RETOUR A LA MAISON (Luc 15:11) (Prêché à Glain, dimanche le 21 avril 2013)
(Retranscrit dans un style parlé)
J'aimerais vous raconter une histoire qui se trouve au chapitre 15 de l'Evangile de Luc, et qui je pense, représente en grande partie, une partie de la vie de la plupart d'entre nous. C'est Jésus qui la raconte, elle commence ainsi:
LE VAGABOND OU LA NATURE DU PECHE (v.11-13a)
"Un homme avait deux fils" (v.11). Le plus jeune des deux fils va avoir une conversation sérieuse avec son père. Même s'il ne manque de rien, il est fatigué de rester dans cette maison et de se soumettre à l'autorité de son père. Il désire profiter de la vie, il veut absolument découvrir le monde et les plaisirs que ce monde peut lui apporter. Il est tellement impatient de partir, "qu'il demande à son père de lui donner maintenant sa part d'héritage," avant même que celui-ci ne soit mort. Le coeur remplit de tristesse, "le père partagea ses biens entre ses deux fils"(v.12).
Le plus jeune fils est tellement impatient de goûter aux plaisirs de ce monde que "peu de jours après, il vendit sa part de la propriété pour ensuite rassembler ses affaires et partir avec son argent vers ce pays éloigné," qui l'attirait tant (v.13a). Il marche d'un pas joyeux, le coeur plein d'espoir vers ce monde qui s'ouvre à lui, se souciant peu de son père qui le regarde s'éloigner les yeux humides et le coeur triste, parce qu'il sait que son fils s'apprête à pénétrer dans un monde hypocrite, mauvais et sans pitié.
Dans cette histoire, le père représente Dieu, et le fils représente l'homme qui cherche à vivre sans Dieu en suivant son propre chemin, parce qu'il est fatigué d'être sous l'autorité de son père. La première chose que Jésus veut nous montrer, c'est que le péché commence dans notre coeur à partir du moment où nous désirons faire ce qui nous plaît, plutôt que de faire ce qui plaît à Dieu. En d'autres mots, c'est l'homme qui veut vivre sa vie sans Dieu, et qui cherche à diriger sa vie comme il l'entend, et ce, à sa manière. C'est là où le péché commence, c'est l'essence même du péché.
Jésus veut non seulement nous montrer dans cette histoire comment le péché commence, mais aussi comment il peut prendre des proportions insoupçonnées et les ravages qu'il peut faire dans nos vies. Le père connaissait les intentions de son fils, il savait ce que son fils allait faire de son argent, et pourtant, il n'a pas refusé de lui donner sa part d'héritage, parce qu'il savait aussi qu'un des moyens pour lui d'acquérir une certaine sagesse, c'était en passant par la pénible école de l'expérience de la vie.
II- LA SOLITUDE, OU LES CONSEQUENCES DU PECHE(v.13b-16)
Arrivé dans ce pays lointain, sa vie va se résumer à s'amuser, à boire, à jouer, à fréquenter les endroits où il y a du bruit, à courir les filles, bref, à ne se priver de rien. Sa devise, "la vie est trop courte, profitons-en au maximum". "Le jeune homme va vivre dans la débauche et dans le désordre et dépenser ainsi toute sa fortune" (v.13b).
"Quand il eut tout dépensé son argent, une grande famine survint dans le pays, et il commença à manquer du nécessaire" (v.14) c'est-à-dire qu'un temps de récession s'installa dans le pays. Les gens perdaient leurs emplois, et les banques alimentaires ne suffisaient plus à répondre à la demande. Certains perdaient leurs maisons parce qu'ils n'arrivaient plus à joindre les deux bouts et ils se sont retrouvés dans la misère. L'optimisme va faire place au pessimisme et un esprit d'angoisse va se répandre dans la population. Comme dans toute crise qui survient dans ce monde, certains étant incapables de faire face à cette crise, voyant qu'ils vont tout perdre, vont s'enlever la vie.
