JOB, UN HOMME QUI AIME DIEU POUR CE QU'IL EST
(Prêché dimanche le 26 mai 2013) (Retranscrit dans un style parlé)

Aujourd'hui, nous allons examiner le livre de Job. Rassurez-vous, nous n'allons pas aborder le problème de la souffrance, mais nous allons voir quelque chose d'autre qui est tout aussi important. Nous lirons probablement plus que d'habitude et nous allons commencer à partir du chapitre 1.

Dans les cinq premiers versets, nous faisons connaissance avec Job: "Il y avait dans le pays d'Uts un homme qui s'appelait Job. Cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu et se détournait du mal. Il lui naquit sept fils et trois filles. Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de boeufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus éminent de tous les fils d'Orient. Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois soeurs à manger et à boire avec eux. Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d'eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur coeur. C'est ainsi que Job avait coutume d'agir" (Job.1:1-5).

Nous constatons donc que Job était un homme riche, peut-être extrêmement riche, mais c'était aussi un homme pieux. Nous avons déjà lu le témoignage que l'auteur rend de lui, en disant qu'il était un homme intègre et droit et nous retrouverons ce même témoignage à deux reprises plus loin dans le texte.

Nous assistons ici à une scène qu'il nous est difficile d'imaginer. "Un jour les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Eternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux. L'Eternel dit à Satan: D'où viens-tu? Et Satan répondit à l'Eternel: De parcourir la terre et de l'y promener. L'Eternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. Et Satan répondit à l'Eternel: Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l'oeuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face. L'Eternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l'Eternel" (Job 1:6-12).

Nous voyons ici que Satan insinue que Job craint Dieu, que Job aime Dieu par intérêt. Il dit dans le verset 10, "c'est évident, tu l'as entouré de ta protection. Tu as mis autour de lui, un rempart de protection, une haie pour le protéger. Et en plus, tu as béni le travail de ses mains. Ses troupeaux couvrent le pays." En d'autres mots, Satan est en train de dire à Dieu ceci: "Tu sais que ce qui intéresse Job finalement ce sont tes bénédictions. Bien sûr, il t'aime quand même un peu, mais ce sont d'abord les bénédictions qui l'intéresse."

Nous allons essayer de voir ce qu'il en est. Nous allons ouvrir une petite paranthèse ici. Pour ceux qui ont suivi les études bibliques de base, il y a un chapitre où l'on parle de l'amour inconditionnel de Dieu et ils ont appris à ce moment-là, que dans la langue originale, il y a trois mots différents pour exprimer l'amour, alors qu'en français nous n'avons qu'un seul mot. Nous allons dire, "j'aime le chocolat, j'aime le football, j'aime ma femme, j'aime mon mari, mes enfants, j'aime mon travail.

En grec, il y a d'abord le mot "eros" qui exprime le désir, et la Bible ne parle pas de cet amour là. Il y a aussi le mot "phileo" qui exprime l'amitié, le partage. Par exemple pour colombophile, ce sont des gens qui aiment bien les pigeons et quand ils se rencontrent, ils ne parlent que de pigeon. Il y a les philatélistes qui, lorsqu'ils se rencontrent ne parlent que de leur collection. L'amour "phileo" correspond au mot "apprécier." On s'apprécie parce qu'on a des choses en commun, ou parce qu'on a le même passe-temps.

Il y a aussi le mot "agapeo" qui correspond à l'amour de Dieu. C'est l'amour qui s'offre à l'autre, qui ne pense pas à soi-même mais qui pense à l'autre. C'est l'amour que nous retrouvons dans Jean 3:16. "Dieu a tellement aimé le monde." En agissant ainsi, Dieu ne pensait pas à lui, mais à nous. Le mot "monde" que nous retrouvons dans ce verset ne représente pas la création, ni les habitants de la terre. "Car Dieu a tellement aimé le monde" signifie que Dieu a aimé l'homme pécheur, l'homme mauvais, l'homme qui se détourne de Dieu, celui qui refuse sa grâce.

