LA NATURE ET LA PERSPECTIVE DE MA VIE ET MA RELATION AVEC CHRIST (1 Cor 9:23-27) GB/sa
(Prêché à Glain par Guillaume Bourin le 20 juillet 2014)

Ce matin, nous allons lire un texte qui se trouve dans 1 Cor 9:23-27: "Je fais tout à cause de l'Évangile, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure ; je frappe, non pas comme battant l'air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres."

 

Prions :

"Seigneur notre Dieu nous te remercions parce que c'est ta Parole, ce n'est pas la parole d'un homme, ce n'est certainement pas ma parole, ce n'est pas simplement quelque chose qui est venu sur les lèvres ou quelque chose qui est venu de l'inspiration d'un cerveau humain. Mais c'est toi qui parles Seigneur, au travers de tes serviteurs les apôtres, tu les as inspirés. Cet enseignement est l'enseignement de Christ lui-même. Nous sommes devant toi aujourd'hui pour entendre parler de toi, parler de ta Parole. Seigneur que ta Parole parle ce matin et non pas ma bouche, qu'elle nous dirige et qu'elle nous conduise à nous voir tels que nous sommes, à sentir ton regard sur nous, à nous examiner devant toi; et aussi à nous repentir partout où cela est nécessaire et à marcher dans les voies qui sont les voies de la sainteté, dans les voies de la relation harmonieuse, paisible et joyeuse avec toi Seigneur.  Nous aspirons à la paix au plus profond de notre cœur. Nous voyons toutes ces luttes, qui toute cette semaine, au quotidien, dans toute notre vie, nous accablent et nous fatiguent. Parfois, nous sommes épuisés sur le chemin. Nous avons besoin de ton réconfort aujourd'hui. Seigneur, apprends-nous à combattre, apprends-nous à marcher avec toi. Dirige-nous dans le sentier, par la lumière qu'est ta Parole, afin que nous marchions dans tes voies et que nous te suivions. Au nom de Jésus-Christ. Amen."

 

Chers amis, il y a de grandes similitudes entre le mouvement évangélique francophone, en Belgique et en France, et ce qui se passait au premier siècle dans la ville de Corinthe.

 

L'apôtre Paul avait fondé l'église de Corinthe et si vous voulez voir le récit de la fondation de cette église, je vous invite à regarder chez vous dans Actes 18. Vous verrez que Paul a passé un certain temps dans cette ville et Dieu avait un peuple nombreux dans cette ville. Paul a rencontré un certain nombre de problèmes qui ont perduré après son départ. Ce sont ces problèmes qui l'ont poussé à écrire cette lettre après la réception d'un rapport que nous lisons dans 1 Cor 1:11:"Car, mes frères, j'ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu'il y a des disputes au milieu de vous." En même temps, Paul avait reçu une lettre des Corinthiens avec des questions.

 

Il y avait des problèmes à Corinthe. Ce n'était pas une église parfaite, il y avait même de très gros problèmes. Il y avait une situation de débauche généralisée, à un point tel qu'un homme avait pris la femme de son père. En même temps, il y avait des divisions, chacun se réclamait d'un chef spirituel différent; les uns proclamaient leur autorité, les autres la rejetait; il y avait des procès entre chrétiens, il y avait des éclats dans les assemblées, des disputes lors des cultes. Puisqu'ils n'arrivaient pas à trouver un accord, ils se mettaient à exposer leurs différends devant les gens du monde. Alors l'apôtre Paul leur a dit: "C'est incroyable! Avez-vous une attitude digne de l'Evangile? Vous voulez arrêter de vous disputer? Alors, laissez-vous vous dépouiller!"

 

Ensuite, Paul en vient aux questions posées par les Corinthiens à partir du chapitre 7. Et au chapitre 8, il répond à une question bien précise concernant la viande sacrifiée aux idoles. Il semble que la question des Corinthiens concernait une pratique de certains membres d'aller visiter des temples à idoles et de manger la nourriture sacrifiée aux idoles, cela en proclamant qu'ils étaient chrétiens. Ils posent donc la question à Paul :"Est-ce que c'est possible de faire ça, a-t-on le droit de faire ça, est-ce qu'on est libre de faire ça?" Et plutôt que de leur donner une réponse très simple et basique, l'apôtre Paul va abaisser le niveau de la mer et il va aller regarder la partie immergée de l'iceberg: qu'y avait-il derrière leur question, quel était le problème doctrinal? Paul va donc aborder la question de "la liberté chrétienne" (lire 1 Corinthiens chapitres 8-9 et10).