Le jeune homme est complètement désespéré et seul, car il expérimente ce que plusieurs ont vécu avant lui: quand vous avez de l'argent, vous avez des amis, mais quand vous n'avez plus rien, trop souvent vos amis vous laissent tomber. Pour ne pas mourir de faim, "il offrit ses services à un des habitants du pays qui va l'envoyer dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se nourrir de ce que les cochons mangeaient, mais personne ne lui en donnait" (v.14-15).
Nous avons là une image des conséquences que produit le péché dans la vie de quelqu'un. Le premier fruit du péché, c'est le plaisir(v.13)
Le jeune homme a d'abord eu du bon temps. Il y a des gens qui disent que vous ne retirez pas de plaisir à vivre dans le péché, moi, je ne vous dirai pas cela, parce que vous ne me croirez pas si je vous disais le contraire. Vous avez déjà essayé de vivre dans le péché, et vous y avez trouvé du plaisir. Si je vous disais qu'il n'y a pas de plaisir dans le péché, je vous mentirais. J'ai vécu dans le péché et j'y ai aussi trouvé du plaisir. Je ne vous dirai pas qu'il n'y a pas de plaisir dans le péché, parce que la Bible ne dit pas cela.
S'il est vrai qu'il est écrit "qu'il n'y a pas de paix pour celui qui pèche," il est aussi écrit dans la Bible qu'on trouve du plaisir dans le péché. Dans Hb.11:25, Il est écrit que lorsque Moïse eut à prendre une décision, "il préféra être maltraité avec le peuple de Dieu, que de jouir du péché." Mais il est aussi écrit "que c'est pour un certain temps", c'est-à-dire un temps très court. Si le péché n'apportait pas un semblant de plaisir, il y a beaucoup de péchés que les gens ne commettraient pas. On trouve donc un certain plaisir dans le péché, mais c'est toujours pour un temps seulement.
La deuxième conséquence ou le deuxième fruit que produit le péché, c'est la solitude (v.17)
"Alors le jeune homme se mit à réfléchir à sa situation" (v.17). C'est toujours la deuxième conséquence que nous retirons du péché. On se sent seul et le coeur vide. Et très souvent, il y a des gens qui vivent cette famine au sens littéral du terme. Combien de personnes n'auront pas à manger ce midi, ou n'auront pas d'endroits pour dormir ce soir, alors que d'autres ne manquent de rien?
Un jour, un de mes amis m'a montré un homme assis sur un banc dans un parc du centre-ville de Montréal. Il m'a dit: "Vois-tu cet homme qui a les cheveux en broussailles, habillé avec des vêtements en lambeaux? Cet homme, il exerçait la médecine dans le passé. Il a fait la fête une grande partie de sa vie, puis il a vécu des temps difficiles et il se retrouve aujourd'hui sur ce banc." Je dois avouer que les gens ne finissent pas toujours de cette façon dans la vie. Il y a beaucoup de gens qui vivent dans le péché, qui ont beaucoup d'argent, qui ont beaucoup de choses à manger, qui boivent à volonté, qui ont beaucoup de biens matériels, qui possèdent des grosses voitures, et qui malgré tout, finissent par se sentir très seul.
Il y a une autre famine que la famine naturelle. Il y a une autre faim que la faim du corps. Il y a la faim spirituelle. L'être humain possède une âme aussi bien qu'un ventre, quoiqu'un grand nombre de gens vivent comme s'ils ne le croyaient pas, mais c'est quand même un fait. Le coeur de l'être humain est si grand, si vaste, si profond que seul Dieu peut le remplir, et sans Dieu, l'homme n'est jamais satisfait.
Sans Dieu, c'est la sécheresse dans notre coeur, sans Dieu c'est un vide douloureux, et sans Dieu, c'est vivre sans jamais être rassasié dans notre coeur. Pensez à ce jeune homme qui se trouve avec les cochons, les cheveux en broussailles, les vêtements en lambeaux, qui meure de faim, regardant à droite et à gauche, les yeux dans le vide, et nous pouvons voir dans ce fils prodigue une image de notre propre coeur, une image de chaque personne ici ce matin qui vit sans Dieu. Combien cela me rappelle aussi cette période de ma vie où je vivais sans Dieu.
La troisième conséquence ou le troisième fruit du péché c'est la déchéance et l'esclavage.
