LA VIE CENTREE SUR SOI, UNE VIE TOTALEMENT CORROMPUE (Luc 15:25-32)
(Prêché à Glain, dimanche le 21 mars 2010)
(Retranscrit dans un style parlé)

PREMIERE PARTIE

INTRODUCTION
Lorsque Dieu créa l'homme, il avait un plan magnifique et glorieux pour lui. De toutes les créatures de Dieu, seul l'homme fut créé avec la capacité de participer et de prendre par à la nature de Dieu. Les deux arbres dans le jardin d'Eden symbolisaient deux façons de vivre. Adam pouvait soit recevoir de l'arbre de vie (qui symbolisait Dieu lui-même), et vivre sa vie en dépendant entièrement de Dieu, ou il pouvait choisir de recevoir de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et développer ainsi une vie centrée sur soi et vivre indépendamment de Dieu. Comme nous le savons tous, il a choisi la deuxième façon de vivre. Etant des descendants d'Adam, nous avons tous hérité cette façon de vivre qu'Adam a choisie.

Mais le plan de Dieu pour l'homme n'a pas changé lorsque l'homme lui a désobéi. Il a envoyé Jésus-Christ dans le monde, afin que nous puissions être libérés, de cette vie centrée sur soi que nous avons héritée, et que nous puissions encore une fois avoir l'opportunité de recevoir de l'arbre de vie. C'est la vie abondante que Christ nous offre à tous. "Moi je suis pour que les hommes aient la vie et l'aient en abondance' (Jn.10:10).

Esaïe a prophétisé que lorsque Christ viendrait, il proclamerait aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance (Es.61:1-3). "Dieu donne une famille à ceux qui étaient abandonnés, et il délivre ceux qui étaient enchaînés pour qu'ils jouissent de l'abondance" (Ps.68:7). L'homme est maintenu prisonnier non seulement par le diable mais aussi par "son moi" qui le pousse à vivre une vie centrée sur lui, et Christ est venu pour nous libérer de l'emprise que le diable et le "moi" ont sur nous.

Esaïe dit "qu'il donnerait un diadème (une parure sur la tête) au lieu de la cendre (61:3). La cendre est le mot qui symbolise bien "la vie centrée sur soi", parce qu'elle illustre bien sa laideur et son inutilité. Christ offre de nous donner la beauté de sa propre vie, pour remplacer les cendres que laisse une vie centrée sur soi. Quel privilège! Pourtant beaucoup de chrétiens ne jouissent pas pleinement de cette vie. Pourquoi en sont-il privés? Et comment pouvons-nous bénéficier de cette vie?

Ce sera le sujet des prochains messages que nous entendrons dans les semaines qui viennent.

Nous ne pouvons pas nous réjouir d'être libéré d'un vie centrée sur soi, tant et aussi longtemps que nous ne réalisons pas, jusqu'à quel point cette façon de vivre est totalement corrompue. Nous allons examiner ensemble le comportement du fils aîné dans la parabole citée par Jésus dans Luc 15, parce qu'elle illustre parfaitement bien la profonde corruption, qui habite dans le coeur de quelqu'un qui vit une vie centrée sur le "moi".

Habituellement, le plus jeune est considéré comme étant le pire des deux frères, mais en examinant minutieusement de plus près le comportement du frère aîné, nous allons découvrir qu'aux yeux de Dieu, il était aussi pire, sinon pire que son jeune frère. Même s'il est vrai qu'il n'a pas commis les mêmes péchés que celui-ci, son coeur était tordu et centré sur lui-même.

Le coeur de l'homme est au fond le même que nous retrouvons dans chaque individu. Lorsque la Bible décrit le coeur humain comme étant tortueux par-dessus tout et qu'il est méchant, elle fait référence au coeur de tout être humain né d'Adam (Jér.17:9). L'évolution de notre civilisation, le manque d'occasion pour commettre un péché et une éducation mieux desservie, peuvent peut-être nous avoir empêché de commettre des péchés plus graves, que d'autres ont déjà commis avant nous, mais nous ne pouvons pas penser que nous sommes meilleurs que ces gens pouvaient l'être, parce que si nous avions eu à vivre les mêmes situations qu'ils ont eues à vivre à leur époque, nous aurions sans aucun doute fini par commettre les mêmes péchés.

Cela peut peut-être en choquer plusieurs, mais cela n'empêche que c'est la vérité. Plus vite nous allons reconnaître ce fait et plus vite nous expérimenteront la délivrance. Paul reconnaît que ce qui est bon n'habitait pas en lui, c'est-à-dire dans sa nature humaine (Rom.7:18). Ce fut le premier pas pour qu'il en soit libéré (Rom.8:2).

