C'EST UNE GRÂCE DE SOUFFRIR COMME CHRETIEN (Phi.1:28)
(Prêché à Glain, dimanche le 23 mars 2014)

(Retranscrit dans un style parlé) S/A

PREMIERE PARTIE
Nous poursuivons notre étude de l'épître aux Philippiens ce matin. Nous allons voir comment l'apôtre Paul encourage les chrétiens de l'Eglise de Philippes à persévérer malgré les persécutions qu'ils subissent de la part de leurs adversaires parce qu'ils sont des témoins fidèles de Jésus-Christ; et que les souffrances, les persécutions, loin d'être des choses anormales qui surviennent dans la vie du chrétien, font partie de la vie de celui ou de celle qui veulent vivre une vie conforme au Seigneur.

Je pense que l'un des films les plus émouvants que j'aie vu ces dernières années, c'est le film "Il faut sauver le soldat Ryan." Si vous avez vu ce film, alors vous savez qu'il est partiellement basé sur un fait vécu par la famille Ryan dont les parents eurent quatre enfants. Leur père est mort et les quatre garçons vont combattre comme soldats lors de la deuxième guerre mondiale, laissant leur mère seule. Lorsque le ministère de la guerre apprend que trois des quatre garçons ont été tués dans le feu de l'action, ils vont faire appel au capitaine John Miller, (dont le rôle est tenu par Tom Hanks) pour retrouver le dernier garçon survivant qui combat en Europe et le ramener à sa mère afin que celle-ci ait au moins un enfant qui puisse perpétuer le nom de la famille.

Le capitaine Miller va réunir une unité de volontaires et partir à la poursuite du soldat Ryan. Tout au long de leur recherche, ils seront impliqués dans plusieurs affrontements avec l'armée Allemande. Ils se battront pour se frayer un chemin afin d'atteindre le soldat Ryan. Lorsqu'ils le trouvent, celui-ci refuse d'abandonner son unité jusqu'à ce que des renforts arrivent. Malheureusement, avant que les renforts arrivent, ils seront attaqués par l'armée ennemie qui représentait une force supérieure à la leur. Une bataille féroce se déroule entre les deux camps et à la fin du combat, le capitaine Miller et ses collègues sortent victorieux de cet affrontement, mais la plupart d'entre eux sont tués ou blessés.

Je me souviens de la fin du film où le capitaine Miller sur le point de succomber aux nombreuses blessures qu'il a subies, se trouvant assis sur le sol, le dos appuyé contre une jeep, attirant vers lui le soldat Ryan et lui chuchotant à l'oreille dans un dernier souffle:"Mérite-là! Mérite-là!" En d'autres mots:"Ecoute... Plusieurs soldats, de très bons soldats même, ont donné leurs vie pour sauver la tienne et te libérer. Vis d'une telle façon que par leur sacrifice, tu mérites d'avoir été libéré."

Tout de suite après ces paroles, le film nous transporte 50 ans plus tard, alors que le soldat Ryan est maintenant un homme âgé, nous le retrouvons dans un cimetière américain en France accompagné de son épouse et de ses enfants adultes. Il marche jusqu'à ce qu'il trouve la tombe du capitaine John H. Miller, qui dirigeait l'unité qui l'a retrouvé et qui l'a ramené chez lui il y a de cela maintenant près de soixante ans. Tout à coup vous le voyez commençant à chanceler et tombant à genoux en larmes en disant:" Chaque jour, je pense à ce que vous m'avez dit ce jour-là sur ce pont. J'ai essayé de vivre ma vie du mieux que j'ai pu, et j'espère que j'y suis arrivé. J'espère en tout cas à vos yeux, que j'ai mérité ce que vous avez tous fait pour moi." Puis, il se retourne vers son épouse qui s'était approchée de lui, craignant qu'il soit en train de faire une crise cardiaque, et il lui dit:"Dis-moi que ma vie a été bien, dis-moi que je suis un homme bien." Et sa femme de répondre: "Tu l'es! Tu as été un père et un mari formidable."

Il est quelque peu soulagé, car toute sa vie il a vécu avec ce fardeau de savoir que plusieurs soldats courageux sont morts afin qu'il puisse vivre et être libéré. Le souvenir de l'amour que ces soldats lui avaient manifesté en sacrifiant leur vie pour lui, l'avait amené à vivre différemment chaque instant de sa vie de façon à honorer leur geste.

