L'EDIT DE CESAR AUGUSTE-NAISSANCE DE JESUS CHRIST A BETHLEHEM (Luc 2:1-7) (Prêché à Glain, dimanche le 20 décembre 2009)

(Retranscrit dans un style parlé)

INTRODUCTION

Ce Libérateur promis à Israël, révélé à plusieurs reprises par les prophètes, attendu avec tant d'impatience, paraît enfin en Judée. Il naît à Bethléem, et il se montre à ce peuple qui fondait tellement d'espoir sur sa venue. Il dialoguera régulièrement avec les Juifs, il leur annoncera l'Evangile, il leur déclarera qu'il est le Christ, le Fils de Dieu, et il confirmera la divinité de sa mission, en accomplissant des miracles, comme jamais personne n'en avait fait avant lui. Malheureusement, s'appuyant sur les apparences, déçus par la naissance peu glorieuse et misérable de Jésus-Christ, plutôt que de le recevoir à bras ouverts, et de se réjouir de sa venue, les siens vont le mépriser et le rejetter, lui, ainsi que toutes les oeuvres qu'il a accomplies devant leurs yeux, confirmant ainsi ce que Jean a écrit: "Il est venu dans son propre pays, mais les siens ne l'ont pas reçu" (Jn.1:11).

Nous pouvons nous demander si ce reproche de Jean, s'adresse uniquement aux Juifs, à ce peuple ingrat et aveugle! Ce Sauveur, n'est-il pas aussi venu pour nous, comme pour le peuple d'Israël? N'est-il pas venu éclairer le monde, n'a-t-il pas manifesté ses dons, c'est-à-dire, n'a-t-il pas accompli des guérisons et des miracles de toutes sortes, envers des gens qui ne le méritaient même pas? N'est-il pas mort pour que nous soyons sauvés, et ce salut, ne l'offre-t-il pas à tous ceux qui veulent bien le recevoir? Et pourtant, ne pouvons-nous pas dire, sans trop nous tromper, qu'il y a des chrétiens qu'ils n'ont pas vraiment reçu Jésus-Christ, ou qui le reçoivent mal, en manifestant une totale indifférence à son égard, même s'ils déclarent croire en lui, et qu'ils affirment qu'il est leur Sauveur?

Est-ce vraiment recevoir Jésus-Christ que de rester insensible, comme le font un grand nombre de personnes, face au don que Dieu nous a fait de son Fils bien-aimé? Est-ce recevoir Jésus-Christ que de rester indifférent, comme le font certains, de ne pas prendre part à la joie que sa venue devrait causer à ceux qui disent appartenir à son Eglise? Est-ce recevoir Jésus-Christ que de négliger de s'instruire de son enseignement, de ses commandements et de s'appliquer à faire sa volonté? Est-ce recevoir Jésus-Christ que de manquer de lui rendre l'amour, le respect, l'obéissance que lui sont dus? Dans ce sens-là, combien y a-t-il de Chrétiens qui ne reçoivent pas réellement Jésus-Christ, et à qui on peut appliquer avec justesse ce reproche fait par Jean? "// est venu vers vous, il vous est prêché, annoncé, proposé dans sa parole mais vous ne l'avez point reçu."

Afin d'éviter que les chrétiens se refroidissent et sombre dans une totale indifférence envers ce que Jésus a accompli, Dieu a permis que ceux qui nous ont précédé, établissent un certain nombre de f êtes, visant principalement à graver dans notre esprit ce qui est survenu de plus mémorable dans la vie et dans le ministère de Jésus-Christ, et si Dieu n'avait pas permis que ces fêtes soient inclus dans le calendrier de l'Eglise, il y a lieu de penser que tout ce qui concerne notre salut, ne finissent par être totalement oublié, et que l'ignorance, qui est déjà si grande parmi les Chrétiens, ne progresse, au point où se répète ce que l'on a connu à l'époque du roi Josias, lorsque le grand-prêtre Hilquia va découvrir dans le temple du Seigneur le Livre de la Loi , qui avait été oublié pendant de nombreuses années, et que le peuple et le Roi lui-même furent étonnés de découvrir tout ce qui y était écrit (2 Rois 22).

Le passage que nous avons lu ce matin et qui nous rappelle la fête que nous allons célébrer dans quelques jours, contient les premiers détails que les Evangélistes nous ont laissés de la naissance de notre Sauveur. Les enseignements que nous trouvons dans ce texte, ne sont pas tous de même importance, mais si ils se trouvent dans les Evangiles, c'est pour nous faire progresser dans notre foi. Chaque détail aussi petit soit-il concernant la vie de Jésus-Christ, doit ressembler pour nous à un diamant de très grande valeur, dont nous devons chercher à nous emparer et à l'examiner en profondeur, non pas uniquement parce que Jésus en est digne, mais en raison de la relation que nous avons avec Lui.

