L'INFÂME ET LE JUSTE (1 Rois 18:1-6; Apo.22:11)
(Prêché à Glain, dimanche le 25 mars 2012)

(Retranscrit dans un style parlé)

DEUXIEME PARTIE
Dans cette deuxième partie de notre message, nous allons apprendre certaines choses sur la vie de piété, sur la vie du sanctifié qui sont toutes les deux liées l'une à l'autre. Elie reçoit de la part du Dieu vivant, l'ordre de se présenter devant Achab, car "je ferai tomber de la pluie sur le sol desséché" (18:1). Après ces années de tranquilité, Elie doit donc quitter le calme de cette maison à Sarepta, pour aller se jeter dans la fosse aux lions. Il doit se présenter devant ce roi si méchant et idolâtre, un tyran qui exerce un pouvoir absolu, et dont l'amertume personnelle augmente de jour en jour contre le prophète. C'est un homme fâché et frustré qui a essayé par tous les moyens possibles de faire arrêter le prophète.

Cependant, vous savez que si Dieu vous ordonne d'agir en son nom, ce qui vos réconforte, c'est "qu'Il combat ceux qui vous combattent" (Ps.35:1). Dieu lui dit: "Va te présenter devant Achab" je sais que ce ne sera pas facile, mais Il ajoute "parce que je vais faire tomber la pluie sur le sol desséché" (1Rois 18:1). Et c'est avec cette promesse que Dieu soutient son prophète. Elie quitte donc cet endroit et il constate que la famine était grande en Samarie (v.2b). Il voit ce que la sécheresse a provoqué comme désastre.

Il pense peut-être en se rendant à Samarie au ressentiment implacable que le roi éprouve à son égard, mais il sait qu'il devra annoncer la pluie. Si la pluie était venue pendant son absence, il aurait été condamné comme faux prophète. Il aurait été discrédité et tout le monde aurait pensé que Baal est le vrai dieu. Mais la pluie n'est pas venue, et maintenant il rentre dans la vie publique de la nation. Il est entouré de dangers et de difficultés, on le pourchasse comme on poursuit un hors-la-loi, mais il obéit au commandement de Dieu, parce qu'il sait que "l'Eternel est sa force", comme nous l'avons vu il y a quelques semaines.

I- CELUI QUI MARCHE AVEC DIEU, N'AURA JAMAIS LA VIE FACILE
Frères et soeurs, vous avez pu dans le passé, surmonter par la grâce de Dieu certains obstacles, c'est bien, mais il y a d'autres obstacles, il y a d'autres empêchements, il y a d'autres difficultés, d'autres peines, d'autres chagrins et d'autres douleurs qui vous attendent, parce que celui qui marchent avec Dieu n'aura jamais la vie facile. "Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés" (2 Tim.3:12). Mais dans toutes nos difficultés, nous pouvons dire avec Elie, "l'Eternel est ma force."

Si les Israélites avaient plongé leur regard dans les Ecritures, ils auraient vu dans le livre du Deutéronome au chapitre 28 que c'était à cause de leur péché que le pays connaissait la sécheresse et la famine. Moïse avait clairement prédit que si le peuple demeurait fidèle au Seigneur leur Dieu, il serait béni et il connaîtrait le bonheur. Mais s'ils étaient infidèles, alors la malédiction, c'est-à-dire le malheur s'abattrait sur eux, sur leur pays, sur leur troupeau et sur leurs esclaves.

Rendons grâce à Dieu pour avoir écrit ces choses dans la Bible. Personne en Israël avait une excuse pour croire que la sécheresse et la famine provenaient de cause naturelle, et qu'elles étaient la conséquence d'un dérèglement des forces de la nature. C'était Dieu qui avait provoqué et ordonné cette sécheresse et cette famine en réponse au péché de son peuple et du roi. Les lois de la nature sont soumises au Dieu Tout-Puissant et elles obéissent à sa volonté et à ce qu'il ordonne.

Frères et soeurs, il en est de même dans le domaine spirituel. Est-il possible que l'Eglise vive une sécheresse et une famine spirituelle parce que, tout comme les Israélites, Dieu n'occupe pas la première place? Est-il possible que ceux qui disent appartenir au peuple de Dieu se livre à l'idolâtrie? Voilà pourquoi, non seulement elle n'a pas la bénédiction de Dieu, mais elle traverse une période de sécheresse et de famine spirituelle. Ne serait-ce pas pour cela que la bénédiction de Dieu n'accompagne pas tous les efforts qu'elle fait pour annoncer l'Evangile à un monde assoiffé et affamé? Ne devrions-nous pas nous humilier devant le Seigneur et demander pardon pour notre tiédeur et notre manque de consécration envers Lui? Ne devrions-nous pas laisser le St-Esprit examiner nos coeurs pour mettre en lumière tous les petits dieux, qui, dans nos vies pourraient occuper la place qui revient à Dieu?

