il entend l'appel à se repentir et à s'avancer en avant, il utilisera toutes sortes d'excuses pour dissimuler l'énormité de ses péchés.
Quand il parle de sa conduite passée, il le fait toujours en employant les termes les plus doux et les plus indulgents. Vous voyez chez lui, cette disposition à cacher ses péchés. Cette repentance conduit à la mort. Elle l'amène à commettre un péché pour en dissimuler un autre. Au lieu d'être témoin d'une confession nette et franche, faite par quelqu'un dont le coeur est brisé et contrit, vous entendez une sorte de verbiages sans saveur, quelque chose de froid, prononcé par quelqu'un du bout des lèvres, qui pourrait laisser croire à une confession, et pourtant, qui ne confesse et n'avoue rien.
Qu'en est-il de vous? Avez-vous honte que quelqu'un vienne vous parler de vos péchés? Si c'est votre cas, alors votre tristesse, correspond à la tristesse du monde et elle produit la mort. Combien il est fréquent de voir des pécheurs s'esquiver pour éviter une conversation au sujet de leurs péchés, et pourtant, ils se disent en eux-mêmes qu'ils aspirent à trouver le salut. Comment peuvent-ils penser devenir chrétiens en suivant cette façon de faire?
L'angoisse de ces gens n'est rien d'autre que celle que l'on retrouve dans le séjour des morts (Luc 16). Il n'y a pas de doute que tous les méchants qui habitent dans cet abîme ne désirent qu'échapper au regard de Dieu. Vous ne retrouvez pas cet angoisse, ni aucun désir de ce genre parmi les saints dans le ciel (Luc 16). Ils ne dissimulent pas leur tristesse, au contraire, elle est apparente et honnête? parce qu'elle vient du coeur. Une pareille tristesse n'est pas incompatible avec le vrai bonheur. Les saints sont remplis de bonheur, et en même temps, ils sont remplis d'une tristesse vive et profonde qu'ils ne peuvent cachée, au sujet du péché. Mais celui qui s'est repenti selon le monde, a honte de lui-même, sa repentance ne produit que la mort.
4.3) La fausse repentance produit seulement un changement partiel de la conduite
La tristesse selon le monde va se limiter à produire seulement un changement partiel dans la conduite de quelqu'un, au sujet des choses auxquelles il a été fortement convaincu de péché. Elle ne change pas le cur. Vous allez voir celui qui ne s'est pas réellement repenti, chercher à éviter seulement les péchés qui pourraient nuire à sa réputation, ceux auxquels il a été rendu particulièrement attentif.
S'il retombe dans le péché, cherchez-en la cause et vous découvrirez qu'il n'y a eu qu'un changement partiel dans sa conduite. Il a changé dans certaines choses, mais il y a beaucoup de choses qui sont mauvaises dans sa vie, qu'il continue à pratiquer. Si vous le fréquentez régulièrement, vous constaterez qu'au lieu d'avoir une grande crainte du péché, et ce, peu importe le péché, et chercher à faire tous ses efforts pour découvrir en toutes choses ce qui est contraire à l'esprit de l'Evangile, vous réalisez que même s'il est bien éclairé et prompt à réagir sur certaines choses, il est fort souple dans sa façon de voir le péché et dans sa conduite sur plusieurs autres points. Il ne possède pas cet esprit que tout chrétien possède et qui devrait le pousser à se détourner du péché. "Job était un homme intègre, qui craignait Dieu et qui se détournait du mal" (Job 1:1). De plus, "il demeurait ferme dans son intégrité" (Job 2:9), et "c'était son espérance qui lui permettait de rester intègre"(Job 4:6b) .
4.4) Habituellement, le changement produit par la fausse repentance, est passager, même dans les choses auxquels il a renoncé de pratiquer.
