LE SERVITEUR SOUFFRANT (Ac.8:32-35)
(Prêché à Glain, dimanche le 25 avril 2010)
(Retranscrit dans un style parlé)

"Le passage de l'Ecriture qu'il lisait était celui-ci: Il a été mené comme une brebis à la boucherie; et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n'a point ouvert la bouche. Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité qui la dépeindra? Car sa vie a été retranchée de la terre. L'eunuque dit à Philippe: Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi? Est-ce de lui-même, ou de quelqu'un d'autre?"

Nous avons déjà entendu parlé, pour la majorité d'entre nous, de l'histoire de la conversion du ministre du trésor de la reine d'Ethiopie. Philippe a été averti par un ange d'aller le trouver, afin d'enseigner à cet homme pieux et religieux, l'Evangile de Jésus-Christ. L'Ethiopien s'était rendu à Jérusalem pour adorer Dieu et il s'en retournait assis sur un char, lisant une copie du livre du prophète Esaïe. Il lisait le chapitre 53, une des sections qu'on appelle le serviteur souffrant, mais il ne comprenait pas sa signification. Il y a eu tellement d'interprétations du chapitre 53 d'Esaïe à travers les siècles. Peu importe la signification qu'on a pu lui donner, une chose est certaine, nous avons un commentaire inspiré dans Actes 8 qui dit qu'Esaïe 53 parlait de Jésus-Christ.

La croix de Jésus-Christ telle que présentée dans Esaïe 53, devrait être centrale dans la proclamation de l'Eglise. Il ne faudrait jamais trop s'éloigner de prêcher le sang versé par Jésus à la croix pour l'expiation de nos péchés. On raconte que les Empereurs Romains ordonnaient qu'une flotte de navires romains se rendent en Alexandrie, et en Egypte afin de rapporter des chargements de sable qui seraient déversés dans les arènes de Rome. Le commandant d'un des navires déclara qu'il ramènerait du blé; peu importe ce que l'empereur dirait, car il y avait des gens qui mourraient de faim à Rome. Comment pouvait-il apporter du sable en connaissant cette terrible vérité? De même, combien y a-t-il de gens qui sont tellement affamés pour entendre le simple et pur évangile de la croix, et qui à la place, reçoivent du sable?

IL ETAIT INNOCENT
Une difficulté demeure si nous voulons appliquer Esaïe 53 aux Israélites, c'est qu'ils n'étaient pas innocents. Leur péché était suffisamment grave pour que Dieu puisse permettre qu'ils soient exilés à Babylone. D'un autre côté, Jésus était sans péché: "Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; il n'a point ouvert la bouche; quoiqu'il n'ait point connu de violence et qu'il n'y ait point eu de fraude dans sa bouche" (Es.53:7-9b).

Ce passage compare Jésus à un agneau qu'on mène à la boucherie. Une peinture décrivant la crucifixion, fixait notre attention sur les clous qu'on était en train de transpercer dans les membres des deux malfaiteurs et de notre Seigneur Jésus-Christ pour les maintenir sur la croix. Les deux malfaiteurs se débattaient. Ils avaient peur et ils étaient en colère. Cependant, Jésus était allongé, les bras étendus. Il ne se débattait pas, alors qu'on lui transperçait les mains et les pieds. Il était comme un agneau qu'on mène à la boucherie.

Pensez un instant à la colère qui apparaît dans le coeur de l'homme, face la la souffrance d'une personne innocente. C'est ce qui amène tant de personnes à se mettre en colère, face à la position adoptée sur l'avortement par certains pays, où on peut pratiquer l'avortement pour n'importe quelle raison et à n'importe quel moment de la grossesse. Ne devrions-nous pas être rempli d'une sainte colère pour ce que a été fait à notre Seigneur? Est-ce que cela ne devrait pas nous pousser à proclamer son Saint nom jusqu'aux extrémités de la terre en réponse à ce qu'il a accompli pour chacun de nous?

Quoique l'innocence de Jésus est vitale et essentielle pour notre foi, cela ne suffit pas qu'il ait vécu une vie parfaite. Il devait accomplir également un sacrifice parfait. Jésus devait mourir pour nos péchés. Quelqu'un a dit, "l'enseignement de l'expiation est selon moi, une des preuves les plus sûres qui confirment que la Bible est la Parole de Dieu. Qui aurait pu penser ou imaginer qu'un Roi juste, aurait accepter de mourir pour un rebelle injuste?"

LE CARACTERE COMPLET DE SES SOUFFRANCES
Lorsque nous lisons la description des souffrances du serviteur dans Esaïe 53, nous devrions être impressionné par le caractère complet de celles-ci. "Il a été blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui" (Es.53:5). "Il a été retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple" (Es.53:8). "Il s'est livré lui-même à la mort" (Es.53:12). Un grand nombre de Juifs, devant la description si détaillée et si nombreuse de ces souffrances, ont été embarrassés par l'identité du serviteur. Qui était cette personne innocente qui fut fouettée, blessée, brisée et finalement livrée à la mort? Qui fut cet homme semblable à un agneau qu'on a conduit à la boucherie? La réponse se trouve dans la crucifixion de Jésus.

