DE QUOI AS-TU ENVIE?

(Prêché à Glain, dimanche le 22 juin 2014 par Daniel Finet) Retranscrit dans un style parlé) DF/sa

 

 Comme beaucoup de mamans, mon épouse avait préparé pour toute la famille le repas le plus attendu de tous. Tout était prêt et elle avait dressé la table. Ensuite, elle a appelé les enfants à venir s'installer pour le repas pour s'entendre dire : "On n'a pas envie." Elle insista : "Venez, c'est ce que vous préférez!" et à nouveau elle a entendu : "On n'a pas envie."

 

A une autre occasion, il y a deux ans alors qu'il faisait très chaud dehors, nous avons invité nos petits-enfants à venir faire un plongeon dans la piscine communale. Les quatre papys et mamys étaient à la cafétéria et se réjouissaient de voir les enfants jouer dans l'eau sauf une de nos petites filles. Nous l'avons donc encouragée à faire un plongeon et elle nous a répondu : "Je n'ai pas envie." Son petit frère qui a entendu sa réponse, s'est mis derrière elle et…l'a poussée à l'eau. Savez-vous que l'envie de nager de notre petite-fille lui est venue tout de suite…? C'est vrai qu'elle a été blessée dans son amour propre, c'est vrai qu'elle a pleuré, mais ces sentiments ont été vite remplacés par la joie de nager.

 

Ce matin, mon message nous amène à une question : "De quoi as-tu envie?"

 

As-tu envie d'une relation vivante avec Jésus-Christ? As-tu envie de te nourrir chaque jour de sa personne au travers de la Parole de Dieu? As-tu envie de rentrer en contact avec lui au travers de la prière, poussé par le Saint-Esprit et alimenté dans la foi par sa Parole? As-tu envie de cela? As-tu envie d'être dynamisé par le Saint-Esprit qui communique les réalités de Christ, qui nous pousse dans une vie abondante qui est celle de Christ? As-tu envie d'aimer l'Eglise comme Christ l'a aimée au point de se donner lui-même pour elle? As-tu envie de servir Christ? Alors, sers-le!

 

De quelle Eglise as-tu envie? L'Eglise, quand tu y apportes quelque chose, c'est parce que tu t'es nourri durant la semaine. Ton Père céleste t'invite chaque jour à sa table. Pour chacun d'entre nous, il a préparé un festin de mets succulents et peut-être réponds-tu : "Je n'ai pas envie de ce repas que tu m'as préparé, Seigneur."

 

Tu aurais sans doute préféré un "menu à la carte" plutôt que le "plat du jour" préparé par ton Père? Qui sait mieux que lui quels sont tes besoins pour y répondre? Qui sait mieux que lui les capacités qu'il t'a données pour qu'il te donne un "coup de pied" pour que tu rentres dans le projet des œuvres bonnes qu'il a préparé pour toi? Tu n'as pas envie?

 

Tu n'as peut-être pas envie parce que tes pensées sont rassasiées par le "pain" que donne ce monde qui sont l'argent, le confort, l'échelle sociale? Aujourd'hui, tu es peut-être, avec beaucoup d'envie, attaché à la télévision pour regarder le "Mondial 2014"?

 

Tu te dis peut-être que "tu n'as rien contre le menu de Dieu" à condition qu'il ne prenne pas le dessus sur tes envies personnelles? Tu ne veux peut-être pas que l'envie que produit le Saint-Esprit en toi  prenne "le dessus" dans ta vie? Alors, si c'est le cas, il serait peut-être utile de jeûner de ce pain qu'offre ce monde pour mieux apprécier le Pain de Vie que notre Seigneur te donne?

 

Vous connaissez par cœur Apocalypse 3:20 : "Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi." Dans ce passage, du haut de sa gloire, le Seigneur est en train de visiter plusieurs églises qui sont en Asie, et à l'église de Laodicée, le Seigneur dit ceci : Je me tiens debout devant la porte de ton cœur, de mon cœur. Il frappe et dit : Si tu entends ma voix… Peut-être que dans tes pensées agitées, dans le brouhaha de ce monde, Jésus veut faire le silence en toi et peut-être qu'il te dit : Si tu entends ma voix, si tu es sensible à mon appel et si tu as cette envie de m'ouvrir la porte, alors moi, j'entrerai chez toi et nous prendrons notre repas en tête à tête.

