INTRODUCTION
Nous lisons dans le quatorzième chapitre de l'Evangile de Marc, le récit suivant: "On était à deux jours de la fête de la Pâque et des pains sans levain. Les chefs des prêtres et les maîtres de la loi cherchaient par tous les moyens à arrêter Jésus en cachette, et de le faire mourir. Car ils disaient: Il ne faut surtout pas l'arrêter pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple. Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table pour manger. Elle tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix; et, ayant brisé le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus.Quelques-uns qui se trouvaient là, furent indignés et se dirent entre eux: A quoi bon perdre ce parfum? On aurait pu le vendre plus de trois cents pièces d'argent, et les donner aux pauvres. Et ils critiquaient sévèrement cette femme. Mais Jésus dit: Laissez-la tranquille. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action à mon égard; car vous aurez toujours les pauvres avec vous, et vous pourrez leur faire du bien quand vous le voudrez, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours avez vous. Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps pour le tombeau.Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait."
Jean raconte aussi la même scène dans son Evangile, au chapitre 12:1-8:"Six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie, où vivait Lazare, l'homme qu'il avait ramené d'entre les morts. Là, on lui offrit un repas, servi par Marthe. Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec Jésus. Marie prit alors un demi-litre d'un parfum très cher, fait de nard pur, et le répandit sur les pieds de Jésus, puis elle les essuya avec ses cheveux. Toute la maison se remplit de l'odeur du parfum. L'un des disciples de Jésus, Judas Iscariote celui qui allait le trahir dit alors: «Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents pièces d'argent pour les donner aux pauvres?» Il disait cela non parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce qu'il était voleur: il tenait la bourse et prenait ce qu'on y mettait. Mais Jésus dit: «Laisse-la tranquille! Elle a fait cela en vue du jour où l'on me mettra dans la tombe. Vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours avec vous.»
Ce récit est le dernier qui parle de cette famille de Béthanie. Le souper dont il est question ici, a eu lieu pendant la dernière semaine de la vie de Jésus, et c'est aussi la dernière entrevue de Jésus avec ses amis, dont il est fait mention dans l'Evangile.
En parlant de Marthe et de Marie, quelqu'un a dit: "Toutes deux aimaient Jésus et étaient aimées de lui, mais elles étaient différentes l'une de l'autre. Marthe voyait sa fatigue, et voulait lui donner quelque chose. Marie voyait que Jésus était rempli de l'Esprit de Dieu, et voulait recevoir de lui. Jésus acceptait les services de Marthe, mais il ne voulait pas permettre que Marie soit bouleversée. Marie comprenait les paroles de Jésus, elle avait une communion plus profonde avec lui, parce qu'elle lui avait donné son coeur tout entier."
Aujourd'hui, j'aimerais attirer votre attention sur l'une des paroles du premier récit que nous avons lu: "Elle a fait ce qu'elle a pu." Si l'on avait annoncé dans tout Jérusalem, qu'il allait se passer à Béthanie un événement, dont les gens se souviendraient plus longtemps encore, que celui de la domination de l'empire romain ou des exploits accomplis par tous les rois les plus puissants que la terre a portés, il y aurait eu certainement une grande agitation dans la ville, ce jour-là. Beaucoup de personnes se seraient alors rendues à Béthanie pour voir ce qui allait se passer.
Une chose est certaine, Marie ne savait pas du tout, qu'elle allait élever un monument, qui durerait plus longtemps que tous les empires et les royaumes qui verraient le jour sur la terre. Elle ne pensait pas à elle-même, parce que l'amour ne pense jamais à lui-même. Que dit Jésus? "Partou où l'on annoncera cet Evangile, dans le monde entier, on racontera ce que cette femme a fait et l'on se souviendra d'elle."
