SAVEZ-VOUS DISCERNER LES SIGNES DES TEMPS? (Mat.16:1-4)
(Prêché à Glain, dimanche le 25 septembre 2011 par Victor Dimitri)
(Retranscrit dans un style parlé)

C'est une grande joie ce matin de partager ce temps de culte avec vous, mais surtout de pouvoir nous approcher de notre Sauveur Jésus-Christ. Ayant dit cela, je me demande jusqu'à quel point nous prenons conscience de notre privilège, de ce bonheur qu'est le nôtre, d'aller vers Celui qui nous accueille ce matin, le Dieu Tout-Puissant. Oui, c'est pour nous une joie d'être au milieu de vous ce matin, mais c'est surtout parce que nous pouvons nous approcher ensemble de Jésus, nous pouvons parler de lui, nous pouvons nous entretenir de lui, mais également de cette Parole qu'il nous a laissée et qu'il nous demande constamment de considérer et de reconsidérer dans notre existence.

C'est pourquoi nous allons ce matin ouvrir nos Bibles au chapitre 16 de l'Evangile de Matthieu où nous lirons les versets 1 à 4. Voici ce que nous rapporte ce très court passage: "Les Pharisiens et les Sadducéens abordèrent Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus leur répondit: Le soir, vous dites: il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin: il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps. Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla."

"Mais vous" dira Jésus," vous ne pouvez discerner les signes des temps." Ces paroles lourdes de sens et de conséquences sont d'autant plus révélatrices pour nous, qu'elles sont adressées non pas à des étrangers, non pas à tout à chacun, mais à une catégorie de personnes bien distincte, bien définie d'Israël. C'est-à-dire à des hommes qui connaissaient les Ecritures, des hommes qui étaient versés dans les Ecritures, des responsables religieux. Et c'est ainsi, que dès les premiers mots de ce chapitre, il sera tout d'abord question des Pharisiens. Nous le savons, les Pharisiens appartenaient à l'un de ces trois partis religieux de l'époque, dont l'apôtre Paul d'ailleurs fut avant sa conversion l'un des adeptes les plus fervents (Ac.23:6).

Il dira "j'ai vécu en Pharisien selon la secte la plus rigide de notre religion" (Ac.26:5). Une secte, si l'on en croit les historiens, est née au deuxième siècle avant Jésus-Christ, peu de temps avant l'apparition des Macchabés, aussi appelés "les Hasmonéens" qui allaient délivrer le peuple d'Israël du joug pesant et cruel des Syriens. Les Pharisiens défendaient la doctrine de la prédestination. Ils croyaient entre autre à l'immortalité de l'âme, à la résurrection corporelle, à l'existence des esprits, mais encore et j'en passe, aux récompenses et aux sanctions dans l'au-delà.

Jusque là bien sûr, nous n'aurions rien à redire, au contraire, nous aurions plutôt tendance à leur donner notre main d'association, mais il nous faut toutefois rappeler que la piété de ces hommes est devenue à ce point formaliste avec le temps, qu'ils en étaient arrivés à croire, à penser et à enseigner, que la disposition du coeur à l'égard des choses de Dieu et de l'homme, avait finalement moins d'importance que l'acte extérieur. Ils ont ainsi recherché au travers de leurs actes, c'est-à-dire à travers ce qu'ils accomplissaient jour après jour, l'approbation de Dieu. Voilà très brièvement quelques points en ce qui concerne ces Pharisiens.

Quant au Sadducéens, deuxième groupe ici en présence, nous savons d'eux qu'ils étaient plus nombreux que les Pharisiens et qu'ils se démarquaient d'eux non seulement par leur instruction, mais également par leur richesse. Instruction et richesse qui feront de ces hommes des personnages plus influents auprès de la nation d'Israël, et les détenteurs des fonctions publiques. Selon les rabbins de l'époque, ce mouvement qui est né au troisième siècle avant Christ, avait pour fondateur un nommé Sadoq. C'était un mouvement qui était profondément attaché à la lettre des Ecritures, mais cela ne les empêchait pas dans la pratique d'interpréter la Parole de Dieu à leur guise, au gré des circonstances et des événements.