 

Que vas-tu offrir à ton Seigneur pendant ce repas? Ce qui est certain, c'est que lui, il va t'offrir ce qu'il y a de meilleur : sa plénitude d'amour, sa plénitude de paix, sa plénitude d'espérance et de vie, sa félicité. C'est tout cela qu'il va partager avec toi! Alors la question reste entière pour toi ce matin: "As-tu envie d'un tel repas?"

 

J'ouvre une parenthèse. A ce mot "table", on peut y apporter plusieurs enseignements. Chacun, dans le contexte d'une phrase, pourra discerner s'il s'agit du "meuble" ou s'il s'agit d'une "relation de cœur". Loin de moi d'aborder ce sujet de la "Table du Seigneur", une table spirituelle du Seigneur sur laquelle le Seigneur lui-même place son repas du souvenir et d'espérance que nous appelons "la Sainte Cène". Je ne veux pas parler de cela, parce que c'est un repas qui est destiné uniquement aux enfants de Dieu.

 

Je voudrais vous parler de la table où tout homme est invité à venir s'asseoir pour écouter, partager et recevoir la Parole de Dieu, afin de vivre une relation vivante avec notre Créateur, notre Dieu et notre Sauveur.

 

Je ne vous demande pas d'ouvrir votre Bible au Psaume 23 qui est connu de beaucoup d'entre nous. C'est un psaume qui parle du Bon Berger, qui nous dit qu'avec lui, on ne manquera de rien. C'est un cantique où on nous invite à nous reposer dans Ses bras, à nous nourrir d'un vert pâturage, d'herbe verte. Il nous invite à nous désaltérer aux eaux paisibles, à restaurer notre âme, à être conduits dans des sentiers de justice, à connaître le bonheur et la grâce. Nous serons environnés de tout cela par le Seigneur Jésus,  nous goûterons la joie de la Maison de l'Eternel où nous habiterons de longs jours.

 

Mais dans le Ps 23:5 on lit ceci : "Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires; tu oins d'huile ma tête, et ma coupe déborde." Lisons ce même verset 5 dans la version français courant : "Face à ceux qui me veulent du mal (qui me détruisent, qui me blessent, qui me calomnient, qui me querellent, qui me médisent); donc, face à ces ennemis, et face à l'Ennemi, Satan et ses anges, tu prépares un banquet pour moi. Tu m'accueilles en versant sur ma tête de l'huile parfumée et cette huile n'a rien à voir avec le parfum de ce monde puisque c'est le parfum de Christ lui-même. Et tu remplis ma coupe, non à ras bord, mais jusqu'à ce qu'elle déborde pour les autres." As-tu envie de cela? As-tu envie d'être nourri pour que les autres soient nourris par Dieu au travers de toi?

 

As-tu envie d'être le "balancier" de Dieu : "venir" pour être nourri et "partir" pour nourrir les autres?

 

Je vous invite maintenant à lire dans l'Evangile de Luc dont voici le contexte : après avoir choisi ses disciples, après les avoir appelés et après les avoir envoyés, après leur avoir parlé des choses du Royaume de Dieu, alors qu'ils étaient "gonflés à bloc", le Seigneur les envoie pour proclamer la Bonne Parole du Royaume de Dieu.

 

Dans Luc 9:12 nous lisons : "Comme le jour commençait à baisser, les douze s'approchèrent, et lui dirent : Renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs." Concernant ce verset, voici quelques détails supplémentaires que j'ai trouvés dans Jean 6:5-7: : "Ayant levé les yeux, et voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger ? Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit : Les pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu."

 

Poursuivons notre lecture dans Luc 9:13-17 : "Jésus leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple. Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangées de cinquante. Ils firent ainsi, ils les firent tous asseoir. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit. Puis, il les rompit, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient." Imaginez une foule de 5.000 hommes ce qui, avec femmes et enfants, correspond à plus ou moins 30.000 personnes! Malgré cela, on emporta douze paniers avec les restes. Comme il y avait douze disciples, on peut peut-être imaginer que chacun des disciples a emporté un énorme panier de restes?

 

Quand je reviens de la "Table de mon Seigneur", qu'est-ce que j'emporte dans mon panier?