Jésus était un Juif, et s'il y a bien un travail qui était considéré par les Juifs comme étant bas et dégradant, c'était bien celui de garder les cochons. Ce que Jésus veut nous faire voir ici, c'est que vous et moi, nous avons deux choix qui s'offrent à nous: Etre des enfants de Dieu, ou ne pas valoir plus qu'un cochon et être traité comme tel par le monde. C'est le choix qui s'offre à chacun d'entre nous aujourd'hui.
Ce jeune homme aurait pu être traité comme un fils dans la maison de son père, et le servir dans la joie, le respect et la tranquilité, mais au lieu de cela, il travaillait pour un étranger comme gardien de cochons. C'est à vous de décider, soit que vous êtes un enfant de Dieu entièrement soumis à la volonté de Dieu, pour le servir dans la joie, le respect et la tranquilité ou être au service de ce monde et de l'esprit qui dirige ce monde et ne représenter qu'un numéro à ses yeux.. Chers amis, quel chemin allez-vous choisir de suivre ce matin?
III- LE REMEDE POUR LE PECHE (v.17-21)
"Alors le jeune homme se met à réfléchir sur sa situation." Il revoit la maison paternelle Il voit son père et la table bien garnie. Il voit les serviteurs qui sont bien nourris et il s'écrie, "tous les ouvriers de mon père ont plus de nourriture qu'ils n'en peuvent manger, tandis que moi, ici, je meurs de faim" (V.17).
Il lève ensuite la tête et il dit, "je vais partir pour retourner chez mon père et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils. Traite-moi donc comme l'un de tes ouvriers. Et il partit pour retourner chez son père" (V.18-20a). Voilà de quelle façon on peut régler notre problème avec le péché et avec Dieu.
3.1) Jésus nous donne le remède ici. Premièrement, le jeune homme a commencé à réfléchir, c'est à partir de là que le salut commence: en réfléchissant.
Les gens disent que pour être chrétien il faut être naïf et avoir une foi aveugle, mais ce n'est pas vrai. Le Chrétien possède une foi qui provient d'une pensée honnête et sincère parce qu'il a réfléchi sur sa vie passé, sa vie présente et où il allait passer l'éternité.
Il est écrit que ce jeune homme a commencé à réfléchir. Certains m'ont déjà dit qu'ils n'avaient pas de temps pour réfléchir aux choses spirituelles. Pourtant, ils devront bien prendre le temps de mourir un jour! N'est-il pas incroyable que la seule chose que nous soyons certain un jour de vivre, c'est la mort, et que la grande majorité d'entre nous, nous ne sommes pas intéressés de savoir où nous allons passer l'éternité, et tout cela, parce que nous ne voulons pas réfléchir à ce qui nous attend après la mort.
3.2) Deuxièmement, le jeune homme ne s'est pas contenté seulement de réfléchir, il a prit une décision.
Il a dit, "je me lèverai, et j'irai chez mon père" (v.18). Cela ne suffit pas de réfléchir, vous devez prendre une décision, voilà le deuxième pas à faire, nous dit Jésus. Il y a des gens ici ce matin, qui ont souvent réfléchi à cette question, et qui savent aussi bien que moi, ce qu'ils doivent faire pour devenir chrétiens, mais ils n'ont jamais oser prendre une décision. Quelle est votre décision à vous ce matin? Le jeune homme a dit: "Je me lèverai, et j'irai chez mon père." Voilà ce qu'il faut faire, venir à Dieu, qui veut être votre père. Jésus a dit, "je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi" (Jn.6:37). Voulez-vous venir à Dieu?
Jésus nous explique comment il faut venir à lui. D'abord, le jeune homme a reconnu qu'il avait péché. Il a dit, "je me lèverai, et j'irai chez mon père et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi." Vous devez venir à lui en disant, "j'ai péché." C'est la seule façon pour un pécheur de venir à Dieu. Reconnaître que vous êtes un pécheur et lui demander pardon pour vos péchés. Dieu est prêt à recevoir le pire des pécheurs sur la terre qui veut venir à lui, lorsque celui-ci reconnaît ses fautes. Le jeune homme a tourné le dos à son ancienne vie et il a tourné ses regards vers la maison du père.