J'aimerais examiner trois choses, avec vous ce matin:

1. L'époque où Jésus-Christ est venu au monde.

2. Le lieu où il est né: à Bethléem.

3. Les circonstances humiliantes de sa naissance.

I. L'EPOQUE OU JESUS-CHRIST EST VENU AU MONDE EST DECRIT PAR LUC EN CES TERMES:

"En ce temps-là, l'empereur Auguste donna l'ordre de faire le recensement de tous les habitants de l'empire romain (v.1)

Luc et les autres évangélistes ne mentionnant pas l'année exacte que César Auguste a fait publier l'édit dont il parle au verset 1, tout ce que l'on peut dire, c'est que Jésus-Christ serait né vers la fin du règne d'Hérode; mais comme on ignore l'année où ce roi est mort, et que l'on ne sait pas non plus combien de temps la naissance de Jésus-Christ a précédé sa mort, il nous est pratiquement impossible de donner une date exacte de la naissance de Jésus. Ce qui compte, ce n'est pas tellement de connaître la date de sa naissance, parce que si cela avait été si important pour le salut de nos âmes, Dieu n'aurait pas manqué de nous le faire savoir par les prophètes ou les apôtres. Ce qu'il faut plutôt retenir, c'est que l'Empereur Auguste, a donné l'ordre de faire un recensement, tel que Luc le rapporte, et que suivant le calcul de certains savants, Jésus serait plus ou moins né en l'an trois ou quatre de notre ère.

Ce qu'il est important de savoir, pour que notre foi s'appuie sur un fondement solide, c'est la réalité historique de ce fait. Jésus-Christ est venu au monde, et il venu à l'époque qui avait été annoncée par les Prophètes. Voilà ce qui est important pour la foi du chrétien. Or en ce qui concerne ces deux faits historiques, l'Ecriture nous éclaire abondamment pour nous convaincre de la véracité de cet événement.

Il est certain que Jésus-Christ est venu au monde, qu'il y a eu un homme tel que lui, qui est né sous le règne d'Hérode, qui a prêché dans la Judée, qui a été crucifié à Jérusalem, pendant que Ponce Pilate était Gouverneur de la Province, et qui, malgré sa mort atroce, il y a eu un grand nombre de disciples et de gens de toutes les couches de la société qui l'ont suivi. C'est là un fait qui est non seulement soutenu par le témoignage des Chrétiens, mais par le témoignage des Ennemis mêmes du Christianisme, des Juifs, des païens, des inconvertis, qui n'ont jamais osé contester la réalité de cet événement. Il est certain que Jésus-Christ est venu au monde à une période que les Prophètes avaient annoncée, et à une époque où les Juifs s'attendaient à voir apparaître le Messie.

Nous ne devons pas confondre ce recensement avec un autre, dont Luc parle dans notre texte et qui est survenu environ dix ans après, "alors que Quirinius était gouverneur de la province de Syrie." Si nous suivons nos différentes versions, tout laisse à penser que ce serait le même recensement, mais cela est impossible parce que Quirinius n'était pas gouverneur de la Syrie à l'époque où Jésus-Christ est né, et que ce recensement dont parle Luc, fut spécifique à la Judée, et qu'il a été accompagné de beaucoup de troubles, parce qu'il s'agissait alors de collecter davantage des impôts au peuple juif. Pour concilier Luc avec lui-même et avec les auteurs qui ont parlé de ce second recensement, il faut traduire le texte de Luc de cette manière: "Ce recensement fut fait avant que Quirinius devienne gouverneur de la province de Syrie."

Examinons maintenant le lieu où il est né.

II. LE LIEU OU DEVAIT NAITRE LE MESSIE

Jésus-Christ est né à Bethléem comme le rapportent les Evangélistes. Pourquoi est-il né à cet endroit? Pourquoi choisir un lieu si peu intéressant pour que le Messie voit le jour?

2.1) Parce que le prophète Michée avait annoncé que le Messie sortirait de la Tribu de Juda, de la Famille de David:

"Et toi Bethléem Efrata, tu es une localité peu importante parmi celle des familles de Juda. Mais de toi, je veux faire sortir celui qui doit gouverner en mon nom le peuple d'Israël, et dont l'origine remonte dans les temps éternels" (Mic.5:1). Jésus-Christ était ce Messie tant attendu, il devait naître dans une des villes de cette tribu parce que Dieu avait lui-même choisi la ville de Bethléem.