 

Voici quelques réflexions que j'ai entendues ailleurs qu'ici : Daniel, tu as vu le nouveau look de cette sœur? Ca ne lui va vraiment pas, n'est-ce pas? Tu as retenu le message de la prédication? Euh… vaguement. Et puis l'after shave de notre frère, comme c'est démodé! Et la pianiste, quand elle a joué : tu n'as pas entendu les fausses notes? etc.

A ces remarques j'ai eu envie de répondre : "Et toi, c'est tu ce que tu as retenu?"

 

Qu'est-ce que j'emporte quand je quitte la table de mon Seigneur? Moi, j'emporte "quelque chose" de mon Dieu que je pourrai partager avec mes frères et mes sœurs pour les encourager, pour les consoler, pour leur parler de cette vie abondante de la consolation.

 

Est-ce que j'emporte également tout cela pour le partager avec les gens du dehors quelle que soit leur nationalité ou leur couleur de peau, qu'ils soient pauvres ou riches, qu'ils soient vieux ou jeunes, qu'ils soient malades ou en bonne santé etc.? Ai-je envie d'écouter le SDF qui s'assied à côté de moi et qui sent mauvais? Ai-je envie de lui parler de mon Dieu qui veut le revêtir d'un vêtement de salut? Suis-je prêt à partager le pain de vie avec celui qui est différent? Suis-je prêt à pardonner à celui qui m'a blessé pour qu'à mon tour je puisse parler du pardon de Dieu? Suis-je prêt à m'asseoir à côté de celui qui est tombé spirituellement au risque d'être catalogué comme mon Sauveur : "Tu as vu à côté de qui il s'est assis…"? Suis-je prêt à tout cela pour partager le message le plus beau qui est le message de l'Evangile? Et cela, pour enfin dire à celui qui est en face de moi : "Bon Appétit!"; et cela parce que moi-même, je me suis nourri de cette parole divine!

 

Dans Luc 14: 16-24 nous lisons : "Et Jésus lui répondit : Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens. A l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt. Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller. Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur : Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur dit : Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place. Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper."

 

Le mot "contraindre" du verset 23 ne veut pas dire prendre par la peau du dos ou obliger, non, mais plutôt aider les exclus, les estropiés, les aveugles spirituels, tous ceux qui ne se sentent pas dignes d'entrer dans ce lieu de culte, ceux qui ont peur du regard des autres. Il faut les convaincre par notre exemple, par la Parole du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs que Jésus les veut tous à sa table et cela, pas pour le temps présent, mais pour l'éternité.

 

Bien-aimés, êtes-vous conscients ce matin que l'Eglise est toujours "en chantier" et qu'elle toujours en train d'être construite par le Seigneur Jésus à travers vous? Et pour cela, bien-aimés, nous devons aider toutes personnes à surmonter leur timidité et leur peur afin que tous participent au festin du Seigneur. Par notre attitude et par nos paroles, nous devons déposer dans leur cœur l'amour de Dieu pour eux, car notre Père ne veut pas de place vide à sa table. Aujourd'hui, dans sa grâce, il y a encore de la place et si l'Eglise était pleine, on ne serait plus là.

 

Je vais partager avec vous un fait que le Seigneur m'a permis de vivre. Pendant plus d'un an, mon épouse et moi-même faisions l'aller-retour entre Fléron et Pâturages en utilisant les transports de la SNCB. Un jour, j'étais seul dans le wagon et je lisais la Parole de Dieu dans l'évangile de Jean 6:1-15 : le miracle de la multiplication des pains.

 

Arrivé à Tamines, est monté dans le train un jeune gars maigrichon, pas tellement propre et il est venu s'asseoir sur la même rangée que moi, de l'autre côté du couloir central. On se salue, le chef du train lui demande de payer son billet, ce qu'il fait, et j'entends le chef lui dire qu'il n'avait pas assez d'argent pour arriver à la gare de Liège Guillemins et qu'il était prié de descendre à la gare de Huy. En entendant cela, mon cœur a déjà été touché et j'ai payé ce qui manquait.

 

On se présente, on fait un peu connaissance, on discute un peu et il m'apprend qu'il vient de se présenter chez un patron qui vient de lui refuser le travail. En le regardant de plus près, je me suis dit que le gars devait avoir l'estomac creux. Comme je fais de l'hypoglycémie, lors de mes voyages je prends toujours des petits pains au beurre et je lui ai donc proposé de partager ces petits pains puisqu'il n'avait plus mangé depuis 2 jours. Je me lève pour lui serrer la main et pour lui proposer un petit pain, mais il a refusé ma poignée de main en me disant qu'il était trop sale. A cela je lui ai dit que ce serait une grâce pour moi de lui serrer la main.