L'homme regarde aux apparences et déclare que certains sont bons et que d'autres sont méchants, mais Dieu regarde au coeur, et il voit que tous les hommes se trouvent dans la même situation. La Bible nous enseigne que le coeur de l'homme est corrompu. Si vous prenez par exemple Romains 3:10-12, il est écrit, "il n'y a point de juste", (et si nous pensons que l'auteur exagère, il continue en disant) "pas même un seul; nul n'est intelligent, nul ne cherche Dieu; tous sont égarés, tous sont pervertis; il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul."

Romains 3:10-20, résume la culpabilité de l'humanité tout entière, incluant ceux qui sont religieux et ceux qui ne le sont pas. Romains 1:18-32, nous donne une description du "fils cadet", c'est-à-dire le comportement immoral de l'homme qui vit sans Dieu, et dans Romains 2, nous avons une description "du fils aîné", l'homme religieux qui à un coeur aussi méchant que le pécheur. Après avoir décrit ces deux catégories de personnes, la Bible résume la situation en affirmant que les deux groupes de personnes sont tous les deux coupables. Il n'y a aucune différence entre les deux groupes. Le coeur de l'homme est tellement corrompu, que si Dieu ne descend pas, et ne fait pas quelque chose pour l'homme, il n'y a aucun espoir pour lui.

I- UNE VIE CENTREE SUR SOI (Luc 15:25-32).
Si le père dans la parabole représente Dieu, il serait légitime de considérer le fils aîné, comme étant quelqu'un qui représente le chrétien actif, puisque nous le voyons dans la parabole, revenir à la maison après une journée de travail dans les champs du père. Nous ne sommes pas ici en présence d'un jeune homme paresseux, qui demeure assis à la maison, profitant de la richesse de son père; nous sommes plutôt en présence de quelqu'un qui travaillait durement pour son père, quelqu'un qui apparemment, aimait son père beaucoup plus que son jeune frère, puisqu'après tout, il n'a pas quitté la maison et dépenser la fortune de son père, comme le fit le plus jeune. Il était apparemment beaucoup plus pieux que le plus jeune, mais en fait, comme nous le verrons, tout aussi égoïste que son jeune frère. C'est l'image d'un croyant actif dans l'oeuvre du Seigneur, apparemment totalement dévoué à son Seigneur, mais dont la vie est toujours centré sur lui-même.

Dieu a créé ce monde avec certaines lois. Si ces lois sont transgressées, il y a des conséquences énormes qui s'en suivent. Par exemple, Dieu a ordonné que la terre devait tourner centrée autour du soleil. Si la terre avait la capacité de choisir, et qu'elle décidait un jour de ne plus tourner centrée autour du soleil, mais de tourner seulement sur elle-même, il n'y aurait plus de changement dans les saisons, et toute vie sur terre aurait bientôt disparue et la mort couvrirait tout. De la même façon, Adam fut créé pour que sa vie soit centrée sur Dieu. Le jour où il refusa que Dieu demeure au centre de sa vie, et qu'il choisit de vivre centré sur lui-même, en mangeant du fruit de l'arbre que Dieu lui avait dit de ne pas manger, il est mort comme Dieu lui avait prédit.

Il y a un enseignement à retenir ici. Nous pouvons avoir la réputation d'être des chrétiens enthousiastes et zélés pour le Seigneur (comme c'était peut-être le cas pour le fils aîné), mais nous pouvons mériter le reproche de notre Seigneur: "je connais tes oeuvres (ta réputation), je sais que tu passes pour être un chrétien vivant et actif, mais tu es mort" (Apo.3:1). Je sais que c'est une chose terrible, mais cela demeure aussi une dangereuse possibilité pour celui qui sert Dieu. Un bon nombre de serviteurs chrétiens vivent sur la réputation qu'il ont construit pour eux-même. Admirez par leurs semblables, ils sont souvent inconscients que Dieu les voit tout à fait différemment. N'ayant jamais été libérés de cette vie centrée sur eux-même, ils sont incapables de délivrer les autres, même s'ils enseignent ou prêchent admirablement bien. Voilà un des avertissements qui nous est donné à travers la vie du fils aîné.