La crucifixion était un terrible moyen pour torturer et tuer une personne. Ciceron un ancien auteur romain a été témoin de nombreuses curcifixions à son époque. Il a dit que les victimes sombraient dans une folie totale avant de mourir, soit de fièvre, de soif, d'une infection, de douleur, d'épuisement, etc. Quelques fois, on coupait la langue des crucifiés afin d'arrêter leurs terribles cris et hurlements. Ce fut manifestement une des méthodes de punition les plus épouvantables jamais imaginée par l'homme.

La position de la personne sur la croix rendait la respiration difficile. Des crampes commençaient à apparaître, particulièrement dans les muscles et dans les bras. Afin de pouvoir respirer, la personne devait relever ses jambes et se remonter avec ses bras. Les clous déchiraient sa chair lorsqu'il faisait ces mouvements. Lentement, vos forces vous abandonnaient, mais pour éviter d'étouffer, vous deviez refaire régulièrement ces mêmes mouvements. Lorsque les soldats ont brisé les jambes de ceux qui étaient suspendus sur les croix, Jésus était déjà mort. Le fait de briser les jambes, accélérait leur mort, puisqu'ils ne pouvaient plus se redresser pour respirer. Pourquoi Jésus est-il mort si rapidement? Probablement que cela est dû à l'accumulation des souffrances provoquées par la flagellation et la torture de la croix. La flagellation pouvait à elle seule, tuer un homme de forte constitution. Il est donc évident que dans la crucifixion, les souffrances subies par Jésus furent complètes.

DES SOUFFRANCES PLANIFEES
Les souffrances du serviteur n'était pas accidentelles. Elles étaient planifiées par Dieu et parfaitement conforme à sa volonté. Esaïe écrit: "L'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous" (Es.53:6). "Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance...et l'oeuvre de l'Eternel prospérera entre ses mains" (Es.53:10). Quoique les juifs ne s'attendaient jamais à la mort du Messie, elle n'était pas imprévue ou inattendue dans le plan de Dieu.

Dieu ne nous demande pas seulement d'obéir à sa loi. Nous sommes coupables, parce que nous ne pouvons faire que très peu de bonnes choses. Si c'est tout ce qui était nécessaire pour réaliser notre salut, alors Dieu aurait pu simplement nous écrire à tous une lettre. Au lieu de cela, Christ devait porter l'humanité et notre péché sur lui et ensuite mourir pour nous. Prenons l'exemple d'un homme en train de se noyer dans un lac. Alors qu'il coule pour la troisième fois, une personne qui se tient sur la rive, fait des mouvements de natation avec ses bras en criant, "bougez vos bras comme ceci et bougez vos pieds comme cela." Pourtant, ce que la personne qui est en train de se noyer a besoin, c'est que quelqu'un saute à l'eau et la sauve. Supposons qu'il y a un enfant qui se trouve dans une maison en train de brûler. Est-ce qu'on va le sauver en lui criant de descendre l'étage et de déverrouiller la porte, etc. Non, nous briserons la porte, nous nous précipiterons à l'intérieur, nous attraperons l'enfant et nous courrons au plus vite à l'extérieur de la maison. L'humanité avait besoin d'un Sauveur, et le plan de Dieu, c'était d'envoyer Jésus-Christ dans le monde. La mort de Jésus faisait partie du plan de Dieu. C'était le seul moyen de salut pour l'homme.

SUBIR POUR AUTRUI
Esaïe a vu les souffrances du serviteur comme étant quelque chose qu'il subissait pour les autres en tant que substitut: "Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées... Il a été blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités, le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. L'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. Il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et il a intercédé pour les coupables" (Es.53:4a, 5, 6b, 12b).

Un homme a rêvé qu'il témoignait à un soldat qui flagellait cruellement Jésus. Il était troublé par la brutalité de la punition et il s'élança pour arrêter le soldat. Lorsque le soldat se retourna pour lui parler, c'était lui-même. Cela signifie que ce sont nos péchés qui ont fait en sorte que Jésus a tant souffert. En Norvège, il y a une Eglise qui a gravé sur sa façade, la figure d'un agneau. Un voyageur demanda ce que cela signifiait. Est-ce que cela faisait référence à Jésus comme étant l'Agneau de Dieu? On lui raconta que lorsque l'église était en construction, un ouvrier qui travaillait au-dessus du sol, perdit pied et tomba. Plutôt que de s'écraser sur le sol et perdre la vie, il tomba sur un mouton, dont le troupeau auquel il appartenait, passait devant l'édifice en construction, pour aller brouter de l'herbe un peu plus loin. Sa chute avait tué le mouton, mais celui-ci lui avait probablement sauvé la vie en amortissant sa chute. Ce fut un rappel saisissant pour les gens de cette localité, qu'il y a très longtemps, un autre agneau est mort afin que nous puissions vivre éternellement.