Comment cette prophétie va-t-elle se réaliser? Comment faire en sorte que Joseph et Marie se rendre à Bethléem, eux qui habitaient à Nazareth depuis si longtemps? Il est évident que ni l'un ni l'autre avaient pensé faire ce voyage qui ne serait pas de tout repos pour Marie qui approchait de son terme. Il y avait quand même plus de 9.5 km à parcourir pour se rendre de Nazareth à Bethléem; et même si les Evangélistes ne nous en disent rien, il y a tout lieu de croire que Marie se proposait d'attendre dans sa maison à Nazareth, pour accoucher.

Mais le plan de Marie n'était pas celui de Dieu, puisque c'était à Bethléem et non à Nazareth que le Messie devait naître, et que c'était de là que devait sortir "le Dominateur d'Israël" (Jér.30:21. De quelle manière, Dieu s'y prendrait-il pour exécuter son plan et pour amener Marie à l'endroit où les Prophètes avaient prédit la naissance du Messie? Dieu va utilisé César Auguste. Celui-ci "va donner l'ordre de faire le recensement de tous les habitants de l'empire romain." Ce décret va obliger tous les Juifs à se rendre dans la ville d'où ils étaient nés.

Pour obéir à cet ordre, Joseph et Marie sont contraints de quitter Nazareth et se rendre à Bethléem pour se faire inscrire. Ils arrivent à cet endroit, au moment ou Marie est sur le point de mettre au monde un Fils, son premier né, "le Rédempteur qui est le saint d'Israël" (Es.54:5). Elle voit donc s'accomplir en Jésus, la prophétie de Michée qui avait annoncé que le Christ naîtrait à Bethléem.

Qui ne voit pas à travers ce grand événement, la main de Dieu? Les Princes de ce monde forment souvent de grands projets, ils se donnent beaucoup de difficultés pour parvenir à leur but, pour contenter leurs ambitions, et pendant qu'ils ne pensent qu'à eux, qu'ils ne songent qu'à rehausser leur prestige, ou à affermir leur autorité, ils obéissent à des ordres supérieurs, ils travaillent sans y penser à mettre à exécution des décrets prévus de puis longtemps par Dieu.

Nous pouvons être certain que l'empereur Auguste, en donnant l'ordre de faire ce recensement, ne pensait pas qu'il enverrait Joseph et Marie à Bethléem, puisqu'il n'avait rien d'autre en vue que de satisfaire une vanité assez répandue chez les rois et empereurs de l'époque. C'est ainsi, qu'Auguste, en travaillant pour sa propre gloire, va permettre sans qu'il le sache, à faire en sorte qu'une prophétie révélée par Dieu à Michée; s'accomplisse, ce qui nous permet de trouver en Jésus un des caractéristiques essentielles appartenant au vrai Messie, et qui devrait servir en principe à affermir notre foi et toutes nos espérances.

Une deuxième chose que nous apporte la naissance de Jésus-Christ à Bethléem, et que Luc n'a pas oubliée de mentionner, c'est que sa naissance nous permet encore une fois de vérifier, en Jésus, une deuxième caractéristique essentielle appartenant au Messie.

2.2) Dieu avait promis à David que le Sauveur naîtrait de sa postérité, qu'il sortirait de sa maison et de sa Famille (Jn.7:42).

Bethléem était la patrie de ce Prince, le lieu de sa naissance. Or, si Joseph et Marie n'avaient pas reconnus tous les deux qu'ils étaient natifs de Bethléem et descendants de David, rien ne les aurait obligé à quitter leur domicile, pour se rendre à Bethléem. Mais cela ne dépendait pas d'eux de se faire inscrire ailleurs; car pour conserver son appartenance à une des tribus et une des familles juives, il fallait lors d'un recensement, s'identifier à sa tribu, se rendre dans sa ville natale, et se faire inscrire dans la famille dont il était issu. C'est pour cela que Luc souligne dans le texte "que tous les gens allaient se faire inscrire, en se rendant chacun dans sa propre ville."

Si donc Joseph et Marie n'avaient pas été des descendants de David, pourquoi ne restaient-ils pas à Nazareth pour se faire inscrire? Quelle nécessité y avait-il pour eux d'entreprendre un voyage long et pénible, et cela peut-être dans la saison la plus difficile de l'année? De quel droit auraient-ils osé inscrire leur nom dans une famille étrangère, dans une famille royale, surtout qu'ils en étaient réduits à un état d'abaissement et de pauvreté? Les Juifs de Bethléem auraient-ils accepté et permis qu'un charpentier et sa femme s'introduisent dans la famille de leurs Rois, si leur origine n'avait pas été bien connue et bien vérifiée?