Cette histoire a déjà été traduite en plus de trois-cent cinquante langues différentes, et elle a circulé et se répand encore dans tous les pays du monde. Nous n'avons pas idée, du nombre de fois que le récit de cette scène qui s'est passée à Béthanie, a pu être publié. Ce récit s'est répandu jusqu'aux extrémités de la terre, et le monde gardera le souvenir de ce passage tant que l'Eglise de Dieu existera.
Les hommes aiment bien élever des monuments qui leur survivent, mais cette femme, quant à elle, n'y avait jamais songés, elle n'avait eu qu'une seule pensée, celle de témoigner à Jésus son amour. Mais son action va lui survivre, et vivra aussi longtemps que l'Eglise vivra. Ce qu'elle a fait à ce moment-là, a autant d'impact aujourd'hui, qu'il y a cinq cents ans. Elle n'a jamais été aussi connue, comme elle l'est aujourd'hui. Quoique Marie était fort peu connue en dehors de Béthanie lorsqu'elle va faire cette action, son nom est maintenant connu sur toute la terre.
Les rois se sont succédés, les empires se sont élevés et sont tombés. L'Egypte avec son époque glorieuse a disparue, la Grèce avec ses sages, ses philosophes, ses guerriers a disparue, et le grand empire romain n'existe plus, tandis que le souvenir de cette simple femme va traverser l'histoire. Nous ne savons pas si elle était riche, ou belle, ou si elle était douée de grands talents aux yeux du monde, tout ce que nous savons, c'est qu'elle aimait le Sauveur Jésus-Christ.
Elle va faire quelque chose qui est insignifiant aux yeux du monde. Elle va prendre un vase d'albâtre qui renfermait un parfum de grand prix, et elle va le briser afin de répandre le parfum sur la tête de Jésus. Si à cette époque il y avait eu des journaux, je ne pense pas qu'un seul journaliste à l'affût de faits divers intéressants, aurait trouvé que cet incident valait la peine d'être raconté. Pourtant, ce que cette femme a fait cette journée-là, durera plus longtemps que tous les grands événements survenus à cette époque, à l'exception bien entendu, de tout ce qui se rapporte à la vie de Jésus. Marie croyait en Jésus, elle l'aimait, et elle montrait son amour par ses actions.
Avec l'aide de Dieu, nous pouvons tous manifester que nous aimons Jésus-Christ en faisant quelque chose pour lui, même si cela ne correspond à quelque chose d'insignifiant, parce que toute oeuvre, accomplie pour le Seigneur, durera éternellement. Le fer sera rongé par la rouille, le granit tombera en poussière, mais rien de ce qui a été fait pour Christ, ne se perdra, et il dépassera même les limites du temps. Jésus a dit: "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point" (Mat.24:35).
Rappelez-vous de cette femme dans le temple, dans Marc 12:41-44: "Puis Jésus s'assit en face des troncs à offrandes du temple, et il regardait comment les gens y déposaient de l'argent. De nombreux riches donnaient beaucoup d'argent. Une veuve pauvre arriva et mit deux petites pièces de cuivre, d'une valeur de quelques centimes. Alors Jésus appela ses disciples et leur dit: «Je vous le déclare, c'est la vérité: cette veuve pauvre a mis dans le tronc plus que tous les autres. Car tous les autres ont donné de l'argent dont ils n'avaient pas besoin; mais elle, dans sa pauvreté, a offert tout ce qu'elle possédait, tout ce dont elle avait besoin pour vivre.»
Le Seigneur vit que ce qu'elle avait donné, elle l'avait fait de tout son coeur, et il loua son action. Si un homme riche de l'époque de Jésus avait déposé un billet de cinq cents euros dans le tronc, Jésus n'y aurait probablement pas fait attention à moins que celui-ci l'ait donné de tout son coeur.