 

Dans le passage que nous venons de lire, après avoir montré que la liberté chrétienne est au service de la vie spirituelle de mes frères et sœurs, ma liberté chrétienne est transcendée par le service que je vous dois. Après avoir montré que ma liberté chrétienne est consacrée à la prédication de l'Evangile, je fais tout à cause de l'Evangile afin d'y avoir part. Oui, je suis libre, mais je fais tout à cause de l'Evangile. Je n'irai pas faire des choses qui iraient contre l'Evangile.

 

L'apôtre Paul nous montre que la sanctification, notre expérience de marche avec Dieu, notre expérience de marche chrétienne, transcende et passe avant notre liberté.

 

Il faut comprendre que Paul utilise ici une illustration bien spécifique, parce que les Grecs de l'époque de Paul, ceux de Corinthe et d'ailleurs, étaient des gens avec un certain héritage. Les Grecs avaient un esprit de division assez ancré dans leur culture. Les différentes cités grecques de Spartes, d'Athènes et de Corinthe avaient un passé de guerres continuelles.

 

Malgré tout, il y avait quelque chose qui rassemblait toutes ces cités grecques, c'était les jeux panhelléniques où les Grecs y honoraient leurs dieux et où ils pratiquaient la compétition sportive. Ces jeux avaient lieu dans quatre grandes villes dont Olympe, c'est de là que vient les "Jeux Olympiques", et Corinthe où on les appelait les "Jeux Isthmiques".

 

C'est exactement à cette illustration que Paul fait appel pour parler aux Corinthiens de ce sujet spirituel et central qui est "la nature et la perspective de ma vie et ma relation avec Christ".

 

Il y a trois notions qui sont importantes dans ce passage. Premièrement le sport, il est question de course et il est question de combat. Ensuite, il est question de prix puisqu'il est parlé d'une couronne corruptible et d'une couronne incorruptible

 

Ma liberté en Christ est au service de ma vie en Christ. Ma liberté spirituelle doit servir à la sanctification de ma vie personnelle dans ma relation avec Christ. Je vous propose d'examiner d'un peu plus près cette vie qui est en Christ, cette vie qui est cachée avec Christ en Dieu.

 

Dans un premier temps, nous allons regarder LA NATURE DE LA VIE CHRETIENNE et dans un deuxième temps, nous allons regarder LE GRAND DEFI qu'est la vie chrétienne.

 

1. LA NATURE DE LA VIE CHRETIENNE

1.1 Notons tout d'abord que Paul parle de cette vie chrétienne comme étant une course: " Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? (1Cor 9:24).

 

Je ne sais pas si vous êtes passionnés par les Jeux Olympiques mais vous avez peut-être déjà vu une épreuve de marathon. Les gens courent le marathon, plus de 42km, ils arrivent généralement épuisés et il n'est pas rare de voir certains coureurs qui franchissent la ligne d'arrivée et qui sont emmenés dans les vestiaires dans des fauteuils roulants. Cela donne un aperçu de comment la course est éprouvante. Mais l'Ironman est réputé comme étant l'une des courses les plus éprouvantes qui soit. Laissez-moi vous donner un aperçu de ce qu'est cette course : elle commence par 3.8km de natation et moi, quand je nage 50m, je suis déjà épuisé; ensuite, sortis de l'eau, les concurrents grimpent sur un vélo, et c'est parti pour 180km; enfin, ils courent 42.195km à pied, un marathon.

 

Chers amis, la vie chrétienne n'est pas un sprint après lequel on reste assis pour regarder les autres depuis les tribunes. Trop souvent nous pensons que la vie chrétienne est semblable à un match de foot dont nous serions les supporters en train de manger des cacahuètes en critiquant les joueurs. Ça n'a rien à voir avec ça! La vie chrétienne est une course éprouvante, elle sollicite tout notre être. Quelles sont les qualités pour courir? Il faut de l'endurance, de la persévérance, de la résistance à la douleur et à la souffrance, du renoncement à soi-même et à son confort. Il y a tout un monde entre participer à un Ironman et regarder les Jeux Olympiques à la télévision.

 

Vous savez, j'ai un ami qui aime courir et qui n'est pas du tout mauvais à la course. Moi, au contraire, je n'aime pas courir, je trouve cela vain, inutile et sans but. J'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi mon ami aime cela. Un jour, je lui ai demandé ce qui le motivait à la course et il m'a répondu : "Mais je n'aime pas ça, mais je le fais pour me discipliner!"