Alors que nous continuons aujourd'hui notre étude sur la lettre que l'apôtre Paul a écrite aux Philippiens, nous tombons sur un passage où Paul leur rappelle et nous rappelle, que quelqu'un a donné sa vie pour nous il y a un peu plus de 2000 ans. Et ce quelqu'un n'était pas seulement un homme bien, mais il fut le seul homme parfait qui a vécu sur la terre, et cet homme, c'est Jésus le Fils unique de Dieu. Personnellement, rendu à cet endroit dans la lettre, c'est comme si l'apôtre Paul, sur le point de rendre son dernier souffle, chuchotait à l'oreille de tous ceux qui se disent chrétiens:"Méritez-la! Méritez-là!" En d'autres mots: "Soyez reconnaissants, soyez reconnaissants, rappelez-vous Celui qui est mort pour vous, et qui vous a libérés, afin que vous puissiez vivre éternellement."

Ne vous méprenez pas sur ce que je viens de dire, je ne suis pas en train de dire que Paul écrit que nous pourrions faire quelque chose qui nous permettrait de mériter le salut que Jésus a accompli pour nous sur la croix. Il n'était sûrement pas en train de dire que nous pourrions vivre d'une manière telle que nous pourrions mériter la vie éternelle. Absolument pas, car s'il y avait bien quelqu'un qui avait compris en quoi consistait la grâce de Dieu, c'était bien l'apôtre Paul. Il savait, et il l'a constamment enseigné, que nous ne pouvons jamais gagner ou mériter le sacrifice que Christ a accompli par amour pour nous sur la croix. Rappelez-vous ce qu'il a écrit aux chrétiens d'Ephèse. "C'est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés, au moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu; il n'est pas le résultat de vos efforts, et ainsi personne ne peut se vanter" (Eph.2:8).

Nous ne pourrons jamais manifester que nous étions dignes de ce que Jésus a fait pour nous... Mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas démontrer, par notre façon de vivre, la reconnaissance qui lui est due pour ce qu'il a fait pour nous.

Dans ce verset, Paul dit que le fait de savoir que Christ a donné sa vie par amour pour nous devrait avoir un impact sur notre manière de vivre. En d'autres mots, nous devrions essayer de nous conduire d'une manière digne du sacrifice de Jésus, sachant "Que Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et revenu à la vie pour eux."(2 Cor. 5:15).

Si nous étions à la place du soldat Ryan, je pense que nous aurions voulu vivre nos vies d'une manière digne de ce que représente la mort de Jésus pour nous. Je veux dire que si nous avons vraiment compris ce que Jésus a enduré pour nous, alors il n'y a aucun doute que nous voudrons essayer de faire quelque chose pour lui plaire, et ce à travers notre manière de vivre. Bruce Marchiano, qui a joué le rôle de Jésus dans trois films, a dit ceci: "Je crois que si chaque chrétien était suspendu sur une croix pendant au moins trente secondes, sa vie ne serait plus jamais la même."

Dans le passage d'aujourd'hui, Paul dit qu'il y a une chose que nous pourrions faire, qu'il y a une manière dont nous pourrions vivre qui serait digne de Jésus, c'est dans notre façon de réagir en réponse à la souffrance. Car lorsque nous réagissons dans les moments difficiles, comme Christ a réagi, nous donnons une preuve irréfutable que nous sommes des disciples de Jésus-Christ. Comme il le mentionne au verset 28; "C'est le signe pour nos adversaires que nous sommes sur la voie du salut, et cela vient de Dieu."

Lorsque les chrétiens sont persécutés, lorsqu'ils font faceà des moments de souffrance et qu'ils continuent toujours à suivre fidèlement Jésus-Christ, les gens le remarquent. Ils voient que nous avons quelque chose de spécial en nous, et ils sont impatients de connaître notre secret... Et cela plaît à notre Seigneur. "Lui qui a été maltraité et opprimé, lui qui n'a point ouvert la bouche, et qui semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; n'a point ouvert la bouche" (Es.53:7).

Quiconque vit comme un chrétien dans un monde sans Dieu fera face à la persécution tôt ou tard. Car voyez-vous, la souffrance n'est pas une option pour les chrétiens qui veulent se conduire de manière à plaire à leur Seigneur. Si vous êtes un chrétien né de nouveau, il est inévitable que vous souffrirez à cause de votre foi, "parce que tous ceux qui veulent mener une vie fidèle à Dieu dans l'union avec Jésus-Christ seront persécutés" (2Tim.3:12).