Contrairement aux Pharisiens, ils niaient la résurrection des morts, et par le fait même, les sanctions et les rétributions dans l'au-delà. Ils affirmaient que l'âme meurt avec le corps. Deux mouvements religieux adorateurs du même Dieu, mais qui dès l'origine de leur histoire commune, seront des ennemis jurés. Ils ne pouvaient se voir en peinture. Jean-Baptiste dira en ce qui les concerne, que "c'était une race de vipères" (Mat.3:7) et Jésus de dénoncer non seulement leur incrédulité, non seulement leur orgueil et leur hypocrisie, mais également leur négligence des éléments essentiels de la loi.

Nous comprendront dès lors, que ces deux mouvements seront à la base du complot meurtrier qui conduira Jésus sur la croix du Calvaire et dans la mort. Mais pour l'instant, ces deux frères ennemis oublient leurs divergences, tout ce qui les sépare, tout ce qui les oppose, et d'un commun accord, abordent le Christ "pour l'éprouver," nous est-il dit, afin d'essayer de lui tendre un piège.

C'est ainsi, que dès le commencement de ce récit, il nous est donnés de lire les paroles suivantes: "Les Pharisiens et les Sadducéens abordèrent Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel." "Fais-nous voir un signe venant du ciel," telle est leur demande, telle est leur attente. Mais à bien y réfléchir, il apparaît que cela procède non seulement de leur incrédulité mais également de leur ingratitude et de la dureté de leur coeur.

Insensibles non seulement aux différents miracles de grâce, de délivrances, de guérisons, opérés par Jésus-Christ, mais aussi à sa compassion, ils en sont maintenant à lui demander du sensationnel, de l'extraordinaire. "Fais-nous voir un signe venant du ciel." Nous le savons, de tout temps, les hommes ont demandés à Dieu des signes venant du ciel; et la lecture des textes nous montre qu'à plusieurs reprises, Dieu a répondu à l'appel des hommes, c'est-à-dire qu'il a répondu à leurs prières.

C'est ainsi que j'aimerais rappeler, sans pour autant entrer dans les détails, car cela nous prendrait trop de temps, et là n'est pas le but du message, j'aimerais rappeler entre autre, que la promesse d'un pays fait par Dieu à Abraham a été scellée par un signe venant du ciel. Sera scellé plus tard également par un signe venant du ciel, l'appel adressé à Moïse sur le Sinaï, qui nous le savons, va retourner en Egypte, et dès lors, sera là entre les mains de Dieu, l'instrument de la délivrance du peuple Hébreu.

Si nous étudions l'histoire de Gédéon, nous nous apercevons qu'il en fut de même, tout comme pour la guérison du roi Ezéchias. Ce matin, nous pourrions multiplier les exemples dans ce sens et nous rappeler ainsi que non seulement les hommes de tout temps ont demandé à Dieu des signes venant du ciel, mais que Dieu lui-même les a proposés aux hommes. Et pour ne citer qu'un exemple, souvenons-nous d'Achaz ce roi de Juda. Achaz, nous est-il dit, tout au long de son règne a fait ce qui déplaît aux yeux de l'Eternel. C'était un homme qui allait de péché en péché. Un monarque qui va contourner la volonté de Dieu et offrira des sacrifices et de l'encens non seulement sur les hauts lieux, mais également sous des arbres verdoyants, nous est-il dit (2 Chroniques 28).

Cependant, j'aimerais ajouter à son sujet, que c'était un idolâtre qui n'hésitera pas un seul instant à faire passer un de ses fils par le feu. Et pourtant, Dieu dira un jour à ce monarque profane, "demande un signe en ta faveur à ton Dieu. Demande un signe en ta faveur, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux hauts." Et à notre grande surprise, que va répondre Achaz? Il dira, "je ne demanderai rien."Que s'est-il donc passé dans la vie de cet homme?

Pourquoi cette crainte soudaine, sinon parce qu'il avait compris ou parce qu'il venait de comprendre ou de réaliser, que demander à Dieu un signe venant du ciel qui n'est pas à son honneur, qui n'est pas à sa gloire, mais qui cherche tout simplement à satisfaire l'orgueil et l'incrédulité de l'homme, c'est non seulement pécher contre Lui, mais c'est tenter l'Eternel. Après avoir affirmé qu'il ne demanderait rien, il dira, "je ne tenterai point l'Eternel."