Celui qui est passé par une fausse repentance retombe continuellement dans ses anciens péchés. Pourquoi? Parce que la disposition à pécher n'est pas disparue dans son coeur, elle a été seulement maîtrisée et retenue par la crainte, mais aussitôt que cette crainte qu'il avait est disparue, et que l'espérance est revenue, dès qu'il s'est trouvé bien vu et bien soutenu par ses contemporains, il est revenu graduellement en arrière, pour retourner à ses anciens péchés. C'est ce qu'on remarque dans l'histoire du peuple d'Israël. La vraie repentance faisait défaut, voilà pourquoi ce peuple retournait sans cesse à son idolâtrie et à ses autres péchés. Les enfants d'Israël n'avaient que la tristesse selon le monde.
Vous rencontrez la même chose aujourd'hui dans l'Eglise. Vous constatez un changement chez certains pendant un certain temps, ensuite, ils sont reçus dans l'église, puis vous les voyez retourner à leurs anciens péchés. Les membres sont tristes de les voir partir et vous les entendez dire que si les autres ont quitté, c'est parce qu'ils se sont refroidis, qu'ils ont rétrogradé, qu'ils ont décidé de retourner dans le monde, ou quelque chose du genre. Mais la vérité, c'est qu'ils ont toujours aimé le péché, et quand l'occasion leur en a été donnée, ils sont retournés à ce qu'ils aimaient; comme "la truie lavée est retournée se vautrer dans le bourbier, parce qu'elle était toujours une truie" (2Pi.2:22).
Il est très important de bien comprendre ce point, parce que c'est ici que se trouve la raison d'être de toute cette vie faite de hauts et de bas que connaissent tellement de gens. Les gens entendent l'Evangile et ils sont touchés par ce qu'ils ont entendu, au point d'être convaincus de pécher. Ils reprennent alors espoir et ils s'installent dans une fausse sécurité. Puis, au bout d'un certain temps, vous les voyez s'éloigner de plus en plus de Dieu. Ils veillent sur leur conduite, parce qu'ils veulent demeurer dans l'Eglise, mais comme la racine du péché n'a pas été coupée dans leur coeur, ils finissent par retourner à leurs anciennes habitudes.
La femme qui aimait toujours s'habiller à la dernière mode, est toujours attirée par la mode et elle finit par retourner dans les anciennes boutiques qu'elles fréquentaient pour s'acheter des vêtements qui ne la mettent pas nécessairement en valeur, mais qui attirent le regard des autres. L'homme qui aimait l'argent, l'aime toujours et vous le voyez bientôt retourner à ses anciennes habitudes, pour replonger à nouveau dans le monde des affaires et poursuivre avec enthousiasme et dévouement les mêmes buts qu'il s'était fixés jadis, lorsqu'il vivait dans le monde, comme il ne l'avait jamais fait dans le passé avant qu'il se joigne à l'église.Vous verrez alors la femme qui aimait porter de belles toilettes, en porter à nouveau et briller de mille feux comme elle en avait l'habitude autrefois, parce que la racine du péché n'a pas été coupée en elle, et parce que le coeur n'a pas été purifié de tout mal. Non seulement ces gens n'ont pas chassé l'iniquité de leur coeur, mais l'iniquité y est toujours demeurée.
Parcourrez toutes les sphères de la société, et si vous trouvez des gens vraiment convertis, vous constaterez que les péchés dont ils se sont maintenant éloignés le plus, ce sont ceux qu'ils avaient l'habitude de pratiquer avant de se convertir. Celui qui s'est réellement converti est moins susceptible de retomber dans ses anciens péchés, parce que ce sont ces mêmes péchés qu'il déteste le plus. Mais s'il ne s'est pas vraiment repenti, s'il a toujours tendance à retomber dans les mêmes péchés. Sa repentance correspond à celle qui conduit à la mort.
