MIS A PART POUR UN BUT PARTICULIER (Phi.1:1-3)
(Prêché à l'église de Glain, dimanche le 26 janvier 2014)
(Retranscrit dans un style parlé)

DEUXIEME PARTIE
La semaine dernière, nous avons vu que pendant son emprisonnement, Paul va passer son temps à écrire des lettres aux différentes Eglises qu'il a implantées lors de ses voyages. Il va écrire aux chrétiens de Galates, d'Ephèse, de Corinthe et bien sûr aux chrétiens de Philippes. Nous avons dit que cette lettre avait été écrite environ dix ans après que cette Eglise aie vue le jour, et dès le début, la nature personnelle de cette lettre est évidente. Dans toutes ses autres lettres, Paul commence par affirmer la position qu'il occupe, il énumère ses lettres de créance, rappelant qu'il est aussi un apôtre, ajoutant habituellement pourquoi il a l'autorité d'écrire, et pourquoi ceux qui vont la lire, ont le devoir de l'écouter, mais il n'agit pas ainsi dans la lettre qu'il adresse aux Philippiens, parce que ce n'était pas nécessaire.

Paul n'avait pas besoin d'afficher son autorité ni demander qu'ils l'écoutent, parce qu'il connaissait la disposition de coeur des chrétiens de Philippes. Parmi toutes les églises, cette église était celle avec laquelle Paul était le plus proche. Pendant des années, l'Eglise l'avait soutenu dans l'oeuvre et il va leur écrire non pas comme un apôtre qui s'adresse à des membres d'une église, mais comme un ami qui s'adresse à des amis et à des compagnons d'oeuvre. L'église y était bien établie, comme le laisse entendre l'introduction adressée aux évêques (anciens) et aux diacres (Phi.1:1).

Dans cette lettre, Paul ne se présente pas comme étant un apôtre, ni comme étant un serviteur, il n'utilise aucun de ces mots. Il va plutôt employer le mot "doulos" qui veut dire plus qu'un serviteur, il signifie un esclave soumis à son maître. Les Grecs, ne pouvaient tolérer que quelqu'un utilise ce mot pour lui-même, et pour les rabbins Juifs, dire de quelqu'un que c'était "un esclave", c'était un des mots les plus insultants que vous pouviez lui dire. Pourtant, Paul va délibérément et fièrement dire qu'il est un "esclave" non pas du péché, mais de Jésus-Christ. C'est-à-dire quelqu'un qui est soumis, qui obéit à son maître.

Si au début de sa lettre il se décrit comme étant lui-même "un esclave" regardez au verset 1 de quelle façon il aborde les destinataires de cette lettre à Philippes! Il adresse cette lettre "à tous les saints en Jésus-Christ." Dans certaines religions, ceux qui sont saints, ce sont ceux que l'on retrouvent sur certaines façades de maison ou à l'intérieur de grandes cathédrales représentés par des statues que les gens sont invités à vénérer et qui sont morts depuis un certain temps.

Mais les saints à qui Paul écrivait, n'étaient pas des saints dans le sens de ce mot. Les saints qui se trouvaient à Philippes étaient des gens ordinaires comme vous et moi, qu'il avait côtoyés à tous les jours. Dans la Bible le mot "saint" est utilisé pour faire référence à tous les chrétiens nés de nouveau. Le mot "saint" en grec signifie littéralement "mis à part par Dieu dans un but particulier." Ainsi donc, "les saints" sont des gens ordinaires chez qui, quelque chose d'extraordinaire est survenu dans leur vie.

Ce sont des gens ordinaires qui ont établi des liens avec un Sauveur extraordinaire, parce qu'un jour ils ont entendu quelqu'un annoncer l'Evangile, et ils ont compris jusqu'à quel point Jésus les aimait: il a donné sa vie pour eux. "Ils avaient compris que par sa mort, le Christ a obtenu le pardon des péchés en faveur de ceux qui croient en lui" (Rom.3:24). Ils se sont alors dit, "moi je crois, et je vais le démontrer "à travers la pratique d'oeuvres dignes de la repentance" (Ac.26:20). En tant que chrétiens, vous et moi, nous sommes des saints. Lorsque nous sommes nés dans la famille de Dieu par la foi en Jésus-Christ, nous avons reçu automatiquement ce titre. A partir de ce moment-là, chacun de nous, a été mis à part par Dieu pour un but particulier.