Il est donc certain que ce déplacement de Joseph et de Marie à Bethléem, pour obéir à l'ordre d'Auguste et se conformer à l'usage de leur nation, est un argument qui prouve hors de tout doute que Jésus est véritablement issu de la Tribu de Juda, de la Famille de David, suivant les révélations des Prophètes. Voilà pourquoi Justin Martyr et Tertullien, deux défenseurs de la foi chrétienne, utilisent le rôle de ce recensement, conservé dans les Archives à Rome, pour convaincre les non-croyants, que Jésus-Christ était véritablement issu du Sang Royal. Ce qu'ils n'auraient pas osé faire, si ces actes n'avaient pas existé, puisque cela aurait eu pour conséquence de trahir la cause du Christianisme, et s'exposer à être traités de fraudeurs et d'imposteurs.

Luc poursuit son récit en se contentant de nous révéler ce que nous avons besoin de savoir et de croire. "Et, pendant qu'ils étaient à Bethléem," dit Luc, "le jour arriva où son enfant devait naître. Elle mit au monde un fils, son, premier-né. Elle l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche..."(v.6 et 7).

Examinons maintenant les circonstance humiliantes de la naissance de Jésus.

III. L'HUMILITE DANS LE MYSTERE DE LA NAISSANCE DU SAUVEUR

A vue humaine, la naissance de Jésus semble être plutôt un événement humiliant que glorieux. La ville où il naît est une des plus petites de Juda, ses parents, même s'ils sont de Sang Royal, étaient réduits à vivre dans des conditions les plus pauvres et les plus méprisables. Le mépris qu'on leur témoigne, ne pouvait aller plus loin, puisque n'ayant pu trouver une place dans l'hôtellerie, ils ne trouvèrent ni parents, ni connaissances, qui acceptèrent de les recevoir dans leur propre maison. Le lieu, où le Sauveur voit le jour, est une étable qui servait de refuge aux animaux des champs, et le berceau dans lequel il est couché, est une crèche.

Enfin, on ne voit personne assister à sa naissance, tout au plus, Luc écrit que quelques pauvres bergers viennent lui rendre hommages, et se chargent d'annoncer sa venue. Tout cela est loin de correspondre à ce que l'Ange avait prédit à Marie, lorsqu'en parlant de ce divin Enfant qu'elle allait porter, il lui avait dit: "II sera grand, et on l'appellera le Fils du Dieu très-haut. Le Seigneur Dieu fera de lui un roi, comme le fut son ancêtre David, et il régnera sur le peuple d'Israël éternellement, car son règne n'aura point de fin" (Luc 31-32).

Ailleurs il est écrit, "voici comment Dieu a manifesté son amour pour nous: il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous ayons la vie par lui" (I Jn.4:9). "Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: lui qui était riche, il s'est fait pauvre pour vous, afin de vous enrichir par sa pauvreté" (2 Cor.8:9). "Il possédait depuis toujours la forme de Dieu, mais il n'a pas estimé qu'il devait cherché à se faire de force l'égal de Dieu. Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu'il avait et il a pris la condition de serviteur" (Phi.2:6).

Certains diront, "est-ce que Jésus-Christ, celui qui devait nous racheter, ne pouvait pas venir au monde, sans passer par toutes les misères et les faiblesses de l'enfance? Ne pouvait-il pas apparaître dans un corps humain tout formé, comme Dieu le fit pour Adam, et nous épargner le spectacle humiliant , du Fils de Dieu, "emmaillotté et couché dans une crèche?" L'auteur de l'Epître aux Hébreux répond pour nous à cette question. "Il convenait que Dieu qui créé et maintient toutes choses, rende Jésus parfait au travers de la souffrance, afin d'amener beaucoup de fils à participer à sa gloire. Car Jésus est celui qui les conduit au salut. Jésus sanctifie les hommes de leurs péchés et ceux qui sont sanctifiés ont tous le même Père. C'est pourquoi Jésus n'a pas honte de les appeler ses frères" (Hb.2:10-11).