L'amour agapé c'est donc l'amour de Dieu qui aime ce qui n'est pas aimable, et c'est de cette façon que Dieu nous a aimés. Nous n'étions pas aimables, nous n'étions pas dignes d'être aimés parce que nous étions par nature pécheurs, mais Dieu nous a aimés. Et Dieu ne nous aime pas plus si nous sommes obéissants ou un moins obéissants. Il ne nous aime pas moins si nous sommes désobéissants. Dieu nous aime comme nous sommes. Voilà pourquoi nous disons que l'amour de Dieu est inconditionnel. Dieu ne nous aime pas si nous lui obéissons ou parce que nous lui obéissons, Dieu nous aime tel que nous sommes.

Revenons maintenant à Job et essayer de voir de quel amour Job aime Dieu. Est-ce l'amour "phileo" "amitié" qui correspond à avoir un passe-temps commun, ou est-ce l'amour "agapé?" Satan soutient que Job aime Dieu parce que celui-ci le bénit. Au verset 11, Satan fait une proposition au Seigneur en lui disant, "étends ta main contre lui. Touche à ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face." Autrement dit, "reprends-lui ce que tu lui as si généreusement donné. Reprends-lui, et je suis sûr," dit Satan, "qu'il te maudira en face." Au verset 12, nous voyons que le Seigneur accepte le défi que Satan vient de lancer, tout en plaçant une limite. Il dit à Satan, "ok, tu touches à tout ce qui lui appartient, mais lui Job, tu ne le touches pas." Et Satan sans tarder se retire, et les malheurs commencent à déferler immédiatement sur Job.

Est-ce que Job a réussi ce premier test? Pour le savoir il faut lire les versets 20 et 21. Après que tous ces malheurs se soient abattus sur lui, quelle sera la réaction de Job? "Il se lèva, déchira son manteau, et se rasa la tête; puis se jetant par terre, il se prosterna et dit: "je suis sorti nu du ventre de ma mère, et c'est nu que je repartirai dans le sein de la terre. L'Eternel a donné, et l'Eternel a ôté; que le nom de l'Eternel soit béni!" Satan avait dit, "je suis sûr qu'il te maudira en face."

Pourtant, Satan avait mis le paquet. Il s'était d'abord attaqué aux ânesses du troupeau de Job. Ensuite, il va faire tomber la foudre sur ses brebis qui ont toutes péri. Ensuite, il s'est attaqué aux chameaux qui ont tous péri et pour terminer, il a touché à la chair de sa chair, ses propres enfants, ses fils et ses filles. Et dans tout cela, Job n'a pas maudit Dieu. Malgré la perte de son cheptel, malgré la perte des membres de sa famille, Job a accepté, Job n'a pas maudit Dieu et Satan a perdu son premier pari. Job s'est contenté de dire, l'Eternel a donné, l'Eternel a repris, que le nom de l'Eternel soit béni."

Lorsque nous poursuivons la lecture, nous constatons que Satan n'abandonne pas si vite, comme nous le voyons au chapitre 2, où nous lisons, "qu'un autre jour, les fils de Dieu vinrent se présenter devant l'Eternel, et Satan vint au milieu d'eux se présenter devant l'Eternel. L'Eternel dit à Satan, "Doù viens-tu?" Et Satan répondit à l'Eternel, "de parcourir la terre et de m'y promener." L'Eternel dit à Satan: "As-tu remarqué mon serviteur Job, il n'y a personne comme lui sur la terre, c'est un homme intègre et droit, il craint Dieu et se détourne du mal. Il persévère dans son intégrité, et c'est sans raison que tu m'incites à le perdre." Autrement dit, Dieu est en train de dire à Satan, "tu avais tort, tu as perdu ton pari."