Pensez au malfaiteur sur la croix dans Luc 23: 39-43 et Mat.27:44
Il est suspendu sur une croix tout comme son complice qui insultait Jésus en disant: N'es-tu pas le Messie? Sauve-toi toi-même et sauvez-nous! Mais l'autre lui fit des reproches et lui dit: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même punition? Pour nous, cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité pour nos crimes, mais lui n'a rien fait de mal. Puis il ajouta: Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi. Jésus lui répondit: Je te le déclare, c'est la vérité: aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis." Deux choix s'offrent à nous pour l'éternité: le paradis ou l'enfer. A quel endroit choisissez-vous de passer l'éternité?
3.3) Il restait maintenant un dernier pas à faire au jeune homme: Partir et aller vers son père,en lui avouant sa faute.
Il dit: "Je vais partir pour retourner chez mon père et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils. Traite-moi donc comme l'un de tes ouvriers. Et il partit pour retourner chez son père." (v.18-20a). Il est maintenant à quelques kilomètres de la maison et "alors qu'il est encore assez loin de la maison," là-haut sur la colline, on retrouve un homme qui regarde dans toutes les directions. Il est souvent venu à cet endroit auparavant. C'est le père, qui jour après jour, fixait du regard le chemin qui mène à sa maison, attendant le retour de son fils qui ne s'est jamais montré.
Et aujourd'hui, le père qui aime son fils est encore là, car lorsqu'on aime on ne se lasse jamais. Il regarde toujours dans la même direction. Et ce jour-là, il voit une forme humaine qui marche sur le chemin qui conduit à la maison. Est-il possible que ce soit son fils? Il était bien portant lorsqu'il a quitté la maison, il avait des rondeurs lorsqu'il est parti, il portait de beaux vêtements et voilà que la silhouette qui apparaît maintenant devant lui, laisse apparaître un individu aux joues creuses qui fait plus vieux que son âge. Il porte des vêtements délabrés et il marche péniblement. En fait, il porte les marques que le monde lui a laissées.
IV- LA REACTION DU PERE
Quelle sera la réaction du Père? "Lorsque son père le vit, il fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et il l'embrassa" (v.20bc). Le fils commença à lui parler et il lui dit, "mon Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils." Mais le Père l'arrête, il en a assez entendu. "Il dit à ses serviteurs: Apportez vite la plus belle robe, et revêtez-le; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé" (v.21-24).
Quel image extraordinaire nous avons ici de la compassion de Dieu! Une image qui nous démontre l'attitude de Dieu envers le pécheur qui est mort dans ses péchés, c'est-à-dire qui vit sans Dieu, qui est livré à lui-même, à ses faux raisonnements et aux différents courants de penser de ce monde dans lequel nous vivons.
Quoique le fils avait oublié le père, le père n'avait pas oublié le fils. De même, si vous avez oublié Dieu dans votre vie, Lui, il ne vous a jamais oublié. Il est possible que comme le fils ou comme le malfaiteur sur la croix, vous n'ayez pas pensé trop souvent à Dieu ces dernières années. Vous vous êtes peut-être même moqués de lui et de ceux qui croient en lui, et pourtant, il n'y a pas un seul jour où Dieu n'a pas pensé à vous, attendant de voir certains signes dans votre coeur qui confirmaient votre retour à la maison.
Si vous prenez la décision de vous détourner de votre péché ce matin, et de vous vous tourner vers Dieu, même si vous êtes toujours loin de lui, Dieu ira à votre rencontre, et il vous revêtira de sa robe de justice qui confirme votre pardon en Christ. Il vous mettra un anneau au doigt, qui confirme ainsi que vous êtes son enfant. Il vous embrassera, signifiant par là que vous êtes réconcilié avec lui et il vous donnera des souliers pour vous soulager de vos douleurs. Il fera tuer le veau gras qui est une image du grand festin de joie et de bonheur que nous trouvons en Jésus-Christ. Chers amis, voulez-vous revenir à la maison du Père ce matin, Il vous a déjà pardonnés. Voulez-vous accepter son pardon?