Il continue aux versets 14 et 15: "Puisque les enfants, comme il les appelle, sont de chair et de sang, Jésus lui-même est devenu comme eux et a participé à leur nature humaine. Il l'a fait afin de détruire par sa mort le diable, qui détient la puissance de la mort et de délivrer ainsi tous ceux qui étaient comme des esclaves durant toute leur vie à cause de leur peur de la mort." Verset 17: "C'est pourquoi, il devait devenir en tout semblable à ses frères, afin d'être leur grand-prêtre fidèle et plein de bonté dans son service devant Dieu, pour que les péchés du peuple soient pardonnés." Voilà quelle est la réponse de l'Auteur à la question que certains pourraient se poser.

Il y a encore beaucoup d'autres raisons à donner pour expliquer la naissance aussi peu reluisante et méprisante du Fils de Dieu.

Premièrement, il convenait par rapport au ministère que Jésus-Christ venait exercer sur la terre et au but qu'il se proposait en venant au monde, qu'il naisse dans un endroit aussi humiliant, que celui d'une étable. Pourquoi Jésus-Christ est-il né? Pourquoi le Fils de Dieu a-t-il pris une nature semblable à la nôtre? Ce n'est pas pour paraître ici bas avec tout l'éclat et toute la majesté, dont il était revêtu dans le sein du Père, ce n'est pas pour faire briller aux yeux des mortels la gloire et la puissance qu'il possédait, encore moins pour se faire adorer des hommes comme il l'est des Anges de Dieu.

La principale raison pour laquelle Jésus est venu sur terre, ce fut pour faire la paix entre le Ciel et la Terre, pour satisfaire la Justice de Dieu, en mourant honteusement et douloureusement à notre place, sur une Croix. Or tout cela supposait, que Celui qui devait nous racheter, naisse dans l'humilité, dans la pauvreté, dans un état de faiblesse, qui l'exposerait aux mépris, aux moqueries, aux persécutions du monde, et qui permettra à Hérode, à Pilate, aux Juifs incrédules et aux Gentils d'exécuter sans le savoir, "ce que la main et le conseil de Dieu avaient auparavant ordonné" (Lam.3:37).

Paul continue dans Galates 4:5: "Quand le moment fixé fut arrivé, Dieu envoya son Fils: il naquit d'une femme et fut soumis à la loi juive, afin de délivrer (racheter) ceux qui étaient soumis à la loi, pour que nous puissions ainsi devenir enfants de Dieu."

Deuxièmement, l'humiliation du Fils de Dieu était nécessaire, afin de détruire les idées préconçues, que les Juifs avaient de leur Messie, et pour nous faire comprendre l'inutilité et la fragilité des biens et des honneurs de ce Monde. L'orgueil avait perdu le premier Adam, l'humilité devait être le partage du dernier Adam. Le premier Adam s'était rendu malheureux, et nous avec lui, pour avoir voulu s'élever du rang de simple mortel à celui de Dieu même. Malgré ses titres et ce qu'il est, Jésus-Christ est venu nous sauver, en naissant dans l'indignité, dans la pauvreté, et dans l'obscurité. Dès son entrée dans le monde il a voulu condamner par son exemple, l'orgueil, l'avarice, la sensualité, les vices si communs parmi les hommes, et si difficiles à surmonter. Dès son entrée dans le monde, il a voulu nous donner un cours de morale, et il déclare que les chrétiens, ceux qui l'ont réellement reçu, en manifesteront les vertus les plus essentielles, confirmant ainsi qu'ils appartiennent au royaume de Dieu.

CONCLUSION

Frères et soeurs, nous sommes tous appelés à imiter Jésus-Christ, et ce n'est que lorsque nous nous appliquons à lui ressembler, que nous pouvons être agréables à Dieu, et avoir part à son salut et à sa grâce. Car toute la vie de Jésus-Christ, depuis son enfance jusqu'à sa mort, n'a été qu'une pratique certaine de vertus et de bonnes œuvres. Partout et en tout temps, il nous a laissé un modèle de douceur, d'humilité, de patience. Partout et en tout temps, il nous a prêchés le mépris du monde, le renoncement aux biens et aux avantages terrestres et la soumission à la volonté de Dieu. Tâchons de marcher sur ses traces. Soyons humbles, patients, bienveillants comme lui. "N'aimons point le monde, ni les choses qui sont dans le monde." Dépouillons-nous de tout sentiment d'orgueil, de vanité, de fausse gloire. Supportons avec résignation, la misère, les mépris, les moqueries, auxquels nous sommes exposés, alors nous pourrons porter le nom de "disciples de Jésus-Christ" et nous serons sûrs d'avoir part à son amour et à sa bienveillance. Il recevra alors favorablement nos demandes et nos louanges, et après s'être appliqué à lui ressembler sur la terre, nous serons rendus semblables à lui dans le Ciel, où il est allé nous préparer une place. Amen.

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