4.5) La fausse repentance amène un changement forcé
Le changement produit par une fausse repentance, est non seulement un changement partiel et temporaire, mais il est aussi forcé et contraignant. Le changement de celui qui s'est vraiment repenti vient du coeur, de telle sorte qu'il n'a plus cette disposition à pécher en lui et qu'il voit s'accomplir la promesse de la Bible à son égard. En fait, il expérimente, "que les voies du Seigneur sont des voies agréables, et que tous ses sentiers sont paisibles" (Prov.3:17). Il fait l'expérience que non seulement le joug du Sauveur est doux et que son fardeau est léger" (Mat.12:30), mais il découvre que "les commandements du Seigneur ne sont pas pénibles à garder" (1Jn.5:3), "qu'ils réjouissent le coeur" (Ps.19:9) et que "pour "celui qui les observe, la récompense est grande" (Ps.19:12b) car "il aura pour fin la vie éternelle" (Rom.6:22).
Mais celui qui ne s'est pas vraiment repenti a un comportement tout à fait différent. Il est légaliste, parce que sa repentance provient de la peur et non de l'amour, c'est une repentance égoïste. Elle est tout sauf libre et volontaire, parce qu'il n'y a eu aucun changement de disposition du coeur qui l'a amené à abandonner le péché pour obéir à Dieu.
Quiconque n'a pas vécu cette sorte de repentance, sait très bien qu'il ne s'abstient pas de péché par choix ou parce qu'il déteste le péché, mais pour d'autres considérations. S'il s'abstient de pécher, ce n'est pas parce qu'il déteste le péché et qu'il aime à faire le bien, mais c'est plutôt pour être en paix avec sa conscience ou par crainte de perdre son âme ou de perdre tout espoir de sauver son âme, ou de salir sa réputation.
De telles personnes ont toujours besoin d'être constamment poussées pour obéir à Dieu, et ce, en utilisant un passage des Ecritures, sinon elles vont toujours trouver des excuses soit pour pécher, ou pour échapper à leur devoir, tout en pensant qu'il n'y a pas grand mal à agir comme elles le font. La raison est fort simple, elles aiment leurs péchés et s'il n'y a pas un commandement de Dieu, à leur citer pour les inciter à obéir à Dieu, elles continueraient à vivre dans le péché. Il n'en est pas ainsi avec celui qui s'est vraiment repenti. Si une chose semble être contraire à la Parole d'amour de Dieu, non seulement vous pouvez être certain que celui qui s'est réellement converti va la détester, mais il va tout faire pour l'éviter, même si c'est Dieu ou pas qui l'ordonne dans sa Parole.
Montrez-moi une telle personne et je peux vous assurer qu'il n'a pas besoin que vous lui citiez un commandement particulier pour cesser de boire, se droguer ou pour arrêter de fumer. Il voit que le péché va à l'encontre de la grande loi de bienveillance de Dieu, et non seulement il le déteste au plus haut point, mais il ne voudrait plus jamais le pratiquer, tout comme il ne voudrait plus blasphémer le nom de Dieu, voler ou commettre toute sorte d'autre abomination. Ainsi donc, celui qui s'est vraiment repenti n'a pas besoin qu'on lui dise, "ainsi parle le Seigneur", pour l'empêcher de faire du tort à son prochain, parce qu'il ne désire plus faire le mal.
4.6) La fausse repentance conduit au pharisaïsme
Celui qui n'a pas connu la repentance qui mène au salut, peut savoir que Jésus-Christ est le seul qui peut sauver les pécheurs, il peut professer croire en lui et se confier en lui seul pour son salut, mais en réalité, il fait dix fois plus confiance pour son salut, au changement qu'il a su lui-même s'imposer, qu'en Jésus-Christ. Et s'il examinait son propre coeur, il verrait qu'il en est ainsi. Il peut dire qu'il s'attend à Christ pour son salut, mais en fait, il s'appuie plus sur la façon dont il se conduit, et son espérance repose beaucoup plus sur ses oeuvres, que sur le sacrifice de Christ. En réalité, il fait tous ses efforts pour être reconnu juste dans ce qu'il fait.