 

En tant que chrétiens, les rôles sont inversés, ce n'est pas le mendiant qui doit tendre la main, mais c'est l'enfant de Dieu qui doit le faire. Le gars a refusé de me donner la main en me disant qu'il sentait trop mauvais, mais je la lui ai prise. Dès lors, les pensées du gars ont été modifiées, sa peur a disparu et finalement nous nous sommes étreints dans l'amour de Jésus-Christ.

 

Il a quitté sa place pour venir s'asseoir en face de moi et il m'a demandé ce que j'étais en train de lire. Comme je l'ai déjà dit, je lisais justement l'histoire des 5 pains et des 2 poissons.

 

Ce gars n'avait pas mangé depuis 2 jours et il allait rejoindre sa femme sous les ponts de Liège où ils vivaient, car ils étaient devenus SDF depuis 6 mois. Malheureusement, il n'a jamais voulu me donner son adresse.

 

Après lui avoir partagé mes pains, nous avons prié ensemble et le gars m'a dit que sa grand-mère priait aussi. Je ne l'ai plus jamais revu, mais mon désir c'est qu'un jour je sois assis avec lui et qu'il aura revêtu le manteau du Seigneur, un manteau dont le parfum est Jésus-Christ.

 

Je bénis le Seigneur pour de tels partages qui ont été nombreux.

 

Et vous, bien-aimés, avez-vous cette même envie de souhaiter un "bon appétit" à tous ceux qui sont perdus sans Dieu, sans Jésus-Christ, sans espérance?

 

Moi, j'aimerais souhaiter un bon appétit à mes enfants, à mes petits-enfants, à mes frères et sœurs dans la foi qui sont découragés et qui sont blessés, à ceux qui ont chuté et qui ont faim d'être relevés, d'être pardonnés pour retrouver la joie de la communion avec leur Seigneur et avec l'Eglise. Je voudrais leur souhaiter un bon appétit afin qu'ils aient faim et soif de Dieu. Je voudrais souhaiter un bon appétit à tous ceux qui vivent les conséquences désastreuses des guerres, des cyclones, des tornades, des inondations, des tsunamis, des tremblements de terre; à ceux qui vivent dans la pauvreté, avec un handicap et avec la faim sous toutes ses formes. J'ai envie de souhaiter un "bon appétit" à toutes ces personnes, j'ai envie d'être envoyé vers eux par mon Seigneur.

 

Revenons au passage biblique de la multiplication des pains. Le miracle de Dieu se déroule à Bethsaïda, une ville dont le nom signifie "maison de la pêche". Nous savons que Dieu veut faire de nous des pêcheurs d'hommes, n'est-ce pas? C'est le soir, le lieu est désert, il n'y a pas de supermarché et il y a une foule très nombreuse qui a faim. Les disciples, ceux qui suivent Jésus tout comme moi, s'approchent du Seigneur et lui disent : "Seigneur, renvoie-les!" et le Seigneur leur répond : "Donnez-leur à manger!".

 

Moi aussi, en "bon chrétien", au moment où je me mets à table, je remercie le Seigneur et je lui demande de donner à manger à ceux qui ont faim. De cette façon, ce n'est plus mon affaire, je me suis débarrassé de mon souci et c'est devenu celui de notre Père céleste, puisque je viens de lui refiler le problème et que je lui demande d'agir. Mais le Seigneur de me répondre : "Donne leur toi-même à manger."

 

Cependant, prier n'est-ce pas parler à notre Seigneur par l'Esprit? N'est-ce pas d'abord écouter Dieu afin que ses paroles soient les nôtres et soient intégrées dans nos vies? Lorsque nous lui demandons de pourvoir aux besoins des hommes, c'est Lui qui prie en nous par son Esprit, rappelant à nos cœurs les besoins qui existent dans ce monde et pour lesquels il me dit : "Toi, va leur donner à manger!'

 

Comme nous savons alors en "bons chrétiens" être sourds et ingénieux pour trouver des excuses. Nous parvenons à donner à Jésus de bons conseils, apparemment justifiés, remplis de sagesse et de prudence, appuyés sur l'évidence de notre vécu, de notre quotidien en lui disant : "Seigneur, la nuit est là, c'est les ténèbres morales, je suis dans un monde pourri, c'est le désert. Seigneur, ma famille est en crise, avec ma petite pension, on a des difficultés à nouer les deux bouts, mon compte bancaire est constamment en négatif lorsqu'on arrive à la fin du mois… Et tu me demandes de leur donner encore?".