Dieu permet souvent que nous vivions des périodes de contraintes dans nos vies, pour faire ressortir "ce moi" qui se trouve en nous, afin que nous commencions à nous voir tel que nous sommes. Il est assez facile de nous considérer comme étant spirituel, lorsque tout va bien dans nos vies, lorsque nous n'avons aucun problème à affronter, lorsque personne n'est irrité contre nous, lorsque les choses se passent bien, et que nous nous entendons bien avec ceux qui travaillent avec nous, mais nous pouvons nous séduire nous-même concernant la véritable condition de notre coeur. Comment réagissons-nous si quelqu'un avec qui travaillons, nous irrite, ou lorsqu'un voisin nous ennuie tout le temps? Toute apparence de spiritualité disparaît, et notre coeur égoïste cherche alors à se manifester dans toute sa laideur.

Voilà ce qui est arrivé avec le fils aîné. Lorsque le père décida de fêter son jeune frère, il l'a très mal pris. Personne aurait pu pensé que le fils aîné pouvait s'emporter avec une telle violence. Pendant de si nombreuses années, il avait paru tellement gentil, oui mais, il n'avait jamais vécu auparavant une telle situation. Maintenant, il manifestait sa vraie nature. Ce n'était pas la situation du moment qui l'avait rendu aussi méchant, elle ne faisait que faire remonter à la surface, ce qui se trouvait tout bonnement enfoui dans son coeur depuis toujours.

Amy Carmichael a dit, "une coupe remplit d'eau douce jusqu'au bord, ne peut même pas verser une seule goutte d'eau amère, même si elle était soudainement secouée." Si une eau amère sort de nos vies et de nos bouches, c'est parce qu'elle a toujours été là. Ce n'est pas la provocation, ni la situation, ou l'irritation qui nous rendent amer ou non spirituel, elles ne font que faire ressortir en fait, ce qui se trouvait déjà dans notre coeur.

Nous devrions remercier Dieu de permettre que de telles situations surviennent dans nos vies, parce qu'elles mettent en lumière l'état corrompu de notre coeur. Si nous ne passions jamais par de telles moments de tension, ou d'irritation, nous ne réaliserions probablement jamais qu'il y a un sac à poubelle remplit de choses corrompues dans notre coeur, et qu'il n'y a rien de bon qui habite dans notre nature humaine.

Ce passage nous enseigne aussi, que le manque de réaction, n'est pas non plus une victoire. Une personne peut exploser de colère dans une situation éprouvante, alors qu'une autre (qui est capable de mieux se contrôler) dans une situation semblable, peut seulement bouillonner intérieurement, et pourtant, les deux personnes sont aussi méchantes l'une que l'autre. La différence dans leur conduite extérieure, manifeste simplement que ce sont deux personnes ayant des tempéraments différents, mais cela ne fait pas de différence pour Dieu.

Si le manque de réaction était une victoire, alors je pense que les vendeurs sont parmi ceux que j'ai rencontrés qui ressemblent le plus à Christ. Peu importe jusqu'où leurs clients vont mettre leur patience à l'épreuve, ils conservent une attitude indulgente envers eux, parce qu'ils aiment ce qu'ils font et ce que ça leur rapporte, même si des commentaires de certains de leurs clients les fait bouillonner intérieurement.

La semaine prochaine, nous examinerons les caractéristiques de ceux qui vivent une vie centrée sur "le moi." Premièrement, leur attitude envers Dieu, et deuxièmement leur attitude envers leurs semblables. Nous voyons ces deux aspects dans la vie du fils aîné.

CONCLUSION
Dans la parabole que nous retrouvons au chapitre 15, nous remarquons que le père aimait autant le fils cadet que le fils aîné. Il n'aimait pas moins le fils aîné que le fils cadet. Il est sorti de la maison pour rencontrer ses deux fils (v.20 et 28), mais la réponse qu'il reçut de la part de ses deux fils fut totalement différente, et c'est ce qui fait en fin de compte la différence dans la maison du père. Le plus jeune des fils qui avait quitté autrefois la maison du père, se trouvait maintenant assis à la table du père bénéficiant de ses biens.

Le fils aîné qui avait toujours été à l'intérieur de la maison du père pendant toutes ces années, se trouvait maintenant à l'extérieur de la maison. Comme le Seigneur l'a dit, "ceux qui sont les derniers seront les premiers et ceux qui sont les premiers seront les derniers" (Mat.20:16). C'est seulement lorsque nous sommes prêts à nous humilier, que nous reconnaissons la condition de notre coeur corrompu, et que nous répondons sans réserve à l'amour du père, que nous serons alorscapables de manger avec lui à sa table.

Que le Seigneur puisse parler à nos coeurs ce matin.