4.7) La fausse repentance amène une fausse sécurité
Celui qui ne s'est pas vraiment repenti, suppose que la tristesse selon le monde correspond à la vraie repentance, et il se réconforte dans ce faux sentiment de sécurité. N'est-il pas étrange que ceux qui font partis de cette catégorie de personnes, puissent avoir la certitude que Christ les sauvera, parce qu'ils ont été attristés au sujet de leurs péchés, même s'ils ne sont pas conscients de ne jamais avoir goûté au repos qui se trouve en Christ. Ils ont été attristés, ils ont éprouvé un certain soulagement et ils se sont sentis mieux, et ils s'attendent maintenant à être sauvés par Christ, alors que leur conscience elle-même leur témoigne qu'ils ne se sont jamais confiés de tout leur coeur en Christ.
4.8) La fausse repentance endurcie le coeur
Celui qui s'est repenti selon le monde, endurci son coeur en fonction du nombre de fois qu'il s'est repenti. S'il a ressenti une forte conviction de péché dans son coeur, et qu'il a éprouvé de fortes émotions, au point d'être tout secoué, et que malgré cela, il n'a pas eu le coeur brisé, vous constaterez par la suite, que son coeur va s'endurcir au point ou il sera de plus en plus difficile de l'atteindre. Prenez un vrai chrétien, quelqu'un qui s'est vraiment repenti, à chaque fois que vous lui enseignez la vérité de manière à l'amener à s'humilier devant Dieu, son coeur s'adoucira, il sera plus sensible et en même temps plus ardent et plus humble, et ce, pendant tout le restant de sa vie. Son coeur s'habitue à être sensible aux interventions du Saint-Esprit, au point ou il devient malléable et docile comme un enfant pour lui obéir.
Voilà bien ce qui distingue celui qui s'est vraiment repenti de celui qui ne l'est pas. Permettez aux églises, ou à chaque membre faisant parti de ces églises qui ont vécu cette repentance selon le monde, de vivre un réveil, et vous les verrez s'agiter pendant un moment pour ensuite se refroidir à nouveau. Faites en sorte que ce genre de choses se répétent plusieurs fois, et vous découvrirez qu'il est de plus en plus difficile de les sortir de leur sommeil. A tel point, qu'ils finiront par devenir aussi durs qu'une pierre, de sorte, que rien au monde ne pourra les rallier de nouveau à un réveil.
En contrepartie, ceux qui se trouvent dans l'église et qui se sont réellement repentis vont réagir différemment. Permettez-leur de vivre plusieurs réveils successifs et vous les trouverez en train de manifester un esprit de plus en plus doux, vous les verrez être plus tendres et sensibles, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans un état, où le moindre appel à participer à un réveil se fasse entendre; alors leur coeur s'enflamme et rayonne instantanément. Ils sont à nouveau prêts pour se mettre à l'oeuvre pour le Seigneur.
La différence qui existe entre ces deux catégories de chrétiens est aussi grande que celle qui existe entre les ténèbres et la lumière. Vous verrez cette différence partout entre les églises et les membres de l'église.
Vous voyez ce principe s'appliquer chez les pécheurs, après qu'ils aient vécu plusieurs réveils successifs. Vous les verrez bientôt mépriser et injurier tout forme de religion, et même si le Seigneur exerce sa miséricorde sur eux. Non seulement ils n'en tiennent pas compte, mais ils la rejettent. C'est ce que vous voyez dans les églises et chez les membres qui se sont repentis selon la tristesse du monde. A chaque fois qu'un appel est lancé pour prier pour un réveil, non seulement cela ne les touche pas, mais leur coeur s'endurcit, et il devient toujours de plus en plus difficile de les atteindre par la Parole de vérité.
