CINQUIEME PARTIE
I- "ta houlette et son bâton me rassurent."
Dans les verts pâturages et dans les eaux paisibles, je n'avais pas besoin de la houlette et du bâton pour me rassurer, mais aujourd'hui je sais qu'ils sont utilisés pour me garder et me consoler. David reconnaissait que l'Eternel était son Berger et en tant que brebis du Seigneur, il Lui déclare ainsi sa confiance: "Ta houlette et ton bâton me rassurent" (Ps.23:4). En quoi pouvons-nous être rassurés de savoir que notre Berger a en sa possession une houlette et un bâton?
La houlette est cette longue canne que le berger employait avec habilité pour discipliner ses brebis. Elle est comme le prolongement du bras du berger pour secourir certaines brebis qui se sont mises dans des situations dangereuses. Quand l'une d'elles s'était égarée dans une pente glissante ou se retrouvait au fond d'un trou, le berger faisait tout son possible pour la sortir de sa mauvaise situation. Il étendait sa houlette, accrochait sa brebis et la ramenait dans le troupeau. C'est ce que le Seigneur a fait pour plusieurs d'entre nous qui nous sommes éloignés de Lui dans le passé! Voilà pourquoi avec David, je bénis l'Eternel pour sa houlette, elle me rassure.
Pour ce qui concerne le bâton, nous pouvons être rassurés, il n'est jamais destiné aux brebis, mais aux ennemis qui rôdent autour du troupeau. En effet, le bâton dont il est question ici était plus qu'un gourdin, c'était une arme qui ressemblait plutôt à une massue souvent renforcée de gros clous de fer que le berger suspendait à sa ceinture par une boucle de cuir. En se saisissant de la massue, le berger passait sa main au travers de la boucle, ce qui empêchait le bâton qu'il tenait fermement de glisser de sa main .
Mes amis, si les brebis n'avaient pas le Bon Berger pour les protéger, qu'elles proies faciles elles seraient pour les ravisseurs de toutes sortes! Elles possèdent si peu de moyens de défense et de discernement face aux ruses du Malin qui se déguise en brebis ou même en faux berger, tel un loup ravisseur qui veut disperser le troupeau et dévorer les plus faibles. Les pièges du diable sont si nombreux!
L'ennemi voudrait me faire broncher en me disant: "Es-tu bien sûr d'être une brebis?" Nous qui appartenons à Dieu, nous sommes parfois conscients du fait que le lion rugissant rôde autour de nous, mais le Seigneur nous vient en aide. L'ennemi séduit et travaille pour nous faire perdre de vue les bénédictions qui attendent la brebis qui veut suivre le Berger. Il est vrai que nous devons veiller, et être assez humbles pour écouter les avertissements qui nous sont donnés par les sentinelles que Dieu a placées parmi nous, et qui, étant plus expérimentées, vont nous mettre en garde en cas de danger. Nous devons aussi prier: "Seigneur délivre-nous du Malin!" Mais, surtout, confions nous à Celui qui nous préserve des faux pas, qui nous garde sans se relâcher, qui ne dort jamais... Qui préserve notre vie et nous garde de tout mal" (Ps. 121:3-4,7).
David savait qu'il n'existait pas quelqu'un de plus puissant que son Berger. Armé de Son bâton et de sa massue, c'est Lui qui s'interpose entre nos ennemis et nous, "voilà ce qui me rassure!" Nous savons et nous croyons qu'entre nous et le Malin qui "est menteur et le père du mensonge", il y aura toujours Jésus, notre Bon Berger, pour nous défendre. Sa houlette et son bâton me rassurent! Dieu fera ce qu'il doit faire pour protéger ses brebis. Il veille sur ses brebis fidèles et groupées et Il ne permettra à personne de les ravir de Sa main. (Jn.10:27-28).
II- "Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires"
A partir du verset 5, l'image du Psaume change soudainement. Nous ne sommes plus dans les pâturages ou dans la vallée, mais nous sommes transportés dans un palais. Le Psalmiste décrit maintenant le Seigneur comme étant un hôte gracieux. Il prépare un banquet, il dresse devant moi une table. Cela devrait nous rappeler jusqu'à quel point nous sommes des gens importants et spéciaux pour lui.