Il est important de remarquer dans ce verset que Paul affirme que les chrétiens sont différents lorsqu'il fait référence aux chrétiens de Philippes. Il s'adresse "à tous les saints en Jésus-Christ." C'est une expression que Paul utilise fréquemment dans ses lettres. "Etre en Christ" ou "croire en Christ" c'était clairement pour Paul l'essence même du Christianisme.

Qu'est-ce que cela veut dire maintenant? Lorsque Paul parle du chrétien qui est en Christ, il parle de quelqu'un qui "vit en étant uni à Jésus-Christ" comme l'oiseau vit dans les airs, comme le poisson vit dans l'eau, ou comme les racines d'un arbre doivent se trouvent dans la terre, si cet arbre veut espérer demeurer en vie et produire des fruits."

"Etre en Christ," ou "être uni à Christ," c'est vivre continuellement et en permanence sous l'influence de l'Esprit de Christ, c'est vivre dans un monde où en aucun instant, nous nous sentons séparés de lui et où nous ressentons constamment qu'il nous protège et qu'il agit puissamment pour nous. Ainsi donc, s'il y a une chose qui suscite chez un chrétien le désir "de progresser dans sa foi eT dans la connaissance de Christ" (2Pi.3:18) et qui fera qu'il sera différent des autres, c'est qu'il a compris qu'il a été mis à part de tous les autres, pour accomplir des oeuvres que Dieu a préparé d'avance pour lui.

Quelqu'un a demandé un jour à mère Thérèsa quelles étaient les qualifications que devait avoir celui ou celle qui souhaitaient travailler à ses côtés dans les rues sales et dans les ruelles étroites de Calcutta. Sans hésiter, elle mentionnadeux choses: "Le désir de travailler, et un attitude joyeuse." Malheureusement, ces deux qualités, particulièrement la dernière, sont difficiles à trouver dans notre monde aujourd'hui. Jeter un coup d'oeil autour de vous, et vous serez facilement envahis par les mauvaises nouvelles, par des visages longs, et des gens écrasés par toutes sortes de fardeau.

Une grande partie de la musique que nous entendons dans ce monde, met en avant la misère et le désespoir. Les journaux parlés et écrits, parlent de tragédies, de catastrophes, de pertes d'emplois, de guerres, et d'accidents horribles survenus dans le monde. Sans parler de ce que véhiculent les films. Même ceux qui annoncent la météo, concentrent notre attention sur les risques de tempêtes, les risques de sécheresses et les risques d'inondations qui peuvent survenir durant la journée. Avez-vous remarqué comment ils s'expriment? "Aujourd'hui le ciel sera partiellement couvert avec 20% de chance de pluie. Vous ne les entendez jamais dire, "aujourd'hui nous bénéficierons du soleil pendant plus ou moins 80% du temps de la journée.

Notre monde est un endroit où il y a de moins en moins de gens joyeux. La semaine dernière nous avons vu comment l'apôtre Paul pouvait-il être joyeux au milieu de tant de difficultés alors qu'il se trouvait en prison. J'aimerais développer ce point ce matin.

I- PAUL POUVAIT ETRE JOYEUX PARCE QU'IL AVAIT FAIT LE CHOIX D'ETRE JOYEUX
Car voyez-vous, la joie est vraiment un acte de la volonté, c'est-à-dire une décision qui est prise au plus profond de nous même. C'est une attitude que nous adoptons, et non pas un sentiment qui vient et qui part comme le bonheur ou la tristesse. Etre joyeux, c'est un choix que nous faisons. Pour paraphraser le poète: "un bateau navigue à l'est, un autre navigue à l'ouest, peu importe comment le vent souffle, c'est l'ensemble de la voile et pas le vent qui détermine le chemin que nous prenons.

Nous décidons quel chemin nous prenons dans la vie. Soit celui de la joie (de l'optimisme) soit celui du pessimisme. Rappelez-vous les paroles de Paul dans Philippiens 4:4! Il demande à ses lecteurs de suivre son exemple et de choisir d'être joyeux en disant: "réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! Je le répète, réjouissez-vous."