4.9) La fausse repentance endurcie la conscience
De telles personnes courent le risque de sombrer dans le désespoir, et ce, à chaque fois que la vérité illumine leur esprit. Celui qui s'est réellement repenti, pourra avoir une conviction de péché plus forte que celui qui s'est repenti selon la tristesse du monde, mais son coeur sera rempli de "la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence" (Phi.4:7), au moment même où cette conviction de péché lui fera verser d'abondantes larmes. A chaque fois que cette conviction de péché se renouvellera en lui, il deviendra plus vigilant, plus attentif et plus sensible, jusqu'à ce que sa conscience soit tellement sensibilisée qu'à la moindre apparition du mal, il en sera offensé.
Mais lorsque quelqu'un s'est repenti selon la tristesse du monde, c'est-à-dire celle qui n'amène pas le coeur à renoncer au péché, elle laisse le coeur plus endurci qu'auparavant, et peu à peu, elle endurcit la conscience et elle conduit à la mort.
4.10) La fausse repentance n'accepte pas Jésus-Christ comme le fondement de toute espérance
Celui qui s'est repenti selon la tristesse du monde, compte sur le changement de sa conduite, sur sa repentance ou sur quelque chose d'autre, mais rien de tout cela ne le conduit à mettre sa confiance en Jésus-Christ, qui produit l'amour et qui suscite en lui, un désir à travailler sans relâche tous les jours de sa vie à l'avancement du royaume de Dieu.
4.11) La fausse repentance est une repentance dont on se repent
Vous verrez bientôt ceux qui se sont repentis selon la tristesse du monde en arriver peu à peu à avoir honte des profonds sentiments qu'ils ont ressentis. Ils ne veulent pas en parler, ou s'ils en parlent, c'est pour dire quelques mots en employant un ton assez froid. Ils se sont peut-être beaucoup agités au moment du réveil, et ils semblaient être engagés dans l'oeuvre aussi intensément que les autres, et même être les plus zélés dans tout ce qu'ils faisaient, mais aussitôt que le réveil est passé, vous les verrez s'opposer aux nouvelles mesures, revenir sur leurs pas et avoir honte du zèle qu'ils ont manifesté au moment du réveil. Ce qu'ils font en fait, c'est qu'ils se repentent de leur repentance.
De telles personnes qui se sont jointes à l'église, ont honte de s'être avancées lors d'un appel à la repentance. Lorsque le feu du réveil est passé, elles vont commencer à parler contre ceux qui sont trop enthousiastes, et elles vont avancer qu'il serait vraiment nécessaire de revenir à une religion plus sobre et équilibrée. Pourquoi réagissent-elles ainsi? Parce qu'elles ont eu une repentance dont elles se repentent maintenant.
Nous rencontrons parfois des gens qui professent s'être convertis lors d'un réveil, combattre les mesures, les moyens et les enseignements par lesquels ils professent s'être convertis, mais vous ne verrez jamais un tel comportement chez le vrai chrétien. Vous ne le verrez jamais avoir honte de s'être repenti. Les émotions qu'il a ressenties dans un réveil, sont la dernière chose au monde dont il aurait honte.
REMARQUES
1. Nous avons appris à partir de ce qui a été dit, pourquoi il y a tant de gens qui vivent constamment des hauts et des bas dans l'église.
Ils ont confondu la conviction de péché avec la conversion, et la tristesse selon le monde, avec la tristesse selon Dieu qui conduit au salut. Je suis convaincu après toutes ces années d'observation, que c'est la principale raison pour laquelle l'église se trouve dans un état aussi déplorable aujourd'hui.
2. Nous avons vu pourquoi tant de pécheurs convaincus de péché, considèrent que le fait de devenir chrétiens constitue une lourde croix à porter.
Ils pensent que c'est un grand sacrifice qui leur est demandé, d'abandonner leurs péchés et de renoncer à leurs anciennes fréquentations; alors que s'ils s'étaient vraiment repentis, ils ne verraient même pas cela comme étant un sacrifice à faire. Je me rappelle, alors que j'étais encore inconverti, les sentiments que j'ai éprouvés, lorsque je vis pour la première fois des jeunes gens se joindre à l'église, parce qu'ils étaient devenus chrétiens. Je pensais, que tout bien considéré, c'était une bonne chose de pratiquer une religion, parce qu'ils sauveraient leurs âmes et qu'ils iraient au ciel. Mais à ce moment-là, la conversion me semblait être une expérience triste, et je n'aurais jamais imaginé alors que ces jeunes gens puissent être vraiment heureux après leur conversion.