Cela manifestement les Pharisiens et les Sadducéens ne l'avaient pas compris ou ne voulaient pas l'entendre. Tout chez eux n'est qu'insolence, mépris et absence de toute crainte. Aussi, si ce matin nous voulons aller plus loin dans le développement de ce message, si nous voulons essayer de cerner de plus près ce texte, il nous faut alors répondre à la question suivante: Pourquoi? Pourquoi la démarche de ces hommes? Que veulent-ils en réalité? Que recherchent-ils? Et bien à cette question, il est une réponse toute simple qui tombe sous le sens.

S'ils sont en train de demander à Jésus un signe, mais un signe venant du ciel, c'est qu'ils attendent de lui qu'il fasse la démonstration de sa divinité et de sa Toute- Puissance; mais que cette démonstration s'inscrive non pas dans la volonté de Dieu, mais dans celle des hommes et au-delà de la volonté des hommes, dans celle de Satan lui-même. Ce qui me fait parler de la sorte, voyez-vous, c'est le fait que nous assistons ici à une répétition de ce qui s'est passé au tout début du ministère de Jésus.

Nous nous souviendrons qu'il est entré sur la scène publique d'Israël en passant par les eaux du baptême dans le Jourdain. Ce jour-là, les cieux allaient s'ouvrir, une voix va se faire entendre pour déclarer "celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection" (Mc.1:11). C'est ainsi Dieu signifie du haut du ciel que celui qui est là devant eux n'est pas n'importe qui. Ce n'est pas le premier venu, il ne fait pas parti du commun des mortels, mais il est son Fils, et par là même, il est Dieu.

Et que se passe-t-il alors? Et bien, à la lecture du chapitre 4 de l'Evangile de Luc, il nous est dit que "Jésus rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, fut conduit par l'Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours." La nature de cette tentation va s'exprimer dans les termes suivants: "Si tu es Fils de Dieu", il y a donc ici un conditionnel, une mise en doute de ce qu'il est. "Si tu es Fils de Dieu, alors prouve-le. Si ce que Dieu a dit, fais-en la démonstration. Ordonne à ces pierres qu'elles deviennent du pain." Et plus loin et encore, "si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas, car il est écrit, "qu'il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, afin qu'ils te gardent; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre."

Dites-moi, si ce n'est pas là demander un signe venant du ciel, que de transformer des pierres en pain, que de se jeter dans le vide et se voir porter par des anges. Qu'est-ce donc alors, je vous le demande? Oui, nous assistons ici à une répétition de ce qui s'est passé au tout début du ministère de Jésus. Et si Satan revient ici à la charge, c'est tout simplement parce qu'il sait que le temps lui est maintenant compté, q ue peu d'occasions lui seront encore offertes de pouvoir détourner Jésus-Christ de cette mission pour laquelle il est venu ici-bas.

Nous ne devons jamais perdre de vue que le texte que nous venons de lire se situe à la fin du ministère de Jésus, et Satan sait que l'ombre de la croix se profile déjà, qu'elle va bientôt couvrir Jésus. Et s'il y a une pensée qu'il ne pouvait pas supporter, c'était celle de la croix. Elle l'empêchait de dormir et il la craignait par-dessus tout. Elle le remplissait d'effroi, parce qu'il savait que là, à la croix du Calvaire, il allait être blessé à tout jamais, que sa tête allait être écrasée, selon les termes même de la Genèse. Et c'est pourquoi, il livre ici une ultime tentative, une tentative de plus, pour essayer de détourner Jésus de cette mission pour laquelle il est venu jusqu'à nous.

J'aimerais ajouter que si d'aventure, Jésus avait accédé à leur demande, quelle occasion unique cela aurait été pour eux de le mettre en porte à faux, de le discréditer, de pouvoir dire à la face de tous, "il se déclare Fils du Dieu vivant Eternel, mais il vient de succomber à la tentation." Mais d'accusateurs qu'ils auraient aimé tellement être, ils vont se retrouver ce jour-là sur la sellette de celui qui non seulement sonde les reins mais qui lit dans la pensée des hommes.