 

On a tous, dans notre vie, certains aspects qu'on ne souhaite pas discipliner, qu'on ne souhaite pas assujettir, mais mon ami pratique quelque chose qu'il n'aime pas. Combien d'entre nous ici préfèrent utiliser leur liberté chrétienne pour vivre les choses qui nous plaisent et parfois même quand ce sont des plaisirs coupables? Combien d'entre nous s'opposent à Dieu là où la vie chrétienne est une course éprouvante qui sollicite tout notre être et qui nous invite au renoncement à soi-même jour après jour?

 

1.2 Notons ensuite que Paul parle de la vie chrétienne comme étant un combat"Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinence." (1Cor 9:25)

 

Le terme pucteo en grec est un "hapax legomenon" ça veut dire "qu'il n'apparaît qu'une seule fois dans le Nouveau Testament". Donc, ce mot particulier signifie littéralement "boxer". L'apôtre Paul nous décrit la vie chrétienne comme étant un combat violent.

 

Du temps des Jeux Olympiques antiques, les combats de pugilat étaient des combats différents des combats de boxe que nous voyons aujourd'hui: il n'y avait pas de gants et on peut dire que c'était des combats "jusqu'à ce que mort s'en suive".

 

J'ai souvent regardé à la télévision le début d'un combat qu'on a appelé le "Mixed Martial Arts" (MMA : Arts Martiaux Mixés).  Au début des années nonante, c'était en quelque sorte l'officialisation des combats de rue illégaux. On a officialisé ces combats de rue en créant une structure où les gens pouvaient venir et combattre les uns avec les autres dans des combats qui n'avaient pas de règles. Depuis, on a établi des règles, mais au tout début, c'était absolument horrible: il n'y avait pas de catégories de poids et les combats pouvaient se terminer avec des blessures graves.

 

Un jour, Royce Gracie, un Brésilien qui pratiquait le MMA, est arrivé pour un combat avec un kimono blanc. Il n'était pas tout petit mais par rapport aux autres combattants, il paraissait plutôt frêle. Un jour donc, il est arrivé et les autres combattants aux muscles saillants essayaient de le frapper. Généralement, les autres combattants n'arrivaient pas à l'atteindre, mais quand Royce Gracie se laissait prendre soit par la main soit par un pied, eh bien tous les deux tombaient par terre et personne ne comprenait plus rien au combat. Royce Gracie leur faisait une clé de bras ou une clé de jambe, il faisait un nœud avec leurs membres et les autres combattants, tapant par terre, devaient abandonner le combat: Royce Gracie avait gagné le combat. Il a gagné les trois premières éditions de cette compétition cruelle sans prendre un seul coup et en n'en donnant qu'un minimum.

 

Un jour des journalistes lui ont demandé quel était son secret et Royce Gracie leur a répondu: "La technique".

 

L'apôtre Paul a comparé la vie chrétienne à un pugilat. Spirituellement, donner des coups et en prendre se vit au quotidien pour tout chrétien. Mais ce n'est pas comme "battre de l'air", il ne s'agit pas de frapper tous azimuts, dans toutes les directions et par tous les moyens. Il ne faut pas considérer que la vie spirituelle est un effort "d'un seul coup" et qu'après on s'arrête et on s'assied. Ça n'a rien à voir avec cela. Paul n'est pas exempt de "technique", il cherchait à connaître son Sauveur, il cherchait à le découvrir toujours plus, il passait du temps chaque jour dans la communion avec Dieu, il sondait les Ecritures, il les connaissait par cœur, il les méditait, il priait, il ne laissait pas une seule parole de son Dieu tomber à terre. C'était l'entrainement même dont il avait besoin pour livrer spirituellement le combat auquel il était appelé. La vie chrétienne ce n'est pas rose, ce n'est pas si paisible comme  on aimerait parfois la présenter. La vie chrétienne est une course et un combat. Et parfois nous commettons l'erreur de penser que la vie chrétienne est un long fleuve tranquille.