Je crois que cette manière de penser est fort répandue chez les gens. Ils pensent que, tout compte fait, la religion est une bonne chose pour les personnes âgées, particulièrement pour celles qui sont en fin de vie, mais ils considèrent qu'il est impossible que quelqu'un puisse être heureux, s'il pratique une foi vivante, et qu'il aspire à vivre comme Dieu le demande. Tout cela vient du fait que les gens se méprennent sur la nature de la vraie repentance. Ils ne comprennent pas que la vraie repentance amène le pécheur à détester les choses qu'il aimait auparavant. Les pécheurs ne voient pas que lorsque leurs jeunes amis deviennent de véritables chrétiens, ils ont en horreur leurs "partys", leurs amusements et leurs jeux douteux, parce que l'amour qu'ils éprouvaient pour ces choses a été crucifié à la croix.
J'ai connu autrefois une jeune fille qui s'était convertie, et dont le père était un homme orgueilleux qui aimait les choses du monde. Elle aimait beaucoup les beaux vêtements, et les partys. Alors qu'elle s'était convertie depuis peu, son père a voulu la forcer à aller dans un party qui avait lieu dans son école. Il l'accompagna, comme il avait l'habitude de le faire, et il la força à danser. Elle se rendit sur la piste de danse et là, elle se mit à pleurer, parce qu'un sentiment de tristesse et de dégoût avaient envahi son coeur. A un point tel, qu'elle dû se retirer à l'écart, parce qu'elle était incapable d'arrêter de pleurer. Vous voyez clairement la raison ici de sa tristesse. Cette jeune fille s'était réellement repentie de ces choses qu'elle avait pratiquées dans le passé, et sa repentance était celle "dont on ne se repent jamais."
Ses larmes démontraient la compassion qu'elle avait pour ses anciens compagnons du passé, et toute l'horreur qu'elle éprouvait pour leurs amusements vident de sens. Combien elle se réjouissait de se retrouver à la réunion de prière, parce qu'elle y trouvait une grande joie à y participer. Ceux qui n'ont connu que la repentance selon le monde, se trompent lourdement concernant le bonheur qu'éprouve le véritable chrétien.
3. Vous comprenez maintenant ce qu'il en est de ces chrétiens qui pensent que de vivre comme Dieu le demande, est une lourde croix à porter.
Ces soi-disant chrétiens cherchent constamment des excuses pour leurs péchés, et ils défendent la pratique de certaines choses qui ne sont pas compatibles avec ce que Dieu exige de la vie chrétienne. Cela démontre qu'ils aiment toujours le péché, et qu'ils iront aussi loin qu'ils oseront dans cette voie. S'ils étaient de vrais chrétiens, ils détesteraient le péché, ils s'en détourneraient et le regarderait comme étant une croix d'être mis en contact avec le péché.
4. Vous comprenez pourquoi il y a tant de chrétiens qui ne sont pas heureux dans la religion qu'ils pratiquent
Ils sont ni joyeux ni heureux. Ils sont plutôt attristés parce qu'il y a tant de choses qu'ils aiment et auxquelles ils doivent renoncer. Ils sont constamment anxieux, et au lieu de se réjouir de chaque opportunité qui leur est donnée de renoncer à eux-mêmes et de se réjouir, parce que la vérité est exposée de la façon la plus claire et la plus directe possible, cela constitue une grande épreuve pour eux de se faire dire ce qu'ils doivent faire, lorsque cela remet en questions les penchants et leurs habitudes de vie.