En Palestine, ce que l'on appelle "une table de brebis", c'est une prairie agréable qui est située si possible au sommet d'une colline. C'est une prairie qui a été débarrassée de tout ce qui pourrait être dangereux, c'est-à-dire, des pierres tranchantes, serpents venimeux ou herbes vénéneuses qui pourrait s'y trouver. Dans ces terrains là, les brebis sont en sécurité et groupées près du berger, afin d'éviter toute embuscade. Voilà ce qu'est une "table" dans la vie des brebis.
Dans notre société, une table devrait toujours être le symbole d'une halte agréable, l'image de la communion et de la paix qui règnent dans un groupe d'individus. Autrefois, la table de famille était presque sacrée, on s'y préparait en se levant et en s'y installant chacun à sa place. Les enfants s'y taisaient et y apprenaient le respect et les bonnes manières. On y priait et l'on y prenait le temps de manger. C'était il est vrai quelque peu solennel et rigide, mais c'était beau malgré tout de voir une famille à table.
Aujourd'hui, très souvent, la table est quelque peu devenue le "self-service"! On arrive en vitesse, on y mange en vitesse, tout en regardant la télé, et ce sont des repas pris dans l'excitation et l'énervement. Notre table familiale devrait être un endroit de repos, un moment d'échange, avec les siens, dans la bonne humeur.
Dans l'Eglise, la table familiale, c'est la Table du Maître, la Table du Seigneur qui est l'occasion bénie de quitter le monde extérieur, de nous purifier, de mettre un vêtement propre, d'entrer ensemble dans la présence de Christ et d'être reçus par Lui. La Table du Seigneur, c'est le lieu où il y a une communion plus intense avec le Christ et avec les frères et surs. Pour pouvoir y entrer librement il nous faut passer par la repentance et détester le péché. Paul écrit que plusieurs sont devenus malades physiquement ou spirituellement et sont morts: "C'est pourquoi celui qui mangera, ou, boira la coupe du Seigneur indignement..." dit-il (1 Cor.11.27-30). Les brebis qui participent à ce repas ensemble dans l'amour du Christ sont bénies et restaurées à sa Table.
III- "Il verse sur ma tête de l'huile."
A l'époque, une famille fortunée possédait un vase remplit d'huile parfumée de grande valeur qui était déposé près de la porte et qu'on utilisait pour des occasions spéciales lorsqu'un visiteur de marque se présentait. Si un ami arrivant d'un endroit éloigné, ou si quelqu'un de très cher à leurs yeux venait leur rendre visite, il était accueilli à la porte par l'hôte qui prenait de cette huile précieuse de grande valeur pour la verser sur la tête et oindre ainsi cet invité inattendu. Par cet action, il démontrait que cette personne était quelqu'un de spécial pour lui. Lire dans Luc 7:45-46.
Il y a une vérité à saisir ce matin pour chacun de nous: non seulement nous sommes précieux pour Dieu, mais nous sommes spécial à ses yeux. Dieu veut que nous sachions qu'il nous a accueillis dans son royaume et qu'il nous aime.
David se rappelait combien il versait de l'huile sur la tête des ses brebis. L'huile symbolise le Saint-Esprit: "Et c'est Dieu lui-même qui nous affermit dans la vie avec le Christ. C'est Dieu lui-même qui nous a mis à part, qui nous a marqués à son nom et qui a répandu dans nos coeurs le Saint-Esprit comme garantie des biens à venir" (2 Cor.1:21-22). Le Psalmiste écrit, "Tu m'as donné la force d'un buffle, tu as versé sur moi un peu d'huile fraîche" (Ps.92:11). Merci Seigneur pour la fraîcheur de cette huile. Le Saint-Esprit désire nous revêtir de force, de sagesse, de foi, d'amour pour rendre témoignage. L'Eternel est mon berger, il oint d'huile ma tête, Il me console, Il me fortifie et Il me guérit quand je réponds à Sa voix et que je me laisse diriger par Lui. Frères et soeurs, notre perception de Dieu déterminera la relation personnelle que nous aurons avec lui.
IV-
"et ma coupe déborde."