 

Je me rappelle d'un pasteur de Vision-France qui un jour a été appelé à rendre son témoignage lors d'une grande conférence dans l'Est de la France. Généralement les témoignages commencent comme ça :"Oui, j'étais loin dans le monde lorsque le Seigneur est venu me chercher et qu'il a transformé ma vie. Aujourd'hui, tout va bien! "Souvent c'est un peu comme ça qu'on peut résumer nos témoignages. Mais le pasteur de Vision-France a commencé en disant :"Eh bien voilà, je menais une vie tranquille, tout y était bien rangé et tout était bien carré. Puis un jour, on est venu me prêcher l''Evangile, j'y ai réfléchi, j'ai accepté le Seigneur Jésus-Christ comme mon Seigneur et mon Sauveur. J'ai commencé à vouloir conformer ma vie à la sienne et alors, les ennuis ont commencé et ma vie a été complètement bouleversée! Aujourd'hui, j'ai une joie profonde, mais je suis dans l'épreuve. Mon épreuve est telle que seul Jésus-Christ peut me soutenir."

 

Quel témoignage, il est complètement différent de ceux qu'on a l'habitude d'entendre. Chers amis, prenons garde à ce que nous annonçons. Si vous prêchez l'Evangile à vos proches, à vos amis, à ceux qui sont autour de vous, prenez garde de ne pas prêcher un Jésus "rose". Mais prêchez l'Evangile de Jésus-Christ crucifié, frappé et blessé pour nous, car c'est ça l'Evangile. Jésus-Christ a souffert à notre place, il a payé pour nous. Ils ont donné à notre Maître une couronne d'épines et nous, nous dormirions dans un lit de roses? Non chers amis, la vie chrétienne est éprouvante, c'est une course, c'est un combat que nous sommes appelés à mener contre notre plus grand ennemi, c'est-à-dire: nous-mêmes!

 

2. LE GRAND CHALLENGE, LE GRAND DEFI DE NOTRE VIE CHRETIENE

L'une des grandes choses que nous dit Paul dans ce passage, c'est qu'il s'agit de courir de manière à remporter le prix.

 

Lors des Jeux Isthmiques, ceux qui courent le font dans le stade et ceux qui combattent, combattent dans l'arène. Cependant, ils ont une motivation centrale, ils ne vont pas là-bas pour faire de la figuration; ils ont un objectif en ligne de mire. Quel est ce objectif? Il s'agit de donner le meilleur d'eux-mêmes pour, si possible, remporter la victoire.

 

Regardez ce que dit Paul: "Courir de manière à remporter le prix!" (1 Cor 9: 24). Il est important de nous arrêter un instant. Ici, Paul n'est pas en train de demander aux Corinthiens d'utiliser n'importe quel moyen pour gagner, il n'est pas en train de faire une comparaison entre la vie chrétienne normale et ce que les cyclistes font pour la majorité au Tour de France, Paul ne parle pas de "dopage" dans la vie chrétienne. Paul n'est pas en train de leur dire qu'ils peuvent tricher.

 

Dans une lettre à Timothée, Paul dira que "l'athlète n'est pas couronné s'il n'a pas combattu suivant les règles." Votre vie chrétienne a des règles, elle a des barres de guidage qui vous accompagnent au quotidien, on appelle ça "la loi morale" qui est votre soutien chaque jour. Jésus a dit au jeune homme riche: "Tu connais les commandements, observe-les!" (Matth19:16-22). Et c'est la même règle pour notre vie chrétienne, on n'est pas sauvé par la loi, mais la loi nous donne des indications claires quant à comment marcher avec Christ.

 

Ce que Paul dit ici c'est plutôt: "Courez et combattez en donnant jusqu'à votre dernier souffle, en ayant devant les yeux ce seul et unique objectif qui est de remporter la victoire, de remporter le prix et que votre vie tout entière soit dédiée à cette course."

 

Ici, il est question de la couronne de la vie chrétienne. Paul utilise ces deux illustrations de la course et du combat pour faire comprendre aux Corinthiens une vérité spirituelle. Cependant il y a un moment où l'illustration doit laisser la place au véritable enseignement, comme c'est le cas pour cette histoire de couronne de la vie chrétienne. Voilà l'argument de l'apôtre Paul : Si la couronne pour laquelle courent les athlètes des Jeux Isthmiques est corruptible, celle pour laquelle les chrétiens courent est incorruptible. Vous vous posez peut-être la question: "Quelle est cette couronne?" Dans l'épitre de Jacques 1:12 nous trouvons la réponse: "Heureux l'homme qui supporte patiemment la tentation; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment." La couronne pour laquelle nous courons est une couronne de vie, une couronne de vie éternelle. Nous courons et nous combattons, chers amis, dans la perspective d'obtenir la vie éternelle. Alors, comment pouvons-nous courir, comment pouvons-nous combattre de manière à remporter le prix?