Nous voyons ici, Jésus qui d'un trait, l'espace d'une phrase, va expliquer non seulement l'inutilité de leur démarche mais aussi sa futilité. Que va dire exactement Jésus ici à ceux qui lui demandent un signe venant du ciel? il va leur dire ceci en substance: "Vous êtes capables de discerner les signes des temps. Vous savez discerner l'aspect du ciel, de cela vous en êtes capables, mais à quoi vous servirait-il ce signe venant du ciel, puisque vous êtes incapables de discerner les signes des temps dans lequel vous vivez. Et c'est là, voyez-vous, le drame de ces hommes, c'était des responsables religieux, avons-nous dit, des hommes qui connaissaient les Ecritures, et qui par surcroît étaient capables de dire le soir, il fera beau car le ciel est rouge et il y aura de l'orage parce que le ciel est d'un rouge sombre. Nous avons rappelé au tout début, qu'ils étaient instruits, peut-être plus que les autres, mais ils étaient incapables de discerner les signes des temps.

Car s'il en avait été autrement, ils auraient compris depuis longtemps que le signe par excellence venu du ciel offert par Dieu aux hommes, n'est nul autre que Jésus-Christ, et sa venue dans ce monde. Car seule la foi peut discerner l'aveuglement spirituel qui empêche l'homme de juxtaposer à la Parole de Dieu aux prophéties que l'on trouve dans cette parole, s'il y a correspondance, concordance entre ces événements.

C'est cela être capable de discerner le signe des temps. C'est de prendre d'une part la Parole, de rapprocher les événements que l'on vit en parallèle de cette Parole et voir si oui ou non cela concorde, s'il y a correspondance. "Mais de cela" dira Jésus aux Pharisiens et aux Sadducéens, "vous en êtes incapables. Vous ne pouvez discerner les signes des temps".

Aussi va-t-il les renvoyer à Jonas, une histoire qu'ils connaissaient tous assez, en tout cas pour savoir que durant trois jours et trois nuits, il va être englouti dans les entrailles d'un poisson, et que là, il va lever ses yeux vers le ciel, vers son Dieu et il va lui dire, "du sein du séjour des morts, j'ai crié." Cela, les Pharisiens et les Sadducéens le savaient. Ils connaissaient la prière de Jonas, et d'ajouter, "tu m'as jeté dans l'abîme, dans le coeur de la mer, et les courants d'eau m'ont environné; Toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi," et encore "les eaux m'ont couvert jusqu'à m'ôter la vie, l'abîme m'a enveloppé, les roseaux ont entouré ma tête... Mais tu m'as fait remonter vivant de la fosse... Le salut vient de l'Eternel" (Jon.1:4-10).

Nous qui connaissons les Ecritures, nous savons que Jonas a été dans l'Ancien Testament un type de Jésus-Christ. Autrement dit, une prophétie de ce que Jésus allait connaître en durée, à la croix du Calvaire et dans sa mort. Et c'est ainsi qu'à l'exemple de Jonas, nous pouvons dire que Jésus a connu lui aussi le séjour des morts, qu'il a été comme lui jeté dans l'abîme, et que toutes les vagues et tous les flots ont passé sur lui, jusqu'à lui ôter la vie. Et tous ces flots et toutes ces vagues, nous savons ce qu'ils représentent, sinon notre péché, notre indignité, notre révolte contre Dieu.

Le troisième jour, Jésus-Christ aurait pu s'écrier comme Jonas, "mais tu m'as fait remonter vivant de la fosse." Il est écrit que Dieu l'a ressuscité des morts. "Tu m'as fait remonté vivant de la fosse, et le salut vient de l'Eternel." Chers amis, en renvoyant ses ennemis à Jonas, que dit Jésus en substance? Il leur dit en quelque sorte ceci: "consultez les prophéties, retournez à la Parole de Dieu, car très bientôt vous la verrez s'accomplir à la lettre en ma personne." Ce que Jésus leur dit ici, c'est finalement un message prophétique qui annonce ce qu'il allait faire.