"La famine était grande en Samarie" (v.2) et tout le monde savait pourquoi il y avait une sécheresse et une famine en Israël. Tout le monde aurait dû être sur ses genoux devant le Seigneur, pour lui demander qu'Il manifeste sa bonté et qu'Il leur pardonne leur péché. Achab connaissait la raison qui avait provoqué cette famine. Il savait parfaitement bien quel était le péché qui avait amené la sécheresse et la famine pendant son règne. Il n'avait même pas à demander au Seigneur comme David le fit dans 2 Sam.21:1b, parce que le prophète Elie l'avait prédit d'avance au roi.

La Parole du Seigneur lui avait été clairement révélée, mais il refusa de chercher la face du Seigneur, il refusa de s'humilier et de reconnaître son péché. Contrairement à David, il refusa de reconnaître que la famine qui sévissait dans le pays, était un châtiment du Seigneur parce qu'il avait enfreint sa loi. Il refusa de reconnaître qu'à travers la famine, Dieu exprimait sa colère. Il refusait de se repentir de son péché, même si Dieu lui avait parlé clairement à travers son serviteur.

II- LA VRAIE NATURE DU ROI ACHAB
Qu'a fait Achab durant la famine pour démontrer la nature méchante de son coeur? Il nous est dit qu'il a fait appeler Abdias pour discuter avec lui de la crise. La décision prise lors de cette réunion spéciale fut que Abdias et Achab partiraient dans des directions opposées cherchant à travers le pays de la nourriture et de l'eau.

J'aimerais que vous remarquiez quatre choses ici.
1) Achab est passé à l'action seulement lorsque ses propres animaux étaient menacés par la sécheresse
Avez-vous saisi ce qu'il a dit à Abdias? Il a dit, "va par le pays vers toutes les sources d'eau et vers tous les torrents; peut-être se trouvera-t-il de l'herbe, et nous conserverons la vie aux chevaux et aux mulets, et nous n'aurons pas besoin d'abattre du bétail" (1 Rois.18:5). Achab est passé à l'action seulement lorsqu'il a vu que ses biens et sa richesse étaient en péril. Quand Achab est parti pour trouver de l'herbe, c'était seulement pour nourrir ses propres animaux.

2) Achab partit chercher de l'herbe. Pourtant, il savait parfaitement bien ce qu'il avait besoin de faire s'il voulait de la nourriture et de l'eau pour ses animaux.
Il savait qu'il devait s'humilier devant le Seigneur dans un esprit de repentance et confesser ses péchés. Il savait alors que la pluie tomberait du ciel et que les pâturages seraient recouverts à nouveau d'herbe fraîche. Il n'avait qu'une seule condition à remplir: Qu'il s'humilie devant le Seigneur et qu'il amène le peuple à se repentir.

3) Achab est passé à l'action seulement lorsqu'il a entendu les cris de des chevaux et de ses mulets affamés.
Pourtant, tout autour d'Achab, il y avait le bruit des gens, c'est-à-dire ceux qui font partis de son peuple, en train de mourir de faim. En tant que roi, les gens auraient dû passer en premier. Les cris d'un peuple qui meurt de faim, les gémissements du pauvre, les soupirs des veuves et les pleurs des enfants auraient dû être sa principale préoccupation. Mais Achab entendait les cris de ses animaux pas ceux de son peuple.

4) Nous avons besoin de nous demander pourquoi Achab était si préoccupé par ses chevaux et ses mulets
Les chevaux et les mulets faisaient partis de la puissance militaire d'Achab. Car voyez-vous, lorsque la question de la sécurité pour son pays et son royaume faisait surface, Achab faisait confiance non pas en Dieu, mais dans les murs qui entouraient la ville et dans la puissance de son armée. Il vivait avec les mêmes principes qui ont mené à reconstruire la ville de Jéricho en ville fortifiée. Achab préférait les murs fortifiés de Jéricho à la puissance et à la protection du Seigneur (1 Rois 16:34).

Pour résumer, nous pouvons dire que les paroles que nous retrouvons au verset 11 du chapitre 22 de l'Apocalypse s'appliquent très bien à Achab: "Que celui qui est mauvais continue à mal agir, et que celui qui est impur continue à être impur..." Achab était un homme méchant et mauvais qui ne voulait pas se repentir.