 

Aux Jeux Olympiques de Munich en 1972, il y avait un athlète de très haut niveau qui était convié pour se présenter à une épreuve de sprint. C'était quelqu'un qui aimait la bonne vie et il aimait bien manger; il n'y a aucun mal à cela, c'est bon la gastronomie. Il aimait aussi se détendre avec ses amis et en soi ce n'est pas un problème. Seulement voilà, cet homme se préparait pour les Jeux Olympiques. Quand vous êtes en préparation sportive pour de telles compétitions, il y a des choses que vous ne pouvez pas vous permettre de faire, notamment quand, à une semaine de J.O., votre meilleur ami vous invite à aller manger à volonté avec lui dans un grand restaurant.

 

Au Texas, où j'habite actuellement, il y a un restaurant qui s'appelle "Whiskey's - All you can eat beef", c'est-à-dire que vous pouvez manger toutes les côtes de bœuf que vous voulez, c'est à volonté pour 10.85$. Et c'est dans un restaurant pareil à celui-là que cet homme proposait à l'athlète de haut niveau d'aller manger. L'athlète de haut niveau avait bien envie d'aller dans ce restaurant, mais cependant il a pensé à la perspective de la compétition des J.O. Il avait envie d'y aller mais il ne l'a pas fait parce qu'il s'est dit: "Si j'y vais, je ne serais pas en train de courir pour remporter la victoire."

 

Oui, il s'agit de se discipliner au renoncement, c'est cette notion de "self-contrôle", cette notion d'abstinences qui est mentionnée dans 1 Cor 9:25: "Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible."

 

Connaissez-vous Jonathan Edwards? Jonathan avait listé toutes les nourritures qui le faisaient dormir et il s'en abstenait pour pouvoir consacrer son temps à l'étude de la Parole. Il le faisait plus de 13 heures par jour et il trouvait encore le moyen de s'occuper de sa famille. Jonathan Edwards se disciplinait au renoncement, mais aussi à agir avec bon sens et stratégie, à définir un plan de bataille et à accepter de le mettre en œuvre quotidiennement comme il est fait mention dans 1 Cor 9:26: "Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure; je frappe, non pas comme battant l'air." Il y a une stratégie de renoncement, il y a une stratégie de mortification de mon corps.

 

Vous connaissez peut-être George Verwer qui est le fondateur d'Opération Mobilisation? Lorsque les premières missions ont commencé, chaque mission qu'il dirigeait et chaque campagne commençait à 6 heures du matin par des exercices sportifs, afin de traiter durement son corps et ne pas le laisser prendre l'avantage sur nous. Dans 1 Cor 9:27, l'apôtre Paul dit:" Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres." Quelle envie que nous aimerions oublier parfois, nous les chrétiens occidentaux, n'est-ce pas?

 

CONCLUSION

J'aimerais vous poser cette question : "Quel est le lien entre ma liberté chrétienne, ma sanctification, et la proclamation de l'Evangile?"

 

Quel est le lien entre le fait que je sois libre, libéré par Christ en tant que chrétien, le fait que je sois appelé à marcher à la ressemblance de Christ, à la sanctification et, en même temps, le fait que je sois amené à proclamer Christ?

 

Tout d'abord, j'aimerais vous dire que la liberté n'exclut pas la discipline personnelle.

Il y a un mouvement en Angleterre qui a parfois défendu l'idée d'un certain "Let go and let God", ce qui signifie "Laisse-toi aller et Dieu va te diriger". Autrement dit, une des idées centrales de ce mouvement c'est que: Si tu commences à faire quoi que ce soit par ta propre force pour ta sanctification, ta sanctification échouera! Malheureusement, il y a une certaine vérité dans cela. Il est vrai que Dieu produit la sanctification, mais c'est faux de dire que cela se produit en dehors de nos efforts personnels.

 

Paul est extrêmement clair dans le passage que nous avons lu: Nous sommes appelés à renoncer à nous-mêmes, ça nous coûte, c'est dur, c'est difficile.

 

L'illustration que j'aimerais vous donner, c'est celle de "garder la ligne".

 

Moi je reviens du Texas où j'ai pris quelques kilos et j'ai beaucoup de mal à les perdre. Chaque fois que certains d'entre vous veulent "garder la ligne", eh bien vous devez renoncer à des choses comme par exemple cet éclair au chocolat qui vous attend dans la vitrine de la boulangerie. Quand je travaillais à la Poste française, mon ancienne chef me disait tout le temps que la vie est injuste. Elle avait des copines qui pouvaient manger 4 ou 5 éclairs au chocolat sans grossir, par contre ma chef, elle, prenait 3 kilos juste en regardant un éclair.