L'évangéliste D.L. Moody qui a vécu au 19ième siècle, a écrit ceci: "Ce sont les choses qui se passent autour de moi qui provoquent le bonheur, et ce sont les circonstances qui vont venir gâcher ce bonheur. Mais la joie se fraie un chemin à travers la difficulté, elle se faufile à travers l'obscurité, la joie trouve toujours son chemin autant la nuit que le jour. La joie résiste aux persécutions et à l'opposition. C'est une fontaine qui bouillonne dans le coeur, une fontaine cachée que le monde ne peut voir et qu'il ne connaît pas, et le Seigneur donne à ses enfants, une joie continuelle lorsqu'ils choisissent de marcher dans l'obéissance au Seigneur" (Ac.5:32).

Une attitude joyeuse n'a rien à voir avec l'âge, la profession, le lieu où vous habitez, l'éducation que vous avez reçue, votre statut civil ou social, ni sur le fait d'être bien vue par les gens, ni sur les circonstances. Pour le chrétien, la joie est une force qu'il puise dans les promesses du Seigneur. Quand vous regardez tout ce qu'a vécu Néhémie et qu'il pouvait encore dire: "la joie de l'Eternel sera votre force!" Il avait compris tout comme Paul, que c'est seulement "en étant uni avec le Seigneur et dans sa grande puissance, qu'il pouvait trouver sa force" (Eph.6:10).

II- PAUL POUVAIT ETRE JOYEUX PARCE QU'IL AVAIT PRIS LA DECISION DE PLACER SA CONFIANCE EN DIEU
Paul avait une foi profonde que Dieu était à l'oeuvre, qu'il était en plein contrôle, qu'il était au milieu de tout ce qui lui était arrivé, de tout ce qui lui arrivait et de tout ce qui lui arriverait. Si une épreuve survenait dans sa vie, il avait suffisamment la foi pour croire que Dieu le permettait dans un but particulier, qui bénéficierait à Paul, et d'une certaine façon, favoriserait l'avancement du Royaume de Dieu. Si les épreuves s'acharnaient sur Paul, il croyait que c'était uniquement parce que Dieu le permettait. Lorsqu'il se faisait arrêter, il croyait que cela faisait également parti du plan de Dieu. Cette confiance se reflétait dans ce qu'il écrit au verset 6, lorsqu'il dit, "je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ."

Pensez à ces mots "commencer" et "rendre parfait." Pensez à ces deux mots comme les serre-livres de la vie de Paul, car il avait une solide confiance que Celui qui avait commencé une bonne oeuvre dans sa vie, non seulement la compléterait mais la rendrait parfaite. Lorsque nous vivons en ayant cette conviction profonde, nous sommes plus détendus et joyeux.

Comme Jérémie le dit si bien, "Béni soit l'homme qui se confie dans l'Eternel, et dont l'Eternel est l'espérance! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant; il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert. Dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit" (Jér.17:7-8).

J'aime l'histoire de cet homme qui s'était tracassé pendant 15 ans à propos de son travail. Il avait démarré son commerce à partir de rien, pour en faire une entreprise suffisamment importante. En fait, il avait une grande usine qui couvrait plusieurs hectares. Cependant avec la croissance de l'entreprise, est venue également la réussite et les commandes toujours de plus en plus croissantes. Chaque jour l'appelait à prendre de nouvelles responsabilités. Fatigué de vivre constamment dans l'inquiétude, le stress et la peur, il a finalement décidé de remettre l'entreprise entre les mains du Seigneur. Avec un large sourire de satisfaction, il fit cette prière, "Seigneur Dieu, toute mon entreprise t'appartient. Je te la donne. Tous mes soucis, le stress et la peur, je m'en dégage et je la remet à ta volonté parfaite. A partir d'aujourd'hui Seigneur, tu es le propriétaire de cette entreprise."

Ce soir-là, il alla au lit plus tôt qu'il ne l'avait jamais fait depuis qu'il avait démarré son entreprise, et pour la première fois depuis des années, il dormit comme un bébé, jusqu'à ce qu'il fut réveillé au milieu de la nuit par un appel téléphonique. Lorsqu'il prit le combiné, l'homme qui se trouvait au bout du fil, criait la voix paniquée, "Venez vite, l'entreprise est en train de passer au feu." Calmement, l'homme s'habilla, monta dans sa voiture et se rendit jusqu'à l'usine. Arrivée sur place, les mains dans les poches, il se tenait devant l'usine et il regardait le feu consumé celle-ci, en souriant légèrement.