Frères et soeurs, entendons-nous les cris de tous ces gens qui souffrent à l'extérieur? Entendons-nous les soupirs de ceux qui sont en train de mourir spirituellement, parce qu'un grand nombre de ceux qui appartiennent à l'Eglise, se limitent comme Achab, à entendre les cris égoïstes de leur coeur pour satisfaire leurs propres besoins?

Lorsque Dieu va punir Son peuple pour son péché, il n'y a qu'une seule façon d'échapper au jugement et de rétablir sa relation avec Lui. C'est nous repentir de nos péchés et nous tourner vers Christ par la foi dans l'obéissance. C'est la seule façon d'échapper au jugement. Nous voyons chez Achab, un homme qui a refusé de faire ce pas. Nous voyons chez Achab, un homme qui préfère périr que de vivre en obéissant au Seigneur. Il est écrit que quiconque persiste à vivre dans le péché, quiconque refuse de se repentir, périra. Cela était vrai pour Achab et cela demeure vrai pour nous aussi.

III- LA VRAIE NATURE D'ABDIAS
Non seulement la Parole de Dieu nous parle du méchant roi Achab, mais elle nous parle aussi d'Abdias qui était juste aux yeux de Dieu. Lorsque nous pensons à Abdias, nous constatons que l'autre moitié du texte de l'Apocalypse s'applique à lui: "Que celui qui est bon, continue à bien agir, et que celui qui est saint se sanctifie encore" (Apo.22:11b).

Quel contraste entre Abdias et Achab qui a refusé de servir le Seigneur et d'écouter la Parole de Dieu. Il a mis sa confiance et sa foi dans son armée et dans les villes fortifiées et non pas en Dieu. Contrairement à Achab, Abdias, "craignait beaucoup l'Eternel" (I Rois 18:3). Un peu plus loin au verset 12, il dira "qu'il craint l'Eternel depuis sa jeunesse." Il aimait profondément le Seigneur et il le vénérait. Dieu était manifestement le Seigneur de sa vie. Nous avons ici la joie de découvrir qu'il y a un homme à la cour qui craignait Dieu. A Sarepta, nous découvrons dans cette ville païenne, une croyante, mais ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'au palais même d'Achab nous retrouvons un croyant conséquent, un croyant zélé, un croyant ferme qui s'appelle Abdias, même s'il y avait des gens qui injuraient tout le temps le pauvre Abdias.

A travers la providence du Seigneur, Abdias avait reçu un nom qui lui convenait parfaitement, un nom qui exprimait la vérité le concernant et qui révélait la nature de son coeur. Car le mot "Abdias" signifie "serviteur du Seigneur" et c'est exactement ce qu'il s'avérait être. Et le Seigneur veillait à ce que le nom d'Abdias ne se transforme pas en mensonge.

Frères et soeurs, lorsque nous avons reçu Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur, "nous avons recu non seulement le droit de devenir enfants de Dieu" (Jn.1:12), mais nous avons tous reçu aussi le privilège de servir le Seigneur (Gal.5:13). N'agissons pas de façon à ce que le nom que nous portons, discrédite le nom du Seigneur!

Moi j'admire Abdias et je vais vous dire pourquoi dans quelques instants. Frères et soeurs, la piété n'est pas une plante fragile et tendre qui pousse seulement dans une serre évangélique. Il y a des gens qui pensent qu'il est impossible de vivre la vie chrétienne sans avoir une réunion tous les jours, qui se gardent de tout contact avec le monde et qui vivent tout le temps dans le ghetto évangélique. Pourquoi? Parce qu'ils pensent que la piété, c'est-à-dire que notre marche avec Dieu est quelque chose de si fragile que si on l'expose au climat hostile du monde, elle va se faner et disparaître tout de suite. Abdias se trouve dans une ambiance faite pour le changer "en diable", mais Dieu accompagne celui qui marche dans ses voies et dans ce palais on trouve ce croyant.

IV-LA PIETE NE DEPEND AUCUNEMENT DES CIRCONSTANCES QUE NOUS VIVONS, MAIS DE LA RELATION QUE NOUS VIVONS AVEC DIEU
La piété est une affaire de coeur. Abdias craignait beaucoup l'Eternel. C'est ce que nous lisons à la fin du verset 3. Il est entouré d'hommes qui dédaignent et qui méprisent la religion de l'Eternel. Il vit dans une nation, où toutes les institutions politiques et religieuses sont les ennemis déclarés de ceux qui marchent avec Dieu. Il voit le péché qui abonde autour de lui, mais il reste ferme, parce que ce n'est pas un croyant de nom, mais un croyant sincère.