 

Oui, il y a des efforts à faire, mais combien d'efforts sommes-nous prêts à faire "pour garder la ligne avec Dieu"? Or, ma vie chrétienne est en rapport direct avec la proclamation de l'Evangile!

 

On a vu ensemble que Paul se sert de son exemple personnel pour montrer que la liberté du chrétien est soumise à la proclamation de l'Evangile. Dans la première partie de 1 Cor 9, il dit que "il fait tout à cause de l'Evangile, il ne fait rien qui pourrait s'opposer à la proclamation de l'Evangile." En terminant le chapitre 9, l'objectif de Paul est toujours le même et il dit: "De peur qu'après avoir prêché aux autres, je sois moi-même rejeté, disqualifié." C'est-à-dire de peur qu'après avoir annoncé un si grand message, ma vie viendrait maintenant à démontrer que je prêche le message par mes propres forces, qu'il n'est pas actif dans ma vie.

 

Les prédicateurs ont une lourde tâche, croyez-moi! Priez pour moi quand je vois toutes les carences de ma vie spirituelle et que je me retrouve face à des textes comme celui-là, je me dis: "Qu'est-ce que je prêche par ma vie et par mes œuvres? Est-ce que ma repentance est quotidienne comme c'est attendu d'un enfant de Dieu? Est-ce que je suis prêt à vivre en paix avec mes frères et mes sœurs? Est-ce que je suis prêt à renoncer? Est-ce que je suis prêt à me laisser dépouiller comme Paul appelait les Corinthiens à le faire?"

 

Pratiquer ce que nous prêchons, chers amis, ce n'est pas seulement pour les prédicateurs. Pratiquons ce que nous prêchons pour la gloire de l'Evangile. Reconnaissons que parfois nous laissons de petites concessions s'installer dans notre vie spirituelle; nous les laissons grandir en nous nos petits plaisirs coupables, nos affections que nous aurions honte de mentionner ici dans cette salle. Nous les laissons prendre possession de nous et alors, l'Evangile s'en trouve amoindri et nos rêves pour Christ, ceux que nous étions en train de voir pour que l'Evangile soit prêché jusqu'aux extrémités de la terre, nous les reléguons jusqu'au fond du placard; et notre témoignage est réduit à néant parce que nous ne parlons plus, tout simplement parce que nous savons que notre vie spirituelle n'est plus en accord avec le message qui est le nôtre.

 

Quel drame quand nous en arrivons là et, à un moment ou à un autre de notre vie, je crois que nous sommes tous concernés. O combien nous avons besoin de vivre cet appel à la repentance quotidienne que non seulement les Evangiles nous donnent, mais qui a été repris par tous les pères de l'Eglise jusqu'à la Réforme, avec Martin Luther qui a commencé ses 95 thèses en disant : "Repentez-vous!"

 

En disant : "Repentez-vous", notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie tout entière des chrétiens soit une repentance.

 

Mais maintenant j'aimerais poser une dernière question qui est importante et essentielle pour nous. Parfois nous sommes perdus dans nos pensées, dans notre petitesse et notre insignifiance en tant qu'êtres humains, mais nous avons du mal à comprendre la manière dont Dieu fonctionne. La grande question est donc: "Est-ce que traiter durement mon corps, est-ce que renoncer à moi-même, est-ce que s'abstenir de toutes ces choses sont compatibles avec la grâce de Dieu qui nous sanctifie au quotidien?" Oui, bien sûr, aucune gloire n'est à tirer de nos propres forces pour l'Evangile. Notre salut, notre sanctification, c'est l'œuvre de Christ. Clairement, Christ nous sanctifie tout entiers, c'est lui qui nous donne la force, sans lui nous ne pouvons rien faire.

 

C'est très clair, regardez ce que dit Esaïe 26:12:" Éternel, tu nous donnes la paix ; car tout ce que nous faisons, c'est toi qui l'accomplis pour nous." 

 

Alors comment est-ce que ces notions peuvent s'accorder entre elles? Comment Dieu, qui fait tout par sa grâce, peut s'accorder avec la nécessité pour moi de faire des efforts, de renoncer et de me faire violence? Eh bien, plutôt que de vous faire un grand discours sur le sujet, je vais vous montrer une petite vidéo sur You tube "Un père, un fils". C'est trop beau, très touchant.

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