"Mais vous" dira Jésus, "vous ne pouvez discerner les signes des temps." Et d'ajouter, "une race méchante demande un miracle, il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla." Vous aurez certainement compris à ce stade du message, que ce texte souligne surtout l'importance que devrait avoir pour chacun de nous ce discernement des temps. Une importance d'autant plus grande et plus précieuse, qu'elle est celle qui fortifie la foi et stimule la persévérance, de celui qui est dans l'attente du retour de Jésus-Christ. Mais faut-il encore savoir si dans nos vies, l'intelligence des temps fait parti intégrante de notre réflexion, de notre recherche, de notre désir d'en connaître davantage. En d'autres mots, est-ce l'une des priorités dans ma vie?

Si ce matin je ne peux pas répondre avec précision, j'hésite quant à la réponse à donner à cette question, je vous propose alors d'aller avec moi maintenant à la découverte d'une histoire que nous trouvons dans l'Ancien Testament et qui souligne cette importance de l'intelligence des temps. Cet événement a lieu à Hébron lors de l'investiture royale de David. Il nous est dit qu'à cette occasion, chacune des douze tribus d'Israël envoya à Hébron des hommes de guerre pour les représenter.

Ainsi, David allait se retrouver devant une armée forte de plus de 350,000 hommes, et la Bible nous décrit ces hommes. Il est intéressant de voir ce qu'elle nous en dit. Les uns étaient courageux, d'autres de renom portaient des boucliers et des lances, d'autres encore et j'en passe, étaient munis pour le combat de toutes les armes de guerre et prêts à livrer bataille d'un coeur résolu. Voilà ce que disent les textes à ce sujet. Bref, une armée puissante, prête à servir le nouveau roi, mais à qui, manquait quelque chose d'essentiel, quelque chose de très important, et c'est ce que la tribu d'Issacar va combler.

Il est dit qu'elle a envoyé ce jour-là deux cents chefs avec ceux qui étaient sous leurs ordres. Deux-cents chefs qui avaient ceci de particulier et qui les différenciaient des autres: "ils avaient l'intelligence des temps" pour savoir ce que devait faire Israël. Et nous trouvons cela dans le premier livre des Chroniques au chapitre 1 et au verset 32. L'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël.

Au combien vous en conviendrez avec moi, il devait être précieux pour le roi, pour le peuple et pour les hommes de guerre, de savoir qu'au milieu d'eux, il y avait des hommes capables de les diriger, de les conduire. Combien il était bon de savoir ce que le peuple d'Israël devait faire, dans telle ou telle autre circonstance. Sur le terrain quel qu'il soit, ces hommes étaient capables de dire au peuple, "maintenant ce n'est pas le temps de la guerre, mais peut-être le temps de la diplomatie", qui nous le savons, a remporté tant de victoires au cours de l'histoire de notre monde. Ils avaient l'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël.

En 1948, avant même que retentisse la proclamation de l'état d'Israël, il y avait à Jérusalem, 100,000 personnes, hommes, femmes et enfants qui depuis de longs mois déjà, subissaient un blocus des Arabes sous l'oeil bienveillant des Anglais. Ce blocus avait pour but avoué, d'affamer et finalement d'anéantir ces 100,000 personnes. C'est alors que Ben Gourion qui fut l'un des fondateurs de l'état d'Israël prit une décision importante. Il envoya l'un de ses amis dans cette ville assiégée, un homme du nom de David Schaltiel en qui il avait pleinement confiance et qu'il admirait. David Schaltiel avait alors pour mission de tout faire pour ne pas qu'une seule parcelle de la terre juive ne tombe entre les mains de l'ennemi.

Arrivé à Jérusalem, il se mit tout de suite à l'ouvrage. Il va prendre des décisions, il va mettre en place des réformes impopulaires. L'un de ses subordonnés dira ceci: "c'est la première fois que nous avons un chef qui sait où nous allons. Un homme qui savait ce que devait faire Israël." Cela bien sûr, nous amène à redire combien le discernement des temps est un don précieux. Il l'a été pour David, pour son armée et pour son peuple. Il le fut également pour Ben Gourion et tant d'autres encore avant lui, mais il l'est également pour nous aujourd'hui. D'autant plus que nous avons une guerre à mener, une lutte à livrer.