Je rencontre dans mon ministère aujourd'hui, des gens qui me disent qu'ils ne peuvent pas servir Dieu comme ils le veulent, à cause de circonstances personnelles. Pourtant, ce n'est pas la vraie raison, parce qu'en toute circonstance, la piété, la vie sanctifiée dépendent de notre relation avec Dieu et jamais des circonstances. Me plaindre de mes circonstances, constitue un prétexte pour justifier ma tiédeur. Et face aux circonstances, regardons ce qu'à fait Abdias. Il n'était pas resté inactif et il ne s'est pas caché non plus. De plus, il aimait ses frères, "n'avait-il pas caché cent prophètes de l'Eternel dans des cavernes et ne les avait-il pas nourris en leur donnant du pain et de l'eau, quand Jézabel exterminait les prophètes!" (18:4).

Si un jour le gouvernement de ce pays venait à changer, qu'un dictature venait à prendre le pouvoir, et que les chrétiens étaient mis en prison, comment réagirez-vous? Peu importe les circonstances, Abdias restait fidèle et Dieu était avec lui. Le roi Achab observait cet homme, il savait qu'il était honnête et digne de confiance. Il voyait sa fidélité et ce roi qui détestait la religion et les principes de cet homme, savait qu'il ne pouvait se passer de ses services. Il méprisait l'Eternel mais il était rempli de respect pour ce serviteur "qui craignait beaucoup l'Eternel."

Abdias détestait le mal parce qu'il avait la crainte de Dieu dans son coeur. Voilà le témoignage qui compte aujourd'hui et qui comptera demain. Voilà l'homme qui est capable de faire quelque chose quand tout est difficile, car "la bonté de l'Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent" (Ps.103:17). Nous sommes le sel de Dieu sur la terre, et la Bible nous dit qu'à cette époque, il y avait un morceau de sel dans le palais du roi.

Il est écrit qu'Abdias "prit cent prophètes qu'il cacha cinquante par cinquante dans une caverne où il les avait nourris de pain et d'eau." Pendant une période de famine, ce n'était pas une mince affaire que de nourrir 100 prophètes en période de famine. De plus, nous savons à partir des Ecritures que Jézabel essayait de se débarrasser de tous les prophètes du Seigneur, en les faisant assassiner. Si Jézabel avait découvert ce que faisait Abdias elle l'aurait sûrement fait tuer. Ainsi donc, au risque de sa vie et à ses propres frais, Abdias a caché et nourri ces prophètes. Abdias devint l'instrument choisi par Dieu pour préserver et protéger la Parole de Dieu.

Ce passage nous montre qui Dieu a l'habitude d'utiliser: quiconque est disponible. Il a utilisé les corbeaux à Kérith. Il a utilisé la veuve à Sarepta et aujourd'hui dans ce passage nous le voyons utiliser également Abdias. Frères et soeurs, aujourd'hui le Seigneur cherche encore des instruments de justice pour accomplir sa volonté et exécuter ses plans. Dieu cherche des hommes, des femmes et des enfants qui par la foi sont prêts à se laisser utiliser par le Seigneur. Dieu cherche des personnes de foi qui vont proclamer avec hardiesse l'Evangile, car il y a toujours un grand besoin de serviteurs dans l'église et dans le champ missionnaire. Etonnant, n'est-ce pas, que Dieu utilise des êtres humains pour répandre l'Evangile et pour annoncer la Bonne Nouvelle de son Royaume.

CONCLUSION
Le passage que nous avons examiné, nous montre deux façon différentes de vivre. La façon d'Achab qui refuse de se repentir de son péché, ce qui signifie que nous mettons notre confiance dans les choses extérieures à Dieu et que nous refusons d'écouter la Parole de Dieu et de nous y soumettre. Ce qui signifie "que celui qui est mauvais continue à mal agir, et que celui qui est impur continue à être impur..." (Apo.22:11).

Il y a aussi une autre façon de vivre, celle d'Abdias qui est celle de la foi. Cette façon de vivre signifie que nous aimons et servons le Seigneur. Cela signifie que nous nous soumettons à Sa Parole et que nous permettons à Dieu de nous utiliser comme une arme ou un instrument de justice. Cela signifie aussi, "que celui qui est bon (le juste) continue à bien agir, à pratiquer encore la justice, et que celui qui est saint continue à se sanctifier " (Apo.22:11b).

J'espère et je prie que par la grâce de Dieu, nous allons tous choisir d'utiliser la façon de vivre d'Abdias et non pas celle d'Achab, parce que c'est aussi la façon de vivre qui correspond à celle manifesté par Jésus-Christ.