Frères et soeurs, l'or ne vaut pas grand chose dans le ciel. Il y en a tellement, que les rues en sont pavées. C'est un or transparent qui est bien plus beau que celui que nous avons sur la terre. Frères et soeurs, pour que Jésus accepte une offrande, il faut que le coeur l'accompagne. C'est pourquoi il dit de cette femme: "Elle a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le tronc." Mais elle a donné avec joie, et Dieu "aime celui qui donne avec joie" (2 Cor.9:7). Elle aussi, elle a fait ce qu'elle avait pu. Je crois que c'est l'enseignement que nous devons tirer de ces deux incidents bibliques. Le Seigneur attend de nous, que nous fassions tout ce que nous pouvons, et nous pouvons tous, faire quelque chose.
Dans une des grandes villes de l'Amérique du Sud, quelques chrétiens se réunirent au début de la guerre, pour trouver des moyens de construire une église, dans un quartier de la ville où les pauvres étaient très négligés. Après avoir discuté de la question, ils décidèrent de vérifier ce que les personnes présentes à la réunion pourraient donner.Certains, firent la promesse de donner un montant, et d'autres s'engagèrent à donner autant. Lorsqu'ils additionnèrent ce qu'ils avaient amassé, cela représentait à peine la moitié de la somme nécessaire pour la construction du bâtiment. Alors, une pauvre blanchisseuse, qui était assise dans un coin de la salle, se leva et dit: "J'ai perdu un petit garçon la semaine dernière. Il ne possédait qu'une chose, une pièce d'un dollar. C'est tout ce qui me reste, mais je veux donner ce dollar pour la bonne cause."
Ces paroles touchèrent le coeur de beaucoup de ceux qui les entendirent. Bien des personnes riches eurent hontes de ce qu'elles avaient donné, et au bout de très peu de temps, la somme entière fut ramassée. Dwight L. Moody raconte qu'il a prêché dans cette Eglise par la suite, et il a partagé qu'elle est devenue le centre d'une grande activité religieuse. Cette pauvre femme avait fait ce qu'elle pouvait, peut-être avait-elle donné, toute proportion gardée, plus qu'aucune autre personne de la ville.
Au 19ième siècle, lors d'une campagne d'évangélisation à Londres, un des objectifs de la campagne, était d'atteindre tous les quartiers de la ville. L'équipe fit donc appel à toutes les personnes de bonne volonté, pour faire des visites et inviter aux réunions le plus de monde possible. Parmi celles qui se présentèrent, se trouvait une vieille femme de quatre-vingt cinq ans. Elle voulait travailler encore un peu pour le Maître, avant d'aller le rejoindre. Elle prit un quartier, et alla de maison en maison, distribuant à tous les habitants, des traités et des billets d'invitations. Elle voulait faire ce qu'elle pouvait. Si chaque chrétien de cette Eglise veut faire tout ce qu'il peut, toutes les familles du quartier seront visitées en très peu de temps. Si chaque homme, si chaque femme qui sont ici, sont prêts à suivre l'exemple de Marie, les multitudes qui nous entourent, entendront parler du Sauveur, et seront bénies.
L'histoire se passe à la fin du 18ième siècle dans l'état de l'Illinois aux Etats-Unis. On raconte qu'un des colons passait ordinairement ses dimanches à la chasse et à la pêche, et faisait preuve dans toute sa conduite, d'une impiété et d'une méchanceté sans pareilles. Sa petite fille quant à elle, fréquentait à l'école du dimanche, et là, elle apprit à connaître le chemin qui mène à Dieu. Quand elle fut convertie, son moniteur lui dit que Dieu voulait maintenant se servir d'elle, pour faire du bien à d'autres.
Sa première pensée se porta pour son père. Plusieurs personnes avaient essayé de lui faire du bien, et n'avaient pu y arriver, mais la jeune fille eut plus de succès. Dans Esaïe 11:6, il est écrit, "un petit enfant les conduira." Elle fit promettre à son père de venir aux réunions du dimanche matin. Dans un premier temps, il se présenta à la porte et il refusa d'entrer. Dans son enfance, il avait été à l'école, mais ses camarades s'étaient moqués de lui, parce qu'il avait un léger défaut de prononciation, et il n'avait plus voulu y remettre les pieds, à tel point qu'il n'a jamais appris à lire.