Lorsqu'ils entendent la vérité telle qu'elle doit être annoncée, cela les afflige, parce que leurs coeurs n'aiment pas se soumettre à la Parole de Dieu. S'ils aimaient obéir à la Parole de Dieu, chaque rayon de lumière que Dieu utilise à travers sa Parole pour les éclairer à vivre comme il le demande, serait le bienvenue, et ferait d'eux des gens beaucoup plus heureux.
A chaque fois que vous voyez de telles personnes, si elles se sentent gênées et affligées parce que la vérité les presse, si leurs coeurs ne cèdent pas et ne s'attachent pas à cette vérité pour faire tout ce qu'elle exige, vous pouvez alors classer ces personnes qui se disent chrétiennes dans le groupe des hypocrites. Quand vous les verrez être aussi affligés que les pécheurs angoissés peuvent l'être, et que vous verrez leur détresse augmenter à mesure que vous leur signalez leurs péchés, soyez assuré qu'ils ne se sont jamais vraiment repentis et qu'ils n'ont point renoncé à eux-mêmes pour se consacrer à Dieu.
5. Vous comprenez maintenant pourquoi beaucoup parmi ceux qui professent être convertis, et qui sont passés par une grande angoisse au moment de leur conversion, abandonnent la foi par la suite
Ils ont ressenti une profonde conviction de péché et une grande détresse dans leur coeur, puis ils ont éprouvé un grand soulagement et une très grande joie, de sorte qu'ils furent étonnamment heureux pendant une certaine période de temps. Et puis, peu à peu, ils se refroidirent pour finalement abandonner la foi.
Ceux qui ne font pas clairement la distinction entre la vraie et la fausse repentance, et qui pensent que quelqu'un ne peut se repentir sans l'intervention de Dieu, appellent cela "déchoir de la grâce." Mais la vérité, c'est "qu'ils sont sortis du milieu de nous, parce qu'ils n'étaient pas des nôtres; car s'ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous" (1Jn.2:19). Ils n'ont jamais vécu la vraie repentance qui détruit et anéantit la disposition à pécher.
6. Vous comprenez pourquoi celui qui abandonne Dieu est si malheureux
Peut-être que vous en déduisez que j'ai laissé entendre que tous les vrais chrétiens son parfaits, parce que j'ai affirmé que la disposition à pécher a été brisée et remplacée par une disposition contraire, mais votre déduction n'est pas juste. Il y a une différence radicale entre quelqu'un qui abandonne la foi3, et un hypocrite dont le comportement ne correspond pas à sa profession de foi.
3. Finney utilise l'expression "chrétien rétrograde" ici.
L'hypocrite aime le monde et il prend plaisir au péché à chaque fois qu'il y goûte. Il peut éprouver certaines craintes, certains remords et avoir peur de risquer de perdre sa réputation, mais il n'en demeure pas moins, qu'il prend plaisir à pécher. Il n'en est pas ainsi du chrétien qui a abandonné la foi, il a succombé à la tentation et il a replongé dans son péché, mais il n'y prend pas plaisir, et le péché lui laisse un goût amer. Il se sent malheureux et loin de la maison paternelle. Il est vrai qu'il n'a plus l'Esprit de Dieu en lui, et qu'il n'a plus aussi aucun amour pour Dieu qui réside dans son coeur afin de le préserver du péché, mais il n'aime pas le péché. Il se sent misérable et il en est accablé et malheureux. Vous ne pouvez pas le comparer celui qui a abandonné la foi avec l'hypocrite, car ils sont différents. Quand il a abandonné son premier amour, "il a été livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus4"
4. Il n'y a aucune preuve que livrer une personne à Satan était une forme d'excommunication qui était pratiquée soit parmi les Juifs ou parmi les chrétiens. Lightfoot, Selden et Schoettgen qui ont fait des recherches dans les archives juives n'ont rien trouvé qui pouvait correspondre à cela. C'était une sorte de punition administrée dans des cas bien particulier, dans lequel, par l'autorité de Dieu, le corps et l'esprit d'un pécheur incorrigible avaient été livrés à la puissance de Satan pour être torturés par la maladie et la terreur, pour servir d'avertissement à tous. Mais bien que le corps et l'esprit (1Cor.5:5). Mais il ne peut plus trouver de plaisir dans le péché ou dans les plaisirs du monde comme autrefois, comme c'était le cas avant sa conversion et il souffrira aussi longtemps qu'il vivra dans cet état. S'il y a des gens qui se trouvent dans cette condition aujourd'hui, vous savez de quoi je parle.