Satan répondit à l'Eternel: "Peau contre peau! Tout ce qu'un homme possède, il est prêt à l'échanger contre sa vie, mais étends ta main contre lui et touche à ses os et à sa chair et je suis sûr qu'il te maudit en face." L'Eternel dit à Satan, "voici, je te le livre, seulement, épargne sa vie." Et Satan se retira de devant la face de l'Eternel," et les attaques contre Job ne vont pas tarder. Il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. Mais ici aussi, malgré qu'il ait accepté le deuxième défi, le Seigneur fixe également une limite. "Tu peux le frapper dans son corps, mais épargne sa vie. Pour le reste, tu peux le frapper."

Est-ce que Job a réussi ce deuxième test? Pour le savoir, il faut lire le verset 10 où Job dit en réponse à sa femme, "tu parles comme une femme insensée. Quoi! Nous recevons le bien de la part de Dieu et nous ne ne recevrions pas aussile mal." En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres." Job a donc réussi ce deuxième défi, et pourtant une difficulté supplémentaire apparaît, venant de son épouse qui lui dit au verset 9, "tu persévères dans ton intégrité. Maudis donc Dieu et meurs."

Voilà que l'épouse, celle qui dans le plan de Dieu pour sa création, comme nous le lisons dans Genèse 2:18 devait être une aide semblable à lui, c''st-à-dire son vis-à-vis, voici que celle que Dieu avait donné pour être son aide, tient le même langage que Satan. Il est possible, qu'en lui disant, "maudis Dieu et meurs" elle l'incite même au suicide. Et si c'est le cas, elle va alors encore plus loin que Satan. Décidément, Satan a tout gâché. Celle que Dieu avait créé pour l'aider, s'ingénie à le faire tomber. Mais dans tout cela, Job n'a pas péché pas ses lèvres. Job réussit donc le deuxième test aussi.

Job n'aime pas Dieu par intérêt. Il aime Dieu pour ce que Dieu est. Il aime Dieu d'un amour agapé. Job n'aime pas Dieu s'il est en bonne santé, s'il a tout ses troupeaux ou si sa femme est aimable. Job n'aime pas Dieu parce qu'il est en santé ou parce qu'il a dix enfants, Job aime Dieu parce que Dieu est Dieu. A la fin du chapitre 2 au verset 11, nous lisons que "trois amis de Job apprirent le malheur qui l'avait frappé." Trois amis apprennent le malheur de Job, ils se mettent alors en route. Arrivée sur place, ils demeurent sept jours sans rien dire se contentant de jeter de la poussière en l'air.

Est-ce que l'épreuve est finie? Et bien, non! Car nous lisons au chapitre 4, que ces soi-disants trois amis vont commencer à parler. Mais pour dire quoi? Regardons ce qu'ils disent aux versets 7 et 8. "Job, cherche donc dans ton souvenir, quel est l'innocent qui a péri? Quels sont les justes qui ont été exterminés? Pour ma part, voici ce que j'ai vu: Ceux qui labourent l'iniquité et qui sèment l'injustice en moissonnent les fruits." Autrement dit, il est en train de dire ici à Job, "ce qui t'arrives, tu l'as mérité. Si tu es frappé de cette façon, c'est que tu as péché. Est-ce qu'on a déjà vu un innocent être frappé de mort? Si tu récoltes ce que tu as semé, c'est que tu as labouré l'injustice et que tu as semé le malheur. Donc Job, tu n'as qu'à t'en prendre à toi-même."

En parlant ainsi, les amis de Job contredisent au moins le double témoignage que Dieu avait rendu au sujet de Job quand il avait dit que Job était un homme intègre et droit qui craint Dieu. Un homme qui se détourne du mal. Mais malgré cela, Job persévère et son attachement à Dieu grandit en même temps que les attaques s'intensifient. Et au fur et à mesure des attaques, l'attachement de Job envers Dieu va grandir et culminer d'une façon assez incroyable.