 

Comme nous pouvons ressembler aux disciples de notre récit de ce matin quand nous disons : "Seigneur, ils n'ont qu'à se débrouiller tout seuls, renvoie-les, qu'ils trouvent une table ailleurs… " Mais attention frères et sœurs, parce que s'ils ne sont pas à la table du Seigneur, ils seront à la table du monde.

 

Comment comprendront-ils l'Evangile si personne ne leur en parle?

 

Et puis, on est de plus en plus ingénieux lorsqu'on est coincé, on prend Jésus par la main et on le conduit vers notre frigo et on lui dit : "Seigneur, tu me demandes de nourrir la ville de Ans, tu me demandes de nourrir les 300.000 personnes de Liège, mais regarde, je n'ai que 5 galettes toutes fines et 2 petites sardines. Bref, il me reste une petite collation d'ado et tu me donnes de pourvoir à la misère spirituelle, morale et physique de la ville de Liège. Comment pourrais-je répondre à tous ces besoins, avec si peu de moyens et avec autant de faiblesse?"

 

Mais l'appel de Jésus reste le même : J'ai choisi les choses faibles pour confondre les fortes, donne-leur à manger! Nous sommes faibles et pauvres et Jésus le sait. Cependant lui est tout puissant et cela nous l'oublions. Notre foi est peu vivante et on oublie que le Seigneur peut tout. Nous voulons que Jésus apporte une solution, mais dans sa grâce, il a décidé de nous associer à son œuvre.

 

Le Seigneur dit à chacun : "Es-tu prêt à faire partie de ma solution pour ce monde?" Depuis combien de temps le Seigneur nous le demande-t-il?" Il est temps pour nous d'arrêter d'aimer en paroles pour aimer en actions, en mettant notre foi en actions. Le monde a faim, et il est temps pour nous d'arrêter de l'occulter.

 

CONCLUSION

Jésus souhaite tout d'abord que nous nous asseyions dans la proximité du Seigneur, que nous nous rassasions de sa Parole puisque dans Deutéronome 8:3 nous lisons que "L'homme ne vivra pas de biens matériels seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." Il veut que nous soyons rassasiés de lui, afin que nous puissions communiquer aux autres sa compassion.

 

Pour cela, il désire notre obéissance, mais avons-nous envie de nous nourrir de sa Parole pour que nous devenions des "Top Chefs"? Avons-nous cet appétit d'être des gagneurs d'âmes pour Jésus-Christ? Qui veut s'inscrire dans le vaste chantier de Dieu? Avez-vous envie? ou dites-vous : "J'ai pas envie…"

 

Alors à chacun, je vous dis : "Bon Appétit" pour que vous puissiez nourrir les autres.

 

Je termine par une petite histoire qui n'est pas mienne, mais qui m'a fait beaucoup de bien. C'est l'histoire d'un petit garçon écossais. Il était orphelin de père et il était placé dans une famille pauvre au niveau matériel mais tellement riche en Jésus-Christ, avec un amour qui les unissait les uns aux autres. Dans cette famille, la paix régnait et la joie animait tous les membres, et on s'appuyait sur les promesses de Dieu. Ce petit orphelin allait à l'école avec des souliers usés et troués. Un jour, l'instituteur qui était exaspéré par la foi de cette famille demanda au petit garçon avec un air moqueur : "Où est ton Dieu? A-t-il oublié de pourvoir à tes besoins?" Et le petit orphelin lui répondit : "Non Monsieur, Dieu l'a dit à quelqu'un, mais ce quelqu'un l'a oublié!"

 

Frères et sœurs, ne soyons pas des oublieux. Si Dieu nous demande quelque chose et si nous n'avons rien, le Seigneur peut tout. Exerçons notre foi, mais en avons-nous envie?

 

Je termine en vous rappelant les paroles d'un cantique : Jésus te confie une œuvre d'amour, utile et bénie, jusqu'à son retour; cette sainte tâche veux-tu l'accomplir pour Lui sans relâche, sans jamais faiblir?

 

Que le Seigneur vous bénisse!