7. Vous comprenez pourquoi des pécheurs convaincus de péché, mais qui ne se sont pas encore repentis, sont effrayés à la pensée de promettre d'abandonner leurs péchés.
Ils vous disent qu'ils n'osent pas promettre de le faire, parce qu'ils ont peur de ne pas tenir leur promesse. Est-ce que vous savez pourquoi ils parlent ainsi? Parce qu'ils aiment le péché. L'alcoolique sait qu'il aime l'alcool, et bien qu'il soit contraint de tenir sa promesse et de s'abstenir de boire, sa passion pour l'alcool en réclame toujours. Ainsi en est-il avec celui qui est convaincu de péché. Il sent qu'il aime le péché et que sa dépendance n'a jamais été brisée, voilà pourquoi il n'ose pas faire de promesse.
8. Vous comprenez pourquoi certains qui professent être chrétiens, s'opposent si énergiquement à prendre des engagements devant le Seigneur
C'est toujours le même principe. Ils aiment tellement leurs péchés, qu'ils savent que leur coeur va chercher des excuses pour qu'ils continuent à vivre dans leurs péchés. Voilà pourquoi ils sont apeurés à la seule pensée de promettre de les abandonner, et que beaucoup de gens qui professent être chrétiens, refusent de se joindre à l'église. Ils sentent que leur coeur est toujours attaché au péché, et ils n'osent pas prendre l'engagement de se faire baptiser et devenir ainsi membre de l'église. Ils ne veulent pas se soumettre à la discipline de l'église, au cas où ils pécheraient. Ces gens-là, savent qu'ils ce sont des hypocrites.
9. Ceux qui parmi nous, n'ont connu que la tristesse selon le monde, peuvent maintenant voir ce qui les empêchent d'être sauvés, et quelle est la raison pour laquelle ils ne sont pas convertis.
Leur opinion pour ce qui concerne le péché peut être tellement juste, que si leur coeur correspondait avec ce qu'ils pensent, ils seraient chrétiens. Peut-être croient-ils que c'est cela la vraie repentance! Mais s'ils étaient prêts à abandonner tout péché, non seulement ils n'hésiteraient pas à s'engager eux-mêmes à le faire, mais ils feraient en sorte que tout le monde sache qu'ils l'ont fait.
Si vous êtes prêts à abandonner votre péché, vous êtes alors prêts à faire la promesse que vous allez le faire. Mais si vous résistez à la conviction de péché, et si votre intelligence éclairée vous indique ce que vous devriez faire, mais que votre coeur se décide toujours à vivre dans vos péchés, il ne vous reste plus qu'à trembler dans l'attente du jugement qui se trouve devant vous. Toutes vos convictions ne vous serviront à rien, elles ne serviront seulement qu'à précipiter encore plus profondément en enfer, parce que vous leur aurez résistées.
Si vous désirez abandonner vos péchés, vous pouvez le témoigner de la façon que j'ai indiquée. Mais si vous aimez toujours vos péchés et que vous voulez continuer à les pratiquer, vous pouvez rester à votre place. Et maintenant, après nous être levés pour la prière, dirons-nous à Dieu que ces pécheurs ne veulent pas abandonner leurs péchés, que malgré le fait qu'ils aient été convaincus qu'ils avaient tort, ils aiment leurs idoles et qu'ils veulent retourner auprès d'elles? Que le Seigneur ait pitié d'eux, car ils sont dans une situation désespérée.