Et la Parole de Dieu nous dit que ce combat perpétuel que nous avons à mener n'est pas contre la chair et le sang, ce n'est pas contre l'homme qu'elle doit être faite "mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres," est-il écrit, "contre les esprits méchants dans les lieux célestes" (Eph.6:12). Voilà le combat auquel nous sommes appelés à livrer, mais un combat qui doit être mené aujourd'hui par surcroît dans un monde en effervescence, dans un monde en crise permanente comme jamais, nous avons pu assister, et ou nous assistons encore, à des renversements de régime.

Nous savons tous ce qui s'est passé en Tunisie, ce qui s'est fait en Egypte, ce qui est en train de se produire en Ethiopie, et tout cela, alors que l'Iran, nous le savons, déploie aussi tous ses efforts dans le domaine nucléaire pour finalement essayer de détruire Israël. Sans oublier que sur toile du fond du conflit Israélo-Palestinien, des crises financières bousculent et déstabilisent notre monde. Ces crises financières à répétition empoisonnent l'économie mondiale. Il nous faudra encore parler de ces catastrophes à répétition auxquelles la nature nous donne d'assister, mais vous connaissez tout cela.

L'histoire donc s'accélère, et nous savons que tous ces événements rappellent le retour proche de Jésus. Il revient bientôt. Mais en attendant ce moment, est-ce que je sais, est-ce que nous savons ce qu'il nous faut faire par rapport à ce que nous enseigne la Parole de Dieu? Quel est le message pour moi?

On parle beaucoup d'évangélisation, et c'est très bien, parce que c'est là l'ordre qui nous a été donné dès le départ de Jésus-Christ vers son Père. Mais ce n'est pas de cela que je veux parler aujourd'hui. Je veux parler du message pour moi dans ces moments. Est-ce que je sais ce que je dois faire? Ne croyez-vous pas que le message devrait être celui qui a été répété et chanté ce matin avant que je ne prenne la parole, celui de la repentance.

Vous allez me dire, "mais je me suis repenti lorsque je suis venu à Jésus-Christ, lorsqu'il m'a appelé à lui," c'est vrai. Mais permettez-moi une question, comment se fait-il que dans ma vie, dans notre vie, la pensée du monde, l'esprit du monde a pris une telle ampleur, une telle place, qu'on ne voit plus aucune différence entre moi et mon prochain et mon voisin. Et ce faisant, j'ai oublié que s'il est vrai que la foi est ce qui est essentielle au salut, cette foi doit être accompagnée de la repentance. Est-ce que je sais ce qu'il me faut faire?

Chers amis, il nous faut maintenant revenir au message d'aujourd'hui, à sa pensée centrale. J'aimerais rappeler ce que l'apôtre Paul dira dans l'épître aux Romains: "vous savez en quel temps nous sommes" (Rom.13:11). L'apôtre Paul les a avertis, et plus loin dans la première épître aux Corinthiens, il ajoutera, "voici ce que j'ai dis frères, c'est que le temps est court" (1 Cor.7:29). Et il est d'autant plus court, je ne vous apprendrai rien en disant cela, que deux mille ans se sont écoulés depuis que ces paroles ont été écrites. Deux mille ans se sont écoulés, il est donc d'autant plus capital de prendre conscience de cette importance du discernement du temps dans lequel nous vivons. Ce discernement nous éclaire, nous aide, nous donne de voir, s'il y a concordance, s'il y a réalité entre la Parole de Dieu et ce que je vis. Mais aurais-je assez de sagesse pour essayer de marcher dans ce sens, de m'accrocher à cette intelligence des temps, de ce discernement des temps dans lequel je vis.

L'Ecclésiaste dira, "ce n'est que le coeur du sage", entendez par là, sage selon Dieu, "ce n'est que le coeur du sage qui connaît les temps et les jugements" (Ecc.8:5). Aussi je vous laisse avec cette question: Est-ce qu'aux yeux de Dieu, je suis ce sage? Le sage c'est celui qui plonge jour après jour, les yeux de la foi dans cette Parole qui m'a été laissée, qui s'enrichit, qui l'étudie, qui l'a dévore et qui lui permet ainsi de juxtaposer les événements à cette parole, et de voir, comme déjà plus d'une fois s'il y a concordance. Amen!