Au chapitre 13:15, nous voyons que l'attachement de Job à Dieu atteint vraiment un sommet incroyable. Voici ce que Job dit au sujet de Dieu: "Quand même il me tuerait, je ne cesserais d'espérer en lui." Décidément non, Job n'aime pas Dieu par intérêt, "même s'il me tuait, je continuerais à espérer en lui"

Nous connaissons tous des personnes qui souffrent, incluant des chrétiens et des non-chrétiens, et nous avons certainement tous fait l'expérience de nos limites quand nous avons voulu exprimer nos compassions. Et si nous sommes honnêtes, nous n'aurons pas de difficultés à admettre que c'est plus facile de trouver des paroles qui blessent que de trouver des paroles qui guérissent, ou encore des paroles qui consolent que des paroles qui relèvent. Il y a des visites qui sont vraiment difficiles à faire.

Quand nous rencontrons des frères et soeurs lourdement atteint qui souffrent forts, qui souffrent depuis longtemps pour lesquels il n'y a pas d'espoir d'amélioration, ces visites s'avèrent difficiles à effectuer, et demandent à être préparées dans la prière, pour que le Seigneur nous guide et nous inspire afin que nous sachions quoi dire, et que nous ne soyons pas comme les amis de Job, qui au lieu de soulager en ont rajouté.

Si cela nous arrive d'être dans le souci, dans le malheur, cela peut être aussi une occasion de nous examiner sans nécessairement vouloir nous trouver des péchés ou des fautes que nous n'avons pas commis. Job est touché de façon épouvantable, et nous savons que Job n'a commis aucun mal. Le Seigneur Jésus a lui aussi été frappé de façon épouvantable, et cela, encore autrement que Job, et pourtant il n'avait commis aucun péché, mais ce sont des occasions de nous examiner, de laisser Dieu nous examiner et de chercher sa volonté, et chercher de nouvelles forces en Lui pour continuer.

En parlant des tests, des épreuves que Satan a infligés à Job et des réactions de Job, de l'amour que Job a pour Dieu, nous allons penser quelque peu à nous. Nous avons vu comment Job aimait Dieu, comment il lui était attaché. Mais moi et vous, chacun de nous, comment aimons-nous le Seigneur? Tous le monde sait bien que quand tout baigne, nous aimons le Seigneur, mais quand les coups durs se succèdent et quand l'épreuve se prolonge, est-ce que nous savons dire comme Job, "l'Eternel a donné, l'Eternel a repris, que le nom de l'Eternel soit béni." Est-ce que nous savons dire comme Job, "nous acceptons le bien de la part du Seigneur, et nous n'accepterions pas le mal qui m'arrive.

Comment était l'amour du peuple d'Israël pour son Dieu? Il avait fait tellement de grandes choses pour son peuple. Dans Osée:6:4, nous pouvons lire comment le prophète décrit l'amour d'Israël pour son Dieu. "Votre attachement, il est pareil à la nuée du matin, à la rosée qui se dissipe très vite." A quoi ressemble notre amour pour Dieu? Est-il absolu comme celui de Job? Même s'il me tuait, je continuerais à espérer en lui." Ou bien, ressemble-t-il à la rosée du matin qui se dissipe très vite?

Quant au Seigneur, de quelle façon nous a-t-il aimés? L'apôtre Paul nous rappelle que c'est "lorsque nous étions encore pécheurs que Christ est mort pour nous." A quel moment nous a-t-il aimés? Le prophète Jérémie dit que c'est d'un amour éternel qu'il nous a aimés. "Je n'ai pas attendu que vous vous tourniez vers moi, je vous ai aimés de tout temps." Et le prophète Esaïe dit, "jusqu'à votre blanche vieillesse, je vous aimerai, je vous porterai, je prendrai soin de vous."

Ainsi, si nous aimons Dieu, qui est certainement notre souhait, ce n'est sûrement pas parce que l'amour de Dieu est en nous, mais si nous aimons Dieu, c'est bien parce que "lui nous a aimés le premier."