En Israël, il arrivait fréquemment qu'un ruisseau ou un canal de déviation traversait la bergerie. Pendant la saison des pluies, l'eau du ruisseau ou du canal coulait tellement vite que cela risquait d'emporter les brebis qui s'approchaient pour boire. Alors, le berger remplissait une bassine à deux anses que l'on présentait à la brebis. C'est cette bassine que l'on appelle "la coupe".
De même, à cette époque, la coutume obligeait les occupants à offrir l'hospitalité et préparer un repas à un voyageur qui s'arrêtait dans le village. C'était la seule obligation qui était imposée à celui qui recevait un étranger. Par la suite, le voyageur pouvait poursuivre son chemin. Si la personne avec qui vous partagiez votre repas était plutôt sympathique ou si vous désiriez qu'elle prolonge son séjour, vous le lui faisiez savoir par exemple en remplissant son verre à ras-bord.
Lorsqu'il constatait votre désir de le garder plus longtemps, il vous regardait et avec un sourire il vous remerciait pour l'invitation. Cependant, si vous désiriez qu'il parte, vous remplissiez son verre à moitié. Cela signifiait qu'après avoir pris son dessert que le visiteur devait reprendre sa route. L'hôte que nous retrouvons au verset 5 est une image de Jésus et des bénédictions que nous recevons de lui. Notre Dieu est le Dieu qui donne plus que moins. Jésus a dit "Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie et l'aient en abondance" (Jn.10:10-15).
Jésus appelle encore aujourd'hui et dit: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive!" (J.n 7:37-39). De quel breuvage parlait-il? L'apôtre Jean nous le dit: Il parlait du Saint-Esprit! Si nous nous sentons desséchés ou simplement assoiffés, à l'intérieur de la bergerie, Dieu soit loué, il a une coupe débordante en réserve pour nous ou la grâce surabonde. Nous y avons droit! Nous en avons besoin! Nous y sommes conviés! L'apôtre Paul l'appelle la coupe de bénédiction que nous bénissons (1 Cor.10:16).
Jésus a aussi bu dans une coupe (Mat.26:36-39). Dans ce passage, le sens que le Seigneur donne au mot "coupe", c'est le symbole de sa mort prochaine, ce sacrifice pour le péché (Mat.20:22; Jn.18:11). Jean 10:17-18 éclaire ce texte: Christ ne parlait pas comme s'il redoutait une mort qu'il n'aurait pas voulue; mais il parlait des angoisses de Gethsémané qui préfiguraient l'angoisse suprême de la croix lorsque sa vie (son âme) serait "livrée en sacrifice pour le péché" (Es.53:10) et que le Père lui cacherait sa face. Parfaitement conscient de ce qui l'attendait à la croix, il en paya volontairement le prix.
Dans la Parole, Jésus compare aussi la coupe au coeur humain. (Mat.23:26).
CONCLUSION
Au milieu de nos soucis, réalisons nous qu'il y a pour nous une table qui est dressée? De même le dimanche lorsque nous sommes rassemblés, où lorsque nous participons à la Table du Seigneur, nos coeurs se réjouissent de répondre à Son désir: "jusqu'à ce qu'Il vienne".
N'y a-t-il pas une joie profonde et parfaite dans la présence du Seigneur? "Tu as oint ma tête d'huile" c'est l'Esprit Saint qui nous a été donné. "Quand à vous, vous avez reçu le Saint-Esprit que le Christ a répandu sur vous, et ainsi vous connaissez tous la vérité" (1 Jean 2:20). C'est cette présence en nous qui nous réjouit: "Ma coupe déborde". Tes pâturages, Tes eaux paisibles, Ta présence dans l'épreuve, Ta Table, Seigneur, il ne me manque rien. Auprès du Bon Berger, l'on ne craint plus l'orage. Nourriture, rafraîchissement, marche avec Lui dans Sa communion, consolation et sympathie et présence avec elle, voilà ce que la brebis a trouvés.
Que nous soyons fortifiés, en toutes choses, en attendant le retour Seigneur. Il est déjà en train de nous préparer une place, "Et après être allé nous préparer une place, il reviendra et il nous prendra auprès de Lui, afin que nous soyons nous aussi, là où il est. Nous connaissons le chemin qui conduit où il est allé" marchons sur ce chemin car il est étroit et peu le suive (Jean 14:2-3).