Heureusement, sa petite fille réussit à le convaincre de l'accompagner à l'école du dimanche. Il y entendit parler du Sauveur Jésus-Christ, et pour tout dire en deux mots, il finit par donner son coeur à Dieu. Avec l'aide de sa fille et d'autres personnes, il apprit bientôt à lire. Voici en résumé ce que Dieu a pu accomplir à travers cet homme, parce que sa fille a fait ce qu'elle a pu pour amenr son père à Jésus-Christ.
Cet homme a fondé dans les prairies de l'Ouest des Etats-Unis, entre onze et douze cents écoles du dimanche. A travers ces écoles, plus d'une centaine d'Eglises ont vu le jour, et elles doivent toutes leur origine aux premiers efforts missionnaires de cet homme. Il parcourut le pays de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud, faisant de grandes distances monté sur un cheval qu'il appelait "son cheval de l'école du dimanche." Il allait visiter ainsi les districts éloignés, où l'on ne faisait encore rien pour Christ. Il réunissait les parents, et leur racontait comment sa petite fille l'avait amené au Sauveur. Quand il commençait à parler de Jésus, il n'était plus question de son défaut de prononciation. Il semblait avoir reçu le don de parole et le feu du ciel.
Cette petite fille avait fait ce qu'elle avait pu. Le jour où elle avait amené son père au Sauveur, Dieu avait accompli une grande oeuvre à travers elle. Vous avez peut-être l'impression que vous ne pouvez pas faire grand chose pour le royaume de Dieu, mais si Dieu vous utilise pour être entre ses mains, l'instrument du salut d'une seule personne, cette personne-là, en conduira peut-être des centaines d'autres à Christ.
On raconte qu'une femme qui habitait l'Angleterre, a vu son zèle être ranimé pour le Seigneur, en entendant prêcher sur le même texte que nous avons sous nos yeux aujourd'hui. Elle était chrétienne de nom depuis longtemps, mais elle n'avait jamais compris que Dieu l'appelait à remplir une mission spéciale dans le monde. Dès que sa conscience fut réveillée, elle commença à chercher autour d'elle, les occasions de se rendre utile. Elle eut l'idée de faire quelque chose pour les pauvres femmes qui avaient abandonné leur famille dans la ville où elle habitait. Elle se mit à l'oeuvre immédiatement, parlant avec bonté à toutes celles qu'elles rencontrait. Elle loua une maison, et elle les invita à y venir.
Deux années plus tard, cette dame avait conduit à Christ plus de trois cents de ces pauvres femmes, et les avait rendues à leur famille. Elle est restée en correspondance avec la plupart d'entre elles. Pensez à cela! Plus de trois cents de nos soeurs arrachées au péché, et sauvées de la mort, par l'intermédiaire d'une seule soeur. Elle avait fait ce qu'elle avait pu, et Dieu a fait le reste. Quelle belle moisson, l'attend au dernier jour, et comme elle se réjouira quand elle entendre le Maître de la moisson lui dire: "C'est bien, bonne et fidèle servante, entre dans la présence de ton Maître."
Si chaque personne dans cette salle, osait faire ce qu'elle peut, des âmes seraient retirées des griffes du Malin et intégrées dans le Royaume de Dieu. Frères et soeurs, faites-vous comme Marie, tout ce que vous pouvez pour manifester à votre prochain que vous êtes animés de l'amour du Sauveur? Qui que vous soyez, peu importe les dons que vous avez reçus, si vous êtes décidés à tout faire ce que vous pouvez pour l'avancement du Royaume de Dieu, le Seigneur daignera se servir de vous. N'est-ce pas un grand privilège que d'être dans sa main, des instruments dociles, avec lesquels il peut faire ce qui lui plaît.