Combien cela nous demande une certaine maturité n'est-ce pas, pour saisir que "cela vient de Dieu, qui nous a fait la grâce non seulement de croire en Christ en le servant, mais encore de souffrir pour lui" (v.29-30). Pierre dit: "Si quelqu'un souffre parce qu'il est chrétien, qu'il glorifie Dieu, qu'il n'en ait pas honte, qu'il remercie plutôt Dieu de pouvoir porter le nom du Christ" (1Pi.4:16).

Un journaliste demanda un jour à Roger Staubach, un ancien quart arrière des Cowboys de Dallas, ce qu'il pensait des blessures qu'il avait subies lorsqu'il jouait au football. Il a répondu ceci: "Si vous jouez au football et que vous pensez que vous ne subirez jamais de blessures, vous n'êtes pas digne de jouer au football."

Nous ne souffrons pas parce que c'est le souhait de Jésus qu'il en soit ainsi. Notre Seigneur n'est pas un sergent cruel qui se plaît à mener la vie dure à ses recrues. Non, la souffrance est inévitable pour les chrétiens parce que nous vivons dans un monde imparfait qui est hostile à Celui que nous suivons. Joe Stowell président de l'institut biblique Moody a écrit que, "Le rejet, la persécution et finalement la crucifixion sont la conséquence directe du fait que Christ est venu accomplir son oeuvre dans un territoire étranger qui était farouchement opposé à ce qu'il réussisse dans sa tâche. Alors frères et soeurs, si vous êtes chrétiens et que vous pensez que vous ne subirez jamais le rejet ou la persécution à cause de votre foi, vous n'êtes pas dignes de porter le nom de chrétiens.

Rappelez-vous lorsque Jésus guérit l'homme à la main paralysée le jour du sabbat, au lieu de se réjouir que Dieu manifeste sa gloire, les autorités religieuses se réunissent aussitôt pour décider comment ils pourraient le faire mourir (Mc.3:1-6).

Car voyez-vous, chaque aspect du caractère de Christ, son enseignement, ses attitudes et ses réponses à la vie, toutes ces choses constituaient un danger pour le règne et le royaume du dieu de ce monde. Et si nous suivons Jésus, si nous modelons nos vies sur lui, nous souffrirons pour les mêmes raisons que lui. Cela ne devrait pas nous surprendre que Jésus nous ait avertis de cela: "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait parce que vous seriez à lui. Mais je vous ai choisis et tirés du monde, et vous n'appartenez pas au monde: c'est pourquoi le monde vous hait. Rappelez-vous ce que je vous ai dit: Aucun serviteur n'est plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi... Je vous ai dit cela pour que vous n'abandonniez pas la foi" (Jn.15:18-20; Jn.16:1).

Voilà une parole, je dirais plutôt, voici une promesse encourageante: "Mais après que vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à participer à sa gloire éternelle dans l'union avec le Christ, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera et vous établira sur de solides fondations. A lui soit la puissance pour toujours! Amen" (1Pi.5:10). Et Jésus ajoute pour nous fortifier: "Vous aurez à souffrir dans le monde, mais soyez courageux! J'ai vaincu le monde!" (Jn.16:33).

Un soldat qui servait dans l'armée d'Alexandre le Grand fut accusé de mauvaise conduite. Il fut conduit devant Alexandre le Grand pour répondre de sa conduite. Alexandre lui demanda: "Quel était son nom?" Tout tremblant, le soldat répondit: "Je m'appelle Alexandre, Monsieur." Encore une fois, Alexandre le Grand, lui demanda: "Quel était son nom?" Et pour la seconde fois, le soldat répondit: "Je m'appelle Alexandre, Monsieur. D'une voix forte, Alexandre le Grand lui dit: "Alors change de nom ou change ta façon de vivre."

Je ne pense pas qu'il est exagéré de dire qu'un chrétien doit se conduire en chrétien. Si quelqu'un affirme être chrétien, alors il doit dans la pratique démontrer qu'il est chrétien. Si quelqu'un s'attend à vivre comme un chrétien au ciel, il devrait vivre comme un chrétien sur la terre, car ce n'est pas au ciel qu'on apprend à vivre en chrétien, mais sur la terre.