Deux chevaux dévalaient la rue d'une petite ville située en Caroline du Nord en tirant un chariot. Un homme courait derrière et réussit à s'approcher de celui-ci et à s'emparer des rênes afin d'arrêter le chariot. Les chevaux poursuivaient leur course, mais il faisait tout pour les retenir. Finalement, il réussit à les arrêter. Il fut sévèrement blessé et il mourut rapidement, mais avant de mourir, les gens purent lui demander la raison qui l'avait poussé à agir ainsi? Pourquoi avait-il risqué sa vie pour arrêter un chariot? Il leur demanda de regarder dans le chariot. Dans la paille en arrière du chariot, dormait dans un sommeil profond, un tout petit garçon de moins d'un an. Cet homme était mort pour sauver son enfant.

J'ai lu qu'il arrive que dans certains endroits en Amérique du Sud, un agneau est quelques fois jeté dans une rivière infestée de piranha. Ceux-ci fourmillent autour de cet agneau qu'on a sacrifié, afin de faire en sorte que le troupeau de bétail puisse traverser la rivière, sans qu'il soit blessé par ces poissons voraces. Je ne sais pas jusqu'à quel point cette histoire est vraie, mais elle illustre très bien le principe du sacrifice que Jésus a subi à notre place en tant que notre agneau.

VICTORIEUX
Par sa mort, le serviteur remporta une victoire en obtenant la justice pour beaucoup: "Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, et il se chargera de leurs iniquités...Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables" (Es.53:11b-12). Pourquoi est-ce que j'appelle cela une victoire? Les mots passés sous silence dans ce que nous venons de lire, décrivent ce que le serviteur a accompli en termes de victoire. ils décrivent un vainqueur qui partage sa victoire avec les autres: "C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands, et il partagera le butin avec les puissants" (v.12a). La récompense va à ceux qui ont remporté la victoire, pour qu'ils la partagent ensemble. Si nous obéissons à l'Evangile de Christ, alors nous partageons sa victoire, la victoire de la résurrection: "Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le péché et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ!"(I Cor.15:54-57).

CONCLUSION
Dans l'analyse de ces passages, nous avons remarqué que les souffrances du serviteur dans Esaïe 53 était innocentes, complètes, planifiées, subies à notre place et victorieuses. Cette analyse ne couvre pas tous les thèmes de ce grand passage de la Bible. La question importante est la suivante: Comment allons-nous réagir face à cette souffrance? Lorsqu'une personne manifeste une attitude très froide envers la croix de Jésus-Christ, cette personne est ou près de l'apostasie. Si l'histoire de la mort de Jésus à notre place n'est pas capable de faire revivre un chrétien peu enthousiaste, il y a probablement rien qui peut le secouer de sa torpeur.

A l'époque du président Truman, un garde fut abattu alors qu'il veillait à la protection du président des Etats-Unis. On mit sur pied un projet, afin de ramasser des fonds pour venir en aide à la famille de cet homme. Dans ses efforts pour soutenir le projet, le président Truman dit ceci: "Vous ne pouvez pas imaginer ce qu'un homme peut ressentir lorsqu'il sait que quelqu'un a donné sa vie pour lui." Que ressentons-nous lorsque nous réalisons que Christ est mort pour nous? Est-ce que cela nous secoue? Est-ce que cela nous inspire à vivre une vie plus sainte?

Il y a très longtemps en Afrique, un puissant chef de tribu avait capturé un ennemi et il se délectait à la pensée de le mettre à mort. Un officier britannique qui était présent essaya de le persuader de ne pas exécuter le prisonnier. Il lui offrit une rançon assez considérable en échange de la vie de cet homme. Le chef lui répondit: "Je ne veux ni or ni argent, ce que je veux c'est du sang." Les guerriers s'apprêtaient à tirer leurs flèches sur l'homme, lorsque l'officier britannique se plaça devant lui. Une flèche avait déjà été tirée et l'atteignit dans le bras. L'officier la retira et la montra au chef en disant: "Voici le sang. Je l'ai donné pour cet homme, et maintenant, je réclame sa vie." Le chef capitula et remit le prisonnier à l'officier. Ce prisonnier se prosterna devant celui-ci, jurant de le servir et de lui être fidèle pour le restant de sa vie.

Vous considérez-vous comme étant vous-même un esclave de Jésus-Christ? Il est mort pour vous. Il vous a délivré d'une certaine condamnation de mort. Si vous êtes chrétien, vous lui appartenez: "Ne savez-vous pas que vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu" (I Cor.6:19-20).