Un de ses employés s'approcha près de lui et lui dit, "pouvez-vous me dire ce qui peut vous faire sourire dans un moment aussi dramatique? Comment pouvez-vous être aussi calme? Pratiquement tout est détruit." L'homme répondit, "hier après-midi, j'ai remis mon entreprise à Dieu. Je lui ai dit qu'elle lui appartenait. S'il veut la brûler, c'est son droit. C'est son entreprise."

Cette façon de penser peut sembler un peu bizarre, mais c'est en fait l'un des principes bibliques les plus importants qu'il nous faut adopter. Celui de faire pleinement confiance à Dieu et avoir la certitude que Dieu sait mieux que moi ce qu'il doit faire. En d'autres mots, il nous faut apprendre à s'en remettre constamment à Dieu pour toutes choses dans nos vies. Celui qui a commencé quelque chose dans votre vie, est capable de supporter la pression au quotidien, et il en sortira exactement les résultats qu'il avait prévu pour sa plus grande gloire.

Peut-être que ce matin "votre commerce" a besoin de brûler parce que vous êtes esclave de votre entreprise et non pas esclave de Dieu ou peut-être que vous avez besoin de vivre des moments difficiles dans votre travail, pour vous rappeler que les choses qui sont autour de vous, sont temporaires, et qu'ils sont appelées à disparaître, et vous ramener aux choses de Dieu qui durent éternellement.

Les gens les plus joyeux et les moins stressés que je connaisse, sont ceux qui comme Paul, ont placé entièrement leur confiance en Dieu, et qui ont suivi le conseil de l'auteur des Proverbes: "ne redoute ni une terreur soudaine, ni une attaque de la part des méchants; car l'Eternel sera ton assurance, et il préservera ton pied de toute embûche."

III- CE QUI FAISAIT LA JOIE DE PAUL, C'ETAIT LE FAIT QU'IL VIVAIT EN COMMUNION AVEC LES AUTRES CHRETIENS
A plusieurs reprises dans cette courte lettre, Paul va exprimer son amour profond pour les chrétiens de l'Eglise de Philippes. La relation qu'il avait avec eux, lui avait apporté la joie, et ce, même au milieu des moments extrêmement difficiles qu'il vivait. Regardez ce qui est écrit au verset 3: Je rends grâces à mon Dieu, de tout le souvenir que je garde de vous..." Verset 4: "ne cessant dans toutes mes prières pour vous, de manifester ma joie au sujet de la part que vous prenez à l'Evangile."

Verset 7-8: "Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon coeur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l'Evangile, vous tous qui participez à la même grâce que moi. Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ." Est-ce que vous voyez ce qui se passe ici? Paul s'était rendu compte qu'il n'était pas vraiment seul en prison. Il savait que non seulement Christ était présent par son esprit, mais qu'il y avait des gens qui l'aimait et le sachant, cela lui a permis de vivre dans la joie. En d'autres mots, Paul permettait à l'amour de Jésus de se manifester à travers lui pour les chrétiens de Philippes. Et lorsque cela arrive, de merveilleuses amitiés sont rendues possibles. Voilà pourquoi dans I Thes.3:12, Paul dira, "que le Seigneur fasse croître et abonder l'amour que vous avez les uns pour les autres..."

Bill Hybels pasteur de l'église de Willow Creek à Chicago, dit que lorsque nous permettons à ce genre de choses de se manifester dans une église locale, lorsque nous voyons l'amour de Jésus déborder à travers nous pour les autres, les masques commencent à tomber sur le visage des gens, les conversations deviennent beaucoup moins superficielles, les gens deviennent plus ouverts, ils partagent ce qu'ils vivent, ils se sentent redevables les uns les autres, une grande tendresse grandit entre les membres, et les gens se rencontrent aussi à l'extérieur de l'église.

Dans une église où ce genre d'amour abonde, les gens deviennent comme des frères et des soeurs, dans le vrai sens du mot. Ils se réunissent pour partager ce qu'ils ont à coeur. Ils manifestent de la compassion les uns envers les autres lorsque que quelqu'un traverse des difficultés et vit un moment triste dans sa vie. Les églises où les membres puise dans cette source d'amour sont heureux, parce qu'ils vivent en étant unis à Christ.

Ce sont des gens qui sont dans la joie parce qu'ils ont choisi qu'il en soit ainsi, parce qu'ils ont choisi de faire confiance à Dieu, et parce qu'ils ont trouvé une famille, des frères et des soeurs avec qui ils peuvent partager. Que ce soit aussi votre choix ce matin.