Paul voulait que la vie spirituelle des chrétiens progresse et que leur joie soit débordante. Il voulait les aider à être ce qu'ils devaient être et à devenir les chrétiens qu'ils sont sensés devenir. Il voulait rester avec eux pour les aider à progresser dans leur vie chrétienne et qu'ils soient joyeux dans leur foi (v.25-26) "en se conduisant d'une manière digne, qui soit en accord avec avec la Bonne Nouvelle de Christ" (v.27).

Qu'est-ce qui permettait à l'apôtre Paul de continuer à obéir et à avancer dans le Seigneur?
Les armes qu'il utilisait dans son combat n'étaient pas celles des hommes de ce monde: mais il utilisait les armes puissantes de Dieu qui permettent de détruire des forteresses, qui détruisent les faux raisonnements, qui renversent tout ce que l'on dresse orgueilleusement contre la connaissance de Dieu, mais surtout, il faisait prisonnière toute pensée pour l'amener à obéir à Christ (2Cor.10:4). Cela signifie, apprendre à cesser de vivre selon les apparences et à vivre par la foi.

J'ai dit que ce qui amenait Paul à obéir à Christ c'est "qu'il amenait toute pensée captive à obéir à Christ." Et cela signifie entre autres trois choses:

C'est qu'il se rappelait constamment:
1) Ce que Christ est
Il est le Créateur:
1) "Toutes choses ont été faites par lui et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui" (Jn.1:3)
2) "Dieu a créé le monde par son Fils" (Hb.1:2)

Il est Dieu fait homme
1) Lorsque Moïse dit à Dieu: "Si les Israélites me demandent quel est le nom de celui qui m'envoie, que leur répondrai-je? Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle "Je suis" m'a envoyé vers vous (Ex.3:13-14).
2) Et Jésus dira aux Juifs qui l'accusaient d'avoir un démon: "Avant qu'Abraham soit né, je suis" (Jn.8:58)
3) Il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu (Jn.5:18)
4) "Celui qui m'a vu a vu le Père" (Jn.14:9)

Il est le Sauveur
1) "Il vous est né un Sauveur, qui est le Christ" (Luc 2:11)
2) "Le Dieu vivant est le Sauveur de tous les hommes" (1Tim.4:10)
3) Paul savait "qu'il n'y a pas d'autre Dieu juste et Sauveur que lui" (Es.45:21)

Il se rappelait constamment:
2) Ce que Christ a fait
1) "Il enseignait dans les synagogues... Il proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume et il guérissait les gens de toutes leurs maladies et de toutes leurs infirmités" (Mat.4:23)
2) Dieu l'a offert en sacrifice afin que, par sa mort, le Christ obtienne le pardon des péchés en faveur des hommes qui croient en lui"(Rom.3:25-26)
3) Par son sacrifice, nous sommes maintenant rendus justes devant Dieu"(Rom.5:9b)
4) Il est ressuscité, il n'est plus dans le tombeau. Il a vaincu la mort. Il est vivant. Et "nous savons que Dieu, qui a ramené le Seigneur Jésus de la mort à la vie, nous ramènera aussi à la vie avec Jésus et nous fera paraître dans sa présence" (2Cor.4:14)

Il se rappelait les paroles qu'on lui rapportées sur:
3) Ce que Jésus avait dit
1) "Je suis venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus" (Luc 19:10)
2) "Je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi" (Jn.6:37)
3) "Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Le joug que je vous donnerai est facile à porter et le fardeau que je mettrai sur vous est léger" (Mat.11:28).
4) "Celui qui écoute mes paroles et croit en celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle. Il ne sera pas condamné, mais il est déjà passé de la mort à la vie" (Jn.5:24)
5) "Je suis la résurrection et la vie, celui qui croira en moi vivra, même s'il meurt; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais" (Jn.11:25)
6) Il nous a montré et dit jusqu'à quel point Dieu nous aimait (Jn.3:16).

Comme le soldat Ryan qui a vu plusieurs soldats souffrir et mourir pour qu'il soit délivré, Jésus-Christ a souffert et il est mort pour que nous soyons délivrés du péché, du monde et de toutes ses convoitises. L'apôtre Paul nous invite à vivre d'une manière digne, c'est-à-dire, d'une façon qui démontre jusqu'à quel point nous sommes reconnaissants pour tout ce qu'il a fait pour nous, et combien sa vie, sa mort et sa résurrection ont changé notre façon de voir la vie dans ce monde, et que nous avons la certitude que le meilleur est encore à venir pour tous ceux qui ont placé leur confiance en lui. Gardons nos pensées captives en Jésus-Christ.